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L’Uruguay, le paradis des cannabiculteurs
Par baf,

L’Uruguay est devenu, il y a un an et demi, le premier pays au monde à contrôler la culture et la commercialisation du cannabis. Toute la chaîne de production n’est pas encore régulée. En revanche, l’auto-culture est en plein boom. Au mépris, souvent, d’une loi qui fait toujours débat parmi les consommateurs.
 
« Doucement mais sûrement », semble être le leitmotiv du nouveau gouvernement uruguayen en ce qui concerne la vente de marijuana en pharmacie. C’est le dernier point de la loi sur la régulation du marché du cannabis à mettre en place. C’est aussi le plus ambitieux.
L’Uruguay, petit pays d’Amérique du Sud de 3,3 millions d’âmes, coincé entre les deux géants brésilien et argentin, est devenu le 10 décembre 2013, le premier État au monde à contrôler la production et la commercialisation de la marijuana.
Outre la dépénalisation de l’auto-culture, cette loi propose de réguler toute la chaîne de production du cannabis sous l’autorité de l’Etat. Lequel vient d’octroyer cinq licences à autant d’entreprises pour produire dix tonnes de cannabis par an, vendu 1 $ le gramme en pharmacie. Les consommateurs pourront acheter jusqu’à 40 grammes par mois. « Le nombre de cannabiculteurs multiplié par quatre »
Le 1er mars, Tabaré Vázquez (Frente Amplio, centre-gauche) a remplacé le géniteur de la loi, Pepe Mujica (Frente Amplio), à la tête du pays. Le nouvel exécutif a annoncé ne pas être « pressé » afin de « ne pas commettre d’erreurs » dans l’application de la loi.
D’autant plus que l’opposition guette le faux pas. Veronica Alonso, députée du Parti national (droite), craint que « la marihuana soit subsidiée par l’État » : « Je ne comprends pas comment on va pouvoir la vendre 1 $ le gramme alors que ça coûte dix fois plus cher aux Pays-Bas ». Selon elle, cette loi est « trop ambitieuse » : « Notre pays n’est pas prêt structurellement à mener de front la culture domestique, les clubs et les licences privées ». Son parti proposait une simple dépénalisation de l’auto-culture, et sans registre.
 
Le 27 août 2014, le gouvernement a ouvert le registre national pour tous les Uruguayens majeurs qui souhaitent produire du cannabis. C’est, avec la vente en pharmacie, l’une des trois modalités mises en place par l’État pour en acquérir. Une fois inscrit auprès de l’Ircca (Institut de régulation et de contrôle du cannabis), chacun peut cultiver chez lui, légalement, jusqu’à six plantes pour une production maximale de 480 grammes par an (soit 40 grammes par mois, la consommation maximale autorisée quelle que soit la modalité choisie). Autre possibilité, ajoutée fin octobre : créer un club cannabique sous la forme d’une association civile à but non lucratif (entre 16 et 45 personnes pour 99 plantes).
« Cette loi a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis »
Depuis l’implantation de la loi, « le nombre de cannabiculteurs a été multiplié par quatre », avance Juan Vaz, porte-parole de l’Association d’études sur le cannabis d’Uruguay (Aecu). Ils seraient aujourd’hui quelque 40 000 pour 200 000 consommateurs.
Juan fut le premier à s’inscrire comme auto-cultivateur. Pour cet activiste de 47 ans qui a passé onze mois en prison, en 2008, pour avoir cultivé la fleur défendue, c’est une revanche sur le système. D’autant plus qu’il a été condamné pour moins de plantes que la loi en autorise aujourd’hui.
 
Juan, comme d’autres militants, a participé aux débats avec le gouvernement lors de l’élaboration de la loi, mais il a le sentiment de ne pas avoir été entendu. « Elle a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis », clame-t-il. Pour Julio Rey, 41 ans, président de la Fédération nationale des cannabiculteurs d’Uruguay, également présent lors des discussions, « il y a un haut niveau de restrictions parce que c’est une loi de synthèse. Tout le monde a été écouté, tant ceux qui étaient en faveur que ceux qui étaient contre ».
 
Aussi, la mise en place d’un registre national est restée en travers de la gorge de la plupart. « Ce fut la condition sine qua non de l’État pour que ça avance », affirme Julio. Beaucoup semble déjà le bouder : sur 40 000 possibles cannabiculteurs, quelque 2 000 se sont inscrits… Et on dénombre vingt clubs, selon l’Ircca.
 

Alicia Castilla « Ce registre sert à contrôler la population qui fume »
Le gouvernement a assuré la protection des données, mais certains imaginent Big Brother tout contrôler et voient ressurgir les démons du passé : « Ceux qui ont connu une dictature savent très bien ce que l’État peut faire avec toutes ces informations », prévient Alicia Castilla, 70 ans dont 50 le pétard aux lèvres. Cette écrivaine et activiste argentine vit en Uruguay depuis 2010. Elle a également connu la prison, durant trois mois, en 2011. Les médias et la population découvrent le visage de celle qui a inspiré la loi : une dame à la chevelure argentée accusée de planter de la marijuana pour sa propre consommation. « Ce registre sert à contrôler la population qui fume », peste-t-elle.
 
Concernant ce présumé flicage, Juan prend l’exemple de la Californie : « Quand ils ont légalisé le cannabis thérapeutique et qu’il fallait donner son nom pour en obtenir, tous mes amis californiens me disaient que le gouvernement fédéral allait leur supprimer l’assistance sociale… 18 ans plus tard, rien de tout ça n’est arrivé, et ils ont tous leur carnet ! »
 
Manolo, 25 ans, propriétaire du growshop (magasin de jardinage spécialisé sur le cannabis) Urogrow dans le centre de Montevideo, n’a pas l’intention de s’immatriculer auprès de l’Ircca « pour que l’État ne sache pas combien de plantes [il a] ». Il précise que la majorité de ses clients pense comme lui. Et ajoute : « De toute manière, ils ne peuvent pas contrôler tout le monde ». Werner et Rodrigo, la vingtaine également, partagent un appartement à Montevideo. Six plantes poussent dans un petit placard. Ils cultivent pour la première fois. Ils assurent qu’ils iront s’inscrire, mais « plus tard, quand on aura plus de recul sur la loi ».
« Mujica pense que consommer de la drogue est un vice bourgeois »
Autres sujets de discorde : le nombre de plantes et la limitation de la consommation à 40 grammes par mois. « La simple fait de mettre un nombre est aberrant, juge Juan. On ne compte pas un champ de maïs en nombre de pieds, mais en hectares ! D’autant plus que la production est beaucoup plus importante en extérieur que dans un placard ! ». « Comment sont-ils arrivés à 40 grammes ? interroge Alicia. Quand tu demandes, on te répond que si tu fumes plus, il faut t’interner. Mujica est un ex-guerillero des années 70 qui pense encore que consommer de la drogue est un vice bourgeois ».
 
Les activistes auraient également préféré que la vente se fasse dans des dispensaires, comme c’est le cas dans l’État du Colorado aux États-Unis, et non en pharmacie. « Cela aurait permis de créer des emplois », assure Diego García, vendeur au growshop Planeta Ganja et jardinier du club cannabique El Piso. « Les utilisateurs de marijuana vont dans les growshops ou les coffee shops. Il faut vendre le produit là où vont les consommateurs. Et ce n’est pas à la pharmacie ! ». Selon ce trentenaire à la main verte, il a gagné la Cannabis Cup (festival où sont récompensés les meilleures variétés de cannabis) à Montevideo l’an dernier : «l’État a peur que les cultivateurs vendent. Je ne vois pas où est le problème si c’est légal. Pourquoi ne puis-je pas faire vivre ma famille avec mon travail ? »
« Cette loi a permis de décriminaliser les cannabiculteurs »
D’autres vont peut-être perdre leur emploi : les narcos. Cette régulation a pour principal objectif de couper l’herbe sous le pied des trafiquants. Jusqu’à présent, une marijuana de très mauvaise qualité était importée du Paraguay. Pour Juan, pas de doute, l’auto-culture a déjà commencé à leur mettre un coup derrière la tête : « Tout ceux qui se sont mis à cultiver ne s’approvisionnent déjà plus sur la marché noir ». Diego est plus critique : « Quelle est la réalité du pays ? Rien n’a changé. Il n’y a toujours pas de cannabis dans les pharmacies, et les consommateurs continuent d’acheter chez leur dealer ».
 
Selon Victoria de Pro Derechos, une ONG qui soutient la régulation depuis le début, cette loi, qui interdit la vente aux touristes, laisse « une niche aux trafiquants». Diego confirme : « Beaucoup de touristes nous demandent si l’on vend du cannabis. C’est une erreur de la loi de les exclure du marché légal ».
« Bien sûr que la loi est perfectible, mais au moins on en a une, analyse Juan, pragmatique. Nous avons déjà fait un grand pas. C’est grâce à la loi, les cultivateurs n’ont plus peur de se montrer ».
Même si 60% de la population uruguayenne est contre la régulation, Juan estime qu’« elle a permis de décriminaliser les cannabiculteurs ». Car, si la consommation de drogues est dépénalisée en Uruguay depuis 1974, il était interdit de vendre et de produire…
 

Alvaro Calistro « Nous devons lutter contre les mensonges de la prohibition »
Chaque jour, une quarantaine de personnes montent les quelques marches qui mènent au growshop Planeta Ganja. « Pour beaucoup, la culture, c’est quelque chose de nouveau. Ils viennent s’informer et apprendre, affirme Juan, l’un des propriétaires. Mais il y en a aussi beaucoup qui sortent du placard et viennent acheter de quoi ils ont besoin en toute tranquillité ». Federico, gérant du growshop MedioGrow, a noté « une forte augmentation de la fréquentation » depuis le vote de la loi. Selon lui, « la société uruguayenne est dans un processus d’adaptation ». Et imagine que « dans un an, on verra des growshops comme on voit des quincailleries ».
 
Victoria précise que « la consommation est acceptée » dans le pays: « Un tiers des Uruguayens a déjà fumé dans sa vie, cela signifie que ce n’est pas quelque chose de si éloigné de la société ». Mais, ajoute-t-elle, « il y a encore beaucoup de mythes associés à la marijuana comme la théorie de l’escalade (on commence par un joint, on continue avec la cocaïne)». « Nous sommes face à trois générations conservatrices qui ont toujours reçu un message négatif sur cette plante, analyse Alvaró Calistro, 44 ans. Cet artisan, chapeau vissé sur la tête et pétard à la main, cultive depuis vingt ans dans sa maison de Porvenir, un quartier ouvrier de Montevideo.
 
Il est membre du Réseau d’utilisateurs de drogues et cultivateurs de cannabis d’Uruguay. Nous devons lutter contre les préjugés et les mensonges de la prohibition. Depuis le temps, tout le monde sait qu’il y a une culture de cannabis, ici. Avec la loi, certains voisins ont entendu parler des propriétés médicinales de la marijuana et posent des questions. Il n’y a pas de meilleure manière que d’informer pour faire tomber les préjugés ».


Daisy Benitez Facundez « Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs »
Julio est lui aussi optimiste : « Ceci est un processus. C’est comme un jeu de domino, la première fiche vient de tomber. Il y en a une infinité d’autres qui vont suivre, notamment en ce qui concerne les aspects thérapeutiques de la plante. Cela permettra d’amener la marijuana à des gens qui sont peut-être totalement contre son usage récréatif ou qui ne connaissent tout simplement pas ».
 
C’est le cas de Daisy Benitez Facundez. La dame a 69 ans, et quatre plantes de cannabis qui poussent dans sa salle de bain. Jusqu’à ses 67 ans, elle n’avait jamais entendu parler du cannabis. Daisy a de gros problèmes de santé : sa colonne vertébrale se tord sur la droite depuis une trentaine d’années. Elle a perdu sept centimètres et ses mains frêles s’accrochent fortement à sa canne pour se déplacer. « Les douleurs sont insupportables et les cachets de morphine n’y font rien», dit-elle, assise sur une chaise dans un appartement exigu de Montevideo. Depuis deux ans, sur les conseils de son médecin, elle consomme de la marijuana.
 
Elle pensait « voir des éléphants roses », elle a découvert un médicament : « La première fois que j’ai fumé, je ne pouvais pas y croire. Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs. En plus, c’est naturel ! Tout le monde devrait pouvoir l’utiliser, du moins si ils souffrent ».
Mais, pour le moment, toujours pas de cannabis en pharmacie. Les consommateurs de marijuana médicinale ou récréative devront patienter. Ou cultiver.
 
Source: ijsbergmagazine.com
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Par mrpolo,
En février 2015, l'état américain du Colorado a perçu 30 millions d'euros de "trop" d'impôts suite à la légalisation du cannabis. Pendant ce temps, en France, le débat concernant une éventuelle dépénalisation reste au point mort. A La Réunion, des groupes contournent la loi, afin de lutter contre le marché noir et promouvoir les usages médicinaux du zamal.

 
Lancés en Espagne et aux Pays-Bas, les "cannabis social clubs" fonctionnent sur le modèle d’une association à but non lucratif, avec secrétaire et trésorier, la discrétion en plus. Leur but : affaiblir le marché noir et permettre à ses adhérents de se procurer un produit issu de cultures biologiques saines et non industrielles.
 
Sous forme de cotisation annuelle, le membre paye au prorata de ce qu’il consomme et se doit de mettre en commun sa production. A La Réunion, on compte 14 centres installés dans toutes les régions de l’île et plus d’une centaine de membres selon Gab Pacino, le président des Cannabis social club 974 La Réunion.
 
La principale "clientèle" de ces centres recherche les vertus médicinales de la plante de cannabis. La reconnaissance légale de ces "CSC", tentée en 2013 par Dominique Broc, le porte-parole des cannabis social clubs de France, a finalement abouti à leur dissolution. L'homme avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis, laissant les CSC’s dans l’illégalité.
A La Réunion, l’ancien maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany avait déjà montré son intérêt pour la culture de cannabis thérapeutique. "J’ai d’ailleurs envoyé un courrier à ce dernier pour l’informer qu’un groupe pro-cannabis est bien en place à La Réunion. [...] Mais je n’ai jamais eu de réponse", regrette Gab Pacino.
 
"Pouvoir se soigner avec le zamal"
 
"Tous les membres de nos CSC’s et beaucoup de personnes de mon entourage, se soignent de pathologies plus ou moins graves. Certains pour combattre les effets négatifs et nuisibles d’une chimio-thérapie par exemple, d’autres membres se soignent contre la maladie de Krowne, le cancer du poumon ou le SIDA. On dispose d’un laboratoire qui travaille uniquement pour ce genre de maladie", poursuit le président du CSC's 974. Mais les traitements au zamal - bien qu’efficaces selon plusieurs études - restent illégaux en France, favorisant l'expansion du marché noir.
 
"Ayant une consommation responsable à but thérapeutique, il est très difficile, de nos jours, de se fournir en zamal de qualité dans la rue et encore moins lorsqu’on recherche du matériel de bonne qualité pour faire nos extractions médicales. On connait tous maintenant les vertus du cannabis pour la santé, je ne vois pas pourquoi il nous serait défendu de nous soigner de la façon dont nous le voulons", témoigne le président du cannabis social club de La Réunion.
 
