[Cannabis] « La répression est inefficace »


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[Cannabis] « La répression est inefficace »

  • Écrit par  Sarah Boumghar
  • lundi 6 août 2018 07:38 
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 Michel Kokoreff et Marie Jauffret-Roustide sont les auteurs de plusieurs ouvrages et articles universitaires autour de la question des drogues. Photos DR L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise
 

Michel Kokoreff, sociologue et professeur à l’Université Paris 8 et Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l’Inserm, se sont chacun penchés sur la problématique du cannabis en France. Ils livrent tous deux leurs analyses sur la question.

Quelle est la situation actuelle concernant la politique appliquée en matière de cannabis en France ?

Michel Kokoreff : La répression ne fonctionne pas. Il n’ y a jamais eu autant de consommateurs et de sanctions pénales liées au cannabis qu’aujourd’hui. La légalisation en Uruguay, en Suisse ou encore dans certains états des états-Unis pourraient faire bouger les lignes en France.

Marie Jauffret-Roustide : La France est l’un des pays les plus répressifs en matière de consommation de cannabis. L’objectif affiché est de limiter la consommation. Cependant cette politique n’a pas eu les effets escomptés. Les politiques axées uniquement sur la répression ne sont pas efficaces.

Quel impact aurait une dépénalisation ou une légalisation du cannabis sur la société française ?

M.K : Tout dépend comment on arrive au changement de la loi, quel scénario est choisi. On ne sait pas très bien ce que pourrait produire la légalisation «  grandeur nature », car en Europe nous n’avons pas vraiment de pays avec lesquels soutenir la comparaison, à l’exception du Portugal et de la Hollande. Dans les deux cas, on n’a pas observé d’augmentation significative des niveaux de consommation. Légaliser permettrait de réinjecter le coût de la répression dans la prévention et la santé, mais aussi de parer au chômage des « smicards du business », qui constituent la majorité des rangs dans l’économie de la drogue.

M.J.R : Un changement de la loi permettrait de déstigmatiser les usages, ce qui pourrait libérer la parole autour du cannabis. Cela rendrait possible une meilleure information autour des risques qu’impliquent la consommation de cette drogue. En France, 50% de la population a déjà fumé un joint. Si la plupart des consommateurs en ont un usage régulé, la légalisation du produit favoriserait une intervention pour les usagers problématiques, car l’argent de la répression pourrait être réinvesti dans le soin et la prévention. Des contrôles de qualité de la drogue pourraient être effectués, ce qui permettrait de limiter les risques liés à la coupe du cannabis ou encore à un taux trop élevé de THC (Tétrahydrocannabinol, substance présente dans le cannabis à l’origine de ses effets pharmacologiques, ndlr). Il est important, également, de rappeler que la légalisation du cannabis ne permet pas l’accès aux mineurs. Légaliser ne veut pas dire tout autoriser.

Y aurait-il des limites, des inconvénients éventuels à une légalisation ?

M.K : Cela mettra les participants aux économies de la drogue au chômage, ce qui pourrait avoir comme conséquence un déplacement vers le marché noir des objets de consommation ou vers d’autres produits, tels que la cocaïne, qui se vend assez bien, ou la MDMA (drogue de synthèse, ndlr). On pourrait également assister à un retour de l’héroïne.

M.J.R : Il faudrait envisager les limites potentielles de cette légalisation, et les défis à relever en matière de santé publique. Légaliser le cannabis pourrait donner lieu à une forme de banalisation du produit. Certaines populations restent vulnérables, donc il nous faudrait rester vigilants. Fumer du cannabis avant 25 ans expose à des risques plus importants parce que le processus de maturation du cerveau n’est pas terminé à cet âge et que la période de l’adolescence peut s’accompagner de moments de fragilité psychique. Par ailleurs, la consommation de cannabis impliquant une consommation de tabac, on pourrait observer une augmentation de cette dernière. Il faudrait donc accompagner la légalisation d’une politique de prévention globale.

La légalisation du cannabis aurait-elle des effets sur l’économie française ?

