Més que un Cannabis Social Club


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A Barcelone, le grow business des entrepreneurs de la weed

Reportage 300 clubs, des millions d’euros, des investisseurs étrangers : A Barcelone, c’est la ruée vers l’or (vert) grâce au modèle des Cannabis Social Club. Les appétits s'aiguisent dans la ville que certains surnomment déjà la nouvelle Amsterdam.

 

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Welcome to Barcelona
 

Barcelone – Carrer Santa Monica. « J’essaie de ne pas trop me faire remarquer pour le moment, moi je veux être là pour des années. » Voilà la première chose que nous dit, enregistreur éteint, Oscar, propriétaire du Strain Hunters Club ouvert il y a à peine quelques semaines dans le centre historique de Barcelone. La bataille fait rage à Barcelone entre Cannabis Social Club pour prendre leur part du gâteau de l’énorme business du tourisme cannabique.

300, c’est le nombre astronomique de Cannabis Social Club qu’il y a à Barcelone, alors qu’ils étaient à peine une vingtaine il y a quatre ans. Un Cannabis Social Club ? Un mot poli pour dire un point de vente de marijuana. Dans les Cannabis Social Club, « les associés » viennent « chercher » leur marijuana comme à la pointeuse . Les fauteuils, la musique et la Playstation en plus.

Au départ, des associations parfaitement légales. La loi espagnole autorise chaque citoyen à cultiver à titre privé 3 plants de marijuana. Les Cannabis Social Clubs réunissent en coopératives des petits cultivateurs qui partagent leur récolte, sans bénéfice et en toute transparence. Mais les entrepreneurs de la ganja se sont engouffrés dans la brèche en montant eux aussi leurs clubs privés. Aujourd’hui ils caressent le rêve de transformer Barcelone en nouvelle Amsterdam.

 

Association de gens normal
Au Strain Hunters Club, c’est Oscar, quadra sûr de lui, qui nous accueille. Teint orange, allure sportive, et mâchoire serrée, il se présente comme « le président » de son association de « cultivateurs ». Son club : peut-être l’un de plus beaux de toute la ville. A deux pas de La Rambla, le Strain Hunters vous attend dans son ambiance boisée, avec des photos sous verre d’icônes de la culture canna et des fauteuils en skai. Les boissons sont servies par des créatures de rêve pendant que des gros bras distribuent les pochons de beuh à l’aide de balances électroniques über-high-tech. Oscar est fier comme un coq que son club aux faux-airs de datcha accueille la gent féminine :

« D’habitude, les femmes ne se sentent pas à l’aise. Ici, la fille vient avec son copain et elle est contente parce que le club est joli. »

Pour avoir l’honneur d’acheter un gramme de cannabis dans ce club qui veut taper une clientèle haut-de-gamme, venir « parrainé» par un ami et armé d’une pièce d’identité. Pas la peine de présenter le moindre engagement auprès de l’association, ni même de justifier d’un domicile en Espagne. Une petite signature, votre adresse, et le numéro de votre passeport… bravo, vous êtes désormais socio ! Chaque mois, vous pouvez retirer entre 10 et 80 grammes de cannabis pour la modique somme de 10 euros le gramme.

CSC | Ze story

En Espagne, le mouvement des Cannabis Social Club s’est lancé à la fin des années 1990 sous l’impulsion de militants pour la dépénalisation de la marijuana. Au départ, des idéalistes un brin tête brûlée qui profitent des largesses de la loi espagnole sur les stupéfiants : ici, chaque résident est autorisé à cultiver 3 plants et à consommer dans un espace privé. Les petits malins créent des associations et montent des clubs privés pour mettre en commun leurs récoltes et fumer en toute tranquillité.

Autre objectif pour les pionniers des Cannabis Social Club : donner une voix à tous les potheads du pays et mettre la pression sur l’État espagnol pour qu’il dépénalise. Plusieurs Cannabis Social Clubs sont dissous par les autorités mais d’autres affaires font jurisprudence. Comme au Pays Basque en 2001 où pour la première fois, un tribunal donne raison à une association de cultivateurs interdite en première instance.