Une dépénalisation, c’est-à-dire, une autorisation partielle de la détention et la consommation de cannabis, "laissant le consommateur libre de pouvoir cultiver son propre zamal, choisissant l’auto-médication par les plantes comme seul remède à ses maux", serait la législation idéale pour les CSC de l'île. Cependant, une légalisation totale de la vente de zamal pourrait avoir des effets bénéfiques pour les finances de l'Etat et le développement économique de La Réunion.
 



 
Un business florissant
 
"Une légalisation apporterait de l’emploi. On parle même de 150 nouvelles entreprises. Cela pourrait être un élan économique pour notre département qui voit son taux de chômage augmenter", s'enthousiasme le président du cannabis social club de La Réunion. Dans cette hypothèse, "le rôle des centres sociaux de cannathérapie serait de […] proposer aux malades, un suivi de leur pathologie et un traitement aux cannabinoïdes adapté à leurs besoins."
 
Pour autant, le représentant des CSC’s "ne fait pas l’apologie du zamal" et pointe du doigt les marchés noirs de l'île. Il s'explique : "les traficants, de plus en plus, sans vergogne, ont dévié l’utilisation de la plante à des buts commerciaux, générant chaque jour une manne de bénéfices qui pourraient être utilisés pour le développement de notre département, au lieu d’être utilisés pour générer de nouveaux trafics."
 
Par ailleurs, dans une étude publiée le 19 décembre 2014, la estime que "la politique de répression est en échec en France." D'après le think-thank, une légalisation permettrait une économie budgétaire de 311 millions d’euros par an, et prévoit un bénéfice compris entre 1,8 et 2,1 milliards d’euros de recette fiscale si le cannabis devient un monopole public. Mais pour l’heure, le débat reste au point-mort en France, au grand dam des millions de consommateurs et des défenseurs de la cannathérapie.
 
Pour rappel, la législation française en vigueur prévoit jusqu’à 3750 euros d’amende ou un an d’emprisonnement pour consommation de cannabis. Quant à la production, même pour usage personnel, celle-ci est passible d'une peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 7,5 millions d’euros.
 
par IPR
Source: ipreunion.com
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Par Indi-Punky,
L’Entreprise Charier présente le procédé Satis, une technique qui incorpore des fibres de chanvre naturel dans la couche de forme supportant les chaussées neuves.


 
Selon l’entreprise bretonne, cette solution apporte de multiples avantages : augmentation d’environ 20% de la résistance à la traction et à la fatigue des sous-couches, réduction des risques de fissuration, diminution de l’apport de granulats, réduction des épaisseurs d’enrobés bitumeux de 4 à 5 cm, diminution du coût. "Même si la fibre de chanvre est un produit relativement cher, les économies de bitume et de granulats compensent largement ce surcoût. Au final, l’économie réalisée sur la structure de la chaussée complète est suffisamment significative pour que les donneurs d’ordre y trouvent un intérêt", affirme Valéry Ferber, directeur Environnement et Innovation de l’Entreprise Charier.
 
Economie, écologie
 
Des assertions confirmées par une étude sur l’analyse du cycle de vie réalisée par des étudiants de Polytech Nantes dans le cadre d’un projet d’études mené avec la chaire Génie Civil Eco-Construction : le procédé Satis améliore les huit principaux indicateurs de 2 à 9% par rapport à un procédé classique.
 
Pour arriver à ce résultat, l’Entreprise Charier a noué des partenariats, notamment avec le laboratoire LMDC de l’Université Paul Sabatier de Toulouse et avec l’IFSTTAR, spécialisés dans la durabilité des matériaux du génie civil. Afin de valider en grandeur nature la capacité à mettre en œuvre ce procédé, deux chantiers expérimentaux ont été réalisés récemment. L’un de 4.000 m² sur la déviation Nord-Est de Bourges pour le compte du Conseil Général du Cher, l’autre de 10.000 m² pour la réalisation d’une voirie communale à Theix dans le Morbihan.
 
 
Source: constructioncayola.com
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Par mrpolo,
Depuis quelques années, le nombre de colonies d’abeilles qui disparaissent est alarmant et les agences de l’environnement et de la santé publique font tout leur possible pour découvrir les causes sous-jacentes de ce phénomène connu sous le nom de « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » (ou CCD, de l’anglais « Colony Collapse Disorder ») et pour déployer des politiques susceptibles d’inverser cette tendance. Les producteurs de cannabis peuvent-ils contribuer à résoudre ce problème ?
 
Les abeilles sont-elles attirées par les plants de cannabis ?
Généralement, les abeilles sont attirées par les fleurs qui produisent en abondance du nectar et du pollen, et ignoreront les fleurs qui ne leur en offrent pas suffisamment. En conséquence, les fleurs qui ont besoin des insectes pour leur pollinisation ont généralement évolué de sorte à produire suffisamment de nectar pour attirer les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs.
 



Les abeilles mellifères sont des insectes pollinisateurs essentiels pour les cultures du monde entier, et les disparitions de colonies entières atteignent un nombre alarmant (© Jurvetson).
 
 
 
En temps normal, les abeilles ne sont pas attirées par le cannabis, car c’est une plante pollinisée par le vent et qui n’a donc pas besoin de produire du nectar pour attirer les insectes pollinisateurs. Mais, en périodes de « pénurie florale », lorsque les fleurs produisant du nectar manquent, les fleurs de cannabis deviennent une source non négligeable de pollen. Les abeilles ont besoin de pollen pour produire la gelée royale et en tirent également des protéines, des vitamines et des minéraux extrêmement importants.
 
Une étude réalisée au Punjab, en Inde, et publiée en 2012 a démontré qu’en période de pénurie florale (ce qui se produit en mai et juin à Punjab), les abeilles mellifères (Apis mellifera) se tournent vers les plants de cannabis mâle qui poussent abondamment à l’état sauvage dans la région, comme source de pollen. Comme les fleurs de cannabis ne produisent pas de nectar, les abeilles observées sur les plants sont des individus spécialisés, collecteurs de pollen uniquement.
En outre, on a observé que les abeilles se nourrissaient sur les fleurs mâles exclusivement le matin et le soir, et étaient absentes à d’autres moments.
 
Ceci s’explique par le fait que la déhiscence de l’anthère (le processus par lequel les organes reproducteurs mâles s’ouvrent pour libérer le pollen) se produit à ces moments-là. Ainsi, les abeilles sont attirées par les plants de cannabis, mais uniquement les mâles et exclusivement pendant les périodes de pénurie florale, et de surcroît seulement aux heures où la production de pollen est maximale.
Qu’est-ce que le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles ?



Les plants de cannabis mâles produisent du pollen qui peut fournir aux abeilles un apport alimentaire vital pendant les périodes de pénurie florale (© MarihuanayMedicina).
 
 
 
Le phénomène du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles se manifeste lorsque la majorité des abeilles travailleuses adultes abandonnent la ruche, en laissant derrière elles la reine et le couvain, ainsi que de la nourriture en quantité et des abeilles nourricières pour s’en occuper. L’abandon des abeilles travailleuses est déterminant : dans les cas de CCD, on n’observe aucune présence d’abeilles mortes ou mourantes autour de la ruche.
 
Ce phénomène étrange et intriguant s’est produit tout au long de l’histoire, et a été baptisé de toute une variété de noms, y compris « spring dwindle » (affaiblissement printanier) et « disappearing disease » (maladie de la disparition). En Irlande, une « importante mortalité des abeilles » a été consignée en 950 de notre ère, puis à nouveau en 992 et en 1443. Toutefois, il semble que la fréquence et la gravité de ces effondrements aient augmenté au cours du siècle dernier, et alors que les cas d’effondrement antérieurs étaient relativement isolés, les pertes saisonnières d’abeilles dépassent désormais nettement les prévisions chaque année. En 2007, certains apiculteurs américains ont enregistré des pertes de 80 à 100 % ; des pertes jugées « normales » avoisinent les 10 %.
 
Le CCD a été imputé à un éventail de facteurs, y compris à des infections virales ou parasitiques, aux produits chimiques utilisés pour traiter les abeilles dans les ruches, aux cultures génétiquement modifiées, à la diminution générale de la biodiversité végétale, au stress nutritionnel et à l’usage de pesticides. Bien que la responsabilité d’aucun de ces facteurs n’ait pu être établie de façon formelle (et que la contribution de certains d’entre eux, notamment les cultures OGM, ne soit pas jugée significative, car il n’y a aucune corrélation entre les régions accueillant des cultures OGM à grande échelle et la prévalence des cas de CCD), il est probable qu’une combinaison de ces facteurs contribue à la mauvaise santé générale des colonies d’abeilles dans le monde.
Période de pénurie florale et CCD
Pendant les périodes de pénurie florale, les apiculteurs professionnels complètent souvent le régime alimentaire de leurs abeilles avec du sirop de maïs enrichi en fructose avec apport protéique. Il faut souligner que la recherche a démontré que les abeilles nourries avec du simple sirop de sucre obtenu à partir de saccharose produisent davantage de larves au printemps que celles qui sont nourries au sirop de maïs enrichi en fructose ; en outre, l’apport supplémentaire en protéines augmente le nombre de larves, mais ne permet pas de fournir aux jeunes individus une nutrition complète.
 
Ainsi, les apiculteurs devraient compléter le régime alimentaire de leurs abeilles avec du sirop obtenu à partir de saccharose pendant les périodes de pénurie florale et leur offrir un apport plus complet en protéines que celui offert par ces compléments. Le pollen du cannabis ou du chanvre ou d’autres espèces similaires qui fleurissent au moment opportun pourrait constituer un moyen idéal pour offrir aux abeilles l’éventail complet d’acides aminés nécessaires pour synthétiser les protéines, ainsi qu’un mélange sain de vitamines et de minéraux.
Usage de pesticides et CCD



Bien qu’on la considère généralement sans danger pour les abeilles mellifères, on a récemment démontré que l’huile de margousier pouvait être mortelle pour les bourdons (© The Art of Doing Stuff).
 
 
 
La question du rôle des pesticides dans le CCD est très controversée et embourbée dans un véritable marasme politique. Les arguments plaidant en faveur du rôle majeur des pesticides ne manquent pas, mais il en va de même des contre-arguments suggérant qu’un autre facteur, encore inconnu, est également à l’œuvre et que le rôle des pesticides est tout au plus secondaire. Par exemple, les néonicotinoïdes (une classe de pesticides souvent associée au CCD) sont utilisés de manière intensive en Australie comme ailleurs, pourtant l’Australie n’a constaté aucun déclin significatif de sa population d’abeilles mellifères.
 
Toutefois, les abeilles australiennes butinent traditionnellement des fleurs naturelles, ne faisant l’objet d’aucun traitement, plutôt que les cultures commerciales. À mesure que l’apiculture australienne évolue, passant de la production de miel à la pollinisation de monocultures commerciales telles que l’amande (ce qui est déjà une pratique courante aux États-Unis), les abeilles seront soumises non seulement à un stress nutritionnel provoqué par une alimentation prolongée à partir d’une source nutritive unique, mais aussi à des niveaux accrus de traitements chimiques agricoles, y compris les néonicotinoïdes.
 
Nous disposons également de nombreux éléments suggérant que plusieurs classes de pesticides et de fongicides (notamment, sans toutefois s’y limiter, les néonicotinoïdes) utilisés conjointement pourraient avoir un éventail d’effets sublétaux sur les abeilles, notamment au niveau de leur comportement alimentaire et reproductif. En outre, même l’huile de margousier, un pesticide biologique courant, a été mise en cause récemment en tant que contributeur potentiel au CCD.
Huile de margousier et effondrement des colonies d’abeilles
L’azadirachtine, le composé actif de l’huile de margousier, est un pesticide revêtant une importance capitale en agriculture biologique. Il s’attaque de manière sélective à divers nuisibles qui ne peuvent être contrôlés par aucun autre moyen ; toutefois, une récente étude a conclu qu’il avait un effet néfaste sur les abeilles mellifères mâles « même à des concentrations 50 fois inférieures aux niveaux recommandés utilisés par les agriculteurs ».
Aux niveaux recommandés, aucun mâle n’a éclos dans les colonies élevées en laboratoire, et même à des concentrations 50 fois inférieures seuls quelques mâles ont pu éclore, mais étaient atteints de malformations.
 
Une étude antérieure a révélé que l’huile de margousier était généralement sans danger pour les abeilles mellifères, mais les bourdons n’en sont pas moins des pollinisateurs extrêmement importants pour les cultures et les fleurs sauvages. Par ailleurs, il y a lieu d’éviter à tout prix d’utiliser des substances constituant une menace pour la biodiversité, car l’extinction continue d’espèces végétales et animales sur la planète est désormais considérée comme la sixième forme d’extinction massive qu’ait connue la Terre.
Comment vous assurer que votre cannabis est sans danger pour les abeilles ?




Les insectes prédateurs bénéfiques tels que les coccinelles peuvent faire partie de l’arsenal non chimique de contrôle des nuisibles (© nutmeg66).


 
 
 
Comme nous l’avons vu, pendant les périodes de pénurie florale, les abeilles peuvent être attirées par les plants de cannabis. Bien qu’elles visent plus généralement les plants mâles, elles peuvent également butiner des plants femelles en raison de la similitude de leur arôme respectif. Toutefois, seuls les plants mâles constituent une source d’alimentation pour les abeilles. Ainsi, les producteurs qui laissent leurs plants mâles à l’extérieur (ou les producteurs de chanvre, qui ont tendance à cultiver des plants mâles de manière systématique) peuvent rendre un service inestimable aux populations locales d’abeilles pendant les périodes de pénurie florale.
 
Les pesticides utilisés sur le cannabis, même les pesticides biologiques tels que l’huile de margousier, peuvent contribuer au CCD chez les abeilles mellifères et les bourdons. Par conséquent, les plants d’extérieur, qu’ils soient mâles ou femelles, doivent être cultivés autant que possible en ayant recours à des méthodes de contrôle des insectes sans traitement chimique. Les insectes prédateurs bénéfiques, les nématodes, les enzymes, etc. peuvent tous jouer un rôle pour écarter les nuisibles sans avoir besoin de recourir à des traitements chimiques, même à ceux se revendiquant comme biologiques.
 
Les producteurs de cannabis ne peuvent rien faire quant aux principaux facteurs à l’œuvre dans le CCD, qui sont probablement liés à la monoculture agricole à grande échelle de cultures pollinisées par les insectes ainsi qu’à la fragmentation de l’habitat, à la perte de biodiversité et à l’usage toujours plus intensif de traitements chimiques qui vont de pair avec un tel système. Cependant, en tant que communauté, nous pouvons veiller à faire de notre mieux pour que notre contribution au CCD soit minimale, voire nulle, et en cultivant du chanvre ou du cannabis en extérieur, nous pouvons même contribuer à trouver une solution à ce problème dans une certaine mesure.
 
