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A quoi sert l'Académie de Médecine ?
Par mrpolo,

Dominique Dupagne s'interroge aujourd'hui sur le rôle de l'Académie de Médecine, à l'occasion de l'affaire Hermange et de son opposition au cannabis thérapeutique.
 
 
 
 
Deux informations récentes ont placé l'Académie de Médecine sous les projecteurs. La première est la nomination de Marie Thérèse Hermange au sein de son comité d'éthique.
Or, l'ex-sénatrice est actuellement mise en examen pour avoir communiqué à un proche de SERVIER le rapport sénatorial sur le Médiator avant sa publication officielle.
 
La deuxième information récente est la publication conjointe par l’académie de médecine et l’académie des sciences américaines d’un rapport sur les effets du cannabis sur la santé. La qualité de ce travail est époustouflante : 10.000 publications scientifiques décortiquées pour identifier les données probantes, probables ou douteuses sur les effets thérapeutiques d’une part, et bien sûr la toxicité à court et long terme des cannabinoïdes.
 
Or, sur le même sujet, l’Académie de médecine française ne publie que de brefs communiqués faiblement argumentés que l’on pourrait résumer par “Pas de ça chez nous”, participant à priver les sclérosés en plaque français d’un médicament qui leur est souvent très bénéfique.
Pour le docteur Dupagne, il est temps de réformer en profondeur la vénérable institution.
 

écouter santé-polémique du 02 février 2017

 
 
Source: franceinter.fr
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Par mrpolo,
Commencer à fumer de la marijuana après l'âge de 17 ans n'aurait pas d'impact sur les fonctions du cerveau des jeunes par la suite, conclut une nouvelle étude québécoise.
 




 

Les auteurs concluent que les jeunes qui commencent à fumer de la marijuana au début de leur adolescence auront certaines capacités de leur cerveau plus limitées que ceux qui roulent leurs premiers joints après l'âge de 17 ans.



PHOTO LUIS ROBAYO, ARCHIVES AFP


 
 
 
Alors que le Canada est en train de réfléchir aux différents aspects de la légalisation de la marijuana, l'étude pourrait apporter de nouveaux arguments à ceux qui insistaient pour que la substance ne soit accessible qu'aux personnes âgées de plus de 18 ans. C'est d'ailleurs la recommandation du Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis du gouvernement fédéral.
 
Cette nouvelle étude a été réalisée par des chercheurs de l'Université de Montréal et publiée dans la revue Development and Psychopathology des Presses universitaires de Cambridge.
 
Les auteurs concluent que les jeunes qui commencent à fumer de la marijuana - ou à consommer du cannabis sous d'autres formes - au début de leur adolescence auront certaines capacités de leur cerveau plus limitées que ceux qui roulent leurs premiers joints après l'âge de 17 ans.
Car le cerveau se développe encore à l'adolescence, fait remarquer en entrevue Natalie Castellanos Ryan, chercheuse principale de cette étude et professeure adjointe à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal.
 
Ainsi, les adolescents qui fument du cannabis dès l'âge de 14 ans obtiennent de moins bons résultats à certains tests cognitifs - faits lorsqu'ils avaient 20 ans - et sont aussi plus nombreux à abandonner leurs études que ceux qui ne fument pas de cannabis, note Mme Castellanos Ryan.
Chez ces jeunes, elle a noté un impact sur leurs habiletés fondamentales nécessaires à la résolution de problèmes, dont l'apprentissage par essais et erreurs et la prise de décision.
 
Néanmoins, les déclins ont été observés sur certaines capacités cognitives uniquement, et non pas sur la totalité des fonctions du cerveau, note la chercheuse. L'équipe de recherche n'a pas décelé d'impact à long terme sur la mémoire ni sur la faculté de concentration.
 
Mais les problèmes cognitifs n'ont pas été constatés chez les jeunes de 20 ans qui ont commencé à fumer de la marijuana après l'âge de 17 ans: en fait, leurs capacités cognitives étaient les mêmes que ceux qui n'y avaient jamais touché.
 
«Nous avons constaté que les adolescents qui ont commencé à consommer du cannabis à l'âge de 17 ans ou plus tard ont obtenu les mêmes résultats que ceux qui n'avaient pas fumé de cannabis», a expliqué Natalie Castellanos Ryan.
Elle précise toutefois qu'il ne faut ni exagérer ni minimiser les effets nocifs du cannabis, et plutôt se baser sur les faits prouvés par des études.
 
Cette étude comporte toutefois certaines limites, note la chercheuse. La fréquence de la consommation de marijuana a été mesurée, mais pas la quantité, faute de données probantes. De plus, seuls des garçons ont été évalués.
Ils provenaient toutefois d'un milieu assez homogène, ce qui permet d'éliminer l'impact de certaines distinctions socio-économiques.
 
Dans cette étude, la chercheuse et son équipe de l'Université de Montréal et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine ont examiné les cas de 294 garçons blancs francophones issus des quartiers les plus défavorisés de la ville. Les adolescents ont effectué des tests cognitifs à l'âge de 13, 14 et 20 ans, de 1991 à 1998.
 
Stéphanie Marin
La Presse Canadienne
 
Source: lapresse.ca
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Par mrpolo,
Alors que quatre candidats à la primaire à gauche souhaitent légaliser le cannabis, « 20 Minutes » a demandé à trois spécialistes leur avis sur la question…
 
 

Marseille, le 21 octobre 2012 - Illustration sur la culture du cannabis - P.MAGNIEN / 20 MINUTES


 
Bientôt des bars à joints à Paris ? Renoncer à la pénalisation du cannabis, vieux serpent de mer, fait son retour sur le devant des débats avec la primaire de la gauche. Benoît Hamon, Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy plaident pour une légalisation de cette drogue. Et jeudi dernier, onze députés ont déposé une proposition de loi pour une légalisation du cannabis.
 
A différencier de la dépénalisation, mise en place au Portugal et Pays-Bas : la consommation est autorisée, mais la production et la vente restent interdites. Au-delà des arguments sécuritaires ou économiques, 20 Minutes a tenté d’imaginer les effets sur la santé des Français d’une éventuelle légalisation du cannabis.
 
Sortir du tabou
 
La France est la championne d’Europe de la consommation de cannabis :environ un tiers des Français a déjà consommé cette drogue pourtant illicite, selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. La preuve, pour de nombreux observateurs, que le tout répressif a échoué. « Aujourd’hui, un collégien peut se procurer du cannabis avec une simplicité absolue », résume Bertrand Dautzenberg, pneumologue favorable à la légalisation.
 
Depuis la loi Evin de 1991, les ventes de cigarettes ont baissé de 50 %, celles d’alcool de 25 %… Et les ventes de cannabis ont augmenté de 20 % ! »
 
Pour beaucoup d’observateurs, légaliser permettrait de sortir de l’hypocrisie à l’école, en entreprise, dans les familles. « Aujourd’hui, l’éducation au cannabis, c’est une visite de gendarme au collège pour expliquer que l’herbe c’est comme l’héroïne : vous êtes un délinquant si vous consommez », renchérit Renaud Colson, professeur de droit à l’université de Nantes et co-auteur de Les Drogues face au droit.
 
Un manque de nuance qui ne permet pas d’aborder les réels risques. Et le message est brouillé : celui qui fume du cannabis risque un an de prison… sur le papier. « Puisque la loi est inappliquée et inapplicable, le message éducatif reste inaudible. »
 
Une baisse du nombre de consommateurs ?
 
Selon le rapport de la commission mondiale pour la politique des drogues de juin 2011, une étude sur le Portugal de 2010 « montre une légère hausse du taux global de l’usage de drogues au Portugal au cours des dix années suivant la décriminalisation, mais cette hausse est comparable à celle d’autres pays similaires où la consommation de drogues est restée pénalisée ».
 
« Les études dans les pays qui ont mené une politique soit de dépénalisation, soit de légalisation du cannabis montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre le changement législatif et la consommation, assure Renaud Colson. Si les Français consomment plus de stupéfiants qu’au Portugal, ce n’est pas parce que c’est illégal ! » Une chose est sûre, certains jeunes pourraient se détourner du cannabis s’il devenait légal en raison de la disparition du goût de l’interdit.
 
Une situation impossible à chiffrer. Difficile également d’évaluer combien de néophytes s’y mettraient. Mais l’expert souligne que le vrai problème de santé publique ne concerne pas les fumeurs occasionnels, mais les accros. « Or, une légalisation ne va pas pousser ceux qui ont une consommation excessive à fumer plus. »
 
Des produits contrôlés
 
« Si on légalise sous contrôle de l’Etat, cela garantit une traçabilité et donc un cannabis moins dangereux, plaide Renaud Colson. Alors qu’aujourd’hui personne ne sait ce qu’il consomme. » Selon plusieurs études, l’herbe comme la résine sont de plus en plus chargées en THC et souvent coupées avec des produits parfois dangereux, notamment des microbilles de verre. « Dans tous les pays où le cannabis a été légalisé, les formes les moins toxiques de cette drogue sont arrivées sur le marché », avance Bertrand Dautzenberg.
 
Financer la prévention et l’accompagnement
 
Dans son programme de campagne, Benoît Hamon précise : « J’utiliserai les 568 millions d’euros annuels utilisés pour la répression à des fins de prévention et d’information sur les risques associés à cette consommation. » Plus de moyens pour la prévention, c’est l’argument prioritaire pour Renaud Colson : « Aujourd’hui, seule une part minoritaire des fonds pour la lutte contre la toxicomanie vont à la prévention et l’accompagnement. »
 
Une condition : évaluer
 
Pour l’addictologue Michel Lejoyeux, « la légalisation doit s’appuyer sur des données scientifiques. Le problème, c’est que beaucoup demandent un débat, mais personne ne veut débloquer de fonds pour évaluer dès aujourd’hui combien de personnes consomment de cannabis ? » Pour cet expert, rien ne sert de s’insiprer de l’exemple portugais car les usages ne sont pas les mêmes qu’en France. Il préconise de « dépénaliser dans une ville pilote et de voir les conséquences ».
 
Et le médecin de rappeler les dangers de cette drogue : « Sous prétexte que ça serait bon pour l’économie ou la sécurité, attention à ne pas diffuser un discours pro-cannabis. »
 
Oihana Gabriel
 
Source: 20minutes.fr
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Par mrpolo,
Les fumeurs, réguliers ou pas, gardent le THC dans le sang pendant des jours voire des semaines après avoir fumé alors qu’ils ne sont déjà plus sous l’influence du cannabis depuis longtemps.
 
 

FRANCOIS GUILLOT / AFP


 
S’il est légitime de suspecter l’ivresse d’un conducteur quand on le voit incapable de marcher en ligne droite, les mêmes tests pour déterminer s’il est sous l’emprise du cannabis ne font pas consensus dans la communauté scientifique, selon The Marshall Project.
 
«Peu des outils dont disposent les policiers pour l'alcool existent pour le cannabis», déplore le site d’information.
Si la plupart des études sur le sujet démontrent que la consommation de cannabis n'est pas sans effet sur l’aptitude à être au volant d’une voiture, la perturbation semble comparable à conduire avec un taux d’alcoolémie en dessous de la limite autorisée, d’après The Marshall Project —le risque étant bien plus grand si les deux substances sont combinées.
 
«Le risque d’accident est si minime que l’on peut le comparer à la conduite de nuit», selon Rune Elvik, un scientifique de l’université d’Oslo qui a dirigé plusieurs études sur les risques de la conduite sous l’emprise de drogues.
Fumeur occasionnel ou régulier
 
En France, comme dans la plupart des pays occidentaux, la science et la justice ont établi un lien direct entre le nombre de verres d’alcool, le taux d’alcoolémie dans le sang et le risque d’accident. Mais quand il s’agit du cannabis, les scientifiques ne parviennent pas à déterminer quelle quantité ou quelle concentration il faut pour rendre une personne «défoncée».
 
Le niveau de THC –le tetrahydrocannabinol, le composant moléculaire aux propriétés psychoatives– atteint rapidement son pic après la consommation. Il décline tout aussi rapidement dans les heures qui suivent. Mais les fumeurs, réguliers ou pas, gardent le THC dans le sang pendant des jours voire des semaines après avoir fumé alors qu’ils ne sont déjà plus sous l’influence du cannabis depuis longtemps.
 
 

«Si on arrête quelqu’un qui s’est juste essayé au cannabis ou qui en fume occasionnellement, il y a de grandes chances pour qu’il lui reste un peu de THC dans le sang», affirme Nicholas Lovrich, scientifique à l’université de Washington.


 
Or, ce résidu de THC peut suffire à ce qu’un contrôle tourne à la défaveur du conducteur. Aux États-Unis, où une trentaine d’États ont légalisé l’usage récréatif et/ou médical du cannabis, certains États spécifient un seuil de THC à ne pas dépasser.
 
En France, en cas de contrôle positif au cannabis, sa simple détection au dépistage qualifie l’infraction et ce peu importe le taux de THC dans le sang ou dans les prélèvements salivaires. À la clé, suspension immédiate —mais provisoire– du permis de conduire, retrait de points, amende et inscription du délit au casier judiciaire… Mais à la différence des États d’Amérique du nord précités, la consommation de cannabis est encore strictement interdite sur le territoire français.
 
Repéré par Emeline Amétis
 
Source: slate.fr
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Par mrpolo,
REPORTAGE - Ils pourraient être amenés à vendre le produit en cas de légalisation, un sujet relancé, dimanche, par les candidats de la primaire à gauche. Les pharmaciens, également concernés, sont moins enthousiastes face à cette éventualité.
 
 
 
Une pharmacie à coté d'un bureau de tabac à Paris-Photo AFP
 
Dans ce petit bar-tabac du IIe arrondissement de Paris, les boiseries habituelles sont remplacées par des portraits d'une célèbre icône du reggae. Bob Marley est partout sur les murs, parfois en train de chanter, parfois en train de... fumer. Ici, les responsables attendent avec impatience la légalisation du cannabis, et se verraient bien vendre cette drogue douce.
 
«Les gens feraient la queue comme ils font pour un café ou un paquet de cigarettes», s'imagine Thomas Rousseaux, gérant de l'établissement. «Je ne vois que du positif dans une telle mesure. Cela réduirait le trafic dans les cités, et pour nous, on aurait plus de monde, donc plus d'argent», se réjouit-il.
 


Vidéo : Une majorité de francais favorable à une autorisation de consommation du cannabis

 
Cette problématique a été relancée dimanche soir par la candidate Sylvia Pinel, lors du deuxième débat de la primaire à gauche. Favorable, comme Benoît Hamon, à la légalisation, l'ex-ministre du Logement y voit un enjeu de santé publique et a appelé les responsables politiques à regarder la réalité en face. «On nous propose de faire plus de chiffre d'affaires, comment refuser?», questionne Pierre Thaï, responsable du Pia Hour, dans le IXe arrondissement parisien.
 
«Honnêtement, les marchés de la presse et des cigarettes sont en déclin donc ça nous permettrait de nous diversifier. Puis quand on voit que l'on peut acheter du poppers (des produits euphoriques, qui se présentent sous la forme de liquides volatiles à inhaler, NDLR) dans des tabacs, pourquoi pas du cannabis? C'est rentré dans les mœurs maintenant», ajoute le buraliste.
 
«On espère vraiment que ça va se faire», confirme Frédéric Coudouel, du tabac des Petits-Champs, dans le Ier arrondissement. Ce dernier craint néanmoins les conséquences d'une telle mesure: «Ce qui me préoccupe, ce sont les dégâts que ça peut faire dans les banlieues, notamment à Paris. Des familles, des immeubles vivent grâce à ça. Si on légalise, j'ai peur que ça explose dans les cités.»
 
Dans le IIe arrondissement, Hervé Zhu, propriétaire de La Tabatière, admet que la légalisation lui rapporterait. Mais il s'avoue «inquiet» de la clientèle éventuelle que pourrait amener une telle mesure. «Si on a une file de personnes droguées, de délinquants, là ça serait inquiétant. J'imagine que des gens vont vouloir du cannabis mais refuseront de payer, et ça pourrait entraîner des conflits», suppose-t-il. «Après, je pense que les bureaux de tabac sont plus adaptés que les pharmacies pour cette drogue, puisqu'on vend déjà des cigarettes, et les feuilles à rouler.»
 
Les pharmaciens plus nuancés
 
En cas de légalisation, le cannabis pourrait également être vendu dans les pharmacies. Et la question fait débat dans la profession. «Il faut absolument encadrer son utilisation. Ce n'est pas un produit à banaliser. C'est la porte ouverte à des abus. Je suis sûr que des gens pourraient venir nous braquer pour ça», se méfie Catherine Blanc, responsable de la pharmacie de Choiseul. «Si c'est vendu librement et aussi en pharmacie, je suis contre.
 
Mais si c'est uniquement dans les pharmacies et encadré par l'État, alors oui pourquoi pas. Mais je ne vais pas sauter de joie», résume la spécialiste. Sa collègue, Lydie Melouli, juge que ces produits «n'ont rien à faire dans un établissement comme le nôtre. Cela va nous apporter plus d'ennuis que l'inverse. Imaginez, vendre ça au même titre que des médicaments. On parle d'une drogue tout de même!»
 
Escale dans la pharmacie Monsigny, aux allures traditionnelles. Ici aussi, les avis divergent. «On est beaucoup trop tolérants concernant le cannabis à usage récréatif. On ne dit pas assez les méfaits de cette drogue sur la conduite, ou quand elle est couplée avec l'alcool. Et on sait combien les jeunes sont adeptes de mélanger les deux. En revanche, pour soigner les gens ça me semble logique de la commercialiser.
 
En tant que thérapeutes, si cela doit être vendu quelque part, c'est bien chez nous», explique Marie-Bernadette Pochon, pharmacienne. Sa responsable, Odile Bargain, se questionne. «Quand on voit certaines personnes aux douleurs neurologiques importantes contraintes d'aller jusqu'en Belgique pour se faire prescrire du cannabis, ce n'est pas normal. C'est même étonnant que nous ne l'ayons pas encore fait. On fournit déjà des stupéfiants, vous savez».
 
Alain Ferrari, responsable de la pharmacie de la Michodière, a quant à lui «peur des conséquences». Ce pharmacien a été condamné pour complicité dans une affaire de trafic de Subutex, un substitut de l'héroïne. «Des médecins corrompus fournissaient de fausses ordonnances à des patients qui nous les achetaient, et les revendaient au marché noir. Je suis persuadé qu'avec le cannabis, on peut avoir droit au même type de dérives», prévient-il. «Je suis pour la dépénalisation, mais si l'État veut le faire, qu'il le fasse dans des dispensaires.»
 
Source: lefigaro.fr
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Par mrpolo,
Si la consommation de marijuana et de ses dérivés soulage certains patients, la drogue augmenterait les risques de pathologies physiques et mentales…
 
 
 
 


Illustration d'un plant de cannabis. - Jeff Chiu/AP/SIPA


 
 
Alors qu’actuellement le cannabis est la drogue illégale la plus populaire aux Etats-Unis (lire en encadré), des spécialistes sollicités par l’Académie américaine des sciences estiment que de réels doutes persistent sur la nature des effets thérapeutiques du cannabis et de ses dérivés, mais aussi sur les risques pour la santé des consommateurs (cancers, troubles cardiovasculaires, maladies mentales ou blessures, etc.).
 
Dans un vaste rapport publié ce jeudi, ce comité de 17 scientifiques explique avoir tiré 100 conclusions de l’analyse plus de 10.000 études et que cette recherche est l’un des examens les plus exhaustifs de la littérature médicale sur ce sujet depuis 1999.
 
Efficace pour réduire la douleur chronique liée à la sclérose en plaques
« Le manque d’une synthèse de l’ensemble des connaissances scientifiques sur les effets du cannabis sur la santé a créé une incertitude quant à ses bienfaits et ses méfaits. Notre analyse visait à faire la lumière sur ces interrogations et à déterminer les points sur lesquels il faut faire davantage de recherches », a expliqué à l’AFP la Dr Marie McCormick, professeure de pédiatrie à la faculté de médecine de Harvard et présidente de ce comité d’experts.
 
Bilan : le cannabis à usage thérapeutique [cannabinoïdes pris par voie orale pendant de courtes périodes] serait donc bel et bien efficace pour réduire la douleur chronique chez les adultes atteints de sclérose en plaques qui provoque des spasmes musculaires. Ces mêmes substances sont aussi efficaces contre les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie pour les cancéreux.
 
Pas de lien avec un risque accru de cancer
 
A noter que les experts n’ont pas trouvé, dans toutes ces études, de lien entre le fait de fumer du cannabis et un risque accru de cancer, comme c’est le cas avec le tabac. Les experts soulignent toutefois que certaines études laissent penser que le cannabis accroît probablement le risque de développer la schizophrénie et d’autres psychoses ainsi que des troubles d’anxiété et, dans une moindre mesure, de la dépression.
Reste que chez les personnes schizophrènes ou atteintes d’autres maladies mentales, consommer du cannabis peut apparemment améliorer leurs capacités d’apprentissage et leur mémoire.
 
Fumer de la marijuana peut-il provoquer une crise cardiaque ?
 
Le rapport estime également que davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer comment la consommation de cannabis pourrait entraîner des problèmes cardiovasculaires ou du diabète : certaines indications suggèrent en effet que fumer de la marijuana peut provoquer une crise cardiaque.
 
Certaines de ces études indiquent que fumer du cannabis pendant la grossesse peut entraîner un poids plus faible du nouveau-né. Mais à ce stade des connaissances, les liens entre grossesse et le développement de l’enfant restent peu clairs.
 
Pensées suicidaires, dépendance à l’alcool, risques au volant
 
Côté dépendance, le rapport relève qu’une forte consommation de cannabis comporte un risque élevé de développer des pensées suicidaires. Mais il y a peu d’indications que le fait de fumer de la marijuana accroîtrait l’usage d’autres drogues ou contribue à créer une dépendance à l’alcool et à d’autres drogues illégales.
 
Même si les capacités intellectuelles (concentration et mémoire) sont diminuées momentanément juste après avoir consommé du cannabis, ces scientifiques n’ont cependant pas trouvé d’indices dans la littérature médicale indiquant que cette drogue affecte les performances académiques ou les relations sociales. Enfin, sans surprise, le rapport relève enfin que fumer de la marijuana avant de conduire accroît le risque d’accident.
 
 
Une récente enquête nationale indique que 22,2 millions d'Américains de 12 ans et plus ont utilisé cette drogue dans les 30 derniers jours. Cette étude montre également que 90% des adultes consommant du cannabis aux Etats-Unis le font à titre récréatif ; 10% l'utilisent pour des raisons médicales.
 
Source: 20minutes.fr
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Par mrpolo,
À ce jour, 29 états américains autorisent l’usage médical du cannabis.
En tant que chercheurs, nous n’avons aucune opinion politique au sujet de la légalisation du cannabis. Nous étudions simplement cette plante, connue sous le nom de marijuana, et ses composantes chimiques.
 
 

Enseigne à Los Angeles, en Californie. On connaît encore très mal les vertus éventuelles du cannabis pour la santé.
Thomas Hawk/Flickr, CC BY-NC

 
 
Même si d’aucuns prétendent que le cannabis ou les extraits de cannabis peuvent soulager certaines maladies, la recherche sur ce sujet est encore balbutiante, et les résultats obtenus jusque-là sont mitigés. Pour l’instant, nous n’en savons pas assez sur le cannabis et ses dérivés pour juger s’il s’agit d’un médicament efficace.
Alors, quelles sont les données scientifiques disponibles à ce jour, et pourquoi n’en savons-nous pas davantage au sujet de l’usage médical du cannabis ?
Ce que les chercheurs étudient
 
La plupart des chercheurs s’intéressent à des composantes spécifiques du cannabis, nommées cannabinoïdes.
 
Si l’on s’en tient à un point de vue de chercheur, le cannabis est une drogue « sale », dans la mesure où il contient des centaines de composants dont on ne connaît pas bien les effets. C’est pourquoi les chercheurs se concentrent sur un seul type de cannabinoïde à la fois. À ce jour, seuls deux cannabinoïdes issus de la plante ont été étudiés de façon approfondie – le THC (tétrahydrocannabinol) et le cannabidiol – mais il se peut que d’autres cannabinoïdes que l’on ne connaît pas encore soient dotés de vertus thérapeutiques.
 
Le THC est le principe actif principal du cannabis. Il active les
dans le cerveau, provoquant l’effet de « high » bien connu des consommateurs de cannabis, mais il joue aussi sur le foie et sur d’autres parties du corps. Les deux seuls cannabinoïdes approuvés par la FDA (Food and Drug Administration, l’autorité américaine de la santé), que les médecins peuvent donc prescrire légalement, sont des médicaments synthétisés par des laboratoires reproduisant l’effet du THC. Ils sont prescrits pour augmenter l’appétit et prévenir les pertes musculaires associées à certains cancers et au sida. 
Le cannabidiol (dit aussi CBD), de son côté, n’interagit pas avec les récepteurs cannabinoïdes. Il ne produit pas non plus de « high ». Aux États-Unis, 17 états ont adopté des lois qui permettent à certains malades d’avoir accès au CBD.
 
Notre corps produit naturellement des cannabinoïdes, les endocannabinoïdes. Les chercheurs développent des médicaments capables d’altérer leur fonction, afin de mieux comprendre comment fonctionnent les récepteurs de ces substances dans notre organisme. Ces études visent à trouver des traitements qui pourraient utiliser les cannabinoïdes que nous produisons naturellement pour soigner la douleur chronique ou l’épilepsie, au lieu d’utiliser le cannabis issu de plantes.
 
On entend souvent dire que le cannabis est un traitement possible pour beaucoup de maladies. Observons de plus près deux affections, la douleur chronique et l’épilepsie, pour illustrer l’état actuel de la recherche sur les vertus thérapeutiques du cannabis.
Le cannabis permet-il de lutter contre la douleur chronique ?
 
Les résultats de la recherche indiquent que certaines personnes souffrant de douleur chronique pratiquent l’automédication avec le cannabis. Cependant, nous disposons de trop peu d’études menées sur les humains pour savoir si le cannabis ou les cannabinoïdes soulagent effectivement la douleur chronique.
 
La recherche menée sur les humains montre que certaines maladies, comme la douleur chronique résultant de lésions nerveuses, seraient sensibles à l’action du cannabis, sous forme fumée ou vaporisée, de même qu’à un médicament à base de THC autorisé par la FDA.
Mais la plupart de ces recherches se fondent sur des déclarations subjectives, sur des évaluations personnelles de la douleur, ce qui en limite la validité. Seuls quelques essais cliniques contrôlés ont été menés à ce jour, ce qui ne permet pas de savoir si le cannabis est un traitement de la douleur efficace.
 
Une autre approche consiste à s’intéresser à la combinaison de plusieurs médicaments, à savoir un médicament expérimental à base de cannabinoïdes associé à un médicament déjà connu. Par exemple, une étude récente menée sur les souris combinait une faible dose de médicament à base de THC à un médicament de type aspirine. Or, cette combinaison bloque la douleur associée aux terminaisons nerveuses mieux que chacune de ces drogues ne le fait individuellement.
 
Théoriquement, de telles combinaisons permettent d’utiliser des quantités moindres de chaque substance, et les effets secondaires sont ainsi réduits. En outre, certaines personnes peuvent être plus réceptives à l’une des substances qu’à l’autre, ce qui optimise les chances que la combinaison convienne à plus de patients. Mais pour le moment, aucune étude de ce type n’a été menée sur les humains.
Les effets du cannabis sur l’épilepsie
 
Malgré certains articles à sensation et même si les spéculations vont bon train sur Internet, l’usage thérapeutique du cannabis pour atténuer les crises d’épilepsie n’est pour l’instant confirmé que par des expériences menées sur les rongeurs.
 
Chez les humains, la preuve de son efficacité est bien moins établie. Il existe bon nombre d’anecdotes et d’enquêtes qui vantent les vertus des fleurs de cannabis ou des extraits de cannabis pour traiter l’épilepsie. Mais on ne saurait comparer ces déclarations à des essais cliniques correctement contrôlés qui permettent de déterminer si certains types de crise d’épilepsie répondent positivement aux effets des cannabinoïdes et de donner des indices plus solides sur la façon dont la plupart des gens réagissent à cette substance.
 
Même si le CBD attire l’attention en tant que traitement potentiel des crises d’épilepsie chez l’humain, on ne sait rien du lien physiologique entre la substance et ses effets. De même qu’avec la douleur chronique, les quelques études cliniques qui ont été menées n’incluent que très peu de patients. En étudiant des groupes plus importants, nous pourrions découvrir si seuls certains patients sont réceptifs au CBD.
 
Nous avons également besoin d’en savoir plus sur les récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau et dans le corps, de comprendre quels systèmes ils régulent, et de quelle façon le CBD peut les influencer. Par exemple, le CBD pourrait interagir avec des médicaments anti-épileptiques, mais nous ne savons pas encore très bien dans quel sens. Il pourrait aussi avoir des effets différents sur un cerveau en développement et sur un cerveau adulte. Si l’on cherche à soigner des enfants et des jeunes avec du CBD ou des produits issus du cannabis, il faut se montrer particulièrement prudent.
 





Un bocal de marijuana à usage thérapeutique. David McNew/Reuters


La recherche sur le cannabis est difficile à mener
Ce n’est que par le biais d’études solides que nous pourrons comprendre les éventuelles vertus thérapeutiques du cannabis. Mais la recherche sur le cannabis et les cannabinoïdes est particulièrement difficile à mener.
 
Aux États-Unis, le cannabis et ses composantes, le THC et le CBD, sont surveillés de près par la DEA,la police antidrogue américaine, au même titre que l’ecstasy et l’héroïne.
Pour mener des études sur le cannabis, tout chercheur doit d’abord demander une autorisation à l’État et à l’échelon fédéral. S’ensuit un très long processus d’analyse ponctué d’inspections, permettant d’assurer à la recherche un haut niveau de sécurité et une traçabilité maximale.
Dans nos laboratoires, même les toutes petites quantités de cannabinoïdes que nous utilisons pour nos recherches sur les souris sont sous haute surveillance. Ce fardeau réglementaire décourage bien des chercheurs.
 
La conception des expériences est un autre défi difficile de taille. Beaucoup d’études se fondent sur les souvenirs des consommateurs : ils décrivent leurs symptômes et les quantités de cannabis consommées. On retrouve ce même biais dans toute étude qui se fonde sur des comportements déclarés. En outre, les études menées en laboratoire ne concernent généralement que des consommateurs modérés à fréquents, qui ont déjà certainement développé une certaine accoutumance aux effets de la marijuana et qui, de ce fait, ne sont pas représentatifs de la population générale. Par ailleurs, ces études se limitent à l’usage du cannabis sous sa forme « entière », qui contient de nombreuses sortes de cannabinoïdes dont nous connaissons très mal les effets.
 
Les essais avec placebo sont également compliqués, parce que l’euphorie que l’on associe généralement à la consommation de cannabis rend la substance facile à identifier, en particulier si elle contient une forte dose de THC. Les gens savent quand ils sont « high » – et quand ils ne le sont pas.
 
Il existe encore un autre biais, que l’on appelle le biais d’espérance, qui revêt un sens particulier avec la recherche sur le cannabis. Ce biais repose sur l’idée que nous avons tendance à expérimenter ce qui correspond à nos espérances, en fonction de nos connaissances. Par exemple, les gens se déclarent plus éveillés après avoir bu un café « normal », même s’il s’agissait en fait d’un café décaféiné. De même, les participants d’une étude sur le cannabis évoquent un soulagement après avoir ingéré du cannabis, parce qu’ils sont persuadés que le cannabis soulage la douleur.
 
La meilleure façon de surmonter ce biais consiste à mettre en place une étude contre placebo plus sophistiquée. Contrairement à l’étude contre placebo simple dans laquelle les participants ne savent pas ce qu’ils reçoivent, on leur déclare qu’ils reçoivent un placebo, ou une dose de cannabis, sans que cela corresponde forcément à la réalité.
 
Les études sur le cannabis devraient également inclure des mesures biologiques objectives, telles que le taux de THC dans le sang, ou des mesures physiologiques ou sensorielles que l’on retrouve habituellement dans le champ de la recherche biomédicale. Pour l’heure, les études sur le cannabis mettent en avant des mesures autodéclarées plutôt que des mesures objectives.
La consommation de cannabis n’est pas sans risques
 
La possibilité d’une consommation excessive existe pour toute drogue qui affecte le fonctionnement du cerveau, et les cannabinoïdes ne font pas exception à la règle. On peut comparer le cannabis au tabac, car beaucoup de ses consommateurs ont eux aussi du mal à arrêter. Et de même que le tabac, le cannabis est un produit naturel qui a été cultivé de façon sélective pour obtenir des effets plus puissants sur le cerveau, ce qui n’est pas sans risque.
 
Bien que de nombreux usagers du cannabis soient en mesure d’arrêter sans problème, 2 à 6 % des consommateurs américains éprouvent des difficultés à stopper. L’usage répété de la drogue, en dépit de l’envie de diminuer ou d’arrêter d’en consommer, est le signe d’une dépendance.
Tandis que de plus en plus d’états américains adoptent des lois en faveur de l’usage médical ou récréatif du cannabis, le nombre de personnes dépendantes pourrait bien augmenter.
 
Il est trop tôt pour affirmer que les bénéfices potentiels du cannabis dépassent les risques qu’il fait encourir à ceux qui en consomment. Mais tandis que les lois américaines sur le cannabis (et le cannabidiol) se font moins restrictives, il est temps que la recherche établisse des faits.
 
Par:Steven Kinsey Assistant Professor of Psychology, West Virginia University et Divya Ramesh Research Associate, University of Connecticut
 
Source: theconversation.com
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Par mrpolo,
Au moment où Emmanuel Macron, pris d'une soudaine crise paternaliste, promet une « génération sans tabac », cent cinquante personnalités marseillaises font le pari d'une « génération cannabis » en publiant une tribune en faveur de sa légalisation.
 
 
Les arguments favorables, que j'ai déjà eu l'occasion d'exposer dans cette colonne, se fondent sur la régulation intelligente d'un marché aujourd'hui souterrain : élimination des réseaux de trafiquants, baisse de la criminalité, développement économique, diversification agricole, hausse des recettes fiscales, mise en place de contrôles sanitaires, et renforcement de la prévention - sans même mentionner la liberté fondamentale, garantie par notre Déclaration des droits de l'homme, de pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui...
Ce qui restait une hypothèse théorique est désormais validé par les retours d'expérience positifs des deux Etats américains qui ont franchi le pas depuis 2013 (Colorado et Washington), rejoints depuis par six autres. Il va sans dire que légaliser le cannabis ne revient pas à encourager sa consommation ni à minimiser ses effets parfois dévastateurs, mais à le traiter pour ce qu'il est : une drogue douce, généralement considérée comme moins addictive et moins nocive que le tabac ou l'alcool, et dont les vertus médicinales sont connues depuis l'Antiquité.
 
Les derniers doutes qui pouvaient me rester ont été balayés - ou plutôt : évaporés... - par la lecture de Bruce Barcott, un journaliste américain qui a enquêté sur l'histoire du cannabis aux Etats-Unis et en a tiré un livre au titre incitatif : « Weed the People ». On y découvre comment la politique de prohibition fut l'oeuvre d'intérêts bureaucratiques puis politiques, parfaite illustration de la théorie des choix publics.

 
Son architecte en chef, Harry Anslinger, directeur du bureau fédéral des narcotiques, se cherchait une raison d'être dans l'Amérique de la Grande Dépression, et se lança dans une croisade idéologique tous azimuts, multipliant les corrélations hasardeuses et les dénonciations abusives (il s'indignait par exemple que la marijuana tende à favoriser les relations sexuelles entre femmes blanches et hommes noirs). Le rapport La Guardia de 1944, reprenant les conclusions de l'Académie de médecine de New York, conclut pourtant à l'innocuité du cannabis ; près de trente ans plus tard, la commission Shafer, présidée par des républicains conservateurs, demanda sa dépénalisation.

 
Mais les névroses de Richard Nixon puis de Nancy Reagan eurent raison de l'évidence scientifique. Et la France, en criminalisant à son tour le cannabis dans les années 1970, n'a fait que suivre la tristement inefficace « guerre contre la drogue » lancée outre-Atlantique. Depuis, nos gouvernants s'appliquent eux aussi à enterrer les rapports, comme l'année dernière les conclusions de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, qui préconisait à tout le moins de transformer le délit de consommation de cannabis en simple contravention. Faute de quoi, les 17 millions de Français ayant déjà fumé du cannabis restent toujours passibles d'un an de prison...

 
La question n'est donc plus d'évaluer les mérites d'une prohibition qui n'aurait jamais dû voir le jour, mais de comprendre qui peut encore s'opposer à une politique de légalisation raisonnable, éprouvée, respectueuse de l'individu et bénéfique pour la société. Les signataires de la tribune marseillaise dénoncent à juste titre « un ordre moral qui ne repose sur aucun élément prouvé par la science ». Ils auraient pu ajouter que, bien souvent, les mêmes qui s'opposent à la légalisation au nom de principes indicibles, se lamentent que la France n'ait pas encore mis en place ces fameuses réformes-structurelles-que-tout-le-monde-connaît.

 
Comme si la rationalité politique devait s'exercer dans un cas, mais pas dans l'autre. Comme si l'on pouvait faire confiance à l'individu pour « se former », « être flexible », « entreprendre sa vie », mais pas pour gérer convenablement ses plaisirs. Si vous vous pensez réformateur vis-à-vis du droit du travail, élargissez la lunette, poussez le raisonnement, regardez le cannabis sous toutes ses facettes. Concluez.

 
Les caves de l'Elysée contiennent, dit-on, quinze mille bouteilles des meilleurs vins français. Il est temps que son prochain occupant en tire les conséquences, et permette à ses compatriotes de savourer sans craindre le gendarme les moments de détente du corps et de l'esprit que la République offre si généreusement à ses hôtes.

 
Par Gaspard Koenig fondateur du think tank GenerationLibre.


 
Source: lesechos.fr
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Par mrpolo,
La marijuana, une question controversée qui revient normalement en Europe au cours des campagnes électorales, est revenue en lice à la course présidentielle en France. Le débat politique porte moins sur l’interdiction ou la légalisation, mais sur les nuances de ce que beaucoup qualifient d’«inévitable»: la légalisation complète ou la simple dépénalisation en France ?
 
 
La législation européenne
 
Un article de Forbes fait propose un tour opérator de la situation française concernant le cannabis. A huit mois de l ‘élection présidentielle de 2017, le cannabis, est invité dans le discours des candidats. Mais la plante est un sujet de vive controverse parmi l ‘électorat français. La législation européenne fait écho au droit international interdisant la consommation de stupéfiants. Toutefois les pays puissent choisir entre sanctionner ou non leur consommation. Le débat politique s’articule uniquement entre deux alternatives :

La décriminalisation signifie que l’utilisation ou la possession du cannabis n’est pas une infraction pénale. Mais que la production et la commercialisation continuent d’être proscrites, comme aux Pays-Bas.
La légalisation place la marijuana au même niveau que le tabac. Il élève l’interdiction de l’utilisation, de la production et de la distribution. L’Etat remplace les dealers, réglementant à la fois la demande. Ceci en excluant certains consommateurs, tels que les mineurs. Et sans doute dans le cas français, la commercialisation l’intermédiaire des «pharmacies» autorisées ou dispensaires, bien que les bureaux de tabac proposent d’accueillir la marijuana…

Situation en Europe
 
Aucun des membres de l’Union européenne n’a légalisé complètement la marijuana. L’Espagne, l’Allemagne, le Portugal et les Pays-Bas, entre autres, ont voté des lois qui tolèrent et encadrent l’utilisation et la vente en petites quantités. Les dispensaires, les magasins, les coffee shop et les clubs sont les seuls endroits où le cannabis peut être distribué.
 





Le Coffe Shop Dampkring à Amsterdam


 
La marijuana est «en quelque sorte» décriminalisée ou «semi-légalisée» en République tchèque, en Belgique, au Danemark, en Italie, en Lettonie, en Lituanie, au Luxembourg, à Malte, en Croatie et en Slovénie, là où les amendes sont plus légères… La « légalisation » dans ces pays sculpte uniquement la différence entre drogues légères et drogues dures.
 





Des policiers arrachent 18 000 plants aux Pays-Bas près de la frontière allemande


La République tchèque, par exemple, a adopté en 2010 une loi décriminalisant la possession de stupéfiants en petites quantités.





La République tchèque le pays le plus libéral vis à vis du cannabis


 
L’Allemagne a un régime «spécial». Bien que la possession soit toujours interdite, une forme de tolérance à était adoptée. Le pays approuvera certainement des licences à des fins thérapeutiques.
 





Manifestation à Berlin, en 2015


 
En 2001, le Portugal est devenu le premier pays européen à décriminaliser l’usage personnel du cannabis. Mais sa culture est considérée comme « criminelle »… La vente est tout aussi illégale. Pourtant la consommation a drastiquement diminuée chez les jeunes, ce qui est l’inverse du cas français.
 





Le Portugal réclame des « cannabis social clubs » en 2001


 
En Italie, certains prédisent que le pays légalisera très prochainement le cannabis. L’Italie pourrait devenir le deuxième pays dans le monde à légaliser la plante, après l’Uruguay. La possession est toujours interdite, mais pas pour un usage personnel.
 





L’Italie pourrait suivre les traces de l’Uruguay


 
En Espagne, la culture du cannabis dans une propriété privée et pour la consommation personnelle dans un espace privé est légale. Ce sont les « Cannabis Social Clubs » qui organisent ces activités. Mais la situation est contradictoire comme ailleurs, la vente est illégale.
 





Chypre, est le pays le plus stricte. La possession peut être puni par huit ans de prison…


La France
La France et le reste de l’UE considèrent l’utilisation de drogues, y compris le cannabis, comme une infraction pénale. La possession est toujours un crime, même si cela ne conduit pas toujours à la prison.
 





Démonstration de « force » sur Paris


 
Plus de 80% des Français pensent que la législation punitive actuelle, parmi les plus répressives sur le continent, est inefficace. 52% favoriseraient une certaine forme de légalisation selon un sondage Ipsos de 2016. Le cannabis est devenue une question politique, de société. 700 000 Français consomment quotidiennement du cannabis. Tandis que 1,4 million de citoyens fument au moins 10 joints par mois.
 





15éme marche en faveur du cannabis à Paris (2016)


 
Cinq des sept candidats présidentiels sont en faveur de la légalisation ou de la décriminalisation de l’usage du cannabis. Les principaux intéressés sont : Benoît Hamon du Parti socialiste, qui favorise la légalisation, et Nathalie Kosciusko-Morizet du parti républicain serait pour une une genre de décriminalisation sous forme d’amendes contrôlées…
 
Pour la France, l’interdiction du cannabis est un échec. Dans une tribune publiée hier dans le Journal du Dimanche, 150 personnalités marseillaises demandent la fin de la « prohibition du cannabis ». Les signataires pensent que le cannabis est responsable des « trafics très organisés » dans la ville de Marseille. Toujours selon eux, le deal de cannabis serait responsable de 27 morts en 2016 à Marseille.
 





Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti sont signataires de l’appel demandant la « légalisation contrôlée » du cannabis. (Sipa)


 
Les signataires appellent donc à une « légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation, telle qu’elle existe déjà dans plusieurs pays ». Cette régulation par l’Etat permettrait de mettre fin aux réseaux mafieux et de faire économiser des ressources juridique et policière aux contribuables.
 
Source: blog-cannabis.com
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Par mrpolo,
Dans sa dernière édition, le CCI Info présente plusieurs scénarii sur le thème de « la Nouvelle-Calédonie de 2046 ». Parmi ceux-ci, des chefs d’entreprise et des économistes en ont plébiscité un, lequel assurerait la prospérité de la Calédonie sans Nickel grâce à « la production encadrée de cannabis » et à la « création d’un paradis fiscal ». Fais tourner !
 
 
 
Pour son dernier numéro de l’année 2016, des acteurs du monde économique calédonien ont réagi à des scénarios concoctés par des étudiants de l’EGC, des économistes et des professionnels dans le cadre d’un concours organisé à l’occasion du 30ème anniversaire de l’Ecole de Commerce. Parmi ces travaux, le premier intitulé « la Nouvelle-Calédonie prospère sans Nickel » mérite le coup d’œil. Extraits :
 

« (2046) La Calédonie fait partie du top 10 des pays les plus innovants au monde. Sa population a atteint le million de Calédoniens depuis qu’en 2017 un plan quinquennal a été instauré afin de rendre le pays plus attractif via la création d’un paradis fiscal. Nouméa est devenu l’Honolulu du Pacifique avec, à son actif, de nombreux casinos et le 1er circuit automobile électrique du Pacifique. La capitale est devenue une tête de ligne pour les croisiéristes. (…) Mais c’est la production encadrée de cannabis d’une qualité rare, employé par les laboratoires pharmaceutiques du monde entier dans la recherche contre le cancer, qui a contribué à la richesse du pays et à sa renommée internationale (extrait scénario 1, décembre 2016 ; sources : p23 CCI Info) »


 
Parmi les chefs d’entreprise et les acteurs du monde économique ayant plébiscité ce scénario, Michel Mees (DG SCIE Distribution), Pierre Kolb (PDG du bureau d’études A2EP) ou encore Frédérique Pentecost (PDG de la Holding du Pacifique). Il faut dire que le fait de transformer la Nouvelle-Calédonie en paradis fiscal s’avère intéressant pour le monde économique et surtout pour les investisseurs étrangers. Selon les critères de l’OCDE, il faudrait pour cela que les impôts deviennent « insignifiants ou inexistants », « une absence de transparence fiscale » et surtout « l’absence d’échanges de renseignements fiscaux avec d’autres États » ce que la Nouvelle-Calédonie, totalement compétente en matière fiscale, pourrait in fine décider. Mais peut-être pas besoin non plus d’aller jusqu’à là. L’idée d’une « zone franche** » en revanche ne date pas d’hier.
 
En effet en 1991, le journal les Echos rappelait qu’Alain Christnacht, alors Haut-Commissaire, avait décidé de créer une « zone franche » dans la région de Népoui-Koné-Pouembout afin d’attirer l’investissement et de développer l’activité économique. Depuis lors, la SMSP et ces partenaires internationaux ont pu bénéficier d’un environnement fiscal plus favorable qu’ailleurs sur le territoire et l’usine du Nord est sortie de terre.
 
Aux Antilles, l’exemple des Iles Vierges Britanniques (territoire d’Outre-mer du Royaume-Uni) démontre qu’un petit territoire peu peuplé (néanmoins dépendant d’une grande puissance) peut tirer son épingle du jeu puisque leur PIB est désormais de 42.000 $/habitant (contre 28.000 $/habitant en NC) grâce notamment à leur services financiers qui assurent 60% du PIB de l’île.
 
Le cannabis, source de richesse ?
 
Beaucoup plus polémique, mais néanmoins tout autant rémunérateur pour un territoire, la production encadrée de cannabis a fait ses preuves dans de nombreuses régions du monde. Aux Etats-Unis, de plus en plus d’Etats légalisent le chanvre à titre médical mais aussi récréatif.
 
Quatre nouveaux Etats ont ainsi légalisé le cannabis lors des dernières élections présidentielles (lesquelles s’accompagnent souvent de référendums locaux) dont la Californie et le Nevada et la régulation du cannabis récréatif a débarqué sur la côte Est puisque le Massachusetts et le Maine font leur entrée dans ce club qui compte désormais 8 Etats américains sur 50. Et début 2016, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a annoncé une légalisation totale du cannabis en 2017 ! Les raisons de cet engouement ?
 
Elles sont doubles : d’une part le cannabis possède de nombreuses vertus en matière de santé publique notamment concernant le traitement de l’épilepsie, de la maladie de Parkinson*, ou encore en réduisant les fortes migraines chez l’adulte. Mais le cannabis, très consommé partout dans le monde est aussi l’incroyable garant de considérables rentrées financières pour les états qui régulent sa production et taxent son prix de vente. L’Oregon a ainsi vu l’année dernière, un mois après la mise en place du régime légal, ses ventes s’établir dans ses dispensaires médicaux à 22 millions de dollars.
 
Trois mois plus tard 35 millions de dollars avaient été captés sur les ventes réalisées par les 323 dispensaires de cannabis récréatif. Dans une étude du cabinet « New Economy Consulting » qui avait fait grand bruit sur internet, les experts ont prévu que le marché du cannabis représenterait 481 millions de $ en 2016 pour cet état de 4 millions d’habitants, mettant par la même en concurrence l’état voisin du Colorado qui avait, parmi les premiers, bénéficié également de la manne cannabis.
 
Contrôler pour ne plus subir
 
Sans concurrence dans la région pacifique (l’Australie n’a légalisé le cannabis qu’à titre médicinale), la Nouvelle-Calédonie aurait peut-être tout avantage à légaliser un produit recherché et parfois utile, si celui-ci était bien sûr suffisamment contrôlé, à l’instar des autres produits que sont le tabac et l’alcool. Dans son scénario-fiction « la Nouvelle-Calédonie de 2046 », l’EGC vise en effet l’utilisation par les laboratoires pharmaceutiques d’un produit local d’une « qualité rare ». Mais, une autre raison favorisant la légalisation serait naturellement la lutte contre la criminalité et la délinquance. Justement, aujourd’hui même, 150 personnalités marseillaises viennent de signer un appel pour une « légalisation contrôlée » du cannabis.
 
Parmi les signataires, on retrouve des élus, des avocats, des magistrats et de nombreux médecins. Tous de Marseille. La cité phocéenne étant particulièrement victime de la prohibition qui serait selon eux « directement responsable, chez nous, de réseaux, de trafics très organisés, qui brassent des sommes considérables et gangrènent de nombreux quartiers ». Les gangs se partageant le marché juteux et illicite du cannabis ont l’année dernière été responsables du décès de 25 personnes dans des règlements de compte armés.
 
