La résurgence de l’art cannabique du verre


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Art du verre. Aussitôt que les amateurs de cannabis ont appris à fumer dans de l’attirail fait de verre, l’art du verre est né. Le verre a suscité auprès des fumeurs un engouement général, surpassant la popularité du bois, de l’acrylique ou de tout autre matériau. L’art du verre est aujourd’hui redécouvert, et non seulement par les consommateurs de cannabis !

 

The-re-emergence-of-Glass-Art_4K-2-1024x   Le verre, l’enfant chéri de la famille des stoners

 

La combustion du cannabis est la méthode de choix parmi la grande majorité des consommateurs récréatifs. Bien que plusieurs personnes apprécient la simplicité et la facilité de transport qu’impliquent les joints, une autre portion importante de consommateur préfère utiliser le verre.

Qu’il s’agisse d’une simple pipe, d’un bong dans toute sa splendeur ou de toutes les autres déclinaisons, le verre occupe une place particulière dans le cœur des fumeurs habituels ou occasionnels.

Et soyons honnêtes : à moins que vous ne vous imposiez des limites de grandeurs, plus c’est grand, mieux c’est. Plus c’est élaboré, mieux c’est. Plus c’est beau, mieux c’est !
Voilà pourquoi les fumeurs préfèrent d’abord et avant tout les bongs en verre, instruments peut-être même plus emblématiques de la culture pop que les blunts, les joints, les vaporisateurs ou les produits comestibles.

 

Les vaporisateurs portables sont sans contredit une nouvelle et populaire addition aux lots d’objets populaires, alors que les joints représentent généralement la culture cannabique dans son ensemble, hors d’un contexte culturel spécifique, sobrement. Hollywood et les entreprises se retrouvent donc avec les bongs : l’image culte de l’industrie cannabique.

 

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Broad City (© Comedy Central), Ted (© Universal Pictures), Workaholics (© Comedy Central), Futurama (© 20th Century Fox Television), Harold & Kumar (©New Line Cinema, Warner Bros.)

  Les bongs dont sont fiers les consommateurs quotidiens

 

Dans chaque marché de détail existe un groupe démographique qui recherche ce qu’il y a de mieux, du point de vue de la qualité, du design ou du raffinement, ce qui impressionnera le plus, etc. Le marché des articles en verre n’a pas attendu la survenue de la légalisation complète du cannabis avant d’offrir ses produits. Depuis des décennies, les bongs les plus élaborés sont vendus sous prétexte qu’on s’en sert pour fumer de la chicha, du tabac et des herbes autres que le cannabis.

 

Mais maintenant que la légalisation va bon train, les consommateurs moyens sont de moins en moins réticents à manifester clairement – ou tout simplement rendre public – leur dévouement à la plante de cannabis, dépendamment du pays où ils habitent. Ainsi, l’industrie enregistre une augmentation des ventes d’attirail fait de verre pour fumeurs qui reflète les changements législatifs en matière de cannabis, ce qui n’est pas surprenant.

 

La gamme de bongs thématiques « de luxe » ne cesse de s’élargir année après année. En lisant ces lignes, vous vous imaginez peut-être de fastes objets ornés de diamants ou de feuilles d’or dont la magnificence est telle que vous vous écriez « ASSEZ » ! De tels objets existent, certes, mais l’industrie fonctionnelle de l’art cannabique du verre ne saurait s’y limiter. La demande concerne d’abord et avant tout les bongs personnalisables adaptés à une utilisation régulière et soutenue.

 

De nos jours, on peut facilement se procurer un produit en verre fonctionnel dont le design peut évoquer un film, une musique, une religion, toutes sortes de fantaisies, et plus encore. En terme de comparaison, pensez à la mode des baskets « personnalisés selon votre propre design ». Ces bongs étrangement personnalisés ne sont pas nécessairement plus dispendieux, et deviendront probablement l’objet culte de tous ceux qui veulent offrir un cadeau personnel et spécial.

