Suisse - «Pas d'autres possibilités qu'une légalisation totale»


Messages recommandés

Les Jeunes Socialistes veulent légaliser les drogues dures. L'idée est bien acceptée chez les professionnels, mais elle n'a aucune chance au niveau politique.

topelement.jpg

La police zougoise avait exhibé en novembre 2014 une importante prise d'héroïne. (photo: Keystone)

Une faute?
 

Les Jeunes Socialistes veulent légaliser la consommation de cannabis mais aussi de toutes les drogues. Le sujet sera débattu lors de l'assemblée des délégués samedi, rapporte le journal dominical Zentralschweiz am Sonntag.

 

Fabian Molina confirme. «Il n'y a pas d'autres possibilités qu'une légalisation totale pour combattre le marché noir», affirme le président de la Jeunesse socialiste, pour qui il faut trouver d'autres solutions alors que la consommation de drogues augmente et que le trafic est complètement contrôlé par des groupes mafieux.

Dans les faits, l'état devrait instaurer un monopole afin d'assurer la qualité et de fixer les prix, poursuit-il. L'âge légal de consommation serait fixé à 16 ans et les mesures de prévention renforcées.

 

Un projet déjà ancien

 

L'idée ne choque pas les milieux de lutte contre la drogue, qui en parlent depuis longtemps déjà. Il est préférable de réglementer l'usage de substances plutôt que les interdire par principe, ajoute Toni Berthel, président de la Commission fédérale pour les questions liées à la drogue.

Pour l'ancienne conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss, «c'est comme pour l'alcool et le tabac, il faut une réglementation claire qui définisse qui peut consommer quoi et où.»

 

Vers une initiative populaire?

 

Cette proposition n'a toutefois aucune chance, ne serait-ce déjà qu'au sein du Parti socialiste où les représentants romands sont des tenants d'une ligne plus dure. Parmi les partis bourgeois, certaines voix parlent en faveur d'une libéralisation mais les fractures sont également présentes. Pour le conseiller national Daniel Stolz (PLR/BS), les drogues dures sont plus dangereuses que le cannabis et provoquent une dépendance plus rapidement aussi.

 

Pour Fabian Molina, cette argumentation ne tient pas la route. «Soit on dit que la prohibition fonctionne et que les gens consomment ainsi moins de drogues, soit on reconnaît que les interdictions n'amènent rien et on essaie de contrôler ce marché aussi bien que possible.»

Et de demander pourquoi ce qui fonctionne avec le cannabis ne serait pas pertinent pour l'héroïne. Le projet sera d'abord porté sur la scène parlementaire mais en cas d'échec, une initiative populaire est envisageable à moyen terme.

 

par Pascal Schmuck, Zurich

Source: 20min.ch

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites