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Cannabis: interdit de consommer mais pas d'investir, le secteur s'annonce prometteur
Par mrpolo,

La banque d'affaires Bryan, Garnier & Co a publié une étude sur le développement possible du marché (officiel) du cannabis dans monde. Le mouvement de légalisation créé de nouvelles opportunités dans lesquelles les épargnants peuvent s'engouffrer.  
Le marché du cannabis légal va être multiplié par 12 en une décennie selon la banque.
© Fabrice COFFRINI / AFP  
Si le cannabis n'est toujours pas légalisé en France et que sa détention ou sa consommation vous expose (théoriquement…) à des poursuites pénales, rien ne vous interdit d'investir dans ce secteur d'activité dans les pays où il est légal. Ou, plus précisément, de placer une partie de votre épargne sur des titres d'entreprises exploitant la plante.
 
Selon un rapport de la banque d'affaires Bryan, Garnier & Co publié en janvier, le marché mondial légalisé (donc ouvert à l'investissement) pourrait représenter 140 milliards de dollars en 2027 contre "seulement" 12 milliards en 2017. Soit une croissance multipliée par 12 en 10 ans. Croissance "officielle" faut-il le rappeler, car la banque estime que le marché réel du cannabis représente aujourd'hui 177 milliards de dollars, donc que pas moins de 93% du marché est encore occulte.
 
Il n'y a pour l'instant que 25 pays qui ont légalisé le produit soit pour des usages médicaux, soit pour des usages récréatifs. Et parmi eux le Canada et les Etats-Unis (neuf Etats autorisent la consommation récréative) qui sont, sans surprise, à la pointe pour les entreprises exploitantes et les produits financiers liés à ce marché.
Bryan, Garnier & Co vous suggère en effet de s'intéresser soit à des sociétés grossistes ou détaillantes (avec trois sociétés canadiennes ayant pris une certaine avance dans le marché: Canopy Growth, Aurora Cannabis, Aphria), soit des entreprises des biotechs qui œuvrent en partie sur le cannabis, soit sur les sociétés qui commercialisent les accessoires accompagnant la consommation.
 
En tout pas moins de 200 entreprises cotées peuvent vous permettre de placer une partie de votre épargne. Aux Etats-Unis, il existe même quatre trackers (ETF) dédiés à ce secteur de marché dont les noms sont évocateurs: Horizons Marijuana Life Sciences Index ETF, ETFMG Alternative Harvest ETF, Junior Marijuana Growers Index ETF et The Marijuana ETF.
 
Si les perspectives sur ce secteur sont encore loin d'être visibles avec certitude, le cannabis s'annonce comme le futur paradoxe pour l'investisseur français: vous pourriez encaisser des gains en épargnant… que vous perdriez en amendes en consommant!
Par La rédaction de FranceSoir.fr
 
Source: francesoir.fr
 
 
 
Aux Etats-Unis, la Bourse se déride
Par Marjorie Encelot | investir.fr Les Millenials investissent enfin les marchés financiers. Aux Etats-Unis, selon un courtier, les clients de moins de 35 ans ont augmenté de plus de 70% sur un an, attirés fin 2017 par des placements un peu particuliers, loin des investissements à la papa.
 
 
Crédits photo : Canopy Growth
 
La Bourse a trouvé son élixir de jouvence. De la blockchain, de la « weed », soudain l’investisseur individuel a vingt ans de moins. C’est aux Etats-Unis, où pourtant le cannabis est interdit au niveau fédéral, que la machine à coup de jeune s’est mise en branle. Là-bas, les courtiers proposent à leurs clients d’investir sur les actions des producteurs de cannabis, soit directement là où elles sont cotées, sur les Bourses canadienne et australienne, soit sur le marché américain, mais de gré à gré, pour les valeurs qui ont également un ticker américain.
 
TD Ameritrade « observe une augmentation des nouveaux clients dans toutes les tranches d’âge mais la croissance de ceux de moins de 35 ans est considérable, en progression de 72% sur un an. » Au moment de présenter ses comptes du dernier trimestre de 2017, la semaine dernière, celui qui a été l’un des premiers à proposer au négoce les futures sur bitcoin rapportait un « intérêt grandissant », depuis la fin d’année dernière, pour les actions des producteurs de cannabis, pour celles liées à la blockchain et pour les cryptomonnaies en général.
10 % des ordres
Avec tout le battage médiatique qu’il y a autour de ces sujets, le PDG Timothy Hockey n’est « pas surpris » de ce nouvel engouement qu’il voit comme une belle opportunité de diversification de la clientèle. Parce que ce sont les Millenials, jusque-là absents de la Bourse, qui s’intéressent le plus à ces thèmes d’investissement. L’idée, c’est maintenant de les éduquer, de leur proposer gratuitement des fiches pédagogiques et des webcasts, de leur faire prendre conscience du risque et rendre cette « expérience d’investissement » la plus positive possible pour qu’ils aient envie d’aller au-delà de la blockchain, du bitcoin et des valeurs cannabis (dont les groupes pharmaceutiques qui proposent des traitements cannabinoïdes) qui, bien que tendances, ne représentaient que 10% du million d’ordres enregistrés début janvier, un record.
Chez TD Ameritrade, le négoce des futures sur bitcoin - trop volatils, trop dangereux - reste réservé à un nombre limité de « traders » qui ont l’expérience des contrats à terme. Le courtier réfléchit « à les populariser, mais doucement », assure-t-il. Même attitude prudente chez son concurrent ETrade. « Il s’agit vraiment de définir les exigences en matière de risque et de marge [dépôt de garantie], d’être proactif et de les revoir quotidiennement », a expliqué son PDG Karl Roessner à l’occasion de la grand-messe des trimestriels. Que ce soit pour les futures du CBoE ou du CME, les deux Bourses de Chicago qui ont lancé des produits sur le bitcoin, la marge chez ETrade a été fixée au niveau dissuasif de 80% là où, par exemple, elle n’est actuellement que d’environ 30% pour les futures sur le Cac 40.
 
 
Qu'est-ce qu'une marge ?
Les futures sont des produits à effet de levier ; votre courtier va financer une partie de votre investissement. Admettons qu’un contrat future sur le bitcoin vaille actuellement 10.000 dollars, que vous vouliez miser dessus mais que vous n’ayez pas l’intégralité de la somme, eh bien c’est possible ! En quelque sorte, le courtier va vous faire crédit. Mais dans le cas où celui-ci exigerait une marge de 80%, il vous faudra toutefois déposer sur votre compte le montant de 8.000 dollars pour pouvoir acheter un future sur bitcoin. Si le sous-jacent gagne 10%, le gain sera de 1.000 dollars qui, rapporté à votre mise de fonds, sera de 12,5%. 
 
 
Si ETrade freine volontairement le trading sur futures bitcoin, il croit en revanche beaucoup au potentiel des valeurs cannabis « qui représentent bien sûr un nouveau type de marché aux perspectives carrément planantes. »  L’un des fers de lance du secteur, le producteur Canopy Growth, coté à Toronto, a atteint des sommets en Bourse début janvier, à 44 dollars canadiens l’action, en hausse de 600% en sept mois (x7). Le cours a été multiplié par près de 1.800 en un peu moins de cinq ans !
  @marjoriencelot
Source: investir.lesechos.fr
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Par mrpolo,
Suite et fin de la démonstration d’Éric, incarcéré pour trafic de cannabis. Celui-ci considère que donner des amendes aux consommateurs de stupéfiants n’enrayera en rien les pratiques addictives. Il faut à son sens débattre collectivement d’un projet de légalisation responsable.
  (© Laurent Grey/Konbini)
Donner des contraventions aux clients des dealers ? En plus du jugement moral que le projet de loi porte sur la drogue, il y a le problème de son manichéisme. En effet, cette vision binaire des choses consiste finalement à opposer des dealers à des consommateurs sur fond d’origine sociale.
 
C’est tout aussi réducteur que le discours qui consiste à opposer les méchants dealers agresseurs du quartier aux gentils consommateurs-victimes de la ville, sauf que cette fois, la rhétorique consiste à considérer que les méchants, ce sont les consommateurs qui se droguent sur le dos des habitants des quartiers moins favorisés.
Ensuite, la mise en place d’une telle mesure, dans les faits, se manifesterait par la contraventionnalisation des personnes qui subissent des contrôles, et on ne peut que se rendre compte, aujourd’hui, que ceux qui paieraient seraient encore et toujours les mêmes. Ainsi, une mesure qui, en théorie, vise à rétablir un équilibre, serait en fait, dans la pratique, source d’inégalités encore plus importantes. La pénalisation, là encore, est vouée à l’échec.
 
Il est temps de se rendre compte que le message gouvernemental, l’interdiction pure et simple, entre en contradiction avec la réalité sociétale, qui ne nie pas les dangers de l’addiction, mais considère que consommer des stupéfiants (si tu n’es pas dépassé·e par cette consommation et que tu respectes certaines règles), n’est pas un problème mais un choix que tu es libre de faire.
L’hypocrisie, c’est d’interpréter la volonté d’organiser la vente comme une incitation à la consommation des jeunes, quand on sait que le trafic fonctionne sur ses propres lois, se moque de l’âge de la clientèle, de son addiction éventuelle, de la qualité des produits vendus, et a pour seul et unique objectif la maximisation des profits.
 
Pour autant, il est réducteur, mais également dangereux, de n’évoquer la question des stupéfiants qu’à travers les prismes de la toxicomanie ou de la violence liée au trafic. La typologie des consommateurs de stupéfiants est aussi diverse que celle des consommateurs d’alcool, et pourtant on continue de parler d’eux comme s’ils étaient tous des toxicomanes victimes de leur consommation et des méchants dealers profitant de leur détresse émotionnelle.
Si l’on en faisait de même pour l’alcool, que nous ne l’évoquions que pour parler de l’addiction que sa consommation crée et des accidents dont elle est à l’origine, alors il faudrait interdire la vente d’alcool dès hier. Plutôt que d’opter pour cette solution unilatérale liberticide, faisons le choix de la responsabilisation, de la prévention.
 
Une politique de réduction des risques s’impose
Certains pensent que la légalisation du cannabis n’éradiquerait pas le trafic. Ils ont très certainement raison, mais je ne vois pas en quoi c’est un argument contre cette légalisation.
D’ailleurs, loin de moi l’idée de faire l’apologie de la consommation. Je suis plutôt pour une véritable politique de réduction des risques : il s’agit de mettre l’accent sur la prévention et non la répression, en encadrant la consommation de toutes les drogues. Cet encadrement de la vente permettrait de véritables dispositifs de prévention et de traitement des addictions.
Je suis loin d’être le premier à en défendre la légitimité et l’importance : le journal Dedans dehors, édité par la section française de l’Observatoire international des prisons, milite pour qu’en France, les pouvoirs publics fassent "tomber les œillères" quant à l’impasse de la guerre contre la drogue.
 
Car oui, il y aura peut-être toujours du trafic de stupéfiants, au même titre qu’il y a du trafic de cigarettes, d’alcool, de matériaux de construction, etc. Mais si la part de la vente clandestine de stupéfiants est réduite à ce qu’elle représente dans la vente de ces produits en vente libre, alors l’opération sera déjà un succès, non ?
Aujourd’hui, nous en sommes encore à nous demander quel message ce serait pour notre jeunesse que d’assouplir la législation sur le cannabis, alors que de plus en plus de gens en font pousser chez eux et que nous devons faire face à l’inévitable démocratisation de la vente de drogues de synthèse sur Internet.
Il y a une vingtaine d’années, Tryo parlait déjà du sujet :

Cette chanson prônait déjà une légalisation responsable du cannabis, pour que l’on puisse avoir une visibilité sur les produits que nous consommons, et réduire autant que possible leur toxicité.
Elle proposait également de prélever une taxe sur les ventes pour financer la prévention et le traitement des addictions ("Boucher le trou d’la sécu, en fumant mon tarpé"), de soulager la police d’un travail dont on voit aujourd’hui qu’il est contre-productif ("Ne plus transpirer à chaque contrôle d’identité"), mais aussi d’épargner aux consommateurs un jugement moral toujours présent aujourd’hui ("Qu’on arrête de me considérer comme un drogué").
À l’époque, en chantant cette chanson avec mes camarades d’école, j’étais loin de me douter qu’elle évoquait un problème qui, parce qu’il ne serait pas réglé vingt ans plus tard, m’amènerait en prison…


Bien sûr, étant donné la situation que nous avons créée et le nombre de gens qui vivent aujourd’hui de ces trafics, il serait naïf de croire qu’un changement de législation, sans la mise en place de dispositifs réels d’accompagnement des populations vivant de ce trafic vers des activités légales (liées au cannabis mais pas seulement), pourrait fonctionner.
Aussi, je pense qu’il faut inclure les acteurs du trafic à ce changement de législation, afin que le maximum d’entre eux puisse opérer une migration vers des activités diverses, avec l’aide de l’État. C’est seulement comme ça, et/ou en considérant toutes les drogues (car je ne dis pas qu’elles doivent être traitées de la même manière, surtout celles qui, comme l’héroïne ou le crack, génèrent une dépendance physique et nous exposent à d’autres dangers), que l’on pourra obtenir le débat le plus transparent et donc le plus efficace qui soit.
 
Pour un vrai projet collectif
Bien évidemment, il ne s’agirait pas ici d’exempter de poursuites judiciaires des personnes ayant eu d’autres activités illégales, des liens avérés avec le grand banditisme ou pire, avec le terrorisme. Ce serait plutôt bel et bien de permettre à des personnes ayant eu exclusivement des activités dans les stupéfiants d’intégrer ce processus qui inscrira notre société dans une démarche plus responsable quant au traitement de la question des drogues, et financera la redynamisation économique de quartiers et de villes par leurs habitants.
 
Dans cette perspective, il me semblerait donc logique que les revenus générés par une activité devenue légale deviennent eux aussi légaux, qu’ils soient taxés et qu’ils viennent alimenter notre économie, plutôt que l’économie parallèle.
Je pense que si l’on discute réellement, nous pouvons nous retrouver dans un projet collectif qui permettra de réhabiliter une partie de notre société et protégera toute la société bien plus qu’elle ne l’est aujourd’hui sur ces questions de drogues. D’autant que plus on attend, plus la situation s’aggrave, plus les fractures de notre société se creusent et plus il sera périlleux de mettre en place un changement de législation.
 
Nous avons attendu suffisamment longtemps, laissé d’autres pays prendre les devants. L’avantage, c’est que nous pouvons étudier ce qui se passe ailleurs, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs et faire en sorte que cette opération, ce changement de législation, soit réellement une transition qui permette à terme à chacun d’être libre de ses choix de consommation tant qu’il ne remet pas en cause l’ordre public, et d’être protégé face aux dangers de l’addiction.
 
Débattons-en, en société adulte et consciente
Si, à mon sens, c’est en nous, consommateurs et dealers responsables, premiers concernés, que se trouvent les solutions aux problèmes liés à la drogue, nous ne pourrons rien faire sans le soutien de l’État, sans l’ouverture de ce débat sérieux qui permettra de tout mettre à plat, sans faire craindre aux uns et aux autres d’être jugés moralement pour leurs positions, ou d’être poursuivis judiciairement pour leurs actions.
Alors débattons-en, parce qu’une société adulte, consciente, ouverte, qui en appelle de ses vœux à plus de transparence et à plus de démocratie, ne peut fonctionner avec la seule répression et exclure de la réflexion les millions de citoyens auxquels elle impose de vivre dans le mensonge et l’illégalité.
 
Je le demande au nom de ces nombreux consommateurs et dealers silencieux, qui n’ont jamais souhaité être considérés comme des ennemis de la société et qui ne demandent rien d’autre qu’un cadre légal qui leur garantira notamment information et prévention, contrôle sur les produits, traitement des addictions et assurance de ne pas financer des activités criminelles.
Je le demande au nom de cette jeunesse que l’on expose au trafic de stupéfiants en voulant l’en protéger, et au nom de ces policiers, gendarmes et surveillants de prison soumis au devoir de réserve, et dont la dégradation des conditions de travail est notamment liée à cette question.
 
Au nom de ces habitants de quartiers stigmatisés, aussi, je lance, avec la plus grande humilité mais très solennellement, un appel pour que ce débat ouvert et serein sur un changement de législation puisse avoir lieu.
 
Propos recueillis par Mélissa Perraudeau
 
Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Pourquoi les théories de conspiration contre le cannabis sont-elles absurdes ?
THÉORIES DE CONSPIRATION
 
Les rumeurs voulant que des forces obscures se cachent derrière la prohibition mondiale du cannabis persistent. Aucune preuve n’appuie une conspiration mondiale contre le cannabis. La prohibition est maintenue en vertu d’un racisme latent européen et nord-américain, et non à cause d’intérêts économiques comme le prétendent certains activistes tel Jack Herer.
  Afin de justifier et de maintenir la prohibition du cannabis, plusieurs mensonges ont été propagés au cours du dernier siècle. Graduellement, la vérité est exposée. Les gens dont l’expérience personnelle leur permet de voir à travers ce tissu de mensonges se méfient des autorités politiques et médiatiques, même les plus respectés, chaque fois que le sujet est à mis l’ordre du jour.
 
Comme aucune raison rationnelle ou logique ne semble appuyer la prohibition, celle-ci étant plutôt basée sur une série de circonstances inhabituelles, certains croient qu’elle est maintenue en place par une conspiration fabriquée par de grandes entreprises, des politiciens puissants ou d’autres groupes intéressés.
 
Aucun fait
A l’image d’autres théories de conspiration – la présence de soucoupes volantes nazies dans l’Arctique, la théorie de la Terre creuse ou encore, cette machine à tremblements de terre américaine au Japon – la conspiration mondiale contre le cannabis ne s’appuie sur aucun fait.
 
Toutes les théories de conspiration concernant le cannabis suivent cette logique obscure : une minorité – qu’il s’agisse de riches, de pauvres, de partisans religieux, de libéraux, de politiciens, de partis politiques, de gais ou de lesbiennes, de défendeurs de l’avortement – fomente un complot contre l’humanité. Tous ceux qui n’y croient pas vivent dans un monde factice et se font manipuler sans le savoir.
 
La prohibition du cannabis peut être perçue comme l’une des plus graves erreurs du dernier siècle, mais malgré ce qu’écrivait Jack Herer dans son livre The Emperor Wears No Clothes,  aucune preuve n’appuie une telle conspiration.
 
Démystifier la théorie de la conspiration contre le cannabis de Jack Herer

 
 
Selon Herer, ce serait les grosses corporations telles DuPont ou encore, le magnat des médias William R. Hearst qui auraient mis en place la prohibition pour des raisons économiques. En 2008, Dr Dale Gieringer, membre de la NORML défendant la légalisation de la marijuana, a démystifié la théorie de Herer selon laquelle les grosses corporations et les politiciens auraient des ententes secrètes.
 
Malheureusement, bien des gens croient encore partiellement à certaines affirmations douteuses faites par Herer. Après avoir posé un regard critique sur les sources de Herer, Dr Gieringer est d’avis que la prohibition mondiale contre le cannabis est véritablement justifiée par le racisme.
 
« Herer, un ancien vendeur de pipes pour le cannabis plutôt hostile, mérite la reconnaissance à titre de militant pro-cannabis. A la fin des années 1980, époque moderne durant laquelle il y a probablement eu le plus de haine contre le cannabis, il était un fervent militant du milieu populaire défendant la légalisation du cannabis… Malheureusement, sur la question de la conspiration, il était complètement sur la mauvaise voie. Les preuves pour justifier une « conspiration contre la marijuana » sont difficiles à amasser. Il est beaucoup plus probable que le cannabis ait été banni sur des bases racistes liées à la supériorité culturelle ».
 
Dr Gieringer cite un grand nombre d’articles de journaux des années 1930 et 1940 qui exposent la nature essentiellement raciste des campagnes anti-cannabis. Il démontre de manière convaincante et logique que des intérêts politiques nationaux et internationaux étaient derrière la prohibition.
 
Harry J. Anslinger, un homme politique qui est passé à l’histoire comme le premier « tsar des drogues », confirme cette hypothèse. Dans son autobiographie The Murderers ainsi que dans plusieurs interviews, il a avoué que son attitude haineuse envers le cannabis servait effectivement des intérêts politiques d’extrême droite.
 
La prohibition du cannabis – une rétrospective

 
En 1925, avec le soutien de l’Afrique du Sud et de la Turquie, l’Egypte a transmis une requête à la Conférence sur l’opium qui se tenait à Genève demandant que le cannabis soit inclus à la liste des substances contrôlées. L’auteur allemand Tilmann Holzer explique dans son livre Birth of Drug Policy in the Spirit of Eugenics qu’à l’époque, l’économie entourant le cannabis était beaucoup trop insignifiante pour motiver une conspiration internationale.
 
L’Egypte et l’Afrique du Sud défendaient effectivement des intérêts racistes dans leur quête d’interdire le cannabis au niveau international aussi, puisqu’il était déjà banni dans les deux pays au niveau national. Le Reich allemand a d’abord hésité avant de finalement donner son accord à ce que le « chanvre indien » soit interdit, sous condition que l’Allemagne puisse continuer à exporter de l’héroïne en Egypte à des fins « médicales ».
 
Deux ans après la Conférence sur l’opium, Anslinger a lancé sa campagne nommée Reefer Madness, exploitant la fibre raciste de ses compatriotes, bien que d’autres pays avaient déjà mis en œuvre l’interdiction sur des bases plus logiques. Lorsque les Etats-Unis ont introduit la Marihuana Tax Act en 1935 à la suite de laquelle le cannabis a disparu des tablettes des pharmacies, plusieurs pays européens, et plus tard leurs colonies, s’en étaient déjà débarrassé depuis longtemps dans le but d’exercer un contrôle sur les minorités ethniques et leurs habitudes.
 
La Grèce a banni le cannabis bien avant cela : en 1890, avec une avance de près de 25 ans sur la toute première interdiction internationale suivant la Conférence sur l’opium de Genève. Lorsque les Grecs orthodoxes ont fui l’Empire ottoman durant la guerre d’indépendance au tournant du 19e siècle, ils ont introduit dans la nouvelle Grèce leur tradition de fumer du hachisch. En raison « de la menace directe que le (chanvre) représente pour la société », la tradition ottomane détestée a été déclarée illégale. Une fois encore, on constate que ce ne sont pas des intérêts internationaux ou économiques qui ont été déterminants, mais bien un nationalisme politico-culturel et le rejet total de toute influence turque.
 
Le Reefer Madness

 
Du côté américain, la campagne nommée Reefer Madness a été portée par des enjeux politiques, racistes et culturels, comme le sont d’autres interdictions contemporaines dans d’autres pays. Les intérêts économiques ont joué un rôle secondaire, et encore.
 
A quelques exceptions près, l’économie libre des temps modernes peut très bien s’ajuster au marché du cannabis légal. Devant l’éventuelle ouverture d’un marché des plus lucratifs, les entreprises internationales se frottent joyeusement les mains.
Circonstances complexes, tout n’est pas noir ou blanc
Le cas de l’Allemagne montre bien que le racisme et le nationalisme radical, les cartels, peuvent être canalisés à l’extérieur de toute conspiration internationale. Nous savons aussi qu’ils peuvent ensuite être mobilisés contre les soi-disant ennemis du peuple. De nombreuses sources historiques illustrent comment l’interdiction mondiale du cannabis, dissimulée sous le couvert de la guerre contre les drogues, est motivée par des raisons racistes et n’est pas la manifestation d’une conspiration.
 
Le racisme envers les consommateurs de cannabis est toujours bien vivant. La présence disproportionnelle de minorités ethniques en milieu carcéral en procure une preuve indéniable. Au UK, les personnes noires ont huit fois plus de chances de se faire fouiller par les policiers pour le cannabis que toute autre ethnie.
 
Même si pour plusieurs la prohibition du cannabis qui sévit depuis presque un siècle semble relever d’une conspiration élaborée par les grosses entreprises productrices de médicaments, de papier et d’alcool, les preuves à cet effet demeurent insuffisantes. Elles sont également insuffisantes pour justifier quelques raisons politiques, et un lobby anti-cannabis servant des intérêts économiques n’a jusqu’à aujourd’hui jamais été constitué avec succès, pas même aux Etats-Unis. Depuis le boom pétrolier du 20e siècle, le chanvre a tout simplement été délaissé.
 
De plus, l’idée d’une conspiration contre le chanvre détourne l’attention des véritables motifs politiques et racistes derrière la guerre contre les drogues. Un scénario de type « le héros et le vilain » camoufle bien les facteurs qui sous-tendent la prohibition et la complexité de leur évolution historique. Le système politique n’est pas en cause dans l’instauration de la prohibition, mais bien une attitude ouvertement raciste provenant de la société occidentale.
 
Depuis cent ans maintenant, la peur de tout ce qui est étranger, inconnu et nouveau a empêché l’apparition de politiques en matière de cannabis basées sur des faits.
 
by Micha on 26/01/2018
Source: sensiseeds.com
 
Et je rajouterais juste une vidéo que j'avais vu il y a un moment, désolé c'est en anglais , mais en gros elle explique pourquoi les drogues sont devenues illégales au états-unis. Pour faire court, quand les chinois sont arrivé aux états unis, il ont ramené l'opium qu'ils consommaient beaucoup, il ont bosser dur etc, ''voler'' le travail des blancs, alors pour les mettre en prison et ainsi se débarrasser des ''chinois'' , il ont décidé de rendre illégal l'opium, comme ça, tout les chinois qui fumaient, prison, il ont fais pareil avec les afro américain pour la cocaïne, ainsi que pour les mexicain avec le cannabis, toujours une histoire de racisme!
 
 
 
 
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Par mrpolo,
Comprendre l'usage du cannabis en cinq graphes
Par Helene GullyEtienne Combier  
 
Plusieurs Etats ont légalisé le cannabis dont le dernier en date, la Californie,
le 1er janvier dernier. - Noah Berger/AP/SIPA
    Illégal dans la majorité des pays, le cannabis reste cependant fortement consommé. Mais pas forcément là où il est le moins cher. Etat des lieux.
L'étau répressif autour du cannabis se desserre lentement. A commencer par l'Hexagone, où le nouvel exécutif a décidé, fin janvier, d'instaurer  une simple amende pour sanctionner les usagers de cannabis.
Un premier assouplissement des sanctions, qui ouvre - tout doucement - la voie à une dépénalisation de cette drogue douce, en lui retirant le risque d'écoper d'une peine de prison pour sa consommation.
Cette direction, une douzaine de pays européens l'a déjà prise, tels que le Portugal, l'Italie, le Danemark ou encore l'Allemagne. D'autres Etats sont même allés plus loin en légalisant complètement l'herbe taboue. Dernier en date : la Californie, le 1er janvier dernier. Le Canada, lui, s'y prépare pour juillet prochain.
Pour comprendre le phénomène et en estimer le potentiel, Seedo, une entreprise commercialisant des appareils de culture de cannabis, a étudié pour la première fois le coût et les revenus potentiels que pourrait générer la légalisation de la plante. Etat des lieux.
  Le cannabis encore largement illégal... mais consommé
    Si l'interdiction du cannabis est encore très répandue dans le monde, elle n'en régule pas l'usage. Loin de là. Même avec des politiques extrêmement punitives, allant jusqu'à la peine de mort comme en Egypte ou au Pakistan, les pouvoirs publics ne parviennent pas à dissuader les clients.
 
À lire aussi - Chronique : La dangereuse prohibition du cannabis  
Selon les estimations de Seedo, la ville pakistanaise de Karachi ou encore Le Caire font même partie des villes les plus grosses consommatrices de cannabis, avec respectivement 41,95 tonnes et 32,59 tonnes parties en fumée chaque année.
« Que la consommation illégale de cannabis soit si élevée même dans des pays qui imposent la peine de mort, comme le Pakistan ou l'Egypte, prouve que ceux au pouvoir ont [...] besoin de comprendre que de nouvelles lois sont nécessaires », commente Uri Zeevi, directeur de marketing à Seedo.
Peu de corrélation entre prix et niveau de consommation
    Le prix ne semble pas non plus avoir d'incidence sur le niveau de consommation de cannabis. Les New Yorkais par exemple consument 77,4 tonnes de cannabis par an, bien que le prix y soit de 8,61 euros le gramme. Soit quarante centimes de plus que la moyenne des 120 villes étudiées. Et plus d'un euro plus cher que le prix médian, à 7,17 euros.
Seul bémol : Seedo évalue le niveau de consommation par ville. Il est donc logique qu'à New Delhi, peuplée de 22 millions d'habitants, on consomme presque trois fois plus qu'à Philadelphie, comptant 2 millions d'habitants. Cela dit, la moyenne atteint 7,31 tonnes annuelles et la médiane : 2,92 tonnes. Le nombre d'habitants n'explique donc pas tout.
    D'alléchantes recettes fiscales
Lorsque le débat sur la légalisation du cannabis ressurgit, à intervalles réguliers, un argument est plus audible que les autres :  les recettes fiscales potentielles. Seedo a, là aussi, choisi d'en estimer les revenus en appliquant au cannabis le même taux que la taxe locale imposée à la cigarette.
Et les chiffres sont parlants. Au Caire par exemple, le revenu potentiel s'élèverait à 307,9 millions d'euros annuels. A New York, environ 284 millions d'euros pourraient directement aller dans les caisses de la municipalité.
Si on ne regarde que la France, Montpellier en tirerait 9,77 millions d'euros par an, Marseille 29 millions d'euros, et Paris, 82 millions. Une manne, pour des collectivités en mal de ressources budgétaires.
    Dans son rapport « Contrôler le marché légalisé du cannabis en France », le think tank Terra Nova avait relevé un autre argument en faveur d'un assouplissement. 
En France, la hausse progressive des taxes a bien infléchi la courbe de vente des cigarettes durant les quinze dernières années. En 2015, 4.000 tonnes de cigarettes étaient écoulées par trimestre contre plus de 7.000 tonnes dans les années 2000. L'OMS « reconnaît que l'un des outils les plus efficaces pour lutter contre la consommation de tabac est l'augmentation des taxes », abondait l'institut.
 