 

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Le Strain Hunters, quelque part entre la taverne et la datcha

 

Cannabiz’ Social Club
Dans les quartiers touristiques de Barcelone, les Cannabis Social ont tous les apparats d’immenses machines à fric. À La Mesa, situé dans le quartier du Born, à deux pas d’une des cathédrales les plus visitées de la ville, un vestibule sombre et dépouillé, à la manière d’un bar lounge pour nouveaux riches. Il faut montrer patte blanche pour accéder à la salle de consommation de 140 mètres carrés, située derrière un muret à l’abri des regards. La déco est « bohémienne-chic » dixit le patron : ici des canapés chinés de haute volée, un DJ permanent et des projections aux murs de vidéos d’art et d’essai. Les échanges se font par système informatisé dernier cri. L’équipe d’une quinzaine d’employés est tout droit sortie des pages mode de Vice – d’ailleurs le magazine le plus branché du monde trône partout dans le club.

Ce lundi soir à La Mesa, des socios se présentent continuellement au bar. Le business des Cannabis Social Club est en train de péter tous les chiffres à base de frais d’inscriptions allant de 20 à 50 euros et d’un gramme qui s’échange en moyenne à 10 euros. El Pais estimait en décembre que les clubs de la ville généraient 5 millions d’euros par mois. Joint par StreetPress, Jaime Prats, fondateur de la revue culte Cañamo qui suit l’actu du cannabis depuis 20 ans, évoque des clubs écoulant jusqu’à 2 kilos de cannabis par jour. Les plus gros, comme le Kush, revendiquent 25.000 socios. La Mesa en a 8.000. Le BCN THC qui a ouvert il y a à peine deux semaines compte déjà 500 adhérents.

Clandestino
Dans ces machines-à-frics à ciel ouvert, un seul point vient noircir la vie rêvée des « cultivateurs ». Déclarées sous le statut d’association à but non lucratif, les Cannabis Social Club n’ont pas le droit de faire de pub. Dans les rues des quartiers touristiques, les clubs – qui ne peuvent même pas poser d’enseigne – sont invisibles. Pas le droit non plus au sacro-saint flyer, ni même d’ouvrir une page sur Internet. Sur le web, les Cannabis Social Club sont aussi introuvables. Pour arriver au Strain Hunters, il nous a fallu arpenter pendant une demi-heure des forums consacrés au cannabis, avant de se résoudre à passer un coup de fil a un autre gros « cultivateur ».

Pour débaucher leur clientèle, les Cannabis Social Club usent et abusent des réseaux sociaux. Sur Instagram, Twitter et Facebook, leurs comptes postent et repostent. Oscar nous présente trois lascars habillés streetwear derrière un comptoir en bois brillant : son équipe de community managers. Nous aurons même la semi-obligation d’être pris en photo pour les réseaux sociaux en compagnie du Big Boss, qui se félicitera qu’on voit à l’image mon magnétophone et mon carnet de notes :

« Ca fait sérieux ».


D’habitude, les femmes ne se sentent pas à l’aise

 

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Mais que se cache derrière cette devanture ?

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Oscar nous fait poser pour son Instagram
 

Enrôlement toujours, Robert Mosterd, patron hollandais de La Mesa, propose de monter un partenariat avec StreetPress. Votre site d’information préféré pourrait devenir « socio » et avoir le droit de « parrainer de nouveaux adhérents ». Il y aurait bien sur rémunération, sachant que pour s’inscrire à la Mesa un nouveau membre doit s’acquitter d’une somme de 20 euros…

Lumpen proletariat
Interdit de publicité, le juteux business des Cannabis Social Club attire toute une faune de rabatteurs qui sent fort la misère sociale. Comme Mr. Green, un espagnol d’une trentaine d’années décrit par ses concurrents au mieux comme un vagabond ou un junkie, au pire comme un… tueur. Armé d’une tablette Samsung nouvelle génération d’un blanc éclatant, Mr. Green arpente les rues de Barcelone à la recherche de touristes qu’il pourrait faire entrer dans des Cannabis Social Club. Grande tige sèche, vêtue d’une casquette verte et d’un baggy, Mr. Green confie être un gamin de la DASS. Il a aussi un fils qu’il n’a jamais rencontré. Petit dealer depuis ses douze ans, il vit des miettes de l’économie des Cannabis Social Club. Sur chaque personne qu’il fait entrer dans un club grâce à son parrainage, il touche – d’après ses chiffres – de 25% à 50% des 20 euros de la cotisation obligatoire. Une misère au vue de sa moyenne haute de 5 adhésions par jour. En contrepartie, Mr. Green essaye de fourguer sa marchandise – MDMA, coke, viagra – aux jeunes touristes qu’il a alpagués. Il acceptera de répondre à nos questions une fois que nous aurons versé 20e au président du club pour lequel il fait le trottoir.

