L’ADDICTOLOGIE, LE FAUX-AMI DE L’ANTIPROHIBITIONNISME


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L’ADDICTOLOGIE, LE FAUX-AMI DE L’ANTIPROHIBITIONNISME

 

 

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Non contents jusqu’ici d’infantiliser les consommateurs de drogues, forcément victimes et assurément malades, les nouveaux maîtres de la RDR s’emploient donc à diagnostiquer chacune de nos pratiques comme autant de pathologies. Tout y passe, du buveur de café quotidien au joueur frénétique en passant par l’érotomane, pourvu que puisse s’imposer une vision sanitaire. S’ensuit dès lors tout un vocabulaire suffisamment éloquent pour rendre crédible ce qui jusqu’ici nous apparaissait comme inhérent à la condition humaine. De quoi nous faire culpabiliser de nos moindres excès, de chacune de nos petites faiblesses, même passagères.

L’addictologie est devenue la nouvelle religion censée régir les mœurs en dépit de l’évidente impuissance à y parvenir. Mais qu’importe s’agissant là aussi d’un nouveau créneau médical aux débouchés infinis.

 

Ils sont quelques-uns à avoir senti venir cette tendance, et ça n’est pas un hasard si l’on voit désormais émerger nombre d’associations portant le terme « addiction » dans leur nom. Et leurs membres d’intervenir en toute occasion. Et les médias de ne jamais manquer de les inviter à disserter sur nos pratiques clandestines qu’une partie d’entre eux connait d’autant plus qu’ils l’ont ou l’éprouvent encore.

 

La démarche ne serait pas si déplaisante si elle ne venait en plus polluer le discours antiprohibitionniste qui commence enfin à poindre sur la scène politique. Parce que nos « amis » addictologues souffrent eux aussi. Le dispositif répressif entourant la question des drogues est un véritable problème dans la mesure où la criminalisation des usagers encourage ces derniers à ne pas les consulter. Un manque à gagner que certains compensent par la publication d’innombrables ouvrages superfétatoires.

Tandis que semblent bouger les lignes sur la délicate question de la politique des drogues, ce ne sont pas les arguments de bon sens comme les libertés individuelles et la notion du droit à disposer de son corps et de sa conscience, ni même celle de l’absurdité à vouloir interdire voire éradiquer des plantes, qui prévalent. Ce que l’on entend désormais dans les rédactions des médias qui jusqu’ici ne faisaient que répandre le dogme prohibitionniste, c’est un discours tout aussi moralisateur et anxiogène. Il n’est plus question d’interdire parce que c’est dangereux mais de légaliser… parce que c'est dangereux.

 

Certes pouvons-nous nous féliciter que soit enfin admis le formidable échec de l’interdit. Mais encore faudrait-il que cela serve de leçon et ne nous conduise pas à nier le principal ressort de ce qui constitue l’usage de drogue : la recherche de l’ivresse, la modification de la conscience et des perceptions sensorielles et sensuelles, le plaisir comme la quête de soi, la transcendance aussi.

Réduire toutes ces pratiques, quelques soient les substances, à une conduite problématique ne relève pas seulement de l’affabulation. Cela constitue un véritable risque, une entrave à toute prévention alors même que c’est ce dont se targuent ces éminents « spécialistes ».

 

Nier que la question des drogues relève d’avantage d’une affaire culturelle que sanitaire est une erreur. Ne pas reconnaître par exemple à la filière du chanvre/cannabis, une formidable charge culturelle est tout aussi stupide que de réduire la viticulture au problème de l’alcoolisme.

 

C’est pourtant ce qui se produit actuellement. La France ne pouvant échapper à l’irrépressible vague antiprohibitionniste venue d’outre-Atlantique, elle tente cependant d’en limiter les conséquences en refusant de reconnaitre ce qui partout saute aux yeux. Non seulement la prohibition et toute les stupidités jusqu’ici répandues par ses adeptes n’ont pas empêché la diffusion des drogues, mais pour ne prendre que l’exemple du cannabis, celui-ci se trouve être l’objet d’une expression culturelle et économique foisonnante sans comparaison.