Hélène Gully et Etienne Combier @Gullylen - @etiennecombier   Source: lesechos.fr
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Canada - Quand conduire après un joint? Difficile d’obtenir un conseil officiel clair
Par mrpolo,
Faut-il attendre 3 heures ou 24 heures pour prendre le volant après un joint? Les scientifiques n'ont pas de réponse claire à cette question et les conseils officiels de sécurité publique laissent les consommateurs potentiels dans le flou, et ce, à moins de six mois de la légalisation du cannabis.
 
 
Six organisations médicales nationales conseillent d'attendre
au moins six heures avant de prendre le volant. Photo : iStock
 
La question est pourtant cruciale, à l’heure où les lois pour lutter contre la conduite avec des facultés affaiblies par la drogue sont renforcées. Selon le projet de loi fédéral, conduire avec un taux de THC (la substance active du cannabis) supérieur à deux nanogrammes par millilitre de sang devrait devenir une infraction criminelle.
Mais difficile pour le simple consommateur de savoir le temps il faut pour éliminer suffisamment de THC afin de repasser sous cette limite.
« La science dit qu’en général, quatre à six heures après la consommation, quelqu’un est, en moyenne, apte à conduire », avance Jean-sébastien Fallu, psychologue de l’Université de Montréal spécialisé dans la dépendance et la toxicomanie.
 
Pas de consensus scientifique
 
Pas si vite, répondent plusieurs autres scientifiques. Le neuropsychologue de l’Université de l’Alberta Scott Purdon, qui conduit des études sur la façon dont les effets du cannabis s’estompent chez les consommateurs, juge que « les estimations de quatre heures et de six heures qu’on trouve dans la littérature scientifique, ce ne sont que des opinions. »
« Il n’y a pas encore beaucoup de connaissances scientifiques », estime le Dr Purdon. Il juge que de plus amples études doivent être menées pour mieux comprendre les effets du cannabis sur l’organisme.
 
Le chercheur Scott Purdon tente de déterminer à quelle vitesse les effets du cannabis sur le cerveau s'estompent. Photo : Radio-Canada
 
« La plupart des consommateurs rapportent que les effets disparaissent après deux à quatre heures », observe Scott Purdon. « Les gens sentent que quelque chose change. Mais est-ce que le produit a été suffisamment éliminé de votre organisme pour que vous puissiez conduire en toute sécurité?, c’est encore une question sans réponse. »
 
Jusqu’à 24 heures
 
Les gouvernements reflètent cette incertitude et offrent des conseils vagues et prudents.
« Les recherches scientifiques ne fournissent pas de balises générales sur [...] combien de temps doit s’écouler entre la consommation de cannabis et le droit de conduire », résume le ministère fédéral de la Justice sur son site internet.
En Alberta, le conseil officiel est de « prévoir une autre façon de rentrer à la maison ». Un fonctionnaire du ministère des Transports a suggéré qu’il serait prudent d’attendre 24 heures. « Pour être sûr, c’est ce que je conseillerais », a confirmé le ministre Brian Mason.
 
Plus complexe que pour l’alcool
 
Le corps élimine l’alcool de manière assez régulière, ce qui permet d’évaluer précisément le taux d’alcool dans le sang en fonction de la quantité consommée, du genre et du poids de la personne.
Pour le cannabis, c’est bien plus compliqué, disent les scientifiques. Le taux de THC dans votre sang va varier selon la quantité consommée et la concentration en THC du cannabis, mais également suivant que vous avez fumé un joint ou mangé un brownie. Votre corpulence et votre genre jouent un rôle, de même que votre état de fatigue et de facteurs bien plus difficiles à appréhender, comme la régularité de votre consommation ou la fumée secondaire si d’autres fument autour de vous.
 
« Il n’y a pas de bonne réponse sur ce qu’il faut dire aux gens », regrette le sergent Robert Davis, responsable de la lutte contre la conduite avec facultés affaiblies pour la police d’Edmonton. Faute de certitude, il refuse de donner des conseils précis et préfère demander aux gens de ne pas conduire s’ils ont consommé du cannabis.
 
La loi fédérale devrait renforcer les dispositions contre la conduite avec facultés affaiblies. Photo : Radio-Canada/Daniel Coulombe
 
Variété de conseils aux États-Unis
 
Les États américains qui ont légalisé la consommation de cannabis font face à la même difficulté.
En Californie, les autorités ont un seul conseil à prodiguer en la matière : « ne conduisez pas avec des facultés affaiblies ». Dans le Maine, le site Internet de la sécurité routière assure que « l’incapacité à faire face à l’inattendu persiste des heures après la fin de l’effet » ressenti par les consommateurs.
 
L’État de Washington est plus précis. Selon sa commission des alcools et du cannabis, repasser sous le seuil légal de cet État (5 ng/ml) « peut prendre trois heures pour certaines personnes », mais « il est moins risqué d’attendre au moins cinq heures avant de conduire ».
 
Un texte de Laurent Pirot
Source:ici.radio-canada.ca

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Par mrpolo,
Incarcéré depuis deux ans pour trafic de cannabis, Éric a voulu prendre la parole pour casser les clichés sur la vente et la consommation de stupéfiants… et militer pour leur dépénalisation en France, sous certaines conditions. Dans ce premier témoignage, il nous raconte son activité de dealer.
  (image© Laurent Grey/Konbini)
Depuis le 16 novembre 2015, je suis incarcéré dans le cadre d’une affaire de trafic de cannabis.
J’ai été interpellé le 12 novembre 2015 de la manière la plus bête qui soit : en flagrant délit place de la République à Paris, alors que je glissais ma main dans la poche d’un ami, designer dans la mode, pour y glisser 5 grammes d’herbe.
 
Vendre de la drogue = financer le grand banditisme ?
J’ai appris pour les attentats le 14 novembre 2015 au matin, alors que j’étais en garde à vue, de la bouche de mon avocate commise d’office. À l’annonce de la nouvelle, j’ai pleuré…
Il n’y a pas eu d’enquête, puisque je n’ai pas nié les faits. Et lors de mon jugement en comparution immédiate, le 16 novembre 2015, le procureur m’a accusé de financer malgré moi le grand banditisme. Le fait est qu’absolument aucun lien avec le grand banditisme n’a été établi dans mon dossier, mais que le procureur a tout de même, de lui-même, jugé que je le finançais "sans m’en rendre compte", me privant au passage de la conscience de mes actions.
 
Il faut savoir que j’ai une véritable passion pour la musique, et écume les salles de concert et les festivals, toujours à la recherche de frissons musicaux et des belles rencontres qui vont avec. République, c’est un quartier dans lequel nombre d’amis à moi habitent, travaillent ou se divertissent. Le Bataclan, j’y ai passé quelques soirées inoubliables.
Alors quand j’ai eu l’impression que le procureur m’accusait d’être, inconsciemment, complice d’actes que je condamne fermement, je me suis senti profondément insulté et j’ai répondu, très calmement, que le nombre croissant de cultures indépendantes de cannabis en France mettait à mal la théorie du grand banditisme caché derrière chaque joint.
Une réponse qui correspondait à la réalité, mais qui a dû être prise pour de l’insolence au vu de la sentence qui m’a été infligée. Mon incarcération ne trouvera en effet son terme que dans plusieurs mois.


Ne pas croire le cliché du dealer sans foi ni loi
Je ne dis pas avoir toujours eu une parfaite connaissance du chemin que prenait mon argent après être passé par les mains de mon fournisseur, en revanche j’ai travaillé pendant un certain temps avec un ami qui faisait lui-même pousser son herbe. J’avais donc, pendant un temps de mon activité au moins, une parfaite visibilité sur l’ensemble du circuit auquel j’appartenais.
Par ailleurs, avec mes principaux fournisseurs, je sais que j’ai eu cette discussion, cette préoccupation, sur le fait que nous devions faire le maximum pour nous fournir chez des gens n’ayant pas d’activités contraires à nos principes.
Aussi, de mon point de vue, s’il a pu m’arriver de financer le grand banditisme sans le savoir, je l’ai surtout fait contre ma volonté, et avant tout parce que l’État ne s’est toujours pas décidé à nous proposer d’autres solutions — et cette prohibition développe et nourrit le grand banditisme (mais nous en reparlerons plus tard).


(© Laurent Grey/Konbini)
Pour les instances judiciaires qui voient tous les jours des trafiquants défiler sur leurs bancs, je comprends toutefois qu’il puisse être difficile de saisir la différence entre un dealer/consommateur comme moi avec, je crois, une vraie éthique, qui a avec ses clients une relation qui dépasse le simple échange vendeur/acheteur, et un dealer sans scrupule dont les seules motivations sont financières, qui utilise ses revenus pour financer d’autres activités criminelles…
Une distinction d’autant plus difficile quand on passe en comparution immédiate, sans avoir pris de douche pendant 72 heures, et qu’on est alors trois jours après les attentats les plus meurtriers perpétrés en France métropolitaine depuis la Seconde Guerre mondiale.
Un citoyen intégré et actif
Il est important de préciser que je n’ai donc jamais entrepris mon activité avec une volonté d’enrichissement personnel et n’ai pas d’argent de côté. Je ne suis par ailleurs pas connu des services de police pour d’autres raisons que le trafic de cannabis, et j’ai toujours eu des projets ou une activité légale, tout en vendant des stupéfiants avec plus ou moins de régularité.
En effet, j’ai, à ce jour, développé une activité de création audiovisuelle en indépendant avec d’anciens camarades du lycée, puis travaillé dans une grande régie pub Web pendant quelques années. Après m’être essayé en indépendant au management d’artistes, j’étais, lors de mon arrestation, en discussion avec une société fournisseuse de solution de paiement dans l’événementiel et membre du "plan sans contact" du gouvernement.
 
Je n’ai donc jamais été, ni selon moi ni selon les gens qui m’entourent, un délinquant. Et je ne me suis jamais considéré comme un marginal, un ennemi de la société, et l’incarcération n’y changera rien.
Si je prends aujourd’hui la parole sur Konbini, ce n’est d’ailleurs pas pour remettre en question la sanction qui m’a été donnée, mais bien pour montrer à quel point la législation qui permet ces sanctions est destructrice par le flou qu’elle entretient.
Et si je me décide à prendre part à ce débat, c’est non seulement parce que j’en ai le droit, mais plus encore parce que je pense que c’est mon devoir de citoyen que de faire le choix d’une parole responsable plutôt que celui d’un silence coupable.
Retrouvez donc très vite la suite de mon témoignage, où je vous expliquerai pourquoi, à mon sens, la législation française sur les stupéfiants est un facteur majeur d’inégalités et de dangers.
 
Propos recueillis par Mélissa Perraudeau
 
Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Le célèbre chanvrier valaisan est de retour. Après de longs démêlés avec la justice qui se sont achevés en 2016, il lance, libre, une marque de cannabis légal, Holy Weed.
 
 
Dans un grand entretien accordé au Geneva Show, il revient sur le combat de sa vie, la dépénalisation du chanvre, qui l’a ruiné: « J’ai perdu ma ferme et ma fortune. Je suis un paysan sans ferme ». En fervent militant il rappelle que «le chanvre n’a pas de dose létale. Le sucre, le poivre, le sel, le safran, le piment; oui.» Pour lui, «la répression fait beaucoup plus de mal que de bien pour notre société». Il avance une série de chiffres pour prouver ses dires: baisse de la criminalité dans les États ayant libéralisé le chanvre et addictions moindres au cannabis chez les ados de pays plus libéraux. Il prône également un chanvre «cultivé chez nous, en plein air et pas en intérieur, sous goutte à goutte comme dans un hôpital». 
 
Source: lemanbleu.ch
 
Podcast vidéo de l'entretien
 
 
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Par mrpolo,
Tandis qu’explosent les importations d’herbe suisse édulcorée, la législation française demeure inflexible. Provoquant bazar aux douanes et déception des associations de malades.
 
 
image de Ludovic Debeurme. Dernier album paru : «Epiphania» (Casterman)
 
 
C’était trop gros, peut-être trop beau : alors qu’il semblait ouvrir une première brèche dans une réglementation toujours aussi répressive, le «cannabis light» demeure interdit en France. Certes, le consommateur peut acheter de la weed en toute légalité sous certaines formes et certaines conditions - par exemple du liquide pour cigarettes électroniques, parce que celui-ci contient moins de 0,2 % de tétrahydrocannabinol (THC), la molécule qui fait «planer». Mais d’autres substances qui respectent les maxima légaux en THC restent prohibées, telles les fleurs de chanvre. La pagaille est alimentée par les importations venues de Suisse, en hausse depuis cet automne.
 
Et ce n’est pas la nouvelle réglementation, attendue ces prochaines semaines, qui permettra d’y voir plus clair et d’entamer l’hypocrisie française sur le sujet. Selon les conclusions d’une mission parlementaire «relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants» qui ont fuité dans la presse le week-end dernier, le cannabis conserve son statut illégal. Seule la sanction pour usage devrait évoluer, passant d’une convocation en justice à une simple contravention en cas de première infraction. «Nous n’en sommes malheureusement pas à la première contradiction sur le sujet», souligne Benjamin Jeanroy, représentant d’Echo, un lobby citoyen qui agite notamment le débat sur les politiques publiques en matière de drogues : «Le manque de vision et l’absence de débat d’envergure, illustrés notamment par l’actuel projet gouvernemental, ne vont qu’amplifier la récurrence de ce genre d’incohérences.»
Baume à lèvres, bonbons en gélatine
Poste-frontière du Châtelard, à une demi-heure de voiture de Chamonix (Savoie). Le magasin de souvenirs, rebaptisé la «Casa del Canna» depuis l’été dernier, a ajouté à sa devanture des panneaux décorés de feuilles, tendance Woodstock soft. «On peut rapporter d’ici un souvenir original de Suisse», explique le gérant, qui a remisé les traditionnelles marmottes en peluche. Les Français qui s’y arrêtent sont des touristes ou des acheteurs réguliers. Des soixante-huitards qui veulent retrouver le goût de la weed mais pas forcément les effets psychotropes, euphorisants. Des jeunes. Des curieux. Le vendeur : «On a tous les âges, toutes les classes sociales.» Et toutes sortes de déclinaisons en stock : du baume pour les lèvres, des bonbons en gélatine («réservés aux adultes») et des plantes séchées («à infuser», d’après plusieurs notices, ou à fumer, comme il paraît le plus évident de le faire). Ce magasin profite à la fois d’une demande française en hausse et d’un boom helvète, dans un pays qui produit son chanvre comme du blé, grâce à une réglementation plus tolérante.
 
La star des bureaux de tabac en Suisse et des colis qu’on expédie vers la France s’appelle la «Blue Dream». Cette fleur de chanvre joue sur les effets relaxants contenus dans le cannabidiol (CBD). «C’est le Canada Dry du cannabis», résume une source. «Un espoir pour un changement de réglementation en France, tout particulièrement pour les malades», selon un autre interlocuteur. «Ce n’est pas un produit de défonce mais de plaisir et de confort, on peut en fumer au bureau sans aucune crainte», assure la société qui la commercialise, CBD 420, basée à Lausanne. La Blue Dream affiche ainsi 0,163 % de THC, quand le cannabis le plus chargé peut atteindre les 20 %. Son taux revendiqué devrait dans tous les cas lui ouvrir les portes du marché français. Il semble d’ailleurs que ce joyau botanique se soit invité ces dernières semaines dans des points de vente - notamment des magasins spécialisés dans les cigarettes électroniques, visiblement pressés de capitaliser sur la mode du CBD.
 