 

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“Més que un club”, slogan du Barça

 

Un peu plus haut dans la hiérarchie sociale des crève-la-faim, il y a Mark , Hollandais d’une trentaine d’année qui se touche souvent les narines. Visage émacié et beaucoup trop parfumé, ce sosie de Robbie Williams à l’œil vitreux s’est installé à Barcelone il y a un an et demi, avec pour ambition de faire son beurre dans ce qu’il voit déjà comme « une nouvelle Amsterdam ». *L’idée de génie de Mark : monter une agence touristique qui permette aux touristes de fumer le matin dans des clubs et de visiter la Sagrada Familia foncedé l’après-midi. Concours Lépine toujours : il prépare une application pour proposer aux touristes des réductions dans des magasins de fringues partenaires de Cannabis Social Club.

Pour le moment il est rabatteur et « cultivateur » de marijuana – il dit fournir un des plus gros clubs de la ville. Pendant notre interview, Mark disparaîtra mystérieusement quelques minutes après avoir reçu un coup de fil.

 

Ils veulent faire le maximum de fric, le plus rapidement possible avant que la législation change

 

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A l’Ariam, les dealers sont des mama espagnoles

 

Business model
Pour remplir leurs caisses, certains clubs n’hésitent pas à enfreindre la loi. Comme le Kush, vraisemblablement le plus rentable de la ville. Devant le Kush, nous verrons sortir en à peine 15 minutes presque une dizaine de très jeunes Français. Le Kush prend un maximum de risques en envoyant une armée de rabatteurs dans les rues de Barcelone – ce qui est interdit – taper les touristes au profil de spring breakers. Certains parlent même de 50 chalands. Romain, à peine 19 ans, a pu rentrer tranquillement alors que l’entrée lui avait été refusée dans d’autres clubs à cause de son âge. A l’intérieur, le personnel est presque exclusivement composé de jeunes noirs – en majorité des Cubains et des Dominicains. L’endroit est étouffant avec au mur des écrans de télé qui diffusent du gros rap pendant que des touristes, vêtus courts et rougis par le soleil, viennent s’approvisionner au « dispensaire » – le comptoir à weed. Un jeune homme, qui a travaillé au Kush, assure que les gérants font un classement des rabatteurs. Avec promotions et humiliations à la clé. D’après lui le club serait tenu par deux allemands, « des noirs » :

« Ce qu’ils veulent, c’est faire le maximum de fric, le plus rapidement possible avant que la législation change. »

Oscar et le Strain Hunter adoptent une autre stratégie. Le « cultivateur » fait profil bas et espère fidéliser une petite clientèle de qualité pour que le jour où la législation évolue, il soit parmi les clubs les plus réputés de la ville. En ligne de mire : le rêve de faire partie des pionniers d’une nouvelle Amsterdam. Mr. Green, qui lui a proposé ses services de rabatteur, s’est fait rembarrer comme un malpropre. « Le street-promoting, c’est pour des clubs qui n’ont pas les mêmes objectifs que nous », clame Robert Mosterd, propriétaire de La Mesa, qui vise aussi une clientèle select et le long terme.

