Tests salivaires : procédure dans les lycées, fiabilité, comment ça marche ?

Tests salivaires : procédure dans les lycées, fiabilité, comment ça marche ?
Par mrpolo ,

Les tests salivaires de détection de cannabis sont-ils fiables ? Désormais financés par la région Ile-de-France dans tous les lycées franciliens, ils suscitent une vague de réactions, notamment sur la possible stigmatisation de certains élèves...

 

 

 

C'est l'une des mesures les plus marquantes et controversées promises par Valérie Pécresse lors de sa campagne : le financement des tests salivaires de dépistage de drogue pour les lycées franciliens est désormais une réalité, depuis l'adoption de la proposition le 19 mai 2016 par le conseil régional. Dans toute l'Ile-de-France, chaque établissement est désormais censé établir "un diagnostic sur la consommation des substances addictives".

 

L'objectif affiché par la majorité régionale est claire : lutter contre la consommation de stupéfiants pour lutter contre le décrochage scolaire. Pour autant, l'instauration d'une telle pratique demeure polémique. Lors de l'adoption de la mesure, le groupe socialiste avait dénoncé un "rideau de fumée" et regretté que les proviseurs soient "investis d'un rôle de police". Le Front de Gauche avait quant à lui dénoncé une "stigmatisation caricaturale". Pour l'élue LR Agnès Evren,

 

vice-présidente chargée de l'éducation, le dispositif mis en place ne relève "pas d'une politique de suspicion et d'accusation, mais d'une politique de prévention". En droit, ce type de dépistage est inapplicable sur un élève en particulier hors d'une procédure judiciaire, qui implique la présence d'officiers de police. Autre problème juridique : rien n'est possible sans l'accord des parents pour ce dispositif qui touche à la liberté individuelle de mineurs.

 

Tests salivaires dans les lycées

 

Si le chef d'établissement en fait la demande, son lycée bénéficie d'un financement dédié de la région pour organiser des tests, grâce à des prélevés de salive, sur une partie des élèves de l'établissement. Selon la loi, l'anonymat du test doit être garanti, ce qui implique que les résultats d'un individu en particulier ne peut être connu que par le personnel scolaire du lycée, les parents dudit élève, ou lui-même s'il est majeur. Les proviseurs ne peuvent qu'être informés de données globales, c'est-à-dire de pourcentages de résultats positifs lors d'une session de tests.

 

A vrai dire, la possibilité pour un établissement de recourir à ce type de tests était déjà une réalité, dans le respect du droit. La mesure votée par le conseil régional apporte essentiellement un financement, en le doublant d'une injonction sur l'établissement d'un "diagnostic sanitaire".

A noter : la demande du chef d'établissement n'est recevable que si elle est approuvée par le conseil d'administration du lycée, au sein duquel sont intégrés les représentants des parents d'élèves.

 

Comment marchent les tests salivaires ?

 

Les produits mis sur le marché sont très simples d'utilisation. Ils sont composés d'un petit boîtier et d'un bâtonnet de collecte, et coûtent, à l'unité, autour de 10 euros. L'immense majorité d'entre-eux détectent de nombreux stupéfiants, pas uniquement le cannabis, mais aussi la cocaïne, le crack, les amphétamines, les opiacés, l'héroïne, la méthamphétamine et l'ecstasy.

 

Concernant la marijuana, l'appareil mesure le taux de tétrahydrocannabinol (THC), la molécule du cannabis qui se retrouve abondamment dans la fumée. A chaque consommation, le cannabis contamine la cavité buccale du fumeur durant de nombreuses heures. La substance stupéfiante est donc aisément prélevable. Les résultats sont généralement obtenus 10 à 15 minutes après le dépôt de salive sur le bâtonnet conçu à cet effet.

 

Déjouer, fausser, contrer les tests salivaires : des failles ?

 

Trop de failles pour être efficaces ? Si la mesure est décriée, c'est aussi parce qu'elle apparaît pour les élus de l'opposition comme relevant davantage de la démagogie que de la prévention sanitaire. De fait, la fiabilité de ce type de tests est assez limitée en ce qui concerne la consommation de cannabis. Seuls 75 % des résultats seraient jugés comme exacts quant à la réelle injection de stupéfiants dans l'organisme. Autre bémol : le temps de détection n'est en moyenne que de 6 à 24 heures.

 

Cela signifie que les appareils de contrôle salivaire ne mesurent le THC du cannabis que s'il a été pris dans les dernières 24 heures. C'est par exemple bien plus long pour les amphétamines, ou la MDMA, détectables jusqu'à 60 heures après consommation. Par ailleurs, les traces de produits psychoactifs se dissolvent en partie dans l'alcool et le gras : l'utilisation de certains bains de bouche peut donc fausser l'efficience des tests.

 

Source: linternaute.com


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Impossible a appliquer, pour une seule raison, les test ne sont pas fait par les forces de l'ordres, donc la personnes doit être d'accord pour faire le test, on ne peut pas la forcer.

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