Mais la loi française est décidément très compliquée : le «rêve bleu» est en réalité interdit à la vente. Présentée comme «légale» sur Internet, la Blue Dream évoluerait «dans la zone grise», nuance un responsable de CBD 420, interrogé par téléphone. La société constate en effet que «la moitié des commandes à destination de la France ont été bloquées» à la frontière depuis le début des envois, en septembre dernier. Sans doute parce que les agents de l’Etat ne reconnaissent pas de «zone grise» : «Le cannabis light est aussi illégal que le cannabis classique», confirme le directeur général des douanes françaises, Rodolphe Gintz.
 
Le haut fonctionnaire indique qu’une vingtaine d’amendes ont été adressées au cours de l’année 2017 à des détenteurs de cette weed édulcorée, qui portaient tous sur eux «de petites quantités» lors de leur interpellation dans des villes voisines de la Suisse, comme Annecy, Chambéry et Mulhouse. Quant aux colis postaux renfermant des produits de type Blue Dream, ils sont «saisis et détruits» suivant la procédure d’usage, parce que cette marchandise contrevient à la loi pour au moins trois raisons.
Espoir brisé pour les malades
D’abord, la Blue Dream ne figure pas sur la liste des variétés autorisées par l’arrêté du 22 août 1990 portant application de l’article R. 5132-86 du code de la santé publique pour le cannabis. Ensuite, seules les tiges de chanvre ont droit de cité. La fleur, elle, est illégale - mais pas l’huile qui en est extraite, raison pour laquelle certains producteurs fraudent en France et transforment leurs produits. Autre infraction, relève Rodolphe Gintz, le THC analysé dans la Blue Dream serait «très supérieur aux 0,2 %» garanti par le vendeur. «Ces résultats ne correspondent pas à nos propres tests», s’étonne-t-on du côté de CBD 420, qui affiche un taux de 0,163 % sur son site. L’exportateur concède que certaines parties de la plante, davantage exposées à la lumière, ont pu sécréter des doses «légèrement plus élevées» de THC, mais affirme que «la moyenne de la plante présente des taux tout à fait conformes».
 
En attendant une résolution de cet imbroglio, le cas du «chanvre CBD» permet d’alimenter le débat sur le statut de ce produit qui reste marqué «drogue» aux yeux de l’opinion. «L’émergence du cannabis light et les difficultés qu’il rencontre participent à la dédiabolisation du cannabis», estime Olivier Hurel, porte-parole de NORML France, une association qui veut réformer la loi sur les stupéfiants «dans l’objectif de développer une politique rationnelle, juste et efficace en matière de lutte contre les abus de substances et les addictions». Autre intérêt, ajoute-t-il, le «rêve bleu» et ses cousins «poussent à s’interroger sur les effets thérapeutiques des cannabinoïdes». C’est peut-être un jeton utile dans le débat public mais c’est surtout un espoir brisé pour les malades qui souhaitent se soigner à base de cannabis.
 
Les conclusions scientifiques se précisent pourtant. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) réserve pour l’heure sa position officielle, après une étude lancée l’automne, mais de nombreux chercheurs et thérapeutes s’accordent d’ores et déjà sur les bienfaits anti-inflammatoires et anxiolytiques du cannabidiol. Ses vertus sont particulièrement recherchées chez les malades souffrant de sclérose en plaque et d’épilepsie. Or, à l’heure actuelle, ils ont le choix entre s’approvisionner au marché noir et commander du Sativex aux Pays-Bas. Ce traitement est contraignant : il est autorisé mais non commercialisé en France, et son coût s’élève à 250 voire 400 euros mensuels… Un sachet de Blue Dream aurait pu offrir une solution légale et relativement bon marché. Mais ce n’était pas un «rêve» ultime pour autant. Certains patients atteints de cancer ou du VIH souhaitent en effet recourir à du cannabis doté de THC, cette molécule étant créditée d’effets positifs, pour retrouver l’appétit ou réduire la taille d’une tumeur.
 
Si l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine estime que la légalisation du «cannabis light» aurait constitué un «premier pas», son porte-parole Franck Milone rappelle que le combat à mener est plus étendu : les malades demandent une «carte d’usage thérapeutique» pour accéder facilement à leur traitement, ainsi qu’une formation du corps médical à la prescription de ces substances ou encore un «programme de recherche agronomique» piloté par l’Etat, comme ce fut déjà le cas pour les opiacées.
«Vapoteuse relaxante»
Les attentes des patients sont fortes mais leurs espoirs, malmenés : le 8 janvier, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné deux trentenaires à 10 000 euros d’amende et 15 mois de prison avec sursis pour avoir lancé, en 2014, du CBD liquide destiné aux cigarettes électroniques. Présenté à tort comme un «e-joint» - puisque, par définition, il y a inhalation mais pas combustion -, ce genre de produit demeure controversé, malgré l’absence de THC dans sa composition, comme le rappelait une polémique fin 2017 : le 28 novembre, le liquide était déclaré «illégal» par l’Agence française du médicament, mais il apparut comme légal le lendemain, selon l’avis du ministère de la Santé… Ce n’est donc pas l’inhalateur de CBD qui a déclenché l’ire de la justice - on en trouve dans des milliers de points de vente en France. La condamnation vise la publicité qu’auraient faite les deux entrepreneurs de «la première vapoteuse thérapeutique 100 % légale, déstressante et relaxante» : la loi prohibe en effet tout lien entre la santé et les cannabinoïdes. C’est d’ailleurs l’Ordre des pharmaciens qui avait enjoint le ministère de la Santé à porter plainte, symbole d’un pays qui, loin de s’assouplir, réaffirme son intransigeance sur la question.
 
La farce qui se joue autour du cannabidiol pourrait refléter les contradictions d’une législation à bout de souffle mais aussi une amorce d’ouverture d’esprit, puisque le client peut se fier aux achats helvètes considérés comme clean. «Nous n’avons rien à voir avec la vente de drogue, dites-vous bien que notre commerce est là pour durer», affirme Gilles Saraillon, de la société suisse Sweetweed. L’époque est bel et bien révolue où le cannabis était un équivalent de défonce défendu par des partisans de la dépénalisation, des hippies forcément de gauche, opposés à des durs obligatoirement de droite. Entre deux bouffées, c’est un souffle nouveau qui se lève.
 
Pierre Carrey
 
Source: liberation.fr
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Par mrpolo,
DROGUES Le tabac a lui une image « résolument négative » associée à « la mort et la souffrance » pour les adolescents…
Illustration d'une adolescente fumant un joint de cannabis. — JAUBERT/SIPA
Le cannabis a bonne presse auprès des jeunes. Jugée « meilleure au goût » que le tabac, moins « dangereuse » et « plus saine », l’herbe a une image positive et « dédramatisée » auprès des adolescents, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publiée mardi.
« L’initiation au cannabis est vécue comme une expérience positive, contrairement à la première cigarette », a expliqué Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’OFDT et auteure de l’étude.
 

Résultats d'ARAMIS, enquête qualitative sur les perceptions et les motivations d'usage d'#alcool, de #tabac et de #cannabis chez les mineurs (Tendances n° 122, 8 p.) http://bit.ly/RésultatsARAMIS 
 
« Un produit naturel et bio »
 
Celle-ci a été menée entre 2014 et 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 200 jeunes âgés de 13 à 18 ans. Cette génération d’adolescents, qui a grandi avec l’interdiction de la vente de cigarettes aux mineurs et de sa consommation dans les lieux publics, associe au tabac une image « résolument négative » liée à « la mort et la souffrance », note l’étude.
 
Les collégiens et lycéens ne font plus de la cigarette « un passage obligé » de la sociabilité. Et le phénomène s’est accéléré avec la hausse de son prix depuis le début des années 2000. Le cannabis, « moins cher et presque aussi facile à trouver en pratique » selon les jeunes interrogés, est perçu comme « un produit naturel, bio, moins chimique ». Il est jugé comme plus rassurant en termes de composition que la résine.
 
« La même ambition pour l’alcool et le cannabis »
« La dégradation de l’image (du tabac) pour les jeunes générations montre que l’action publique peut fonctionner et gagner la bataille de l’image », a réagi Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). « Il faut maintenant avoir la même ambition et nous mobiliser pour mieux protéger les jeunes générations de l’alcool et du cannabis », a-t-il ajouté.
 
Un rapport parlementaire, qui doit être présenté ce mercredi en commission des lois, préconise de sanctionner le fumeur de cannabis d’une simple amende alors que la peine de prison encourue actuellement - un an ferme - est très rarement prononcée. La mesure ne pourra pas s’appliquer aux mineurs, dont le régime juridique est différent.
 
Source: 20minutes.fr
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Par mrpolo,
Ça fume, mais surtout sous les crânes. Alors que partisans et opposants s’affrontent autour d’un rapport parlementaire qui préconise le remplacement des sanctions pénales par une amende en matière de consommation de cannabis, il est grand temps de rappeler comment le chanvre est arrivé en France et comment il s’y est installé plutôt paisiblement, avant d’être interdit en pleine Grande Guerre.
 
Probablement apparu dans l’Himalaya indien, le chanvre a vite intéressé l’humanité pour ses graines nourrissantes et pour ses fibres destinées au tissage, certes, mais pas seulement. Empirisme oblige, on n’a guère tardé à en découvrir les propriétés médicinales et stupéfiantes en des temps où médecine et rites chamaniques sont encore de proches voisins. Si l’histoire n’a pas retenu le nom du premier humain à s’être dévoué pour en goûter quelques brins au Néolithique, les sociétés anciennes ont rivalisé d’invention pour en consommer en le mâchant ou en le fumant, avant de le mélanger avec d’autres composants pour en faire des huiles, des potions, de la résine…
 
Au Ve siècle avant notre ère, Hérodote écrit que les Scythes s’organisaient en toute décontraction de bonnes petites séances de fumette collective en brûlant des graines sous une tente hermétiquement fermée. Au Ier siècle, le botaniste grec Dioscorides observe que « le jus de la plante verte est bon contre le mal d'oreille ». Alors qu’en Chine, on l’utilise comme anesthésiant dès le IIIe siècle, le médecin romain Galien s’en méfie : « certains mangent les graines frites avec des sucreries (…) [Elles] apportent une sensation de chaleur et consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques ».
Succès mondial
La suite est celle de l’histoire de l’humanité : au fil des siècles et au gré des échanges commerciaux, des migrations et des conflits, la plante s’est baladée  d’Asie en Afrique, puis en Europe et enfin en Amérique, bien servi par une capacité d’adaptation qui lui permet de facilement s’implanter tout autour du globe. En Angleterre, c'est ne pas cultiver de chanvre qui fut longtemps puni de sérieuses sanctions. Outre Atlantique, Georges Washington lui-même en a personnellement cultivé des hectares entiers dans ses propriétés aux Etats-Unis, séduit la large gamme de produits variés qu’on peut en tirer : vêtements, potions médicinales, papier…
En Europe, le chanvre est longtemps resté exclusivement cantonné à cet usage utilitaire voire stratégique, puisqu’il permet de produire les voiles et les cordages indispensables aux marines de l’époque moderne : au XVIIIe siècle, « un navire de taille moyenne utilise 60 à 80 tonnes de chanvre sous forme de cordages et 6 à 8 tonnes sous forme de voile, par an[1] ». Rien d’étonnant donc si la Corderie royale de Rochefort-sur-Mer s’intéresse dès sa création en 1666 à la sécurisation de son approvisionnement en chanvre, sur demande expresse de Colbert.
 
Si Diderot et d’Alembert notent bien dans l’Encyclopédie « les vertiges, l’éblouissement, l’ivresse » que procure la plante, il faut attendre la campagne d’Égypte pour que Napoléon Bonaparte s’intéresse à ses effets psychotropes, et pour cause : en 1800, le futur empereur échappe de justesse à la tentative d’assassinat d’un Égyptien drogué jusqu’aux yeux. En creusant, Napoléon découvre non seulement l’existence du haschich – de la résine de cannabis – mais aussi son utilisation par ses troupes, qui n’ont pas tardé à s’intéresser aux coutumes locales, sans doute par pur intérêt culturel.
Convaincu de ses effets délétères sur la santé par les médecins de la section de physique et science naturelle de l'Institut d'Égypte, Napoléon réagit en octobre 1800 avec le premier texte à mentionner explicitement le haschisch : « L'usage de la liqueur forte faite par quelques musulmans avec une certaine herbe nommée haschisch ainsi que celui de fumer la graine de chanvre sont prohibés dans toute l’Égypte. » Ce qui n’empêche évidemment rien, tandis que les premiers échantillons de résine de haschich débarquent en France dans les bagages des scientifiques et des militaires français…
Aliénés, poètes et paradis artificiels
Arrivé en même temps que l’opium, le haschich ne connaît pas le succès de ce dernier et reste plus confidentiel jusqu’au milieu du 19e siècle, lorsqu’un aliéniste s’empare du sujet : Joseph Moreau de Tours.
Spécialiste des maladies mentales, ce médecin découvre le haschisch au cours d’un voyage avec un de ses patients, en Égypte (décidément). Il y découvre – et y consomme, en vertu du bon vieux principe que rien ne remplace l’expérience directe – un produit capable de mettre des personnes en bonne santé dans des états qui évoquent le rêve, voire la folie. Ce qui lui donne une idée : si sa consommation met dans de tels état des patients sains d’esprits, ne peut-on à l’inverse imaginer qu’il pourrait ramener des personnes touchées par une maladie mentale à leur état normal ? Traiter le mal par le mal en somme, une idée qui fera fureur : pendant des décennies, toutes les substances psychoactives (amphétamines, cocaïne, morphine, barbituriques…) seront joyeusement testées sur les patients des hôpitaux psychiatriques, qui n’en demandaient certainement pas tant.
 
Pourtant, ce sont surtout les rapports personnels qu’entretient Moreau de Tours avec le tout-Paris artistique qui vont donner au haschisch ses lettres de noblesse. En 1845, Moreau de Tours crée avec Théophile Gautier une sorte de groupe informel, le club des Haschischin [2] qui réunit tous les mois des figures des arts et des lettres : Balzac, Nerval, Flaubert, Dumas, mais aussi Delacroix, Daumier ou Baudelaire. Dans le salon aménagé « à l’orientale » d’un appartement de l’île Saint-Louis, la fine équipe y consomme du chanvre sous plusieurs formes, en particulier une sorte de confiture obtenue en mélangeant la plante à des aromates, des épices ou de la pistache, pour aboutir à une préparation de couleur verdâtre : le dawamesc, au taux de THC nettement plus concentré que le bon vieux joint des années 70.
 