 

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Albert Tio, des discothèques au cannabis

 

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A la Mesa, il est interdit de prendre en photo les socios

 

Hypocrisie
Dans la ville, c’est l’hypocrisie la plus totale. Vous n’entendrez jamais un entrepreneur prononcer les mots de « vendre » ou de « clients ». On dit « partager » et « socios ». A l’entrée du Kush trône un immense panneau qu’on imagine faire beaucoup rire le personnel : « En este local ni se compra ni se vende marijuana » * . Le cannabis serait officiellement cultivé par les adhérents de l’association qui mettraient en commun leurs récoltes. Pourtant, les adhérents du Kush sont bien tous de passage en Espagne…

Plus lol encore, le syndicat de la FedCac, qui doit en théorie porter la voix des petits cultivateurs de cannabis, est dirigé par … Albert Tio, un des dirigeants de la Terrassa, une des plus grosses boites de nuit de Barcelone ! Albert Tio est aussi le boss de l’Airam, un club qui bénéficie d’un spot imprenable à deux pas de la Rambla et qui fait régulièrement le plein. Accompagné de sa splendide épouse paraguayenne, il nous reprend quand on prononce devant lui le mot « client » :

« Il faut que tu changes de logiciel : ici on parle d’associations et d’adhérents. »

Robert Mosterd, fondateur de La Mesa, y va de son petit sketch :

« Je fais ça pour l’amour de cette plante. A La Mesa tout est réinvesti dans l’association. Il n’y a pas de chiffre d’affaire. »

Tout comme Albert Tio, Robert Mosterd est représenté par le cabinet d’avocats Nieto Povedano qui veille aux affaires d’une bonne partie des Cannabis Social Club les plus rentables de la ville.

 

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StreetPress peut vous parrainer dans plusieurs Cannabis Social Club

 

Entrepreneurs
Qui se cache derrière les Cannabis Social Club ? D’abord des entrepreneurs un brin aventuriers comme Robert Mosterd, actuellement en procès pour s’être fait prendre avec … 22 kilos de cannabis ! Ce hollandais de 47 ans et boss de La Mesa prétend vivre de ses activités de photographe et de décorateur d’intérieur, après un passé dans le business de la restauration. Le teint hâlé, l’allure élégante – malgré l’embonpoint – dans son ensemble blanc, le businessman aux cheveux blonds-délavés reçoit au second étage du club dans un open-space digne d’une start-up de la Silicon Valley. Ses deux partenaires hollandais : des trentenaires à l’allure de yuppies en vacances. L’un d’entre eux admet vivre de ses « cultures » de marijuana et de la vente de graines. Il s’est installé en Espagne il y a 1 an et demi pour profiter du boom des coffee shops version barcelonaise. « Par contre, tu n’écris pas ça dans l’interview ».

 

Oscar, président du magnifique Strain Hunters club à 5 mètres de La Rambla, bénéficie, lui, de l’appui d’un gros investisseur : l’empire Green House qui gère des coffee shops en Hollande, vend des semences de chanvre et produit même des programmes de télévision diffusés sur National Geographic. Le club porte d’ailleurs le nom de cette émission. Oscar travaillerait pour eux comme réalisateur et photographe. Le quadra dynamique, au profil de requin de la weed, confie « cultiver » depuis plus de 20 ans.

D’autres gérants ont des airs de petites frappes. Comme au BCN THC, un club à l’allure de MJC bas-de-gamme avec sa table de billard, sa Playstation et ses graffiti pour ados. Au BCN THC, on cultive son look gangsta et la moyenne d’âge ne dépasse pas les 22 ans . Les 6 jeunes fondateurs ont investi près de 70.000 euros, de l’argent qui proviendrait de leurs économies … Pourtant son président de 21 ans, Alejandro, est chômage depuis ses 19 ans après une carrière furtive de maçon. Un des habitués ira jusqu’à nous menacer si on écrit des choses qui ne lui plaisent pas.

 

Il parait qu’ils ne veulent plus donner de licences

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Le président Alejandro et Mr. Green

 

Marché noir
Lorsque que l’on s’inscrit comme membre à La Mesa, l’hôtesse au look de DJ electro explique aux nouveaux adhérents qu’ils doivent cacher dans leur caleçon les pochons quand ils sortent du club. Les proprios du club nous offrent un petit panel de 4 de leurs délicieuses herbes mais attention ! Le barman met tout dans un seul pochon en séparant chaque weed d’une feuille à rouler pour ne pas les mélanger :

« Si tu te fais arrêter par la police avec 4 pochons différents, ils peuvent te mettre en garde-à-vue pour trafic. »

Contrairement aux apparences, transporter de la marijuana, la fumer en public et la cultiver en quantité suffisante pour alimenter un commerce est interdit en Espagne. Pour fournir « le dispensaire » du Strain Hunters, Oscar explique que ses « cultivateurs » lui amènent ses herbes en petite quantité, dans des sac-à-dos, dans la plus grande clandestinité. Officiellement, une partie des membres de l’association s’occupe de cultiver. D’autres se chargent du transport jusqu’au club. Robert Mosterd de La Mesa concède, lui, se fournir parfois au marché noir.

