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  1. Le cannabis à l’honneur au parlement européen de Strasbourg

     

    En France, la loi stipule qu'il est interdit de présenter un stupéfiant sous un jour favorable et que les contrevenants s'exposent à une peine de cinq ans de prison et de soixante quinze mille euro d'amende (article L3421-4 du Code de la santé publique). Cette chape de plomb qui pèse depuis de nombreuses années sur le cannabis thérapeutique est sur le point de littéralement voler en éclat !

     

    En effet le 19 octobre prochain se tiendra dans l'enceinte du parlement européen de Strasbourg la première conférence scientifique sur les propriétés du cannabis en médecine intitulée par ces organisateurs :

     

    Avancées pharmacologiques et utilisations thérapeutiques des Cannabinoïdes en médecine.

     

    Les organisateurs de cette conférence ( Action Sida Ville, I CARE et l'UFCM. ) donneront successivement la parole aux experts et aux intervenants suivants :

     

    Docteur Marko Van de Velde du ministère de la santé des Pays Bas ( pays européen qui le le premier a réintroduit le cannabis dans la pharmacopée officielle ) exposera les 10 ans d’expérience hollandaise en matière de cannabis thérapeutique

     

    Bernard Buchet du CNRS détaillera l'action des cannabinoïdes sur la douleur

     

    Dr Millet de l'Institut de chimie pharmaceutique et Albert Lespagnol de Université de Lille aborderont les propriétés anti-inflammatoires des Cannabinoïdes dans les maladies inflammatoires de l'intestin.

     

    Dr Claude Vaney, spécialiste de la sclérose en plaques, venu de Suisse, expliquera l’utilisation du cannabis dans le traitement des maladies neurologiques en particulier celles de la sclérose en plaques.

     

    Tjalling Erkelens, horticulteur sous licence du ministère de la santé néerlandaise, directeur de Bedrocan B.V exposera les modes de production standardisée de cannabis médical et les quatres variétés de cannabis distribuées dans les pharmacies néerlandaises et européennes (Bedrocan Flos, Bedrobinol, Bediol et Bedica).

     

    La société allemande Storz&Bickel Volcano présentera le premier appareil de soins pour l’administration de cannabinoïdes, certifié d’un agrément médical pour l’usage thérapeutique du cannabis médical.

     

    Des patients français apporteront également leur témoignage

     

    Bertrand Rambaud et Ludovic Brodusch co organisateurs de l’événement et membres de l'UFCM tiendront un discours de clôture ou ils exposeront leurs objectifs concernant le cannabis médicale en France.

     

    Certes la tenue de cette conférence dans un lieu aussi symbolique ne signifie pas le retour dans un jour prochain du cannabis dans le Vidal comme c'était encore le cas au début des années cinquante. Toutefois elle représente un grand espoir pour nos concitoyens en souffrance qui ont pour le moment comme seule solution de se mettre hors la loi pour se procurer ce qui est considéré comme un médicament chez un grand nombre de nos voisins européens.

     

    Source: AgoraVox

     

    EDIT: le titre ne s'est pas marqué mais je ne peux pas l'éditer malheureusement.

     

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  2. Publiée jeudi, une étude européenne montre une forte hausse de la consommation de cannabis chez les 15-16 ans en France, ce qui sonne comme une Berezina pour la politique ultra-répressive menée sous Sarkozy, et devrait inspirer au nouveau gouvernement un changement de stratégie.

     

    Cette enquête (1) montre que, en 2011, 39% des 15-16 ans déclarent avoir consommé au moins une fois au cours de leur vie du cannabis. Un chiffre en hausse : en 2007, ils n'étaient que 31%. La moyenne européenne est à 17%.

     

    Autre indicateur : l’usage dit récent (dans le dernier mois) est lui passé de 15% à 24%, ce qui fait des Français les premiers usagers récents parmi les jeunes Européens (ils n'étaient que troisièmes en 2007). Leur usage récent est le triple de la moyenne européenne (7%). Sur l’alcool et le tabac, la consommation est également en hausse.

     

    Que faut-il en conclure sur le cannabis ? Ce que l’on savait déjà : que le niveau de consommation ne dépend pas de la sévérité de la répression.

     

    Soit l’inverse de la croyance que la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) a développée sous la présidence d’Etienne Apaire, et qui a conduit à une politique, depuis 2007, visant à réaffirmer l’interdiction de la consommation, pour la faire baisser. Durant le quinquennat, les interpellations d’usagers ont donc plus que doublé : on en est à environ 130 000 par an. Pour quel effet sur la consommation ? Aucun, donc.

     

    On attend désormais de savoir quelle politique le gouvernement va mener en la matière. Etienne Apaire vient de quitter ses fonctions, et le poste à la tête de la MILDT n’a pas encore été pourvu.

     

    Le candidat Hollande avait redit pendant la campagne son attachement à la notion d'«interdit» - dont on voit pourtant qu’elle est obsolète. Il avait refusé la proposition de son conseiller à la sécurité François Rebsamen, qui suggérait de punir la consommation de cannabis d’une simple contravention, au lieu de la peine maximale d’un an de prison prévue par la loi de 1970.

     

    La gauche est prisonnière d’une approche idéologique de la question : elle a peur d'être taxée de laxisme. Or, en matière de drogues, ce n’est pas l’idéologie qui doit prévaloir, mais le pragmatisme, autour de trois objectifs : la santé publique, l’ordre public, les libertés individuelles. Peut-être la lecture de cette étude lui fera-t-elle changer d’avis ?

     

    Par MICHEL HENRY

     

    Source: Libération

     

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  3. 1710064_3_3e86_la-consommation-de-cannabis-tabac-et-alcool_93fbbee278c282963da35aabc10f81a1.jpg

     

    Chez les spécialistes des drogues, l'information circulait depuis plusieurs jours: les chiffres révélant le niveau d'addiction des jeunes Français sont mauvais. De fait, selon l'enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad) qui a été publiée jeudi 31 mai en fin de matinée, la consommation de tabac, d'alcool mais aussi de cannabis des jeunes Français scolarisés de 16 ans s'affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 (lire l'étude en anglais en PDF).

     

    Le classement de la France se détériore par rapport aux autres pays européens, qui contrairement à elle, sont souvent en progrès. Une bombe, alors que le plan 2008-2011 de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) fixait pour objectif de faire reculer les consommations de drogues illicites et celles excessives d'alcool.

     

    L'EXPÉRIMENTATION DU CANABIS EN HAUSSE DE 25 %

     

    L'enquête réalisée par le Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues, compare 36 pays. Selon des chiffres provisoires que Le Monde s'est procurés par un biais non officiel, l'évolution sur le cannabis est particulièrement problématique: l'expérimentation est en hausse de 25 %, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant de 31 % à 39 % en quatre ans. L'augmentation est même de 60 % pour la consommation au moins une fois par mois (de 15 % à 24 %).

     

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    Sur le cannabis, la France reprend donc la première place du classement et retrouve ses niveaux de consommation du début des années 2000. Pour l'alcool, c'est un retour parmi les dix premiers pays : 67 % des jeunes de 16 ans ont consommé de l'alcool dans le mois, contre 64 % en 2007. En outre, 41 % déclarent avoir été ivres au moins une fois dans l'année. Certes, c'est moins que les 48 % constatés outre-Manche. Mais en quatre ans, le Royaume-Uni a fait des progrès, passant du premier au quatrième rang, alors que la France arrive désormais dans le top 15.

     

    Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français de 16 ans étaient 38 % à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30 % en 2007. La France arrive désormais au 6e rang, rejoignant le camp des pays où les jeunes sont fortement consommateurs de tabac parmi lesquels la République tchèque, la Lettonie, la Croatie.

     

    Etienne Apaire, le président de la Mildt jusqu'à ces derniers jours aurait-il crié victoire trop tôt? Ce magistrat nommé en 2007 affirmait en janvier dans la lettre d'information de l'instance, que l'objectif de faire baisser "le nombre des entrées en consommation" avait "été atteint". Un satisfecit réitéré en mai, dans son éditorial d'adieu.

     

    Il se basait sur une enquête réalisée auprès des jeunes, française, dite Escapad (ici en PDF). Publiée en février, elle montrait une baisse des expérimentations d'alcool et de tabac, et une stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de cannabis dans l'année et au cours du mois, qui confirmait une tendance constatée depuis 2003.

     

    Mais en avril, sans grand bruit, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans (ici en PDF). Cette étude décrivait plutôt une stabilisation des consommations. L'heure ne semblait en tout cas pas à la baisse.