Tartinée ou mangée à la petite cuillère, elle permet aux artistes de trouver le « paradis artificiel » de Baudelaire, par l’intermédiaire d’un produit capable d’exalter l’imagination si chère à ces romantiques qui ne trouvaient plus le vin suffisant pour atteindre un état de désordre onirique propice à l’écriture. « Il me passa un éclair rouge sous les paupières et tout se transforma, tout était plus riche, plus grand, plus splendide. La réalité ne servait que de point de départ aux magnificences de l’hallucination. Il me fallut dix mille ans pour descendre l’escalier », écrit Gautier qui abandonnera pourtant assez vite l’usage du cannabis, estimant que « le vrai littérateur n’a besoin que de ses rêves naturels, et n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque ». Une vertu soudaine qui sent surtout le bad trip, si je devais parier...
Le cannabis, tombé au champ d'honneur
SI le haschisch ne concerne que peu de consommateurs, il est en revanche aussi facile à trouver que l’opium : non seulement son usage n’est pas le moins du monde prohibé, mais aliénistes et médecins ont d’autant moins de mal à s’en procurer qu’ils en bourrent les patients de leurs asiles… En Europe comme aux Etats-Unis, sa consommation reste pourtant anecdotique, même si on trouve des cigarettes au cannabis dans le commerce, produites par des industriels qui joue sur son image orientalisante et proposent au passage des dosages à faire tousser Bob Marley lui-même.
 
C’est pourtant pour des raisons bien éloignées de toute perspective de santé publique que le cannabis se retrouva à l’index. En pleine guerre mondiale, une partie des poilus trouvaient dans le haschich un semblant de réconfort, au prix d’une rêverie qui avait le don de défriser l’état-major. Considéré comme démoralisant pour les soldats, le haschisch est interdit au beau milieu de la Grande Guerre, un an après l’absinthe, par la « loi sur les substances vénéneuses » du 12 juillet 1916 au même titre que la morphine ou la la cocaïne.
Rétrospectivement, son interdiction par l’armée est d’autant plus savoureuse que celle-ci fournissait dans le même temps aux poilus des quantités industrielles d’alcool dont le Mariani, un « vin tonique à la coca du Pérou » connu depuis des années pour ses propriétés euphorisantes.  Et pour cause : cette infâme vinasse, truffée comme son nom l’indique de pâte de… cocaïne, contenait entre 6 et 7 milligrammes de cocaïne par bouteille de 50 centilitres…
 

Tu m'étonnes qu'on va gambader partout pour communier avec Frère Nuage.
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[1] Serge Allegret, Histoire du chanvre, 2006.
[2] En référence à la secte chiite des Assassins, un groupe de fondamentalistes dont le nom est censé provenir du mot haschisch – thèse aujourd’hui contestée par la plupart des spécialistes.
 
Source: francetvinfo.fr
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Par mrpolo,
Le boom du cannabis légal est suffisamment prometteur pour que Bryan Garnier, banque d'affaires, lui consacre une étude d'une trentaine de pages ce matin. Ça change du Bitcoin.
 
Il faut dire que le marché global du cannabis est évalué à 177 milliards de dollars pour la seule année 2017, en grande partie (165 Mds$) grâce au trafic illégal, et plus marginalement (12 Mds$) via le commerce autorisé. Ce marché se divise notamment entre 34% en Amérique du Nord, 30% en Europe et 27% en Asie. Environ 183 millions de personnes sont considérées comme des consommateurs réguliers dans le monde. L'analyste Nikolaas Faes pense que le marché global atteindre 260 Mds$ dans dix ans, dont 140 Mds$ pour sa partie légale...
 
Actuellement, 25 pays ont commencé à légaliser le cannabis, pas seulement pour ses vertus thérapeutiques ou apaisantes, mais aussi pour profiter d'une manne fiscale confisquée par le marché noir. Il s'agit de l'Autriche, du Brésil, du Canada, du Danemark, de l'Allemagne, d'Israël, de l'Italie, du Mexique, des Pays-Bas, de l'Afrique du Sud, de la Suisse, de la Turquie et de l'Uruguay, à divers stades. Aux États-Unis, 9 états autorisent l'usage récréatif et 29 l'usage médical. D'autres cherchent à leur emboiter le pas, ce qui explique que l'analyste s'attende à une explosion du marché légal ces prochaines années. Et le potentiel qu'il a calculé n'intègre ni le marché des médicaments humains et vétérinaires, ni celui des boissons, qui présentent eux aussi de l'intérêt.
 
L'herbe est plus verte au Canada
 
Grâce à une législation très tôt adaptée et à sa proximité avec des Etats-Unis toujours réticents à autoriser le "weed", le Canada est au cannabis ce que la Californie est à internet : Canopy Growth, Aurora Cannabis et Aphria sont des entreprises pionnières qui pourraient bien profiter d'un marché de la légalisation dont la croissance annuelle est estimée à 28% par an d'ici 2027, selon Bryan Garnier. Aussi étonnant que cela puisse paraître, environ 200 sociétés cotées dans le monde ont un rapport de près ou de loin avec le cannabis, dont plus de 80 au Canada, où le segment pèse 20 Mds$ (US). Dans la sphère médicale, le plus gros dossier du secteur est GW Pharma, coté sur le Nasdaq et qui capitalise 2,3 Mds$. Le laboratoire développe des traitements à partir de sa plateforme cannabinoïde. Enfin, côté services, Scotts Miracle-Gro (6,2 Mds$ sur le NYSE) est plus connu pour ses produits de jardinage que pour ses solutions destinées aux cultivateurs de plans de cannabis, mais c'est un acteur important du secteur, y-compris pour l'agrochimie de la marijuana.
 
- Les stars canadiennes : Canopy Growth, Aurora Cannabis, Aphria et MedReleaf
 
- Les principales sociétés pharmaceutiques opérant dans le cannabis : GW Pharmaceuticals (Nasdaq), Arena Pharmaceuticals(Nasdaq), Insys Therapeutics (Nasdaq), AXIM Biotechnologies (Nasdaq), Medical Marijuana (Nasdaq), Corbus Pharmaceuticals (Nasdaq), Cara Therapeutics (Nasdaq), Growblox Sciences (Nasdaq), Zynerba Pharmaceuticals (Nasdaq), mais aussi AbbVie, qui dispose d'un produit utilisant du cannabis, ou les israéliens Breath of Life Pharma et iCAN.
 
- Les fournisseurs qui ont une activité en lien avec le secteur du cannabis : Scotts Miracle-Gro (NYSE), Kush Bottles (Nasdaq), Cannabis Sativa (Nasdaq), Lexaria Bioscience (Nasdaq) et United Cannabis Corporation (Nasdaq).
- Les ETF : Horizons Marijuana Life Sciences Index ETF, Horizons Marijuana Life Sciences Junior Marijuana Growers Index ETF, ETFMG Alternative Harvest ETF et Evolve The Marijuana ETF).
 
Source: boursier.com
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Par mrpolo,
Dans les États où le cannabis est légal - récréatif ou médical - la criminalité a baissé de 13% en moyenne.
 
Des gens font la queue pour entrer dans MedMen, l'un des deux magasins à Los Angeles
qui ont commencé à vendre de la marijuana à des fins récréatives
en vertu de la nouvelle loi sur la marijuana en Californie, le 2 janvier 2018
© AFP / David McNew / Getty Images North America
Podcast audio de l'émission
 
Depuis le premier janvier le cannabis est légal en Californie. Le cannabis récréatif, c'est-à-dire le joint de monsieur tout le monde. Mais ça faisait déjà plusieurs années que le cannabis a usage médical y était légal. En Californie, mais aussi dans l'ensemble des États qui bordent la frontière mexicaine. C'est donc une occasion rêvée de conduire une étude à grande échelle sur la criminalité dans ces États. Avec cette question : légaliser le cannabis réduit-il les vols ou les crimes ? 
Pourquoi est-ce important de faire cette étude au plus près de la frontière mexicaine ? Tout bêtement parce qu'avant la légalisation, c'est le Mexique qui fournissait la marchandise. 
 
Depuis que le cannabis est légal, les cartels mexicains se sont reconvertis dans la production et la distribution d'autres drogues 
Mais ils ont perdus une grosse partie du marché de l'herbe qui fait rire, ça c'est certain. La légalisation s'est accompagnée de la création d'une filière légale de production, aux États-Unis bien sûr ! Pourquoi les consommateurs choisiraient-ils de se fournir en cannabis dans des rues mal famées, à la sauvette, alors qu'ils peuvent se procurer des produits certifiés dans ces boutiques pimpantes auprès de vendeurs souriants ? 
Or le marché du cannabis était pour les sept cartels de la drogue mexicains l'essentiel de ce qu'ils vendaient : ça poussait au Mexique pour 75 dollars la livre et se revendait aux États-Unis pour 6000 dollars la livre. L'héroïne ou la cocaïne sont des produits de niche en comparaison ! 
 
La criminalité s'est effondrée pour les homicides liés aux drogues : -41% ! 
Or énormément de crimes de sang sont liés de près ou de loin à des affaires de drogues. Mieux encore : la criminalité a baissé de 13% en moyenne, de 15% en Californie, l'Etat le plus peuplé. Et ce sont les délits les plus violents qui ont baissé le plus : les attaques à main armées, -19% et d'une façon générale, les meurtres ont partout baissé de 10% ! 
 
Source: franceinter.fr
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Par mrpolo,
Depuis l’Espagne, le Français Thomas Duchêne propose les matériels destinés à la production de cannabis.
 
Thomas Duchêne table sur un assouplissement du cadre juridique en Europe. (Photo d'illustration Reuters)   "Hello, how are you? Hola, qué tal? Salut, ça va?" En septembre 2017, Thomas Duchêne ne pouvait parcourir les travées d'Expogrow, le salon européen du cannabis, sans se faire interpeller tous les dix mètres... Et pour cause : ce quadragénaire est l'un des cofondateurs de l'événement, qui se tient chaque année dans la ville frontalière d'Irun. Avec 17.000 visiteurs (dont 60% de Français), 1.500 professionnels accrédités et 180 entreprises participantes, selon les organisateurs, le succès d'Expogrow est réel. Mais ce n'est que la face la plus visible des activités de cet entrepreneur français établi à Grenade. Un choix dicté par la législation : l'Espagne autorise la consommation dans le cadre associatif des cannabis social clubs (CSC), qui encouragent l'autoproduction.
 
La Redoute du cannabis
Il y a fondé en 2007 Plantasur, qui commercialise sur Internet auprès de magasins ou de revendeurs spécialisés du matériel de jardinage, des graines ainsi que des produits dérivés du cannabis (baumes, shampooings…). Bref, tout sauf le produit fini, que seuls les membres des CSC en Espagne ont le droit de fabriquer légalement pour leur consommation exclusive. Parti de rien, il s'est imposé comme un grossiste incontournable en Europe, avec un chiffre d'affaires d'une trentaine de millions d'euros attendus en 2017 et quelque 70 salariés. Le secret de sa réussite? Un catalogue en ligne qui compte plus de 10.000 références, livrées en temps et en heure dans le monde entier.
 
"Les gens ne veulent plus acheter dans la rue, ils préfèrent planter chez eux", résume l'entrepreneur. Au hasard des pages de ce La Redoute du cannabis, on trouve une gamme de serres en forme de mini-tentes baptisées "Jardin secret" qui s'installent, selon leur fabricant, "dans les endroits les plus inaccessibles". Ou des graines dotées de noms évocateurs (Nirvana, Reggae, Vision…) et de fiches techniques qui en détaillent les effets "relaxants", "euphoriques" mais aussi thérapeutiques : lutte contre le stress, l'arthrose ou les crampes… Optimiste, Thomas Duchêne table sur un assouplissement du cadre juridique en Europe. "L'Allemagne vient déjà d'autoriser le cannabis à usage médical. La France aussi finira par bouger."
  Par Frédéric Brillet  
Source: lejdd.fr
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Par mrpolo,
En vente dans les magasins spécialisés et disponible sur internet, l'e-liquide au CBD a mauvaise réputation. Que contient véritablement ce que l'on surnomme “joint électronique”?      
Divers magasins spécialisés dans la vape proposent des flacons d’e-liquide au cannabis, répondant aux doux noms de “Mary-Jane CBD”, ou encore “Super Lemon Laze”. Pour un non-initié, difficile de faire la différence avec les liquides goût cannabis en vente depuis des années, reconnaissables à leurs illustrations en feuilles de ganja. Pourtant, entre eux, aucun lien. Aux liquides aromatisés au goût cannabis approximatif se substitue un tout autre produit, le CBD, ou cannabidiol, une molécule extraite de la plante elle-même.
 
Dans son article du 28 novembre dernier, Le Parisien enquêtait sur cette molécule présente dans le cannabis mélangée à des liquides aromatisés et mise en vente dans des magasins spécialisés en cigarette électronique. Titrant “Cannabis : l'inquiétant succès du 'joint' électronique”, le quotidien tirait l'alarme sur une substance prétendument dangereuse. Alors, effet buzz ou véritable danger ? Qu’en est-il de ce produit qui fait actuellement fureur en France ?
  Une littérature scientifique abondante
 
Depuis son identification dans les années 40, sa caractérisation une vingtaine d'années plus tard jusqu'à son étude approfondie à la fin du siècle, la molécule est examinée de près. Les recherches menées contribuent à comprendre l'action des cannabinoïdes (les substances chimiques qui activent les récepteurs humains) dans l'organisme. Deux des plus célèbres de ces substances – sur la centaine identifiée – possédant des propriétés pharmacologiques sont le CBD et le THC, présents dans le chanvre cultivé Cannabis sativa. Toutes deux ont des structures chimiques proches. Néanmoins, elles diffèrent radicalement, notamment sur la question des effets secondaires.
Contactés par Les Inrocks, Jérémy Sorin, ingénieur de recherches au sein du LFEL (Laboratoire Français du E-Liquide) et Aurélie Lefevre, directrice de la communication, nous ont expliqué  les propriétés de la substance. Et s'étonnent de son image dans la presse, qui relaierait l'idée selon laquelle le CBD ne serait pas étudié. “Je suis choqué de lire qu'on ne connaît rien de la molécule. Pour l'avoir étudiée, j'ai lu des centaines d'études sur ses effets”, déclare Jérémy Sorin.
 
Zéro défonce
 
Qu'on se le dise, à la différence du THC, le CBD n'entraîne pas d'effets psychotropes. L'utiliser à des fins “récréatives” – comme pour un joint – est impossible, de sorte qu'il est tout à fait illusoire d'imaginer pouvoir planer avec un “joint électronique”.
Il n'y aurait presque aucun effet secondaire, à l'exception d'une sensation de somnolence, après inhalation.
Le CBD et ses effets. Capture du site du LFEL Remède miracle ? 
 
Dans le domaine médical, la molécule est utilisée dans une logique thérapeutique, s'agissant d'une pathologie diagnostiquée, pour soulager la douleur liée au traitement d'un cancer, ou d'une sclérose en plaques, notamment.
En vapologie, l'objectif n'est pas le même. “On utilise les propriétés de la molécule pour une action globale sur le bien-être de la personne, pour ses propriétés anxiolytiques", déclare Jérémy Sorin. Le CBD procurerait une sensation de détente, d'apaisement. "Le CBD réduit l'état de stress. Cette idée est acquise depuis un an, et elle est tellement évidente qu'on ne pense même plus à le dire", affirme le chercheur, qui ajoute : “Si l’on se dit ‘je me sens un peu stressé(e), j’aimerais quelque chose qui me détende le soir, chez moi, en rentrant du travail’, dans ce cas, son usage est approprié.”
 
