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Bon les gar, Today un petit cours sur l'acctualité politique de la Suisse:

 

Recemment Le "peuple" Suisse a elu comme sorte de "president suisse", M. Blocher. M. Blocher, est un politicien pratiquant le populisme. C'est un sorte de mini Jean mary Lepen, faisant partie d'une droite extremement dur.

 

Tout sa pour dire que niveau depenalisation en Suisse, c'est pas pour tout de suite!

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  • 2 semaines après ...

alor etant suise je vai un peu vous expliquez ce qui ce passe

 

alor c vrai monsieuzr blocher a été elu mais c un ministre et pas un présidant mais la majorité des ministre sont assez a droite (2 fn 2 de bien de droite 2 socialistes 1 de centre droite)

donc c pas pour maintenant le dépenalisation

 

je rapelle que la culture est complètement légale et que dans certains contons la vente aussi (sous qqe conditions)

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je rapelle que la culture est complètement légale et que dans certains contons la vente aussi (sous qqe conditions)

 

j'ai entendu dire ca oui: de la skunk pour parfumer ton bain, serieux, ils sont graves ces suisses, si y'avait un canna-loby qui pouvait arroser sarko pour qu'on y ait droit aussi, a parfumer nos bains, putain le pied!

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  • 2 semaines après ...

ouais mais concrètement tu peu avoir des super weed et en plus c vraiemnt bien servi on peu trouver dans des coffe dans le canton de berne:

orange bud a 13 frs le g.

ak 47 a 14 frs le g.

with widow a 12 frs le g

skunk a 12 frs le g.

et plein d'autres choses

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  • 2 semaines après ...

Kyo_DeMoN_3y3S a écrit :

wé c'est clair, j'y suis allé 3fois, et bah la derniere fois, on s'est fait grillé, parcek'ils vendent que aux suisses ! :'(

 

Putain ils sont devenu aussi stricte que ca les coffe bernois?

Moche!:-D

T'as esayé d'aller à Bienne, c'est pas mal foutu pour le weed!!!

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ben enfait si tu va bienne (c le plus proche a mon avis) et ben tu a une bonne 10ène de coffe et la dessus je suis sur qu'on t'en vendera. Moi quand un pot i va (il a que 16ans) en générale il a pas de problemes...

je te conseil d'aller aux acacias c la ou il va et c bien servis....

sinon va chez abaka c pas mal aussi

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  • 1 mois après ...
  • 2 semaines après ...

T1 vous avez franchement tout faux, à part ça y a pas de coffee shops (à ma connaissance) à genève.

Je vous mets ici un article de ABE que j'ai trouvé sur le site de la tsr ( télévision suisse romande )

 

Cannabis : ABE teste la beuh !

8 avril 2004 15:02

 

 

 

 

 

Fumer du cannabis est toujours illégal et répréhensible. [TSR]

 

 

La dépénalisation du cannabis n'est pas encore chose faite en Suisse. On évalue toutefois le nombre de consommateurs réguliers à quelque 500'000 personnes. Qu'en est-il sur le plan légal ? Que contiennent les échantillons recueillis par ABE dans toute la Suisse romande et en ville de Berne? Réponses.

 

 

Au risque d'en surprendre plus d'un, on peut rappeler qu'en Suisse, fumer du cannabis est toujours illégal et répréhensible. Dans la pratique, certains cantons ont renoncé à poursuivre les consommateurs, alors que d'autres, en particulier en Romandie, se montrent plus sévères. Mais quelle que soit l'attitude des autorités, la tendance est la même partout, le nombre de fumeurs augmente. A tel point qu'aujourd'hui, le citoyen de ce pays ne sait plus ce que dit vraiment la législation sur les stupéfiants. Mario Fossati et Eric Bellot sont allés faire une petite balade aux frontières de la loi.

 

 

A Genève, un magasin comme il en existe environ 250 en Suisse. L'échoppe est entièrement dédiée au chanvre, à ses applications légales comme à ses divers usages, même ceux que la loi condamne. Xavier Arnold est le propriétaire de Khan à Genève: "On a deux ou trois petits articles assez sympas, ce qui est le plus à la mode maintenant, c'est les petites moulinettes pour mixer la weed. (...) Ca hache le cannabis. On a aussi un autre truc sympa pour Noël ou pour offrir, c'est le hash makers, c'est très simple. Dans la première partie, on met le cannabis, on ferme, on tapote deux trois fois, et là, on récolte la poussière, le pollen, et on peut faire la petite boulette pour fumer avec."

