Belgique: Le "Deliveroo du cannabis légal" fait son apparition à Bruxelles


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Le "Deliveroo du cannabis légal" fait son apparition à Bruxelles

J.F. Publié le mardi 19 février 2019 à 16h52 - Mis à jour le mardi 19 février 2019 à 17h08

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Bruxelles

Depuis quelque temps les magasins vendant du CBD, un dérivé "légal" du cannabis, pullulent en Belgique. C'est cette fois une application qui a fait son apparition : CBD Brussels Delivery.

Un peu comme Deliveroo, elle propose aux Bruxellois de commander du CBD et de se le faire livrer à vélo à leur domicile. Disponible sur iOS et Android, elle vise à "encourager le marché légal".

"Comme je ne peux pas vendre du cannabis, je vends du CBD", explique Fom Ly, le créateur de l'application et membre du cannabis social club de Bruxelles. "Je m'auto-finance avec la vente de CBD".

 

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© DR
 

 

 

Le CBD est-il légal?

Pour rappel, le CBD est un dérivé du cannabis connu sous le nom de "cannabidiol". Contrairement au cannabis, il ne procure pas d'effets psychotropes, d'addiction ou d'euphorie. Le CBD a en revanche un effet apaisant, raison pour laquelle il est utilisé dans certains médicaments. S'il est jusqu'à présent légal, c'est parce qu'il contient un taux de THC - la molécule qui donne les effets psychotropes - inférieur à 0,2%. A titre de comparaison, le cannabis possède un taux naturel de 5% de THC. Avec son taux de 0,2% de THC, le CBD est donc considéré comme du "chanvre industriel" et est donc légal... jusqu'à ce que la Belgique décide (ou pas) de l'interdire. Le SPF Santé serait en train de réfléchir à un cadre législatif plus précis, indique la RTBF.

Pour l'Afsca, c'est non, mais des dérogations sont possibles

Pour l'Afsca, l'agence fédérale pour la sécurité alimentaire, "les denrées alimentaires ou compléments alimentaires à base de chanvre cultivé ne sont pas autorisés en Belgique". Elle précise toutefois qu'une dérogation pour un lot spécifique d'un certain produit peut être demandée. Autrement dit, des analyses se chargeront de démontrer qu'il n'y a plus aucune substance toxique présente dans les produits du lot. Si tel est le cas, le lot (et uniquement ce lot-là) pourra être vendu. "Dans le cas où des fleurs ou des feuilles de la plante peuvent être utilisées comme infusion, aucune dérogation n’est accordée", peut-on encore lire sur le site de l'Afsca.

Lorsque nous avions rencontré Vincent Borrel, gérant du "Street Shop" d'Ixelles, il nous expliquait avoir étudié les règles "et pris ses renseignements auprès d'avocats de la justice belge. Le cadre européen est très clair : la vente de produits disposant d’un taux de THC inférieur à 0,2 % est parfaitement autorisée. Et aucun produit de notre gamme n’est au-delà de ce taux." Pourtant, il a raconté à RTL avoir eu deux perquisitions. "C'est très compliqué au niveau juridique, car ce sont des lois qui sont encore très floues. Les lois nationales et les lois européennes se contredisent.La police était là lors de la première et m'a saisi des produits, mais ils m'ont été restitués après 6 mois. Donc même pour les autorités, c'est compliqué de savoir ce qui est autorisé ou pas. La deuxième perquisition s'est très bien passée. Ils ne m'ont rien pris. Ils m'ont donné un avis favorable. Ils m'ont dit que tout était ok".

Un flou juridique

Fom Ly, le créateur de l'application, déplore aussi ce flou juridique qui ne fait que favoriser "une schizophrénie". La solution consiste pour lui à dépénaliser totalement le cannabis. "A l'heure actuelle, si une personne fume du cannabis en rue et dit aux policiers qu'il s'agit de CBD, les policiers sont obligés de faire des analyses coûteuses pour déterminer si elle dit vrai. Dépénaliser le cannabis permettrait d'éviter cela". Dépénaliser le cannabis permettrait également aux consommateurs de ne pas se fournir sur le marché noir. "La consommation pourrait être encadrée en faisant de la prévention", rajoute Fom Ly qui confie avoir pour projet de chercher une salle sur Bruxelles où les consommateurs pourraient fumer du cannabis.

L'arrivée de ces magasins relance en tout cas le débat sur la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques et/ou récréatives."Si à l’évocation du cannabis on pense d’abord à un usage récréatif, il ne faut pas oublier que ses bienfaits thérapeutiques sont de plus en plus mis en lumière. Des malades atteints d’épilepsie, de sclérose en plaques ou encore des victimes du cancer l’utilisent notamment contre la douleur et l’anxiété", rappelle Science Post.

 

D'où vient le CBD?

Pour l'instant, la plupart du CBD que l'on retrouve en Belgique vient de Suisse. C'est le cas pour le CBD vendu sur l'application. Pourquoi? Parce que ce pays maîtrise la culture du CBD. "Les techniques de fabrication du CBD sont très complexes", explique Fom Ly. On l'obtient de différentes façons, notamment par bouturage. Autrement dit, on bouture des plans de cannabis pour créer un cannabis avec un taux de THC naturel à 0,2%. Une autre façon de procéder est de retirer directement le THC présent dans le plan de cannabis sans passer par du bouturage.

 

Source: La DH

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Hey,

 

Il serait temps de légiférer réellement sur le CBD qui pour le moment est un peu un floue juridique.

 

Dans ma ville en France, il y a 2 boutiques qui on ouvert l'année dernière, alors que le CBD reste illégal.... Pourtant les boutique on pignon sur rue et reste ouverte.

 

++

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