     

    Les chiffres européens Espad publiés jeudi décrivent au contraire une hausse de la consommation sont à considérer avec prudence - ils devront notamment être confirmés dans la durée. Mais ils relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la toxicomanie, qui a été marquée sous l'ancien gouvernement, par une option répressive.

     

    "L'ENVIRONNEMENT ADDICTOGÈNE" DES ADOLESCENTS

     

    "Je sais que nous pouvons être accusés de partialité, car nous n'étions pas d'accord avec la politique menée, mais l'enquête Espad montre bien que celle-ci n'a pas fonctionné", relève Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, une fédération d'intervenants du secteur. Il estime que la Mildt a faussement fait croire que la France, grâce à l'accent mis sur la répression des usages de cannabis, réussissait à résister. Résultat, elle est surtout, selon lui, passée "à côté de ce qui constitue le gros problème": "l'environnement addictogène" dans lequel évoluent les adolescents dans une société qui favorise les sensations fortes et l'hyperconsommation (jeux vidéo, "binge-drinking", etc.).

     

    "Le problème est que l'objectif a été d'éviter à tout prix le premier usage, alors qu'essayer le cannabis est un signe d'identification chez les jeunes, sans suivi après. Il est pourtant primordial de détecter précocement les usages réguliers", commente Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT de 1995 à 2011. Il critique "une politique qui n'a rien donné sur le cannabis et qui a laissé filer les consommations des drogues légales". Une focalisation sur le cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d'entrée vers cette substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs.

     

    Laetitia Clavreul

     

    Source: Le Monde

     

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  4. Excellente initiative ce topic, j'espère que les discussions y seront constructives et surtout déboucheront sur un résultat (c'est beau de rêver ^^).

     

    Je peux déjà affirmer, que, d'après les informations données par une enquète de l'Institut scientifique de santé publique, relatée par le journal moustique que je tiens entre mes mains, il y aurait en Belgique entre 27,8 % et 33% (un tiers) de la tranche d'âge des 18-44 ans qui consommerait plus de 20 joints dans le mois (voir note en bas)...c'est assez énorme pour que la politique ne s'y intéresse pas, à nous d'intéresser la politique pour qu'elle prenne enfin ses responsabilités envers ses consommateurs de cannabis.

     

    Note : pour rentrer dans le détail, je cite un passage de l'article consacré au cannabis du journal Moustique en date du 11 avril 2012 : "un tiers des 25-34 ans déclarent avoir recours au cannabis plus de 20 jours par mois, suivis de près par les 15-24 ans (31,3%). Et les 35-44 ans ne sont pas loin avec 27,8%[...]."

     

    Je sais que ma lettre est "cloturée" mais je voulais justement trouver un taux de consommation récent pour appuyer une des phrases: "concerne une part non négligeable de la population". Ya-t-il des infos sur la date de cette étude?

  5. Quelqu'un a remarqué cette phrase présent sur la page wiki du THCV?

     

    Contrairement à ce qu'affirme certains préjugés, ce cannabis d'autrefois, malgré qu'il avait un taux de THC très faible, était beaucoup plus psychoactif et possédait un potentiel médical plus grand que les variétés d'aujourd'hui, en effet il possédait la fameuse THCV, plus puissante que le THC des variétés modernes.

     

    Quelle magnifique argument pour contrer l'habituel: "le cannabis des hippies n'était pas le cannabis d'aujourd'hui qui est beaucoup plus fortement dosé!".

  6. @La_trompe: j'avais pensé à utiliser des chiffres et des études pour étayer mes arguments mais au final je ne le l'ai pas fait et pour une raison: si les politiques écoutaient réellement les études scientifiques ça ferait longtemps que le cannabis serait légal. Je préfère un raisonnement d'avantage basé sur le ressenti d'un consommateur qui cherche juste à démontrer qu'il serait préférable pour lui de se fournir sur un circuit légal.

     

    Je suis d'accord avec l'idée que j'envoie une copie par lettre et une par e-mail et que vous en envoyés en plus aussi par e-mail.