 

Ces produits sont-ils légaux ? "Oui, tous ces produits sont complètement légaux, il n'y a rien à fumer.(...) On ne vend rien, on ne vend aucun produit fini, on ne vend rien à fumer en fait. Dans la deuxième partie du magasin, c'est tout ce qui est plantations, et cette partie-là est quand même réservée aux majeurs."

 

Dans le monde du chanvre, on appelle cela une culture indoor. La technologie est empruntée aux maraîchers hollandais. A l'aide de lampes spéciales, d'un système d'irrigation et d'une ventilation adéquate, n'importe qui peut transformer sa cave ou une pièce de son appartement en une véritable serre.

 

Ce mode de culture est hyper intensif. Il permet 2 à 3 récoltes par an. De plus, chaque année apparaissent de nouvelles variétés de cannabis, dont la teneur en principes actifs ne cesse d'augmenter.

 

"On trouve des boutures, qui sont de différentes sortes, White widow, nebula, ou des mélanges. Les boutures, c'est légal de les faire pousser dans un but décoratif. Maintenant, si vous les faites pousser pour les fumer, cela devient hors-la-loi."

 

Effectivement, la Suisse est l'un des rares pays européens où la culture du chanvre n'est soumise à aucune interdiction. Pourtant, si, à maturité, les fleurs présentent un taux de THC supérieur à 0,3%, la loi considère qu'il s'agit bien là d'un stupéfiant, mais ce n'est pas un motif suffisant pour saisir le champ.

 

A Morat, cet été, à l'endroit même où eut lieu la célèbre bataille, trois hectares de chanvre narguaient les autorités. Le cultivateur s'appelle André Fürst. Il ne s'en cache pas, toutes les plantes de son domaine offrent des taux de THC bien supérieurs à la limite légale: "On fait surtout des huiles essentielles, des cosmétiques, différents produits alimentaires et bien sûr, le chanvre récréatif.(...) Bien sûr, c'est une possibilité que le champ puisse être saisi, mais avec toutes les possibilités qu'on a avec ce champ, ils ont de la peine à prouver que c'est uniquement pour l'utilisation récréative du chanvre, et d'autre part, on est là pour militer, pour que la loi change enfin, et l'on espère fort que les autorités compétentes, c'est-à-dire les politiques, définissent des conditions pour que l'on puisse enfin cultiver le chanvre en paix."

 

Effectivement, la législation renferme un curieux paradoxe. La plante permet de nombreux usages industriels. Tout agriculteur a donc le droit de cultiver librement du chanvre, même psychotrope, si son but n'est pas d'en faire un stupéfiant. Et en cas de doute, c'est à la justice de prouver le contraire.

 

Manifestement en Suisse, toujours plus de cultivateurs décident de se glisser dans la brèche. Il faut dire que le chanvre récréatif, cela peut rapporter très gros, au moins 100 fois plus que le blé ou le mäs. Cette année, dans le seul canton de Fribourg, les cultures couvraient 32 hectares.

 

Face à l'ampleur du phénomène, la justice fribourgeoise ne pouvait rester impassible. Olivier Thormann est juge d'instruction, et cet été, il a placé sous surveillance tous les chanvriers du canton : "L'instruction que nous avons menée a fait que 50% de ce chanvre a été détruit de plein gré par les agriculteurs qui nous ont dit que l'utilisation légale n'était, pour eux, pas rentable, donc ils préféreraient détruire et arrêter les frais. Et 30% ont été distillé en huile essentielle, une huile qui ne peut être utilisée abusivement."

 

Et alors, la partie restante est devenue quoi ? "Elle est toujours sous contrôle et nous observons ce qui va être fait avec cette partie."

 

Dans cette partie de cache-cache judiciaire, le 31 juillet dernier, Olivier Thormann a également fait fermer tous les magasins spécialisés du canton: "Nous avons été une première fois faire une visite domiciliaire, nous avons séquestré du chanvre, on l'a fait analyser, et on a constaté que les taux de THC étaient nettement au-dessus de ce qui est toléré selon la jurisprudence, cela se situait entre 4 et 28%. Et ensuite, nous avons été une deuxième fois et nous avons constaté que les magasins étaient toujours ouverts et vendaient à des clients qui, ensuite, déclaraient l'utiliser ou le fumer comme stupéfiant.(...) Il y a eu des gens qui ont carrément exagéré, des gens qui ne respectaient même pas les règles que certains commerçants s'étaient fixés, c'est-à-dire ne vendons pas à des moins de 18 ans, et puis nous avons aussi constaté que si l'on n'en faisait pas une priorité, on arriverait jamais à maîtriser ce problème."

