Cannabis thérapeutique : l’Académie de pharmacie craint « un manque de rigueur scientifique »


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L’Académie de pharmacie a fait part de ses réserves à propos de la prochaine expérimentation de cannabis thérapeutique en France.

Des feuilles de marijuana (illustration). | CARLOS JASSO/REUTERS

 

L’Académie nationale de pharmacie a fait part ce mardi 24 novembre de ses « plus grandes réserves » concernant la prochaine expérimentation du cannabis thérapeutique, s’inquiétant de son « manque de rigueur scientifique ».

Cette expérimentation, qui doit servir d’essai clinique grandeur nature pour évaluer l’utilité et l’efficacité de l’usage médical du cannabis, doit commencer au plus tard le 31 mars pour une durée de deux ans et concernera 3 000 patients en France.

Les produits à base de cannabis utilisés (sous forme d’huiles, de gélules et de fleurs séchées) sont considérés comme des médicaments mais cette expérimentation « instaure une procédure dérogatoire pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché qui contrevient sans raison aux exigences réglementaires, sécuritaires et éthiques », déplore l’académie.

 

Une validation par des essais cliniques

Si « certaines spécialités pharmaceutiques à base de tétrahydrocannabinol (THC) et/ou de cannabidiol (CBD), voire de cannabinoïdes, peuvent présenter un intérêt médical dans des indications thérapeutiques précises », cela doit être validé « par des essais cliniques randomisés » et « prendre en compte le service médical rendu » évalué par la Haute Autorité de santé (HAS), plaide-t-elle.

 

 

L’institution estime aussi que l’utilisation de la plante entière et non de « produits purs » ne peut « en aucun cas garantir la qualité et la sécurité exigées pour un médicament » car elle contient « plus de deux cents substances dont les quantités et les proportions varient en fonction des modalités de culture, de récolte et de conservation ».

L’Académie de pharmacie recommande également « que les centres régionaux de pharmacovigilance et d’addictovigilance soient associés à la fois à la collecte d’informations et à l’évaluation précise des risques éventuels » durant le suivi des 3 000 patients prévus dans l’expérimentation.

L’appel à candidatures lancé par l’ANSM pour fournir à titre gratuit les produits utilisés dans l’expérimentation se clôture ce mardi à 16 h 30. 500 à 750 patients pourront participer pour chacune des cinq indications retenues : certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de scléroses en plaques.


 

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