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Le syndrome indien : avec les Français qui pètent un plomb en Inde
Par mrpolo,

Depuis des années, des Occidentaux sombrent dans la toxicomanie et la dépression lors de leur périple sur le sous-continent.
 
 
 

Les cheveux gras et épars, les yeux hagards et les bras constellés de croûtes, Robert* avait l'air mal en point. Je l'ai croisé en 2014, remontant à grandes enjambées la plage paradisiaque de Gokarna, dans le sud-ouest de l'Inde. Il s'arrêtait tous les matins à la guesthouse où je résidais. À son approche, le patron, l'air un peu blasé, barrait la porte de son établissement. Robert lui grommelait quelques mots confus, mélange peu clair d'anglais et de français. S'il ne souhaitait – à ce que j'ai cru comprendre – que quelques galettes de pain gratuites, le patron le rembarrait à chaque fois. Robert repartait alors en murmurant des obscénités, glissant néanmoins un sourire aux rares clients assis à la terrasse de l'hôtel. Il n'avait plus aucune dent.
 
Intrigué, j'ai plusieurs fois essayé de comprendre d'où venait Robert. Originaire de Besançon, il avait débarqué en Inde quinze ans auparavant et n'en était jamais reparti. Selon lui, il devait avoir dans les 50 ans, mais en paraissait 60. Je n'ai jamais pu en savoir plus. Robert s'exprimait dans un jargon incompréhensible et me demandait dès qu'il le pouvait de le dépanner de quelques grammes de charas, le haschisch indien. Les marques qu'il avait sur les bras laissaient présager une consommation régulière d'héroïne. Les Indiens qui avaient affaire aux touristes de Gokarna, le rabrouaient sans ménagement. Il n'avait aucune source de revenu. Seuls quelques touristes charitables lui assuraient pain et défonce. Mais jamais il ne semblait vouloir rentrer en France. Robert s'était littéralement perdu dans le sous-continent, victime de ce que l'on appelle le syndrome indien.
 
Robert est loin d'être le seul occidental à s'être paumé en Inde. En 1984, dans son roman Nocturne Indien, l'auteur italien Antonio Tabucchi écrivait : « En Inde, beaucoup de gens se perdent ... c'est un pays fait exprès pour cela ». Personnellement, j'ai souvent ressenti ce désir de tout plaquer et de vivre sur les routes de ce pays-continent, où je me sentais, plus qu'ailleurs, chez moi, sans que je puisse pourtant expliquer ce qui m' y attirait irrésistiblement. Et plus je vivais en Inde, plus je me rendais compte que je n'étais pas le seul occidental à subir le magnétisme envoûtant de Mother India.
 
L'idylle entre les hippies et l'Inde s'est souvent transformé en désastre. Toxicomanie, dépression, bouffées délirantes, les incidents impliquant des Français se sont multipliés.
 
Lorsque le psychiatre Régis Airault est arrivé à Bombay au milieu des années 1980, il s'est souvent posé la question suivante : « L'Inde rend-elle fou ou les fous vont-ils en Inde ? ». Dans son essai Fous de l'Inde, délires d'Occidentaux et sentiments océaniques , dont il a tiré un film, il décrit les rencontres qu'il a pu faire dans le cadre de sa mission en tant que médecin pour le consulat de Bombay. La fin des années 1970 a marqué, pour nombre de jeunes touristes occidentaux, la fin du rêve que semblait promettre la route de Katmandou.
 
Comme le relate Charles Duchaussois dans Flash ou le grand voyage, l'idylle entre les hippies et l'Inde s'est souvent transformé en désastre. Toxicomanie, dépression, bouffées délirantes, les incidents impliquant des Français – et les Occidentaux en général – se sont multipliés. En 2014, la police de Gokarna a interdit les raves organisées par les touristes qui squattaient la plage. Plusieurs raids des autorités se sont finis en passage à tabac. Les flics ont été aussi violents parce qu'un touriste français avait pénétré dans un temple en pleine montée de LSD. L'incident avait causé un scandale sans précédent dans ce lieu sacré des adorateurs de Shiva, comme me l'a expliqué le pandit du temple.
 
Les autorités françaises ont décidé de confier ces malades à des psychiatres. Régis Airault fut le premier à aider les victimes de ce qu'il a dénommé le syndrome indien. S'il a pris en charge des toxicomanes, il note aussi que « Des personnes jusque là indemnes de tout trouble psychiatrique, et n'ayant consommé aucune drogue, éprouvent soudain un sentiment d'étrangeté et perdent contact avec la réalité. » Il ajoute, qu'« en Inde plus qu'ailleurs, et de manière plus spectaculaire, il semble que notre identité vacille ». Régis Airault explique ce bouleversement identitaire en distinguant deux phénomènes préalables : « le choc de l'Inde » et « l'épreuve de l'Inde ».
 
Le premier est un sentiment de « déréalisation auquel est confronté tout voyageur à l'arrivée ». Un choc culturel en somme, qui, malgré tous les fantasmes orientalistes décrits par Edward Saïd, peut être « à l'origine de symptômes : angoisse, attaques de panique, sidération, effondrement dépressifs... ». Régis Airault se souvient de cette jeune femme, sans antécédent psychiatrique, qui avait décidé de retrouver ses parents à la nage , de l'Inde jusqu'à Marseille. Sans le secours d'une amie, elle se serait noyée.
 
Le second phénomène, l'épreuve de l'Inde, intervient après plusieurs semaines de voyages et « déclenche des tableaux psychiatriques aigus : dépersonnalisation, idées délirantes – le plus souvent mystiques – et vécu persécutif flou ». L'Inde, pour Régis Airault « parle à l'Inconscient » parce qu'elle « provoque un séisme de l'intime et stimule l'Imaginaire par le biais d'émotions esthétiques intenses qui peuvent cependant faire basculer le voyageur occidental dans l'angoisse la plus totale ».
 





Photo via
l'utilisateur Flickr Jo Stafford

 
De même, Régis Airault remarque deux caractéristiques de ce syndrome. Il peut être dû à un voyage pathologique, c'est-à-dire que la pathologie provoque le voyage ; ce sont « les fous qui vont en Inde ». Dans le cas des toxicomanes, la drogue bon marché peut être, par exemple, la raison du départ en Inde. Mais il pense que le voyage peut être aussi pathogène : le voyage est la cause de l'accident psychiatrique ; il s'agit de « l'Inde qui rend fou ».
 
Charles Sobhraj est le cas le plus extrême auquel Régis Airault ait été confronté. Il a eu l'occasion de rencontrer ce tueur en série, vedette des années 1970 et 1980. Ce Franco-indien né en Indochine a passé des années de sa vie à escroquer et tuer des touristes en Inde. Aux yeux de Régis Airault, l'Inde a fait chavirer l'identité fragile de Sobhraj et renforcé ses tendances narcissiques et manipulatrices. Celles-là mêmes qui l'ont conduit à commettre des crimes épouvantables.
 
La folie en Inde est un thème qui a la vie dure. Que ce soit dans le roman Le Vice-consul de Marguerite Duras ou dans L'Homme qui voulut être roi de Rudyard Kipling, les héros sont happés par l'immensité du possible que semble offrir ce pays et perdent tout contact avec la réalité. Ce n'est peut-être pas par hasard si le « poison qui rend-fou » de Tintin et les cigares du Pharaon sont originaires d'Inde. 30 ans après la mission de Régis Airault au consulat de Bombay, ce phénomène existe toujours.
 
Au consulat de Pondichéry, les autorités françaises s'occupent aujourd'hui des Français touchés par ces crises de folie. Le consulat prend en charge une demi-douzaine de personnes par an. Une équipe de trois personnes est chargée de leur venir en aide et de les rapatrier si nécessaire. Mais trouver les personnes sujettes à des difficultés psychiatriques n'est évidemment pas facile dans un pays de plus d'un milliard d'habitants. Selon une source du consulat, il est difficile de repérer les victimes du syndrome indien. Les autorités consulaires comptent sur la police locale, qui signalera tout désordre sur le voie publique impliquant un ressortissant français. De plus, une fois ces personnes prises en charge surviennent d'autres difficultés : est-il possible d'hospitaliser le patient ? Est-il assuré ? Qui va payer l'hôpital et le rapatriement ? etc.
 
Les services psychiatriques indiens n'étant pas toujours en mesure de traiter des pathologies aussi lourdes, s'occuper de tels cas relève du parcours du combattant pour les autorités françaises.
Mais en règle générale, le syndrome indien ne s'exprime qu'épisodiquement et les conséquences sont minimes. Lors de l'entretien que j'ai eu avec Régis Airault, nous avons convenus que nous étions tous les deux sujets au syndrome indien. Nous ne pouvons nous empêcher d'y retourner dès que possible. J'ai même décidé d'y vivre.
 
Selon Airault, personne n'échappe à ce syndrome ; l'Inde, et le voyage dans ce qu'il comporte de fantasme et d'initiation, ne laisse personne indifférent : on s'y adonne avec passion ou on rejette l'Inde en bloc. À l'aéroport de New Delhi, il n'est pas rare de croiser des touristes qui viennent tout juste d'arriver mais qui refusent de sortir de l'aéroport, choqués par ce qu'ils ont entrevu du chaos ambiant.
 
Plus que l'Inde elle-même, c'est bien le voyage même qui bouleverse notre stabilité mentale, qui nous pousse à remettre en cause ce que l'on croyait connaître. Et si l'Occident se confronte psychiquement à l'Orient, l'inverse est aussi vrai. Le syndrome des Japonais à Paris a été décrit dès la fin des années 1980. Bercés par des clichés romantiques du Paris de la belle époque, plusieurs Japonais déçus de la réalité de la capitale française ont connu des bouffées délirantes ou des crises de paranoïa. Voyager n'est jamais anodin, et peut-être en Inde plus qu'ailleurs. Comme l'écrivait Nicolas Bouvier dans L'Usage du monde, « on croit que l'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
 
*Le nom a été changé
 
William de Tamaris
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
Un chercheur de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) est parvenu à isoler 30 gènes au sein du génome du cannabis qui sont responsables de l'arôme et du goût de la plante. Une découverte qui pourrait permettre d'établir des normes gustatives comme dans l'industrie du vin, suggère le scientifique.
 
 
 


Des scientifiques travaillent avec de la marijuana dans un laboratoire. Photo : Reuters/Blair Gable


 
 
 

Peu importe le commerce dans lequel ils se rendent, les amateurs de vin ont, généralement, une idée du goût de la bouteille qu’ils achètent en fonction de la variété qu’ils choisissent. Cela pourrait bientôt être également le cas pour les consommateurs de marijuana, selon le professeur Jörg Bohlmann.
 
Les 30 gènes du cannabis qu’il a découverts avec son équipe constituent, dit-il, une première étape vers la création de normes gustatives qui pourront ensuite être répliquées. Tous lesdits gènes ne sont pas actifs dans chaque plante, ce qui explique les variations d’arômes, comme un fort goût de pin ou de citron.
Cette trouvaille a été publiée mercredi dans la prestigieuse revue scientifique Plos One.
 
Le professeur Bohlmann estime qu’avec la légalisation à venir du cannabis il y a un réel besoin de standardisation du goût et de la puissance psychoactive du produit. Pour l’heure, bien que les souches permettent de donner une idée plus ou moins précise du goût, les consommateurs restent peu sûrs de ce qu’ils achètent, selon le chercheur.
 
« Cette situation est largement due au fait que le cannabis a été une industrie illégale. Les gens font pousser leurs propres souches n’importe où, dans un jardin comme dans un sous-sol », explique-t-il.
 
Une symphonie de goûts
 
Il imagine que des normes pourraient être instaurées comme celles de l’industrie du vin où le type de cépage et le climat donnent à la récolte un goût qui peut ensuite être reproduit fidèlement sur d’autres grappes plantées dans des conditions similaires.
 
« Pensez à toute la musique formidable que vous pouvez créer, à toutes les variations que vous pouvez créer avec 30 musiciens dans un orchestre, qu’ils jouent seuls ou tous ensemble », dit le chercheur qui compare sa découverte à une symphonie. D’autres recherches sont en cours pour tenter de déterminer d’éventuels sous-ensembles de gènes et de comprendre leur fonctionnement.
 
« Ce que l’on sait pour le moment c’est qui sont les joueurs dans cette symphonie, mais on n’est pas encore sûr du rôle exact de chacun. Il faut aussi que l’on détermine qui est le chef d’orchestre et comment il choisit d’appeler au-devant de la scène un musicien plutôt qu’un autre », conclut-il.
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Par mrpolo,
La seizième Marche mondiale du cannabis se tiendra samedi 13 mai à Chartres. Cette journée a pour but de montrer au public les vertus du cannabis thérapeutique sur les malades.
 
 
 

Le collectif s’est fait connaître l’an dernier.? © photo d’archives


 

Le collectif "Un combat de malade pour les malades" œuvre pour le bien-être des personnes atteintes, entre autres, de maladies auto-immunes, dont les myopathies inflammatoires, mais aussi pour les personnes atteintes par le VIH, le cancer, ainsi que d'autres pathologies.
 
Il milite pour l'application du décret de juin 2013, signé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, autorisant l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à examiner les demandes de mise sur le marché de médicaments à base de dérivés de cannabis.
Gregory Leroy, organisateur de la Marche mondiale du cannabis, reconnaît : « Aujourd'hui, on stigmatise, on met en prison les malades qui utilisent du cannabis. Ce n'est pas normal, on a des revendications sérieuses et des projets de loi très sensés. »
 

Mieux supporter les souffrances
 
Certains rapports médicaux ont prouvé les vertus du cannabis dans les pays ayant déjà opté pour le cannabis thérapeutique. En France, à ce jour, les autorités refusent de permettre aux malades de pouvoir se procurer en toute légalité des médicaments à base de cannabis pour les aider à mieux supporter les souffrances qu'elles endurent chaque jour.
 
Dans la région, le collectif ne compte pas s'arrêter là. Prochainement, il souhaite mettre en place quelques événements pour informer le public sur les bienfaits du cannabis sur les malades, comme des colloques où des scientifiques étrangers, qui travaillent sur cette plante, pourraient être présents, mais aussi rencontrer des élus locaux, des députés, des sénateurs pour essayer de faire bouger les choses.
Laura Girard
 
Source: lechorepublicain.fr
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Par terpéne,
Les engrais et les fertilisants peuvent être des atouts pour les cannabiculteurs. Mais un excès de nutriments et d’engrais sur les cultures peuvent modifier le goût et l’odeur du cannabis produit.
 

Jorge Cervantes, auteur de L’encyclopédie du cannabis prône une agriculture biologique de l’herbe. Selon lui, l’ajout d’engrais et de composantes chimiques comme le phosphore et le potassium apportent tout aussi bien des avantages que des inconvénients aux plantations. Ces nutriments servent énormément dans la culture en intérieur du cannabis, mais sont aussi utilisés dans les plantations en extérieur, notamment en Californie que connaît bien Cervantes.
 
Les nutriments se retrouvent dans les parties végétales de la plante. A l’allumage d’un joint, le consommateur peut reconnaître un surplus d’engrais ou de fertilisant au craquement entendu à l’inspiration. Si c’est une graine à l’origine de ce craquement, une odeur de « barbecue » vient chatouiller les narines. En revanche, si les substances chimiques ou les additifs en sont la cause, une odeur de produit chimique se dégage du joint. Selon Jorge Cervantes, ces craquelures viendraient d’une accumulation excessive de nutriments dans les tissus végétaux. Il aborde également la question des concentrés et des engrais qui pose problème aux Etats-Unis. Il invite les producteurs à nettoyer leur plants (flusher dans le jargon) s’ils ont utilisé des fertilisants, avec une attention toute particulière pour les cultures hydroponiques.
 
De plus, il recommande de correctement faire sécher son cannabis s’il a poussé avec des engrais. Un mauvais espacement avec les autres pieds, une chaleur trop élevée, l’absence d’humidité et une mauvaise ventilation empêcheraient l’évacuation des minéraux apportés par les engrais.
Excès et carences en potassium
 





An excess of potassium that stays in plant tissue will cause dried cannabis to have a chemical taste when smoked or vaporized. (Courtesy of Jorge Cervantes via “The Cannabis Encyclopedia”)


 
Le potassium, qu’il soit organique ou minéral, contribue à la résistance de la plante. Si les feuilles des premiers étages deviennent jaunes, que les branches deviennent fragiles, la plante est en carence de potassium. En revanche, un excès de potassium dans le cannabis peut bloquer l’arrivé d’autres nutriments essentiels comme le magnésium, le zinc ou encore le fer. Le PH du sol serait également plus acide, ce qui jouerait sur la bonne santé des racines.
 
Carences et excès peuvent nuire aux rendements de la culture et à la dégustation.
 
Interview de Jorge Cervantes
 
via The Cannabist
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Par mrpolo,
(Québec) Les provinces devraient consacrer l'argent de la taxe de vente des produits du cannabis à un fonds dédié au traitement, à la prévention et à la formation pour respecter l'esprit de la légalisation.
 
 
 





 

Selon la criminologue Line Beauchesne, Ottawa sera possiblement tenté



de prendre l'argent de la taxe sur les produits et services (TPS) pour



payer le coût des infrastructures mises en place pour la légalisation du cannabis.



AFP


 
 
 
La criminologue Line Beauchesne, spécialiste des drogues, lance cet avertissement au moment où CBC a appris que le gouvernement Trudeau dévoilera d'ici un mois sa loi sur la légalisation du cannabis, qui entrera en vigueur au plus tard le 1er juillet 2018.
«La production et la transformation sont de juridiction fédérale, mais la distribution et la vente sont de juridiction provinciale», précise celle qui a participé au groupe de travail formé par Ottawa en aval de l'élaboration de la loi.
 
À partir de ce constat, comment les provinces géreront-elles leur réseau de distribution et que feront-elles de l'argent issu de la taxe de vente, la TVQ au Québec? «La vente de cannabis, ce n'est pas comme la vente d'alcool ou le jeu qui sont fondés sur une logique de promotion. Le rôle de Loto-Québec et de la Société des alcools est de donner à l'État les dividendes attendus. Il n'y a pas de restriction publicitaire. On ne peut pas faire ça avec le cannabis», soutient la professeure de l'Université d'Ottawa.
 
Mme Beauchesne rappelle que la volonté derrière la légalisation est d'éliminer le marché noir et de s'inscrire dans une démarche de santé publique. «Je crois que les gouvernements provinciaux doivent s'en tenir à prélever la taxe pour l'investir dans des programmes de prévention, de traitement et de formation des professionnels de la santé, notamment.»
 
Elle prend en exemple le Colorado où le cannabis est légalisé depuis janvier 2014. L'argent issu de la vente de marijuana est réinvesti dans la rénovation des écoles. Elle avance qu'Ottawa sera possiblement tenté de prendre l'argent de la taxe sur les produits et services (TPS) pour payer le coût des infrastructures mises en place pour la légalisation. Elle réfute toujours l'argument voulant que la vente de cannabis génère des profits immenses pour les gouvernements.
Pour s'arrimer avec les objectifs de la légalisation, la criminologue souhaite aussi que les provinces harmonisent le prix de vente et l'âge requis pour acheter du cannabis, qui ne peut être moins que 18 ans, mais pourrait aussi être de 19 ou 20 ans. «Sans harmonisation, il y a un danger de créer un marché parallèle.»
 
E nfin, elle envisage mal de laisser la gestion de la distribution et de la vente de cannabis à un organisme déjà existant, par exemple, bonifier l'actuelle Régie des alcools, des courses et des jeux. «Je suis pour une régie du cannabis. Il faut une structure complètement séparée, autonome, et demeurer très rigide sur les cadres réglementaires», insiste-t-elle.
 
Le défi de la transformation
 
Comme tout le monde, Mme Beauchesne attend le dévoilement de la loi. Selon elle, le gouvernement canadien semble avoir bien fait ses devoirs. Mais il reste encore beaucoup de défis à relever. Parmi eux, la vente de produits transformés contenant du cannabis peut être complexe. Elle rappelle que le Colorado a changé sa loi plusieurs fois parce que le législateur ne pouvait anticiper toutes les tendances de ce nouveau commerce.
 
«Comme le marché du cannabis thérapeutique est déjà présent, plusieurs malades préfèrent des produits comestibles plutôt que de fumer la drogue. Au Colorado, la vente de ces produits est devenue très populaire. Au début, ça a pris les autorités par surprise. Ça pourrait l'être ici aussi. Dans ces conditions, il faut s'assurer d'avoir des emballages sécuritaires, hermétiques pour ne pas les laisser à la portée des enfants», illustre-t-elle.
 
Force est de constater qu'il y a encore bien des inconnus. Ce n'est qu'à l'usage que les gouvernements pourront mieux adapter les lois. «Il va se développer des tendances de consommation d'une province à l'autre comme pour les boissons alcooliques», conclut-elle.
Légaliser la marijuana peut devenir un «élément positif», selon Couillard
 





 

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a indiqué que le cannabis ne deviendra pas un «fer de lance» économique. Il y voit d'ailleurs un enjeu de santé publique.



AFP, Chris Roussakis


 

Une légalisation bien encadrée de la marijuana peut devenir «un élément positif pour la société», estime Philippe Couillard.
Le premier ministre a réagi lundi aux informations de Radio-Canada sur le dépôt du projet de loi fédéral sur la légalisation à la mi-avril. Le travail serait complété à temps pour la fête du Canada, l'an prochain.
 
«C'est quoi l'alternative? a demandé le premier ministre. Laisser ça entre les mains du crime organisé? Est-ce que, vraiment, ça, ça rend service à nos jeunes? Je ne crois pas. Si on le fait de façon correcte, bien réglementée, ça peut être un élément positif pour la société.»
 
Le chef du gouvernement québécois n'est pas opposé au principe de la légalisation. Mais il souhaite voir le détail du projet de loi de Justin Trudeau. Il craint notamment que les choix d'Ottawa mettent de la pression sur les gouvernements provinciaux.
«On va s'assurer que chacun joue son rôle, a dit M. Couillard. Il est clair que, si ça se produit, ça va être un domaine qui va être très règlementé.»
 
La légalisation de la marijuana ne deviendrait pas un «fer de lance» économique, a-t-il commenté. Et il y a un enjeu de santé publique, notamment en matière de lutte au tabagisme. «C'est un domaine comme d'autres dans le passé, a noté M. Couillard. On a déjà dit ça de l'alcool il y a quelques décennies.»
 
Travaux interministériels
 
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a indiqué que des travaux interministériels ont déjà débuté. «Nous allons nous préparer de la meilleure manière possible», a promis M. Coiteux. Un comité de travail avec les autres provinces et le fédéral a aussi été mis sur pied.
Le ministre des Finances, Carlos Leitão, s'était montré très tiède, l'année dernière, à l'idée que la Société des alcools du Québec (SAQ) serve de réseau de distribution de la marijuana. Dans sa proposition principale, qui n'est pas encore adoptée, le Parti québécois envisage pour sa part que le mandat de la SAQ s'étende à la vente de marijuana.
 
De son côté, le chef caquiste François Legault dit ressentir une «grande inquiétude» face à la légalisation. «A priori, je n'aime pas ça, a dit le chef caquiste. Le pot fait des dommages immenses dans nos écoles. On a des jeunes qui deviennent schizophrènes. On ne souhaite pas une augmentation de la consommation.» Simon Boivin
 
 
 

Jean-François Néron
Le Soleil
 
Source: lapresse.ca
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Par mrpolo,
Onze doctorants ont participé hier à la finale régionale du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Avec humour et ingéniosité, ils ont séduit les 380 lycéens présents.
 


C’est Thibaud Sauvageon, diplômé de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois à Épinal, et actuellement en 3 e année de thèse, qui a obtenu le Prix des Lycéens. Photo Patrice SAUCOURT
Photo HD

 
 
 
À l’écoute des intitulés, on dirait parfois du charabia. « Evitabilité des K-puissances additives en combinatoire des mots » ou encore « Influence du vieillissement sur le comportement au feu des formulations hétérophasées ignifugées ». Les thèses ont souvent des noms incompréhensibles et des sujets compliqués à cerner.
 
C’est donc avec l’objectif de vulgariser le travail entrepris par des doctorants que le concours « Ma thèse en 180 secondes » a été lancé. Sur le moment, on se demande bien comment les participants réussiront à relever le défi, et surtout s’ils parviendront à convaincre 380 lycéens excités comme des puces en trois minutes maximum.
 
En effet, pour cette finale régionale organisée à la faculté des Lettres et Sciences Humaines de Nancy, l’ambiance était au rendez-vous. Les lycéens, venus de Nancy, Sarreguemines, Épinal et Thionville, n’hésitaient pas à encourager les participants en criant leur prénom ou en applaudissant à tout rompre.
 
Les 11 finalistes le leur ont bien rendu. À l’aide d’humour, de pull « Faites la moule, pas la guerre », de clins d’œil aux jeux vidéos, ils leur ont fait passer un bon moment, sans pour autant oublier leur objectif : faire comprendre ce qui semble incompréhensible, résumer clairement leur thèse et interpeller.
 
Défi relevé
 
Si tous les participants ont respecté le chrono et atteint haut la main leur but, c’est Thibaud Sauvageon, diplômé de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois à Épinal, et actuellement en 3e année de thèse, qui a obtenu le Prix des Lycéens.
 
Il faut dire qu’en ouvrant sa présentation avec « le cannabis, c’est bien ! », il a tout de suite eu du succès.
 
Cette introduction lui a ainsi permis d’expliquer aux plus jeunes l’intérêt que pouvait représenter la culture du chanvre sur des friches industrielles lorraines. En redonnant vie à ces lieux et en développant le plus proprement possible une industrie textile autour des fibres de cette plante, aussi connue sous le nom de cannabis dans sa forme récréative, les vêtements made in Lorraine pourraient faire fureur.
 
Un peu stressé avant de passer, Thibaud Sauvageon était finalement très heureux d’obtenir ce prix. Pari réussi pour ce doctorant, mais aussi pour les autres. Maintenant, on aurait presque envie de leur demander : votre thèse en 140 signes sur Twitter, défi accepté ?
 
Source: republicain-lorrain.fr
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Par terpéne,
Après l’islam en France, le magazine «Dossier Tabou» pose la question de la légalisation du cannabis en France. Trafics, économie souterraine, corruption, santé publique, etc. Bernard de la Villardière et ses équipes dressent un état des lieux de ce sujet... tabou.
 
Bernard de la Villardière consacre le deuxième numéro de «Dossier Tabou» au cannabis.[©Renaud Corlouer/M6]
 
Avec ce nouveau numéro de «Dossier Tabou», l’animateur propose de traiter la question du cannabis en France de la manière la plus large possible en s’intéressant aussi bien aux trafics qui gangrènent certaines cités qu'à l’action des forces de police et de l’Etat pour enrayer (ou pas) le phénomène, en donnant la parole à des médecins spécialisés, ou encore en analysant les résultats obtenus par des pays ayant fait le choix de la légalisation.
 
Quelle idée vous faisiez-vous du cannabis avant de commencer votre enquête ?
 
J’ai une idée assez précise du cannabis puisqu’il y a vingt ans, j’ai écrit, avec Vincent Nouzille, L’anti-drogue, dans lequel je me suis intéressé à la lutte contre le trafic de drogues en France et dans le monde. A l’époque, les libéraux - dans le sens économique du terme - étaient pour la légalisation du cannabis. Et la conclusion était que la guerre n’avait pas été vraiment déclarée, alors que certains arguaient qu’elle avait été perdue.
 
On ne prenait pas position sur la légalisation, mais je vous dis cela pour montrer que tout ça, c’est une vieille histoire. Le thème de la légalisation a surgi plutôt à droite, chez les libéraux. Il disent : «Pas d’états d’âme, s’il y a une demande, il faut qu’il y est une offre. Ça crée du business, l’individu est libre et doit pouvoir décider de lui-même s’il se drogue». Ces théories étaient libérales, et ce qui est étonnant, c’est qu’elles sont reprises aujourd’hui par des candidats de gauche.
 
Et c’est en totale opposition par rapport ce que se passe en France aujourd’hui…
 
La loi française est plutôt répressive, voir ultra-répressive par rapport à d’autres législations en Europe, notamment au Portugal, en Espagne ou aux Pays-Bas. Et elle n’a pas vraiment montré son efficacité puisque nous sommes un des plus gros consommateurs de cannabis au monde avec 1,6 ou 1,7 millions de consommateurs réguliers en France.
 
Il y a entre 6 et 7 millions de personnes - même si cela est très difficile à chiffrer - qui disent avoir déjà testé. Avec cette émission, on essaie de poser les éléments du débat, sans prendre réellement parti. Personnellement, moi qui suis père de famille, même si mes enfants sont grands aujourd’hui, j’ai plutôt tendance à être contre.
 


On voit que l’Etat a parfois baissé les bras, ou que les mesures répressives et policières sont inefficacesBernard de la Villardière


 

Quel rapport avez-vous personnellement avec le cannabis ?
 
Je fais partie de la génération des gens qui avaient 20 ans à la fin des années 1970, donc j’ai fumé du cannabis, bien évidemment. J’en fumait à l’époque tout en sachant qu’il s’agissait d’une drogue douce et qu’il ne fallait surtout pas franchir la frontière. Car j’ai voyagé en Inde et au Népal à la même époque, et j’ai vu ce que c’était un junkie. C’était des squelettes ambulants, des gars qui avaient 25 ans, 30 ans, et qui étaient héroïnomanes.
 
Il y a quand même une différence entre le fait d’être héroïnomane et fumer un joint…
 
Oui, bien sûr. Mais on disait de faire attention à l’escalade, et à l’époque, le cannabis était considéré comme une drogue douce. Aujourd’hui, les choses ont un peu changé. Le cannabis est devenu une drogue dure. Avant, on expliquait qu’on ne pouvait pas être dépendant au cannabis, qu’il y avait éventuellement une dépendance psychologique, mais pas physique.
 
Et aujourd’hui, on s’aperçoit que c’est faux, car il y a tellement de psychotropes dans le cannabis, de principes actifs - à cause des croisements de plantes, etc. - qu’elle peut devenir une drogue dure. Et que par ailleurs, il y a une accoutumance, et une dépendance, la preuve étant qu’il y a des centaines de milliers de jeunes français qui en sont victimes avec entre 30 à 40.000 personnes qui sont suivies pour une dépendance forte au cannabis, avec des conséquences sur la santé, et particulièrement sur la santé mentale, qui sont malencontreuses quand on a 16, 17 ou 18 ans. Et des médecins nous ont expliqué que, quand on fume du cannabis à 13, 14, 15 ans, on peut handicaper sérieusement ses capacités intellectuelles.
 
Quels sont les autres temps forts de l’émission justement ?
 
La première partie s’intéresse au trafic, et où nous en sommes dans cette guerre. Et on voit que l’Etat a parfois baissé les bras, ou que les mesures répressives et policières sont inefficaces, car les dealers sont toujours là et que des cités entières se retrouvent entre les mains de trafiquants. On montre aussi le fait qu’il y a une économie parallèle, illégale, car il y a au moins 200.000 personnes qui vivent plus ou moins du cannabis en France. Il y en a un peu moins de 10.000 qui gagnent beaucoup d’argent, tandis que les autres sont des «smicards» du cannabis. Des policiers nous expliquent aussi que cela peut, malheureusement, être une manière dans certaines communes de préserver la paix sociale.
 
Car cette économie parallèle fait vivre en partie certains quartiers. Un policier nous le dit d’ailleurs dans le reportage, que les supermarchés constatent une baisse de leur chiffre d’affaires quand la police a réalisé, quelques semaines plus tôt, des descentes pour tenter d’éradiquer un réseau. Et on essaie de montrer cette problématique sous tous ses aspects. Le clou du reportage est l’interview d’un infiltré qui s’appelle Hubert Avoine, qui a travaillé pour la police française, et a participé à l'enquête concernant François Thierry, l’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis).
 
Il nous explique avoir participé à des livraisons surveillées de plusieurs tonnes de cannabis qu’il a contribué à faire venir en France via l’Espagne. Et qui se sont évanouies dans la nature très bizarrement. Il soupçonne fortement des personnes de la police française de s’être enrichies sur ce trafic sous prétexte de livraisons surveillées. Nous avons également interviewé un policier de la brigade des stups qui, sous couvert d’anonymat, dévoile un certain nombre de choses sur les pratiques dans ces services. Et je pense qu’on va en parler dans les semaines à venir car on parle beaucoup de la corruption dans le monde politique. Mais il y en a aussi dans la police.
 




 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris sur le terrain et lors de vos recherches ?
 
Nos révélations sur les pratiques à une certaine époque de la part d’un certain nombre de gens au sein de l’Octris, là nous sommes dans une affaire - où la justice aura à trancher bien évidemment - plutôt trouble et qui révèle des pratiques relativement louches. Ce n’est pas étonnant d’ailleurs, car l’argent de la drogue, et notamment celui du cannabis, représente entre 1,5 et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire chaque année en France.
 
C’est de l’argent illégal. Il n’est pas étonnant qu’il finisse par corrompre. Les policiers sont des êtres humains, et ils n’échappent pas plus que les politiques à la tentation de la corruption et de l’enrichissement personnel. Donc oui, j’ai été étonné et préoccupé car je me suis demandé comment on allait faire machine arrière, et comment on allait nettoyer les écuries d’Augias.
 
J’ai aussi été surpris par la situation d’une cité HLM de Compiègne. Car on dit souvent que les trafics sont dans les cités des grandes villes, notamment en région parisienne. Mais non, l’économie illégale du cannabis gangrène aussi des villes à priori paisibles et tranquilles. Et c’est ce que nous essayons de montrer à Compiègne. Ce qui m’a choqué, c’est l’inaction de l’Etat français qui laisse des populations entières être les otages de ces situations. C’est de la non-assistance à personne en danger, et c’est l’hypocrisie du système. Alors, soit on se dit que la guerre est perdue et on tente de légaliser. Soit on mène vraiment la guerre.
 
Pourquoi légaliser reviendrait-il à perdre la guerre ?
 
Parce qu’on parle toujours de la guerre contre la drogue. Je reprends une expression des ministres de l’intérieur successifs et qui prennent toujours des tons martiaux pour parler de lutte contre le trafic de stupéfiant. Je ne reprends pas forcément ça à mon compte. Je dis juste que si l’Etat n’a pas l’intention de mettre les moyens pour lutter contre ces trafics, il vaut peut-être mieux de légaliser et feindre de contrôler quelque chose qu’on ne contrôle plus. Après, en ce qui concerne la légalisation, je ne suis pas forcément contre.
 
Le problème, c’est que ça se prépare. Il faut y aller étape par étape, et c’est ce que me disait le chef de la police de la ville de Denver, dans le Colorado (Etat américain qui a légalisé le cannabis en 2014, ndlr). Car un des arguments de ceux qui veulent la légalisation, c’est dire que les délinquants ne seront plus des délinquants, mais qu’ils auront pignons sur rue en ouvrant leur commerce légalement et paieront des taxes.
 
Et ce n’est pas ce que m’a dit le chef de la police de Denver. Les délinquants ne vont pas devenir de gentils businessmen. Le risque est que cette délinquance se concentre sur l’héroïne et la cocaïne, ou sur la traite d’êtres humains. Il ne faut pas croire que nous allons assécher la délinquance et le trafic en légalisant le cannabis.
 
Qui affirme que la légalisation permettra d’éradiquer la délinquance ?
 
Les tenants de la légalisation le disent.
 
On entend que cela permettrait de récolter des recettes fiscales pour l’Etat et que cet argent pourrait servir, entre autres, à financer des campagnes de sensibilisation, d’aide aux personnes dépendantes, ou de créer des emplois… mais pas forcément que cela mettrait un terme à la délinquance, si ?
 
Si, et c’est ce que dit le rapport de Terra Nova. C’est un de leurs arguments, ce n’est pas le seul. Un autre argument est de dire «contrôlons ce qu’on ne contrôle plus et faisons entrer des recettes dans les caisses de l’Etat» et on va pouvoir faire davantage – c’est ce que disent les médecins que nous avons interviewé, notamment le docteur Karila de l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, qui est addictologue, et qui dit «moi je suis pour la légalisation car au moins, on pourra suivre de près les consommateurs, contrôler les produits, faire de la recherche» avec les recettes tirées de la légalisation du cannabis, etc.
 
Pourquoi le débat sur le sujet semble-il si difficile, voire impossible, en France, alors que de nombreux pays, comme les Etats-Unis, ont fait évoluer leur point de vue sur le sujet ?
 
Cela ne me surprend pas. Quand on parle de la relation aux drogues, on est sur plusieurs plans à la fois, le plan économique, géopolitique, il y a aussi des enjeux de santé, de sécurité publique, mais aussi philosophiques. Il y a là la question du rapport de l’Etat vis-à-vis du citoyen. Il y a des drogues légales en France, l’alcool et le tabac. L’alcool est un mal accepté qui est entré dans notre culture. Alors faut-il légaliser une autre drogue, sachant qu’on en a deux qui font déjà des dégâts et contre lesquelles l’Etat mène des actions extrêmement fortes, à travers diverses mesures comme l’augmentation du prix des cigarettes.
 
Aujourd’hui, on voit bien que les gens qui fument des cigarettes autour de nous sont presque regardés comme des délinquants par la société. On restreint toujours plus l’espace dans lequel ils peuvent s’adonner à leur addiction. Donc moi, ça ne m’étonne pas que ce débat continue de déchaîner les passions. J’ai bien des convictions personnelles sur la question, mais je n’ai pas d’idées arrêtées.
 
Dossier Tabou : « Et si on légalisait le cannabis en France ? », lundi 27 mars à partir de 21h sur M6. A voir en replay sur 6Play.
 
Source: cnewsmatin.fr
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Par mrpolo,
La France se distingue de ses voisins européens par sa situation paradoxale. Malgré une loi très répressive, la consommation de cannabis est la plus importante des pays de l’Union européenne. 17 millions de Français disent avoir consommé du cannabis en 2014
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«Légalisation du cannabis : l’Europe est-elle condamnée à l’impasse ?»: Une journée de débats a eu lieu le 10 octobre 2016 au Sénat à l’initiative d’Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, vice-présidente de la commission des lois, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) et auteure de la première proposition de loi «Légalisation contrôlée du cannabis», de Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d’addictologie du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), et d’Henri Bergeron, professeur, chaire santé à Sciences Po, et en partenariat avec la Fédération Addiction.
 
 
 
 
 
 
 
Une forte consommation française
 
Depuis 20 ans, l’Observatoire relève un nombre croissant d’usagers de cannabis (environ trois fois plus en 2014 qu’en 1992) et une nette augmentation parmi les 1864 ans entre 2010 et 2014 (figure 1).
 

 
Figure 1. Évolution de l’usage actuel de cannabis parmi les 18-64 ans
 
Les hypothèses pour expliquer cette hausse sont: un net accroissement de l’offre de cannabis en France (autoculture et production locale d’herbe), un marché de la résine encore très dynamique et l’influence du débat sur la légalisation qui induirait une moindre sous-déclaration des usages.
La France est parmi les pays européens où l’on consomme le plus: elle est en tête en matière de prévalence/année (22% d’usage au cours de l’année parmi les 15-34 ans), à des niveaux proches de ce qu’on observe aux ÉtatsUnis.
 
Elle connaît une évolution différente de plusieurs pays européens: les pays nordiques partant de niveaux relativement bas sont sur une pente ascendante, tandis que le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne, des pays à forte prévalence au début des années 2000, ont tendance à se stabiliser ou enregistrer une baisse.
 
À l’adolescence, selon les résultats de l’enquête Escapad de l’OFDT en 2014, menée sur des jeunes de 17 ans (scolarisés ou sortis du système scolaire), on observe entre 2000 et 2014 une reprise à la hausse du tabagisme chez les jeunes, moins d’usage d’alcool au cours du mois, mais des alcoolisations ponctuelles à la hausse.
 
Pour le cannabis, la courbe est probablement l’expression d’un cycle: au début des années 2000, les prévalences étaient hautes, l’usage au cours de la vie concerne la moitié des jeunes, le fait d’en avoir eu un usage récent est à la hausse, sans rejoindre les niveaux les plus hauts de 2002 et l’usage régulier – le fait d’en avoir consommé dix fois au cours du dernier mois – concerne 10% des jeunes.
 
Mais des données plus récentes sur les lycéens (Espad) montrent une tendance à la baisse de la consommation de cannabis en seconde et en première. Il y a à la fois une consommation en hausse à la fin de l’adolescence et une tendance à la baisse au collège ou au lycée (figure 2)
.

 
Figure 2. Usages de tabac, boissons alcoolisées et cannabis parmi les lycéens selon le niveau scolaire entre 2011 et 2015 (%)
Information sur le cannabis et opinions à son sujet
 
Le sentiment d’information des 15-30 ans est passé de 47 à 75% entre 2000 et 2010, selon le Baromètre santé. La perception du risque est plus complexe et fluctuante dans le temps que pour des drogues telles que l’héroïne ou la cocaïne. Les usagers mettent le risque à distance (comme pour le tabac ou l’alcool), avec un système de rationalisation. Un autre grand changement est l’apparition des cannabinoïdes de synthèse, assez différents du cannabis naturel, souvent plus forts et plus difficiles à utiliser.
 
Quelques décès liés à la consommation de cannabis sont apparus (30 en 2013), ce qui est peut-être lié aussi à la façon d’observer en toxicologie et en médecine légale. Enfin, il y a une évolution de la teneur en THC du cannabis en circulation en France, qui a triplé entre 2000 et 2014 (figure 3).
 

 
Figure 3. Teneur moyenne en THC du cannabis en circulation en France 2000-2014, Inpes

Selon les enquêtes Espad menées auprès des jeunes de 16 ans depuis 1999 (quatre exercices), il y a une tendance à penser qu’il n’y a pas de «grand risque» associé au fait d’expérimenter le cannabis, mais le risque associé au fait de fumer régulièrement apparaît en hausse. La structuration de la perception des risques est en évolution, autour de quelque chose de plus rationnel (figure 4).
 

 
Figure 4. Évolution de la perception des risques liés au cannabis parmi les lycéens

En ce qui concerne les politiques publiques, selon l’enquête Errop de 2013, les trois grands types de sanction (avertissement ou rappel à la loi, obligations de soins, stage d’information sur les drogues) remportent la majorité d’avis favorables, en revanche l’amende financière partage l’opinion (50% favorables et autant défavorables) et les deux tiers de la population sont en désaccord avec le fait d’emprisonner les usagers de cannabis.
 
Enfin, les opinions sur les politiques publiques montrent une évolution: entre 2008 et 2013, l’opinion favorable à la régulation croît et, en parallèle, l’opinion est plus flottante quant à l’idée de mettre en vente libre le cannabis, comme le tabac et l’alcool (figure 5).
 

 
Figure 5. Évolution de l’opinion des Français sur les politiques publiques en matière de cannabis depuis 1999
 
En Europe, selon l’Eurobaromètre, un consensus très fort se dégage pour l’interdiction de l’héroïne, de la cocaïne et de l’ecstasy: 90% des jeunes Européens de 15 à 24 ans partagent cette idée. Mais s’agissant du cannabis, entre 2011 et 2014, les opinions sont partagées entre la régulation et l’interdit, la tendance étant à l’augmentation des opinions favorables à la régulation (de 34 à 45%). En Roumanie, plus de 80% des jeunes considèrent que le cannabis devrait être interdit ; en Italie et République tchèque, 71% sont favorables à la régulation, la France se situant tout près de la moyenne européenne, avec une faible majorité en faveur de l’interdiction (45%).
 
Par François Beck, OFDT
 
ses publications
 

Source: vih.org
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Par mrpolo,
Pour beaucoup, la loi de 1970 interdisant le cannabis n'est plus adaptée à la société actuelle. « Cette drogue s'est banalisée. Les peines et les stages de sensibilisation n'endiguent pas le nombre de consommateurs », déclare Denis Récamier, directeur de VRS (Vers un réseau de soins). L'association vient en aide aux personnes confrontées aux problèmes de conduites addictives.
 


La consommation du cannabis s'est banalisée. « La répression et les peines n'endiguent pas le nombre de consommateurs. » - (Photo archives NR, Jérôme Dutac)


 

" La dépénalisation du cannabis serait une première étape "
 

« Aujourd'hui, un jeune qui fume du cannabis est considéré soit comme un délinquant soit comme un malade. Mais des millions de consommateurs ne sont ni l'un, ni l'autre. A partir du moment où ils ne tombent pas dans la dépendance, ni dans le trafic, ce sont juste des adolescents comme les autres qui veulent tester quelque chose qui leur est interdit. Le fait d'être stigmatisé comme un délinquant pour avoir fumé du cannabis va rendre le jeune méfiant, et nous aurons du mal à le toucher. L'usager va ainsi s'isoler dans une certaine clandestinité multipliant les risques, déplore Denis Récamier. Si on n'a pas une approche pragmatique et fine de la situation, on passe à côté d'une politique de santé publique. »
 

" On se trompe de combat "
 
Le docteur Viau, généraliste-addictologue à Saint-Ouen, demande davantage de permissivité. « Je reçois des personnes qui ne sont pas des toxicomanes mais qui ont juste besoin d'un certificat médical pour leur avocat avant de passer devant le tribunal, parce qu'ils ont perdu leur permis à cause d'un joint fumé. Ce sont des gens qui vont perdre leur emploi ou vont conduire sans permis. On se trompe de combat. Le trafic de drogues fait beaucoup plus de morts.
 
A qui profite le crime ? La France est le pays d'Europe de l'Ouest qui a la législation la plus dure envers le cannabis, mais c'est aussi chez nous qu'on fume le plus. » En France, les regards se tournent vers les expériences à l'étranger. Le directeur de VRS est satisfait de voir s'ouvrir le débat sur le sujet : « Pour sortir de cette image systématique du délinquant, la dépénalisation du cannabis serait donc une première étape salutaire dans le but de renforcer la politique de prévention. Ce qui fonctionne avec les jeunes, c'est de travailler avec eux sur leurs capacités et potentiels à développer des facteurs de protection, c'est-à-dire l'estime de soi, savoir dire non, l'affirmation de soi pour être plus armé pour faire face aux sollicitations de la société.
 
On veut juste travailler plus sereinement, plus simplement et naturellement. »
Chez de jeunes consommateurs qui auraient un usage quotidien du cannabis, les principaux risques sont neurologiques (difficultés en terme de concentration et d'apprentissage). Pour le docteur Viau, le seul danger du cannabis réside dans la façon de le consommer et de le mélanger. « Que les moyens utilisés dans la répression soient mis dans la prévention auprès des jeunes », demande Denis Récamier, qui estime qu'il est néanmoins nécessaire de garder un volet répressif, quand fumer peut être dangereux pour autrui ou le bien public. « Ce sont les conséquences de l'usage qui peuvent être réprimandées. »
 
Évolution sociétale inévitable ou fumeurs qui prennent leurs rêves pour la réalité ? Cinq jeunes consommateurs ont accepté d’en débattre pour nous.
 





 

Le cannabis légal créerait des emplois et apporterait de l'argent dans les caisses de l'État, plaident ces jeunes adultes. - (Photo archives NR, Jérôme Dutac)


 
" C'est comme l'apéro ça réunit les gens "
Autant lever le suspense tout de suite : la légalisation du cannabis, ils sont pour : « L'interdiction n'est vraiment plus d'actualité aujourd'hui, elle n'est plus adaptée à la société », affirment ces cinq jeunes loir-et-chériens. Agés de 22 à 24 ans, consommateurs occasionnels ou plus réguliers, ils sont tous dans la vie active, même si deux d'entre eux sont en ce moment en recherche d'emploi.
 
La légalisation du cannabis est un sujet qu'ils ont déjà évoqué entre eux. Leur point de vue sur cette consommation, c'est d'abord qu'elle est « une pratique sociale, c'est comme prendre l'apéro, ça réunit les gens ». L'intérêt d'une « modification des perceptions, apportant un nouveau regard » dans le cadre de pratiques artistiques telles que le dessin ou la musique est également évoqué.
Comme pour l'alcool, ils verraient la vente légale du cannabis « réservée aux majeurs, contrôlée pour la qualité, et encadrée par l'État, avec des taxes qui feraient rentrer de l'argent dans les caisses », un argent que ces jeunes aimeraient voir dédié à « l'amélioration de la prise en charge de la santé ». Parmi les avantages économiques de la légalisation du cannabis, nos témoins évoquent avec spontanéité « la création d'emplois dans l'agriculture, le commerce, et le tourisme aussi, comme aux Pays-Bas où c'est légal ».
 
L'idée que le cannabis mène à la consommation de drogues plus dures semble à ces jeunes tout à fait fausse. Par contre, ils imaginent que cela pourrait servir de produit de substitution pour décrocher de drogues plus dures. Pour eux, le cannabis n'est ni plus, ni moins dangereux que l'alcool, « et si on pouvait s'en procurer légalement, ça permettrait aussi de fumer sans mélanger à du tabac, et donc, d'arrêter la clope pour ceux qui le veulent », ajoutent-ils.
 
Cannabis et conduite
 
Mais le sujet qui les fait le plus réagir, c'est la conduite. « Si le cannabis était légalisé, il faudrait mettre au point des tests plus efficaces, qui mesurent le niveau réel d'emprise : huit heures après avoir fumé un pétard, elle n'existe plus, affirment-ils, mais les traces de cette consommation, elles, sont toujours là ». Une forme d'injustice par rapport à l'alcool selon eux, et qui constitue aujourd'hui leur crainte principale : l'un d'eux a d'ailleurs arrêté de consommer du cannabis, quelles que soient les circonstances, pour ne pas risquer de perdre son permis. Légalisation ou pas, le candidat qui agirait sur ce point précis retiendrait sans doute leur plus grande attention.
 
la question à quelques politiques du Loir-et-Cher (41)
Faut-il dépénaliser, légaliser ou ne rien changer en matière d'usage de cannabis ?
 
> Thomas Ménagé, chef de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan : « Je pense qu'à 33 jours de l'élection, il y a des questions plus importantes pour les Français (chômage, insécurité) ! Je suis hostile à la légalisation ou à la dépénalisation du cannabis pour la santé des Français. Je déplore que certains candidats le proposent de façon démagogique et inconsciente. Il s'agit d'un sujet trop grave pour être abordé la veille des élections par des candidats en mal de popularité. Je souhaite lutter contre les trafics qui gangrènent nos quartiers et les dealers qui terrorisent la population. Je propose des mesures concrètes comme la création de Groupements de démantèlement des réseaux associant les services de renseignements à la police, la gendarmerie, le fisc et les douanes. »
 
> Michel Chassier, secrétaire 41 FN, pour Marine Le Pen : « Toutes les études confirment le lien entre consommation de cannabis, accoutumance aux drogues dures et apparition de troubles psychotiques. L'augmentation régulière du taux de THC en fait désormais une drogue dure qui provoque des ravages, particulièrement chez les adolescents.
La dépénalisation serait une folie, une promesse démagogique et irresponsable. Les gouvernants qui se sont succédé depuis 30 ans n'ont pas pris la mesure du phénomène et n'ont pas su endiguer l'augmentation du nombre de consommateurs, laissant se développer une économie parallèle parfois considérée comme une soupape de sûreté pour éviter l'embrasement des quartiers dits sensibles.
Marine Le Pen préconise la tolérance zéro pour les marchands de mort. »
 
> Christine Jagueneau, référente 41 En Marche ! pour Emmanuel Macron : « Pour un meilleur fonctionnement police-justice, Emmanuel Macron propose de passer du délit de détention/ consommation de cannabis à une contravention ; évitant le tribunal correctionnel. Rappel : 170.000 interpellations par an pour usage de stupéfiants, 100.000 renvois devant les tribunaux, 20.000 condamnations à des amendes et moins de 2.000 à des peines de prison ferme.
Selon E. Macron, cette évolution serait " beaucoup plus économe en temps pour la police et la justice et bien plus dissuasive qu'une peine de prison dont tout le monde sait qu'elle ne sera finalement jamais exécutée ". Position défendue dans un rapport interministériel d'août 2016. »
 
> Frédéric Orain, 1er secrétaire fédéral du PS, pour Benoît Hamon : « Benoît Hamon est pour une légalisation du cannabis, une distribution gérée et contrôlée par l'État. La politique répressive est un échec. 17 millions de Français ont déjà consommé. Le laxisme serait de persévérer dans cette voie nuisible à tous : la police est dévalorisée, les habitants subissent les nuisances insupportables, les consommateurs s'exposent aux dealers et à la tentation de basculer vers les drogues dures. Les produits ne sont pas contrôlés, et sont parfois extrêmement dangereux. Il faut tuer ce trafic. Misons sur le plus important, l'éducation aux dangers. De nombreux États ont su évoluer. Cette légalisation n'entraîne pas de montée de la consommation. Voulons-nous enfin ouvrir les yeux sur cet enjeu majeur ? »
 
> Pierre Boisseau, comité de soutien de Jean-Luc Mélenchon : « Le programme de la France Insoumise prévoit une légalisation encadrée du cannabis dans un but précis. Le cannabis doit être appréhendé dans le cadre de la lutte contre les addictions. Le trafic actuel ne permet pas de mener les politiques d'information et de prévention nécessaires pour œuvrer dans le sens de la santé publique. Or les consommateurs sont extrêmement nombreux. Il faut cesser la politique de l'autruche et se donner les moyens de mettre en œuvre une politique de recherche, de prévention et de soins pour les personnes ayant une consommation pathologique. Nous souhaitons dépénaliser, permettre la vente et taxer le produit. »
 
> Maurice Leroy, président du comité de soutien, et Guillaume Peltier, chef de file LR, pour François Fillon : « Nous sommes clairement opposés à la dépénalisation du cannabis. Il est urgent de rappeler que c'est une drogue, dangereuse, notamment pour les jeunes. Le trafic de drogue procure des revenus considérables aux mafias et finance le terrorisme. Derrière la banalisation scandaleuse du " joint ", il y a des enjeux criminels très importants. Nous proposons des amendes systématiques pour l'usage de cannabis, l'expulsion des trafiquants des logements sociaux, le rétablissement d'une fermeté totale (peines plancher, expulsion des délinquants étrangers, 16.000 places de prison), la simplification des procédures et l'augmentation des moyens et des effectifs pour la sécurité et la justice. »
 
Claire Neilz et Catherine Simon
 
Sources: lanouvellerepublique.fr et lanouvellerepublique.fr
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Par mrpolo,
Les produits de beauté au cannabis gagnent du terrain, mettant au vert toute l'industrie cosmétique. Mais qu'a donc de particulier la fameuse huile de chanvre tant acclamée ?
 
 
 
Certains le fument, l'ingèrent et vont même jusqu'à l'introduire même dans des endroits intimes (oui oui, il paraît que c'est top)... mais peu savent qu'un autre mode de consommation du cannabis fait de nombreux adeptes à travers le monde.
 
Et non, on ne s'apprête pas à vous livrer une astuce confidentielle pour vous mettre bien, quoique la méthode ait déjà prouvé son caractère bienfaisant. Comme bien d'autres plantes, c'est en effet par voie cutanée que le cannabis livre nombre de ses bienfaits, utilisé en cosmétique pour ses propriétés réparatrices, apaisantes et hydratantes. There you go, encore des avantages qui viennent s'ajouter aux vertus médicinales bien connues de la plante, si ça c'est pas un signe !
 
Si les produits de beauté infusés au chanvre se chargent en THC et/ou CBD, leur utilisation est néanmoins tout à fait légale puisqu'aucune des deux molécules ne pénètre le système sanguin. Pas d'effet psychotrope, donc (oui, on sait, vous êtes déçues...), mais bel et bien d'innombrables bénéfices sur la peau et les cheveux.
 
Riche en vitamine et antioxydants, l'huile de graines de cannabis s'impose non seulement comme un remarquable ingrédient anti-âge, mais a également une action réparatrice sur les peaux atopiques (eczéma, psoriasis, etc.). Antibactérienne et anti-inflammatoire, elle soulage aussi les muscles endoloris, les douleurs articulaires et celles accompagnant les menstruations - on vous avait bien dit qu'elle était fabuleuse.
 





Les produits de beauté à base de cannabis signé Herb essntls, Fresh, The Body Shop et Apothecanna


 
Utilisé en médecine traditionnelle depuis des centaines d'années, le cannabis commence doucement à se faire une place dans l'univers de la beauté - où il a d'ailleurs beaucoup de choses à apporter. Il suffit d'ailleurs de voir le nombre de produits cosmétiques à base d'huile de graine de chanvre prospérer outre-Atlantique et ailleurs pour s'en rendre compte : de la crème pour le corps à la brume visage en passant par l'eau de parfum et le baume à lèvres, toute l'industrie s'est mise au vert, et on est à deux doigts de faire pareil
 
Par Manon Roche
 
Source: meltyfashion.fr
 

Dédicace à Mme Lapin
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Par mrpolo,
Notre journal poursuit sa série de dossiers sur les grands enjeux de la campagne et les préoccupations des Français. Aujourd'hui, la proposition de légalisation du cannabis assumées par certains candidats. Petit tour au Colorado (Etats-Unis) où l'usage est autorisé.
 
 
 

Denver (Etats-Unis), le 21 mai 2016. Le Colorado est l'un de Etats américains autorisant l'usage du cannabis.



(AFP/JASON CONNOLLY.)


 
 
 
Dans le Colorado, l'amendement 64 fait beaucoup parler de lui, car il a permis de légaliser l'usage récréatif du cannabis. « 54 % des habitants ont voté pour cet amendement, rappelle Henny Lasley, présidente de l'association anticannabis Smart Colorado. C'est une majorité, donc on doit l'accepter. »
 
Aux Etats-Unis, si la consommation de cannabis reste interdite au niveau fédéral, de nombreux Etats ont assoupli leur législation depuis le début des années 2000. Près de la moitié d'entre eux autorise l'usage du cannabis à titre médical, et huit à titre récréatif. Parmi eux, le Colorado (2012), suivi en novembre dernier par la Californie, le Nevada, le Maine et le Massachusetts. Mais pour certains, la loi n'est pas encore parfaite.
 
« On peut consommer du cannabis chez soi ou à l'hôtel, explique Jeremy Bamford, créateur du site Internet PotGuide, le TripAdvisor du cannabis. Mais dans les hôtels, il est interdit de fumer, même une cigarette, détaille-t-il. Donc les touristes consomment le cannabis dans la rue, ce qui est illégal. »
 

Malgré certaines réserves qui persistent encore aujourd'hui, « la plus grosse crainte des anticannabis ne s'est pas vérifiée, lance Jeremy Bamfort. Les adolescents ne consomment pas plus de cannabis ».
 
Selon une étude du gouvernement du Colorado, en 2015, soit un an après la légalisation, 21 % des jeunes ont consommé du cannabis dans les trente derniers jours, contre 25 % en 2009. Et les aspects positifs de la légalisation ont même tendance à l'emporter.
Le cannabis finance des bourses, aide les SDF...
« Comme on court-circuite le marché illégal, c'est aussi une aubaine financière incroyable », ajoute-t-il. Le commerce légal de cannabis a rapporté 5,4 Mds$ (4,8 Mds€) aux Etats-Unis. Au Colorado, l'Etat conserve cet argent pour financer des services publics, comme la rénovation des écoles. Et d'autres initiatives ont vu le jour. Dans le comté d'Adams, l'argent a permis de financer 50 bourses scolaires, ou encore à Aurora, la municipalité a décidé d'utiliser cet argent pour aider les sans-abri.
 
« On va dédier 4,5 M$ (4,2 M€) sur trois ans aux SDF, raconte Bob Roth, conseiller municipal d'Aurora. Les opposants à la légalisation du cannabis ont un discours plus modéré aujourd'hui. Ils réalisent que l'argent du cannabis peut permettre de faire de bonnes actions. »
 

QUESTION DU JOUR:




Etes-vous favorable à la légalisation du cannabis ?

 
De notre correspondante Chloé Cohen à New York
Source: Le Parisien.fr
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Par mrpolo,
En tout cas, dans le cadre d'une approche thérapeutique et pour bénéficier des effets d'apaisement de la douleur.
 
 
 
 
 
Mikhail Kogan de l'université George Washington a jeté un pavé dans la marre cette semaine à l'occasion d'une interview avec le journal canadien National Post au sujet de la prochaine légalisation du cannabis dans ce pays. En effet, ce médecin a révélé que la meilleure manière de consommer de la marijuana thérapeutique n'est pas de la fumer ou de la manger, mais plutôt de se la mettre dans le derrière sous forme de suppositoire.
 
 
"La voie rectale est préférable, du fait du volume d'absorption. On peut en prendre une quantité bien plus importante et l'absorption se fait beaucoup mieux."
 

Il explique également que fumer du cannabis est aussi nocif pour nos poumons que la nicotine. Il concède toutefois que "tout le monde n'est pas emballé par ce mode d'administration". On comprend pourquoi...
 
En même temps, si on oublie l'aspect désagréable de se mettre un suppo dans le derrière, les bénéfices de ce mode d'administration pour les personnes malades sont indéniables.
D'après Pamela Hadfield, cofondatrice de HelloMD, un service de médecins à la demande proposant des ordonnances de cannabis aux États-Unis, les suppositoires sont tout simplement l'un des meilleurs choix en termes d'administration pour les patients aujourd'hui.
 
 
"L'effet de l'inhalation est estimé à 10 et 25 % d'efficacité. L'ingestion sous la forme comestible a une efficacité supposée de 20 % [...]. L'efficacité des suppositoires est quant à elle estimée à 70 %, et leur effet est prévisible à chaque utilisation."
 

Sans oublier que l'effet des suppositoires ne prend que 10 à 15 minutes à arriver et peut durer entre 4 et 8 heures, et l'utilisateur n'est pas "défoncé".
 
S'ils n'ont pas encore débarqué sur le marché américain dans son ensemble, des suppositoires vaginaux au cannabis existent en Californie et au Colorado pour les femmes qui souffrent de crampes liées à leurs menstruations.
 
Il s'agit de suppositoires spéciaux, pensés, conçus et fabriqués dans un but thérapeutique, principalement d'atténuation de la douleur. Dans tous les cas, l'avis d'un médecin est nécessaire avant d'employer un médicament, même s'il est au cannabis...
 
 
 
Source: konbini.com
 
Une technique que nous avions approfondie sur Cannaweed dès 2008
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Par mrpolo,
De nombreuses études ont montré que la consomma­tion élevée de cannabis peut entraîner des pertes de mémoire à court et à long terme. Des travaux récents permettent de penser que cet effet serait dû à une perturbation des mitochon­dries présentes au niveau de l’hippocampe du cerveau.
 
 
 
Les effets psychoactifs du cannabis sont dus au delta-9-tetrahydrocannabinol (THC), le principal cannabinoïde présent dans cette plante. Cette molécule possède une structure similaire aux cannabinoïdes produits naturellement dans le corps (l’anandamide, par exemple) et peut donc interagir avec leurs récepteurs qui sont présents dans plusieurs régions du cerveau. Puisque ces cannabinoïdes naturels sont des neurotransmetteurs impliqués dans plusieurs processus mentaux (émotions, perception sensorielle, mémoire), le THC peut altérer artificiellement ces processus et modifier le fonctionnement normal du cerveau.
 
Certains de ces effets sont considérés comme positifs (amélioration de l’humeur, ­relaxation, augmentation de ­l’appétit), tandis que ­d’autres sont négatifs (difficultés de concentration, mauvaise ­coordination et perte de ­motivation, entre autres).
 
Pertes de mémoire
 
Les problèmes de mémoire sont un autre effet secondaire indésirable fréquemment observé chez les consommateurs réguliers de cannabis, car le THC agit ­directement au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau ­indispensable à la ­mémoire.
 
Selon des travaux ­réalisés par une équipe de ­scientifiques ­français, cet ­impact négatif du THC serait dû à son interaction avec un récepteur localisé dans les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules1. Ils ont découvert que cette interaction déclenchait une cascade d’événements qui vont ultimement réduire l’activité de la chaîne respiratoire ­localisée dans la mitochondrie et du même coup l’énergie produite dans la cellule. Cette perte d’énergie abaisse les performances des neurones, ce qui ­expliquerait le mauvais fonctionnement de la mémoire associé à la consommation de cannabis.
 
C’est la première fois que l’on montre clairement que les mitochondries jouent un rôle ­important dans des fonctions ­cognitives avancées comme ­l’apprentissage et la mémoire.
Ce qui n’est d’ailleurs pas si étonnant quand on y pense: même si le cerveau ne représente que 2 % du poids corporel, il consomme à lui seul jusqu’à 25 % de l’énergie dépensée par le corps.
 
Puisque les mitochondries sont responsables de cette production d’énergie (sous forme d’ATP), il va de soi que ces «centrales énergétiques» jouent un rôle extrêmement ­important dans le fonctionnement du cerveau. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les ­personnes atteintes de ­maladies causées par un dysfonctionnement des mitochondries présentent de graves atteintes neurologiques.
 
Abus dangereux
 
Au cours des dernières années, notre société est devenue de plus en plus tolérante face au ­cannabis. L’usage récréatif de la drogue est décriminalisé depuis plusieurs décennies et on parle même de plus en plus d’en ­légaliser la vente.
 
Ce changement d’attitude est normal, car le cannabis est sur le marché depuis plus de 50 ans et on sait maintenant que sa consommation occasionnelle ne provoque pas d’effets négatifs majeurs sur la santé. Mais comme l’illustrent bien les résultats de l’étude publiée dans ­Nature, l’abus de cannabis entraîne des déséquilibres majeurs dans le fonctionnement des neurones et peut donc causer plusieurs troubles mentaux, notamment au niveau du processus de mémoire.
 
Comme pour l’alcool, la frontière entre les effets positifs et négatifs du cannabis est très mince et il faut faire preuve de modération. Ce n’est pas parce qu’une ­substance est légale qu’elle est sans danger.
 

Richard Béliveau
 

Source: journaldemontreal.com
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Par mrpolo,
WeedTech : que peut la technologie pour lever les tabous et changer les pratiques ? Voici la question qui fascine du côté de la Silicon Valley comme sur les rives de la capitale catalane. Amsterdam, Palo Alto, Barcelone : trois coins de monde où les vapeurs cannabiques sont acceptées et où le web fluidifie les trafic. Reportage.
 
 
 
L’avion se pose sur le tarmac bien trop tôt pour un samedi, mais déjà, malgré l’heure matinale, le soleil catalan règne dans un ciel bien dégagé — forcément azur. Nous sommes le samedi 27 février, soit une journée avant le début officiel des premières conférences du Mobile World Congress, et comme de nombreux anonymes qui grouilleront pendant une semaine autour du palais de congrès de Barcelone, nous rejoignons la ville par les airs dès les premières heures du week-end pour préparer le marathon qui vient.
 

Que peut-on écrire sur le MWC que nous n’avons jamais écrit ?


 
Avant de quitter Paris, nous nous interrogions : que peut-on écrire sur le MWC que nous n’avons jamais écrit ? Disposerons-nous de suffisamment de temps pour saisir, à pleines mains, quelque chose dans l’air de la capitale catalane ? Une chose qui ne serait ni un smartphone, ni une interview, mais au moins une idée, un angle, une histoire : un imprévu en somme. D’un côté, il y a déjà les collègues qui préparent leurs papiers, de l’autre les vidéastes qui veulent immortaliser des plans insolites de la reine catalane, ses ruelles et ses gaudismes. Entre eux, la rédaction de Numerama, hagarde.
 
 
 

De l’imprévu et des odeurs
 
Nous décidons en fin de compte de partir à la rencontre de l’imprévu, le mieux que nous puissions faire en territoire inconnu. La ville semble alors toute entière plongée dans un Carnaval tel que nous n’en connaissons pas sur les rives de la Seine.
 
Méditerranéenne, solaire et burlesque, la célébration se diffuse comme des embruns dans la capitale qui est soudainement assaillies de costumes éclectiques, de confettis qui pleuvent sur les enfants et de trompettes qui sonnent. Les festivités nous conduisent, la tête dans les nuages davantage que sur notre smartphone, sur les pavés du Barri Gòtic.
 
Devant nous se dresse alors un Barcelone intemporel, sans âge, dont les ruelles s’étalent comme autant de galeries d’une fourmilière médiévale. Jusqu’à ce que soudainement, les sens en éveil, des effluves capiteuses viennent interrompre notre rêverie urbaine.
 





CC Alejandra Palès


 
Celui qui a déjà senti l’empreinte acerbe qu’offre à l’odorat le cannabis séché ne peut que difficilement oublier cette odeur qui mêle autant de notes que l’on croirait sorties d’une assiette du Midi que de notes baroques et écœurantes. Et lorsqu’il l’a perçoit, à la manière d’un tube dont on connaît tous les accords, il doute rarement sur l’identité de la plante à l’origine de cet étonnant effluve.
 
Ni une, ni deux, il se retourne et s’il est Français, regarde, soupçonneux, les personnes qui pourraient être à l’origine d’un tel délit. Mais le Français, une fois perdu en territoire catalan, se surprend encore plus lorsqu’il découvre que l’odeur ne vient pas d’un fumeur peu discret, mais d’une boutique dont le rideau de fer est baissé de moitié : il est intrigué. Ne serait-ce pas un de ces fameux Cannabis Social Club dont parlent les touristes qui lisent Vice pendant leurs pauses déjeuner ?
 





Un des clubs cannabiques catalan, CC
StreetPress

 
Ne sachant rien de ces clubs, nous passons notre chemin. Sans perdre de vue l’envie d’en savoir davantage. Piqué par la curiosité, nous nous lançons à la quête de ces lieux de rencontres, à la frontière de la légalité, où de parfaits inconnus cultivent — en groupe apprend-on — leurs propres plans de cannabis à l’ombre de toutes pénalisations, dans le confort de petites boutiques que l’on abrite des regards extérieurs.
 
Des Cannabis Social Club qui flirtent avec le légal
 
Ils seraient aujourd’hui au nombre de 200 à Barcelone, alors qu’il y a encore quelques années, on pouvait en compter plus de 300 dans la capitale catalane mais les autorités et notamment l’accession au pouvoir de Podemos à la mairie barcelonaise semble accélérer une régulation plus franche et tournée vers la culture pour des clubs qui par le passé s’étaient transformés en véritable machine à défoncer du touriste de passage.
 

de parfaits inconnus cultivent leurs propres plans de cannabis à l’ombre de toutes pénalisations


 
Après un âge de bronze qui s’est transformé en nouvelle ruée vers l’or, les clubs se multipliaient comme se propage une mode tenace et rentable. À leur tête, souvent les dealers d’autrefois qui trouvaient pignon sur rue.
 
 
 
Mais face à la population soudée du Barri, qui n’hésite pas à brandir à ses fenêtres des draps blancs sur lesquels on écrit son indignation de voir des touristes allemands sortir à toutes heures de clubs enfumés, les autorités ont dû clarifier leur jeu et mettre en avant des clubs plus restreints, interdits aux non-résidents et surtout n’ayant pas le droit de faire de la publicité.
 





Le Barri Gotic dans toute sa splendeur architecturale, CC Amaianos


Ce sont les zones d’ombre de la loi espagnole qui ont permis l’émergence de ces clubs à la nature juridique fumeuse. Ni commerce, ni boutique, ces clubs doivent être imaginés comme des coopératives de cultivateurs de cannabis qui s’associent pour collectiviser leur moyens de production, tout cela sur fond d’utopie post-Movida et néo-marxiste.
 
Lorsque vous vous y rendez, ne pensez surtout pas que vous allez acheter de l’herbe séchée : vous allez contribuer au jardin communautaire. Le résultat peut sembler identique, mais juridiquement, c’est très différent. Tout cela pourrait attendrir, mais la réalité prend rapidement le dessus et les abus sont courants dans ces clubs parfois tenus par des amoureux de la feuille, soit plus prosaïquement, par des narcos à la pointe.
 

ne pensez surtout pas que vous allez acheter de l’herbe séchée : vous allez contribuer au jardin communautaire


 
Et en effet, lorsque nous demanderons au comptoir d’un club, plus tard dans l’après-midi, deux grammes d’une Lemon Haze odorante, nous paierons mais nous n’achèterons pas — du moins selon la police.
 
 
 
Mais avant d’en arriver à la conclusion de nos découvertes, il nous fallait déjà, maintenant que l’odeur s’était évaporée, que la ruelle avait disparu dans les entrelacs du Barri, trouver notre club. Celui qui voudrait bien nous accepter malgré nos têtes pâles de Parisiens fraîchement débarqués et répondre à nos questionnements de citoyens vivant au pays de la BAC et du shit à la sauvette.
 
L’importance de la carte au trésor
 
Malin comme l’est l’urbain de ce siècle, nous nous tournons alors vers nos smartphones qui nous ouvrent avec étonnement les portes de tous les clubs de la ville, de toutes les herbes, de toutes les graines et de tous les joints.
 

 
Mais un tour de la ville californienne d’Irvine s’impose. Dans le comté d’Orange est installée une startup qui depuis 2008 roule sur l’or vert de la weedtech. Fondée par un convaincu des bénéfices de la marijuana thérapeutique, WeedMaps est selon FastCo une des plus importantes sociétés du business émergent de la drogue uberisée.
 
Le média économique américain consacrait à cette petite boîte (de Pandore) un étonnant portrait en 2010. La journaliste, déroutée, tentait de comprendre comment une simple carte pouvait enregistrer un chiffre d’affaire de 400 000 $ par mois en ne faisant rien de plus que Yelp, les restaurants en moins, les taffs en plus.
 

WeedMaps est une des plus importantes sociétés du business émergent de la drogue uberisée


 
La recette du succès apparaîtra sur le tard à Justin Hartfield, le fondateur de WeedMaps. Entrepreneur malchanceux qui commençait à douter de percer un jour avec une startup, Justin finit par se poser la question qui fait tilt : maintenant que la beuh est légale en Californie, comment puis-je trouver un endroit pour en acheter facilement sans devoir poireauter des heures, demander honteusement à un passant ou pire encore, tenter une infructueuse recherche sur Google Maps ? Avec une page collaborative, crowd-sourcée, réussie, exhaustive et discrète, évidemment.
 