 

Reste à savoir si le problème est réellement maîtrisé. Le résultat de l'action judiciaire est que l'approvisionnement des fumeurs fribourgeois est devenu un peu plus compliqué. Mais pour acheter leur plante favorite, il leur suffit de se rendre à Berne où plusieurs magasins vendent ouvertement du cannabis. En attendant que là aussi, un juge estime opportun de faire appliquer la loi.

 

En Suisse, la justice ne considère pas que le trafic de cannabis est un délit grave, comme l'est en revanche le trafic d'héroäne, par exemple. Les juges ne sont pas tenus de poursuivre dans tous les cas, c'est ce qu'on appelle le principe d'opportunité. En clair, à eux de décider si la sanction est opportune dans l'intérêt public.

 

Cette relative clémence a permis, en moins de dix ans, le développement d'une véritable industrie du chanvre suisse. On estime que cette année environ 300 hectares ont été plantés. Certes, c'est cinquante fois moins que la vigne, mais cette culture génère quand même un chiffre d'affaires estimé à un milliard de francs. Et en plus, les producteurs exportent. Sur le plan diplomatique, cette situation agace plusieurs pays voisins qui découvrent de plus en plus de cannabis suisse dans les saisies de la police. Sur un autre plan, l'herbe helvétique, pas celle des pâturages donc, jouit d'une réputation flatteuse auprès du fumeur européen. Bref, le cannabis a toujours plus de succès, mais comme il est illégal, pas d'étiquetage, pas de contrôle, les consommateurs ne savent pas ce qu'ils achètent. Nous avons donc décidé de faire le test.

 

Emplettes en Suisse romande...

 

Pour moissonner certaines herbes, nul besoin d'arpenter les champs. Avec une souris et un clavier en guise de sécateur, n'importe quel moteur de recherche vous ouvrira instantanément la porte virtuelle du chanvre made in Switzerland.

 

En Suisse, les sites spécialisés se comptent par dizaines. Et à les parcourir, force est de constater que la branche ne manque ni de dynamisme ni de moyens. Informations techniques sur la culture de la plante, conseils juridiques, adresses utiles, découverte des merveilles de l'agriculture helvétique, rien ne manque, y compris la possibilité de faire ses achats en ligne.

 

La plupart des commerces virtuels ne proposent à la vente que des produits parfaitement légaux. Mais enfin, avec un minimum de persévérance et à condition de maîtriser quelque peu la langue de Ruth Metzler, l'amateur parviendra à trouver ce qu'il recherche.

 

Pour notre part, en moins de 2 heures, nous avons passé 4 commandes. Les paiements ont été effectués, soit par carte de crédit, soit par mandat postal et, dans les jours qui ont suivi, la marchandise était livrée sous colis anonyme, directement à la Télévision suisse romande.

 

Deuxième étape : les shops. Un jeune enquêteur d'ABE a rendu visite à une vingtaine de magasins spécialisés de Suisse romande, ainsi qu'en ville de Berne. Chaque fois, il expliquait qu'il désirait acheter quelque chose à fumer et achetait ce qu'on lui proposait.

 

Selon les cantons, la réponse a été très différente.

 

Ainsi, dans deux cantons, l'enquêteur s'est vu répondre que la vente d'herbe ou de haschich présentait trop de risque pour le magasin : il s'agissait de Genève et de Vaud.

 

A Neuchâtel et en Valais, les jours où nous sommes passés, les échoppes étaient fermées et dans le canton de Fribourg, les portes étaient évidemment closes par décision de justice.

 

En revanche, dans le canton du Jura et dans le canton de Berne, certains magasins nous ont vendu sans hésiter des fleurs séchées de chanvre et, dans certains cas, de la résine de cannabis, en d'autres termes du haschich.

