Gérald Darmanin favorable à l’usage du cannabis... thérapeutique


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L’expérimentation du cannabis à usage médical, initialement prévue en ce mois de septembre, devrait finalement commencer au début 2021. Mardi soir, Gérald Darmanin a confié soutenir cette initiative dans une conversation informelle avec des députés de la majorité

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Gérald Darmanin, le vendredi 11 septembre 2020 à Vélizy-Villacoublay.© Sipa Press

 

Le ministre de l’Intérieur médiatise largement les opérations de police menées contre les vendeurs et les usagers de cannabis. Son compte Twitter fait quotidiennement le point sur les chiffres de saisies et d’interpellations en la matière.

 

« La drogue, c’est de la merde. » Martelée par Gérald Darmanin, la formule est devenue le slogan de sa politique de lutte contre les stupéfiants. C’est clair, c’est net. Sauf que, comme pour les chasseurs, il y a le bon et le mauvais cannabis. Mardi soir, le ministre de l’Intérieur a reçu une dizaine de députés de la majorité pour un dîner informel. Passant d’un sujet à l’autre, la conversation s’est arrêtée sur celui du cannabis à usage thérapeutique. L’élu du Nord a alors confié qu’il n’était pas opposé à une telle idée. Il y est même « favorable », affirme un participant. Gêné, son entourage minimise, parlant d’une simple discussion entre le ministre et des députés.

 

Le sujet est pourtant d’importance. L’exécutif ne cesse de repousser le début de l’expérimentation d’un usage thérapeutique du cannabis. Elle aurait dû commencer en ce mois de septembre mais le décret n’est toujours pas paru. La gestion de l’épidémie de Covid-19 en a empêché la rédaction, explique la direction générale de la Santé. Le dispositif sera lancé au plus tard en janvier 2021, promettait cet été la DGS.

Le cannabis médical suppose que quatre ministères s’entendent : la Santé, l’Agriculture, la Justice et l’Intérieur

« Inertie ». La mission d’information menée à l’Assemblée nationale a épinglé cette « inertie de l’administration » dans son récent rapport. Le décret est en cours d’examen par le conseil d’Etat, annonce aujourd’hui le président de la mission d’information, le député (Libres !) Robin Reda, qui annonce un début d’expérimentation « début 2021 ». « Ça vient », promet son rapporteur, le député LREM de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, défenseur de longue date d’une production qu’il juge d’avenir pour son département. Sans décret, le processus est à l’arrêt. Aucun appel d’offres pour sélectionner des fournisseurs et des distributeurs ne peut être lancé.

 

Le cannabis médical suppose que quatre ministères s’entendent : la Santé, l’Agriculture, la Justice et l’Intérieur. D’autant que les membres de la mission d’information parlementaire attendent plus qu’une simple expérimentation. Ils réclament une modification du droit en urgence « par un dialogue interministériel volontariste et dynamique ». Selon eux, il faut autoriser la production, la fabrication, le transport, la détention de cannabis pour fournir des traitements à des patients souffrant de pathologies préalablement définies. Cela permettrait de créer une filière française de cannabis.

 

Un tel message de souveraineté sanitaire porte en ces temps de Covid-19, moins dans une séquence régalienne au cours de laquelle l’exécutif, ministre de l’Intérieur en tête, veut afficher sa fermeté contre toutes les drogues, cannabis en tête. Il faudra au gouvernement faire preuve de nuance le jour où il annoncera la légalisation du cannabis, renvoyant les Français à une note de bas de page : « Seulement pour ceux qui souffrent des pathologies suivantes...»

 

Source: lopinion.fr

 

 

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