Par Seshata Seshata est une écrivain cannabique freelance habitant à Amsterdam, aux Pays Bas.
 
Source:sensiseeds.com
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Par mrpolo,
Aux Etats-Unis, 23 Etats ont légalisé différentes formes de consommation de marijuana. La Californie a été le premier Etat à autoriser le cannabis médical en 1996. Un héritage que l’université du "business cannabis", l’Oaksterdam University, tend à développer par l’éducation.
 
 
 
 
Le cours de Sandy Moriarty est complet en ce samedi après-midi. C’est le week-end et pourtant des étudiants de tous les horizons et de tout âge sont installés dans la salle de cours, concentrés et attentifs. La plupart d’entre eux arbore des sweat shirts sur lequel on peut lire « Oaksterdam University ». Dans un coin de la pièce, quelque plants de cannabis sont installés sous une petite serre à la lumière noire. Une odeur de marijuana, de beurre et de bacon embaume la salle de classe. Sandy Moriaty, dit "Aunt Sandy" (tante Sandy), donne en effet un cours de cuisine.
Dans une ambiance très décontractée, élèves et professeur échangent sur la façon de cuisiner le cannabis à des fins médicales.
 
L’université d’Oaksterdam, est la première l’école américaine du "cannabis business". Fondée en 2007 sur le jeu de mots Oakland et Amsterdam, l’université est spécialisée dans la formation dans l’industrie du cannabis. De la plantation au commerce en passant par la préparation de plats innovants, l’école a pour mission de briser les préjugés concernant la marijuana. Elle a aussi pour objectif de continuer à participer à la réforme de la politique des drogues par l’éducation de ses élèves. Son programme tend à former des experts pour une expansion de l’industrie du cannabis en créant des leaders de l’industrie.
 

 
Livre de cuisine
 
Aunt Sandy est un peu la super-star de la faculté. Professeur depuis l’ouverture en 2007, elle est ravie d’éduquer ses élèves et de partager ses recettes allant de l’entrée au dessert. Dans son cours, elle explique comment personnaliser des plats avec le bon dosage adapté aux besoins du consommateur. Son livre Aunt Sandy’s Medical Marijuana Cookbook est le premier livre de cuisine de cannabis qui s’intéresse à la santé et aux besoins alimentaires spéciaux de malades, comme les diabétiques par exemple. Passionnée par les vertus médicinales de la plante, tante Sandy est enthousiaste quand elle revient sur la loi 215 adoptée en 1996 et légalisant la consommation du cannabis à des fins médicales. "Vous savez, je n’ai jamais fumé pour le fun. Grâce à la loi 215 qui a été signée à San Francisco, nous pouvons utiliser la marijuana comme traitement".
 
A l’université, la consommation est évidemment interdite, mais les professeurs ont le droit d’enseigner en utilisant la plante. Une plante qu’ils font pousser au sein même de l’établissement. Le proviseur Dr. Aseem Sappal explique : "L’université n’est pas surveillée comme un dispensaire de marijuana médicale pourrait l’être. Nous sommes autorisés à enseigner et nous sommes protégés par le 1er amendement (sur la liberté d’expression, NDLR). La seule chose que nous dispensons est l’éducation. Nous avons une relation fantastique avec la ville d’Oakland et le Service de police d’Oakland (OPD)".
 
Du sérieux et du professionnalisme
 
Plus qu’une faculté, c’est en quelque sorte une communauté de militants qui servent la cause du cannabis. D’ailleurs, l’université a été partisane de la "Measure Z" adoptée en 2004 qui soutient la fiscalité et la réglementation de la vente de cannabis chez les adultes. Dr. Aseem Sappal, le proviseur et professeur de commerce et d’éducation civique, dit qu’il est important de promouvoir l’éducation. "A partir de l’application de la loi, tout le monde, les entrepreneurs, les médecins, les avocats et les diplômés des universités seront intéressés à en apprendre davantage, donc, il y aura toujours un besoin d’éduquer le public.
Pas seulement en Californie, mais à l’échelle nationale, la nécessité de l’éducation ne fera qu’augmenter".
 

 
Le marché du cannabis est en effet en plein expansion. Selon une étude du See Change Strategy, la marijuana aurait rapporté 1,7 milliards de dollars aux Etats-Unis en 2011. D’ici deux ans, le marché du cannabis thérapeutique pourrait atteindre les 9 milliards de dollars d’après Arcview, une plateforme d’investissement et d’information sur l’industrie du cannabis. Mais pour l’Oaksterdam University, l’éducation prime : "Nous croyons et nous appuyons l’éducation autant que possible. Il est important que les élèves apprennent à partir d’une institution crédible et motivée par le changement et non le gain financier", déclare Dr. Aseem Sappal.
 
Une université internationale
 
De renommée internationale, l’Oaksterdam University accueille chaque année des élèves venant de tous les Etat-Unis, mais aussi d’Europe. Depuis 2007, environ 20.000 étudiants ont été diplômés de cette université hors du commun. Et le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter chaque année. "Nos classes sont généralement bookées deux mois à l’avance. Cette année, presque tous nos cours ont été réservés", nous dit le proviseur.
 
Moustafa d’origine turc, vit aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans. Il est étudiant et bénévole à l’Oaksterdam University. Selon lui, la plante est la réponse à certains maux qu’ils soient du domaine de la santé ou de l’économie. "Je crois en la plante, je pense que ça peut aider beaucoup de personnes. Et puis c’est aussi un bon business. En Californie par exemple, la marijuana est une des sources de revenus de beaucoup de contés".
 
Pour Edouard, belge, et Yannick, français, l’Oacksterdam University est une porte ouverte à beaucoup d’opportunités et à une carrière professionnelle de taille. "Il n’y a pas d’université comme celle-ci en Europe. Alors j’ai fait mes valises et je suis venu voir ce que ça donnait. J’aime le professionnalisme et l’ouverture d’esprit qu’il y a ici" nous confie alors Edouard. Yannick quant à lui met un point d’honneur à l’éducation: "Il faut se former et éduquer les gens plutôt que de continuer à mettre des personnes en prison".
 

 
 
Et en Europe?
 
Ces deux étudiants européens sont d’accord pour dire que le "business cannabis" va s’étendre un peu plus au niveau des Etats-Unis où de plus en plus d’Etats légalisent la consommation de marijuana à des fins récréatives. "En France le marché, il est là. C’est un marché noir pour le moment mais il faut qu’il soit géré et organisé par l’Etat. Donc autant légaliser" déclare alors Yannick lorsque l’on parle de l’avenir. Une fois diplômés, leur projet est de s’orienter vers le côté médicinal et de changer le mode de consommation en créant de nouvelles recettes comme la sucette au cannabis par exemple.
 
Éduquer et promouvoir les vertus de cet or vert, tels sont les enjeux de l’Oaksterdam University. La création de formation de ce type est aussi une façon de changer l’image du cannabis qui ne se fume pas uniquement et qui n’est pas réservé qu’aux criminels.
 
Source: atlantico.fr
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Par mrpolo,
Livre du jour
Par Lisa Chiquelin
 
 
Avec la possible légalisation du cannabis et l’éventuelle ouverture de « salles de shoot » où la consommation de stupéfiants serait encadrée, la question de la drogue semble de plus en plus ouverte. Pourtant en France, une série de tabous continue de freiner le débat et ruine ses chances d’être mené sans préjugés hâtifs. L’ouvrage à plusieurs voix, publié sous la codirection du sociologue Henri Bergeron et du juriste Renaud Colson, propose de libérer la parole sur ce sujet diabolisé.
 
Analyses et statistiques à l’appui, l’essai souligne l’échec des politiques de prohibition qui n’ont jamais réussi à enrayer le phénomène de consommation de stupéfiants et qui ont même contribué à son expansion. La dépénalisation progressive serait donc la solution face à ce problème. Alors que les autorités françaises renâclent à se pencher sur cette question, la France est l’un des pays où la consommation de cannabis chez les jeunes est la plus élevée. Face à ce constat, persister dans la répression judiciarisée s’avère irresponsable selon les auteurs.
 
De même, si la majorité des associations professionnelles s’accordent sur la nécessité de canaliser la consommation de drogues dites dures dans des salles prévues à cet effet, ce projet, né en France en 2009, connaît de nombreuses résistances aussi bien au niveau étatique que local. Malgré la controverse et les interrogations suscitées par l’ouverture de salle de consommation que chaque citoyen est en droit de se poser, ce projet atteste néanmoins de l’actualité du débat et de la réponse tardive des autorités publiques.
Le statut légal des dispositifs
 
Enfin, la répression de la toxicomanie au nom du principe de santé publique semble être en contradiction avec le principe de liberté individuelle. Interdire la consommation de drogue revient à décider pour le toxicomane de ce que doit être son bonheur. Or, aucune argumentation rationnelle n’a jamais réussi à imposer une meilleure façon de vivre sa vie !
 
Plusieurs questions restent cependant en suspens, comme le statut légal des dispositifs qui permettraient de sécuriser la consommation de stupéfiants : légaliser la production et la distribution de stupéfiants n’est pas une entreprise aisée. Alors comment contrôler cette distribution ? En outre, autoriser une consommation contrôlée de ces substances implique la mise en place d’un système de distribution sécurisé. Or tout cela implique de réviser des lois et de modifier ainsi le code pénal.
 
La partition de l’ouvrage en courts essais lui donne du rythme et propose une réflexion stimulante. Les auteurs attendent du lecteur qu’il ne cloisonne pas le débat et relativise sa position sur la drogue et ceux qui la consomment. Ce bon sens conduit même les plus sceptiques d’entre nous à revoir le bien-fondé du manichéisme : au-delà d’un oui ou d’un non catégorique, il existe un espace de compromis. Aussi, l’ouvrage réactive le principe de liberté individuelle, souvent oublié au profit d’une volonté de protection des citoyens, ce qui ne manquera pas de laisser le lecteur pensif.
 
Les drogues face au droit, Henri Bergeron et Renaud Colson, PUF, Laviedesidées.fr, 111 pages, 9 euros
 
Source: lemonde.fr
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Par mrpolo,
L’accès au plaisir et la liberté qu’a chacun de se nuire à lui-même, permettent de justifier la légalisation des dérivés de la marijuana intervenue dans le Colorado. Et pourquoi pas en France? D’un strict point de vue philosophique rien ne s’y oppose.
 
À la suite d’un référendum populaire tenu en novembre 2012, la production, la distribution et la consommation « récréative » du cannabis, c’est-à-dire pour le plaisir et non pour des raisons médicales, sont devenues libres au Colorado (dans certaines limites fixées par la loi, comme c’est toujours le cas pour nos libertés juridiques).
Contrairement au cliché psychologique qui prétend que lorsqu’un acte n’est plus interdit il perd tout son attrait, la fin de l’illégalité du cannabis n’a pas été suivie d’une disparition du désir d’en consommer.
 
C’est même tout le contraire qui s’est produit. La légalisation du cannabis a provoqué une explosion de l’offre et de la demande.
Les recettes fiscales provenant de cette sortie de l’illégalité ont été si élevées que les autorités locales pourraient être dans l’obligation d’en reverser une partie aux contribuables, en vertu d’un article de la Constitution du Colorado qui fixe un montant maximal de l’impôt qui peut-être perçu par l’État!
 




Plants de majiruana commercialisés par Growing Kitchen, dans une plantation hors sol à Lafayette, Colorado, le 23 octobre 2014. Photo Ivan Couronne


 
Une démocratisation bienvenue
 
Ce ne sont pas seulement les résidents locaux qui ont augmenté la masse des consommateurs. Un tourisme du plaisir s’est rapidement développé, ce qui est aussi tout bénéfice pour l’État du Colorado.
 
Par ailleurs, la légalisation a évidemment eu pour effet de diminuer la « criminalité » dans des proportions considérables, puisque la production, la distribution et la consommation de cannabis ont cessé, dans certaines limites, d’être des infractions sanctionnées.
Pour le philosophe, la question qui se pose malgré tout est celle de savoir si cette explosion de l’offre et de la demande de cannabis due à sa légalisation est une bonne chose.
 
Personnellement, je ne vois pas pourquoi il faudrait s’alarmer de l’accès du plus grand nombre aux plaisirs du cannabis qui sont le plus souvent réservés à une population spécifique (ceux qui ont les moyens de payer et que l’illégalité ne décourage pas).
Ce serait une forme de démocratisation bienvenue.
 
La liberté de se nuire à soi-même
 
L’objection qui peut venir immédiatement à l’esprit, c’est que la consommation de cannabis n’est pas qu’une source de plaisirs. Elle porterait atteinte, entre autres, aux capacités cognitives du consommateur et diminueraient ses performances dans différents domaines (professionnels, techniques, etc.)
 
Elle devrait donc rester interdite parce qu’elle reviendrait à se nuire à soi-même.
À mon avis, cette objection n’est pas pertinente.
Même si la consommation de cannabis présente des inconvénients à côté des plaisirs qu’elle procure, aucun d’entre eux ne permet de justifier sa pénalisation dans la mesure où cette consommation n’a pas pour finalité de causer des torts aux autres.
 
En effet, nous avons (pour combien de temps encore?) la liberté de nous nuire à nous-mêmes. Pensez au suicide, dépénalisé depuis longtemps ou à la liberté de ne pas se soigner, accordée désormais aux patients.
Hannah Arendt, qui n’était pas vraiment une philosophe permissive, écrivait pourtant dans son Journal de pensée : «Tant que le morphinomane ne devient pas un criminel, cela ne regarde personne.»
 
Pour elle, les lois doivent nous protéger de l’injustice des autres, et protéger les autres des injustices que nous pouvons commettre à leur égard, mais elles ne doivent jamais prétendre nous protéger de nous-mêmes: «Toute irruption du raisonnement moralisateur qui dépasse le concept d’injustice perpétrée contre autrui constitue toujours une agression contre la liberté.»
John Stuart Mill aurait pu dire la même chose. Pour lui, l’État ne doit jamais contraindre les citoyens pour leur propre bien physique ou moral: son intervention par la menace ou la force n’est légitime que pour prévenir les torts causés aux autres.
 
C’est aussi mon opinion.
En réalité, une justification philosophique de la légalisation du cannabis pourrait s’appuyer sur deux principes dont la compatibilité n’est pas évidente mais qui, au fond, se renforcent mutuellement: le droit du plus grand nombre d’accéder aux plaisirs du cannabis et la liberté qu’a chacun de se nuire à lui-même.
 
Par Ruwen Ogien
 
Source: liberationdephilo.blogs.liberation.fr
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Par mrpolo,
LE PLUS. Qui est la génération H ? Avocats, profs, infographistes, pères de famille... Ils ont tous un point commun : ils fument du cannabis. Alexandre Grondeau, universitaire et écrivain s'est intéressé à ces consommateurs, souvent considérés comme des délinquants. Dans son livre "Génération H, têtes chercheuses d'existence", il explique que les fumeurs de joints sont souvent bien intégrés dans la société.
 
 

Photo: F.SCHEIBER/SIPA.


 
Depuis 30 ans, la consommation de cannabis et d’herbe explose en France. Longtemps importée depuis les Pays-Bas, la marijuana est désormais produite sur le sol métropolitain par des citoyens qui en ont assez de galérer, de se mettre en danger ou de financer des organisations mafieuses pour trouver des produits de qualité.
 
Le phénomène est massif et en constante augmentation. Une preuve parmi tant d’autres ? Depuis dix ans, la démultiplication du nombre de magasins de ventes de produits et d’ustensiles permettant la culture hydroponique est à mettre en parallèle avec les dizaines (centaines ?) de milliers d’auto-producteurs / consommateurs estimés dans le pays.
 
Il est vrai que le jardinage est le passe-temps préféré des Français, mais aujourd’hui, si la France pinard existe toujours, fière de ses valeurs et de ses traditions, elle a été rejointe par la France pétard sans que nos dirigeants ne prennent la mesure d’un phénomène socio-culturel irréversible. La culture hasch s’est développée dans toutes les franges de la société pour concerner aujourd’hui plusieurs millions de personnes.
 
La génération H est insérée dans la société
 
Il y a deux ans, je racontais dans le premier tome de la trilogie romanesque "Génération H", le road trip d’une bande de jeunes Français adeptes de tous les plaisirs cannabiques et fêtards invétérés. Le deuxième tome, "Têtes chercheuses d’existence", vient raconter le quotidien de cette France d’en bas qui fume dans un pays où la prohibition reste la règle.
 
Il serait facile de cantonner comme le font beaucoup de médias le fumeur de joint à un jeune avec les cheveux longs, un air ahuri et des yeux rouges, incapable de se sociabiliser et totalement passif. C’est pourtant loin d’être la réalité.
 
La génération H est multiple et variée et les hommes et les femmes dont je me suis inspirés dans mes romans sont aujourd’hui, pour la plupart, totalement insérés dans la société. Ils sont comme vous et moi, avec leur qualité et leur défaut, leurs paradoxes, leurs réussites, leurs déceptions aussi, des opinions politiques différentes, divergentes souvent, mais ils ont tous un point commun : ils fument des joints et sont de ce fait considérés comme des hors-la-loi, des délinquants qui doivent être arrêtés par la police et condamnés par la justice française.
 
Voici le portrait succinct de cette partie de la population que nos dirigeants ne veulent pas reconnaître : la génération H.
 
Avocats, profs, pères de familles...
 
Sarah est avocate d’affaires, elle travaille dans un grand cabinet international à Paris et gère des dossiers où les enjeux dépassent souvent les dizaines de millions d’euros. Elle est célibataire mais possède une vie sociale dense. Elle fume un ou deux joints en rentrant le soir pour couper le stress de sa journée et arriver à s’endormir plutôt que de prendre les somnifères prescrits par son médecin.
 
Alexis est infographiste. Il a arrêté de consommer du cannabis, depuis dix ans, mais il traîne toujours avec la même bande de potes, bringueurs invétérés le week-end. Il a beaucoup fumé, étant adolescent, puis il a stabilisé sa consommation de manière occasionnelle pendant ses études, pour enfin arrêter complètement quand il a senti que fumer limitait sa motivation. Il est aujourd’hui bien dans sa vie et ne regrette pas d’avoir eu une jeunesse enfumée.
 
Eric approche des quarante ans. Il est conseil en assurance, travaille plus de cinquante heures par semaine et gagne l’équivalent de sept ou huit smic par mois. Il est père de deux enfants et fume un joint d’herbe le soir pour se détendre. Sa femme, elle, ne fume ni cannabis, ni cigarettes, mais elle aime bien se moquer des yeux rouges de son mari.
 
François est professeur dans un lycée technique. Il enseigne depuis plus de quinze ans l’histoire à des élèves qui apprécient sa franchise et sa pédagogie et dont aucun ne soupçonne la passion pour le cannabis. Il est bien évalué par sa hiérarchie, parfaitement intégré à ses collègues et il espère un jour devenir directeur d’établissement.

Vers une politique plus compréhensive des usagers
 
Lamia a trente-quatre ans et n’a pas d’enfants. Elle est gravement malade et ne travaille plus depuis de longs mois. Ses traitements médicaux sont lourds et lui coupent l’appétit. Elle vapote du cannabis plusieurs fois par jour afin de soulager certaines douleurs et retrouver l’envie de manger.
 
Antoine a trente-six ans. Il est chef d’agence et emploie une petite dizaine de salariés. Pacsé à sa compagne, il fume quotidiennement depuis plus de vingt ans. Son agence est en difficulté et Antoine subit de plein fouet la crise de son secteur d’activités du fait de ses responsabilités. Son usage du cannabis est plus relaxant que récréatif.
 
Laura est vendeuse, célibattante. Elle consomme occasionnellement du cannabis ou de l’herbe à des fêtes entre amis, quand les joints tournent. Elle n’achète pas de produits pour fumer seule mais se cotise plutôt avec ses copines lorsqu’une belle soirée se profile.
 
Tous ces prénoms sont des prénoms d’emprunts puisqu’aujourd’hui, être un fumeur de pétard est interdit par la loi. Et c’est le problème que posent tous ces citoyens intégrés dans la société.
 
Doit-on encore continuer à les considérer comme des criminels, quand des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada, les Pays-Bas ont tous constaté l’échec des politiques prohibitionnistes et les ont remplacées par des politiques plus compréhensives des usagers ? Vous imaginez facilement le point de vue de la génération H de France.
 
Par Alexandre Grondeau
Maître de Conférences à l'Université Aix-Marseille



Alexandre Grondeau est l'auteur de "Génération H, têtes chercheuses d'existence" (éd. La Lune sur le toit).
 
Source: leplus.nouvelobs.com
Édité par Anaïs Chabalier
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Par Invité,
Sensi Seeds et les communautés en ligne du cannabis
 
30 années après sa création, Sensi Seeds est devenue pour beaucoup une référence dans différents aspects de l’industrie du cannabis.
La semaine dernière, nous discutions de notre engagement dans de nombreux projets activistes. Mais l’industrie du cannabis consiste également en des milliers d’individus, qui luttent chaque jour afin de soutenir la cause du cannabis, et faire passer le message quant à notre plante bien-aimée. Notre but est de soutenir le plus grand nombre possible de ces communautés.
 
Soutenir l’activisme en ligne
Sensi Seeds a soutenu de nombreuses communautés en ligne ces dernières années. Il existe de nombreux évènements commerciaux visibles qui non seulement réunissent des enthousiastes en provenance de partout dans le monde, mais aussi montrent les visages de ceux qui ont souffert, et souffrent encore des conséquences de la Guerre contre les Drogues.
 
Mais chaque jour, ces enthousiastes ont besoin de soutien, et ils trouvent ce soutien dans les forums en ligne. Ces forums sont clefs en termes de soutien comme de conseil, et ils constituent un élément social dans le monde du cannabis qui est de la plus haute importance, puisqu’ils sont les seules plateformes disponibles pour tout patient, activiste ou consommateur récréatif souhaitant discuter les politique du cannabis, et autres sujets.
 

 
Naturellement, nous sommes plus qu’heureux de prêter main forte à nos compagnons activistes partout dans le monde. La communauté francophone CannaWeed est un excellent atout pour faire passer le message ; nous sommes honorés d’écrire des articles pour nos amis de LaMarihuana.com, et la communauté tchèque grower.cz est également dans nos priorités. Entre les ressources mises à disposition en ligne, les Cannabis Cups organisées par les utilisateurs, et autres projets, le fait que la communauté cannabique se projette dans l’avenir, qu’une légalisation totale du cannabis soit proche ou non, ne fait aucun doute.
 
Redéfinir le cannabis dans les médias
Alors que la télévision publique ou câblée ne semble pas encore prête à diffuser des émissions ou développer des chaînes ayant pour sujet le cannabis, Internet accueille de nombreuses initiatives journalistiques allant dans ce sens et qui méritent du fait notre attention et notre soutien. Nous sommes heureux de pouvoir aider ces équipes de globe-trotters épris de savoir qui informent, rapportent, dénoncent et documentent tout ce que le consommateur de cannabis doit savoir, par le biais de leur présence en ligne.
Sensi Seeds est tout particulièrement fière de collaborer avec nos précieux amis du Cannabis News Network, qui nous ont aidé en nous fournissant en première ligne des informations honnêtes sur différents sujets, comme par exemple la qualité du cannabis du marché noir, les dernières nouvelles concernant les importantes victimes de la guerre contre les drogues etc.
 
« Cannabis News Network est votre source pour des vidéos sérieuses, basées sur des faits, sur tout ce qui est en relation avec le cannabis, son usage médicinal, son industrie, et sa consommation récréative. […] Ensemble, nous confrontons les personnes responsables des régulations, les politiciens, et le public avec des faits raisonnables, et nous tentons de combler le vide laissé sur le sujet par la presse destinée au grand public. »
 
 


Sensi Seeds & Method Man


 
Nous avons également fait découvrir dans le détail l’impressionnante fabrique Hempflax grâce à Marihuana Television et nous nous réjouissons de regarder sur Exzessiv TV chacun des épisodes filmés par notre invité blogueur Micha. Nous avons soutenu CIA TV (anciennement blunTV) dans la conception de leur film. Nos amis de 420weed TV peuvent également compter sur notre appui et nous sommes impatients de voir les nouveaux projets télévisés, films et documentaires que la communauté cannabique nous prépare pour les années à venir.
 
Nous sommes véritablement ravis de contribuer de manière régulière au développement de la presse spécialisée dans le cannabis et nous publions autant qu’il nous est humainement possible de le faire dans les magazines, webzines et journaux. La disponibilité de l’information jouant un rôle fondamental dans l’industrie en pleine essor que représente le monde du cannabis, nous allons nous concentrer pleinement sur la visibilité du sujet dans tous les médias confondus !
 
Mécénat culturel
Mais il s’avère que les forums en ligne ne sont pas les seules initiatives fédératrices disponibles sur le web ; la culture pop est un outil d’importance dans la tâche d’unir des individus autour d’un thème, et c’est pourquoi nous sommes passionnés par les artistes musicaux que nous avons décidé de sponsoriser. Ces derniers mois, Sensi Seeds s’est concentrée sur de nombreuses personnes qui représentent comme soutiennent la communauté du cannabis, quelle que soit la méthode utilisée. Nous sommes fiers de compter parmi nos ambassadeurs des artistes éminents tels que George Clinton, Redman & Method Man, Reverie, Gaïden (Rap Contenders), et bien d’autres.
 
Les influences viennent de partout et de n’importe qui ; c’est pour cela que nous souhaitons aider partout et tout le monde.
 
Ça a déjà été un incroyable voyage, et nous sommes loin d’être arrivés à destination !
 
Source: sensiseeds.com
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Par mrpolo,
La France est le pays européen où la proportion d'adultes ayant déjà consommé du cannabis est la plus importante. Etat des lieux à l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues qui se déroule ce vendredi.
 

Photo: REUTERS/Nick Adams


 
Plus de quatre Français sur dix ont déjà fumé un joint. En 2014, plus d'une centaine de nouvelles drogues ont déferlé en Europe, au rythme de deux par semaine. Malgré l'essor de ce qu'on appelle les Nouveaux produits de synthèse (NSP), le cannabis demeure la substance illicite la plus consommée en Europe où 23,3% des 15-64 ans en ont déjà consommé, souligne le dernier rapport de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. En France, le chiffre grimpe à 40,9%.
La situation géographique
Pour François Beck, directeur de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies, la forte consommation en France peut notamment s'expliquer par le fait que le pays se trouve géographiquement "au coeur des routes du trafic de cannabis, notamment en provenance du Maghreb", ce qui rend le produit "très disponible".
Le développement de la production
La France est aussi devenue depuis quelques années une terre de production. "Le développement de l'autoculture conduit certains à estimer que leur consommation est moins problématique qu'elle ne le serait s'ils se procuraient le produit auprès de réseaux de revente traditionnels", souligne François Beck. Selon les estimations de l'OFDT, il y aurait 200 000 cannibiculteurs sur le territoire.
>> Lire notre enquête: Cannabis à la ferme, le boom de la production locale
La perception du produit et la "mode" du bio
Enfin, l'Observatoire a observé un "boom" de la consommation d'herbe, perçue comme plus "naturelle", moins coupée que la résine de cannabis, dans un pays où "la mode du bio est assez forte", ce qui pourrait expliquer le regain de consommation. Entre 2010 et 2014, la proportion des 15-64 ans ayant expérimenté le cannabis a bondi de 8,8 points.
 
Soure: lexpress.fr
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Par Invité,
Dans leurs placards, cave ou potager, ils seraient de 80 000 à 200 000 en France à faire pousser du cannabis pour leur usage personnel. Rencontre avec ces fumeurs de joints devenus des botanistes éclairés.
 
Comme environ 17 millions de ses compatriotes qui s’adonnent, les beaux jours venus, à leur passion du binage, Jean-Luc aime tirer profit de son grand terrain enclos de 700 m2. Depuis dix ans qu’il habite un vieux corps de ferme picard, ce militaire de 56 ans – « encore d’active pour quelques semaines » – cultive des légumes et des arbres fruitiers. « Tout en bio » et avec du compost maison pour nourrir le sol. Pas exempt de fierté jardinière, il offre volontiers un tour du propriétaire à ses visiteurs.
 
Il y a cependant un petit recoin que Jean-Luc évite soigneusement de montrer. Un espace invisible de l’extérieur. Son jardin secret. Derrière une rangée de maïs doux et de poiriers, bordés par une haie de forsythia et de cotonéaster, cinq à dix pieds de cannabis poussent chaque année en pleine terre. « Je taille pour que ça ne monte pas trop haut et je tire les branches au sol pour que ça parte en largeur, mais c’est à peu près tout. Je n’arrose même pas, ça pousse comme du chiendent. »
 
Sur son calendrier lunaire, Jean-Luc, qui préfère évidemment taire son patronyme, a entouré les 3, 4 et 5 juillet. Des journées propices pour semer une deuxième vague de carottes, quelques courgettes et son précieux cannabis.
 
Si les cieux sont favorables, il récoltera fin octobre de quoi obtenir environ 500 grammes d’herbe sèche. Pas assez pour fumer pendant un an, mais peu importe, « quand y en n’a pas, y en n’a pas. C’est comme les tomates, quand la saison est finie, on n’en mange plus. Néanmoins, j’y suis attaché : c’est le seul psychotrope que je cultive. Ça me détend et, surtout, je suis content d’en disposer pour presque rien. » Comptez une soixantaine d’euros pour dix graines quand la valeur du gramme d’herbe se négocie entre 9 et 20 euros dans les cages d’escalier. Même une éventuelle descente de ses anciens collègues ne semble pas de nature à troubler la sérénité potagère de Jean-Luc : « Dix pieds au fond du jardin, ça n’irait pas bien loin. »
 
L’Europe, un producteur majeur d’herbe
 
Cette placidité bucolique, dont on ne sait si elle est liée à sa consommation d’herbe, contraste avec l’analyse de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), qui parle d’un « bouleversement global du marché à l’échelle continentale ». En clair, l’Europe, située du côté « importateur » du marché du cannabis, est en train de devenir un producteur majeur d’herbe, et la France tient son rang avec un contingent de 80 000 à 200 000 cultivateurs.
 