A la fin de sa vie, Charles Pasqua avait lui-même reconnu que la prohibition entrainait une escalade de la délinquance. Ainsi, dans un documentaire de France 5 diffusé récemment, l’ancien ministre de l’intérieur faisait son mea culpa : « On peut s’interroger sur le fait de savoir si on n’aurait pas eu intérêt à légaliser, notamment le cannabis ! (Charles PASQUA ; Sources : extrait doc La loi de la drogue, France5) »
 
En Nouvelle-Calédonie, on sait que la majorité des délinquants multirécidivistes qui empoisonnent la vie des habitants vivent en grande partie du trafic de cannabis. Ne serait-il pas temps de s’attaquer aux causes de l’insécurité, et non pas seulement à ses conséquences ? Réponse en 2046…
 
Par Rita
 
Source: caledosphere.com
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Par mrpolo,
Trop de morts à Marseille ? Voilà la solution.
Encore un effort…
 
 
 
C’est une initiative en apparence des plus louables. Dans le Journal du Dimanche, plus d’une centaine de personnalités marseillaises (dont deux députés socialistes) signent une pétition réclamant la dépénalisation du cannabis.
 
Ils espèrent que cette mesure permettra d’apaiser, de purifier certains quartiers "gangrénés" par le trafic de shit. Et ils pensent qu’elle mettra fin aux règlements de compte qui ont fait l’année passée plus d’une trentaine de morts à Marseille.
Pourquoi pas ? Mais cette initiative nous paraît singulièrement frileuse et notoirement insuffisante.
Implicitement, elle se réfère à la grande époque – si bien illustrée par Hollywood – de la prohibition aux Etats-Unis. On s’entretuait (comme à Marseille aujourd’hui) pour l’alcool qui était interdit. Et la prohibition, vue son échec patent, fut abandonnée. Mais cette période n’eut pas que des aspects négatifs.
 
Elle vit la floraison de multiples gangs connotés ethniquement et religieusement. Des gangs irlandais (très catholiques), des gangs italiens (la mafia), des gangs juifs et aussi, bien que plus rarement, des gangs noirs. Une belle et riche diversité.
 
Alors qu’à Marseille et dans d’autres villes de France, nous ne connaissons qu’une triste et désespérante uniformité. Où est passé le gang de la famille Zemmour (merci de ne pas confondre avec Eric) si bien montré dans Le grand pardon ? Que sont devenus les gangs des Lyonnais, des Stéphanois, les gangs corses ?
 
D’ailleurs, vous avez dû remarquer qu’on ne dit plus "gangs" mais "bandes", sans doute dans un souci de géolocalisation. A l‘époque de la nécessaire mixité sociale et ethnique, du "vivre ensemble", il nous paraît indispensable de mettre fin à cet apartheid indigne de la République. Oui, il faut d’urgence installer (ou réinstaller) du Juif et du Français de souche dans les quartiers Nord de Marseille !
 
Mais ce n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin. Dans ces quartiers, une vraie police de proximité s’impose. Des grands frères bienveillants et fermes seront formés par des hommes de religion dont l’autorité est grande. Ils feront régner l’ordre. Ils diront sur quel territoire telle ou telle bande peut exercer ses talents. Les sanctions seront sévères. Qui brandira la kalash périra par la kalash…
 
La paix civile est à ce prix. Car la légalisation du cannabis aurait des effets hautement dangereux et contreproductifs. Peut-on ignorer que le trafic de stupéfiants génère des milliers et des milliers d’emplois ? Comment ne pas voir que cette activité lucrative permet à des cités de vivre autrement que dans la misère ? Que des centaines de petits guetteurs rapportent de quoi remplir les frigos de leurs mamans ? Et on voudrait supprimer tout ça en légalisant le cannabis ? Une explosion sociale garantie. Des milliers de jeunes désespérés sortiraient de leurs quartiers en criant vengeance. Et alors là…
 

 
Par Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
 
Source: atlantico.fr
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Par mrpolo,
Zach Fernandez et Sarah Fern affirment avoir utilisé de simples pinces et du tissu pour modifier le plus célèbre panneau des États-Unis.
 
 
 
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les gens ont une image plutôt négative de l'année 2016 – au point de la considérer comme responsable de tous leurs maux. Naturellement, ils sont aujourd'hui à la recherche de la moindre once d'espoir susceptible de montrer que 2017 sera une année bien plus clémente que la précédente. Pour beaucoup, cette lueur d'espoir est arrivé le 1 er janvier dernier, quand des petits malins ont transformé le célèbre panneau « Hollywood » en « Hollyweed ».
 
Cette modification, qui constitue un hommage au « Hollyweed » déjà réalisé en 1976, a laissé beaucoup de monde perplexe, sachant que ce lieu est notamment connu pour sa difficulté d'accès. On a donc discuté avec les deux artistes qui affirment être à l'origine de cette supercherie, Zach Fernandez et Sarah Fern, pour savoir comment ils avaient réussi ce petit exploit relayé par le monde entier.
 




 

Sarah Fern et Zach Fernandez. Photo publiée avec l'aimable autorisation de Zach Fernandez


 
VICE : Pourquoi avez-vous fait ça, au juste ?
Fernandez : J'avais vu le « Hollyweed » de 1976 sur le compte Instagram d'un de mes potes, et sur le coup, je me suis demandé si c'était un montage. Puis j'ai constaté que c'était l'œuvre de Danny Finegood, un étudiant en art de Los Angeles. À la base, c'était un projet pour son école. En 1976, la Californie venait d'assouplir sa législation en matière de consommation de weed, et il avait donc fait ce truc en guise d'hommage. Il a même eu un A à son devoir ! Ça m'a inspiré, et en faisant des recherches, j'ai vu qu'il avait aussi fait de nombreuses autres installations en collaborant avec ses amis. Malheureusement, il est mort il y a dix ans. Du coup, en bas à gauche du « O » de « Hollyweed », j'ai écrit « Hommage à Mr. Finegood ». C'était l'objectif principal de l'installation – il n'était pas question de « faire le buzz ».
 
Le vote récent autorisant la consommation de marijuana pour un usage récréatif a été plutôt positif pour les États-Unis. Vous considérez votre installation comme une manière de relancer le débat sur le sujet ?
Tout à fait. Je disais récemment à un ami qu'il est important de toujours remettre les choses dans un contexte plus global. Quelles que soient les circonstances, c'est toujours positif. Si je peux apporter un peu de bonheur dans le monde, je suis toujours partant. Je veux seulement que le message soit clair. Il s'agit de rester jeune et innocent afin de continuer à vivre de manière simple et authentique. Je pense que ce projet m'a vraiment permis d'exprimer cela.
 
Hmm, OK. Comment avez-vous préparé et exécuté ce plan ?
Je me suis occupé de toute la partie « matérielle ». Je me suis habillé en tenue camouflage. Un rapport fondé sur une caméra de surveillance précisait « un homme vêtu de noir » ou un truc du genre, mais j'étais clairement habillé en veste camouflage pour me protéger de la pluie. J'espérais qu'il pleuve car cela aurait réduit les chances que quelqu'un me tombe dessus.
Fern : J'ai surtout participé à la planification de ce projet. J'ai essayé d'avoir une vision globale. Nous devions être bien préparés tous les deux, avoir les dimensions exactes, ce genre de choses. Nous avons établi un budget et listé toutes les ressources dont nous avions besoin. Nous avions du tissu et des feuilles, et nous avons tout cousu ensemble. Zach a trouvé la taille exacte des lettres sur internet. À partir de là, nous avons pu calculer toutes les dimensions nécessaires. Bien évidemment, on s'est donné un peu de marge, juste au cas où.
 





Photo : Jamie Lee Curtis Taete


 
À quoi ressemble l'installation ?
Fernandez : Il y a des échelles sur les deux côtés des lettres, mais elles commencent si haut que j'ai dû escalader six mètres rien que pour arriver au bas de l'échelle. La deuxième lettre était bien plus haute, et j'ai dû me détacher de la corde que j'utilisais sur la première pour la contourner. C'était beaucoup de boulot. Ça m'a pris au moins deux heures. Mais on avait bien bossé ensemble en amont et tout fait pour nous faciliter la tâche. Je ne suis pas là pour « vandaliser » quoi que ce soit – je le précise parce que j'ai vu ce terme dans plusieurs articles. Fern : Oui, après tout il ne s'agit que de pinces et d'un peu de tissu. Tout ça peut être retiré très facilement.
 
Vous pensez que vous aurez des problèmes à la suite de cette interview ?
Fern : Le rappel à l'ordre est obligatoire. Genre : « On est obligé car si on ne montre pas l'exemple, tout le monde pourra faire la même chose ». C'est normal, on comprend tout à fait.
Fernandez : Quand on veut lancer un débat, il faut en accepter les conséquences. Je suis sincèrement en faveur de la légalisation de la marijuana. La première fois que j'ai fumé, j'avais 12 ans. Pendant deux ans, nous avons même eu notre propre service de livraison de marijuana à des fins médicales à San Luis Obispo. Les vertus médicinales du cannabis ne sont plus à prouver pour les personnes qui souffrent de cancer, par exemple. Maintenant, je suis curieux de voir où tout cela va nous mener.
 

 
Vous avez déjà des idées pour de prochaines installations ?
Plein. On essaye vraiment de continuer dans cette direction. Avant, nous avons fait certaines choses que nous ne nous voyons plus faire aujourd'hui. Nous avons quatre enfants. Je veux être un exemple pour eux. Pour l'heure, je cherche des collaborateurs dans le même état d'esprit.
Fern : On est toujours en train de penser à notre futur projet.
 
Qu'est-ce que vous voulez dire à tous ceux qui ont lu ce panneau et qui ont pensé que c'était l'œuvre de deux junkies ?
Fernandez : J'ai juste envie de faire sourire les gens, de rire un peu, et de ne pas prendre la vie trop au sérieux.
Fern : Mon message ? On ne peut pas plaire à tout le monde.
 
 
Par Justin Caffier
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
Ou comment gérer un empire de la drogue avec un peu de jugeote et deux-trois contacts au Maghreb.
 
 
 
Quelque part dans les montagnes marocaines, un grand édifice en briques se dresse au cœur d'une vallée. Il fait nuit, mais on peut apercevoir une lueur blafarde à travers les interstices de ces murs sans fenêtres. Je suis assis à bord d'une voiture qui se rapproche lentement du bâtiment délabré, accompagné d'un homme qui se fait appeler « Patron ». Il nous a fallu cinq heures pour traverser les montagnes et les routes boueuses qui nous séparaient de cet endroit. Sur notre trajet, nous avons croisé de nombreux postes de contrôle. À chaque fois que des policiers nous arrêtaient, ils se contentaient d'ouvrir la portière et de serrer la main de Patron – toujours en arborant un grand sourire.
 
« Je paie tous ces mecs, d'ici jusqu'à la côte », m'explique Patron en riant.
Notre passage dans la vallée m'a donné la nausée. La route était dépourvue de bitume pendant dix bons kilomètres, et notre chauffeur a dû effectuer plusieurs virages à 180 degrés pour « effacer nos traces » – c'est du moins la raison qu'il a invoquée. Nous nous arrêtons enfin devant ce fameux bâtiment en briques. Le conducteur klaxonne. Un homme vêtu d'une salopette arrive et salue Patron. Ils discutent en français pendant quelques minutes, avant de m'escorter jusqu'à une grande porte d'entrée métallique.
 
À l'intérieur du bâtiment se trouvent plusieurs sacs de cannabis, lesquels font à peu près la taille d'une botte de foin. Ils sont empilés jusqu'au plafond. « Je pense que ça doit faire deux tonnes de weed », estime Patron.
 
Une grande partie de ces sacs lui appartient. Patron cultive ce cannabis lui-même, mais il n'est pas destiné à être vendu dans la rue. Sa production est systématiquement emballée dans des lettres et colis classiques avant d'être livrée par la poste. Patron « n'est pas un gangster », comme il me l'explique lui-même. Il est dealer sur le « darknet ». Il vend de l'opium, de la weed et du shit de qualité et estime gagner « près de 120 000 euros par mois » en bitcoins. Sa marchandise est distribuée à travers le monde entier. Par le passé, j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer un dealer de ce genre afin de discuter du fonctionnement de son business. Mais avec Patron, j'ai pu admirer ce fonctionnement de mes propres yeux.
 
Le marché de la drogue sur le « darknet » a connu son heure de gloire avec « Silk Road », fondé et dirigé par « Dread Pirate Roberts » (DPR). En 2013, le FBI a fait fermer le site après l'arrestation de DPR, identifié comme étant Ross Ulbricht, un Américain de 32 ans. Il purge actuellement deux peines de prison à vie sans libération conditionnelle possible, plus deux autres peines de 20 et 15 ans pour des charges différentes. En voulant mettre un terme au marché florissant de la drogue sur Internet, le FBI a inconsciemment créé une hydre. Quand Silk Road existait encore, il n'avait qu'un seul vrai concurrent : Black Market Reloaded.
 
Aujourd'hui, il existe plus de 15 autres marchés de la drogue, et la plupart sont bien plus sécurisés que ne l'était Silk Road. Le marché de la drogue n'a jamais autant offert de possibilités qu'aujourd'hui.
 
Pour Patron, qui écoule sa marchandise sur des sites plus récents comme Hansa Market et Alpha Bay, le « darknet » lui permet de « vendre de la drogue de manière éthique ». Comme d'autres personnes issues de cette communauté, il ne se considère pas comme un criminel.
 
« Franchement, il y a criminels et criminels », me dit-il alors nous marchons dans le bâtiment pour atteindre une porte située à l'arrière. « Si vous buvez en conduisant, vous êtes un criminel ; si vous roulez trop vite, vous êtes un criminel ; si vous avez un cancer et que la seule façon de soulager votre douleur est le cannabis, vous êtes aussi un criminel. Je pense que même si le gouvernement nous dicte ce qui est bien ou mal, il est nécessaire de se faire sa propre opinion. »
 
Patron s'arrête un moment pour allumer une cigarette – chose qu'il réitère toutes les cinq minutes. « Avec le deep web, on aide les gens à obtenir ce qu'ils veulent, mais de manière saine. Ils ne sont plus obligés d'acheter leur héroïne à un dealer au fond d'une impasse glauque. Nous leur offrons la possibilité de rester bien au chaud dans leur canapé et de se faire livrer. »
Si Patron n'a pas vraiment l'allure d'un « patron », il dégage tout de même quelque chose. Le voir travailler avec ses partenaires au beau milieu des montagnes en dit long sur sa personnalité ; celle d'un homme charismatique quand il le souhaite, et incroyablement réservé et distant à d'autres moments. Au fil de nos conversations, je le trouve de plus en plus « geek ». Un geek coriace, ceci dit.
 
Patron est sincèrement fasciné par la sécurité informatique, les ordinateurs et la technologie au sens large. Plus tôt dans la journée, alors que nous marchions le long des docks, Patron m'a montré les bateaux des garde-côtes. Il connaissait leurs noms, leur modèle, leur moteur et leur vitesse maximale. À l'origine, Patron n'est pas dealer. C'est un homme fasciné par le deep web qui s'est mis à vendre de la drogue – et c'est probablement ce qui le maintient éloigné des flics pour le moment.
 

 
Patron fouille un immense sac et en sort plusieurs kilos de shit et trois sacs de « shake » – du cannabis en poudre. « Et voilà. C'est ma prochaine cargaison. Mon équipe se chargera bientôt de la distribuer. » Son équipe est un groupe nommé le Cartel Norte Africa (CNA). Le CNA rassemble des Espagnols et des Berbères qui répondent tous aux ordres de Patron, officiant aussi bien au Maroc qu'en Espagne. Avec l'aide du CNA, Patron peut envoyer sa marchandise du Maghreb jusqu'en Europe, où elle sera distribuée à toutes les personnes qui en ont fait la commande.
 
« En ce moment, je gère des cargaisons de 250 kg. Après, tout dépend du nombre de commandes. Généralement, on fait deux trajets par mois. » Patron m'explique qu'il gagne convenablement sa vie mais qu'il ne se considère pas comme riche. « Je vis bien, mais j'ai des gens à payer : mes gardes du corps, mes fermiers, mes dealers – tout le monde. Je veux que tout le monde ait sa part du gâteau. Je travaille surtout avec ces types afin d'obtenir un produit de qualité pour un prix honnête. Certains de mes fermiers sont dans le milieu depuis des générations. »
Patron ouvre alors un sac rempli de cannabis en poudre. L'odeur envahit immédiatement la pièce. « Une fois que la plante a suffisamment poussé, elle est coupée, séchée et récupérée sous forme de poudre, m'explique-t-il. C'est à partir de ça qu'on fait du shit. Pour le transport, on doit utiliser pas mal de véhicules différents. »
 
Une fois le shit pressé dans le bâtiment situé dans la vallée, Patron aide son équipe à le charger sur des camions. Il est transporté jusqu'à la côte, où il est ensuite dissimulé dans des bateaux pneumatiques semi-rigides. « Les bateaux sont modifiés pour qu'on puisse installer cinq moteurs de 300 chevaux, dit-il. Ils sont très rapides. Tout devient flou lorsque vous êtes dessus. C'est vraiment flippant. Avec, on va jusqu'en Espagne et on débarque tout sur la côte dès notre arrivée. »
À partir de là, la drogue est stockée dans des planques. C'est notre prochaine destination. Le jour suivant, nous quittons le Maroc après une nuit glaciale passée à dormir dans le bâtiment à moitié terminé, sans chauffage. « C'est la seule piaule dans le coin », selon Patron.
À chaque nouvelle planque, Patron change les cartes SIM de ses téléphones avant de placer ces derniers dans un sac spécial coupant tout signal. Il planque l'un de ses deux passeports – du moins, les deux que j'ai pu voir – dans les voitures empruntées. En Espagne, nous changeons de voiture deux fois en l'espace de trois heures, entre la côte et la planque. Patron est paranoïaque, et il a sans doute raison. S'il se fait prendre, il risque jusqu'à 15 ans de prison.