A titre d’exemple, vous pourriez offrir à votre fumeur favori un bong Menorah signé Grav pour amorcer en beauté la saison des fêtes (juives).

 

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Etes-vous un fier amateur des Simpsons ? Dans ce cas, le bong de Bart Simpson que préfère Charly, un des experts de notre forum, vous rendra heureux.

 

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Bien sûr, on peut compter sur les vedettes amateurs de cannabis pour s’emparer de cette tendance. En 2014, la chanteuse, actrice et activiste Miley Cyrus, une notoire fumeuse récréative, a fait la promotion de son bong DIY-personnalisable auprès de ses fans, objet qu’elle a aussi inclus à son exposition artistique.

 

Nombreux ont été les fumeurs qui ont partagé sur sa plateforme sociale des photos de leur propre bong personnalisé ;  une interconnexion temporaire assurée par les vétérans de l’école DIY. Si vous préférez ne pas manipuler d’objet en verre, il y a bien d’autres moyens qui vous permettent d’agrémenter votre bong « standard » d’un texte, d’une photo ou de quoi que ce soit.

 

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En résumé, l’inépuisable diversité de designs satisfait tout fantasme – une envie farfelue, un culte à un artiste, une esthétique particulière. Il suffit que quelqu’un y ait pensé une seule fois pour que l’idée se matérialise. Ces objets indispensables, hautement fonctionnels et personnalisables au plus haut degré deviendront-ils les nouveaux téléphones intelligents lorsque le cannabis complètement légal parviendra aux consommateurs ? Seul le temps nous apportera la réponse.

 

04_random-cool-glass-art-4-1024x569.jpg L’art du verre est… de l’ART

Alors que les bongs de tous genres ont toujours été disponibles à qui veut bien s’en procurer, il semble maintenant beaucoup plus admissible de posséder un tel objet. De plus, l’aspect de ces bongs semble surpasser graduellement leur fonctionnalité. Dans le monde cannabique, et au-delà de celui-ci.

 

Il y avait une époque à laquelle la vue d’un magnifique bong pouvait instantanément emplir les gens de peur. Ils n’étaient pas effrayés en dépit de la beauté de l’objet, mais bien par la beauté même de l’objet : comment une telle merveille pouvait-elle servir à consommer de la drogue ? Le danger ! La dépravation ! Et les enfants ! Le novice ne fait pas de différence entre un imposant bong et le duo cuiller/briquet associé à la consommation d’héroïne. Les deux techniques sont mystérieuses, étrangement tortueuses et combien intimidantes. Mais pourquoi donc contient-il de l’eau ? Pourquoi toute cette fumée ? Pourquoi les tubes sont-ils si bruns, si « sales » ? Est-ce que c’est sécuritaire ? Ceux qui l’utilisent sont tout simplement trop DÉFONCÉS pour les nettoyer ! Non maman, les dépôts de résine sont tout à fait normaux, arf…

Vous voyez le genre.

 

L’assouplissement mondial des politiques en matière de cannabis auquel nous faisions référence contribue évidemment à renverser la perception du public. Les détracteurs doivent reconsidérer la nature dangereuse du matériel pour fumer par association : lorsqu’un grand-parent souffrant d’un TSPT utilise avec joie son bong, l’hypocrisie n’a plus sa place !

Demandons-nous maintenant, que représente le bong en verre pour quelqu’un qui ne consomme pas de cannabis ? Une œuvre d’art d’une complexité impressionnante.

Peut-être avez-vous déjà visité un atelier où on souffle le verre, dans le cadre d’une activité scolaire, ou lors d’un séjour à l’étranger, comme c’est souvent le cas. L’art cannabique du verre provient de cette branche artistique, se logeant dans le monde de la mode et celui de l’art. Fait intéressant : un grand nombre de ces merveilleux bongs ne sont même pas conçus pour être fonctionnels.