« Même si la résine de cannabis en provenance du Maroc [le shit] domine encore le marché, les chiffres des saisies sont particulièrement éclairants, indique Michel Gandilhon, chargé d’étude au sein du pôle Tendances récentes et nouvelles drogues de l’OFDT. Jusqu’en 2010, on découvrait en moyenne de 50 000 à 60 000 plants par an en France. On en a saisi 158 592 en 2014, le triple. »
 

 
Une autre manière de prendre la mesure du phénomène consiste à entrer les mots-clés « cannabis » et « cultivait » dans Google Actualités : à chaque jour son lot de faits divers et de saisies, souvent fortuites, tissés sur la trame mystérieuse et implacable du destin où s’entremêlent guigne, délation et relevés inopinés de compteur EDF.
 
C’est d’ailleurs pour éviter d’éveiller les soupçons en forçant sur le kilowattheure que François s’est récemment équipé d’un éclairage à LED. Cadre dirigeant, ce trentenaire veille le jour sur le réseau informatique d’une très grande entreprise française et, chaque soir, sur sa production d’herbe, méticuleusement calfeutrée dans la cave de sa maison versaillaise. « Ça fait maintenant dix ans que je suis dans l’autoproduction. Je ne fume plus de cigarettes, mais j’ai encore besoin d’un joint le soir. C’est ça ou le Xanax. »
 
François reconnaît sans détour avoir longtemps apprécié le versant dit « récréatif » du cannabis (« A 20 ans, j’étais une loque, je fumais matin, midi et soir »). Il préfère désormais explorer la pente « médicinale ». « J’ai une femme, deux enfants, des responsabilités professionnelles importantes, j’ai besoin de cette coupure qui me relaxe. Mais je ne vais pas courir le risque d’aller acheter un produit de mauvaise qualité dans un endroit malfamé. »
 
Initié à la fumette dans sa prime jeunesse par un cousin plus âgé, François s’est d’abord adonné à la culture sauvage avec un groupe d’amis. Débroussaillant les sous-bois d’une forêt vendéenne pour semer de-ci, de-là. « On repassait quelques mois plus tard pour récolter ce qu’on pouvait. » C’était la vieille époque, celle où la nature naturante faisait superbement ce qu’elle voulait. Mais ce temps-là est révolu. Au moins pour ce qui concerne la production de cannabis. Depuis une bonne vingtaine d’années, la communauté mondiale des cultivateurs d’herbe est entrée dans l’ère de la rationalité technique, bénéficiant du travail des banques de graines américaines et surtout hollandaises entamé dès les années 1970.
 
Des techniques de pointe
 
S’il est naturellement présent en zone tempérée sous la forme du chan­vre Ruderalis, le cannabis a fait l’objet de croisements multiples entre souches asiatiques, africaines ou encore sud-américaines. Il s’agissait à la fois d’améliorer les rendements et de garantir un produit fini plus riche en principe actif (le fameux THC notamment) à des fins récréatives aussi bien que médicinales.
 
Mieux – ou pire, c’est selon –, ces plantes hybrides, dont les variétés se dénombrent par centaines, ont été adaptées à la demande.
 
Puisque seuls les pieds femelles fournissent les fleurs consomma­bles par les fumeurs, les sélectionneurs ont mis sur le marché des graines féminisées. Puisque, au naturel, la plante ne fleurit que si elle est soumise à un certain cycle d’ensoleillement, on a créé des variétés à autofloraison. Puisqu’il est difficile de dissi­muler une plante de deux mètres de haut, voici des variétés courtes sur pattes. Puis­qu’il faut recréer dans un placard ou une cave les conditions naturelles, faites votre choix dans un vaste catalogue légal comprenant engrais flash, lampes, cabines occultan­tes, filtre à charbon, gel contre les odeurs, extracteurs d’air silencieux…
 

 
Le stade ultime de cette frénésie culmine dans la technique de l’aéroponie. Il ne s’agit pas ici de chevaucher un pégase nain, mais de faire pousser les racines d’une plante dans une boîte hermétique remplie d’un brouillard d’eau et de nutriments pulvérisés par un système haute pression : c’est de cette manière que la NASA peut faire pousser des salades en orbite. Aucun gramme de terre, mais contrôle des filtres et du PH quotidien obligatoire. Les résultats sont, dit-on, spectaculaires.
 
“Je n’ai mis que deux personnes dans la confidence. Mon frère et un ami. Je peux compter sur eux pour venir prendre soin de mes ‘girls’. Les filles, c’est comme ça que je les appelle” François, cultivateur d’herbe
 
Le problème de la culture « indoor », c’est le fil à la patte. Difficile de s’absenter très longtemps quand on fait la pluie et le beau temps. « Je n’ai mis que deux personnes dans la confidence. Mon frère et un très bon ami, lui-même cultivateur, précise François. Je peux compter sur eux pour venir prendre soin de mes “girls”. Les filles, c’est comme ça que je les appelle. Après tout, ce sont des fleurs. »
 
Ces multiples « progrès » ne sont pas pour rien dans l’épanouissement cannabique actuel. Et dans la diffusion des savoirs horticoles. « On cultive par passion, affirme François. On lit, on se documente, on fait des recherches sur Internet, et c’est sûr qu’au bout d’un certain temps, on acquiert des compétences pour soigner les plantes. Ça me sert aussi dans mon jardin extérieur où je fais pousser des framboises, des haricots… Je rêve du jour où je pourrais tout cultiver au même endroit. Naturellement. »
 
Sortir du placard. Tester la culture en pleine terre. « Ça n’a rien à voir, confirme Patrick, qui se l’autorise dans la campagne du Languedoc. A partir du moment où vous plantez dans une terre bien éclairée… Evidemment, il faut préparer les sols avant. Mais ensuite, c’est simple. On peut même compter sur le travail des auxiliaires type coccinelles pour être débarrassé des pucerons. Et le résultat est incomparable. Visuellement et “gustativement”. »
 
L’embarras des parents
 
Installé à Marseille depuis une dizaine d’années, Ben a, lui, opté pour une solution de compromis entre la culture du placard et les joies du grand air. « Je plante ça dans des pots que j’installe ensuite au jardin en fonction de l’ensoleillement. Ça me permet de les déplacer facilement quand on reçoit de la famille. Et de les remettre ensuite, ni vu ni connu. »
 
Graphiste et père de deux enfants de 12 et 8 ans, Ben n’a jamais cherché à expliquer à sa progéniture le pourquoi du comment des trois plantes à côté desquelles papa ne veut pas trop les voir jouer. « Une année, ils m’en ont plié une en deux en lui donnant des coups d’épée. » Reste qu’avec le temps, les questions finiront par fleurir. « Pour eux, c’est une plante comme une autre. J’imagine bien qu’un jour ils découvriront ce que c’est. » Que faire alors ? Leur expliquer que ce « petit plaisir interdit » permet à leur père de se « détendre après le travail » et de « stimuler sa créativité » ? « Je n’ai pas trouvé la réponse », admet-il. Peut-être que le cas de Marie pourra l’éclairer.
 
Comme beaucoup, cette galeriste installée dans une belle maison en lisière d’une forêt du Médoc a découvert il y a quelques années que son fils n’ignorait plus les « vertus » du cannabis en retournant ses poches de jeans devant la machine à laver. « J’avais déjà jeté une boulette aux toilettes. Et puis, un jour, je remarque un sentier inhabituel qui s’enfonçait dans la forêt. » Au bout du sentier, une petite clairière. Et dans la clairière, quatre plants de cannabis. « Je savais ce que c’était pour en avoir déjà consommé. Vu la quantité, je n’étais pas inquiète concernant le fait qu’il fasse du deal. Sinon, j’aurais tout arraché. Je préfère voir ce qu’il fait et savoir qu’il ne va pas consommer ailleurs. »
 

 
La mère et le fils, lui-même formé aux métiers de la vigne, se retrouvent finalement dans une approche biologique du jardinage. « Comme je fabrique de l’engrais de purin d’ortie pour mon potager, je lui en ai proposé. Et j’ai parfois fait l’arrosage pour lui. » Marie est également là pour couper court à toute paranoïa quand, une année, son fils découvre ses plantations ravagées. « Il a tout de suite pensé à du vandalisme, mais en fait, en regardant les traces, je lui ai montré qu’il s’agissait d’une bande de sangliers attirée par la terre meuble. »
 
Règlements de compte
 
Certains raids nocturnes ne sont cependant pas l’œuvre de cochons sauvages. Il y a un an, Maurice a été brutalement réveillé en pleine nuit dans sa maison du Pays basque par trois hommes encagoulés qui se sont emparés de son stock de cannabis après l’avoir roué de coups. Ils étaient bien informés : Maurice hébergeait sur son terrain les plants des six membres de son « cannabis club ». Tout en sachant qu’il risquait des poursuites, il a tout de même choisi de porter plainte : « Je ne voulais pas que ces gens-là continuent à sévir. » Résultat : ses agresseurs viennent d’être jugés et lui comparaîtra le 15 octobre pour détention de cannabis.
 
Or, comme le rappelle le chercheur David Weinberger de l’Institut des hautes études sur la sécurité et la justice, même si les tribunaux « essaient de contextualiser les délits, en distinguant la consommation personnelle du trafic en fonction des quantités saisies, le producteur, lui, encourt toujours une peine beaucoup plus forte. Surtout en bande organisée. Et pour ça, il suffit d’être deux. » En attendant son procès, Maurice n’a pu se résoudre à tout abandonner. « Je peux arrêter de consommer, mais pas de cultiver. C’est une si belle plante. C’est la reine des plantes. A côté, le plant de tomates n’a aucune dignité. Il s’effondre sur lui-même. »
 
Par Julien Guintard
Journaliste au Monde
Source: lemonde.fr
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Par mrpolo,
PORTRAIT: Le cofondateur de Cannabis sans frontières est persuadé que la France finira, comme d’autres pays, par légaliser cette drogue douce.
 
Après plusieurs essais, notre photographe doit s’y résoudre : Farid Ghehiouèche n’arrive pas à tirer sur la cigarette électronique qu’il lui a prêtée. Tant pis pour le respect de la loi Evin, il faudra une bonne vieille cigarette pour la photo enfumée. L’allure élégante, le cofondateur du collectif Cannabis sans frontières tutoie d’emblée et reçoit dans son QG, la librairie Lady Long Solo, rue Keller à Paris, dans le XIe. Entre deux bouquins sur la ganja, les écrits de l’ex-Femen Amina Sboui y côtoient Nietzsche ou Hugo, des ouvrages anticolonialistes et écologistes, une annonce pour des graines de chanvre et des moulins à moudre l’herbe. Une forte odeur de tabac règne et, dans la même pièce, Michel, son ami éditeur, évoque au téléphone la publication d’un pamphlet. Réjouissante ambiance.
 

Farid Gheiouèche. (Photo Charlélie Marangé)


 
On s’installe dans la cour, près de quelques plantes licites. C’est lorsqu’il roule un pétard qu’on remarque que ses mains sont très soignées. Il est un enfant du mélange «tabac et haschisch», mais préférerait fumer davantage de beuh, et pouvoir en contrôler la qualité : «Le problème avec le shit, c’est que c’est mélangé avec du henné, de la paraffine, du pneu.»C’est l’une des raisons qui le font se battre pour la légalisation. Libé, qui avait lancé «l’appel du 18 joint» en 1976, il y a pile 39 ans, et qui titrait en 1991 «La guerre aux drogues est un échec», l’a sensibilisé à la question.
 
Lui qui a goûté ses premiers joints au lycée et qui, à bientôt 44 ans, en fume jusqu’à cinq par jour, estime que la répression ne marche pas : «La loi n’a pas permis de protéger la jeunesse. L’idée, c’est de supprimer la zone grise du marché noir. La chasse à la boulette, ça fait tourner lescomicos [commissariats, ndlr], mais la prohibition, c’est des jeunes qu’on a brisés en leur donnant l’impression qu’ils étaient des délinquants.»
 
Une barrette lui a valu sa première garde à vue, alors qu’arrêté par un flic il a finassé sur la ganja qui amènerait à «la quintessence des sens». Légaliser, c’est aussi «retirer une partie de la manne au crime organisé», pouvoir taxer et remplir les caisses de l’Etat, réduire les risques - il nous conseille, au passage, de troquer nos feuilles à rouler industrielles contre du papier«pas blanchi au chlore».
 
Du cannabis, il aime le goût, le sens de la convivialité qui va avec, l’impression que la vie est plus exaltante. Il l’apaise, le relaxe, et l’a, assure-t-il, aidé à réduire sa consommation de clopes. «Avant, j’avais pris des bitures où j’étais mal dans mon corps, mais ça ne fait pas ça avec le THC. Ça apporte la sensation d’être sur un nuage», avance-t-il.
 
Il donne pourtant l’impression d’avoir les pieds sur terre. Comme Manuel Valls, qui habite à deux pas de la librairie - ce qui crée un amusant contraste entre la présence policière dans la rue et cet îlot libertaire du numéro 38 -, Farid Ghehiouèche a commencé sa vie militante à Evry, dans l’Essonne. Il y débarque jeune adulte, de Bourg-en-Bresse où il a grandi. Sa mère est du cru, son père d’Algérie. Ils se rencontrent pendant les vendanges, s’aiment, l’ont en juillet 1971, avant deux filles.
 
A la fin des années 70, le père perd son travail, «se met à picoler». La mère part pour Coligny, dans l’Ain, rencontre un type du coin. «Mon père était devenu le mec dont il fallait avoir peur, qui allait nous emmener en Algérie… Alors qu’avec lui j’ai mangé du porc, même si j’ai aussi tué le mouton dans la baignoire. Il nous a élevés dans cette idée qu’on devait être plus français que les Français. » A 17 ans, lesté d’un «problème d’identité assez fort», crête punk sur la tête, Farid fugue et débute son apprentissage de la rue.
 
Dans la foulée, lui qui rêve de devenir steward, rate son bac G «de deux points», s’amourache d’une mère célibataire camée, et commence à voir trop de ses potes tomber dans la schnouf. Joints, cachetons, alcool, il essaye un peu tout mais évite de s’approcher des seringues. «Il m’est arrivé de chasser le dragon une ou deux fois, mais je n’avais pas envie de me défoncer pour me défoncer», dit-il.
 
Direction Evry, chez son père. Il y rejoint une association de solidarité internationale où l’on parle réfugiés kurdes, paix en ex-Yougoslavie, Palestine. Pendant deux ans, flanqué de son statut d’objecteur de conscience, Farid Ghehiouèche participe à des réunions aux Pays-Bas et en Espagne, va se former à l’animation de groupe et à la pédagogie de la non-violence au Cun du Larzac. Il troque sa crête contre des dreadlocks. Pendant les grèves de 1995, il déménage à Paris, rue de Tombouctou, dans un immeuble où l’on vit en communauté. Il y reste dix ans, crée une association «pour mêler fêtes et solidarité internationale», s’engage pour la démocratie en Birmanie.
 
Son ami Joy, réfugié politique birman, lui fait réaliser qu’il n’est qu’un «révolutionnaire de salon». Il se rapproche du PS, est déçu de n’y être que «le rebeu de service», va voir du côté des Verts, dont il partage la conviction qu’on «agresse trop la planète», et où il veut faire avancer la sortie de la prohibition du cannabis. «Ce n’est pas un truc d’hédoniste baba cool mal fini, plaide-t-il. En France, on s’interdit d’y réfléchir mais, avec la culture du chanvre, on peut aussi faire de l’isolation thermique, du textile, des soins médicaux…»
 
En 2003, il assiste en Autriche à une commission de l’ONU sur les drogues et apprend sur le fonctionnement du système prohibitionniste. Et découvre, scié, que les hôpitaux d’Afghanistan, pays plus gros producteur de pavot, sont en rade de morphine, contrairement à la France «qui envoie Sanofi fournir à la Suisse les kits d’héroïne médicalisée dont elle ne veut pas pour elle-même».
 
L’aspect thérapeutique le touche d’autant plus que sa compagne, une infographiste avec laquelle il a deux enfants, est atteinte de sclérose en plaque. Elle, qui ne supporte pas la fumée, ne veut pas entendre parler d’alternative antalgique : «C’est un gros sujet de désaccord entre nous»,raconte Farid, persuadé qu’elle pourrait vivre mieux. A ses enfants, des jumeaux de 9 ans, il n’a pas dit ce qu’il fumait, bien qu’aux dernières législatives, où il a récolté 4 000 voix pour Cannabis sans frontières, son nom était en gros sur le panneau devant leur école.
 
«Il n’y avait pas ma ganache sur l’affiche mais ils savent ce que veut dire "cannabis". Je leur ai un peu menti, je parle de "cigarette spéciale"», reconnaît-il, leur souhaitant de «repousser au maximum l’expérience pour mieux la comprendre».
 
Père au foyer, il s’est un peu éloigné du militantisme, a parfois eu l’impression de «pisser dans un violon», même s’il n’a pas abandonné l’ambition de présenter 50 candidats aux prochaines législatives. Il a«plein d’idées» de ce qu’il pourrait faire dans «la chanvrologie», sur un modèle écolo et solidaire. Alors que plusieurs pays légalisent, il est convaincu que la France n’y échappera pas.
 
25 juillet 1971 Naissance dans l’Ain. 1998 Rejoint les Verts. 1er mai 1999 Assiste à sa première marche mondiale du cannabis en Angleterre. Avril 2003 Participe à la commission de l’ONU sur les stupéfiants à Vienne. Juin 2012 Candidat aux législatives pour Cannabis sans frontières
 
Kim HULLOT-GUIOT‏
 

source : liberation.fr
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Par Indi-Punky,
Le Japon possède les politiques anti-cannabis les plus strictes dans le monde. Posséder même une petite quantité de marijuana justifie une peine de prison de cinq ans, et de la culture non autorisée rapporte cultivateurs sept ans de prison. Au Japon, la marijuana apparaît comme une partie de la sous-culture, mais il a fait partie de la vie du pays depuis des siècles.
 
Étant enfant, Junichi Takayasu a lu un livre d'images qui lui a révélé comment les ninjas ont utilisé une plante spéciale pour former et perfectionner leur ensemble impressionnant de compétences en sautant chaque jour par dessus la plante en croissance rapide .
 
Takayasu dit:

"Chaque jour, ils devaient sauter plus haut parce que le cannabis se développe très rapidement. J'étais tellement surpris que j'ai dit à ma mère que je voulais cultiver du cannabis quand je serais plus âgé. "  




Junichi Takayasu tient de la fibre de cannabis en face de son Musée d'histoire du cannabis (Taima Hakubutsukan) dans Nasu, Préfecture de Tochigi


 
Quatre décennies plus tard, Takayasu est maintenant le conservateur de Taima Hakubutsukan, seul musée sur la marijuana du Japon. Il a consacré sa vie à enseigner aux gens la riche histoire de l'utilisation et de la culture du cannabis dans le pays.
 
L'usage du cannabis au Japon remonte à la période Jomon, autour de 10.000 à 200 avant notre ère. Des objets en céramique furent trouvés contenant des graines et des fibres de cannabis tissés. Bien qu'il y ait peu de preuves, autres que les écritures, pour indiquer que les générations passées ont consommé du cannabis, il y a beaucoup de documentation montrant que les fibres végétales ont été utilisés pour fabriquer des vêtements, arc, cordes et lignes de pêche. Dans ce lointain passé, il est probable que les cultivateurs, les potiers et les tisserands favorisés le Cannabis sativa, qui est une souche particulièrement grande et robuste. Le chanvre industriel moderne est dérivée de cette souche. Les Sativa sont connus pour sa solide tiges qui se prêtent à la création de tissus durables.
 




Junichi Takayasu porte et se tient dans son musée, debout à côté de certains des tissus durables fabriqués à partir du cannabis .


 
 
Après la période Jomon, le cannabis a joué un rôle clé dans le shintoïsme, un indigène de la religion au Japon. La plante aurait des capacités nettoyantes, et a été un élément clé pour exorciser les mauvais esprits et bénir les croyants. En outre, les voyageurs auraient laisser des offrandes dans les sanctuaires de cannabis en bordure de route pour assurer la sécurité de leurs déplacements.
 
Pendant le festival Bon, les familles allaient brûler bottes de marijuana pour accueillir les esprits des morts.
Aujourd'hui, des cordes cérémoniels (comme sur la photo ci-dessous) fabriqués à partir de fibres du cannabis sont affichés dans les sanctuaires, et les prêtres décorent leurs baguettes avec l'écorce dorée de la tiges des plantes.
 



 
 
Jusqu'au milieu des années 1900, la marijuana était cultivée partout dans le pays et a souvent été documentée dans la littérature. Cultiver la plante impliqué un cycle annuel où les graines sont plantées au printemps et les fleurs sont récoltées en été.
 
Ensuite, les tiges sont transformés en fibres. Beaucoup d'habitants ont passé l'hiver a tissé le tissu qui sera prêt à l'emploi pour la prochaine saison de plantation. Le tissu créé est frais en été et chaud en hiver. Il convient parfaitement au climat du Japon.
 
Bien qu'il y ait peu de preuves que les Japonais ont consommé du cannabis pour ses qualités psychoactives, des études scientifiques suggèrent néanmoins que des générations de plantes âgées avaient des niveaux élevés de tétrahydrocannabinol (THC), le cannabinoïde psychoactif crédité pour produire le sentiment d'être "High". Quoiqu'il en soit, les habitants du pays n'étaient pas opposés à l'exploitation des avantages médicaux de cannabis. La plante étais souvent la base pour les traitements de l'insomnie et le soulagement de la douleur.
 
Après la Seconde Guerre mondiale, l'occupation américaine a conduit à l'adoption de l'attitude des Américains à l'égard de la marijuana. En conséquence, la Loi sur la réglementation du cannabis a été adoptée en 1948, et il est toujours a la base de la politique anti-cannabis au Japon. Les agriculteurs peuvent demander un permis pour cultiver le cannabis au Japon, mais ils sont limités à la croissance de souches avec une faible teneur en THC.
 
Takayasu a fait sa mission de préserver la culture du cannabis au Japon.
Il dit:

"Les Japonais ont une vision négative du cannabis, mais je veux qu'ils comprennent la vérité et je veux protéger son histoire."  




Une page de «Wakoku Hyakujo" montrant des femmes préparant des fibres de la plante de cannabis.


 




Femme tissant les fibres de cannabis au Musée de la marijuana au Japon.


 



 




Femme tissant les fibres de cannabis dans un métier à tisser. (Marijuana Musée Japon)


 




Gros plan des fibres de cannabis.


 




Visite de la ferme de cannabis sous licence dans la préfecture de Tochigi.


 




Junichi Takayasu montrant une partie du tissu a base de fibre de cannabis dans son musée.


 




L'empereur Hirohito visite les agriculteurs de Tochigi avant que la Loi sur la réglementation du cannabis soit adoptée en 1948.


 
 
Credits photo: 大麻博物館 History Museum Facebook, Japan Times
 
Source: https://www.whaxy.com/news/when-was-cannabis-made-illegal-japan
 
 
Ps: Avant dernière photo, notez la coupe de la cannabis cup high times en vitrine
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Par mrpolo,
Ce n’est plus un tabou chez les stars. Morgan Freeman l’assumait clairement il y a quelques semaines. C’est au tour de Susan Sarandon, qui pense que le monde serait «meilleur» si les gens fumaient des joints plutôt que de boire de l’alcool.
 
 
L’actrice, âgée de 68 ans, s’est déjà beaucoup exprimée à propos de son goût pour la fumette, et lors d’une interview donnée à High Times , un magazine dédié à la culture du cannabis, elle en a encore une fois loué les vertus.
«C’est absurde de voir que si peu d’états l’aient légalisé… Certains gamins ont ralenti leurs crises d’épilepsie en utilisant de la marijuana thérapeutique », a-t-elle expliqué. « Ça soulage aussi les vétérans, et c’est une merveilleuse manière de sociabiliser et de vivre ensemble.»
 
Elle s’est d’ailleurs souvenue qu’elle était un peu… « défoncée » sur le plateau de l’émission de Watch What Happens Live d’Andy Cohen en 2013. Elle assume fumer régulièrement avant de se rendre à une cérémonie de prix et s’en sert aussi pour travailler.«Ça ouvre des perspectives».
«Je n’ai jamais tourné perchée, mais c’est arrivé que je lise des scénarios en l’étant ça permet de s’ouvrir à d’autres perspectives » a-t-elle confié. « C’est ça qui est génial quand on fume: si vous avez une vie très occupée, ça vous permet de profiter pleinement de votre week-end… Ça vous permet de ralentir et d’être vraiment là.»
 
En 2010, la comédienne a avoué parler très ouvertement du sujet avec ses trois enfants. «J’adore les champignons hallucinogènes, et ça m’a toujours réussi, mais je n’aime pas les trucs chimiques. Le LSD et l’ecstasy ne me vont pas trop. J’aime bien les trucs qu’on fume. Tout le monde se connecte différemment. Certains peuvent prendre des choses et d’autres non. C’est ce que j’ai expliqué à mes enfants. Certaines drogues peuvent vous tuer. Certaines ne valent même pas le coup d’être essayées. Certaines sont très drôles, alors parlez m’en avant», avait-elle expliqué à l’Observer.
 
Source:ninapeople.com
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Par mrpolo,
Pendant des années, la culture populaire mondiale a représenté le fumeur de cannabis lambda, familièrement appelé fumeur de joints, comme un mec plutôt fainéant et paresseux qui savoure son produit fétiche avec sa bande de potes. Tandis que la femme qui fume a été marginalisée, infantilisée, voire même oubliée. En outre, une grande partie de l’industrie du cannabis a adopté une approche tout aussi sexiste pour tenter d’attirer un public majoritairement masculin.
 




Les femmes sortent enfin du placard du cannabis (©prensa420)


 
Mais à mesure que le mouvement de légalisation commence à prendre de l’ampleur au niveau mondial, les femmes sortent finalement du placard et les versions des fumeuses de joints dans la culture populaire ont pris une nouvelle dimension.
On entend de plus en plus souvent parler de femmes liées à l’industrie du cannabis et on découvre davantage de visages féminins sur la scène cannabique. Les femmes se révèlent être des activistes discrètes et des consommatrices sérieuses et quantifiables : l’industrie du cannabis se rend aujourd’hui compte de leur importance.
Les stéréotypes liés au cannabis évoluent
En règle générale, la culture populaire dépeint le fumeur de cannabis typique comme un mec plutôt fainéant, sans autre ambition dans la vie que de savourer son produit fétiche avec ses potes ; on a donc associé le monde du cannabis au groupe de potes typique, formé presque exclusivement de garçons. Alors que l’on a caricaturé tous les types de fumeurs de marijuana masculins, depuis Cheech et Chong dans les années 60, jusqu’à Seth Rogen aujourd’hui, la fumeuse est particulièrement marginalisée, voire infantilisée, si tant est qu’elle apparaît. Pendant le XXe siècle, en général, les exemples de femmes apparaissant par hasard en train de fumer dans les films, comme dans Annie Hall, étaient une exception à la règle.
 
 
 




Les foires et salons du secteur du cannabis regorgent d’hôtesses en tenue légère (©FotoFM.com)


 
De plus, une grande partie de l’industrie du cannabis a adopté une approche tout aussi sexiste (l’approche traditionnellement adoptée dans tous les secteurs) pour tenter d’attirer un public majoritairement masculin. Les foires et salons regorgent d’hôtesses en tenue légère qui distribuent les brochures publicitaires des produits exposés et, dans certaines revues spécialisées, on publie des photos de filles suggestives en bikini, entourées de plantes et de feuilles de marijuana stratégiquement placées, et fumant de grandes pipes à eau de forme phallique. Il semble évident que l’un des problèmes rencontrés dans la culture et l’industrie cannabique est le sexisme, que l’on retrouve dans de nombreux aspects, sur l’étiquette aussi bien que dans la publicité des produits.
 
Le rôle des femmes dans l’univers du cannabis et la relation qu’elles entretiennent avec l’industrie cannabique présentent certaines particularités qui expliquent pourquoi les hommes et les femmes considèrent ce secteur d’une façon différente. Même si cela fait relativement peu de temps que les femmes fument, cultivent et pratiquent l’activisme en faveur de la cause avec une grande discrétion, en second plan, il semble que les choses commencent enfin à changer. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes clés dans ce secteur.
 




MzJill est la cofondatrice de TGA Genetics et l’une des breeders les plus reconnues au monde


 
Dans le même temps, les versions des fumeuses dans la culture populaire ont élargi leurs horizons et les femmes se sont révélées être des consommatrices de marijuana sérieuses et quantifiables. L’industrie de la marijuana s’est vite rendu compte qu’elle avait besoin du soutien des femmes pour réussir la légalisation du produit et créer une activité viable. Pour attirer les consommatrices, de nombreuses entreprises, notamment aux États-Unis, font évoluer leurs stratégies publicitaires et commerciales.
 
Dans un futur proche, les femmes vont devenir les principales acheteuses des produits à base de cannabis et vont stimuler le marché en achetant des produits dédiés au bien-être dans le but de remplacer, entre autres produits, les médicaments prescrits comme anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères, si consommés par la population féminine. Mais, pour se frayer un chemin dans le marché des femmes, l’industrie devra les convaincre afin qu’elles se sentent à l’aise en adoptant une habitude traditionnellement attribuée à des consommateurs de cannabis « paresseux et inadaptés ».
La question du genre
La consommation de drogues en général, et de cannabis en particulier, n’a pas la même signification pour les hommes et les femmes, et elle n’est pas considérée de la même façon par les uns et les autres. Alors que chez les hommes, cette consommation est perçue comme une conduite naturelle, sociale et culturellement acceptable, chez les femmes, elle représente une menace pour les valeurs sociales dominantes. Dans la plupart des cas, les femmes sont le parent ou tuteur principal et, même pour une femme sans enfants, on croit encore que, si elle en avait, elle les inciterait à consommer des drogues, etc.
 
 




Cheryl Shuman et sa fille, qui dirigent le Club de Cannabis de Beverly Hills, affirment que fumer de la marijuana leur permet d’être de meilleures mères (©Cheryl Shuman)


 
C’est la raison pour laquelle, avec l’intention de susciter la peur et la crainte, les médias ne cessent de publier des articles qui informent et alertent, entre autres, sur les risques liés à la fumée de cannabis pendant la grossesse, bien que des études plus récentes et sérieuses sur le sujet suggèrent exactement le contraire. De même, ils assurent que la consommation de marijuana réduit la fertilité et accélère le vieillissement cellulaire, ce qui est également très discutable. Le résultat est que si vous êtes une fumeuse en âge de procréer, vous avez le sentiment de mettre en danger votre maternité future, en vieillissant rapidement et, pour couronner le tout, vous serez montrée du doigt pour votre incompétence.
 
Tant que la marijuana sera illégale, la majorité des femmes et mères de famille qui fument du cannabis feront preuve de discrétion et de prudence. La menace est réelle : dans de nombreux pays occidentaux, si une femme est condamnée pour des motifs liés au cannabis, la loi lui retire la garde de ses enfants. Si votre consommation est rendue publique, beaucoup de vos proches vous montreront du doigt et vous stigmatiseront. Des motifs suffisants de disgrâce dans la plupart des cas.
Les fumeuses de cannabis sortent du placard
Que les représentations culturelles du fumeur de marijuana aient affecté les options des femmes, ou que ces exemples s’inspirent simplement de la vie réelle, le fait est que les hommes sont bien plus nombreux que les femmes à consommer de la marijuana. Aux États-Unis, les hommes sont presque deux fois plus nombreux que les femmes à consommer régulièrement de la marijuana (9,6 % contre 5 %), selon une enquête nationale de 2012 sur l’usage de drogues et la santé. De plus, alors que 47 % des hommes ont essayé au moins une fois la marijuana, seulement 30 % des femmes en ont fait de même, selon une enquête de Gallup de 2013.
 
Dans l’Union européenne, selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), le cannabis représente la drogue illégale la plus consommée dans toutes les tranches d’âge, et les chiffres montrent que le nombre d’hommes consommant du cannabis dépasse celui des femmes, même si l’écart semble se réduire. En fonction de la tranche d’âge et du genre, la prévalence de la consommation de cannabis varie considérablement d’un pays à l’autre.
 
Ainsi, aujourd’hui, alors qu’aux États-Unis, la marijuana à usage récréatif est légale dans quatre États et à Washington D.C. et qu’elle a été dépénalisée dans 14 autres États, la différence culturelle semble aussi se réduire. En ce qui concerne les fictions télévisées, de plus en plus de séries et de films traitent ouvertement du thème de la marijuana, comme dans la série Weeds, ou montrent des personnages féminins qui en consomment dans leur vie de tous les jours, comme les filles de Sex in the City, ce qui correspond de moins en moins au stéréotype populaire du fumeur de joints.
 
Les arguments ne sont pas axés uniquement sur la marijuana en soi, mais sur la raison pour laquelle les gens la fume, en montrant que ceux qui fument pour la première fois, ceux qui fument occasionnellement et les fumeurs de plein droit peuvent être des personnes de n’importe quel type. Comme le montre la série à succès High Maintenance, la défonce ne rend pas le personnage plus cool, idiot ou irresponsable. C’est simplement quelque chose que l’on fait, indépendamment du genre. Des gens de tous les horizons.
 
À mesure que le mouvement de légalisation commence à prendre de l’ampleur, les fumeuses de cannabis commencent enfin à sortir du placard. Dans la vie réelle, de nombreuses stars ou personnalités publiques ont révélé ouvertement et publiquement leur consommation de cannabis et leur position en faveur de la légalisation, notamment Rihanna, Lady Gaga et Miley Cyrus. Lors de la dernière cérémonie des Emmy Awards, l’actrice comique Sara Silverman a laissé voir pendant son passage sur le tapis rouge le vaporisateur de marijuana de poche qu’elle portait dans son élégante pochette.
 
 
 




Jane West est la cofondatrice et directrice exécutive de Women Grow, ainsi que la créatrice de Edible Eats


 
Des initiatives ont également vu le jour, comme celle organisée par un groupe de femmes de Los Angeles qui se fait appeler « Marijuana Moms » et qui s’efforce d’inverser le stéréotype selon lequel fumer de la marijuana fait systématiquement de toi un mauvais père. De même, l’été dernier, Jane West cofondait, avec un important groupe de femmes, le réseau Women Grow qui « connecte, éduque et forme la prochaine génération de leaders de l’industrie du cannabis à travers la création de programmes, d’une communauté et d’événements destinés aux femmes qui occupent ou aspirent à occuper des postes de cadres supérieurs », comme l’indique son site Web officiel. La perception publique de la marijuana évolue rapidement dans tout le pays et au niveau mondial.
 
Même si les femmes ont toujours consommé de la marijuana, il semble qu’aujourd’hui, grâce à la culture populaire entre autres choses, elles se sentent plus à l’aise pour en parler. Et nous pouvons voir que des femmes accomplies, tant au niveau personnel que professionnel, à l’écran et dans la vie réelle, en consomment comme s’il s’agissait d’un verre de vin. Ce ne sont pas pour autant des « ratées » ou des mauvaises mères.
Les femmes en faveur de la légalisation
Les femmes qui débattent ouvertement de la marijuana ont beaucoup influencé le mouvement en faveur de la légalisation aux États-Unis. Selon une étude récente, intitulée « Selling cannabis regulation », le vote des femmes a été décisif dans la plupart des États où la marijuana est devenue légale.
 
Les données recueillies par l’Observatoire mondial des politiques des drogues dans le cadre de cette étude montrent que le soutien des femmes à l’amendement de 2012 destiné à légaliser la marijuana au Colorado a augmenté de 7 % au cours du mois qui a précédé le vote, alors que le soutien des hommes a diminué au cours de la même période. Le soutien des femmes pendant le vote sur la marijuana dans l’État de Washington est passé de 48 % à 53 % au cours des derniers jours précédant le vote.
 
 




Jodie Emery, activiste canadienne et directrice de Cannabis Culture Magazine et PotTV, a reçu le prix Cannabis Culture Awards en 2014 (©Cannabis Culture)


 
Il semble que la société soit plus réactive lorsque les femmes se prononcent en faveur de quelque chose et lui apportent leur soutien. C’est pourquoi la consommation de marijuana, en général, est mieux acceptée grâce aux femmes fortes qui donnent de l’élan au mouvement.
Une affaire florissante pour les femmes
Il est indubitable que le secteur du cannabis génère des sommes faramineuses dans le monde entier et que la légalisation de la marijuana va devenir le prochain grand bouleversement de l’histoire. Les entreprises du secteur élaborent déjà de nouvelles stratégies de marché pour renforcer leur image positive et attirer un public plus large et hétérogène, en se détachant de toutes les connotations négatives de la culture du fumeur de cannabis.
 
 




Olivia Mannix et Jennifer DeFalco, fondatrices de Cannabrand, une agence de marketing qui croit au rapprochement entre l’industrie du cannabis et le grand public


 
C’est ce qui a entraîné l’apparition, surtout aux États-Unis, d’une nouvelle génération d’entreprises de marketing spécialisées dans le cannabis qui associent la consommation de cannabis à des personnes de tous les horizons : les professionnels à succès, les pères et mères à plein temps, les adultes, les personnes saines et respectables. L’une de ces entreprises, Cannabrand, est une agence dirigée par un groupe de femmes, qui s’exprime de façon très claire et ferme sur la nécessité absolue de changer l’image de tout le secteur.
 
Dans ce nouveau paysage, les femmes ont les mêmes chances de consommer des produits à base de cannabis que les hommes, puisqu’il n’est plus acceptable de traiter sans vergogne les femmes comme des objets. La marijuana a été traditionnellement conditionnée pour les hommes, mais ces deux dernières années, et à mesure que la marijuana est légalisée dans de nouveaux pays, les chefs d’entreprises les plus malins commencent à revoir leurs produits pour attirer les femmes. Des dispensaires de Denver ont déjà mis en œuvre des politiques qui leur permettent de refuser la vente d’un produit présentant une connotation sexiste, pour ne pas faire fuir la clientèle féminine.
 
De même, on peut observer un changement dans la publicité, qui abandonne le « style classique du fumeur de joints » afin d’associer le produit à un mode de vie sain, qui attire spécialement les femmes. Cela suppose une forme de publicité très différente de ce qui se faisait il y a seulement quelques années. Ce phénomène est parfaitement illustré par le spot publicitaire que l’entreprise américaine Dama, située à Seattle, a réalisé pour promouvoir son huile, dans lequel on montrait un couple sain en promenade. Il aurait pu s’agir du film publicitaire de n’importe quelle entreprise dédiée aux activités de plein air. Dama n’est que l’une des nombreuses entreprises dont l’objectif est de vendre de l’herbe aux femmes avec un mode de vie sain. Bon nombre de femmes utilisent la marijuana différemment des hommes, elles ne la consomment pas pour se défoncer, mais pour ses effets thérapeutiques. Elles l’utilisent pour se détendre, pour calmer la douleur et la considèrent plus comme un complément au bien-être.
 
De plus, jusqu’à récemment, l’inhalation de cannabis par combustion était réellement la seule façon de pouvoir consommer la marijuana, mais il existe maintenant une grande variété de modes de consommation et de produits. Des bandes sublingualesaux boissons rafraîchissantes, en passant par les crèmes pour la peau, les vaporisateurs de poche qui réduisent vraiment au minimum les risques pour la santé, les patchs dermiques, voire les suppositoires, cependant moins fréquents. Plus les produits sont variés, plus les femmes seront nombreuses à vouloir les essayer.
 
Un autre aspect à retenir est que l’on estime que seulement 10 % des personnes travaillant dans l’industrie sont des femmes, et les chiffres baissent considérablement pour les postes de niveau supérieur. Bien qu’il semble évident que les hommes soient plus nombreux, de plus en plus de femmes occupent des postes clés, de plus en plus d’initiatives voient le jour, et la présence et la participation des femmes dans les différents aspects de l’industrie et de l’univers cannabique ne cessent de croître. Voilà le nouveau monde du cannabis, dans lequel la consommation de marijuana peut se révéler plus saine, amusante, élégante et sûre. Une affaire florissante dirigée par et pour les femmes.
Le rôle des femmes dans l’univers du cannabis a évolué
Avec l’inexorable légalisation et normalisation du cannabis au niveau mondial, l’ampleur de l’évolution qui touche actuellement le cannabis ne peut pas se mesurer seulement en termes économiques ou sociaux. Des changements profonds et des réajustements au niveau culturel, social et financier sont également en cours. La place de la marijuana dans nos vies est en train d’être repensée, reconsidérée et recalibrée, et les femmes sont également prises en compte. Une période s’achève et une nouvelle ère commence.
 
 




Fernanda de la Figuera, activiste espagnole qui a triomphé aux Cannabis Culture Awards de 2012


 
L’univers du cannabis se féminise. Il est indubitable que les stéréotypes révolus du passé vont vite disparaître de la conscience collective. Et à mesure que l’égalité des sexes gagne du terrain, la présence des femmes dans tous les secteurs augmente, y compris dans le monde du cannabis.
En définitive, nous parlons des femmes de la vie réelle : activistes, mères de famille, avocates, sociologues, scientifiques, politiques, éditrices, réalisatrices, journalistes, chefs d’entreprises… des femmes avec des des croyances, des idéologies, des inquiétudes, des modes de vies différents mais qui partagent un même projet : soutenir publiquement la consommation et la réglementation responsable du cannabis, qui reste encore aujourd’hui une substance illégale dans beaucoup de pays, et continuer à contribuer à sa normalisation.
 
 
Par Miranda
 
Miranda écrit afin d’éveiller les consciences et de réfléchir à la situation mondiale actuelle de cette plante exceptionnelle qu’est le cannabis.
 
Source: sensiseeds
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Par Indi-Punky,
Le premier magasin de vente de produit a base de cannabis au Royaume-Uni a récemment ouvert ses portes à Twickenham, au sud de Londres.
 
La pharmacie de Carun ne vendra pas de fleurs de cannabis séchées, mais les étagères seront plutôt approvisionnées avec une variété de produits de santé et de beauté enrichis avec du chanvre, la souche de cannabis est extrêmement faible en cannabinoïde psychoactif, le tétrahydrocannabinol (THC).
 



 
Carun, un fabricant et distributeur de produits pharmaceutiques et cosmétiques à base de chanvre en provenance de la République Tchèque, assure aux consommateurs que les produits qu'ils fournissent ne satisferont pas ceux qui cherchent à se défoncer, et leurs produits ne peuvent être fumé.
 
Le directeur général de Carun Pharmacie Londres, Michal Takac, explique:

" Ceux-ci soutiennent notre système immunitaire; restaure l'équilibre et la santé des cellules, et possède des propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques et d'antibiotiques ".  
Takac continu:
 

" Mais non ... ils ne seront pas et ne peuvent pas vous faire planer ."  
La variété des produits de santé et de beauté, tels que des lotions, des crèmes, des savons et des huiles, disponibles à l'achat à Carun pharmacie au sud de Londres sont en mesure de traiter entre autres, des maladies de la peau comme le psoriasis, les allergies et les rides. Des produits seront également disponibles pour les consommateurs tels que des bains de bouche, de la poudre de protéine de chanvre, et des pâtes a base de chanvre.
 
Le magasin devrait rendre très bien à cet endroit, et peut même contribuer à élargir les points de vue de ceux qui ont encore peur de la plante de cannabis dépeint pendant la periode du Reefer Madness.
 



 
Source: https://www.whaxy.com/news/carun-pharmacy
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Par kyu,
Les vrais dangers du cannabis : les lois sur les drogues
Pendant très longtemps, les faux rapports sur les dangers du cannabis l'ont écarté de la société. Mais si vous demandez son avis à quiconque connaît les vrais faits, ils répondront tous...
 
... la même chose : c'est la prohibition le réel problème.
 
C'est bien cela, nous l'affirmons : le vrai danger n'est pas le cannabis, mais les lois qui l'entourent. D'innombrables ONG, organisations scientifiques, conseillers gouvernementaux et groupes politiques pensent tous que c'est la Guerre contre les Drogues le réel ennemi et que la prohibition du cannabis fait bien plus de dégâts que la substance elle-même. Rien de plus clair que le rapport de 2011de la Commission Globale sur les Politiques de Drogues (Global Commission on Drug Policy), qui déclare : « la guerre globale contre les drogues a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés […] des réformes fondamentales dans les politiques de contrôle des drogues sont urgemment nécessaires à un niveau national et mondial. »
 
Le besoin de réforme pour modérer les dégâts de la prohibition est si urgent qu'il a poussé un groupe de dirigeants mondiaux (dont d'anciens dirigeants de l'ONU) à se rassembler pour demander la fin de la croisade contre les consommateurs de drogue. Ce sentiment était déjà présent en 2002, quand un rapport du Sénat canadien a conclu que la plus grande menace venait du statut illicite et non pas de la consommation en elle-même.
 