 
 

 
Ainsi est donc née WeedMaps, qui ne sort que tardivement du territoire américain. Mais avec des revenus qui deviennent rapidement prodigieux, les investisseurs — qui sont de plus en plus nombreux à investir dans la weedtech — poussent la petite entreprise à se lancer à la conquête du vieux continent.
 
Sur l’Europe flotte toujours un nuage onctueux de cannabis, de Berlin, en passant par Amsterdam, Madrid et Paris, les consommateurs sont parmi les plus fidèles et les plus nombreux de la planète malgré une situation juridique souvent obscure voir complètement punitive, à l’instar de celle pratiquée dans l’hexagone. La startup choisit donc stratégiquement de se nicher dans les territoires les plus progressistes et Barcelone figure parmi les premières cibles des Américains.
 
Aujourd’hui, le site et l’application WeedMaps accueilleraient plus de 700 000 utilisateurs, une chaîne YouTube comptant plus de 160 000 fidèles et pas moins de 2 millions de visiteurs mensuels — le chiffre d’affaires du Yelp herbeux joue avec les millions, 18 pour être exact. La formule est plutôt simple : des interfaces épurées, claires et pratiques, dans lesquelles on trouve une cartographie riche et complète des villes cannabiques.
 
Aux États-Unis, la startup organise même la livraison à domicile et a déjà réalisé un partenariat avec Uber pour éviter à ses clients de prendre leur voiture, défoncés, pour revenir du dispensaire. Tous ces services viennent compléter les revenus publicitaires de la firme, qui compte également sur les vendeurs et les clubs pour investir dans des formats natifs pour être toujours mieux placés dans l’application. Notez que de fait, sur WeedMaps, les clubs barcelonais font de la pub alors que cela leur est interdit dans les rues de la ville.
 

 
Le modèle économique du Yelp de la weed n’est donc plus à éprouver, il fonctionne. Et l’application en tant que telle est également une agréable surprise. Mais il faut que l’on quitte la Californie pour se plonger à nouveau dans les ruelles du vieux Barcelone : il nous aura fallu moins d’une dizaine de minutes pour trouver un club près de nous dans le Barri.
 
Les petites portes
 
Comme on chercherait un restaurant, on trouve sur Weedmaps des épingles sur une carte, que l’on peut toucher et agrandir, afin de découvrir les prix, les menus et les différents plants cultivés. L’application compte également une communauté de fidèles et de férus qui viennent noter et commenter chacun des établissements. Alors que nous trouvons notre futur club sur la carte, nous pouvons consulter les feuilles que l’on s’apprête à retrouver derrière un rideau de fer qui orne une boutique plutôt exiguë.
 

 
Arrivé devant celle-ci, nous comprenons que personne ne viendra nous inviter à passer la minuscule porte close qui se dresse devant nous. Alors on sonne et un homme sans âge, manifestement pas espagnol vu sa rapidité à nous dire qu’il faut lui parler anglais et pas catalan, nous explique, pressé, les conditions qu’il faut remplir pour intégrer le club de cultivateurs et pouvoir repartir avec notre drogue.
 

il nous aura fallu moins d’une dizaine de minutes pour trouver un club près de nous


 
Alors que nous n’habitons pas la ville, que nous ne reviendrons peut-être jamais dans cette drôle de grotte aux odeurs chanvrées, l’homme nous propose, sans hésiter, de nous parrainer. C’est, selon ce que nous comprenons des lois locales, illégal, mais nous savions que les établissements n’étaient pas aussi régulés que ce que la mairie le laisse penser. Nous prenons donc une carte de membre, obligatoire, pour une vingtaine d’euros, puis, nous pouvons passer dans l’arrière boutique où nous attend le comptoir de ces herboristes amateurs.
 
 
 

 
Posé au fond de la pièce étroite et assombrie par le rideau de fer, un portrait de Bob Marley trône. Au-dessous, un tract pro-légalisation surplombe un buffet de fortune sur lequel sont disposés différents pots de verre. Chacun est rempli d’une bouture différente, aux feuilles sensiblement plus émeraude ou plus fauve en fonction des espèces. Enfin à l’extrémité du comptoir, on trouve même des produits alimentaires, dont une étonnante pâte à tartiner aux allures de Nutella, avec laquelle on nous promet que chaque tartine est un voyage.
 
En fin de compte, le succès des nouvelles technologies dans la drogue ne nous surprend pas tant que ça. Internet, lieu de l’anonymat et de la discrétion, n’est-il pas une route de la soie pour toutes les drogues ?
 

Corentin Durand
 
Source: numerama.com
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Par mrpolo,
Après la nicotine, c’est le cannabidiol (CBD) que les fonctionnaires Suisses autorisent à vendre sous la forme fumée mais pas sous celle à vapoter. Helvetic Vape dénonce cette décision “contraire à la réduction des risques et à la santé publique“.
 

“Succédané de tabac”
 

Sorti de la liste des stupéfiants depuis 2011, le cannabis à moins de 1% de THC – et donc sans effet psychotrope – est en vogue ces derniers temps en Suisse. Tout particulièrement celui riche en CBD, un cannabinoïde à qui les usagers et des chercheurs prêtent des vertus apaisantes et curatives. « D’un point de vue thérapeutique, il pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques, anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques » signale l’administration fédérale dans sa notice du 27 février (pdf) sur le sujet.
 
Les autorités sanitaires confirment autoriser la vente sous des formes destinées à être ingérées ou fumées. Assimilée à un «succédané de tabac», cette dernière forme serait assujettie aux taxes sur le tabac. Les pots d’herbe se vendent en kiosques, tandis que l’on trouve des liquides contenant du CBD, dont des produits suisses, dans des échoppes associatives, certains magasins de vape et des headshops. Mais les Suisses pourront t-ils encore choisir de le vapoter plutôt que de le fumer à l’avenir ?
 
Cela s’annonce difficile. Car dans le même document, l’administration décrète la prohibition des liquides à vapoter avec CBD. «L’adjonction de CBD dans des liquides pour cigarettes électroniques à des doses produisant un effet pharmacologique est interdite», stipule l’administration fédérale. En réaction, l’association Helvetic Vape déplore cette « stratégie de prohibition des produits permettant de consommer des substances à moindre risques et exemptés de la taxe sur le tabac par le parlement en 2012 ».
 
Pour la santé, éviter la combustion
 



 

Concernant les risques, le Global Drug Survey (GDS) estime que «fumer le cannabis est la pire manière de le consommer». Monoxyde de carbone et goudrons, les principaux toxiques de toute fumée, se dégagent aussi du cannabis brûlé.
 
Le problème touche tout particulièrement les Suisses, qui détiennent un record malsain avec plus de 90% d’usagers le consommant sous forme de joint avec tabac, selon l’enquête internationale du GDS en 2016. Primordial pour minimiser les méfaits selon le GDS, les modes de vaporisation ne sont utilisés que par 0,6% des usagers suisses de cannabis, alors que leurs homologues canadiens sont 14% à le faire.
 
Il existe plusieurs moyens permettant d’éviter la combustion et l’ajout de tabac pour répondre à différents besoins : l’ingestion, à l’effet différé, les vaporisateurs d’herbe sèche et/ou de concentrés et, plus récemment, le vapotage.
 
Le «cannavaping» se distingue par sa souplesse d’utilisation et la précision des dosages, pouvant être dilués, tout en étant efficace, selon une étude Suisse parue dans Nature en mai 2016 [1]. L’équipe du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), menée par le Dr Varlet, a aussi mesuré des émissions très faibles d’aldéhydes et de composés organiques volatiles (COV). Sans aucun doute possible, bien moindres que celles émanant d’un joint.
Pour les taxes, étouffer le vapotage
 



 

Pourtant pour les fonctionnaires de Berne, les liquides de vapotage seraient des «produits usuels entrant en contact avec les muqueuses» auxquels l’ajout de substances ayant effet pharmacologique telles que la caféine, la nicotine ou le CBD doit être proscrit.
 
L’explication ne convint pas les représentants des vapoteurs. «Cette qualification purement administrative des liquides de vapotage, confondant contenu et contenant, relève plus du prétexte que de la réalité d’usage et des préoccupations de santé publique», dénonce le communiqué d’Helvetic Vape.
 
Et de souligner l’absurdité de l’administration en citant des exemples de produits en contact avec les muqueuses et contenant des substances ayant effet pharmacologique, telles que la caféine de sodas, la nicotine des cigarettes ou les diffuseurs d’huiles essentielles.
 
Pour l’association de défense des vapoteurs, les services d’Alain Berset ont raté l’occasion de rendre cohérente leur politique à travers l’Ordonnance sur les denrées alimentaires et produits usuels (ODAIOUs). «L’administration fédérale aurait pu, aurait dû, se faciliter la vie en adaptant l’ODAlOUs au moment de sa récente refonte pour permettre la commercialisation de produits de réduction des risques et des dommages et ainsi agir dans le sens de la santé publique, de sa propre stratégie nationale Addiction et de la volonté du Parlement», pointe Helvetic Vape qui avait fait part aux autorités de propositions lors de la révision de l’ordonnance.
 
Pour contester devant les tribunaux, refuser de suivre les recommandations
 



 

A défaut d’avoir été entendue, l’association appelle la Commission fédérale pour les questions liées aux addictions (CFLA) à orienter la bureaucratie bernoise vers «une légalisation rapide de la vente des produits de réduction des risques et des dommages». Rompue à la lutte contre la prohibition des liquides nicotinés, Helvetic Vape recommande aux professionnels concernés de refuser de suivre les recommandations afin de «forcer l’administration à rendre une décision administrative contestable devant le Tribunal Administratif Fédéral (TAF)».
 
Pour les usagers, à l’instar des liquides nicotinés, la possibilité d’importer des liquides au CBD reste ouverte. Mais «au prix d’une complication inutile et d’un renchérissement inique de l’accès aux produits non taxés et les moins risqués», regrette Helvetic Vape.
 
Philippe Poirson
 
Source: vapingpost.com
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Par mrpolo,
Malgré la tendance croissante à la consommation de cannabis aux États-Unis, les médecins mettent en garde les femmes enceintes contre la substance, car elle pourrait affecter le cerveau du fœtus.
 


Le cannabis pendant la grossesse est dangereux pour le foetus RelaxNews / Yuri_Arcurs/Istock.com


 

Selon les données des Centers for Disease Control and Prevention, plus d'une naissance sur cinq aux États-Unis a lieu dans un État ayant légalisé le cannabis médical pour les adultes et dépénalisé, ou légalisé, l'usage récréatif.
 
Leena Nathan, gynécologue obstétricienne à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), affirme que pour les femmes enceintes, qui utilisent parfois la drogue pour soulager les douleurs typiques de la grossesse, le cannabis pourrait avoir des effets néfastes sur leur futur bébé.
Selon un rapport fédéral publié dans le "Journal of the American Medical Association", 4% des femmes enceintes prises en compte en 2014 déclaraient consommer du cannabis pendant leur grossesse, le chiffre réel étant potentiellement plus élevé.
 
Leena Nathan explique que même si le cannabis permet pour certaines femmes de soulager la douleur et les nausées matinales, surtout au cours du premier trimestre de la grossesse, et qu'il aide à se détendre et à réduire stress et anxiété, la recherche suggère que ses effets sont préjudiciables au fœtus.
 
Gingembre, physiothérapie et acupuncture
 
Pendant la grossesse, le tétrahydrocannabinol (THC), le composant actif du cannabis, peut traverser le placenta et affecter le fœtus, notamment son poids à la naissance et le fonctionnement de son cerveau, réduisant le QI du bébé et sa capacité à l'attention.
Elle conseille également de ne pas manger de produits préparés avec du cannabis, car l'exposition au THC peut alors être plus grande.
 
Pour elle, il convient de traiter les désagréments liés à la grossesse avec des médicaments comme la doxylamine, ou des traitements non médicamenteux tels que la vitamine B6, le gingembre, la physiothérapie ou l'acupuncture.
Pour alléger l'anxiété, elle suggère de commencer par de l'exercice physique, en demandant conseil à son médecin pour choisir l'activité adaptée.
 
Elle souligne également la nécessité de conduire des études supplémentaires pour déterminer les effets du cannabis sur la santé du fœtus, en étudiant notamment la fréquence et la quantité des prises pendant la grossesse. De même, ces futurs travaux devraient permettre de déterminer si la drogue empêche l'allaitement.
En se basant cependant sur l'état actuel de la recherche, Leena Nathan conclut que les femmes enceintes ne devraient pas consommer de cannabis ou d'autres drogues récréatives.
 
Source: ladepeche.fr
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Par mrpolo,
Alors que le gouvernement Trudeau s'apprête à déposer un projet de loi visant à légaliser la consommation et la possession de cannabis à des fins récréatives, plusieurs experts du milieu de la santé tentent de déterminer les véritables risques qu'encourent les consommateurs de cette drogue.
 


Photo Reuters


 

Plusieurs États américains, ainsi que différents pays, reculent sur leur position – auparavant stricte – en ce qui concerne la consommation récréative de marijuana.
 
Ce vent de changement ne rassure pas tout à fait les scientifiques. Des chercheurs du Collège universitaire de Londres et de King's College, au Royaume-Uni, croient qu'il est maintenant impératif que les autorités médicales réfléchissent à des façons de rendre la consommation de cannabis plus sécuritaire.
En résumé, voici les deux principaux conseils qu'ils tiennent à prodiguer aux utilisateurs:

Ne pas mélanger votre cannabis avec du tabac; Utiliser des vaporisateurs plutôt que des techniques «traditionnelles» pour le fumer.

Le chercheur Amir Englund considère quant à lui que les personnes responsables de la santé doivent s'attaquer à la composition chimique de cette drogue.
En effet, selon The Guardian, le nombre de consommateurs de cannabis sur la planète a doublé au cours des quatre dernières décennies. De plus, en Europe, le nombre d'utilisateurs admis dans des centres spécialisés en raison de leur consommation de cannabis a plus que doublé depuis huit ans.
 
Constat semblable au Canada
 
Un rapport publié en 2016 par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies indique que le nombre d'hospitalisations dues au cannabis a augmenté de 14 à 31 par 100 000 habitants entre 1996 et 2005.
 
Cette augmentation des problèmes de santé liés au «pot» serait liée à sa teneur en THC (tétrahydrocannabinol), la substance qui entraîne une sensation d'euphorie et de bien-être lors de la consommation de cannabis. Or, une teneur plus élevée en THC a été associée à de plus grands risques de psychose.
 
Englund croit avoir trouvé une façon de réduire les dangers du THC. Le cannabidiol (CBD), une autre substance active dans la marijuana, combattrait les effets négatifs du THC, comme les pertes de mémoire et la paranoïa.
 
«Nous sommes très sûrs que des niveaux élevés de THC sont néfastes, mais il semblerait que le CBD protège, dans une certaine mesure, contre les effets du THC», explique le scientifique.
Il compte lancer en 2017 une recherche à plus grande échelle sur le CBD pour en savoir plus sur cette composante chimique de la marijuana.
 