 

Enfin, nous avons terminé nos emplettes par la rue. La même semaine, nous nous sommes rendus à Genève, Lausanne, Sion, Martigny, Berne, Bienne, Fribourg, Delémont, et Neuchâtel. A l'exception de Neuchâtel et de Martigny, notre enquêteur a pu se procurer de l'herbe, du haschich et même de l'huile de cannabis, achetée sur la terrasse du Palais Fédéral à Berne.

 

Au total, nous avons donc acheté une quarantaine d'échantillons. Pour les trois quarts d'entre eux, il s'agissait d'herbe cultivée en Suisse. Nous les avons ensuite portés à l'Institut de médecine légale de l'Université de Berne, où le docteur Werner Bernhard analyse régulièrement les saisies effectuées par plusieurs polices cantonales.

 

Nous lui avons donc demandé de vérifier si les produits contenaient des pesticides et de mesurer le pourcentage total de substances psychotropes contenues dans chaque échantillon, bref, de nous dire à quel point l'herbe arrachait la tête.

 

Le chanvre est une plante dont la composition chimique est extrêmement complexe. Le principal responsable de l'effet psychotrope est le Delta9 THC que l'on trouve essentiellement dans les fleurs. La substance y est présente sous deux formes : la première est active, la seconde, la forme acide, ne devient active qu'au moment où on la chauffe. Ce qui explique peut-être pourquoi l'herbe se fume et ne se mange pas en salade.

 

Donc, pour mesurer le potentiel psychotrope d'une herbe ou d'un hachisch, les laboratoires additionnent les pourcentages de ces deux formes de THC.

 

...et résultats des analyses

 

Depuis notre tournée, la situation s'est un peu durcie pour les chanvriers. Dans le canton de Berne, certains magasins font l'objet d'une enquête pénale, idem dans le Jura. Quant aux sites internet sur lesquels nous avons passé commande, certains, depuis, ont jugé plus prudent de baisser le rideau. La loi reprend ses droits et sauve la face, mais du côté des consommateurs, on ne signale pas de problèmes d'approvisionnement.

 

Pour revenir à notre test, vous comprendrez qu'on ne donnera pas les adresses des endroits où l'herbe est la plus verte, pardon la plus forte, par contre, les résultats de nos analyses ne manquent pas d'effet, tout de suite le détail.

 

Premier constat : dans la rue comme dans les magasins, le prix moyen est pratiquement le même : 10 francs 50 le gramme.

 

En revanche, les montants varient fortement d'un échantillon à l'autre : entre 5 et 14 francs 50 le gramme, sans que cela corresponde à un critère mesurable, tel que la teneur en THC par exemple. Les herbes les plus chères ne sont pas forcément les plus fortes.

 

Deuxième constat : la majorité des produits, y compris les haschischs, étaient issus de cultures suisses. D'après le labo, certains échantillons, vendus comme étant d'origine afghane, provenaient peut-être des Alpes mais certainement pas de l'Hindou Kouch.

 

En ce qui concerne les analyses, aucun produit de coupage n'a été décelé dans le haschich, de ce point de vue les échantillons étaient de bonne qualité.

 

En revanche, pas une seule herbe n'aurait pu prétendre au label bio. En effet, toutes présentaient des traces de divers pesticides, notamment certaines formes de DDT ou des PCB.

9 fois sur 10, les teneurs étaient faibles, mais pour les 10% restants, les analyses sont inquiétantes. Le pire était une herbe suisse, achetée à Delémont, et qui contenait des quantités impressionnantes de Beta Hexachlorcyclohexan et de PCB, des insecticides qui, on s'en doute, ne sont pas destinés à être fumés.

 

Enfin, dernier point, la teneur en THC. Apparemment, les produits achetés dans les magasins sont légèrement plus forts que ceux provenant de la rue. Sur l'ensemble des échantillons, le taux moyen de THC atteint 14%, c'est fort, c'est même très fort.

 

Le commentaire de Werner Bernhard, toxicologue à l'Institut de médecine légale, de l'Université de Berne: "On peut dire que le grand pas dans l'augmentation des teneurs en THC a eu lieu après 1997. Auparavant, les valeurs allaient de 0,5 à 6% de THC. Aujourd'hui, elles atteignent jusqu'à 28%. Cela s'est énormément professionnalisé. On a développé de nouvelles variétés et, actuellement, on observe des variétés plus puissantes et beaucoup mieux adaptées à nos climats."