Fournir de la weed en masse à ses socios n’est pas quelque chose de facile pour le commun des mortels : « Faire pousser de la bonne haze comme celle que tu trouves dans certains clubs, c’est super chaud ! Il faut être un pro », assure Mr. Green. Ramon, 30 ans et fumeur depuis toujours, a vu les Cannabis Social Club fleurir dans sa ville natale de Tarragone, à 100 bornes de Barcelone :

« Ce sont tout simplement les dealers de toujours qui ont ouvert leur commerce. »

 

Ce sont tout simplement les dealers de toujours qui ont ouvert leur commerce

Ils peuvent te mettre en garde-à-vue pour trafic

Attention à la parano ! Le patron du Strain Hunters nous fait fumer. Et voilà qu’on s’attend à ce que déboule d’un moment à l’autre des hommes armés de kalachnikov venu détruire le point de vente d’un « cultivateur » concurrent…

 

 

Régulation
« Et toi, en tant que journaliste, tu penses qu’on va pouvoir tenir ? » s’inquiète un des partenaires hollandais de Robert. La poule aux œufs d’or des entrepreneurs de la weed est menacée. Joint par StreetPress, le ministère catalan de la santé explique qu’une loi devrait sortir d’ici deux à trois semaines. La régulation est en marche et c’est la course à l’armement. « Il parait qu’ils ne veulent plus donner de licences. Mais ils ne les retirons pas à ceux qui les ont déjà », croit savoir Alejandro. Le président du BCN THC souffle : les travaux de mise aux normes de son local pour obtenir une licence ont mis près de 6 mois… mais son club a pu ouvrir juste à temps avant la loi ! Ouf ! Mr. Green, le petit dealer à la dégaine de grande gigue, explique que la spéculation est déjà en marche : certains entrepreneurs auraient acheté des licences par dizaines dans le but de les revendre, une fois la nouvelle loi passée.

 

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A la Meca, Cannabis Social Club version roots

 

Dans les locaux de La Maca, une association militante pour la dépénalisation du cannabis, Jaume Xaus porte-parole de la fédération de la CatFac, reçoit. Ici, le Cannabis Social Club a des airs de squat entre potes : un dreadeux zone sur un canapé pendant qu’un étudiant passe du blues depuis un ordinateur d’un autre âge. Vous êtes dans le quartier populaire de Sants où il n’y a pas de touristes. Jaume prétend incarner la pureté des Cannabis Social Club : des coopératives de petits cultivateurs qui fonctionnent en circuit fermé, à but non lucratif et qui font vœux de transparence. Le militant craint que les clubs qu’il fédère deviennent « les victimes collatérales » de ceux qui ont « de mauvaises pratiques ». Il demande à ce que la future régulation limite à 500 le nombre d’adhérents par association. Il voudrait aussi faire justifier les socios d’une présence d’au moins 15 jours sur le territoire espagnol.

De quoi mettre des bâtons dans les roues des entrepreneurs de la weed ? Ce filou de Mr. Green tape une barre :

« Et comment ils vont faire ? Vérifier qu’on demande bien aux touristes leur billet d’avion aller/retour ? »

Le rabatteur, qui squatte tous les forums consacrés au chanvre à Barcelone pour y laisser ses coordonnées, se prépare avec optimiste au début de l’été :

« Je m’attends à recevoir des centaines de messages et de mails. L’année dernière je tournais à 9.000 euros par mois. »

 

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Jaume Xaus, militant anti-prohibition

 

* : Mark ne s’appelle pas Mark

* En VF: “Ici, on ne vend pas et on n’achète pas de marijuana”

 

NB: L’article a été écrit sous l’influence d’adjuvants

 

Source: https://www.streetpress.com/sujet/137318-mes-que-un-cannabis-social-club



Ce message a été promu en article
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Yop 

 

10 € le gramme ? Ca me paraît cher pour un cadre associatif quand on voit le prix que ça nous coûte à produire nous même (< 1€ le gramme), où vont les bénéfices ? A l'association ou à leur présidents qui semblent vouloir profiter de ce marché ?

