Le maire de Barcelone, Xavier Trias prêt à fermer 80 % des associations de cannabis de Barcelone

Le maire de Barcelone, Xavier Trias prêt à fermer 80 % des associations de cannabis de Barcelone
Par Indi-Punky ,

Xavier Trias, maire de Barcelone, a décidé, de manière unilatérale et sans préavis, de lancer une offensive contre les associations cannabiques de la ville catalane. Il a affirmé qu’il allait fermer pas moins de 80 % des clubs situés à Barcelone. Purement et simplement.

 

Triomphe électoral aux dépens des citoyens

 

Le hasard n’existe pas, c’est pourquoi le coup impitoyable et féroce du maire semble aussi suspect. À l’approche des élections municipales, tout porte à croire qu’il cherche plus à remporter une victoire électorale (ce qui lui vaudra évidemment quelques points supplémentaires) qu’à véritablement réglementer et conclure le dur labeur qu’il a réalisé au cours de l’année dernière pour une infinité de professionnels et d’activistes de l’industrie du cannabis. Si je dis au cours de l’année dernière, c’est parce que c’est le laps de temps qui s’est écoulé depuis que, comme l’affirme la Fedcac, « Trias a décidé de créer un moratoire des licences relatives aux activités dans les clubs et associations demandant instamment un processus participatif avec l’ensemble du secteur, pour trouver un modèle satisfaisant pour toutes et tous dans notre ville ».

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Xavier Trias, Maire de Barcelone

 

Ce coup en traître laisserait les associations (je fais référence à celles qui respectent scrupuleusement les règles et ne se trouvent pas en situation irrégulière) entièrement démunies. Elles ne se retrouveraient même plus dans le vide juridique dans lequel elles semblaient se mouvoir constamment grâce aux allées et venues des politiques, mais seraient prises dans une situation « in extremis » à cause des caprices injustifiés du chef du conseil municipal.

 

Xavier Trias a affirmé qu’il fermerait toutes les associations situées à moins de 150 mètres de « mineurs ». C’est-à-dire des écoles, bibliothèques, piscines, salles de sports, ludothèques et tout autre espace similaire, tant public que privé. Alors ? Que reste-t-il ? Quiconque se promène à Barcelone se rendra compte qu’on trouve des espaces de ce type dans quasiment toutes les rues de tous les quartiers. Trias cherche-t-il à créer des espaces stériles spéciaux destinés à la consommation de cannabis dans un terrain vague invisible à l’œil nu ? Barcelonais et Barcelonaises ! Le billet pour un aller simple vers Mars ne vous paraît plus aussi insensé, n’est-ce pas ? Il y aura là-bas suffisamment de place pour tous, ne vous inquiétez pas !

 

Le maire trouve dans le cannabis l’excuse parfaite

 

Il est curieux, voire comique, de voir comment le maire met en relation la consommation de cannabis avec l’échec scolaire, sans prendre en compte les tranches d’âge, l’usage à des fins médicales, etc. En fait, Joaquim Forn, premier adjoint au maire, affirme que l’objectif du plan est de « limiter la prolifération des clubs et, ainsi, de protéger les enfants ». Est-ce que cela signifie que, aujourd’hui, les jeunes barcelonais abandonnent leurs études, jettent l’éponge et se résignent à un avenir sombre à cause du cannabis ? Êtes-vous sûr que cela n’a rien à voir avec les réductions budgétaires dans l’éducation, la privatisation absolue de tout ce qui devrait être gratuit et les faibles ressources allouées pour aider ces jeunes ?

Il se peut que tout s’explique et que M. Trias souffre d’une sorte d’amnésie transitoire.

 

 

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Generalitat de Catalogne

 

 

On sait que les campagnes pré-électorales sont stressantes et épuisantes et le politicien souffre peut-être d’une forme d’amnésie. Une amnésie qui porte surtout sur les processus menés à bien par la mairie de Barcelone elle-même (y compris le Conseil sur les dépendances aux drogues) pour élaborer des critères et des directives consensuelles. En résumé, un cadre légal visant à créer une série de règles et de bonnes pratiques pour toutes les associations et entités. Il se peut également qu’il ait oublié les 300 000 consommateurs de cannabis recensés dans la ville. J’ose penser qu’il a peut-être même oublié l’existence du marché noir et des mafias. Que Dieu me protège ! Trias a effacé de sa mémoire le trafic de drogues, mais ne cédons pas à la panique ! Maintenant que les associations vont fermer, tous les délinquants qui se trouvaient à leurs têtes vont enfin pouvoir reprendre leurs études. Soyez tranquilles.

 

Fermeture sans fondement

 

Malheureusement, Monsieur le maire a fait des déclarations ridicules. Il n’a pas réfléchi à la portée de ses propos ni même au fait que l’existence des associations a rendu la consommation de cannabis plus responsable et sûre. Il n’y a pas de trafic dans les rues, le marché noir est quasi nul et il n’est pas nécessaire de consommer de la marijuana en public. Comble de l’ironie, avec ce nouveau plan, le moratoire pour l’ouverture de nouveaux clubs, qui devait être finalisé au mois de juin, est prolongé jusqu’à l’automne prochain.

 

Malgré tout, bien que l’avenir soit incertain et le contexte peu encourageant, des obstacles plus difficiles ont été franchis. Nous espérons donc que l’amnésie qui a frappé notre maire soit rapidement remplacée par la sagesse, le bon sens et la raison qui caractérisent la personne à la tête d’une ville comme Barcelone.

Comme toujours, Sensi Seeds vous tiendra informés des tout derniers développements.

 

Source: https://sensiseeds.com


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