 

Cette progression a d'abord été le fait des cultures d'intérieur. Libérée des contraintes de la météo, cette forme de culture permet de contrôler tous les paramètres de croissance et d'augmenter la puissance psychotrope des fleurs. D'autre part, les cultivateurs hollandais, mais aussi suisses, mettent au point des variétés de plus en plus puissantes.

Résultat : les taux de THC varient considérablement d'un échantillon à l'autre. Dans notre sondage, ils varient de 4 à 25%. Sur le marché hollandais, les herbes les plus fortes atteignent 30%, manifestement, les agriculteurs suisses n'en sont pas loin.

 

Enfin, dans les extrêmes, on trouve aussi bien des herbes que des haschichs et, a priori, rien ne permet de deviner quelle est la force du produit que l'on achète.

Avant de fumer le produit, impossible de savoir si l'on aura affaire à une douce euphorie ou à une explosion psychotrope.

 

 

Au vu des résultats de ce test, la première chose que l'on peut dire, c'est que dans un marché noir, la parole du dealer remplace, très mal, l'étiquetage. Ni le prix, ni la provenance, ni le type de produit, ni sa force, ni aucune des indications fournies par les vendeurs dans ce test n'ont été vraiment fiables. Cette absence de contrôles sur les produits pose, entre autres, le problème des pesticides, dont la présence est totalement inacceptable. On fait tout pour éliminer ces substances de l'agriculture parce qu'elles sont toxiques quand on les ingère, on n'ose pas imaginer leur effet si on les fume !

 

L'autre problème concerne la teneur en THC. Médicalement, on connaît mal les mécanismes d'action de cette substance dans l'organisme. Selon les toxicologues, à quantité égale, une herbe plus forte produira un effet psychotrope plus important. Ãa, les fumeurs le savaient déjà. Et c'est là où l'absence d'étiquetage pose problème.

 

Fumer aujourd'hui, c'est un peu comme boire un déci d'alcool sans savoir, avant d'en sentir les effets, si c'était de la bière ou du whisky. Dans de nombreuses situations, c'est vraiment gênant, et avant de prendre le volant, c'est carrément dangereux.

 

Fumer ou conduire...

 

La mesure du taux de cannabis entrera-t-elle bientôt dans la panoplie standard des contrôles routiers? C'est bien probable. En effet, tous les experts s'accordent à dire qu'entre fumer ou conduire, il faut choisir.

 

Au volant, le cannabis modifie l'appréciation du temps et des distances. Résultat : les réflexes sont justes mais ils interviennent avec retard. Contrairement à l'alcool, le pétard aurait tendance à rendre le conducteur plus prudent et à le faire ralentir. Mais ce bon point ne compense pas le fait qu'en situation d'urgence, la réponse du conducteur est nettement détériorée.

 

A Genève, l'Institut de médecine légale est chargé d'effectuer les analyses sanguines pour le compte de la gendarmerie. Christian Staub est toxicologue, pour lui, le cannabis peut être une cause d'accident: "On avait, il y a déjà quelques années, pris les accidents de la route et fait des analyses sur des échantillons de sang et le cannabis est sorti en deuxième position, après l'alcool, dans les composés qui peuvent être impliqués dans les accidents de la circulation."

 

Dans l'étude, 78% des personnes avaient un taux d'alcool supérieur à 0,8 et 22% avaient du THC dans le sang. Mais le plus inquiétant est que les deux substances étaient souvent mélangées: "On admet généralement que, comme l'alcool et le cannabis agissent tous deux sur le système nerveux central, lorsqu'on combine ces deux substances, on a un effet cumulatif, c'est-à-dire que l'on dit généralement que le cannabis va potentialiser l'effet de l'alcool."

 

En clair, cela signifie que, même en combinant des faibles doses de ces deux substances, on observe une altération grave du comportement. Bref, avec ou sans alcool, le cannabis, avant de prendre le volant, c'est dangereux. Par contre, ce qu'on ne sait pas encore, c'est à partir de quelle quantité: "On a effectué des études où l'on a essayé de corréler la concentration sanguine en THC avec l'effet psychologique ressenti par le patient. Et ces études montrent qu'il n'y a pas une corrélation directe entre la concentration sanguine et l'effet psychologique qui peut être observé."