Réduire les symptômes de manque
 
Jérémy Sorin mentionne également une sensation d'irritation, similaire à celle de la nicotine. Le CBD reproduirait partiellement le caractère irritant que l'on éprouve en fumant une cigarette. "Dans le cadre d'une utilisation en vapologie, c'est intéressant, car on touche à la dépendance psychologique de l'utilisateur. Il peut s'imaginer en train de fumer, alors qu'il vapote", explique l'ingénieur.
En donnant à l'utilisateur l’impression de fumer, le CBD faciliterait le sevrage tabagique. L'étude de ses effets sur les comportements addictifs a ainsi fait apparaître que le CBD réduirait les symptômes de manque et son usage pourrait s'élargir non seulement au sevrage tabagique, à celui des drogues (cocaïne, cannabis...), mais aussi de l'alcool. “Ces effets sur les comportements addictifs sont encore méconnus, car les recherches à ce sujet sont récentes”, explique le chercheur.
Pour ses nombreux effets pharmacologiques – anxiolytiques, analgésiques, antipsychotiques – la molécule s'avérerait particulièrement intéressante.
 
Nécessité d'un encadrement clair
 
Un flou juridique réel entoure cependant la substance. La confusion entretenue entre joint et e-liquide prévaut toujours. Ainsi bien que, en novembre dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ait déclaré prohibés la vente et l’achat de CBD sous forme d’e-liquides dans les magasins,  le 29 novembre, le ministère de la Santé a pourtant autorisé son usage commercial.
Pour Bertrand Dautzenberg, très médiatique pneumologue à la Salpêtrière, “la priorité est de définir des règles au nom de la santé publique”.
 
Par Marie Ingouf
 
Source: lesinrocks.com
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Par mrpolo,
La vente et la consommation de cannabis récréatif sont autorisées en Californie depuis le 1er janvier. Avec près de 40 millions d'habitants, le "Golden State" devient ainsi le plus gros marché légal de marijuana au monde.
 
 
Un client achète du cannabis récréatif dans un dispensaire d'Oakland, en Californie,
le 1er janvier 2018. (MATHEW SUMNER / SIPA / AP)
 
La ruée vers l'or vert a commencé. Quelque 200 personnes faisaient la queue devant un dispensaire d'Oakland (Californie), lundi 1er janvier, pour être parmi les premières à bénéficier de la légalisation du cannabis récréatif, rapporte le New York Times (en anglais). Cette mesure, adoptée par référendum en novembre 2016, est entrée en vigueur au premier jour de l'année 2018. Revenus colossaux mais impossibles à déposer sur un compte, opposition des communes et de l'Etat fédéral, lourdeurs administratives… Franceinfo revient sur les obstacles qui ralentissent la légalisation de cette drogue en Californie, en passe de devenir le plus gros marché mondial de cannabis.
 
La vente de marijuana récréative est très encadrée
La Californie est devenue, en 1996, le premier Etat américain à légaliser le cannabis médical. Jusqu'à maintenant, les Californiens devaient disposer d'une ordonnance ou d'un permis médical pour pouvoir acheter de la marijuana ou des produits dérivés. Depuis le 1er janvier, il suffit d'être âgé de plus de 21 ans pour s'en procurer, comme c'est le cas pour l'alcool. Les résidents d'autres Etats américains, où le cannabis n'est pas légal, pourront eux aussi en acheter sans craindre d'être inquiétés.
La Californie a toutefois strictement encadré la production et la vente de marijuana. Seuls les dispensaires agréés par le Bureau de contrôle du cannabis (BCC) pourront commercialiser des produits en toute légalité. Les cultivateurs et vendeurs devront se plier à des contrôles pour évaluer le taux de THC – le principe actif du cannabis –, la présence de pesticides ou d'autres contaminants, précise le Guardian (en anglais). "Nous voulons nous assurer que les substances en circulation ne contiennent ni moisissures ni métaux lourds. C’est un enjeu de santé publique", précise Alex Traverso, porte-parole du BCC, à La Croix. De plus, l'Etat compte mettre en place un programme de traçabilité du cannabis, ainsi que des mesures de protection pour éviter que les enfants n'ingèrent des psychotropes par erreur.
Chaque municipalité peut en outre ajouter des réglementations spécifiques concernant la localisation des magasins, leur nombre et leurs mesures de sécurité, détaille le Washington Post (en anglais). A San Diego, les dispensaires doivent ainsi se trouver à plus de 300 mètres des parcs et des lieux fréquentés par les enfants. A Los Angeles, la vidéosurveillance des magasins est obligatoire.
Les consommateurs doivent aussi se plier à certaines règles. Ils ne peuvent acheter qu'une once (28,3 grammes) à la fois et n'ont pas le droit de cultiver plus de six plants chez eux. Il est également interdit de consommer du cannabis dans les lieux publics ou à moins de 300 mètres d'une école, précise Le Point. La conduite sous influence de marijuana reste prohibée.
 
Peu de magasins ont (pour l'instant) obtenu une licence
Les Californiens qui souhaitaient acheter de la marijuana, lundi 1er janvier, devaient se lever tôt et se préparer à de longues files d'attente. Seuls un petit nombre de points de vente ont obtenu les autorisations nécessaires à la vente légale de cannabis récréatif. Le gouvernement californien n'a en effet édicté la réglementation définitive, qui précise les conditions d'emballage, de vente et de consommation, que fin novembre. De nombreux dispensaires cherchent encore, début janvier, à se mettre en règle avec la nouvelle loi. 
Ceux qui ont entrepris la transition vers la légalité se heurtent à des lenteurs administratives. Le BCC (qui cherche toujours à recruter 90 fonctionnaires) n'avait délivré que 200 licences sur les 1 185 demandes effectuées avant le 1er janvier, rapporte le Washington Post. Les autorisations sont valables pour une durée de 120 jours, au-delà de laquelle les dispensaires devront obtenir un permis définitif. Les premiers magasins n'ouvriront que le 5 janvier à San Francisco, selon Le Monde, alors que la municipalité de Los Angeles n'a pas encore commencé à étudier les demandes.
Pour obtenir la précieuse licence (facturée plus de 800 euros par an), les magasins doivent en effet d'abord obtenir l'accord des communes. Mais les municipalités sont divisées. Seules 27% des 500 collectivités locales californiennes ont approuvé la vente libre de cannabis sur leur territoire, relève Le Monde. D'autres, comme Palo Alto ou National City, ont pour l'instant interdit ce commerce.
 
Les revenus générés sont énormes… mais ne peuvent pas être déposés à la banque
Avec plus de 39 millions d'habitants, la Californie est le plus grand marché potentiel pour le cannabis récréatif légal. The Arcview Group, un cabinet d'études spécialisé dans l'investissement autour du cannabis, estime que les ventes légales devraient rapporter plus de 500 millions d'euros en 2018. D'ici 2021, cette industrie pourrait générer 6 milliards de dollars, précisent Les Echos (article abonnés). Et ce juteux commerce pourrait rapporter jusqu'à un milliard de dollars par an au gouvernement. La vente de cannabis récréatif sera en effet lourdement taxée : la Californie ponctionnera 15% des revenus, auxquels s'ajoutera un impôt municipal fixé entre 2 et 10%.
En plus des revenus tirés de la vente, la Californie compte sur l'explosion du tourisme, indique Salon (en anglais). Les résidents d'Etats où le cannabis n'est pas légal se pressent déjà dans le "Golden State" pour consommer chocolats, huiles aromatisées et autres produits dérivés. Leslie Bocskor, qui a conseillé plusieurs Etats ayant légalisé la marijuana récréative (comme le Colorado ou l'Oregon), compare ce phénomène à celui de l'œnotourisme. "Le triangle d'émeraude [une zone de production de cannabis près de San Francisco] aura un attrait similaire à la vallée de Napa pour le vin, estime-t-il. Les gens pourront visiter les plantations, les fermes, voir comment [la marijuana] est cultivée et transformée, et tout cela dans le magnifique nord de la Californie."
Le cannabis récréatif est une mine d'or, mais la gestion de ces revenus est complexe. La marijuana reste en effet illégale au niveau fédéral, ce qui empêche producteurs et vendeurs de placer leur argent sur un compte en banque. Les transactions sont payées en espèces et les bénéfices conservés dans l'arrière-boutique. Pour payer leurs impôts, les vendeurs sont donc contraints de transporter d'importantes sommes en liquide dans des fourgonnettes blindées, rapporte Le Monde. Le gouverneur de Californie, Jerry Brown, a toutefois pris contact avec les représentants de 65 banques et établissements de crédit pour trouver une solution.
 
La Californie est dans le viseur du gouvernement fédéral
Le commerce de cannabis récréatif pourrait se heurter au gouvernement fédéral. La légalisation de la marijuana ne repose en effet que sur deux textes, souligne Le Monde. Dans un mémorandum datant d'août 2013, le ministre de la Justice de Barack Obama recommandait aux procureurs fédéraux de faire preuve de tolérance envers les individus et entreprises qui respectaient certains principes (pas de vente aux mineurs, pas de bénéfices pour les gangs ou les cartels, pas de contagion dans les Etats qui n'ont pas légalisé le cannabis...). Un amendement, promulgué en 2014, empêche en outre les procureurs fédéraux de consacrer des ressources aux poursuites contre ces entités. La mesure a été discrètement reconduite par Donald Trump, le 22 décembre 2017, dans le cadre de la ratification de la loi de finances rectificative.
Si 64% de la population américaine est favorable à la légalisation du cannabis, selon un sondage Gallup cité par Le Monde, le ministre de la Justice de Donald Trump y est fermement opposé. Une loi fédérale de 1937 interdit toujours la possession de cannabis et Jeff Sessions envisage une application plus stricte de ce texte. Les producteurs redoutent ainsi des descentes de la police fédérale, dès le mois de janvier, pour contrer l'essor de leur industrie.
 
La légalisation risque de ne pas séduire les acteurs du marché noir
En légalisant la marijuana récréative, la Californie espère également endiguer la croissance du marché noir. La tâche s'annonce toutefois ardue. La taxation du cannabis pourrait atteindre 45% en cumulant les taxes payées par les consommateurs, les producteurs et les vendeurs, précise CNN (en anglais). Ce taux d'imposition, bien plus élevé que dans le Colorado ou le Nevada, pourrait décourager les producteurs du marché noir de passer à la légalité. "Seuls 30% des acteurs déjà présents vont franchir le pas de la légalisation", croit savoir Kenny Morrisson, patron d'une entreprise de produits comestibles au cannabis, interrogé par le quotidien.
La lutte contre le marché noir se heurte à un autre obstacle : la nouvelle législation ne permet pas l'exportation du cannabis vers d'autres Etats. Moins de 20% des 6 000 tonnes aujourd'hui produites dans le "Golden State" sont consommées en Californie, notent Les Echos. Un autre facteur qui pourrait décourager les acteurs du marché noir à effectuer la transition vers le commerce légal de l'or vert. D'autant plus que les contrevenants seront moins inquiétés qu'auparavant par les autorités locales. Parallèlement à la légalisation du cannabis, la Californie a assoupli les sanctions pour la culture, la vente et le transport de cannabis sans permis.
 
Par Marie-Violette Bernard – France Télévisions
 
Source: francetvinfo.fr
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Par mrpolo,
Ce pourrait être juste une coïncidence, mais plus de recherche est certainement nécessaire.
 
La marijuana médicale est déjà associée à moins de personnes tuées par des opioïdes comme les analgésiques sur ordonnance et l'héroïne. Une étude a révélé que les États ayant une herbe médicinale légalisée avaient un taux de surdoses d'opioïdes inférieur de 25% à celui des États sans MMJ, peut-être parce que la marijuana peut traiter la même douleur chronique que celle qui frappe les opioïdes. Cela a poussé les experts à se demander si la légalisation complète de la marijuana pourrait avoir un effet similaire (ou même supérieur). Maintenant, l'une des premières études à prendre cette question suggère que la première réponse est oui.
  Des chercheurs du Centre des sciences de la santé de l'Université du Nord du Texas, de l'Université de Floride et de l'Université Emory ont établi la liste des décès liés aux opioïdes dans le Colorado entre le début de 2000 et la fin de 2015; ils ont examiné les décès impliquant des médicaments pharmaceutiques et non pharmaceutiques. Le résultat a montré une tendance à la hausse inquiétante jusqu'en 2014, lorsque les décès ont commencé à diminuer. À partir de janvier 2014, les habitants du Colorado pourraient légalement acheter de la marijuana à des fins récréatives. Après ce point, l'étude a révélé, les décès liés aux opioïdes ont diminué de 6,5 pour cent . Cela équivaut à près d'une personne de moins par mois en train de mourir d'une surdose.


Plus Ces chiffres devraient toutefois comporter quelques réserves. Premièrement, il ne repose que sur deux années de données, 2014 et 2015. Ce n'est pas beaucoup de temps pour travailler, et les auteurs eux-mêmes soulignent qu'il s'agit d'un travail préliminaire qui mérite d'être suivi.
Deuxièmement, il peut être difficile de démêler les effets potentiels du pot légal d'autres effets. Par exemple, en 2014, le Colorado a légalisé l'herbe, mais a également intensifié sa surveillance des médicaments sur ordonnance, qui visait à réduire la dépendance aux opioïdes. Les auteurs reconnaissent qu'une partie de la diminution peut être attribuable à un meilleur contrôle des prescriptions et ils ont essayé de contrôler pour ce facteur, mais, encore une fois, une étude plus approfondie sera nécessaire.
À peu près à la même époque au Colorado, l'éducation publique sur les dangers des opioïdes était en augmentation. Un consortium de médecins, de pharmaciens, de responsables des politiques et d'autres personnes dévouées à la réduction de l'abus de médicaments sur ordonnance avait commencé à travailler . Et la naloxone, utilisée en cas d'urgence pour inverser les surdoses, est devenue plus largement distribuée, sauvant probablement des vies.
  Selon Robert Valuck, qui coordonne le Colorado Consortium for Prescription Drug Abuse Prevention, tous ces facteurs sont potentiellement des facteurs de complication . Il est sceptique que l'étude peut dire de façon concluante que le pot juridique aide à repousser l'épidémie d'opioïdes. "Le tout est si compliqué, avec tellement de choses différentes sur le marché, il est pratiquement impossible d'attribuer la cause et l'effet ou le crédit et la faute à une chose", at-il déclaré au Denver Post .
Il note également que bien que les décès liés aux opioïdes aient globalement diminué dans l'État en 2016, les décès par héroïne sont en hausse , selon les chiffres préliminaires du département de la santé du Colorado. Il est commun pour les utilisateurs de passer des analgésiques opioïdes à l'héroïne, et ce mouvement peut se refléter dans les chiffres de surdose.
Encore une fois, les auteurs de l'étude reconnaissent qu'il s'agit d'une recherche préliminaire - les fonctionnaires devraient suivre les données pour voir si la tendance se poursuit et le lien devrait être examiné dans d'autres États qui ont légalisé la marijuana récréative, comme l'Oregon et Washington. Mais étant donné que les opioïdes tuent plus de 30 000 Américains par an, il vaut la peine d'examiner tout outil qui pourrait aider à inverser cette tendance.
Par manuel valls  dans Proposez vos news
Source https://tonic.vice.com/en_us/article/kz74mn/opioid-overdose-deaths-fell-after-colorado-legalized-weed?utm_source=dmfb
 