  7. Paragraphe corrigé, et j'ai également rajouté un argument auquel je n'avais plus pensé: l'exposition aux autres drogues résultant de l'approvisionnement sur le marché illégal:

    Puisqu’il n’y pas réellement de cadre légal à ce sujet, les consommateurs se fournissent, pour la majorité, chez des revendeurs sur le circuit illégal, qui en détiennent par conséquent le monopole absolu. Les consommateurs se voient donc obligés de côtoyer des personnes appartenant à un milieu dangereux et souvent criminel. De plus, ils se retrouvent alors parfois exposés à la vente d’autres drogues incomparablement plus néfastes et vendues par ces mêmes circuits. Des personnes qui n’auraient jamais pensé consommer autre chose que du cannabis se voient influencées, et pour certaines, finissent par franchir un pas dont beaucoup ne se relèvent malheureusement pas.
  8. Salut,

     

    Très bon texte, je n'ai rien à dire dessus ;)

     

    J'aimerai juste faire part d'un petit mot qui pourrai être mieux choisit :

     

    Puisqu’il n’y pas réellement de cadre légal à ce sujet, les consommateurs se fournissent, pour la majorité, chez des revendeurs sur le circuit illégal, qui en détiennent par conséquent le monopole absolu. Les fumeurs consommateurs se voient donc obligés de côtoyer des personnes appartenant à un milieu dangereux et souvent criminel.

     

    Bien vu, merci pour ta remarque! C'est vrai que "fumeurs" est un abus de langage puisqu'il existe d'autres moyens de consommation. Pourtant j'ai essayé de ne pas réduire les "consommateurs" en "fumeurs", celui-ci à dû m'échapper, moi qui n'utilise plus que le vapo... ^^

  9. Tout le monde ici partage ton point de vue, et une de tes phrases confirme encore une fois un des arguments que j'ai inclus dans ma lettre:

     

    De plus, si le cannabis n'était pas interdit, je ne suis pas certain que j'en aurai fumé étant jeune, vu l'intérêt que l'on peux porter sur différentes chose interdite lors de cette période "rebelles".

     

    Bon maintenant 2 questions se posent:

    -l'adresse?

    je supposes à envoyer à :Mr Elio Di Rupo, Cabinet du Premier Ministre, Rue de la Loi 16, 1000 Bruxelles

    -signée ou anonyme?

    j'avoue ne pas être très chaud de l'envoyer à mon nom même si, contrairement en France, je ne risques probablement rien à le faire

  10. Merci pour tes féilications. ;)

     

    En effet j'ai essayé de rester, autant que j'ai pu, calme dans mes propos. La tentation est grande face à autant d'injustice de devenir l'accusateur et c'est ce que j'ai précisément essayé d'éviter.

    Je connais pas bien le modèle californien, en tout cas pas assez pour en parler.

     

    J'ai modifié le paragraphe dont est issu la phrase qui tu as repéré:

    Ce même droit est reconnu depuis longtemps pour la consommation d’alcool et de tabac dont on connait pourtant aujourd’hui les dangers, mais qui sont socialement acceptés. Certains choisissent malgré tout de le faire, et c’est leur droit le plus strict.

     

    Ainsi que les 2 derniers paragraphes:

    Je pense donc qu’une révision de la loi sur le cannabis est essentielle. La situation actuelle n’est pas claire pour qui que ce soit, même pas pour les personnes qui sont censés la faire appliquer. Lorsqu’une loi a démontré son inefficacité, voir contre-productivité, n’est-il pas normal de la changer pour un modèle plus pertinent ?

     

    Permettre aux consommateurs de se fournir, dans les limites du raisonnables, sur un circuit légal est, à mon sens, la seule façon d’agir de manière responsable et pragmatique. En faisant cela, on permet un accès à un produit contrôlé et dont l’argent de la vente n’ira pas dans les poches du crime organisé. Encadré la consommation n’est pas l’encourager, il s’agit avant tout d’une prise de conscience et de responsabilité d’un Etat qui souhaite sortir une partie de sa population de l’illégalité. Tous les consommateurs appellent de leurs vœux cette vente encadrée qui leur permettrait de se soustraire à un milieu qu’ils soutiennent sans le vouloir, faute d’alternatives. Nous aimerions enfin ne plus être considérés comme des criminels que nous ne sommes pas.

  11. J'ai un premier jet qui je souhaite vous soumettre, je penses avoir fait le tour des idées et arguments mais pour ce genre de sujet on ne peut jamais être aussi complet qu'on le souhaite.

     

    Chère Monsieur Di Rupo

     

    En premier lieu, je tiens à vous féliciter pour votre poste de premier ministre, la Belgique attendait depuis trop longtemps d’avoir enfin un gouvernement. J’espère que vous pourrez apporter des réponses aux problèmes du peuple belge et lui redonner confiance en l’avenir.