Par Marc-Antoine Turcotte
 
Source: journaldequebec.com
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Par mrpolo,
Comme chaque semaine, dans la Minute Anti-PV, Pascale Gétin, notre spécialiste du droit routier, répond à vos questions.
 
 
 
Aujourd’hui, il est question de contrôle routier et de stupéfiants. Kevin se demande si lors d'un contrôle routier, les forces de l'ordre peuvent déceler le joint qu'il a fumé la veille. Réponse : oui !
 




 
Source: news.autoplus.fr
 
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Par mrpolo,
Cela pousse comme de la mauvaise herbe. L'industrie légale de la marijuana thérapeutique ou ludique se décline en tellement d'entreprises que des fonds négociés en Bourse (FNB) entrent maintenant en jeu.
 
 
 




 

« Depuis que le Colorado et Washington ont légalisé en premier le pot à des fins récréatives en 2012, le nombre d'entreprises connexes a augmenté et avec cela, l'intérêt côté investissement pour cette industrie », dit Daniel Strauss, spécialiste des FNB à la Banque Nationale.



Photo David Zalubowski, Archives Associated Press


 
 
 
« Depuis que le Colorado et Washington ont légalisé en premier le pot à des fins récréatives en 2012, le nombre d'entreprises connexes a augmenté et avec cela, l'intérêt côté investissement pour cette industrie », commente Daniel Strauss, spécialiste des FNB à la Banque Nationale. Il dénombre « au moins une douzaine » de fonds privés axés sur le cannabis aux États-Unis et un au Canada, et bientôt chacun de ces marchés aura un FNB des plus verts à offrir aux investisseurs.
 
Flairant la bonne affaire, le manufacturier Horizon, qui détient plus d'un vingtième du marché canadien des FNB avec ses produits pointus, a déposé un prospectus préliminaire en vue de la mise en marché du fonds Marijuana médicale sciences de la vie et de son inscription prochaine à la cote de la Bourse de Toronto sous le symbole HMMJ. Le montant de l'émission n'est pas connu à cette étape-ci du processus, mais la barre est à 75 millions.
 
Le fonds spécialisé calque l'indice Solactive centré sur les actions et certificats d'entreprises canadiennes et américaines ayant des activités importantes dans l'industrie de la Marie-Jeanne. Il n'y a pas de couverture pour le risque de change, chaque placement est plafonné à 10 % du portefeuille et les frais de gestion sont établis à 0,75 %.
 
La recette
 
On retrouve pour l'instant dans l'indice 13 entreprises canadiennes et cinq américaines. Daniel Strauss anticipe déjà une faible liquidité et une grande volatilité pour l'indice du pot et le fonds qui lui est associé, puisque plusieurs de ces entreprises sont encore petites ou à un stade précoce de développement.
 
Les quatre principaux producteurs et commerçants de marijuana sur le marché boursier canadien sont Canopy Growth, dont le symbole boursier WEED annonce bien la marchandise à la Bourse TSX, Aurora Cannabis, un producteur de Vancouver, ainsi que Aphria, de Toronto, et OrganiGram Holdings, de Moncton, de jeunes pousses inscrites à la Bourse de croissance.
 
La valeur de l'action de Canopy a plus que triplé dans les six derniers mois. L'entreprise qui cultive notamment des plants dans une ancienne usine de chocolat Hershey - non loin du poste de police de Smith Falls - pèse maintenant près de 2 milliards de dollars à la cote. C'est davantage que tout le Groupe Jean Coutu.
 





 

Infographie La Presse


 
Cela, avec des revenus annuels de seulement 30 millions et sans le moindre cent de bénéfice au compteur.
Le marché de la marijuana est estimé à plus de 10 milliards au Canada, qui planche toujours sur sa réglementation.
 
Au pays de Trump
 
L'initiative d'Horizons survient en même temps que le lancement du fonds Emerging AgroSphere par le groupe ETF Managers Group, aux États-Unis. Ce dernier FNB se veut plus global et inclusif. Il réplique l'indice international de BE Asset Management avec ses 69 titres, de partout dans le monde. On y retrouve notamment les quatre producteurs canadiens précités, mais dans une bien moins grande proportion. Le Groupe ETF Managers a aussi un fonds axé sur les whiskies, pour un mélange explosif.
 
Aux États-Unis, le tiers de la population américaine habite dans un État où il est déjà légal pour toute personne âgée de 21 ans ou plus de fumer un joint. Le porte-parole officiel de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a toutefois jeté un froid sur le marché jeudi dernier en déclarant qu'on « allait voir un renforcement de la loi » concernant la consommation de drogue à des fins non médicales. Les producteurs ont pris une dégelée en Bourse, jusqu'à Canopy qui a chuté de 4,6 % vendredi avant de reprendre 5,8 % lundi.
 
La recommandation
 
Will Ashworth, chroniqueur du site de vulgarisation financière Motley Fools Canada, évoque trois raisons d'y penser à deux fois avant d'investir dans un FNB axé sur la marijuana. Selon lui, le Canada ne légalisera pas le pot récréatif avant 2018 ou 2019 et Washington ne le fera peut-être jamais. Deuxièmement, le FNB américain accorde trop peu d'importance au producteur canadien Canopy, le plus gros au monde, ce qui pourrait être une grande déception pour les investisseurs canadiens ; le fonds d'Horizons est nettement plus engagé.
 
Enfin, les investisseurs sont davantage enclins à investir dans les gros fonds plutôt que les petits. « Il y a une grosse différence entre acheteurs et botteurs de pneus », note le « fou du roi ».
 


Paul Durivage
La Presse
 
Source: lapresse.ca
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Par mrpolo,
Café-débat organisé par le service Culture dans le cadre de la programmation des Rencards du Savoir et de la Semaine du Cerveau.
 
 
 



Cannabis & hypnose : nouvelles alternatives à la douleur


Campus Bordeaux Pessac



14 mars 2017 18:00 - 21:00



Cinéma Jean Eustache, 7 rue des poilus
Pessac, 33600 France

 

Les voies de la douleur ne sont pas impénétrables. Qu’elle soit chronique chez le patient ou induite par les soins, les circuits de la douleur sont aujourd’hui bien compris par la médecine. Il existe aujourd’hui de nouveaux moyens de les parasiter : l’hypnose et les cannabinoïdes en font partie.
Au CHU de Bordeaux en 2016, plus de 200 soignants sont formés à l’hypnose médicale. Celle-ci peut être proposée en parallèle des traitements plus traditionnels et permet d’améliorer les conditions dans lesquelles les patients vivent leur maladie ou leur traitement, voire de limiter l’apport médicamenteux tels que les antidouleurs, les anxiolytiques et les anesthésiques. De l’infirmière au médecin, l’hypnose est utilisée dans un grand nombre de domaines médicaux : anesthésie, gérontologie, pédiatrie, dentaire et bien d’autres encore.
 
Les dérivés du cannabis, quant à eux, ont montré leur efficacité dans le traitement des douleurs liées à la sclérose en plaques ou à la chimiothérapie. Même si ces derniers ne sont pas encore commercialisés en France, ils font l’objet de recherches importantes dans le milieu de la santé. Alors, couper le circuit de la douleur : comment ça marche ?
 
Avec :
– François Sztark, Professeur à l’Université de Bordeaux, Faculté de médecine et Chef du Pôle d’Anesthésie Réanimation, CHU de Bordeaux
 
– Marie Floccia, médecin gériatre et algologue, fondatrice du groupe Hyp-Hop, Pôle de Gériatrie, CHU de Bordeaux
 
– Fabienne Le Monnier, médecin hypnothérapeute en milieu carcéral
 
– Amélie Daveluy, pharmacienne au centre d’addictovigilance, CHU de Bordeaux
Animé par Yoann Frontout, journaliste et médiateur scientifique
 
Source: unidivers.fr
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Par mrpolo,
« C'est parce que je pense qu'il est dangereux de se droguer qu'il faut légaliser ». Cette phrase paradoxale émane d'un candidat à l'élection présidentielle : Benoît Hamon.
 


Feuille de cannabis © Maxppp / XAVIER LEOTY


 

En déplacement au Portugal, qui a décriminalisé l'usage du cannabis, le candidat socialiste a réitéré son souhait de légaliser le cannabis, interdit depuis la loi de 1970. C’est l'occasion de se demander si la dépénalisation de l’usage du cannabis est inéluctable en France, première consommatrice en Europe...
 
Pourquoi légaliser un produit considéré comme dangereux en terme de santé publique ? Quels sont les effets sur l'organisme de la prise de cannabis ? Son impact psychologique. Quels sont les éventuels bienfaits d’un usage thérapeutique du cannabis ? Nous avons demandé à deux psychiatres addictologues de nous éclairer sur tous ces sujets. Etes-vous ou non favorable à la dépénalisation de la consommation ?
 
avec le point de vue de deux addictologues :
Pr Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, responsable du centre d’addictologie de l’hôpital Paul Brousse à Villejuif. Dr Laurent Karila psychiatre, médecin à l'hôpital Paul-Brousse, spécialisé dans l'addictologie et porte-parole de l'association SOS Addictions.

 


Réécoutez l'émission "Grand bien vous fasse !"

 
Source: franceinter.fr
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Par mrpolo,
La légalisation du cannabis est imminente au Canada, mais les effets de cette drogue au volant ne sont pas toujours bien connus. À quel point le cannabis nuit-il aux facultés de conduite? Quelle devrait être la limite permise? Et surtout, comment débusquer les conducteurs intoxiqués?
 
 

Une personne s’allume un joint de marijuana. Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


 
Le cannabis est prisé pour son effet euphorisant et relaxant, mais la molécule responsable de ces sensations – le tétrahydrocannabinol ou THC – affaiblit aussi des facultés cognitives, soit la concentration, l’attention, la mémoire, la coordination et la perception du temps.
 
 




 
Ces facultés sont toutes essentielles à la conduite automobile. Plus la concentration de THC est élevée, plus ces effets seront importants.
Des recherches démontrent que la concentration de THC dans le cannabis a doublé depuis les 30 dernières années. La marijuana, soit les fleurs séchées de cannabis, contient aujourd’hui en moyenne 15 % de THC, tandis que le haschisch — soit la résine provenant des fleurs — en contient environ 30 %. Certains produits plus concentrés peuvent même contenir jusqu’à 90 % de THC.
 
Par contre, un autre cannabinoïde connu sous le nom de cannabidiol, ou CBD, a la propriété d’atténuer les effets du THC. En raison de ses propriétés anti-inflammatoires, il se retrouve en concentration élevée dans le cannabis médicinal. Mais comme il ne procure pas d’euphorie, on en trouve rarement dans le cannabis récréatif.
 
Une conduite au ralenti
 
Les Pays-Bas ont une longue expérience avec le cannabis au volant. La substance n’y est pas officiellement légale, par contre sa consommation est tolérée depuis plus de 40 ans.
À l’Université de Maastricht, le psychopharmacologue Johannes Ramaekers étudie la conduite avec les facultés affaiblies depuis plus de 30 ans.





Johannes Ramaekers, psychopharmacologue à l’Université de Maastricht, aux Pays-Bas Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


 
Dans le cadre de ses recherches, les participants consomment du cannabis ou de l’alcool, ou les deux à la fois, avant d’effectuer un test de conduite sur une autoroute, dans des conditions réelles. Un instructeur de conduite, assis du côté passager, est prêt à freiner en cas d’urgence.
Tout au long du test, une caméra installée sur le toit enregistre la position de la voiture par rapport à la ligne blanche au centre de la route. « Cela nous permet de calculer la déviation de la voiture sur une période de temps donnée, explique Johannes Ramaekers. Ce mouvement est une bonne indication du niveau de contrôle que le conducteur a sur son véhicule pendant un long trajet. »
 





Le chercheur Johannes Ramaekers utilise une voiture équipée d’une caméra sur le toit. Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


Les participants sont également soumis à des tests informatisés en laboratoire pour mesurer certaines facultés cognitives, comme leur attention, leur prise de décision et leur impulsivité.
Le constat de Johannes Ramaekers : l’effet du cannabis sur la conduite automobile est différent de l’effet de l’alcool. « Les deux substances nuisent à la performance au volant et aux facultés telles que l’attention, le contrôle moteur et la prise de décision.
 
Mais l’alcool augmente aussi la prise de risque. Je crois que c’est pour cela que les gens prennent le volant même lorsqu’ils sont complètement ivres. Ils sont prêts à prendre ce risque. Ils perdent leurs inhibitions. »
Sous l’effet du cannabis, au contraire, les conducteurs sont conscients de leurs limites, ils conduisent plus lentement, et ils tentent d’être plus prudents. Mais cela ne les rend pas moins dangereux, insiste le psychopharmacologue.
 

Un des plus grands mythes à ce sujet est que les conducteurs sous l’effet du cannabis ne sont pas dangereux sur la route, car ils savent que leurs facultés sont affaiblies et ils s’adaptent. C’est vrai qu’ils sont conscients de leur état et qu’ils essaient de compenser, mais ils échouent. Ils demeurent intoxiqués.



Johannes Ramaekers, psychopharmacologue, Université de Maastricht


 
Les conducteurs qui ont consommé du cannabis réagissent plus lentement en cas d’imprévu et sont moins attentifs à leur environnement. Ils ont aussi plus de difficulté à rouler en ligne droite que les conducteurs qui ont consommé de l’alcool.
 
 
Les tests de salive à l’étude
 
Plusieurs pays européens, dont la Belgique, utilisent des tests de salive pour détecter la présence de THC chez les conducteurs. Le plus populaire d’entre eux est le DrugWipe, de la compagnie allemande Securetec. Il permet aux policiers de recueillir un échantillon de salive, au moyen d’une languette, et au bout de quelques minutes, une ligne rouge apparaît si le résultat est positif.
 





Un policier belge tient un test de dépistage de drogues dans la salive. Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


 
Le médecin Alain Verstraete, chercheur à l’Université de Gand en Belgique, a mené des études sur l’efficacité de ces instruments. « Le grand avantage de ce dispositif, c’est que la prise d’échantillons se fait très, très rapidement. Et c’est pour ça que la police aime bien utiliser ce dispositif », souligne-t-il.
 





Le médecin Alain Verstraete, chercheur en toxicologie à l’Université de Gand en Belgique. Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


 
Le Canada évalue présentement l’efficacité du DrugWipe, ainsi que d'un dispositif de la compagnie Alere, qui fonctionne selon un principe similaire.
 
Comment connaître le niveau d’intoxication?
 
Le niveau d’intoxication d’un conducteur dépend de la quantité de drogue ou d’alcool dans son cerveau.
Pour l’alcool, la détection est simple. « L’alcool est une molécule qui est soluble dans l’eau, explique le Dr Verstraete. Elle va se diffuser dans toute l’eau qu’il y a dans l’organisme, donc ce sera une distribution uniforme dans tout le corps. »
 
Pour cette raison, en mesurant la concentration d’alcool dans l’haleine à l’aide d’un éthylomètre, on peut en déduire la concentration d’alcool dans le sang, et par le fait même, dans le cerveau.
La détection de THC est beaucoup plus complexe que celle de l’alcool. Les tests de salive indiquent si la substance a été consommée dans les heures précédentes, mais ne permettent pas de connaître la concentration de THC dans le corps.
 