 

 

Après avoir fumé un joint, la concentration sanguine en THC atteint son maximum en quelques minutes, puis elle diminue rapidement. L'effet, en revanche, croit plus lentement et n'est à son sommet qu'au bout d'une demi- heure, puis il s'estompe progressivement. De plus, la forme de ces courbes varie considérablement d'un individu à l'autre.

Bref, comme la science ne peut fixer un seuil de tolérance pour le cannabis, la législation suisse se dirige vers l'option la plus restrictive: "Si l'on regarde un peu ce qui se fait autour de nous, la plupart des pays environnants ont pris l'option tolérance zéro, c'est-à-dire qu'ils ont décidé que pour un certain nombre de substances, dont fait partie le cannabis, que si l'on trouvait un conducteur avec du THC dans le sang, on estimait que sa capacité de conduire était diminuée."

 

Contrôlé positif au cannabis, un conducteur se verrait retiré son permis, exactement comme si son taux d'alcoolémie dépassait 0,8 pour mille.

 

Une petite précision, il est très probable que pour détecter le THC, la police ne fera pas souffler dans un ballon, mais prélèvera un peu de salive avec une sorte de brosse à dents! On se réjouit d'assister à la scène! Ces contrôles pourraient être introduits très prochainement, dès l'entrée en vigueur de la loi sur la circulation routière. Mais il n'y a pas que dans ce domaine que le cannabis occupe les juristes. Le plus gros morceau, c'est la loi fédérale sur les stupéfiants. Dans le projet actuel, le Conseil fédéral propose, entre autres, de dépénaliser la consommation. Le texte révisé a déjà reçu l'aval du Conseil des Etats. Le Conseil national devra voter dans le courant de l'année prochaine. Même si un référendum n'est pas exclu, à l'Office fédéral de la santé publique, comme dans les milieux du chanvre, on réfléchit déjà aux conséquences d'une dépénalisation.

 

 

Maria Saraceni est juriste à l'Office fédéral de la santé publique, elle fait partie du groupe de travail qui planche sur la dépénalisation: "Il y a plusieurs raisons. La première est que, d'une part, la consommation de cannabis n'est pas plus nocive que celle d'autres stupéfiants ou que le tabac. Cela a été démontré par différentes études. (...) D'autre part, il y a relativement beaucoup de personnes qui consomment du cannabis en Suisse, on estime à un demi- million, c'est-à-dire pas tout à fait 10% de la population suisse. Cela voudrait dire qu'on les considère tous comme des criminels."

 

En clair, le Conseil fédéral est convaincu de la nécessité de dépénaliser la consommation de cannabis. Mais qui dit consommation, dit approvisionnement des consommateurs et, dans ce domaine, la Suisse doit faire le grand écart.

 

"D'une part, les conventions internationales qu'elle a signées lui interdisent de légaliser la culture et le commerce, d'autre part, le Conseil fédéral souhaite que les Helvètes fument du chanvre suisse, vendu en Suisse, par des Suisses. Bref, en finir avec le marché noir: La vente, le commerce et la culture restent fondamentalement interdits. Le Conseil fédéral élabore cependant des conditions et si on les respecte, on n'est plus condamnable."

Avez-vous un exemple? "Si les magasins respectent certaines conditions, comme par exemple ne pas vendre aux moins de 18 ans, ne pas faire de publicité, ne pas proposer d'autres stupéfiants dans leurs magasins, alors, ils ne seront pas poursuivis par la police et la justice."

 

Du côté de ceux qui vivent actuellement du commerce du chanvre, industriel ou récréatif, on affirme être prêt pour entrer dans la légalité. Environ 200 entreprises du secteur se sont regroupées sous la bannière de la Coordination suisse du chanvre. Fabien Piccand siège au comité: "Comme tout produit de consommation courante, on imagine que les produits dérivés du chanvre à usage récréatif soient étiquetés et dûment étiquetés."

 

Type de produit, nom de la variété, mode de culture, date de récolte, raison sociale du producteur ou encore teneur en principes actifs, voilà à quoi pourrait ressembler une étiquette. Le graphisme rappelle ce qui se fait déjà pour les graines et les fleurs. C'est normal, la coordination du chanvre s'est largement inspirée de l'étiquetage du plus grand distributeur suisse: "On pourrait y rajouter, et on y rajouterait volontiers, un avertissement quant à sa consommation, du type de celui qu'on peut retrouver sur les cigarettes."