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Par mrpolo,
Avant même qu’il ne soit légal au pays, les Canadiens dépensent presque autant d’argent en cannabis récréatif qu’en vin.
Photo by Jaime Saldarriaga/Reuters
 
Statistique Canada a publié ce matin un rapport sur les habitudes de consommation de cannabis, Estimations expérimentales de la consommation de cannabis au Canada, de 1960 à 2015 , en vue de la légalisation en juillet 2018. Parmi les faits saillants, on apprend que, contrairement à la croyance populaire, le weed, ce n’est plus juste pour les kids. L’étude dévoile aussi que les Canadiens sont presque aussi friands de cannabis que de vin, malgré l’illégalité du weed.
  L’agence concède qu’il ne s’agit que d’estimations. « L'incertitude cumulative est suffisamment importante pour que les estimations soient plus ou moins doublées ou réduites de moitié et demeurent à l'intérieur des limites possibles du modèle », peut-on lire dans le dossier. Toutefois, elles devraient aider le gouvernement à prendre des décisions éclairées.
  Le taux de consommation chez les 15 à 17 ans est en baisse depuis environ dix ans, alors qu’il grimpe de manière constante chez les 45 à 64 ans depuis 20 ans. « Plus récemment, le déclin de l’usage du cannabis chez les jeunes a été compensé par l’augmentation chez les personnes plus âgées; ce qui a entraîné une augmentation globale de la consommation du cannabis », explique-t-on dans le rapport. « Dans les années 1960 et 1970, le marché du cannabis était un marché s'adressant principalement aux jeunes. Cependant, en 2015, on estime qu'un peu moins de 6 % des consommateurs de cannabis font partie du groupe d'âge des 15 à 17 ans, tandis que les deux tiers des consommateurs de cannabis ont plus de 25 ans. »
 
Au total, Statistique Canada nous apprend qu’en 2015, les Canadiens ont fumé près de 700 tonnes de cannabis, le poids d’à peu près neuf navettes spatiales. Les Canadiens en général fument près de 30 fois plus de weed qu’en 1960.
Mais la donnée la plus spectaculaire, c’est probablement qu’en 2015, les 4,9 millions de consommateurs estimés auraient dépensé près de 6,2 milliards de dollars en cannabis. Si ce montant a l’air gros, c’est qu’il l’est : on dépense environ sept milliards par année en vin et neuf milliards en bière. Cela veut dire que notre consommation d’un produit illicite dont la vente et la possession peuvent vous conduire en prison représente les deux tiers de celui de la bière, une industrie tellement populaire que ça en devient un problème.
  On peut facilement s’imaginer que ce montant grimpera une fois la légalisation en vigueur. Eric Paul, PDG de l’entreprise de production autorisée de cannabis Canntrust Holdings, a indiqué au Toronto Sun qu’il investissait déjà pour agrandir ses serres. Même s’il faudra certainement quelques années avant que le marché du cannabis légal atteigne son plein potentiel, « le défi à court terme sera de produire assez pour répondre à la demande ».
Bien que l’objectif principal de la légalisation promise par le gouvernement Trudeau soit de décimer le marché illicite, le gouvernement estime que la vente de cannabis récréatif rapportera 400 millions à l’État par année.
 
Billy Eff
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
La génération des baby-boomers, qui a découvert le pot dans sa jeunesse, en a gardé le goût
 
Les Canadiens de plus de 45 ans représentent 23 % des consommateurs de cannabis. Image d'archives
 
OTTAWA | Le visage des fumeurs de pot a bien changé. Le quart du cannabis au Canada est dorénavant consommé par des boomers de plus de 45 ans, alors que la part des jeunes ne cesse de diminuer.
 
Si entre 1960 et 1980, le cannabis était un « marché de jeunes », ce n’est plus le cas aujourd’hui, indique Danny Leung, directeur de la division d’analyse économique chez Statistique Canada.
« En 2015, on estimait que les personnes âgées de 45 à 64 ans consommaient environ la même quantité de cannabis que les personnes en âge de fréquenter l’université », explique l’agence dans l’étude publiée hier.
C’est d’ailleurs la plus importante évaluation de la consommation de cannabis qu’elle a réalisée à ce jour en prévision de la légalisation de la drogue l’été prochain.
 
Baby-boomers
 
Les chiffres du rapport dévoilé sont éloquents. S’ils représentaient essentiellement la part entière des consommateurs en 1960, les jeunes de 15 à 24 ans composent à peine le tiers du marché de la marijuana en date de 2015.
Or, c’est la tendance complètement inverse pour les Canadiens plus âgés (45 à 64 ans). Il y a 40 ans, ceux-ci étaient à peine une goutte d’eau dans l’océan des consommateurs de pot canadiens, alors qu’ils sont près du quart des fumeurs de cannabis en 2015, selon Statistique Canada (voir boîte info).
« La variation de la composition du marché du cannabis correspond à un changement selon lequel la cohorte des baby-boomers, exposée au cannabis au secondaire et à l’université, a conservé une préférence pour la consommation de cannabis en vieillissant », analysent les auteurs du rapport, Ryan Macdonald et Michelle Rotermann.
 
700 tonnes consommées
 
Le vieillissement des baby-boomers consommateurs et l’arrivée de nouvelles générations qui voyaient d’un œil moins négatif le cannabis ont aussi fait bondir la quantité de cette drogue consommée par année.
En 2015, Statistique Canada estime que les Canadiens ont consommé 700 tonnes de marijuana. C’est près de 30 fois plus qu’en 1960, première année recensée par Statistique Canada dans son rapport.
« Selon une étude réalisée en 2012, nous avons constaté que plus un consommateur de cannabis est âgé, plus il va consommer comparativement à une personne plus jeune. Donc, une hypothèse qui pourrait expliquer en partie ce bond est que plus ils ont vieilli, plus les baby-boomers prennent de pot », analyse Danny Leung.
Basé sur différentes analyses du prix du cannabis sur le marché noir, l’organisme estime donc que les Canadiens ont dépensé entre 5 G$ et 6,2 G$ pour cette drogue en 2015.
 
Consommateur vs de pot, par année et par tranche d’âge
Photo courtoisie Tonnes de pot consommées par année par les Canadiens de plus de 15 ans
24
29
232
347
324
484
697
1960
1965
1975
1985
1995
2005
2015
Valeur en 2015 du marché
Du cannabis 5 G$ à 6 G$
Du vin 7 G$
De la bière 9 G$
 
Statistique Canada
par Christopher Nardi
 
Source: journaldemontreal.com
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Par Green-CracK,
Jusqu’à maintenant, il faisait fureur de l’autre côté de la frontière, à Genève notamment. Dorénavant, les adeptes du CBD (cannabidiol) n’auront plus à traverser la frontière pour se procurer ce dérivé du cannabis : il est en vente à Annecy.
 

Il est possible notamment d’acheter de l’herbe au détail,



ou via des produits transformés.


 

Une boutique consacrée à ce produit vient tout juste d’ouvrir au sein de la galerie de l’Émeraude.
Le CBD, c’est un produit issu du chanvre. Il en a l’aspect, il en a l’odeur, mais ce n’est pas du cannabis : il ne comporte quasiment pas de THC (tétrahydrocannabinol), la molécule psychoactive qui, elle, est illégale.
 
Légal ou pas ?
 
En revanche, le CBD, à en croire son vendeur Franck Bomont, est « un antidépresseur, un antioxydant, un antipsychotique », source de mille vertus. Le trentenaire serait d’ailleurs, à l’entendre, « le premier à ouvrir une boutique en France ». La production de chanvre est effectuée à Gap, les plants étaient jusqu’à maintenant récoltés pour ses seules fibres (tissu) et pour son huile.
 
Autorisé en Suisse, le CBD est-il pour autant légal en France ? Aucun doute, selon le gérant, les produits qu’il vend (herbe, pommades, liquides pour cigarette électronique) sont tous « autorisés par le ministère de la Santé ».
Contactée, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas été en mesure de nous informer au sujet du CBD.
 
FLORENT PECCHIO
 
Source: lessorsavoyard.fr
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Par mrpolo,
On connaît les effets néfastes de la consommation excessive et répétée de cannabis : isolement social, perte de la mémoire courte, ralentissement du développement cérébral, etc. En revanche, il peut être porteur de bienfaits, à condition d'être consommé, comme le veut la chanson, avec modération.
 

Et les effets positifs qu'il apporte peuvent être particulièrement bienvenus chez les seniors. Dernier bienfait en date : la marijuana pourrait éviter l'apparition de la maladie d'Alzheimer, qui touche particulièrement les personnes âgées. En effet, à en croire cette étude menée par le Salk Institute (Californie), le tétrahydrocannabinol - plus connu sous l'acronyme THC - qui est contenu dans le cannabis contribue à l'élimination d'une protéine toxique liée à cette maladie, rapporte The Daily Beast.
 
Une piste intéressante pour nos aînés, quand on sait que les porteurs de cette pathologie seront trois fois plus nombreux en 2050 ; une statistique expliquée notamment par le vieillissement de la population.
Espérance de vie et lutte contre le glaucome
 
Les seniors ont beaucoup de bienfaits à tirer du cannabis. Il a notamment été prouvé que les habitants du village chinois de Bama Yao, où l'espérance de vie était la plus haute au monde, devaient cet exploit à leur régime alimentaire riche en graines de chanvre. Ses acides gras et vitamines luttent contre les virus et maintiennent le cerveau en bonne santé.
 
Sous formes d'huile, de vapeurs ou encore de crèmes, le cannabis permet aux personnes âgées de mieux vivre leurs rhumatismes et douleurs chroniques, voire les éviter. Le cannabis possède plusieurs propriétés contre la douleur : c'est un analgésique, il détend les muscles des zones touchées et enfin, provoque l'euphorie, ce qui facilite l'appétit et le sommeil, choses parfois difficiles pour les plus âgés.
 
Le cannabis est également utilisé pour lutter contre le glaucome, une maladie de l'œil due à une montée de la pression intraoculaire (PIO) qui finit par atteindre le nerf optique. Il a été démontré que cette plante permettait de diminuer la PIO.
Santé osseuse et capacités pulmonaires
 
Le vécu, selon les différentes expériences de la vie, peut être source de stress post-traumatique. Encore une fois, la consommation de produits dérivés du cannabis ont permis d'éviter les cauchemars, augmenté le nombre d'heures de sommeil et amélioré la qualité de vie des personnes atteintes.
Par ailleurs, le cannabis pourrait subvenir à un grand besoin du côté des personnes âgées : la fragilité osseuse. Selon une étude menée par l'Université de Tel-Aviv, la consommation de cannabis permettrait de guérir plus rapidement les fractures et de rendre les os en meilleure santé. Les effets anti-inflammatoires du cannabis seraient également d'une grande utilité pour les malades de la sclérose en plaques.
 
Alors, oui, il ne s'agit pas dans ces exemples précédemment cités de fumer le cannabis, mais de l'absorber sous d'autres formes. Mais même fumé (sans tabac, y a-t-il besoin de le préciser), le cannabis ne fait aucun mal aux poumons : au contraire, et selon une étude menée sur les vingt dernières années, il participe même à l'amélioration des capacités pulmonaires.
 
N'est-il pas temps de changer notre regard sur la marijuana ? L'usage du cannabis à des fins thérapeutiques ne devrait pas cesser de se développer. Il est d'ailleurs pratiqué depuis l'Antiquité : dès 1000 ans avant notre ère, le chanvre indien était utilisé comme anticonvulsif (contre l'épilepsie et le tétanos), tranquillisant, anti-inflammatoire, antispasmodique (colique, diarrhée), antibiotique, antiparasitaire, stimulateur d'appétit…
 
Comme quoi, cette plante a cinq feuilles pourraient bien apporter davantage de solutions que de problèmes.
 
source: atlantico.fr
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Par sensi93,
Une mode nouvelle fait fureur. Du e-liquide qui contient du CBD, une des molécules du cannabis, est disponible sur le Net et dans les boutiques de cigarettes électroniques. Au grand dam de médecins.
 
 
 
On sait que la France est l'un des pays européens les plus accros au cannabis — avec près de 1,4 million de fumeurs réguliers et 5 millions de Français qui ont reconnu en avoir consommé au moins une fois en 2016. Mais ce que l'on découvre aujourd'hui, c'est qu'une molécule contenue dans cette drogue séduit de plus en plus.
 
Le cannabidiol (CBD), dont on connaît encore mal les effets sur la santé, cartonne sous forme d'e-liquide. Une fois extrait du cannabis, il est ajouté à certains mélanges aromatisés, carburants de la cigarette électronique. Mais est-il facile de s'en procurer ? Tout à fait. En quarante-huit heures, nous avons pu commander et nous faire livrer ce produit, interdit mais qui bénéficie d'un flou juridique.
 



 

Comment nous nous sommes procuré du CBD
 
On part à sa recherche, en quelques clics, sur Internet. Première surprise, un site de grande distribution très connu n'hésite pas à vendre ce produit dans... ses coups de coeur. Les sites de vapotage, eux, ont même une rubrique dédiée e-liquide CBD. Des petites fioles estampillées « nouveauté » apparaissent les unes à côté des autres. Seules restrictions affichées : les femmes enceintes et les moins de 18 ans.
A côté des goûts rhubarbe ou chocolat, je trouve « citron-jaune cannabis » ou, plus exotique, « mangue, ananas, épice, cannabis ». La gamme proposée par un site spécialisé s'appelle même... Weedeo, référence claire à la weed, l'herbe. Et les parfums portent le nom d'« amnesia » ou « haze ». Il s'agit de variétés d'herbe très fortes vendues à Amsterdam (Pays-Bas). Une référence étonnante.
 
Ce site propose aussi des boosters jusqu'à 75 % de CBD à diluer soi- même comme un parfait chimiste. Mais il précise sur sa page d'accueil que c'est « une molécule légale », aux « effets thérapeutiques prouvés » (ce qui est faux !). Je sélectionne deux fioles de 30 mg, pour un total de 31,74 €, alors que le prix d'achat d'un e-liquide classique coûte environ 6 €. Je paye. Et l'affaire est pliée.
La veille, le site m'avait prévenue par mail : ma commande est prête. Comme prévu, l'après-midi, un Colissimo est livré... au journal. Ironie du sort, il provient de la rue d'Amsterdam. Pas du Pays-Bas, non, il vient du IXe arrondissement de Paris. Et l'emballage précise «Fabriqué en France».
 
La tendance prend de l'ampleur dans les boutiques
 
Les sites en ligne n'ont pas le monopole du marché. Dans les magasins de cigarettes électroniques, cette tendance prend aussi de l'ampleur. Je décide d'en appeler une dizaine, au hasard. Premier appel dans une boutique bobo du IIe arrondissement. « Du CBD ? Non, on n'en vend pas. Mais si vous voulez, j'en ai une bouteille chez moi, s'esclaffe une vendeuse, hilare, au bout du fil. J'ai essayé, c'est naze, vous allez être déçue. » Deuxième essai, chez une autre enseigne. « Oui, bien sûr, on en vend, ça va de 30 à 600 mg, de 18,50 € à 89,90 € », nous dit-on au téléphone.
 