 
« OK », dit Patron calmement, tout en fumant une cigarette et en jetant en coup d'œil dans le rétroviseur intérieur. « On arrive à la planque maintenant. » On parcourt alors un sentier dans le noir, au milieu de nulle part avant de s'arrêter. Quelques maisons parsèment l'horizon. Là, deux jeunes hommes s'approchent et accueillent chaleureusement Patron. Les trois conversent en espagnol. Après quelques minutes, Patron et moi-même entrons dans la planque pendant que les deux hommes disparaissent dans la nuit.
 
L'intérieur de la planque ressemble à un repère cyberpunk. Plusieurs ordinateurs portables cohabitent avec des câbles, un écran plat et des lecteurs de clés USB. Un canapé, des restes de nourriture et un imposant fusil de chasse équipé d'une lunette de visée complètent le tableau. Je demande à Patron s'il aime chasser, sans réfléchir.
 
« Oui, j'adore ça. Si tu tires sur quelqu'un avec ça, il va mal le vivre. »
 
Patron disparaît alors quelques instants dans une pièce attenante avant de revenir avec un ordinateur portable et un autre sachet, qu'il vide sur la table. « Voilà un kilo d'Amnesia et une grosse brique d'opium », me précise-t-il.
 
Patron insère une clé USB dans son ordinateur. « J'utilise Tails, tu vois », dit-il en pointant du doigt sa clé. Pour ceux qui ne le savent pas, Tails est un système d'exploitation permettant de protéger sa vie privée sur Internet. En effet, il bloque toutes les connexions qui ne sont pas anonymes et force toutes les connexions sortantes à passer par Tor.
 
Une fois connecté sur les différents marchés du deep web, Patron passe en revue toutes ses commandes. Il y en a un paquet. Le business tourne plutôt bien. « Regarde ça, me dit-il. Cette femme veut du shit. Je vais te montrer comment on fait. » Lorsque Patron bosse sur son ordinateur dans une planque, il ressemble à un garagiste en train de réparer une voiture – il est dans son élément et agit instinctivement.

 
Soudain, un grincement mécanique retentit. Une imprimante se met en marche dans un coin de la pièce. Une fausse facture pour une salle de sport en sort. Sans dire un mot, Patron enfile une paire de gants chirurgicaux puis attrape un couteau qui traînait dans une poche de son manteau. Il saisit ensuite la facture et récupère un sachet de shit. Il s'installe confortablement dans une chaise, qu'il déplace près d'un bureau, et allume un radiateur. Il prend son couteau et pose la lame entre les grilles, avant d'allumer une énième cigarette. « Regarde, me dit-il en tirant une latte. Je suis en train de faire un truc que le gouvernement juge illégal. Pourtant, d'un point de vue moral, je trouve ça parfaitement justifiable. »
 
Patron digresse un peu, le temps que le couteau soit suffisamment chaud. Il m'explique qu'il aimerait ouvrir une sorte de clinique – un lieu où l'on pourrait expérimenter des traitements à base de drogue en toute légalité.
Le couteau est enfin chaud. Patron jette sa clope dans le cendrier et se remet au travail. Il découpe un petit morceau de shit et l'enveloppe dans du film plastique, puis colle le tout derrière la facture, avant de la plier et de l'insérer dans une enveloppe. « Et voilà, dit-il en rigolant. Tu récupères ça dans ta boîte aux lettres et ça ressemble à n'importe quelle facture. »
 
Patron est avant tout un produit d'Internet – pas vraiment un caïd traçant sa route parmi les gros poissons. Assis sur le canapé de cette planque, entouré d'ordinateurs portables, de cigarettes et de drogue, il est parfaitement à l'aise. Pour lui, l'argent qu'il se fait ne serait rien sans la camaraderie qui caractérise le « darknet ». Il le dit lui-même : « Je partage ce en quoi croyait DPR. Il a créé une nouvelle culture. »
 
Et Patron de conclure : « Généralement, sur le deep web, tout le monde essaye de s'entendre. Les gens règlent leurs différends via des administrateurs et sont tous très civilisés. C'est d'ailleurs un sacré pied de nez. Toute la violence liée à la drogue a débuté avec la route de la soie [Silk Road, en anglais] et le seul moyen de canaliser cette violence est d'avoir recours au deep web et à la nouvelle route de la soie. »
 
 
Par Jake Hanrahan
Toutes les photos sont de l'auteur.
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
Une fois débarassés du stéréotype selon lequel sport et cannabis seraient incompatibles et rendraient les athlètes mous, quels sont les effets réels de la plante sur une activité comme la musculation ? Cet article examine l’effet de la weed sur l’hormone de croissance, la testostérone et l’œstrogène pour révéler la vérité au sujet de l’entraînement défoncé.
 
 
 
Une vidéo trouvable sur Internet montre un jeune Arnold Schwarzenegger joint à la main. Mais y a-t-il un lien réel – positif ou négatif – entre la muscu et le cannabis ? Certains disent qu’il ralentit la prise effective de masse, tandis d’autres ne s’entraîneraient pas sans un joint avant et/ou après leur séance. La communauté des bodybuilders est d’accord quant à l’effet néfaste de trop d’alcool sur les performances, mais peut-on dire la même chose de la ganja ?
 

 
Les facteurs physiologiques importants pour construire du muscle sont l’hormone de croissance et les niveaux de testostérone et d’œstrogène. Pour découvrir si le cannabis a vraiment un effet en musculation, nous allons voir comme il interfère avec ces hormones. Dans cet article tu vas découvrir comment l’entraînement avec Mary-Jane impacte la croissance musculaire.
 
Le cannabis a-t-il un effet sur la croissance musculaire ?
 
Quand on parle de croissance musculaire, on se concentre sur des facteurs comme l’hormone de croissance, l’œstrogène et la testostérone. Même si le cannabis a des effets sur d’autres parties du corps, dans le cadre de la musculation ce sont les plus importants. Ainsi que la façon dont le cannabis influence la capacité à brûler de la graisse. Alors, qu’en est-il vraiment ?
 
L’effet du cannabis sur la testostérone est minime et court, c’est à dire qu’il ne diminue le niveau de testostérone que momentanément avant que ce dernier ne redevienne normal. Certaines études montre que les utilisateurs fréquents peuvent connaître une baisse plus durable, mais qui reste de faible intensité. Une étude a montré que le cannabis stimulait les niveaux d’œstrogène, mais seulement à des doses extrêmement hautes.
 
Aucune étude sérieuse ne suggère un effet du cannabis sur l’hormone de croissance, sauf quand des doses très élevés de THC quasiment pur sont administrée. Dans cette circonstance, les niveaux d’hormone de croissance baissent. Cependant, une étude suggère que fumer deux joints peut au contraire provoquer une augmentation légère de la production d’hormone de croissance.
Mais rien donc ne nous permet de tirer des grandes conclusions au sujet de l’effet du cannabis sur ces hormones. Pour qu’un impact réel se fasse sentir, les niveaux de ces hormones doivent changer significativement et sur de longues périodes. Ce n’est pas vraiment le cas avec le cannabis.
 

Les différentes façons de consommer le cannabis
 
Ceci étant dit, la consommation de cannabis dans un joint, un bang ou une pipe a un effet clair et pas terrible pour les sportifs : les poumons sont affectés, mais également le mouvement de l’oxygène vers les cellules, ce qui rend les entraînements très durs et vite fatigants. Ainsi le bodybuildeur amateur de cannabis s’essoufflera et se fatiguera plus vite.
 
Si tu es un sportif et que tu choisis d’utiliser le cannabis, alors tu devrais privilégier ses formes les moins nocives pour les corps, comme les huiles ou les aliments. C’est bien meilleur pour ceux qui veulent prendre soin de leurs corps.
 
Tous les stoners ne naissent pas égaux
 
La réponse facile, quant à savoir si le cannabis et la musculation peuvent cohabiter, est que non car celui-ci rend mou et fainéant. Et toujours en train de se goinfrer à cause des munchies. Bien entendu, c’est le cas pour certains, mais pas pour tous les amateurs de weed.
 
Pour certains, le cannabis est un super moyen de se relaxer après l’entraînement, surtout parce qu’il réduit les douleurs musculaires. C’est idéal pour reposer le corps et l’esprit après une dure séance à la salle. Certains disent aussi que consommer du cannabis avant l’entraînement les aide à mieux se concentrer et à aller « plus loin ». Mais d’autres constatent que cela les rend au contraire plus fatigués plus vite, et provoque une baisse de leur concentration.
 
La vérité, c’est que le cannabis affecte l’humeur de façon différente selon les individus, et que par conséquent il est impossible de statuer sur son utilité ou sa nocivité en matière de musculation et de sport en général. C’est une affaire de ressenti personnel. Mais rien ne suggère un effet significatif de sa consommation sur la production des hormones nécessaires pour construire du muscle. A toi de voir, mais ne blâme pas la beuh si tu ne progresses pas !
 
Par Sera Jane Ghaly
 
Source: weedseedshop.com
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Par mrpolo,
Grâce au Telegraph, on en sait un peu plus sur l’état de la consommation de cannabis dans le monde, et les Français peuvent-être fiers d’eux (ou pas).
 
 
 
Rassurant ou pas, la France dépasse largement les autres pays européens en matière de fumette : elle occupe en toute simplicité la première place du continent dans le classement des pays du monde selon le nombre d’habitants consommateurs réguliers de cannabis, publié par The Telegraph dans sa sections voyage.
 
La jolie teinte vert foncé indique que 11 Français sur 100 se déclarent consommateurs de cannabis. Un chiffre qui la place tout de même au 6e rang du classement mondial. Au niveau européen, on retrouve juste derrière nous l’Espagne et l’Italie, avec 9,2 % d’usagers. Les Pays-Bas, malgré la quasi légalisation du produit, atteignent tranquillement les 8 %.
 
Mais, globalement, les pays européens font pâle figure face à la concurrence mondiale (même s’il faut souligner qu’il manque quand même quelques chiffres, notamment pour l’Asie et l’Afrique). Au top, et aussi surprenant que cela puisse paraître, l’Islande explose tous les records avec une hallucinante proportion de 18,3 % de fumeurs réguliers, soit environ 60 000 personnes sur 323 000 habitants. Pas mal.
 
L’île est suivie par un géant de la consommation de cannabis : les États-Unis, avec 16,2% de consommateurs soit… environ 50 millions de personnes, presque autant que toute la population française. En cause, les politiques de légalisation du cannabis adoptées par de nombreux États au cours de ces dernières années, comme le Colorado ou, plus récemment, la Californie.
 
 



 
Les 30 premiers du classement sont à retrouver ci-dessous :
Islande – 18,3 %
États-Unis – 16,2 %
Nigeria – 14,3 %
Canada – 12,7 %
Chili – 11,83 %
France – 11,1 %
Nouvelle-Zélande – 11 %
Bermuda – 10,9 %
Australie – 10,2 %
Zambie – 9,5 %
Uruguay – 9,3 %
Espagne – 9,2 %
Italie – 9,2 %
Madagascar – 9,1 %
République Tchèque – 8,9 %
Israël – 8,88 %
St Lucia – 8,87 %
Belize – 8,45 %
Barbados – 8,3 %
Pays-Bas – 8 %
Greenland – 7,6 %
Jamaïque – 7,21 %
Danemark – 6,9 %
Suisse – 6,7 %
Egypte – 6,24 %
Royaume-Uni – 6,2 %
Irlande – 6 %
Estonie – 6 %
Bahamas – 5,54 %
Sierra Leone – 5,42%

Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Hollyweed ! Au pays du cinéma américain, les fameuses lettres blanches de la colline d'Hollywood ont été la cible de plaisantins pour la nuit du nouvel an. Un clin d'oeil pour fêter la légalisation totale de l'herbe folle en Californie. En France, le débat pourrait redevenir d'actualité avec les campagnes pour les élections présidentielles. Pour Renaud Colson, maître de conférence à la Faculté de droit et des sciences politiques de l'Université de Nantes, la légalisation du cannabis est inévitable.
 
 
 
 
 
 
La France comptait en 2014, 1,4 millions de consommateurs réguliers, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Sur une population âgée de 11 à 75 ans et à la même date, 17 millions ont déjà goûté, 4,6 millions fumaient cette herbe folle, selon sa traduction littéraire. Le cannabis est également la première substance illicite consommée par les adolescents qui l'expérimentent parfois dès leur entrée au collège, et plus généralement en troisième. On estime à 47,8% le nombre d'individus ayant testé cette drogue avant leurs 17 ans.
 
L'enquête scolaire ESPAD de 2011 distingue clairement la France de ses voisins européens en tant que seul pays avec un niveau largement supérieur à 15%.
 
Pourtant, la législation est sévère. Le simple usage peut entraîner jusqu'à un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende. Aucune distinction n'est faite entre les consommations thérapeutiques, récréatives, ou religieuses. La culture, bien que de plus en développée, est également interdite. Les adeptes de la main verte sont punissables de trente ans de prison et de 7,5 millions d'euros d'amende. Enfin, en cas de trafic, la réclusion criminelle à perpétuité est envisagée. Il s'agit en effet d'un crime, et non-plu d'un délit.
 
Si le débat revient avec les élections, c'est parce que la légalisation ou la dépénalisation du cannabis représente, pour certains, la solution aux fortes dépenses qu'engendre le combat contre les drogues, évalué à 500 millions d’euros par an. Baisse de la délinquance, augmentation contrôlée du nombre de fumeurs, création d'emplois... L'hebdomadaire libéral The Economist avait plaidé en sa faveur.
 
En février 2016, le magazine explique que la substance « pèse pour plus de la moitié d’un marché de drogues illicites de 300 milliards de dollars » et « reste la drogue de choix de 250 millions de personnes dans le monde ». Un marché juteux entre les mains pour le moment de groupes criminels.
 
L'inévitable légalisation du cannabis?
Renaud Colson est le co-auteur de l'ouvrage Les drogues face au droit (PUF, 2015) et du livre European Drug Policies: The Ways of Reform (Routledge, 2017). Le maître de conférences à Faculté de droit et des sciences politiques de l'Université de Nantes distingue la dépénalisation (le fait que l'Etat s'abstienne de punir pénalement) de la légalisation, inévitable à ses yeux, qui consiste à autoriser formellement les drogues pour les réglementer.
 
 
 
 
 
Une nécessité ? Interview de Renaud Colson, par Cerise Robin
Il existe une diversité de modèles déjà expérimentés dans d'autres pays. Renaud Colson préconise une légalisation rigoureusement contrôlée de la production, de la distribution et de l'usage des drogues.
 
Les programmes d'éducation et de réduction des risques mis en oeuvre par la puissance publique permettraient de recréer des liens avec les consommateurs pour leur offrir des solutions et s'ils le souhaitent pour entrer dans une démarche d'abstinence. Le durcissement observé de la répression à l'égard des usagers de cannabis favoriserait au contraire, selon le maître de conférences, la marginalisation des usagers ainsi que des processus de discrimination ethnique et sociale dans la mise en oeuvre de la loi.
 
 
 
 
 
La différenciation face à la loi, interview de Renaud Colson, par Cerise Robin
Selon un sondage Ipsos d'octobre 2016, 52% des personnes consultées sont favorables à l'ouverture d'un débat. Et 82% d'entre elles pensent que la législation actuelle est inefficace.
 
Retrouvez l'interview complète de Renaud Colson à la fin de l'article.
 




 
 
 
 
 

Renaud Colson - L'inévitable légalisation du cannabis


 
La légalisation pour baisser la consommation
 
Mais si les de plus en plus de spécialistes plaident pour un allégement de la législation, c'est surtout pour enrayer un phénomène qui prend de l'ampleur. En janvier 2016, la Société de Pneumologie de langue française s'était prononcée en faveur de la légalisation de la plante.
 