C’est pour cela que nous considérons au CIRC que la guerre à la drogue – une guerre aux drogués en réalité – a été perdue par ses partisans comme par leur ennemi – le « crime organisé » – et que ce sont bien les drogués eux-mêmes qui en sortent vainqueurs même si comme dans toute guerre, nous avons subit de nombreuses pertes. Il y en aura encore tant qu’une armistice internationale ne sera pas signée…

 

La violence de la répression et les formidables moyens coercitifs déployés à notre intention ne nous auront jamais empêché de développer toute une panoplie de techniques de culture, de variétés de chanvre aux parfums et effets aussi divers qu’il existe de terroirs, d’outils et de produits dérivés improbables.

Au discours contre-productif des addictologues, les cannabinophiles se doivent d’opposer leur expertise, la seule qui soit. Sans quoi risquerons-nous d’assister à l’avènement d’une légalisation insipide.

 

Il ne s’agit pas d’encourager qui que ce soit à user de cannabis, il n'en a pas besoin. Ce qui nous importe c’est que puisse s’exprimer la « cannasphère » au même titre que la « vinosphère » car s’il est une comparaison tout à fait appréciable, c’est celle du monde de l’œnologie et de la cannabinologie à la différence que cette dernière sait aussi apprécier et distinguer les diverses ivresses provoquées par autant de variétés de chanvre.

 

Cette réappropriation par les cannabinophiles de leurs pratiques est la condition sine qua non d’une régulation pragmatique et efficiente dans tous les domaines y compris celui de la santé publique si souvent évoqué pour mieux nous ostraciser.

 

Exiger d’être écoutés plutôt qu’entendus, consultés en ce qui fait de nous les véritables experts pour limiter les inévitables écueils qui se manifesteront lors de la mise en place d’une régulation et que nos adversaires ne manqueront pas d’essayer de monter en épingle.

 

Aux addictologues nous disons « occupez-vous des quelques usagers problématiques, mais par pitié ne venez pas la ramener sur un sujet qui vous dépasse ». Pour les plus passionnés, le cannabis a fait de nous ce que nous sommes à présent. Des êtres conscients, parfaitement capables d’entreprendre dans ce qui sera sans aucun doute l’une des locomotives de l’activité agricole et culturelle des prochaines années.

 

Nous sommes pour certains déjà prêts, à guetter se qui tarde à arriver en France, mais qui pourtant se produira immanquablement. Comme nous le répétons, ça n’est qu’une question de temps… et de courage politique.

 

Par  KShoo

 

Source: blogs.mediapart.fr

 

 

 

Hey hey hey

 

Bon je sais, c'est dimanche, il fait beau, il y a du soleil du ciel bleu et de la guerrilla au planing donc pourquoi rester devant l'ecran ...??? pur masochisme ... :fouet:

 

Bref une raison peut etre, lire ça .....

 

bon allez Mighty est tout chaud mon kawa aussi donc ....

 

@+

 

:bye:

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Hello,

 

D'un autre coté, on peut dire que la prohibition du cannabis empêche les personnes qui ont une consommation problématique d'en parler autour d'eux et encore plus à un médecin. Médecin qui peut très bien se trouver dans le camps des prohibitionnistes. Cela a donc bien une incidence sur la santé des gens. De même, la prohibition empêche d'avoir une politique de prévention des risques puisqu'il est interdit d'en parler. La seule chose qu'il est autorisé de dire est qu'on a pas le droit de consommer, que c'est mauvais pour la santé. Cela ne résout donc aucun problème. C'est le devoir des addictologues de dire cela dans les médias et aux gouvernements. La prohibition est une aberration du point de vue de la santé et de la prévention.  

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