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Plop,

 

A savoir que c'est qu'en Catalogne que c'est comme ça. Puis les espaces de culture étant limité, ils se retrouvent à acheter illégalement de la merde pour fournir des touristes de passage......

 

Sinon dans les petites villes d'espagne qui attirent moins la foule et les touristes, il y a des club ou toute l'herbe est pour les socios et à prix correct. Dans ces social club, tu ne peux pas t'inscrire si tu es de passage généralement. Tout simplement parce qu'il garde le matos pour les socios habitant dans le coin. C'est juste pour respecter la loi au final et ne pas faire galérer les membres.

 

C'est incroyable, c'est deux mondes différent. C'est quasiment des Coffee shop à Barcelone. Avec le mème flou sur la production..

 

Merci Indy comme d'hab tu déchire, tout les jours de la bonne lecture.

Modifié par pichounet
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Salut, 

 

si j'ai bien compris les cannaclub récoltes les signatures + numéro de passeport pour logiquement faire poussé 3 plants en +

par signature et par session dans leur club avec ton inscription tu doit payé 20 - 50e d'investissement pour en gros

acheter les 3 graines et participé au matériel + eau, électricité sa ressemble à une banque de weed ou à un genre d'assos corrompu à l'Européenne  :-P puis en plus faut payé t'est gramme 10e après mes bon ça s'applique surement que pour les gros cannabis club dirigé pour certain par les DG de boite nuit qui sont rarement très propre niveau commerce en sous terrain   :group:   mes bon dans le fond c'est toujours mieux que d'alimenté le marché noir pur et dur, c'est plus bénéfique pour le peuple et l'états et en quelque sorte mieux contrôler 

 

j'aime bien sinon le principe de pouvoir faire poussé 3 plantes à domicile par personnes  :-P

 

Sinon je suis d'accord avec Pichounet pour les petit socios club normal et non commercial j'avais vue un reportage il fonctionné pas comme les gros du tous c'était plus de l'entraide, petit prix ou même juste des dons.

Modifié par Sadida
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Invité TITANCANNA

Je rejoins métalik il y a 4 ans un argument far des cannabis club par rapport au marché noir c'était cassez les prix on parlais de weed de 1 à 4 € le gramme!  A ce prix la ils ont simplement prient la place des dealeurs et ce ne sont même plus des club de passionné mais des business man! Ce sont des coffe-chop rien de plus... par ce que sa rapporte plus... toujours le monopole de l'argent en tout cas ils ce font entres 6 à 8€ par gramme vendus les escroc! Tu m'étonne que sa marche trouve moi un autres secteur qui vend avec une plus-value de mini 60% tranquille. Et dire quand France on a de la daube traité au fongicide pesticide qui te détruit plus le système cérébrale qu'il ne fait d’effet du coup les gens qui en abuses deviennes fou alors que si on avais un produit fait par des passionnés on pourrai limiter le problème et réduire les abus.

 

Pour moi le dernier par rapport a leur vision des choses est celui qui semble le plus ressembler a l'image que je me fesais des cannabis club les contrôles en moins ...même si je me doutais bien qu'il y avais des dérives c'est triste de voir comment certain profite du système j'éspère que leur lois vont évoluer dans le sens des consommateurs locaux et non pour répondre a la demande des narcos touristes.

 

Comme l'exemple de pichounet perso quand je milite pour la cause c'est plus pour ce genre de système et pas un autres. Car les malades dans tous sa on en entend pas beaucoup parlé pour le coup.

Modifié par TITANCANNA
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Invité cheezo

Ola

 

Indy super article,entre celui-ci et celui sur le modèle Us,j'ai envie de braqué une banque pour me tiré.J’espère que tu es fière de toi :siff:

 

Pense a me ramener des oranges si je me fait prendre ><

 

Sinon clair que la ''modique somme de 10€ le gr'' :fook:  .A voir le nom en même temps,strain hunter tout es dit je crois... :D

 

Peace

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Buenas !