Pour cette raison, les policiers doivent emmener les automobilistes suspects à l’hôpital pour subir des analyses sanguines.
Un autre obstacle se pose alors. Contrairement à l’alcool, le THC s’élimine rapidement du sang et s’accumule plutôt dans les zones du corps riches en graisses, comme le cerveau. « Les effets maximaux du cannabis, on les voit quand la concentration est déjà [en train de] baisser dans le sang », souligne le médecin.
 

Quand on fait un contrôle au bord de la route, c’est important de ne pas perdre trop de temps entre le moment où il y a eu l’accident, ou le moment où l’on a arrêté le conducteur, et la prise de sang, parce que chaque heure, la concentration va diminuer de moitié.



Dr Alain Verstraete, chercheur en toxicologie à l’Université de Gand


 
Ainsi, après quelques heures, le THC a presque entièrement disparu du sang, mais il est toujours présent dans le cerveau et le conducteur est toujours sous l’effet de la drogue.
Pour que les analyses sanguines soient fiables, les experts estiment qu’elles doivent être faites moins de deux heures après la consommation.
 
Fixer une limite
 





Un policier de Portland, en Oregon, effectue un test de sobriété. Photo : Pond5/night_stringers


 
Certaines études indiquent qu’une concentration de 5 nanogrammes de THC par millilitre de sang (ng/ml) pose un risque d’accident comparable à une alcoolémie de 0,08 %.
Les premiers États américains à avoir légalisé le cannabis, soit le Colorado et l’État de Washington, ont d’ailleurs fixé leur limite légale de THC à 5 ng/ml. Le Nevada a cependant adopté une limite plus basse, soit 2 ng/ml.
 
« Même une toute petite quantité de cannabis peut déjà vous amener à cette limite-là, souligne le Dr Verstraete. Il y a par exemple une étude qui a montré que de tirer une fois sur un joint, ça donne une concentration maximale entre 7 et 18 nanogrammes par millilitre. »
D’autres États américains, comme l’Oregon et l’Alaska, ne fixent quant à eux aucune limite légale et évaluent plutôt l’intoxication à partir de signes physiques, comme le mouvement des yeux ou l’équilibre.
 

Probablement qu’un joint ou même un demi-joint peut déjà doubler les risques d’accident, certainement chez une personne qui n’a pas l’habitude de fumer du cannabis.


 

Dr Alain Verstraete, chercheur en toxicologie à l’Université de Gand


 
Lorsqu’un joint entier est consommé, il faut donc attendre plusieurs heures avant de prendre la route.
Si l’on inhale le cannabis, par exemple en le fumant, les effets se font sentir dès les premières minutes et ils s’estompent au bout de quatre heures. Mais si on l’ingère, par exemple sous forme de gâteaux, les effets prennent parfois une heure avant de se manifester et ils peuvent durer plus de huit heures.
 
Des joints de cannabis et des gâteaux à base de cannabis, dans un « coffee shop » d’Amsterdam. Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain
 
Cependant, pour ceux qui consomment du cannabis de manière quotidienne, l’intoxication dure encore plus longtemps, car le THC s’accumule dans les graisses du corps et continue de se libérer durant les jours suivant la consommation. « Il y a certaines études qui montrent que des gens qui ont beaucoup consommé et qui arrêtent ont encore des effets après 28 jours », souligne le Dr Alain Verstraete.
 

Si vous fumez quotidiennement, plusieurs fois par jour, vous êtes dans un état constant d’intoxication au cannabis.


 

Johannes Ramaekers, psychopharmacologue, Université de Maastricht


 
Comme plusieurs experts, Johannes Ramaekers considère que ceux qui consomment du cannabis quotidiennement ne devraient jamais prendre le volant.
 





Derrick Bergman, militant pour la légalisation du cannabis aux Pays-Bas Photo : Radio-Canada/Nicolas St-Germain


 
C’est d’ailleurs la décision qu’a prise le militant pour la légalisation du cannabis Derrick Bergman. « Personnellement, je n’ai pas de permis de conduire, je fais tout en transport en commun, à vélo, ou bien j’embarque avec d’autres personnes, confie-t-il. Si vous commencez à fumer, ne combinez pas ça à la conduite. Trouvez un autre moyen de transport. »
 
Un texte de Bouchra Ouatik, de Découverte
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Par mrpolo,
Lancé l'an dernier, le bonbon OG Krunch, au marketing provocateur, s'exporte déjà dans toute la France.
 
 
 
 
 
Un bonbon au chocolat aux airs de cannabis, dans un emballage façon pochons d'herbe et dont le slogan balance sans ambages "Fais tourner !" : le concept OG Krunch, créé à Nîmes il y a moins d'un an, a réussi son buzz. Avec son marketing subversif, truffé de références aux stupéfiants, cette confiserie garantie sans psychotropes est déjà distribuée à travers la France par une quarantaine de revendeurs ("dealers" dans le langage de la marque). Un succès pour cette aventure soutenue à ses débuts par un financement participatif sur le site KissKissBankBank.
Une clientèle branchée
 
"Le crowdfunding nous a permis de collecter 8 500 €, de quoi financer entre autres nos achats de stock et nous faire connaître", explique Étienne Lallement, responsable administratif de l'entreprise, dans un bureau aux airs de chambre d'étudiant, près de la route d'Alès. Son binôme pâtissier a quitté l'aventure. Il est aujourd'hui remplacé par Pierre Valot, un ancien Compagnon du devoir et candidat au Meilleur apprenti de France.
 
"Un ami d'enfance, basé à Paris, nous a aussi rejoints. Il s'occupe de la logistique et des achats. Le quatrième membre de l'équipe est un pote d'école de commerce. Il occupe le poste de business développeur." Ce qui pouvait ressembler à une blague potache se révèle donc un projet commercial tout à fait sérieux, sur un créneau de niche, visant une clientèle branchée. La SARL produit environ 50 kg par semaine dans son laboratoire de Garons. Cœur de cible : "Les 20-35 ans au mode de vie urbain, amateurs de skate et de hip-hop."
À Paris, 500 sachets écoulés en un mois
 
Si l'idée d'une boutique rue Notre-Dame a finalement été abandonnée "faute de potentiel commercial", ce produit 100 % nîmois fait parler de lui sur de grands événements. "Nous étions en août au Reggae Sun Ska Festival, à Bordeaux, qui a attiré 70 000 personnes, puis au Festival du chanvre, à Irun en Espagne. Nous avons aussi mené une opération marketing à Lyon. Enfin, en décembre dernier, nous avons écoulé plus de 500 sachets en un mois dans une boutique éphémère de la marque de vêtements Tealer." À Nîmes, une seule boutique propose les produits OG Krunch (*).
 
Partie d'une recette au chocolat blanc, riz soufflé et thé vert, la gamme s'est enrichie dernièrement de variantes aux fruits rouges et caramel. Une boîte-cadeau en forme de cœur a même été imaginée pour la Saint-Valentin. Un cigare fourré au chocolat a aussi été développé. "Notre prochain marché sera celui des cafés et brasseries à concept, où notre chocolat pourra accompagner le café", annonce Étienne Lallement, bien décidé à croquer de nouvelles opportunités avec son bonbon décalé.
 
(*) Il s'agit du magasin Indoorgardens, 1 606 avenue du Marechal-Juin.
 
FABIEN ARNAUD
 
Source: midilibre.fr
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Par mrpolo,
Alors que la dépénalisation du cannabis fait toujours débat en France, on s’intéressera à la place de la drogue, au-delà de nos frontières. Quels sont les pays les plus touchés par ce fléau ? Qui sont les plus gros producteurs ? Y a-t-il de nouvelles substances illicites sur le marché ? Certaines drogues sont-elles légalisées chez nos voisins proches ou lointains ? Et si oui, lesquelles ? C’est ce que nous verrons aux Pays-Bas, au Sénégal, en Inde, puis en Espagne !
 




 



 
 
Valéry Lerouge nous emmène aux Pays-Bas, pays emblématique de la dépénalisation du cannabis. C’est le seul pays européen où il est possible d’acheter librement du cannabis. La consommation de cette drogue y est tolérée dans les coffee shops depuis 1976 ! Mais attention à ne pas dépasser les 5 grammes par personne sous peine d’amende. Le principal problème est le tourisme lié au cannabis. Il n’est pas rare de voir des groupes de Français profiter des coffee shops à Amsterdam ou Maastricht, certains quartiers ayant fait du cannabis une attraction commerciale. C’est un vrai business récréatif : jeux de société, soirées à thème, bars et magasins spécialisés… Pourtant, seulement 25% des Néerlandais ont déjà consommé du cannabis contre 40% des Français. Comment le pays encadre-t-il les pratiques ? À la découverte d’un monde où l’usage du cannabis est assumé.
 
- Marc de Chalvron nous informe que la drogue est un problème relativement récent en Afrique de l’Ouest, celle-ci n’était alors qu’une zone de transit entre les pays producteurs d’Amérique latine et l’Europe. Mais à force de passer par cette région, un marché local a commencé à émerger il y a une quinzaine d’années. Puis, comme ce continent est jeune et en pleine croissance, il devient peu à peu la cible des trafiquants. Au Sénégal, face à la recrudescence des drogués, le premier centre méthadone d’Afrique de l’Ouest a ouvert ses portes. D’anciens usagers sillonnent également les quartiers populaires de la capitale pour tenter de recueillir les drogués, afin de les aider à se soigner et se réinsérer.
 
- Direction Barcelone avec Sandrine Mercier. La ville catalane est devenue la nouvelle capitale du cannabis en Europe, devant Amsterdam. La ville compte plus de 200 clubs de cannabis. La possession de cannabis est encore illégale, sa consommation en publique aussi, mais grâce aux clubs de cannabis, il est possible de fumer en toute légalité. Comme chacun a le droit de cultiver une dizaine de plants pour sa consommation personnelle, certains ont eu l’idée de se regrouper et de créer ces clubs. Et depuis, ces « cannabis social clubs » se sont multipliés comme des petits pains. En tout, en Catalogne, ils comptent 165 000 adhérents. Un véritable phénomène de société. On estime le chiffre d’affaires de ces clubs à près de 5 millions d’euros mensuels pour la seule ville de Barcelone et tout cela est extrêmement réglementé. Il y a donc désormais un tourisme cannabique et Barcelone fait concurrence à Amsterdam ! En mars se tiendra même le salon mondial de la marijuana le « spannabis » à Barcelone.
 
- En route pour l'Inde. Notre correspondant Nicolas Bertrand nous confie que les Vedas, les textes sacrés de l'hindouisme, estiment que « magique et guérisseur » sont les termes qui décrivent le cannabis. Pour les hindous, ce n’est pas une drogue mais un cadeau béni des dieux. Shiva, considéré comme le seigneur du cannabis, est souvent représenté en train de fumer de l'herbe. À Mathura, l’un des hauts lieux de pèlerinage hindou, les sadhus (sorte de prêtres) fument le chillum, une pipe remplie de cannabis, accroupis au bord d'une rivière sacrée. Ici, c'est tout à fait légal. Moins cher que l’alcool et le tabac, le bhang, préparation à base de feuilles et tiges de chanvre est en vente libre dans de nombreuses échoppes. Si les locaux ont pour habitude de le mastiquer, les touristes le préfèrent souvent sous forme de bhang lassi, incorporé dans une sorte de yaourt... et les effets sont explosifs !
 
- Anissa Arfaoui qui revient sur l'attitude de la France et des Français face à la drogue.
 




 
Source: france2.fr
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Par mrpolo,
Cette semaine, deux importantes saisies de drogues ont marqué l’actualité. Un autre phénomène se développe, la culture personnelle. Baptiste a fait ce choix risqué.
 
 
Pas vraiment facile d’aborder le sujet. Baptiste, un jeune Dunkerquois d’une vingtaine d’années, sait ce qu’il risque. Mais il estime que son activité secrète ne fait de mal à personne. Depuis un peu moins d’un an, il a choisi de cultiver lui-même son cannabis.
 
Consommateur depuis plusieurs années, c’est à la suite d’une déconvenue avec un de ses fournisseurs qu’il s’est lancé dans sa propre production. « Je ne suis pas un gros consommateur. Un soir, alors que j’allais chercher un peu de cannabis chez un type que je ne connaissais pas, je me suis fait racketter. »
 
Forcément, pas question d’aller porter plainte auprès des autorités… Le jeune Dunkerquois pense alors à cultiver lui-même sa plante. « Je ne consomme qu’une fois par semaine en général. Alors c’est amplement suffisant. »
 
Après une séance de documentation sur Internet, quelques conseils avisés de connaisseurs et l’étudiant franchit le cap. « J’ai acheté des graines et tout ce qu’il faut dans le commerce pour faire pousser, raconte-il. J’étais très surpris de voir à quel point on pouvait se fournir facilement en matériel. Il y a une quantité de magasins spécialisés chez qui on trouve des conseils et le matériel adéquat. » Ces magasins, appelés « growshop » ont fleuri un peu partout ces dernières années.
 
« Je ne suis pas un danger »
 
Après quelques semaines d’attente, il a pu récolter les fruits de son activité illégale. Baptiste tient à préciser : « Je ne suis pas un dealer. Je produis et consomme pour moi et personne d’autre. C’est déjà très stressant de faire ça, alors je ne vais pas risquer d’être pris comme le membre d’un réseau. » Son secret, il le garde d’ailleurs pour un cercle d’amis très fermé. Impossible de savoir quelles quantités il produit, ni où sa production est implantée. « D’ailleurs, ce n’est pas une production, c’est juste un plan », ajoute-t-il, comme pour se dédouaner. Le jeune homme sait que ce passe-temps est risqué, en tout cas pour lui.
 
« Je ne suis pas un danger pour autant. Je n’ai aucune envie de me lancer dans la vente ou quoi que ce soit. »
 
L’étudiant en commerce souhaite rester dans le profit légal. Et quant aux effets sur sa santé ? « Je sais que ce n’est pas bon, au moins autant que la cigarette c’est sûr, et pourtant elle est légale. » Sans permis de conduire, il ajoute : « Je ne suis pas comme ces gars qui consomment et qui se jettent sur les routes encore sous effet. Je trouve ça inconscient. »
 
Le discours tient plus du militantisme que de l’addict à la drogue d’ailleurs. Et en cette période d’élection présidentielle, Baptiste garde un œil sur l’actualité. « Certains candidats parlent de légalisation du cannabis. Je pense que ce serait une bonne chose. Aux Pays-Bas par exemple, ça fonctionne depuis longtemps. » L’argument est lancé, pas sûr qu’il trouve beaucoup de soutien car il l’avoue lui-même : « Ça reste très mal vu, même auprès de mes amis. »
 
Lucas Gellé
 
Source: lepharedunkerquois.fr
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