 

L'OFSP et les milieux du chanvre sont donc d'accord sur le fait que le futur marché devra être strictement contrôlé. Mais certaines propositions soulèvent déjà quelques critiques: "A partir du moment où la personne est en dessous de 18 ans, elle n'a pas accès au marché contrôlé. Alors, ça la renvoie sur un éventuel marché noir, qui est le marché qui pose problème actuellement. Donc, pour nous, la limite d'âge devrait se situer de manière pragmatique plus proche de 16 ans que de 18 ans", ajoute Fabien Piccand.

 

 

Michel Graf, directeur adjoint de l'ISPA, l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies, est notre invité.

 

L'argument qui ressort le plus souvent chez les opposants à la dépénalisation, c'est la protection des plus jeunes consommateurs. Michel Graf le connaît puisqu'il travaille en collaboration avec l'Unité multidisciplinaire de santé des adolescents au CHUV à Lausanne, c'est un service unique en Suisse romande.

 

En Suisse, les enquêtes réalisées par l'ISPA montrent que plus d'un adolescent sur deux a fumé au moins une fois un joint dans sa vie. Et parmi les 15-19 ans, 6% déclarent fumer chaque jour. Ces chiffres disent deux choses : d'une part, que le cannabis est devenu banal chez les ados, d'autre part, qu'une petite minorité d'entre eux peut être considérée comme psychologiquement dépendante au cannabis.

 

A Lausanne, le professeur Pierre-André Michaux est médecin-chef de l'unité multidisciplinaire de santé des adolescents. Le cannabis fait partie des problèmes qu'il rencontre dans sa pratique. A la question de savoir ce qui pousse les adolescents à fumer, il répond: "Au début, je crois que c'est bien sûr le plaisir. C'est plaisant de consommer du cannabis, comme je crois que c'est plaisant pour beaucoup d'adolescents de consommer de l'alcool, c'est la découverte, c'est essayer, c'est faire un peu comme les autres et, dans la plupart des cas quand même, cela en reste là, c'est-à-dire que des jeunes essayent, en prennent peut-être occasionnellement, une fois de temps en temps quand l'occasion se présente, mais sont aussi capables de s'amuser sans consommer du cannabis. Là où la situation devient problématique pour une minorité d'adolescents, c'est lorsque cet usage devient petit à petit plus régulier, et ce type de situation se présente, la plupart du temps, chez des jeunes que je qualifierais de vulnérables, c'est-à-dire qui ont d'autres problèmes, comme une dépression, un état anxieux, une hyperactivité, des problèmes familiaux, et puis qui colmatent, qui essayent de résoudre au fond leurs problèmes en prenant du cannabis, un peu comme un médicament. Dans ces cas-là, effectivement, le risque de devenir dépendant, de consommer quotidiennement, voire plusieurs fois par jour, est beaucoup plus important."

 

Mais est-ce que le cannabis peut être un médicament pour un adolescent ?

 

"Je pense que oui, mais c'est évidemment un médicament dont il contrôle mal les effets, les doses. Et puis un médicament ne résout rien. Lorsque moi je donne un médicament psychotrope à un adolescent, ce que j'essaye de faire peu souvent, j'accompagne cette prescription d'une réflexion qui vise à permettre à l'adolescent de résoudre ses difficultés. Alors qu'un adolescent qui prend du cannabis ne résout rien et se retrouve 3, 4, 5 ans après avoir commencé, en fin d'adolescence, avec une toute une série de difficultés qu'il n'a pas pu résoudre comme ses camarades à temps, et pour lesquelles il faut rattraper le temps perdu."

 

Malgré ce risque, Pierre André Michaux est favorable à la dépénalisation. Au vu des chiffres de la consommation chez les jeunes, pour lui, le débat est ailleurs: "Je crois que la vraie question et le vrai enjeu pour les adultes, c'est le type de message et le type de norme que l'on peut faire passer dans notre société par rapport au cannabis. Et ce que je souhaiterais, c'est que l'on mette à profit ce débat sur la dépénalisation pour réfléchir encore une fois à des messages qui soient beaucoup plus centrés sur le rapport que les jeunes entretiennent, peut-être même non seulement avec le cannabis, mais avec les psychotropes en général, puisque nous avons aussi beaucoup de jeunes qui ont des problèmes d'alcool et donc le problème est assez global."

 

 

TSR

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