La variété de cannabis la plus vendue aux USA en 2015 est…

La variété de cannabis la plus vendue aux USA en 2015 est…
Par mrpolo ,

Ce n’est pas les Oscars de la weed, mais un rapport analytique de la société BDS Analytics sur les ventes de cannabis au Colorado et à Washington en 2015.

 

 

 

La variété de cannabis la plus vendue en 2015 dans les dispensaires du Colorado et de Washington est donc la Blue Dream, une hybride de Blueberry et de Haze à dominante sativa.

 

classement-ventes-cannabis.jpg

 

BDS Analytics, fondée en 2014, rassemble les informations sur les ventes de cannabis récréatives et médicales dans les Etats de Washington et du Colorado, via des dispensaires volontaires, et prend en compte près de 20 millions de transactions Le CEO Roy Bingham attribue la popularité de la Blue Dream à un marketing bien mené.

 

« Nous avons des centaines de variétés dans notre base de données, et la Blue Dream est n°1 dans les deux Etats de Washington et du Colorado. Il y a clairement du marketing autour de certaines variétés, et les employés de dispensaires orientent les consommateurs vers des produits en particulier. J’imagine qu’il y aura bientôt moins d’opinion personnelle et plus de science autour de ça. »

 

Le marché du cannabis devient de plus en plus sophistiqué, notamment dans la manière dont sont vendus et présentés les produits au cannabis.

« Nous voyons aujourd’hui l’émergence de produits marketés au Colorado : les entreprises présentent leurs produits comme ce que vous voyez dans n’importe quel supermarché. Ca a commencé avec la space food, et c’est maintenant le cas avec les concentrés, à la différence des fleurs séchées qui sont pesées devant le client ».

 

La beuh ne devrait pas échapper à cette tendance, avec l’émergence de marques aux noms de personnalités, comme Leafs pour Snoop Dogg, ou Willie’s Reserve pour Willie Nelson. Les consommateurs attribuent à la beuh les qualités de la personne derrière sa production, avec plus de confiance et une reconnaissance de marque plus grande.

« La conséquence est que les patients / consommateurs se dirigent dans les dispensaires avec un produit en tête, en fonction des pubs. Cela devient comme un marché normal. »

 

Autre fait étonnant : la part de la space food dans le revenu total.

ventes-space-food.jpg

« En termes de croissance, 63% du marché au Colorado est basé sur la beuh, ce qui est un pourcentage en baisse. La croissance des concentrés et plus rapide. Pour la space food, c’est 12%. On s’attendait à ce que ce soit entre 10 et 15%, et certains pensaient que cela valait pour 30 à 40% du revenu total ».

 

La croissance des concentrés devrait s’accentuer, amplifiée par l’arrivée massive des vaporisateurs sur le marché. Le marché n’en reste pas moins soumis à de fréquents changements. « C’est un marché très immature et toujours très volatile : de nouveaux produits et de nouvelles marques émergent très rapidement, fonction de nouvelles campagnes marketings et de nouvelles structures. Il va y avoir beaucoup de changements, mais il est dur de les prévoir ».

Vous pouvez consulter la totalité du rapport ici.

 

Source: newsweed.fr


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Merci pour cet intéressant article.

 

A priori, on pourrait se dire que "C'est super, les américains ont une bourse des variétés les plus consommées sur leur sol" et être tenté de les imiter dans leurs choix, non?

 

Mais à y regarder de près, on s'aperçoit vite que BDS Analytics est une des pièces principales de l'énorme cannabizness qui se met en place aux USA, et qui n'annonce rien de bon.

 

En effet, ce genre de groupe a avant tout ses intérêts dans l'essor de la financiarisation du cannabis comme de sa standardisation, on peut dire que la venue de ce genre d’acteur augure un monopole industriel sur le végétal auquel les « petits » breeders sont loin d’être préparés.