Son président Bertrand Dautzenberg confiait d'ailleurs qu'il était persuadé que la pénalisation était la cause de la situation :
« Je suis persuadé que la pénalisation est la cause de cette situation. C’est une loi trop répressive qui aggrave la situation sanitaire du pays même si elle est pleine de bonnes intentions. Je suis sûr que si on sort de cette loi, on va diminuer la consommation de cannabis et supprimer les formes les plus dangereuses. Il faut regarder les chiffres pour affirmer cela. »
 
Tout en remettant en cause la stigmatisation de la drogue lors des séances d'informations dans les collèges et lycées. Cependant, l'idée n'est pas de dénigrer la dangerosité du cannabis.
Aujourd'hui, l'herbe est deux à cinq fois plus concentrée en THC qu'il y a 25 ans. A ce niveau les effets physiologiques et psychologiques sur la construction d'un individu avant ses 18-20 ans n'est pas à relativiser.
 
Trois joints égalent un paquet de cigarettes
 
Les conséquences d'une consommation de cannabis dépendent de la dose mais aussi de l'individu. Toutefois, parmi ce qui a pu être observé, on constate assez généralement une augmentation du rythme cardiaque, et un gonflement des vaisseaux sanguins, qui se manifeste en particulier par des yeux rouges.
 
De même, cette substance interfère avec un réflexe permettant à l'organisme de réagir par une vasoconstriction en cas de baisse de la tension artérielle. Ce qui peut conduire à un accroissement des risques quant à l'approvisionnement en oxygène du coeur et du cerveau. Faiblement toxique, le Cannabis est cependant à l'origine d'accidents cardiovasculaires, mais aussi d'accidents de voiture.
 
La drogue crée également des désordres au niveau neuronal. Si une personne a une consommation régulière avant sa majorité, avant donc que son cerveau se soit tout à fait développé, les dangers sont accrus. L'amateur de cette herbe va ainsi impacter sa mémoire, sa capacité de concentration et de réflexion, à plus ou moins long terme. Cependant, les études sont encore récentes et elles ne permettent pas de comprendre complètement ce qui se passe réellement dans le cerveau.
 
Toujours au niveau du cerveau, le Cannabis s'est avéré être un déclencheur de la schizophrénie chez les individus porteurs, mais aussi un amplificateur de la dépression pour les personnes fragiles.
 
Enfin, des récepteurs cellulaires au THC sont présents dans les testicules. La drogue peut donc avoir des effets au niveau du système reproducteur mâle. Elle réduirait les capacités de fertilisation.
 
 
 
 
 
 
 
 
 


interview_complète_renaud_colson.mp3 l'émission

 
Publié par Cerise Robin
 
Source: lesonunique.com
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Par Indi-Punky,
Franco Loja, la moitié des célèbres "Strain Hunter", est décédé aujourd'hui, le 2 janvier 2017.
 
La raison de sa mort est inconnue au moment de ce poste. Il a été l'associé d'Arjan Roskam dans la Green House Seed Co. à Amsterdam, aux Pays-Bas. Franco a été le sélectionneur principal de la société qui est la société de semences la plus récompensée dans le monde .
 
Les deux années passées à traverser le globe à la recherche de souches de cannabis. Leur série de vidéos de Strain Hunters compte plus de 60 000 abonnés sur YouTube, et ils ont récemment été présentés sur Vice TV alors qu'en Colombie, ils recherchaient des souches landrace spécifiques. Franco a également écrit pour Cannabis Now et était une véritable célébrité du cannabis et leader dans le développement de la souche et la reproduction. La page Instagram de Franco comptait près de 100 000 adeptes le 2 janvier.
 
Leur site Strain Hunter et les sites Web de Green House Seed Co. indiquent une page d'hommage pour le légendaire entrepreneur en cannabis.
 
Source: https://www.occnewspa...oja-dies-at-42/
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Par mrpolo,
Les restrictions morales et légales sur les drogues sont injustifiées et hors de propos, puisque l’usage de drogue relève d’un problème éthique, selon une étude.
 

 
portokalis/epictura


 
 
La drogue, c’est mal ? Eh bien non. Celui qui consomme une substance pour altérer son état ne pose en réalité aucun problème d’ordre moral ; la société qui condamne l’usage, par sa loi ou par son jugement, se fourvoie. Et ce n’est pas un militant de la cause qui s’exprime, mais bien la science.
 
Le millésime 2016 du BMJ de Noël croustille en pépites scientifiques. Chaque année, la très sérieuse revue britannique publie les travaux décalés de chercheurs qui, entre deux études austères, s’attaquent à des sujets plus légers – en apparence. A la veille des fêtes, un chercheur britannique en sciences humaines s’est donc penché sur l’origine des restrictions légales et morales qui pèsent sur les drogues illicites, entendues au sens large – cannabis, cocaïne, amphétamines, héroïne, solvants…
 
Verre et gâteau
 
Première contradiction relevée : s’il était immoral de vouloir modifier sa conscience, alors, toutes les substances psychoactives de notre environnement devraient être bannies. La liste est longue et commence bien sûr par l’alcool mais inclut la caféine, la nicotine ou encore le sucre, « classé parmi les stimulants », rappelle le chercheur.
 
« Le fait d’avoir un regard moral et de jeter l’opprobre sur certains usages de drogues pose problème. Est-ce immoral de boire un verre de vin ou de mettre du sucre dans votre thé ? Personne ne pense cela. Alors, pourquoi est-ce immoral d’ajouter du cannabis dans votre pâte à gâteau ? Selon un raisonnement paritaire, cela n’a rien d’immoral. »
 
L’auteur insiste. Dans nos sociétés libérales, l’homme vit et consomme à son gré. Pour résumer, certains optent pour un mode vie sain, font du sport et mangent bio ; d’autres sont plutôt canapé, télé, apéro. Tant que cela n’empiète pas sur les autres – d’où l’interdiction de l’alcool au volant, ou de l’ivresse manifeste sur la voie publique. Alors pourquoi, sur quel fondement rationnel, ne règlemente-t-on pas les autres usages au lieu de les prohiber ? s’interroge-t-il.
 
"Fait arbitraire"
 
Certains dirons que c’est parce que les drogues causent beaucoup de dégâts – ce qui est juste, en premier lieu sur le consommateur. L’Etat doit donc protéger ses citoyens du mal qu’ils pourraient se faire, à leur corps défendant s’il le faut. Cette protection passe par une interdiction formelle de ces substances toxiques et dangereuses, et par la pénalisation de leurs consommateurs.
 
Ruse ! dénonce le scientifique, qui rappelle les données, le savoir tangible que ses pairs ont scrupuleusement établi à travers le temps : le cannabis, moins toxique que l’alcool, et ses vertus thérapeutiques, tout comme les celles des dérivés d’opiacés et de la cocaïne, antalgiques, alors que l’alcool n’en possède que très peu. Et surtout, les multiples ravages sanitaires, économiques et sociétaux de la prohibition de ces drogues, qui creuse « davantage les problèmes qu’elle ne se résout » – le constat est « universel ».
 
Le fait que les sociétés aient réglementé l’alcool et se soient refusées à aménager les autres consommations n’est rien d’autre que le résultat « arbitraire de la plus grande acceptabilité sociale de l’alcool, qui résulte d’un usage public plus ancien », tout simplement. Un usage moralement inattaquable, la question ne se pose même pas.
 
Un problème éthique
 
La conclusion de cette thèse est imparable, selon son auteur : c’est bien sur le terrain injustifiable de la morale que la société se fonde pour bannir les autres drogues, mais elle se trompe de combat. S’ouvre ici l’autre partie de son raisonnement : les consommations de substances psychoactives relèvent d’une problématique éthique et non pas morale, et cela fait toute la différence.
 
« L’usage occasionnel récréatif ne nous invite à aucun jugement éthique ; il s’agit d’un choix personnel que certains trouvent stupide, intéressant ou hors de propos (…). C’est autre chose de dire qu’une vie dans la dépendance aux drogues est moins souhaitable qu’une vie sans cette dépendance. Ceci est un jugement éthique. Mais ce n’est pas une raison pour rendre l’usage des drogues illégal ».
 
par Marion Guérin
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Par mrpolo,
Le Maroc est le principal fournisseur de l’Europe en résine de cannabis, indique un nouveau rapport européen sur les marchés des drogues dans l’UE, qui prévient que les marchés des drogues illicites constituent l’une des « principales menaces » pour la sécurité de l’UE.
 
 
 
 

Selon ce rapport, le cannabis est la drogue la plus consommée en Europe (38% du marché) suivie de l’héroïne (28%) et de la cocaïne (24%). Photo: samyyang.spaces.live.com/blog/


 
Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites sont l’une des principales menaces pour la sécurité de l’UE, souligne le rapport 2016 élaboré conjointement par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) et l’Office européen de police (Europol).
Ce rapport européen atteste que « les Groupes Criminels organisés marocains (GCO), qui exploitent les liens avec les communautés marocaines établies en Europe et travaillent en partenariat avec les groupes européens, jouent de longue date un rôle dans l’importation de grandes quantités de résine de cannabis ».
 
En termes d’évolutions du marché, l’Espagne, qui est traditionnellement le principal point d’entrée de la résine produite au Maroc, a récemment fait état d’un nombre croissant de saisies de cette catégorie de drogue, signale encore le rapport.
 
La résine de cannabis à très forte teneur en provenance du Maroc augmente, avise la même source qui relève que cette drogue fait l’objet de trafic vers l’UE à l’instar du trafic d’autres produits illicites et des êtres humains.
 
« Il semble que de nombreux consommateurs de cannabis assimilent la teneur à la qualité, ce qui crée une demande et une surenchère pour les produits à forte teneur. La concurrence sur le marché est suffisamment vive pour que ce phénomène représente une incitation pour les producteurs marocains de résine, qui ont introduit de nouvelles variétés hybrides de la plante à haut rendement et à forte teneur », préviennent les rédacteurs du rapport.
De récents rapports « particulièrement préoccupants » établissent un lien entre le trafic de cocaïne et le financement de groupes terroristes actifs dans le conflit en Syrie et dans les pays voisins, note le document.
 
« Il existe des éléments probants » de certains liens entre des Groupes criminels organisés impliqués dans le trafic de drogue et des organisations terroristes, ajoute-t-il.
« Il en ressort qu’en général, ces liens ont un caractère principalement fonctionnel, les organisations terroristes utilisant le commerce de drogue pour financer leurs activités », est-il expliqué.
 
Evoquant la consommation, le rapport signale que les ressortissants européens dépensent chaque année plus de 24 milliards d’euros en moyenne en drogues illicites, en mettant l’accent sur l’impact négatif des marchés des drogues sur la société, mais surtout sur la connexion entre les marchés des drogues et les autres formes de criminalité, particulièrement le terrorisme.
Les drogues illicites constituent « un marché très lucratif », soutiennent les rédacteurs de ce rapport qui expliquent que ce marché représenterait environ un cinquième des produits de la criminalité dans le monde.
 
Selon ce rapport, le cannabis est la drogue la plus consommée en Europe (38% du marché) suivie de l’héroïne (28%) et de la cocaïne (24%).
 
« Nous estimons qu’il (le cannabis) représente environ 38% du marché de détail des drogues illicites pour un montant supérieur moyen à 9,3 milliards d’euros par an (entre 8,4 et 12,9 milliards d’euros), alors que celui de l’héroïne représente moyennement 6,8 milliards d’euros par an (entre 6 et 7,8 milliards), contre 5,7 milliards d’euros en moyenne par an (entre 4,5 et 7 milliards d’euros) pour celui de la cocaïne », précise le document.
 
Les estimations publiées dans ce rapport montrent que plus de 80 millions d’adultes ont déjà consommé du cannabis, dont plus de 22 millions au cours de l’année écoulée, et environ 1% des adultes européens en consomment presque tous les jours, ce qui en fait de loin la drogue illicite la plus consommée dans l’UE.
 
APS
 
Source: impact24.info
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Par mrpolo,
Une fois légalisée, l’industrie du cannabis devrait générer de juteux revenus pour l’État, mais elle fait aussi saliver l’industrie agroalimentaire.
 
 

Photo d'archives, REUTERS


 
 
Selon une étude publiée par Deloitte, les produits dérivés de la marijuana représenteraient un marché annuel de plus de 14 milliards $, soit près de deux fois plus que les ventes de cannabis à l’état pur, évaluées à quelque 8 milliards $ au Canada. C’est plus que les ventes combinées de vin, de bière et de spiritueux sur l’ensemble du territoire, dit Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté en management et professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie.
 
«C’est énorme, dit-il. Il est fort possible que 5 % à 7 % des produits alimentaires vendus au Canada d’ici dix ans puissent contenir du cannabis», incluant le prêt-à-manger, les biscuits, les desserts, etc.
 
Farfelu comme pronostic? «On peut voir ça comme farfelu, dit M. Charlebois. Mais d’ici dix ans, notre société aura une relation différente avec le cannabis. Il deviendra un ingrédient alimentaire.»
 
Le nouveau gluten
 
Depuis plusieurs mois, transformateurs et distributeurs alimentaires mettent le paquet afin de créer de nouveaux produits avec la marijuana comme ingrédient. Rexall et Shoppers Drug Mart, qui appartient à Loblaw, ont déjà déposé leur demande à Santé Canada au début de 2016 en vue d’obtenir un permis de distribution. «Il est tout à fait possible de voir un jour des produits Life, Quo ou même Sanis, trois marques privées qui appartiennent à Shoppers, contenir du cannabis», dit Sylvain Charlebois. Et il est tout à fait possible que Loblaw, Metro ou IGA produisent des aliments en contenant.
 
«Cet engouement peut paraître surprenant, mais dans l’agroalimentaire, il y a un besoin d’augmenter les revenus», dit Sylvain Charlebois. Il est très difficile de le faire et les marges sont minces. «La population vieillit. L’industrie est désespérée. On est à la recherche du prochain sans gluten.»
 
Les produits sans gluten ont représenté, pendant un certain temps, une manne miraculeuse dans l’industrie, dit Sylvain Charlebois. Ils génèrent des recettes de 5 milliards $ annuellement au pays, alors qu’à peine 1 % des Canadiens sont réellement intolérants au gluten. «Mais depuis 2015, la mode du sans gluten s’essouffle après plusieurs années de croissance sans précédent. L’industrie cherche autre chose.»
 
Source: journaldemontreal.com
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Par mrpolo,
Avec sa rare biodiversité et son esprit rebelle, la cordillère porte des sommets séduisants
 
 

Photo: Geneviève Tremblay Marcher dans le Rif, c’est traverser des villages comme Imezzer, logé au bas de rudes descentes dans un panorama au vert éblouissant.


 
 
 
Du Maroc on connaît les médinas, les crêtes de l’Atlas, la porte du Sahara et ses sables horizontaux. Mais au nord, là où la Méditerranée forme un dernier rempart avant l’Europe, une autre cordillère porte des hauteurs séduisantes : le Rif. Haut lieu de la culture mondiale du cannabis, la région recèle une rare biodiversité et un esprit historiquement rebelle. Points de vue.
 
Appuyée sur des montagnes aussi vertes que l’Atlas est sec, Chaouen a les yeux bleus et le caractère des sommets : calme, prestance, fraîcheur, bien loin des bruyants dédales de Fès et de Marrakech où la poussière charrie à longueur d’année une décharge électrique. Il faut croire que les parcs naturels Talassemtane et Bouhachem, ses voisins d’horizon, ont suffisamment de grandeur pour engourdir le flot voyageur et distiller le secret du Nord : la vie rifaine.
Ils sont nombreux, souvent Espagnols, à déambuler dans les poches de lumière, l’atmosphère andalouse et les échoppes de potiers, de tisserands et de tanneurs de cette petite ville en vase clos. Mais d’autres en font aussi leur pied-à-terre pour marcher le Rif, dont les gorges et les ondulations basses sont à des lieues du Sud au paysage minéral. Quand on arrive d’Errachidia dans un autobus ahanant, les montagnes sont une bouffée d’air soudaine, celle que retenait le désert.
 





Photo: Geneviève Tremblay Hors de ses places plus fréquentées, la médina bleue de Chefchaouen est fraîche et calme.


