Le cannabis en Suisse : guerre contre les consommateurs de cannabis

Le cannabis en Suisse : guerre contre les consommateurs de cannabis
Par kyu ,

Le paysage cannabique de la Suisse a récemment attiré l’attention sur lui. Depuis janvier 2015, les consommateurs de cannabis résidant en Suisse sont visés par le gouvernement, avec l’aide des douanes et des forces de police.

Des mesures gouvernementales douteuses

Les médias suisses confirment que plusieurs centaines d’enthousiastes du cannabis ont été dénoncés par les douanes au cours de ces derniers mois. Leur point commun ? Ils avaient commandé des graines de cannabis en ligne.

De nombreux consommateurs se tournent vers la culture personnelle pour répondre à leurs besoins personnels. C’est particulièrement vrai pour les consommateurs de cannabis médicinal, qui y voient le moyen le plus rentable et le plus pratique pour se procurer leur médicament. Cela leur permet également d’appliquer des normes de qualité sans comparaisons avec les mesures prises – éventuellement – par les cultivateurs qui alimentent le marché noir des produits du cannabis.

D’un point de vue légal, plusieurs pays de l’Union européenne (y compris la Suisse) permettent à leurs citoyens de posséder, d’acheter ou de vendre des graines de cannabis. Pourtant, depuis le début des années 2000, la tolérance envers les consommateurs de cannabis a commencé à décliner, avec une apothéose au début de 2015, comme l’ont rapporté les médias.

C’est pour cela que les activistes de toute l’Europe ont été prompts à exprimer leur indignation face à cette nouvelle tactique s’attaquant aux cultivateurs de cannabis. Et ils ont raison : tant que les graines sont achetées à une boutique de cannabis autorisée, et tant que leur pays de résidence autorise le commerce de graines, commander en ligne des graines de cannabis est permis par la loi.

Cependant, plusieurs centaines de ces « délinquants » ont été dénoncés par les douanes à la police ou aux autorités judiciaires. Les personnes concernées ont indiqué que, dans la plupart des cas, leur commande a été bloquée à la frontière, ce qui a entraîné une perquisition chez eux. Et, comme on pouvait s’y attendre, une grande partie de ces perquisitions ont révélé de petites installations de culture non professionnelles. Les plantes, les graines et les équipements ont été saisis et détruits.

 

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Source: www.ezv.admin.ch

Comme l’a souligné Sven Schendekehl, de l’association Legalize It, non seulement cette « chasse aux sorcières » menée par le gouvernement est à la limite de la légalité, mais elle est aussi ridiculement vaine, sans parler des sommes dépensées pour mobiliser les forces de police qui harcèlent les acheteurs en ligne.

 

La Suisse à reculons depuis 2005

Dans les années 90 et au début du 21e siècle, la Suisse était en quelque sorte un havre de paix pour les consommateurs de cannabis, proposant par exemple de nombreux produits faits à base de chanvre : des vêtements, des produits hygiéniques et mêmes certains produits à base de cannabis, non destinés à la consommation, comme les pots-pourris. Les grandes villes, en particulier, étaient pleines de boutiques vendant ce type d’articles.

 

En 2005, le propriétaire d’un de ces magasins fut arrêté, poursuivi et condamné pour la vente de ces fameux pots-pourris. Ce fut le début d’une nouvelle ère dans ce pays. Depuis, de nombreux autres propriétaires de boutiques de chanvre ont subi le même sort. En 2007 et en 2012, les directives concernant les sanctions liées aux drogues ont été révisées pour prévoir des amendes pour la possession, la consommation et le commerce, et de un à trois ans de prison pour la possession de toute quantité de cannabis dépassant 4 kg.

 

Alors que les activistes suisses et européens ont intensifié leurs efforts pour contrer cette politique, il semble que, d’un autre côté, 2015 marque un virage majeur du comportement de la police envers les consommateurs occasionnels de cannabis.

 

Jusqu’à présent, les citoyens suisses ne soutiennent pas vraiment les actions de leur gouvernement. En février 2015, une enquête menée par 20min.ch a montré que 80 % de leurs lecteurs étaient en faveur de la légalisation du cannabis. Après la débâcle de cette année, une enquête moins formelle est en cours, et elle laisse entrevoir des résultats similaires.

 

Les banques de graines de cannabis soutiennent les consommateurs européens

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Sensi Seeds est basée aux Pays-Bas. Comme la plupart de nos lecteurs le savent, la vente de graines de cannabis est au centre de notre activité, et nous sommes particulièrement alarmés par cette situation inquiétante. La sécurité et la discrétion ont toujours été notre priorité lorsque nous expédions des graines à nos clients. C’est pourquoi nous avons décidé de ne plus envoyer nos graines de cannabis en Suisse, après avoir étudié la situation. Il n’est pas surprenant que plusieurs autres banques de graines aient pris des mesures identiques.

 

Comme le souligne judicieusement Sven Schendekehl, poursuivre des particuliers en essayant de les associer aux trafiquants est inapproprié, et stérile.

 

Sensi Seeds souhaite voir la situation s’améliorer dans les mois à venir. Malgré les efforts de l’establishment suisse, la culture cannabique y est déchaînée, gardant le pays sous le feu des projecteurs à ce sujet. Et, comme toujours, nous préconisons l’adoption d’une réglementation complète, basée sur les données scientifiques, qui protègera le consommateur lambda et le consommateur médical des foudres de la justice.

 

Source: sensiseeds.com/fr


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Retour utilisateur


Je poste pour dire que je suis très étonné de la part des décideurs suisses. Ils nous avaient habitués à être pragmatiques en laissant un peu de mou aux consommateurs de leur pays. Et voilà qu'ils font la chasse au cannaweeders. Le gouvernement suisse serait il sur la voie de la prohibition en version guerre totale ? Car en effet, si l'on empêche les gens de cultiver de la marijuana, ils vont alors se tourner vers les offres parallèles dans les cités (après, je ne sais pas si il y a des quartiers comme par chez nous en suisse, mais vous m'avez compris). Les gens n'ont plus qu'à faire vivre le trafic s'ils veulent fumer. Bravo la suisse !

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