les détenus fument en moyenne jusqu'à 3 joints par jour


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Une étude inédite, effectuée à partir des eaux usées de trois prisons françaises et publiée en mars par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, montre une consommation très importante de cette substance par les prisonniers.

 

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Les détenus fumeraient entre un demi-joint et trois joints par jour. Photo François Nascimbeni. AFP

 

Du cannabis, on en fume massivement, systématiquement dans les prisons. Cela, on le savait, mais à ce point, qui pouvait l’imaginer ? La «consommation [est] endémique», souligne une étude inédite réalisée à partir de l’analyse des eaux usées de trois établissements pénitentiaires, et cela à la demande même de la Direction de l’administration pénitentiaire. Elle vient d’être publiée dans le numéro de mars de la revue de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. En même temps, contrairement à ce que l’on pouvait croire, des stupéfiants comme l’héroïne ou la cocaïne sont, eux, beaucoup moins utilisés.

 

Les chiffres sont impressionnants. Si l’on fait une moyenne, tous les détenus fumeraient entre un demi-joint et trois joints par jour. Evidemment, il faut prendre avec des pincettes ces chiffres, mais la tendance ne fait aucun doute. «Ces premiers résultats ne sont pas totalement en accord avec les données déclaratives disponibles jusqu’alors», notent les chercheurs. Ils pointent le fait que jusqu’à présent, il y avait peu d’enquêtes sur ce sujet. Les rares travaux existant reposent, en effet, sur des propos recueillis auprès des détenus. Là, il s’agit de toute autre chose. Et c’est, en plus, une première en France : jamais on avait travaillé à partir des eaux usées de certains lieux de détention.

 

Quid du consentement de la personne ?

 

Petit retour en arrière : s’intéresser aux eaux usées pour rechercher les traces de la consommation de certains produits par les habitants d’une commune, d’un quartier, ne date pas d’hier, mais les résultats de ces recherches ont été longtemps incertains, voire peu fiables. C’est durant les années 2000 qu’une nouvelle méthode a été développée «pour estimer les consommations de substances psychotropes par le biais de la recherche des résidus de drogues dans les eaux usées». En 2005, une formule permettant d’utiliser les quantités mesurées a été proposée. La technique s’est révélée pertinente. Mais selon les chercheurs, «déterminer le nombre de consommateurs implique d’ajouter des incertitudes sur l’estimation du nombre d’habitants dans la zone définie par l’étendue du réseau d’eaux usées […], [mais aussi] sur les pourcentages d’élimination qui peuvent varier d’un individu à un autre, sur la pureté des produits en circulation sur le territoire [et] sur le nombre moyen de doses consommées par personne».

 

D’abord réalisées dans quelques zones urbaines européennes et centrées sur la recherche de quelques molécules, ces études sont aujourd’hui conduites à grande échelle dans de nombreuses villes à travers le monde. Quant aux études en prison, il en existait un nombre limité, la première étant réalisée en 2009 par une équipe espagnole dans le plus grand centre pénitentiaire de Catalogne. En France, il a fallu dépasser quelques réticences de la chancellerie pour se lancer dans ce type de recherches. Ces enquêtes posant, il est vrai, des questions éthiques. Quid du consentement de la personne ? Selon les scientifiques, une telle recherche «peut être considérée comme pernicieuse par les personnes concernées, qui ne peuvent donner leur accord pour participer. L’inclusion se fait sans leur consentement. Cependant, il est impossible d’identifier une personne, les informations confidentielles sont protégées et l’anonymat respecté».

 

«Catapultages par-dessus les grilles»

 

Non sans difficulté, cette étude a finalement été lancée en 2015 par la Direction de l’administration pénitentiaire, portée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) puis réalisée dans plusieurs prisons : deux établissements d’Ile-de-France et un établissement du Centre-Val de Loire. Des capteurs, dans les eaux usées, ont été alors posés à des endroits stratégiques, des prélèvements ont été faits, les résultats ont été ensuite analysés par le laboratoire de santé publique de l’université Paris-Sud. Les auteurs portant leur attention sur une dizaine de résidus de molécules, de l’héroïne au cannabis, en passant par les benzodiazépines (médicaments psychotropes, familièrement appelés «anxiolytiques»).

 

Résultats sans appel : «La consommation [dans les] établissements pénitentiaires pour lesquels les prélèvements d’eaux usées ont été réalisés peut [donc] être estimée entre un demi-joint et trois joints par personne et par jour.» En revanche l’usage d’héroïne et de cocaïne en milieu carcéral apparaît «marginal», ce qui est plutôt une surprise.

 

Cette étude sur la prévalence importante du cannabis en milieu carcéral confirme en revanche les constats faits quotidiennement par les soignants et les intervenants de la réduction des risques liés à l’usage de drogue. «On sait bien que le cannabis est le premier produit illicite consommé en prison. Il y a les catapultages par-dessus les grilles et les filets de plus en plus haut, la complicité de tel ou tel corps professionnel, les familles, explique Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération Addiction. Mais comme le cannabis est interdit, on fait comme si cela n’existait pas.» Pour ce spécialiste, la consommation de THC participe des processus de sociabilisation dans ces lieux de privation de liberté. Et l’ensemble des acteurs y trouvent leur compte.

 

Inefficacité de l'interdiction

 

«Le cannabis permet de calmer certains, pour d’autres il achète la paix sociale, et pour d’autres encore il permet le développement du business et la formation de petits caïds. C’est le côté polysémique du cannabis.» Alors que la loi Santé de Marisol Touraine prévoyait d’instaurer la même réduction des risques en prison qu’au dehors, les intervenants se heurtent au déni et à la frilosité des autorités. «La semaine dernière, les trois expérimentations d’échanges de seringues prévues ont finalement été annulées. Et sur le cannabis, il y a aussi des prises en charge intéressantes à faire avec les usagers. On l’a démontré avec le sevrage du tabac. Au début la pénitentiaire craignait que cela provoque des tensions. Cela a permis un suivi de la santé des personnes et au final moins d’embrouilles en interne.»

 

Ces données inédites pointent des problèmes de santé publique, mais interrogent surtout sur l’efficacité proche de zéro d’une politique d’interdiction de cannabis dans des lieux où, dans les faits, tout le monde fume.

 

Eric Favereau

Source : Libération





 

 

Modifié par mrpolo
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Salut,

 

j'ai trouvé le courage et c'est bien intéressant tout ça.

On notera que la cocaïne et l'héroïne sont considérées comme marginales. :ptdr:

Pour le reste, tout est dit dans l'article...

 

Bonne lecture,

++

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yo'

 

 

et oui, ça tourne en prison, et de la bonne qualité souvent comparé a ce qui se vend au quartier d'a coté....

certains dealers, une fois incarcéré continue de vendre comme dehors...

merci la famille et les matons...

 

par chez moi, plusieurs matons ont étais inculpé de trafic de stup....

comme quoi...

 

 

la  bise

+++

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plop

l'hero est hors de prix dans nos geole de plus y a des programme de subsitution

la CC est moins cher,mais bon etre tout speed dans une cellule de 9m2 ou y rien a faire

je plAinS le cul du codétenu,donc sans intéres

le plus c'est quand on arrêteras d’incarcéré des drogués

++

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Slt

 

mais comment ils font passer le shit personne ne fouille ???

 

 Salut , ils fonds passer dans lanus par le parloir ou avec laide de maton corrompu ou encore dans des balles de basket rempli a block que des personnes dehors envois direct dans la cour et tu doit encore avoir plusieurs technique                                                                                                                                           par contre tes 5gramme de shit tu va les payer 150e ahah

Modifié par beatz
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