 

Ainsi, ceux qui le financent sont non seulement de gros producteurs, semenciers ou labos pharmaceutiques, mais aussi et avant tout des spéculateurs. Comme le dit Reggie Gaudino des laboratoires Steep Hill, premier laboratoire d'étude et d'analyse du cannabis à usage récréatif aux USA (je vous le cite de mémoire dans une traduction très approximative et en vrac, mais sans trahir l’essentiel de son message) :

 

(Source : ganjapreneur)

 

« Les petits producteurs vont très vite se trouver démunis. Le tout n’est pas de se demander si cette révolution va avoir lieu, mais quand ».

 

Il cite les capacités de grands groupes comme Monsanto en exemple. Selon ce spécialiste, ces groupes vont court-circuiter les breeders « traditionnels » et faire passer l’époque du cannabis récréatif à l’ère industrielle en très peu de temps.

Il donne à l’appui de ses dires, les extraordinaires capacités de ces labos en matière de génie génétique et leurs moyens financiers colossaux.

 

Selon lui, ils sont non seulement capables de s’approprier les souches génétiques présentes sur le marché, mais aussi de les étudier en vue de la création de variétés ultra-standardisées. Ainsi, ces industriels du vivant seraient en capacité de mettre sur le marché en un temps record des hybrides de F9 à F10 au minimum qui demanderaient des dizaines d’années à un breedeur « traditionnel ».

Pour les profanes, disons qu’arrivé à la génération F8, les variétés sont pures à 99,2 % et donc d’une grande stabilité tant au niveau du génotype (ce qui est=propriétés) que du phénotype (ce que l’on voit =aspect)*.

 

Voyons maintenant quelles conséquences l’apparition de ces fameux hybrides et leur commercialisation auraient pour nous :

 

Le monopole : inonder le marché de plantes sélectionnées impossibles à reproduire sinon par bouturage.

 

La standardisation : elle sous-entend une normalisation des variétés au détriment de la diversité génétique= des plantes strictement semblables ayant un cycle de végétation identique/élimination des gènes récessifs (c’est grâce à ces gènes que la diversité existe et se répand dans la nature).

 

Pour faire simple : l’idée est donc de limiter au maximum l’intervention du hasard. Si, au premier abord, chacun peut se réjouir à l’idée de pouvoir cultiver des variétés stables et prévisibles à plus de 99%, il est urgent de s’interroger sur la nécessité d’une telle homogénéisation des variétés. Car, quand on sait que celle-ci se fait toujours au détriment d’autres facteurs (exemple : ces tomates industrielles qui produisent en abondance des fruits de moins en moins savoureux mais toujours plus précoces ou résistants aux maladies). Cela dit sans compter sur l'apparition très probable de variétés OGM (car n'oublions pas que 70 % des végétaux consommés par les américains sont de nature ogm!).

 

Bref, je ne sais pas pour vous, mais je trouve ces perspectives sinon inquiétantes, en tout cas très éloignées des fondements de la culture cannabique telle que nous l'avons connue jusqu'à présent.

 

P.s: Comme le souligne Roy Bingham de BDS Analytics (qui avant que de s'occuper de cannabizness était un important acteur de la finance -il est diplômé de Harvard), la 1ère place qu'occupe la Blue Dream dans ce classement ne doit rien au hasard. Et pour cause, c'est une variété féminisée et notamment commercialisée par Dinafem...

 

*: Pour vous faire une idée, imaginez que vous cherchiez à obtenir une plante ayant "seulement" 4 gènes récessifs en commun (ce qui n'est pas beaucoup), il vous faudra alors cultiver au minimum 256 plantes sur 9 à 10 générations soit pas moins de 2500 plantes! Question: quel breeder est en mesure de se permettre un tel luxe -ce pour chaque variété, sans compter qu'une telle sélection ne peut se pratiquer sans une étude cytométrique approfondie de chaque individu généré!!! Aucun, mis à part ces très grands groupes qui jusque là regardaient, attentifs, l'évolution des lois américaines sur la question, comme une possible nouvelle ruée vers l'or...

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Excellente analyse. Quand on peut constater tous les jours les degâts causés par les grands groupes agro-industriels on ne peut que craindre leur arrivée sur le marché du cannabis. Un point positif tout de même c est qu avec la puissance de leur lobbies ajoutée aux besoins financiers des états européens la legalisation du cannabis se rapproche à grands pas.

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