     

    Je vous écris cette lettre pour vous parler d’un sujet qui me tient énormément à cœur. En effet, cette nomination va peut-être vous permettre de mener à terme un projet que vous avez régulièrement défendu et qui concerne une part non négligeable de la population. Il s’agit d’un phénomène qui touche tous les pans de la société, quelque-soit l’âge ou le milieu social. Je parle de la consommation de cannabis, et de la façon dont celle-ci est encadrée par la législation de notre pays.

     

    Le terme législation est d’ailleurs un bien grand mot, dans le cas présent.

     

    En Belgique, le cannabis n’est pas légal, il n’est pas non-plus dans les faits illégal, il est en réalité, selon le terme adéquat, « toléré ». Un statut qui est source de nombreuses confusions, aussi bien au niveau de la population que de certains fonctionnaires. En effet, « toléré » n’est pas un statut légalement valable, une chose est soit légal, soit elle ne l’est pas. La loi concernant le cannabis chez nous est extrêmement floue. Elle a été au cours du temps modifier de nombreuses fois de manière partielle, pour au final perdre toute sa substance, si bien qu’aujourd’hui, il est très difficile de savoir ce qui est vraiment autorisé et ce qui ne l’est pas. Même en posant la question à des fonctionnaires de police, il n’est pas possible d’obtenir une réponse claire malgré que ses personnes soient censées faire respecter cette même loi.

     

    En l’absence de directives claires et précises, il n’est pas rare d’observer des réactions très différentes envers le cannabis au sein des forces de police. Chacun semble plus ou moins interpréter la loi comme bon lui semble en fonction de sa propre opinion. Suivant l’endroit (à Charleroi, Bruxelles, Anvers, ou dans une petite commune), le contexte (manifestation publique, festivité), l’expérience, ou tout simplement de l’humeur de l’agent de police, la simple détention peut entrainer des réponses très différentes. Ceci n’aide bien évidement pas la population à savoir ce qui est permis ou non.

     

    Le classement des infractions sur la législation du cannabis en tant que la plus basse des priorités en matière de poursuite entraine un certain découragement des fonctionnaires de la police. Ceux-ci noircissent bien souvent du papier en sachant que celui-ci restera lettre morte.

     

    Si la possession est plus ou moins tolérée, son acquisition reste quant à elle interdite, que ce soit en l’achetant ou en le produisant soi-même. Selon la loi, il est techniquement autorisé de posséder un plan femelle (seule plante consommable), mais dans la réalité, même cet unique plan semble poser problèmes aux forces de l’ordre. Des associations comme « Trek Uw Plant », ASBL flamande qui milite pour la légalisation et qui propose à ses membres de cultiver pour eux un unique plant par personne, et donc conformément à la loi, est régulièrement inquiétée malgré sa bonne foi.

     

    Puisqu’il n’y pas réellement de cadre légal à ce sujet, les consommateurs se fournissent, pour la majorité, chez des revendeurs sur le circuit illégal, qui en détiennent par conséquent le monopole absolu. Les fumeurs se voient donc obligés de côtoyer des personnes appartenant à un milieu dangereux et souvent criminel.

     

    Il existe une économie parallèle, qui représente des centaines de millions d’euros et qui échappe totalement au contrôle de l’Etat.

     

    Quelle solution apporter ?

     

    Plus de répression ? La politique prohibitionniste menée depuis plus de 40 ans a montré ses limites. Malgré un acharnement constant, et des sommes inimaginables investies dans la lutte, le constat n’est pas brillant. Rien dans l’outil législatif actuel ne semble capable d’avoir une réelle influence sur le phénomène. Lorsqu’un réseau est démantelé, à grand renfort de moyens, un autre apparait aussitôt pour prendre sa place. Pire encore, cette réponse entraine une plus grande vigilance de ces mêmes réseaux, les rendant toujours plus difficile à combattre.

     

    Le statut prohibé du cannabis a même un effet contre-productif chez les jeunes, qui voient souvent dans sa consommation un geste de rébellion. Jamais une loi n’a permis d’empêcher qui que ce soit de faire de qu’il voulait.

     

    Le cannabis est aussi, et surtout, une question de liberté personnelle. Chacun est libre de faire ce qui ne nuit pas à autrui. En choisissant de consommer, à la condition de rester dans un cadre privé, je ne nuis à personne d’autre que moi et je devrais donc avoir le droit de le faire. Ce même droit est reconnu depuis longtemps pour la consommation d’alcool et de tabac. Un traitement différent relève de la plus pure injustice.