C’est depuis l’ancienne mosquée espagnole de Chaouen, abandonnée depuis les années 1920 au bout d’un sentier à flanc de montagne perpendiculaire à l’oued Ras-el-Maa, que le socle de la ville se dessine. Sa beauté pâle et altière, où ressort l’ancienne forteresse, la donne encore invulnérable — de longues murailles, d’anciennes bab (portes) au large anneau de bronze, la kasbah (citadelle) restaurée, le minaret octogonal de la grande mosquée construite au XVe siècle.
Mais la médina bleue n’a pas connu que la paix d’aujourd’hui. Après sa fondation en 1471 par Moulay Ali ben Rachid, qui en fera une base pour la défense des tribus berbères contre les forces coloniales, Chefchaouen connaîtra la guerre du Rif (1921-1926) et le protectorat espagnol jusqu’à l’indépendance du Maroc, en 1956.
Foyer de résistance constamment agité par des révoltes, dont celle de 1958, le Rif souffrira de la famine, de la pauvreté conséquente et de l’émigration, racontées avec violence par Mohammed Choukri dans son récit Le pain nu.
Il partira comme bien d’autres pour Tanger, la ville interlope au pied de l’Europe, éclairée par un espoir ici vain.
Monter vers Azilane
C’est dans cette histoire et ce Rif encore aujourd’hui peu marqué par la modernité que nous partons, sur une route de cailloux, par un matin de juin dégagé. Chaouen rural, une petite association au bureau presque invisible sur la place el-Mazjen, offre des randonnées avec séjour chez l’habitant et observation de la biodiversité locale. En cette saison morte, nous serons seule avec Lotfi. Notre carte, c’est lui.
Nous partons tôt, alors que le soleil est encore bas, puisqu’il faut être avant la nuit au village d’Azilane, à environ 15 kilomètres de Chefchaouen. Une première montée, abrupte, faite de rocailles et d’herbes rases, donne à voir un panorama spectaculaire : la ville illuminée par le matin, mais surtout le parc naturel de Bouhachem, au loin, dominé par sa forêt de chênes-lièges. Derrière nous, un berger monte lentement rejoindre ses bêtes qu’il a laissé paître sur les sommets. Il reviendra en ville à la nuit tombée, comme d’autres, silhouettes furtives.
 


Photo: Geneviève Tremblay La kasbah de Chefchaouen offre un point de vue panoramique sur la ville et le Rif.

Au bout de quatre heures de marche en plein soleil sur une piste de gravier en tire-bouchon, premier arrêt : Bab el Arz, la porte des cèdres. Altitude : 1760 mètres. Un dénivelé de 1100 mètres nous a menés jusqu’à ces hauteurs frissonnantes, où la bise frappe le mur des conifères dans un souffle grave, presque continu. Lotfi connaît les essences d’arbres comme s’il avait dessiné les planches d’une encyclopédie : sapin du Maroc, pin noir, cèdre de l’Atlas. À l’horizon : ce que l’oeil arrive à voir des 580 km2 du parc national de Talassemtane, précieux symbole de la biodiversité méditerranéenne d’Afrique du Nord. Une main en visière, Lotfi pointe au-dessus des arbres en direction de la Méditerranée, que l’on pourrait voir si ce n’était un lointain voile de brume grisâtre.
Des voix nous hèlent depuis le sentier : quatre randonneurs arrivés de Chefchaouen, de jeunes voyageurs partis pour la journée, en sandales et foulard noué sur la tête. Pareille chose aurait été impensable il y a 20 ans, du moins là où Lotfi allait marcher, là-bas, plus au nord. « Rencontrer quelqu’un, glisse-t-il lentement, c’était comme rencontrer un animal. » Le silence retombe sur nous. Des oiseaux se font entendre, mais se cachent, comme le singe magot, une espèce en voie de disparition que Lotfi cherchera sans le trouver. Encore sauvage, le Rif.
Du kif aux étoiles
Devant nous, car nous avons repris la marche, les djebels Tissouka (2122 mètres) et Lakraa (2159 mètres) trônent au-dessus des cimes. Dans ce paysage de lignes dures et de tons purs coupés par un soleil presque froid, Azilane apparaît enfin, 400 mètres plus bas, dans une cuvette d’un vert resplendissant. Ce petit village n’a pas plus de sept ou huit maisons basses et carrées, cinq familles, un bétail clairsemé, une mosquée sans minaret, du kif — beaucoup de kif, comme partout dans le Rif. On nous a prévenus qu’il y aurait peut-être des vendeurs sur la route.
 





Photo: Geneviève Tremblay La très ancienne Bab El-Ain, construite au XVe siècle


C’est à l’auberge d’Abdelkader que font étape les marcheurs, à moins qu’ils ne veuillent pousser jusqu’à Afeska, à une heure de marche. Un Québécois loge à la même adresse que nous, preuve de la petitesse du monde. Sur la terrasse, trois Marocains venus de Casablanca et de Tanger fument du kif dans un sebsi, longue pipe de bois. Ils sont venus profiter de la paix du Nord, comme ils disent. Du silence. Enveloppé d’une djellaba de laine, Abdelkader raconte des histoires décousues dont ils rient aux éclats. L’homme, qui n’a vécu qu’ici, dans ce climat rude et ce village étendu, s’exprime en arabe bien que le dialecte berbère local, le rifain (ou tarifit), soit encore parlé.
Une fois la nuit tombée, stupéfaction : même dans le désert, où nous étions une semaine plus tôt, il n’y avait pas autant d’étoiles. Il faut dire qu’ici commence le coeur du Rif — là où, quand il neige trop en hiver, les routes sont fermées comme dans l’Atlas. C’est dans ces villages que Paul Bowles était passé en 1959 pour enregistrer, avant qu’elles ne disparaissent, les musiques portées par les cultures berbère et arabe des tribus rifaines.
Vivre du cannabis
Au petit matin, après un thé à la menthe, du pain cuit dans la cour et un miel de romarin très fort, c’est le départ. Direction : Akchour, à 400 mètres d’altitude, environ 16 kilomètres plus bas en suivant le nord. À main gauche, un premier aperçu du Rif plongeant : pente abrupte où pousse de guingois le cannabis, gorges de collines vertes où s’engouffre le vent. Imezzer finit par se dessiner après une rude descente, un autre village de paysans où les fruits, le blé, les légumes sont consommés, stockés, peu vendus. La prospérité ne loge pas ici.
Et puis c’est la vue : en ligne droite vers le nord, courant jusqu’à l’horizon le long de la gorge où sinue l’oued Farda, des champs de cannabis. Sur ces terres pierreuses et escarpées pousse peu de chose. Économiquement sous-développé depuis plusieurs années, le Rif reste ainsi dépendant du cannabis — non moins de 800 000 personnes vivraient au Maroc de cette culture illicite de moins en moins tolérée par le régime de Mohammed VI. Des parcelles sont régulièrement brûlées par les autorités pour diminuer la surface de production, car plus la culture s’étend, plus la forêt perd du terrain — thuyas, cèdres, chênes sacrifiés pour la rente.
 





Photo: Geneviève Tremblay La beauté altière de Chaouen la donne encore quasi invulnérable.


Mais la biodiversité persiste et survit : figuiers, noyers, noisetiers, poiriers, citronniers, cerisiers, genévriers, cactus à figues de barbarie et de rares caroubiers, dont nous croisons deux immenses spécimens à la canopée généreuse. Une descente nous mène jusqu’à la rivière Farda, où nous trempons nos pieds courbaturés non sans lâcher un petit cri tant l’eau est froide. Un groupe de jeunes Marocains, partis peu après nous d’Azilane, discutent dans un sabir de français et d’arabe.
Descendre vers Akchour
C’est à une hauteur métaphoriquement proche des dieux que se marche la dernière portion du trajet, sur un sentier mince comme un fil où toute chute n’est jamais qu’à un pas de côté. Un berger disparaît avec son âne dans un sentier pour Ouslaf, village plus à l’ouest. Lotfi nous met bientôt en garde : la descente vers le Pont de Dieu, une arche naturelle formée par l’érosion dans une gorge spectaculaire, sera raide : un hors-piste épuisant fait de roches et de sable où il faut s’aider des mains pour ne pas glisser, ou sauter comme une gazelle entre deux pans de roc.
Mais plus bas, heureusement, l’écho de l’eau et des cascades calme le léger tremblement des jambes. La gorge profonde et sinueuse nous mène près d’Akchour, où les oued Farda et Kelaâ se rencontrent. En ce samedi de soleil, des familles plongent dans le bassin formé par un barrage hydroélectrique. Comme ailleurs au Maroc, le laurier-rose fleurit là où le lit des rivières se fait plus sec. Dans la voiture qui nous ramène à Chaouen, on se dit : une petite trentaine de kilomètres à pied dans le Rif, du thé à la menthe un soir de froid alpin, le silence dégagé par le roc, une poignée de villages rifains dans le pointillisme des montagnes auront exprimé ce que le Maroc ne montre que peu, dans ses extrémités.
Une fois dans la médina, sous nos fenêtres ouvertes sur le crépuscule, des femmes se mettent en route pour la mosquée. Des jeunes hommes se prennent par la main et le cou, dévalent les escaliers glissants. La vieille mosquée espagnole apparaît maintenant ridiculement proche. Des boulangeries émane l’odeur subtile des amandes et du sucre, la brise fraîche rappelle l’étendue sauvage d’où l’on arrive. Et soudain monte la prière du couchant, dont l’écho mettra du temps à mourir sur les montagnes.
 
En vrac:
Dormir. À Chefchaouen, on vous suggère de trouver une auberge au nord ou au nord-est de la médina, avec un accès aux sentiers et loin du bruit de la place Uta el-Hammam. À l’Hostal Guernika, tenu par une Espagnole établie à Chefchaouen depuis 20 ans, il y a du quatre-quarts le matin, avec fromage frais (jben) et jus d’oranges pressées. La chambre tout en haut, près de la terrasse, fut la plus agréable de nos cinq semaines marocaines.
 
Marcher. Bien des auberges pourront vous suggérer les services d’un guide indépendant, mais on vous conseille de passer par une agence. Chaouen rural offre de bons prix et un service attentionné en français.
 
Manger. Jus d’oranges pressées, khoubz, tajines, harira, miel, olives et fromage frais : Chefchaouen est marocaine, mais aussi méditerranéenne. En montagne, comme l’effort physique est intense, on apporte des dattes et des oranges comme collation.
 
Lire. Le pain nu, un récit autobiographique de Mohamed Choukri sur la famine et les migrations du Rif, et Leurs mains sont bleues, un récit de voyage de l’écrivain américain Paul Bowles, dont un chapitre est consacré à ses mois passés dans le Rif, en 1959, pour en enregistrer les musiques.
 
Acheter. Au Maroc, les artisans vendent leurs créations dans leurs échoppes, mais aussi dans une série de boutiques étatiques appelées Ensemble artisanal. Celle de Chefchaouen, sur la place el-Mazjen, est très bien tenue et on peut y observer le travail de chaque artisan.
 
Geneviève Tremblay à Chefchaouen
 
Source: ledevoir.com
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Par mrpolo,
L’OFDT livre une analyse locale de la consommation de drogues dans plusieurs villes françaises.
 
 
 

Mood Board / Rex Featur/REX/SIPA


 
 
Cela fait 16 ans que le dispositif « Tendances récentes et nouvelles drogues » (TREND) de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) fournit de précieuses informations sur les habitudes de consommation des Français en matière de drogues.
Cette année, quelques grandes tendances se dégagent au niveau national : une concurrence de plus en plus exacerbée entre les réseaux de trafic, qui favorise d’autres modes d’approvisionnement (livraisons, SMS…) ; une augmentation des taux de THC dans le cannabis ; ou encore, la poursuite de l’essor de la MDMA, sous forme de cristal ou de comprimé.
Le 115e numéro de la revue Tendances fournit également une analyse locale de la situation dans plusieurs villes françaises, permettant de dégager quelques spécificités.
 
Paris : contrôle renforcé
 
A Paris, l’état d’urgence « a eu un impact sur les scènes de revente et d’usages de drogues », explique l’OFDT. Les contrôles d’usagers se sont renforcés, la pression policière s’est accrue. Pour autant, contrairement à ce que les consommateurs et les dealers craignaient, cela ne s’est pas traduit par une pénurie de marchandise.
 
En revanche, le renforcement des contrôles a eu pour effet de développer l’approvisionnement à domicile, ou dans des lieux définis par téléphone entre le consommateur et le revendeur. L’achat sur le lieu même de revente s’est marginalisé – au sein de la capitale, en tout cas. La situation diffère en proche banlieue, où les achats directs sur le lieu de revente sont plus fréquents.
Autre évolution : « l’inexorable expansion » du crack.
 
« En 2015, l’accès au crack, du fait des pressions policières, n’est plus seulement cantonné au nord-est de la capitale. La mobilité des revendeurs (modous) touche des territoires jusqu’alors peu ou pas concernés par la revente de ce produit (nord-ouest, sud-ouest et sud-est de Paris). Un trafic se déploie principalement sur certaines lignes du métro », note l’OFDT. Cet élargissement de l’accès s’accompagne d’une diversification du profil des usagers.
 
Enfin, l’Observatoire rapporte parmi une frange de la communauté homosexuelle « un durcissement des pratiques » consistant à prendre des drogues lors de rapports sexuels (« chemsex »). Bien que le phénomène reste marginal, l’OFDT observe que le « slam » (injection de substances stimulantes dans ces occasions) semble plus répandu que les années précédentes.
 
Bordeaux : l’autoproduction progresse
 
On observe également un développement de cette tendance parmi la communauté homosexuelle à Bordeaux, alors qu’elle était traditionnellement cantonnée aux grandes métropoles européennes (Paris, Londres, Berlin…). Désormais, le « chemsex » et le « slam » deviennent « une pratique observable tant dans l’agglomération bordelaise que dans des communes rurales ».
 
L’Observatoire note également l’existence d’un « détournement croissant des médicaments codéinés », qui ne se « limite plus aux populations précaires ». « Il en va ainsi du médiatisé « purple drank » ou « codé sprite », composé d’un sirop codéiné et quelquefois d’un antihistaminique pour contrer les effets secondaires de la codéine (nausées, démangeaisons) et d’un soda essentiellement consommé par un public « jeune et inséré ».
 
Concernant le cannabis, l’OFDT observe une augmentation de l’autoproduction. « L’Aquitaine, tant dans les zones urbaines que rurales, ne cesse de voir progresser les cultures d’herbe : les plantations sont de plus en plus nombreuses et vastes ». Elles se développent aussi bien en « outdoor » (bois, champs…) qu’en « indoor » (hangars agricoles, serres, appartements …).
 
Lille : violences en hausse
 
Cela n’atteint toutefois pas les proportions de Lille, où des « plantations industrielles de plusieurs centaines de pieds, voire parfois dépassant le millier, sont régulièrement découvertes par la police à Lille et ses environs, depuis 2012 ». La ville est caractérisée par une « profusion de réseaux criminels » et par une augmentation des violences liées au trafic. « Enlèvements, séquestration et tirs à l’arme lourde sont de plus en plus rapportés par la presse locale, mais également par la police », souligne l’OFDT.
 
Le milieu festif, qui a subi une période de berne en raison d’une politique municipale coercitive (« conditions de sécurité drastiques, horaires d’ouverture de plus en plus restreints, sentiment d’une volonté politique de sectorisation de la vie festive… »), semble se développer à nouveau. Du coup, à l’image du reste de la France, on observe à Lille un retour en force de la MDMA.
Par ailleurs, Lille reste l’une des villes où la disponibilité des drogues est la plus grande.
 
Elle « constitue ainsi indéniablement un pôle d’attractivité en ce qui concerne l’accès à différents produits psychoactifs ». Les taux de pureté de la cocaïne y sont « en nette augmentation », avec certaines saisies atteignant les 90 % de pureté, ce qui constitue un problème potentiel de santé publique. « Les hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène seraient liées à des arrivages plus directs de cocaïnes vers Lille par colis, ou via des voyages à l’étranger ». C’est également à Lille que l’on trouve l’héroïne la moins chère (20 € le gramme).
 
Marseille : nouveau profil d’usagers précaires
 
Dans la cité phocéenne, l’OFDT observe une tendance nouvelle : une porosité croissante entre espaces urbains et festifs. « Des espaces d’échanges se créent dans le centre-ville, entre les usagers de la rue et ceux de la scène festive alternative. Ces pratiques sont l’expression de la fréquentation des mêmes lieux de soins (CAARUD) et de vie (rue, squat, ...). (…) Ces phénomènes ne sont pas spécifiques à la ville de Marseille, mais touchent tout le département des Bouches-du-Rhône ».
 
Plus globalement, l’Observatoire rapporte l’émergence d’un nouveau profil d’usagers précaires, qui peuvent être liés à la situation migratoire. « En 2015, probablement dans le cadre des flux récents de réfugiés, les professionnels des centres de soins signalent la présence de personnes étrangères, victimes de traumatismes de guerre, ex-militaires, mercenaires ou simples civils, dépendantes à l’héroïne ou aux médicaments opiacés ».
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Par mrpolo,
Fribourg: Un individu est jugé en appel pour avoir grièvement blessé un cultivateur de chanvre lors d'une partie de chasse.
 
 

La défense plaide l'acquittement . Image: Illustration/AFP
 



Le chasseur qui avait tiré sur un cultivateur de chanvre en le prenant pour un sanglier écope d'un an de prison avec sursis pour lésions corporelles graves par négligence. Il avait fait appel contre sa condamnation, mais le Tribunal cantonal fribourgeois a confirmé sa peine lundi.
 
