À La Puye dans la Vienne, Laurent Puisais attend toujours le Sativex


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Atteint de sclérose en plaques, Laurent Puisais espère toujours pouvoir se faire prescrire l'antidouleur à base de cannabis.

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En fauteuil électrique depuis 10 ans, Laurent Puisais ne conserve aujourd'hui que l'usage de son bras gauche et l'amour de la vie...
 

 

Une grève de la faim et la création d'une association n'y auront rien changé. Avant d'aller « dire bonjour aux étoiles », le podien Laurent Puisais attend toujours qu'on lui prescrive du Sativex, un médicament antidouleur à base de cannabis (lire ci-dessous), qui dispose d'une autorisation de mise sur le marché depuis 2014 en France, mais n'est toujours pas disponible en pharmacie, faute d'un accord sur son prix.

Dix-huit mois difficiles

 

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« Les 18 mois qui ont suivi ma grève de la faim puis la création de l'association S.E.Possible (lire nos éditions des 6 et 11 août 2015) ont été très difficiles, confie le quinquagénaire dont la sclérose en plaques (SEP) s'est déclarée il y a plus de 25 ans. La SEP m'a fait payer très cher de ne pas m'être alimenté pendant près d'un mois. J'ai connu de violentes poussées (1) de la maladie. Et puis, je me suis retrouvé finalement seul. J'ai eu pas mal de soutiens avec l'association mais c'est resté ponctuel et ça s'étiole avec le temps. Et j'ai du mal à animer tout ça, avec les seuls doigts de ma main gauche (2). »


Plus de deux ans après, Laurent Puisais est pourtant toujours révolté par la situation. « Dégoûté plutôt. 22 pays dont 17 en Europe autorisent ce médicament dont les études prouvent qu'il réduit d'au moins 20% les souffrances liées à la SEP comme les crampes, les sensations de brûlures et de spasticité. C'est dingue de vivre un aussi grand manque de considération de la part du ministère de la Santé. Depuis 2012, quand on parle du Sativex, on ne parle que d'argent jamais de ses effets. »
Le podien reste pour autant que faire se peut, accroché à son combat. « Le Sativex, on n'a pas envie de nous le donner mais moi j'ai toujours envie de me faire entendre. J'aime la vie mais la SEP est assise sur mes genoux. Elle me regarde avec des yeux d'amour et en même temps me fait un doigt d'honneur. Alors même si le Sativex ne me permettait d'atténuer que partiellement mes souffrances, ce serait génial. Ça rallume la flamme de l'espoir...! »

 

(1) Inflammations. Selon la zone du système nerveux central atteinte, les signes présentés au cours d'une poussée de la maladie peuvent être oculaires, (baisse de la vision), sensitif (fourmillements, anesthésie...) moteurs (faiblesse musculaire d'un membre), troubles de la coordination des mouvements, des troubles de l'équilibre ou des troubles urinaires.
(2) Laurent Puisais ne conserve que la seule mobilité de son bras gauche.

 

Commercialisé par le laboratoire Almirall, le Sativex se présente sous la forme d'un spray buccal à base de concentré d'huile de cannabis. Quatre ans après son autorisation de mise sur le marché en janvier 2014, les autorités sanitaires et le laboratoire n'ont toujours pas trouvé d'accord sur son prix. En France, c'est le comité économique des produits de santé qui fixe les tarifs des médicaments remboursés par la Sécurité sociale. Dernière proposition en date, 240 euros par boîte. Un prix jugé insuffisant par le laboratoire. En France, près de 5.000 patients pourraient bénéficier de ce traitement, déjà autorisé dans plusieurs pays européens.

 

Delphine Léger

 

Source: centre-presse.fr

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