     

    La réponse parfaite? Je ne la possède pas. Je ne peux que constater que des politiques plus tolérantes (et non laxistes, comme beaucoup le pensent) semblent porter leurs fruits.

     

    L’exemple des Pays-Bas est celui qui vient directement à l’esprit. La vente de cannabis y est encadrée et contrôlée afin de soustraire les consommateurs des milieux à risque. Le taux de consommation y est un des plus bas d’Europe. De là à dire qu’il y a un lien entre les deux, il n’y a qu’un pas. Mais force est de constater qu’à l’inverse, un pays comme la France qui applique une ligne de conduite purement répressive a un des taux les plus hauts malgré les risques encourus par les simples consommateurs. L’arme de la loi ne semble avoir aucun effet.

     

    Cependant, la vente de cannabis au Pays-Bas n’est pas un aussi bon exemple qu’il n’y parait. En effet, malgré la tolérance offerte par la vente en coffee shop, la porte arrière de ceux-ci restent entre les mains du marché noir. Il y a donc un grand paradoxe dans ce système : ces établissements peuvent vendre légalement du cannabis aux particuliers, mais du fait du caractère prohibé de la culture, ils doivent se fournir sur le circuit illégal. Une façon de dire : «vous pouvez acheter des pommes au magasin, mais personne ne peut posséder le pommier ». N’est-ce pas absurde ?

     

    Enfin, le dernier argument est sans doute un des plus important, mais c’est aussi celui qui à mon sens est le plus regrettable. Si le cannabis était vendu de façon légale et contrôlée, l’Etat pourrait récupérer de grandes sommes d’argent, plusieurs centaines de millions sans doute, via un système d’accises. Celui-ci pourrait non seulement aider le pays en ce temps de crise, mais aussi alléger le poids des dépenses qui pèsent sur les citoyens et contrebalancer les frais de la lutte contre le marché noir. Si je trouve que cet argument est le plus mauvais de tous, malgré qu’il semble extrêmement positif, c’est que je pense que l’argent devrait être la dernière des raisons pour laquelle un changement de législation se produise. Le cannabis est un sujet important, qui réclame une approche intelligente et réfléchie, l’autoriser pour « combler les trous » d’un budget d’Etat serait une mauvaise chose. Une légalisation devrait être le fruit d’une réflexion qui aurait pour but un mieux vivre de chacun, en autorisant les comportements non-nuisibles tout-en combattant ceux qui représentent un danger pour autrui.

    Je pense donc qu’une révision de la loi sur le cannabis est essentielle. La situation actuelle n’est pas claire pour qui que ce soit, même pas pour les personnes qui sont censés la faire appliquer.

     

    Permettre aux consommateurs de se fournir, dans les limites du raisonnables, sur un circuit légal est, à mon sens, la seule façon d’agir de manière responsable et pragmatique. En faisant cela, on permet un accès à un produit contrôlé et dont l’argent de la vente n’ira pas dans les poches du crime organisé. Tous les consommateurs appellent de leurs vœux cette vente encadrée qui leur permettrait de se soustraire à un milieu qu’ils soutiennent sans le vouloir, faute d’alternatives.

  12. Je suis pas vraiment concerné par ce débat puisque j'habites en Belgique.

     

    Cependant j'ai du mal à croire qu'autant de gens soient prèts à cracher sur une des seules personnes engagées en politique qui est réellement pour la légalisation et avec une telle force. Pour une fois que quelqu'un defend sincèrement notre cause, on la démolit. Désolé mais ceux qui font ça ne vallent pas mieux qu'un Claude Guéant, un Etienne Apaire ou un Sarkozy. Si vous attendez du changement de gens comme ça, alors autant vous constituer directement prisonnier!

     

    La réponse ne peut être que politique, donc il faudra bien y couper!

  13. Parles même de fermer purement et simplement tous les coffeshops, du fait qu'il s'alimentent via des circuits étrangers illégaux et que du coup peu de controle du gouvernement par rapport à ça.

     

    La faute à qui? C'est eux qui ont eu la trouille d'encadrer la production à cause des pressions internationales (qui à dit la France?)!

    Quelle hypocrisie!

    J'adore comme ils justifient leurs décisions sur des situations qu'ils ont eu même provoquées...