En tirant sans voir sa cible, le prévenu a commis une faute lourde, de sorte que cette sanction est adéquate, a estimé la Cour. Celle-ci a toutefois réduit la durée du sursis (3 ans au lieu de 5) et la durée du retrait de l'autorisation de chasser (4 ans au lieu de 5), afin de tenir compte du temps écoulé durant la procédure.
 
La défense plaidait l'acquittement ou, à défaut, une réduction de la peine. Le Ministère public et la partie plaignante s'opposaient à toute diminution de la sanction.
Les faits ont eu lieu le 6 octobre 2012 lors d'une partie de chasse près d'un champ de maïs à Villeneuve (FR).
 
Vingt minutes après les trois coups de corne signifiant la fin de la battue, le chasseur se rendait au point de rendez-vous du groupe, quand il a entendu «une sorte de grognement» et a vu bouger des plants de maïs.
Distinguant une tache sombre à environ 80 centimètres de hauteur, le quadragénaire a pensé qu'il s'agissait d'un sanglier. Il a tiré avec son fusil, et ce, après y avoir introduit une cartouche à grenaille au lieu d'une cartouche à balle comme il est d'usage.
 
Seize opérations
 
Mais sa cible s'avéra être un agriculteur sexagénaire, qui cueillait du chanvre dans une culture dissimulée dans le champ de maïs. Il a été atteint notamment à l'abdomen et s'est trouvé en danger de mort. Il a subi 16 interventions chirurgicales et a séjourné 56 jours à l'hôpital. Il a encore des séquelles physiques et psychiques.
 
En novembre 2013, le prévenu a été condamné par ordonnance pénale à six mois de prison avec un sursis de cinq ans. Il a fait recours. Mais en mai 2015, la juge de police de la Broye a multiplié sa peine par deux.
 
Vendredi devant les juges cantonaux, le chasseur a dit regretter tous les jours cet accident et ses conséquences sur la santé de la victime. «Je l'aurai sur ma conscience jusqu'à la fin de mes jours.»
 





Image: Illustration
ilovegrowingmarijuana.com 



De bonne foi
 
Le prévenu n'est pas de mauvaise foi, il était convaincu que c'était un sanglier, a affirmé son avocat André Clerc. «Il n'a pas tiré comme un sauvage», son erreur n'est pas d'avoir tiré sans avoir identifié la cible, mais d'avoir mal identifié celle-ci.
 
«On ne doit pas confondre la gravité des conséquences de l'accident avec la gravité de la culpabilité», a dit l'avocat. Selon lui, il fallait même nuancer cette culpabilité, car il était difficile de s'attendre à ce qu'une personne sorte à quatre pattes d'un champ de maïs avec un sac noir sur le dos.
 
Le défenseur a aussi précisé que la fin de la battue signifie que les chasseurs se rendent au lieu de rendez-vous. Cela ne veut pas dire qu'on n'a plus le droit de tirer.
 
Promeneurs en danger
 
Pour le procureur Fabien Gasser, le fait que des cultures de chanvre sont parfois cachées parmi des plants de maïs est connu, et non pas étonnant. Mais selon lui, le prévenu était «tellement fébrile d'abattre enfin une proie après une journée sans succès» qu'il a violé les règles élémentaires du bon sens.
 
Le prévenu a fait recours contre toutes les décisions prononcées au fil de l'affaire, a rappelé le procureur: il «a fait tout faux» et ne veut pas l'admettre. Réduire sa peine aurait été lui offrir «une prime à l'entêtement».
 
Jean-Yves Hauser, avocat de la victime, a dit que raison de la présence de son client dans ce champ n'était certes pas glorieuse, mais que le danger pouvait concerner tout un chacun. Il aurait suffi qu'un enfant perde un ballon dans le champ, ou qu'un promeneur y soulage ses besoins naturels, pour devenir «une victime désignée de ce sniper». (ats/nxp)
 
Source: tdg.ch
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Par mrpolo,
Malgré le contexte américain ou cinq Etats veulent légaliser l'usage du cannabis, ce produit de synthèse reste nocif, à plus d'un titre. Des études récemment publiées aux Etats-Unis font désormais état des risques pour le bon fonctionnement du muscle cardiaque. Au vue de l'étendue de son usage et les tranches d'âge concernées des problème vont survenir dans un avenir proche.
 

Le cannabis fumé expose au risque d'altérations de l'arbre vasculaire artériel
comme toute inhalation de produits de la pyrolyse (tabac, exposition professionnelle non protégée...).
Les goudrons, les carcinogènes et d'autres produits sont impliqués.


 
Atlantico : Des études scientifiques récemment publiées aux Etats-Unis montrent que la consommation de cannabis peut avoir un effet sur le coeur et provoquer notamment des cardiomyopathie. Que nous apportent ces résultats concrètement ? En quoi nous permettent-ils de mieux comprendre les effets du cannabis ?
 
Guy-André Pelouze : Pour comprendre comment le cannabis fumé peut avoir des conséquences sur le système cardiovasculaire il faut tout d'abord expliquer qu'il s'agit de l'inhalation de la fumée d'une pyrolyse végétale. La pyrolyse est la décomposition (ou thermolyse) d'un composé organique par une augmentation importante de sa température pour obtenir d'autres produits ou libérer des molécules actives dans la fumée.
 
Le végétal en question, feuilles et efflorescences de cannabis sativa contient bien évidemment des matières organiques qui lorsqu'elle brûlent à haute température produisent des carcinogènes notamment des benzopyrènes et par ailleurs des cannaboïdes (présents dans la résine) en particulier le tétrahydrocannabinol.
 
Ces cannaboïdes passent dans la circulation pulmonaire en arrivant dans les alvéoles du poumon puis dans la circulation systémique celle qui se rend aux organes, en particulier le cerveau, mais aussi tous les autres. Les cannaboïdes ont des récepteurs dans le cerveau et leur molécule est suffisamment petite pour traverser la barrière hémato-encéphalique qui "protège" le cerveau de molécules indésirables. Il y a plusieurs décennies que des cas sporadiques de cardiomyopathie reversible ou non ont été décrits chez des fumeurs de cannabis. Des publications plus récentes ont confirmé cette toxicité.
 
De quoi s'agit il? Le muscle cardiaque est extrêmement endurant puisqu'il peut à la fois se contracter et se relâcher sans arrêt pendant toute la vie mais aussi augmenter immédiatement son activité (fréquence des contractions et force de celles ci) en fonction de la demande du corps (exercice, digestion...). Il dispose pour ce faire d'une usine à énergie rapide très performante la mitochondrie située dans chacune des cellules.
 
Cette mitochondrie est altérée par de nombreux toxiques récréatifs : alcool, cocaïne, méthamphétamine, ecstasy, cannaboïdes. D'une manière générale ces molécules altèrent de manière aiguë ou chronique la mitochondrie et privent le muscle cardiaque d'énergie entraînant son affaiblissement. Le débit cardiaque diminue jusqu'à mettre en danger la vie dans certains cas.
 
Cette atteinte peut être aiguë avec une défaillance cardiaque souvent en raison d'une consommation importante ou chronique chez des consommateurs réguliers. Il y a comme pour toute toxicité de ce type un effet dose mais aussi une plus grande susceptibilité de certaines personnes, qui est en rapport avec des différences génétiques dans la capacité à réparer les effets toxiques des cannaboïdes au niveau de la mitochondrie.
 
L'étude de ces cas a permis d'aller plus loin. Il y a deux types de récepteurs aux cannaboïdes. Le CB1 et le CB2 et c'est par l’intermédiaire de ces récepteurs que les cannaboïdes produisent leurs effets. L'activation forte du récepteur CB1 périphérique c'est à dire celui présent dans les organes autres que le cerveau est impliquée dans ces effets délétères et curieusement c'est par le même mécanisme d'activation que certaines chimiothérapies sont toxiques pour le muscle cardiaque. Il serait donc possible de diminuer la toxicité de ces chimiothérapies en bloquant ce récepteur périphérique.
 
Enfin il n'est pas possible de donner une probabilité du risque de ce danger. Ce qui est certain c'est que les personnes déjà cardiaques sont à plus haut risque et que la consommation concomitante de toxiques récréatifs (phénomène très fréquent) potentialise le risque.
 
 
A quels autres risques cardiovasculaires les consommateurs de cannabis s'exposent-ils ?
 
 
Le cannabis fumé expose au risque d'altérations de l'arbre vasculaire artériel comme toute inhalation de produits de la pyrolyse (tabac, exposition professionnelle non protégée...). Les goudrons, les carcinogènes mais aussi d'autres produits sont impliqués. Il s'agit d'altérations de l'endothélium, la couche de cellules plates qui tapissent tous nos vaisseaux et aussi du glycocalyx, un revêtement fibrillaire de protection de ces cellules. Ce qui se passe c'est l'accélération de processus connus comme la constitution d'une plaque d'athérome et la thrombose artérielle, c'est à dire la constitution d'un caillot qui empêche le sang de circuler.
 
 
Il est particulièrement difficile dans les études cliniques rétrospectives ou les courtes séries cliniques de faire la part des consommations de cannabis et de tabac car elles sont liées voire mêlées. Pour autant le risque d'AVC, d’infarctus ou d'occlusion d'une artère des jambes pouvant entraîner une amputation chez des sujets jeunes est bien établi. Encore une fois la probabilité est incertaine car on ne dispose pas d'études suffisamment dimensionnées pour le mesurer.
N'est-il pas étonnant alors de voir que dans plusieurs pays du monde, le cannabis à but thérapeutique soit légalisé ? Comment utiliser les propriétés analgésiques du THC sans les effets négatifs ?
 
Le cannabis est la drogue la plus utilisée dans le monde. Son interdiction en France où elle est en vigueur n'est pas appliquée. Il y a plusieurs conséquences en particulier la qualité des produits. L'individu consomme du cannabis en le fumant mais il ne sait rien sur sa teneur en cannaboïdes et sans filtre la quantité de goudrons qu'il inhale est importante. C'est un sujet de préoccupation majeur en santé publique.
 
S'agissant de l'usage médical il est très souhaitable de disposer de cannaboïdes sans être contraint d'inhaler la fumée. J'ai rappelé qu'il existe deux principaux récepteurs aux cannaboïdes et leurs actions sont inverses. Enfin les effets cérébraux sont très différents des effets périphériques. Toutes ces données rendent le sujet complexe et pour tout dire en font un véritable sujet de pharmacologie.
 
Des dérivés synthétiques des cannaboïdes existent. Il faut, comme pour tout médicament, qu'ils passent les étapes des études cliniques pour pouvoir les utiliser de manière efficace et sure. Dans ce domaine il ne sert à rien d'affirmer qu'il s'agit d'un produit "naturel" pour se passer des critères de sécurité habituels.
 
Il semble bien que nous soyons en réalité dans la même situation que celle du tabac dans les années 60. Pour le tabac, c'est l'industrie parfois nationalisée qui a occulté par tous moyens les effets sur la santé et promu la cigarette ; dans le cas du cannabis les trompettes de son innocuité supposée ont été longtemps brandies par le courant "festif", "cool" et finalement terriblement politiquement correct mais nous voyons apparaître aujourd'hui des dangers réels qui vont demander un travail de recherche de plusieurs années. Compte tenu du nombre de consommateurs et de leur âge, des fonds de santé publique devraient être consacrés en priorité à ces recherches au regard du risque qui se profile.
 
 
 
Guy-André Pelouze
 
Guy-André Pelouze est chirurgien à Perpignan.
Passionné par les avancées extraordinaires de sa spécialité depuis un demi siècle il est resté très attentif aux conditions d'exercice et à l'évolution du système qui conditionnent la qualité des soins.
 
Source: atlantico.fr
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Par mrpolo,
Une étude sur la légalisation de la marijuana dans l’Etat du Colorado, il y a déjà quatre ans, démontre ses effets positifs sur l’économie : créations d’emplois et hausse des recettes fiscales.
 
 
 
 
 
 
L’élection imprévue de Donald Trump a masqué d’autres votes qui se sont déroulés le même jour, dans de nombreux Etats américains. En particulier, plusieurs référendums ont porté sur la légalisation du cannabis. En 2012, le Colorado et l’Etat de Washington avaient déjà voté en faveur de cette évolution, suivis deux ans plus tard par l’Alaska et l’Oregon.
 
Même si la loi fédérale continue à être restrictive, 17 millions d’Américains avaient alors gagné le droit de consommer, d’acheter, et de produire du cannabis. En 2016, le Nevada, le Massachusetts, et surtout la Californie, ont étendu ces droits à près de 49 millions de citoyens.
Des pays entiers se sont également engagés dans la voie de la légalisation : après l’Uruguay en 2013, c’est le Canada qui s’apprête à le faire. Après des décennies de désastreuse «guerre à la drogue», le pragmatisme impose enfin d’autres politiques.
 
Les pays qui, comme la France, en restent encore à une ligne répressive feraient bien de tirer les leçons de ce qui se passe ailleurs. Car si on connaît déjà les coûts de la prohibition, si son échec tant du point de vue de la santé publique que de la lutte contre le crime organisé sont bien établis et documentés, la mise en œuvre pratique de la légalisation fournit maintenant plusieurs expériences en grandeur réelle, permettant d’affiner l’évaluation de telles politiques.
Ainsi, une étude vient de paraître, proposant une analyse de l’impact économique de la légalisation du cannabis au Colorado (1).
 
Une telle étude est précieuse : lorsque le cannabis est illégal, de telles analyses ne peuvent s’appuyer que sur des extrapolations, intrinsèquement périlleuses, d’estimations par ailleurs contestables puisque portant sur des activités clandestines ; mais le cannabis étant devenu légal au Colorado, il est possible d’observer l’activité économique réellement générée par ce produit dans un territoire où vivent plus de 5 millions d’habitants.
Les auteurs ont tenté d’évaluer non seulement l’activité directement liée au cannabis, mais aussi celle qui est induite par ce nouveau marché, ou plus exactement ce marché nouvellement intégré à l’économie officielle.
 
En ce qui concerne l’activité directe, le volume total des ventes est d’un milliard de dollars en 2015, pour près de 13 000 emplois créés dans l’agriculture, le commerce, ou l’activité de transformation, la marijuana étant vendue non seulement sous forme d’herbe à fumer mais aussi en huile, en cookies, etc. Il faut noter que la production est presqu’exclusivement indoor, dans des bâtiments où un éclairage artificiel permet de simuler le rythme des saisons et de produire régulièrement tout au long de l’année ; un tel mode de production est plus intensif en capital, et surtout en énergie, qu’une production en plein air, plus intensive en travail.
 
Une activité directe importante est également d’ordre bureaucratique, la loi imposant de nombreuses contraintes, notamment en termes de traçage du produit et de normes sanitaires, depuis la production jusqu’au consommateur final. Au-delà de ces 13 000 emplois, près de 3 000 emplois indirects ont été créés dans des entreprises qui fournissent des services aux producteurs et distributeurs de cannabis : sécurité, construction et ventes immobilières, conseils juridiques, etc.
 
Enfin, à travers l’intégration de ce nouveau secteur à un modèle «input-output» de l’économie du Colorado, l’étude a chiffré à 2 500 le nombre d’emplois indirects, induits par la consommation des employés et des actionnaires de l’industrie du cannabis, désormais entièrement intégrés à l’économie légale.
 
Un élément important à prendre en compte est que les échanges restent interdits d’un Etat à l’autre, même entre deux Etats limitrophes ayant chacun légalisé le cannabis. Une grande partie de l’activité induite par l’économie du cannabis reste donc, par construction, localisée au Colorado. Au total, la légalisation a créé plus de 18 000 emplois directs ou indirects.
 
Les auteurs notent que la transition du marché noir au marché légal continuera pendant quelques années, nourrissant ainsi une forte croissance du marché au moins jusqu’à 2020. L’ensemble des recettes fiscales est, quant à lui, estimé à 120 millions de dollars, 30 % de moins que pour les cigarettes mais trois fois plus que les taxes sur l’alcool.
 
La transposition à l’échelle de la France n’est pas immédiate, tant les modes de culture et de distribution que les taxes seront différentes. Mais rapportée à la population française, il s’agirait de 200 000 emplois, non subventionnés, et de près de 1,5 milliard de recettes fiscales. Alors que les arguments sécuritaires et sanitaires plaident eux aussi contre la prohibition, la France peut-elle se priver d’une telle source de richesse, d’emplois, et de croissance ?
Cette chronique est assurée en alternance par Pierre-Yves Geoffard, Anne-Laure Delatte, Bruno Amable et Ioana Marinescu.
 
(1) https://www.mjpolicygroup.com /pubs/MPG%20 Impact%20of% 20Marijuana%20on%20Colorado-Final.pdf
 
Par Pierre-Yves Geoffard Professeur à l’Ecole d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS.
 
Source: liberation.fr
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