 

:mdr: quel nom pour un social club ! 

 

Au Pays Basque un petit social club a le même principe pour les français, seulement sur invitation. J'y suis allée deux trois fois et que dire a part que certes les sièges sont pas en sky ou je ne sait quoi (:lol:) mais le prix est plus que correct (4-6€ le g) bref le choix est vite fait :rolleyes: 

 

C'est un peu dommage pour certains social car il brise l'image que l'Espagne voulais donner de ces socials club !

 

Mafia powa comme partout façon...

 

++ et merci Indy

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Ola

De toute maniere des qu il y a des gros sous a prendre, les mafias, qu elles soient gangsta ou col blanc, essaieront toujours de mettre la main sur le gateau.

C donc super complique pour les petits independants qui ont une certaine ethique et des vraies valeurs de ne pas etre mis dans le meme sac.

Je leur souhaite quand meme de ne pas se tirer eux meme une balle dans le pied, et que leur systeme survivra a tout ca.

Ciao tutti djul

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Yep

 

Pourquoi vouloir à tout prix adhérer à quelquechose pour faire ce qu'on juge personnel/confidentiel et qui ne nuit pas à autrui/qui ne prive ou n'empiète pas sur la liberté d'autrui?

 

Vouloir créer des CSC c'est bien mais ca fait aussi l'affaire de groupe disons moins scrupuleux.....

 

Le mieux n'est-il pas d'autoriser l'humanité entière au droit à 2 ou 3 plans par personne comme ça en perso chez soi.....?

 

M'enfin j'dis ça mais j'suis trop con si tout le monde s'autoprod' alors y'a moins d'argent en jeu...donc perdant pour les col blancs.....

 

Pey

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Salut 

 

Oui dans le fond tu as raison, si c'était autorisé partout la question ne se poserait pas, ou du moins pas à ce niveau (tout juste des collectifs comme on en trouve pour les jardins-potagers) 

 

L'avantage des CSC c'est surtout de lancer le mouvement pour montrer que, pour la plupart des consommateurs (les adhérents), les gens sont désintéressés du profit et veulent juste accéder à un produit de qualité et efficace :) 

En France ça a le mérite de faire (un peu) parler, c'est un moyen de se fédérer pour lancer le mouvement, c'est plus efficace que partir en campagne tout seul ;)

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Invité TITANCANNA

Sa limite le trafic... les morts qui en découlent... Soigné les malades en leur donnant accès a un produit de qualité...Former les nouveaux consommateurs pour les insister a consommer sous forme vaporisé et surtout sans tabac!...Proposée un produit de qualité au moindre coût permet de le consommer de manière seine sans que sa coûte un bras... Et même si j'ai l’impression de me répéter mais on pourra le constaté comme dans tous les pays ou sa a été dépénalisé diminué le nombres de consommateur a devenir fou en consommant de produit coupé au mazoute, qui contiens un dose non négligeable de réssidus de pesticide fongicide très dangereux pour la santé( les trous de mémoire que provoque certain weed n'est qu'un effet secondaire de ce cocktail chimique,  et non un effet de du cannabis!)

 

Alors oui les mafieux ou dealeur pourront s'y mettre seulement si on légalise les gens honnêtes aussi! Sa limiterai l'argent fait dans ce milieux ou du moins une partie ira au gens honnêtes qui ce seront investie dans ce système sans risqué quoi que ce soit! Et n'importe quel consommateur lambdas pas seulement les "socio" (au passage c'est quoi ce nom? genre chaque consommateur est un sociopathe??? pff n'importe quoi.)auras vite fait le choix si la différences de prix ce justifie seulement sur le décor. Après c'est clair que sa mettra un peut de temps a ce mettre en place.

