France: En grève de la faim pour le droit de moins souffrir


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Atteint d'une sclérose en plaques évolutive, Laurent Puisais a entamé une nouvelle grève de la faim pour réclamer un antidouleur à base de cannabis.
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En fauteuil roulant depuis dix ans, Laurent Puisais n'a plus l'usage de ses jambes ni de son bras droit. « Pourquoi refuse-t-on aux sclérosés d'apaiser leurs douleurs? »
photo@lsamit
 

Comment expliquer à un malade, dont les années sont comptées, qu'il doit encore attendre le médicament capable d'apaiser ses douleurs infernales? Un dérivé du cannabis, le Sativex®, mis au point en 2005 et utilisé dans dix-sept pays européens mais pas en France. Cet antidouleur sous forme de spray buccal devait enfin être mis sur le marché français en 2015. Mais il risque de ne pas arriver dans les officines parce que le laboratoire Almirall, qui le commercialise et le Comité économique des produits de santé (CEPS), qui fixe le prix des médicaments, ne parviennent pas à s'entendre.

 

Accroché à la vie  mais en colère

 

A La Puye, Laurent Puisais mène le combat depuis plus de deux ans. Sans se décourager, accroché à la vie malgré la souffrance, mais en colère. En décembre 2012, cet homme âgé de 52 ans, atteint par une sclérose en plaques évolutive, en fauteuil roulant depuis dix ans, avait engagé une grève de la faim pour réclamer le droit d'utiliser le cannabis thérapeutique pour atténuer ses douleurs. Sa demande auprès du procureur de la République avait été refusée. Nous l'avions revu un an plus tard.

 

"Combien comme moi restent avec la douleur comme compagne?"

 

La mise sur le marché de ce dérivé de cannabis était enfin annoncée, pour 2015. Laurent Puisais s'interrogeait: « Pourquoi nous faire attendre encore un an? Les ministres nous disent en gros: vous les sclérosés pouvez encore souffrir. »

 

L'échec des négociations pour des questions de gros sous le mine. Il a repris une nouvelle grève de la faim dont il entame ce lundi le huitième jour. « Les mêmes qui ont détruit ma santé avec le vaccin contre l'hépatite B (Laurent Puisais a été vacciné au début des années 80 au service militaire, NDLR) me refusent de finir ma vie en souffrant moins. Les malades seront-ils un jour écoutés? Combien comme moi restent avec la douleur comme compagne? » Lors de sa première grève de la faim, il avait reçu d'une dame émue par son cas, deux sprays. « C'était miraculeux. J'ai eu deux mois de répit. »

 

C'est « pour tous les sclérosés » et aussi pour les malades d'autres pathologies que l'ancien artisan d'art veut poursuivre la lutte qu'il veut médiatiser. Il vient également de créer une association: S-E-Possible (prononcez c'est possible). Ancien musicien, il a aussi écrit en texte, mis en musique et disponible sur i-cone.net (rubrique les artistes). Un hymne vibrant à cette « chienne de vie, pour qu'il reste une trace quand je serai parti rejoindre les étoiles ».

Laurent Puisais, association S-E-Possible, 6, rue du Moulin, 86260 La Puye.

 

Laurence Mondon Samit

 

Source: centre-presse.fr

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