Certains vont même plus loin, et vantent des bienfaits inédits. A Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), on nous assure que « c'est très bon pour la santé. Les malades de Parkinson et de sclérose en plaques en achètent, dès qu'ils sortent de chez leur médecin. Le CDB a les vertus du cannabis sans son principe actif ». Quand on interroge sur les prix, le vendeur assume : « Je suis d'accord, je ne comprends pas pourquoi c'est aussi cher. Et surtout, il faut avoir une cigarette électronique robuste et puissante sinon les produits les cassent. »
 
Même discours élogieux dans l'une des boutiques des Halles (Paris Ier), où je me rends. Dans les rayons, les e-liquides au CBD sont exposés en première ligne. « C'est un carton, les médecins m'envoient même leurs patients. Cet antistress agit aussi contre les insomnies. Certains de mes clients prenaient des cachets pour dormir, maintenant ils prennent du CBD, ça les détend. C'est incroyable », se réjouit cette professionnelle, l'une des premières à avoir commercialisé ce « chanvre » : « J'ai senti que ça allait cartonner, je ne me suis pas trompée. »
 
Même les bureaux de tabac ont flairé la belle affaire. Dans l'un d'eux, au cœur de Paris, le buraliste attend ces e-liquides, promesse d'une nouvelle manne financière, avec impatience. « Ça arrive, ça arrive, dans quinze jours, j'en aurai. »Pourtant, ces produits ne font pas l'unanimité. Chez Vapostore, marque internationale, les avis sont réservés : « Ce n'est quand même pas une superbe publicité pour la cigarette électronique, glisse un vendeur. Nous, on a décidé de ne pas en commercialiser. Mais à terme, vu le succès, on va aussi y passer. » L'un de leurs magasins, dans le XIe, a déjà cédé à la tendance.
 
Le coup de gueule d'un tabacologue
 



 

Le très médiatique professeur Bertrand Dautzenberg n'en revient pas. «C'est le bazar. D'un côté, l'ANSM parle d'interdiction du CBD, de l'autre, le gouvernement reste vague. Et les addictologues sont dans un flou total sur son statut», égrène, stupéfait, le célèbre tabacologue de l'hôpital de la Salpêtrière (Paris XIIIe), chantre de la cigarette électronique. Contactée, la Direction générale de la santé botte, en effet, en touche : « Nos services sont en train d'expertiser ce sujet. »
 
Pourtant, la question s'était déjà posée en décembre 2014, lors de l'annonce du premier e-joint au CBD, lancé sur Internet sous le nom de Kanavape. Ses créateurs déclaraient que ce produit n'avait pas d'usage médical mais qu'il permettait de réduire les risques liés à une consommation dangereuse et addictive du cannabis. Aussitôt, la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, très en colère, menaçait de l'interdire. Et ses créateurs l'avaient vite retiré du marché. Comment expliquer alors qu'aujourd'hui la vente de CBD explose en toute discrétion ? Et qu'en plus l'un des arguments phares soit ses vertus thérapeutiques ? « Sa consommation était complètement marginale, ultraconfidentielle. Elle est en train de devenir massive », explique le professeur Dautzenberg. Certains l'utilisent comme substitut au joint, d'autres à la nicotine et certains malades chroniques ou angoissés contre le stress. D'où l'urgence pour le médecin d'encadrer cette pratique : « Il faut une réglementation claire, personne ne s'y retrouve. »
 
Sa proposition choc ? « Je suis pour une légalisation encadrée du cannabis. Cela éviterait justement ce flou actuel et absurde sur le CBD. » Et surtout une publicité mensongère pour cette molécule. « On le présente comme un remède miracle qui peut tout guérir. C'est faux. Cela doit cesser. »
 
A lire aussi:
«On ne sait pas si c'est inoffensif pour la santé»
Des fumeurs de joints ont testé
Le ministère de la Santé veut des contrôles
 
source avec vidéo : Le Parisien
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Par mrpolo,
Comme le fait savoir l’European Cannabis Report rédigé par le cabinet de conseil londonien Prohibition Partners, le cannabis légal en Europe représente une opportunité économique de choix, puisque le marché pourrait à terme peser 56 milliards d’euros.
 
 
 
 
 

Crédits : DR


 
Ce chiffre colossal suit l’éventualité selon laquelle chaque pays légaliserait la substance et développerait une structure commerciale adéquate – ceci étant loin d’être le cas, il ne s’agit ici bien sûr que d’une estimation.
 
Les 56 milliards d’euros sont soumis à certaines conditions. Pour définir ce point d’acmé, les statisticiens ont tout d’abord daté la naissance du marché européen du cannabis médical à 2014, quand la France, l’Irlande, l’Italie et la République Tchèque ont autorisé le Sativex, médicament contenant du cannabinoïde.
 
À elle seule, ce type de médecine possède un marché potentiel de deux milliards d’euros, car dans les pays où l’usage du cannabis médical est légalisé, les consommateurs à des fins médicales sont plus nombreux que les adeptes de la fumette récréative. De quoi faire de l’Europe une cible de choix pour les institutions pharmaceutiques.
Dans ce rapport, l’Allemagne fait figure d’eldorado. Alors que le gouvernement vient d’autoriser l’usage médical du cannabis pour les patients atteints de maladies graves, le marché est d’ores et déjà estimé à 10,2 milliards d’euros.
 
Si le pays se décidait à franchir également le cap en légalisant son usage récréatif, le marché pourrait bondir de plus belle et atteindre 14,7 milliards.
Outre l’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas pourraient jouer un rôle important selon le rapport, tant leurs industries respectives de recherche et de développement dédiées au cannabis sont performantes. De quoi, une fois de plus, attirer les investisseurs sur le Vieux Continent.
 
Source: ulyces.co
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Par mrpolo,
Jeunes demoiselles et damoiseaux, si la weed est un produit que vous affectionnez tout particulièrement, vous serez ravis de savoir qu’il est fort probable que vous vous en étaliez sur le visage d’ici peu.
 
 
 


(© The Body Shop)


 

À mesure que l’usage médical de la marijuana se répand aux États-Unis, des entreprises cherchent de nouvelles vertus au chanvre, en l’étudiant comme les autres plantes médicinales. Et en observant de plus près les marques de beauté, il semblerait que la marijuana soit un ingrédient de plus en plus incorporé dans les produits de beauté.
 
Selon Quartzy, la marijuana serait même le nouvel "it" ingrédient dans le domaine des cosmétiques. Si la weed est déjà connue pour ses usages thérapeutiques contre la douleur, il semblerait qu’elle ait aussi d’autres bienfaits, comme le démontre une étude préclinique américaine.
 
Celle-ci prouve que le cannabidiol (CBD) – l’une des substances du cannabis – a notamment des effets antioxydants et anti-inflammatoires sur le corps humain. La marijuana permettrait donc de soulager la peau, ainsi que de réduire les poches sous les yeux.
 



 
Robert Dellavalle, professeur en dermatologie à l’École de médecine de l’Université du Colorado, assure que le CBD peut vraiment avoir un effet positif sur la peau. Il appuie ses propos à l’aide d’études menées en Israël, un pays qui reste à la pointe de la recherche sur le cannabis.
 
Le professeur donne ainsi l’exemple de l’institut One Cannabis World, basé à Tel Aviv, qui a conçu une crème avec du CBD, dont il assure de l’efficacité pour traiter le psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau. Selon Sejal Shah, une dermatologue new-yorkaise, le CBD permet de "réduire la production de sébum chez les patients souffrant d’acné".
 
Cependant, aux États-Unis, la recherche sur le cannabis en dermatologie reste encore au stade préclinique. De ce fait, les marques plus "mainstream" (telles que Sephora ou autres), n’ont pas encore intégré cette substance dans leurs produits. Pour le moment, seules des huiles ou certains parfums synthétiques ont recours au CBD – comme l’a notamment fait The Body Shop avec sa collection "Hemp".
 
Mais au-delà de la question de son efficacité, le vrai problème du cannabis est de passer les tests de la Food and drug administration (FDA), l’organisme ayant le droit d’autoriser (ou pas) la commercialisation d’un produit aux États-Unis.
Une légalisation de la plante qui reste encore floue
 

Notons que si la marijuana est autorisée à des fins médicales dans certains États, la culture du chanvre reste formellement illégale dans la plupart des États américains – même si la plante est largement utilisée dans des domaines comme le textile. La législation est subtile : les produits contenant du CBD ou du chanvre peuvent être vendus aux États-Unis, mais l’extrait de cannabis ne peut pas provenir d’Amérique.
 
À ce jour, des marques telles que The Body Shop, Cap Beauty, Vertly ou encore Milk Makeup ont déjà eu recours à la marijuana – et ont toutes connu un franc succès avec leurs produits élaborés à base de chanvre. La marijuana sera-t-elle l’un des prochains ingrédients phares dans le domaine du cosmétique ? La question peut largement se poser. Seule sa légalisation est susceptible de poser problème, car les experts sont formels : ses effets bénéfiques dans les produits de beauté sont attestés.
 
 
 





Depuis 2016, la marque Milk Makeup propose des feuilles imbibées de cannabis, pour rouler des joints ou se les appliquer sur le visage (si, si). (© Milk Makeup)


 
Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Des scientifiques se sont penchés sérieusement sur cette question fumeuse.
 


BOUCHARLAT / BSIP


 
 
 

Ces joints que vous fumiez entre les cours pendant vos années universitaires vous auraient-ils permis de devenir l’homme inventif et extraverti que vous êtes aujourd’hui ? D’après Emily Lafrance diplômée de la Washington State University et citée dans Dazed, oui et non.
 

“Les fumeurs de cannabis ont tendance a avoir des traits de personnalité différents des non-fumeurs, ainsi qu’une ouverture aux nouvelles expériences qui est associée à la fois à la consommation du cannabis et à une plus grande créativité” explique-t-elle au magazine PsyPot.
En interrogeant 412 fumeurs et 309 non-fumeurs sur plusieurs thèmes liés à la psychologie, la chercheuse a trouvé que bien que les consommateurs se montrent en majorité plus créatifs dans leur manière de penser, ils n’étaient pas pour autant plus productifs sur le plan artistique.
 
Emily Lafrance précise également que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est l’amour de l’aventure qui pousse les fumeurs de joints à être plus créatifs et non l’inverse. Ce serait d’ailleurs ce même amour pour l’aventure qui les aurait poussés dans un premier temps, à essayer le cannabis.
 
Le cannabis étant ici une cause plus qu’une conséquence, ceux qui aiment le fumer seraient donc plus créatifs et extravertis par nature, mais leur créativité, tout comme leur productivité artistique, pourrait être ralentie par leur addiction.
 
Source: gqmagazine.fr
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Par mrpolo,
Désormais en place dans plusieurs Etats, la régulation pose des bases scientifiques permettant d’asseoir les bienfaits économiques et sanitaires d’une vente contrôlée par l’Etat.
 
 
 

Tant que, dans tous les Etats du monde, le cannabis faisait l’objet d’une prohibition générale, il était impossible d’observer la manière dont la consommation, la distribution et la production pouvaient s’organiser dans un cadre légal. Prédire l’impact de la légalisation sur la structuration du marché nécessitait d’extrapoler à partir de situations où la prohibition n’était mise en œuvre que de manière incomplète, et s’appuyait le plus souvent sur des arguments théoriques, nourris par l’expérience historique portant sur des produits similaires comme l’alcool ou le tabac. Certes, il était toujours possible d’étudier l’organisation du marché illicite, mais le caractère illégal du cannabis rendait de telles analyses imparfaites.
 
Cependant, depuis quelques années, de plus en plus de pays ou d’Etats se sont engagés dans des démarches de légalisation contrôlée, fournissant des terrains empiriques passionnants, investis par de nombreux chercheurs. Qui plus est, les modalités pratiques de mise en œuvre de la légalisation varient selon les pays, fournissant l’opportunité d’analyser l’impact de ces différentes modalités.
 
Faut-il taxer en fonction du prix de vente, du poids ou de la teneur en principe actif du produit vendu ? Faut-il autoriser ou interdire l’intégration verticale de la production et de la distribution ? Comment prévenir la consommation excessive par certains usagers ? Quelle forme de régulation est la plus à même d’assécher le marché criminel ? Toutes ces questions, essentielles à la construction de politiques publiques plus efficaces, sont maintenant illustrées par des éléments empiriques de plus en plus fournis.
 
Les études les plus détaillées portent sur les nombreux Etats américains engagés dans la légalisation. Outre-Atlantique, le cannabis thérapeutique est autorisé dans 29 Etats, et l’usage récréatif est régulé dans 8 Etats. Et, après l’Uruguay il y a quelques années, c’est le Canada qui vient de lever l’interdiction au niveau fédéral.
 
Quelques leçons générales se dégagent de ces expériences. Le premier constat est celui d’une grande diversité des usages récréatifs : si la très grande majorité des consommateurs font un usage modéré du cannabis, certains peuvent toutefois avoir besoin d’une prise en charge médicale ou psychologique pour gérer une consommation excessive.
 
Une telle prise en charge doit s’organiser, et même si l’approche en matière de santé publique est facilitée par le caractère devenu légal du produit, la prévention nécessite des efforts particuliers. L’analyse montre également que la légalisation n’entraîne pas d’augmentation des usages problématiques, ni de hausse de la consommation chez les plus jeunes. Au contraire, une étude récente montre que l’accès au cannabis récréatif réduit la consommation de médicaments antidouleurs à base d’opiacés, contribuant ainsi à lutter contre un désastre majeur de santé publique aux Etats-Unis.
 
Un autre article récent exploite des changements intervenus dans la taxation du cannabis dans l’Etat de Washington. Une taxe de 25 % s’appliquait à chaque échange «amont» de cannabis au sein de la chaîne de production ou de distribution ; cette taxe a été remplacée en juillet 2015 par une taxe unique de 37 % sur le produit final. A partir d’une observation très détaillée de données de prix et de qualité, les auteurs ont pu montrer que le premier type de taxe avait entraîné une intégration verticale de la filière. Ils ont pu également montrer que la demande répondait bien à des variations de prix, même si c’était avec une certaine inertie.
 
D’autres études ont montré que la vente de cannabis sous des formes «mangeables» (cookies, gâteaux, huile…) pouvait entraîner des problèmes de santé chez les consommateurs peu préparés ; d’autres encore que les Etats ayant légalisé le cannabis ont vu une forte baisse de la criminalité, les réseaux criminels orientant toutefois leur action vers une activité de contrebande à destination des Etats où la prohibition est encore en vigueur.
 
Face à tous ces éléments illustrant l’impact des politiques de régulation, face aussi au mouvement qui s’amplifie de légalisation contrôlée à travers le monde, la France apparaît comme totalement à la traîne. On y discute de quoi ? Même pas de dépénaliser la consommation, mais de la «contraventionnaliser».
 
Seuls les réseaux mafieux ont des raisons de se réjouir de cette absence d’ambition et de pragmatisme du gouvernement ; en revanche, la santé publique, les recettes fiscales, les créations d’emplois légaux… tout cela peut bien attendre.
 

Par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS
 
Source: liberation.fr
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