 

Même si je rejoins sticky sur le fait que tous les mouvements qui sont pour la légalisation en France ne sont qu'un échec... l'hypocrisie règne en maître en France. Et pratiquement tous les petits cultivateurs ne pensent cas rentabiliser leur argent investie dans le matériel pour cultiver rajouter a toutes les conneries qu'ils font par manque d'information et de confiance au jardinier passionné ils ce détruisent plus qu'autres choses!  Seulement au final. Les malades et le trafic ne font qu'augmenter du coup sa fait du taf pour notre système  santé/politique tiens? Ce qui nous enfument au sens large. Car c'est bien beau d'avoir la sécu En France mais si au final tous le système est corrompus sa sert seulement a financé ce qui nous empoisonne tout en formant une dette! Que les citoyens devront surement payer un jour de surcroit (attendez même plus besion de l'inventer elle existe déjà...). Tous les médecin ne sont pas corrompus mais presque. Car ont est dans un pays d'hypocrites faut bien qu'ils remboursent l'argent investie pour faire leur étude et gagnes forcément mieux leur vie que toi car ils sont Médecins sinon ils auraient fait banquier.

 

Il faut ce battre pour que les bases de l'herboristerie soit apprisent a nos enfants a l'école pour qu'ils puissent mieux comprendre leur métabolisme et comment faire fasse au différents mots de la vie. Sans qu'on puisse s'accaparer cette sciences pour des raisons de profit mais de santé publique.

Modifié par TITANCANNA
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  • 4 semaines après ...

Hello Hello :)

 

Bon je vais donner mon avis quand meme alors, etant sur place et dans un des Clubs ;)

 

Déjà l'article en lui même je suis pas trop fan du style d'ecriture un peu dramatisé et gangsterisé, m'enfin bon les gouts et les couleurs, c'est personnel et ca ne s'impose pas :)

 

Ensuite je vois beaucoup de gens parlé des prix etc, il ne faut pas oublier que ce sont des assoc a but non lucratif, toutes les aportacions qui sont collectées durant le mois sont réutilisées dans les associations, ca ne parait peut etre pas comme ca mais la plupart ont des charges enormes a payer en secu social, location du local, electricité, employé, etc.. comme toute autres commerce vous me direz... sauf que les autre commerces ne doivent pas produire leurs conserves ou journaux, ou voiture, en plus de tout ca :roll:   Et comme il est cité par certains avant, comme tout doit être fait dans un flou juridique les risques sont un peu plus important et donc coupte plus :) Et puis 10e la variete, il y en a pas beaucoup quand meme, cest le haut de la fourchette de prix des menu en general.

 

 

Ensuite pour revenir sur ceux qui disent, si cest pour payer le meme prix que dans la rue je vois pas a quoi ca sert, moi l'interet principale du CSC c'est quon  a enfin un endroit, ou rejoindre, rencontrer, et partager :) Les gens viennent, s'assoient fument un joint, puis quelqu'un d'autres vient a coter de toi, tu sais qu'il y aura pratiquement jamais de probleme parce que tout les gens qui sont dedans sont un peu de la meme famille avec le controle a l'entree, tu vois souvent des gens qui partent, laisse les telephone portables, pochons, tous sur les table pendant 5 minute sans avoir de crainte que ca disparaisse. alors bien sur c'est pas 100% des clubs comme ca, mais cet tranquilité, pour moi quand tu est dans un lieu qui pourrait etre comparé a un bar, á fumer des joints tranquilles, rien que pour ca ca vaut le coup :)

 

Ensuite faut pas oublier que tu as les activitées, des cours d'anglais et autres gratuit , des docteur gratuits, des avocats gratuit, des conseils de culture, des concerts, des repas, etc.... le tous dans la joie et la bonne humeur hehe :lol:

 

Et oui bien sur il y a des mafieux, il y a des etranger, des gens louches, mais c'est plus ou moins normal tant que ils ne termineront pas la regularisation, des gens douteux tenteront de s'engoufrer dans la breche :) Aux autres de montrer patte blanche et faire les choses dans les regles de l'art afin que le gouvernement ne puisse rien nous reprocher et nous laisser faire nos choses pendant les siecles a venir ;)

 

 

Voila voila mon avis, c'est sure la scene des clubs tout de suite n'est pas parfaite, mais cest loin detre aussi sinistre que ca a l'air en lisant l'article lol, il y a pleeein de club géniaux avec des gens geniaux et qui ne veulent pas juste s'en mettre plein les fouilles ;)

 

Tchousss

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