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La pièce « The Pirate Ship » est une collaboration entre les artistes Buck Glass, LaceFace Glass et Joe O’Connell, et selon sa description, est « complètement fumable ». Exposé à la Illuzion Glass Gallery (Boulder, Colorado, E-U), ce bong unique peut être acheté.

 

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Scott Deppe est un artiste verrier de renommée fabriquant des pièces complètement fonctionnelles, mais recelant incontestablement des éléments qui dépassent la simple fonctionnalité. Par exemple, ce « Grateful 4 mushrooms » peut être accroché au mur. Son art est généralement vendu aux enchères, bien qu’il soit difficile de déterminer ce que les clients satisfaits en font.

 

Les intéressés peuvent trouver des objets tout aussi glorieux (fonctionnels ou non) n’importe où sur terre, dans les galeries ou les musées dédiés au verre, ainsi que dans les headshops et les smartshops, les dispensaires, les musées cannabiques et bien sûr, en ligne.

En septembre 2016, la galerie new-yorkaise Grey Space Art a présenté une exposition d’envergure comprenant un bon nombre de bongs remarquables et complexes. La tenue de l’exposition coïncidait avec la semaine de la mode, ce qui a permis à cette forme artistique « marginale » de jouir d’une visibilité accrue.

 

Lors d’un entretien accordé à LA Weekly, l’éditeur Nicholas Fahey a comparé la place qu’occupe présentement l’art cannabique du verre au sein du monde artistique à celle de la photographie à l’époque où elle n’était pas considérée comme une forme valide de créativité. Son livre se penche sur l’art cannabique du verre, reconnaissant qu’il s’agit d’une branche particulière ayant évolué de la période de « l’art du verre ».

 

« Lorsque j’ai entendu parler des souffleurs de verre vénitiens dont les traditions remontent au 13e siècle qui se rendaient dans les régions du nord-ouest du Pacifique pour apprendre de nouvelles techniques, j’ai compris qu’il se passait quelque chose d’intéressant – un phénomène qui valait la peine d’être documenté. »

 

Evidemment, la branche « non psychoactive » de l’industrie du verre soufflé demeure active, mais l’art cannabique du verre apporte une perspective nouvelle à cette forme d’art qui est encore largement considérée comme faisant partie de l’artisanat.

 

On peut affirmer avec certitude que l’art cannabique du verre a atteint un certain niveau de célébrité conventionnelle qui, jusqu’à très récemment, n’existait pas.

En outre, l’année dernière, le magazine pour hommes GQ a lancé une vidéo de divertissement dans laquelle un célèbre rappeur amateur de cannabis faisait l’essai de manière informelle de différents bongs des plus dispendieux, la sélection minutieuse de l’équipe de publication. Le résultat ?

 

Assurément la vidéo la plus anxiogène de l’histoire des stoners. Quoi qu’il en soit, elle est disponible pour quiconque voulant la visionner. D’abord un objet inspirant le Reefer-Madness, le bong tant apprécié est devenu un objet d’art qui peut finalement être exhibé, et même détruit de manière fortuite, juste pour le plaisir. Le bong est infiniment cool, du moins, selon les normes des médias. Et on se passe de mentionner la montée des articles contrefaits.

 

Depuis les années 80, l’art cannabique du verre a vécu plusieurs révolutions. Depuis les toutes premières pipes changeant de couleurs directement sorties de l’esprit saturé des Grateful Dead de Bod Snodgrasse en passant par les « bongs de vedettes » (et son sous-résultat, l’emprisonnement d’une certaine vedette), il est juste de penser que cette prétendue niche n’en ait jamais été une, qu’elle n’a que souffert de revers en vertu de considérations d’ordre juridique.

 

Il semble que l’époque à laquelle nos amis de The Flying Dutchmen à Amsterdam étaient les seules et uniques acteurs de l’art cannabique du verre, accueillant les artistes du monde entier, soit révolue. Et nous nous en réjouissons.

 

by Sylent Jay

 

Source:  sensiseeds.com

 

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