M.K : Selon l’économiste Pierre Kopp, la légalisation du cannabis pourrait rapporter près d’un milliard d’euros à l’état, ce qui n’est pas négligeable. Cependant le scénario de la légalisation devrait être accompagné d’une injection de fonds. Le problème numéro un à l’heure actuelle, c’est le manque d’emploi. Il faudrait un plan social nourri par des économies d’échelle. Il faut une volonté publique de mettre de l’argent dans les quartiers où sévit le trafic de drogue. Les compétences des «  charbonneurs » (petites mains des réseaux) par exemple pourraient être déplacées vers l’économie légale. M.J.R : La répression coûte cher, notamment aux services de police et de justice. La légalisation pourrait permettre non seulement de réinvestir l’argent de la répression dans la prévention, mais aussi de faire des économies. Cela pourrait également permettre la création d’emplois, comme c’est le cas en Uruguay.

Selon vous, qu’est-ce qui empêche le changement de la loi en France alors que le débat revient sur le tapis à intervalles réguliers ?

M.K : C’est une question d’approche morale de la drogue par les politiques et une majorité des gens. Il faut une approche pragmatique de la question, comme aux Etats-Unis par exemple, où l’intérêt financier est d’abord envisagé. Il faut cesser l’hypocrisie sociale, pénale et sanitaire.

M.J.R : En France, l’usage des drogues est abordé sous un jour très moral, notamment à cause de la loi Mazeaud (loi du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage illicite de substances vénéneuses, ndlr). Cette loi a rendu tabou l’usage des drogues, puisque le consommateur est à la fois vu comme un malade, mais aussi comme un délinquant.

Propos recueillis par Sarah Boumghar

 

Source: lamarseillaise.fr

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Invité cheezo

Ola

 

 

Depuis le rapport Vaillant les conclussions n'ont pas changer. Elle se prophétise même.

 

Citation

vers le marché noir des objets de consommation ou vers d’autres produits, tels que la cocaïne, qui se vend assez bien, ou la MDMA (drogue de synthèse, ndlr). On pourrait également assister à un retour de l’héroïne.

 

Heureusement que les dealers sont de chic type qui se tiennent au cannabis. A ce qu'on dit l'augmentation fulgurante de la consommation de cocaïne depuis les années 90 et qui s'accentue ces dernières années et le regain de popularité de l’héroïne au détour de l'année 2008 ne sont pas réel.

 

Circuler tout va bien. Évité juste de donner trop de cash à vos gosses. :wub:

 

 

Peace 

 

Modifié par cheezo
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Hello,

 

+1000 avec cheezodana

 

En effet, les dealers dealent de tout. Enfin, ce n'est pas comme si ils ne dealaient pas déjà des drogues dures. D'ailleurs, si ce n'est pas eux qui font ça, j'aimerai bien savoir à qui on doit s'adresser pour en avoir. Encore un mystère dont personne n'a la réponse (à part les consommateurs bien-sur). Une question sans réponse qui se balade comme ça dans les airs. Il faut arrêter avec les gentils dealers qui ne vendent que du canna. Oui, ça existe, mais bon, il ne faut pas faire une généralité. C'est souvent des gens qui dealent pour financer leur consommation personnelle et arrondir leur fin de mois, mais en aucun cas ils ne représentent les vrais dealers. C'est des petits qui ne veulent pas grandir et qui se contentent de vendre à leur entourage proche, leurs amis.

 

Quelle méconnaissance du problème. Dommage, le reste de l'article était plutôt pas mal.

 

 

@+

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9 hours ago, UFCM-I Care said:

En France, l’usage des drogues est abordé sous un jour très moral, notamment à cause de la loi Mazeaud (loi du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage illicite de substances vénéneuses, ndlr). Cette loi a rendu tabou l’usage des drogues, puisque le consommateur est à la fois vu comme un malade, mais aussi comme un délinquant.

 

Salut 

 

Toutes les drogues sont pas a la meme enseigne moi j'trouve .Y'a une erreur sur le terme , je crois qu'il voulait parler de stupéfiants.

Ni le tabac ni l'alcool n'ont été impacté par cette loi de ce que je sais en tout cas ...

 

A++

Modifié par Demourok
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hep,

 

le sociologue ne sait pas que la théorie de la passerelle est fumeuse?!

sinon article pas mal, ça va.

Erreurs de termes oui aussi, entre stupéfiants et drogue.

 

++

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