CANNABIS : UN PRODUIT ENIVRANT PAS SI MORTEL
Pour commencer, regardons pourquoi le cannabis a une si mauvaise réputation et pourquoi ce point de vue est si erroné.
 
Au fil des années, le cannabis a été blâmé pour une multitude de problèmes. Les accusations ont commencé par être énormes et très fortes, mais comme la science a mis en lumière la réalité, elles sont devenues de plus en plus faibles, à tel point que les groupes anti-cannabis s'inquiètent maintenant d'éventuelles propriétés allergènes du cannabis. Quand le cannabis a été tout d'abord déclaré illégal, il était blâmé pour provoquer des crimes chez les minorités ethniques. Ensuite, la Guerre contre les Drogues a été lancée sur des fondations mensongères avec les déclarations de Ronald Reagan :
 
« j'ai maintenant des preuves absolues que même une seule cigarette de cannabis équivaut aux dégâts sur le cerveau provoqués par le fait d'être présent sur l'île Bikini pendant l'impact d'une bombe H. »
 
Partant de là, de nombreux mythes ont pris racine : le cannabis est une passerelle vers d'autres drogues, favorise la consommation des adolescents, provoque le cancer, est très addictif et fait pourrir le cerveau, autant de mythes qui persistent largement de nos jours. Heureusement, la science a aidé à dissiper toutes ces légendes et elle permet lentement d'éduquer l'opinion publique, ce qui entraîne un changement de position des politiciens. Il est triste que les politiciens se préoccupent de leur image auprès du public plutôt que de s'intéresser aux preuves et d'éduquer le public sur le sujet, mais les choses sont ainsi. Nous en sommes maintenant au point où des rapports mettent en lumière le fait que le cannabis est moins dangereux que l'alcool et le tabac, ce qui souligne bien l'hypocrisie des lois et positions actuelles sur le cannabis.
 
COMMENT LA PROHIBITION DU CANNABIS NUIT À TOUT LE MONDE

 
La prohibition est nuisible à bon nombre de niveaux, à la fois pour l'individu et la société. De plus, ces aspects néfastes sont si profonds que nous pourrions probablement écrire un très long article sur chacun de ces aspects. Mais nous allons plutôt vous en donner un aperçu.
 
Premièrement, la prohibition du cannabis encourage la police à cibler les petits consommateurs. Dans la plupart des pays, la police reçoit des financements pour aider à combattre la consommation de drogue, et souvent ces financements sont proportionnels aux performances. Ceci entraîne l'établissement d'un circuit, dans lequel la police commence à dépendre des arrestations et saisies de drogue pour garantir son budget. Ceci entraîne non seulement l'utilisation de beaucoup de temps et de ressources limitées pour la chasse de consommateurs de drogue au lieu de criminels dangereux, mais en plus des consommateurs normaux et non-violents se retrouvent avec un casier judiciaire qui peut ruiner leur vie.
 
Ensuite, il y a un point très important : la prohibition empêche l'accès à un remède potentiellement puissant pour ceux qui en ont besoin. De plus en plus de régions se mettent à légaliser le cannabis à des fins médicales, comme on lui trouve de plus en plus en bienfaits. Cependant, les personnes vivant dans des pays plus conservateurs se voient refuser l'accès à une substance qui pourrait changer leur vie et rendre des conditions de vie ingérables beaucoup plus supportables.
 
Il faut également considérer le coût pour la société. Des milliards sont dépensés pour appliquer la prohibition du cannabis. Imaginer si cet argent pouvait être libéré, il pourrait être bien mieux utilisé : éducation, soins de santé, infrastructures et même redirection de l'action des forces de police. Ceci peut être renforcé par la régulation du cannabis, qui peut potentiellement générer des milliards supplémentaires en taxes et créer de nouveaux secteurs florissant créant des emplois. S'il vous faut un exemple, ne cherchez pas plus loin que le Colorado, où les taxes récoltées ont été si importantes que l'État envisage maintenant de redistribuer l'argent aux résidents, sans oublier le fait que le crime et la consommation chez les adolescents ont diminué.
 
Le dernier argument que nous voulons avancer concerne le marché noir illégal pesant des milliards de dollars que le statut illégal du cannabis alimente. Cet argent finance les crimes violents, le trafic d'êtres humains, le terrorisme et la rébellion, et même des guerres. S'il vous faut un exemple, ne cherchez pas plus loin que les effets de la légalisation aux États-Unis sur le trafic illégal de drogues au Mexique. Les cartels mexicains sont bien connus pour être la principale source de cannabis aux États-Unis, et depuis la légalisation, les revenus des cartels ont été sérieusement atteints. De plus, comme le trafic de drogue reposant sur le cannabis illégal a décliné au Mexique, les crimes violents liés aux cartels ont également diminués et les taux d'homicide ont baissé par milliers.
 
De quoi bien montrer les effets pervers de la prohibition du cannabis. Les sociétés et les individus ont tant à gagner de la légalisation. Alors, comment le fait de maintenir le statut illégal du cannabis pourrait être sûr, juste et bon ?
 
Source: zamnesia.fr
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Par mrpolo,
CONFIDENCES - L'acteur Morgan Freeman est un consommateur régulier de cannabis. Une plante qui, selon lui, soulage ses douleurs.
 
 
 
Acteur de talent, oscarisé en 2004 pour Million Dollar Baby, Morgan Freeman est un homme discret, qui étale peu ou pas sa vie privée dans les médias. Dans une interview accordée au site américain Daily Beast, la star âgée 77 ans, évoque sa consommation régulière de cannabis. Et ce pourquoi il milite pour sa légalisation.
 
Après un accident de voiture, en 2009, l'acteur s'est retrouvé avec le bras gauche brisé. Des années après, il n'a pas retrouvé l'usage complet de son bras gauche et les douleurs persistent.
"La seule chose qui me soulage, c'est la marijuana"
Sur les conseils de sa femme, il a essayé la marijuana et depuis, il en fait un usage quotidien. "Comment je le consomme ? Peu importe. Je le mange, je le bois, je le fume, je le sniffe...", explique-t-il au Daily Beast. "J'ai des douleurs dues à une fibromyalgie dans ce bras et la seule chose qui me soulage, c'est la marijuana", précise-t-il.
 
Il y a quelques années, l'acteur avait déclaré au Guardian qu'il n'avait aucune intention d'arrêter de fumer du cannabis. "la Ganja est l'herbe de Dieu", avait-il lancé avant d'expliquer qu'il puisait également son énergie et son envie de continuer son métier d'acteur dans la marijuana.
 
Par Amandine Rebourg
Source: metronews.fr
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Par kyu,
Le cannabis s’est-il banalisé en France ?
 
Le cannabis, ou l’émergence d’un produit devenu normal
 
Depuis quelques années, le débat sur la consommation et la légalisation du cannabis ne cesse de revenir dans la presse à chaque fois qu’un Etat le légalise ou que les statistiques policières font leur apparition. Et pour cause, le sujet est assez sensible, avec d’un côté les partisans de la légalisation ou de la dépénalisation et de l’autre les tenants d’une politique plus répressive contre les stupéfiants.
 
Cette situation est inédite, car il est rare qu’un produit classé comme illégal suscite autant d’émotion et de passion dans le débat, appuyé à grand coup de chiffres, de comparaisons internationales et parfois de réflexions sur une potentielle légalisation.
 
Et malgré la tentative des gouvernements successifs à lutter contre le cannabis, le constat est plutôt sévère : la consommation ne fléchit pas, le trafic s’adapte et le produit lui-même devient made in France.
 
Une hausse de la consommation globale

Crédit photo: Wikimedia – JonRichfield
 
Depuis les années 2000, les politiques de répression contre le cannabis ont permis de réduire partiellement sa consommation. Avec un record atteint en 2002, où plus de la moitié des jeunes de 17 ans avaient notamment testé au moins une fois dans leur vie le cannabis pour tomber en 2011 à 41,5%.
 
Mais depuis 2011, les chiffres repartent à la hausse, passant à 47,8% de jeunes de 17 ans ayant expérimenté le cannabis d’après l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Un signe que la lutte semble avoir atteint ses limites dans cette tranche d’âge.
 
Si la lutte contre le cannabis fut plutôt positive pour cette seule catégorie, la consommation globale depuis les années 1990 n’a cependant jamais baissée, bien au contraire. En 1992, seuls 4% d’usagers sont recensés parmi les 18-64 ans. En l’espace de 20 ans, ce chiffre a presque triplé, passant à 11% d’usagers.
 
Au-delà des seuls usagers, la consommation occasionnelle ou l’expérimentation chez les 15-64 ans grimpe à 32,1%, plaçant la France au deuxième rang des pays consommateurs de cannabis en Europe, derrière les Danois. Ce qui représente au total environs 17 millions de personnes concernées en France, dont 4,6 millions en auraient consommé dans l’année et 1,2 millions seraient des consommateurs réguliers.
 
L’implantation d’un cannabis made in France
La consommation ne cessant de s’accroître au fil des années, le marché du cannabis s’adapte en conséquence. Et le constat est pour le moins surprenant : les usagers recherchent la « qualité » et la production devient locale.
 
Concernant la « qualité », le constat émane de l’Institut national de la police scientifique, qui observe une hausse notable du taux de THC (tétrahydrocannabinol). Pour la résine, le taux moyen serait passé de 7 à 17%.
 
Pour l’herbe de 8 à 12,5%. Une tendance qui reflète la recherche de produits considérés comme de meilleure qualité.
 
L’autre tendance majeure est l’implantation de la production en France. Et deux signes particuliers illustrent cette situation. D’une part, d’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), la saisie en France de plants de cannabis ne cesse d’atteindre de nouveaux records. En 20 ans, les saisies sont passées de 55 000 pieds en 2010 à 141 000 en 2013.
 
D’autre part, cette implantation réside dans le développement d’un genre particulier de commerce légal, en marge de la production de cannabis : les growshops. Ces magasins, spécialisés dans « l’horticulture d’intérieur », vendent du matériel expressément destiné à la production de cannabis : lampes, systèmes de ventilation, bacs de culture, engrais, etc. Tout y est ! En France, le site Growmaps.com ne recense pas moins de 400 établissements en 2014.
 
Un marché bien implanté et qui est arrivé à maturité

Crédit photo: Flickr – Rafael Castillo
 
Si une leçon doit être tirée de ces différents chiffres, c’est bien celle-ci : le marché du cannabis en France s’est très fortement implanté en l’espace de 20 ans et a fini par devenir pérenne.
 
Outre le nombre de consommateurs occasionnels ou réguliers, le signe d’une consommation de cannabis contenant davantage de THC, que ce soit de l’herbe ou de la résine, indique que le marché est devenu mature selon l’OFDT. Il y en a désormais pour tous les goûts avec une offre qui s’est diversifiée, allant de ceux recherchant des produits plus puissants aux personnes cherchant seulement à expérimenter en douceur.
 
Cette maturité se conjugue à des pratiques nouvelles, telles que les cannabiculteurs dits sociaux, dont la production sert essentiellement soit à fournir les amis et les proches, soit à mutualiser les dépenses et partager sa production au sein d’un discret cannabis social-club. Preuve d’un véritable engouement pour la culture et la consommation du cannabis chez un nombre croissant d’individus, selon David Weinberger (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice).
 
Enfin, cette implantation locale s’avère en opposition avec d’anciennes habitudes. Par le passé, la seule solution était de solliciter un dealer qui appartenait à un réseau qui importe le cannabis de pays de l’étranger.
 
Mais avec l’apparition de productions locales, les habitudes changent : la volonté de s’adresser à des personnes de confiance ou le refus de financer des réseaux criminels devient un des critères majeurs des consommateurs, ce qui provoque une perte des parts de marché autrefois monopolisés par les trafiquants.
 
Le cannabis s’étant implanté durablement dans notre société, la question sur une éventuelle légalisation en conséquence ne manque donc pas de pertinence : selon un sondage réalisé en 2011, 71 % des Français s’y disaient favorables, sous certaines conditions.
 
Source: toolito.com
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Par kyu,
Quatre stratégies pour limiter la consommation massive de cannabis chez les jeunes

L'usage du cannabis chez les plus jeunes inquiète les chercheurs américains à l'heure d'une légalisation croissante. AFP PHOTO/MARTIN BERNETTI


Mieux vaut tirer les enseignements de ce qui a déjà été fait, ou pas, en matière de tabac et d'alcool face au cannabis consommé par les jeunes, préviennent des chercheurs américains qui ont publié 4 stratégies dans une étude sur le sujet.
Éviter l'expérimentation massive de l'usage du cannabis par les adolescents est une réelle question de santé publique et une inquiétude aux États-Unis.
 
À ce jour, 4 États (Washington, Colorado, Oregon, Arizona), ainsi que le district de Columbia ont déjà légalisé son usage récréatif. D'autres pourraient les suivre, suscitant de vives polémiques.
 
Dans ce contexte, des chercheurs en santé publique à la Bloomberg School of Public Health de l'Université John Hopkins (États-Unis) ont vu une "fenêtre d'opportunité unique pour mettre en place un environnement règlementaire qui minimise son accès aux jeunes".
 
"Les législateurs et organismes de règlementation auraient beaucoup à apprendre des succès et des échecs de l'industrie du tabac et de l'alcool en tenant ces substances dangereuses hors de leur portée", a expliqué Brendan Saloner, l'un des co-auteurs de cette étude parue le 4 mai dans la revue Pediatrics.
 
Ils suggèrent 4 stratégies pour prévenir la consommation de cannabis chez les mineurs :
 
- Utiliser les taxes et fixer des prix élevés pour dissuader les jeunes d'y avoir recours. Les études menées sur le prix du tabac montrent en effet que les consommateurs en herbe y sont sensibles et qu'ils ont tendance à réduire leur consommation à des niveaux plus importants que les adultes, soulignent les chercheurs.
 
- Réguler l'accès au cannabis par la mise en place de contrôles et de sanctions plus sévères. Malgré l'interdiction liée à l'âge (moins de 21 ans aux États-Unis), un certain nombre d'adolescents mineurs arrivent à se procurer alcool et cigarettes dans les commerces. Il s'agit d'être plus vigilant en renforçant les mesures existantes. Les États devraient également réguler les emplacements de détaillants de marijuana pour éviter qu'ils ne se trouvent aux abords des aires de jeux ou des écoles, suggèrent les auteurs de cette étude.
 
- Prévenir l'ingestion accidentelle de cannabis par les enfants en imposant une signalétique sur les aliments contenant (ou à base de) cannabis et en limitant la concentration de THC (le principe actif contenu le cannabis et ses différents composés) dans ces aliments. Également, adopter un étiquetage neutre pour les produits du cannabis ou un système de sécurité enfants comme ce qui est utilisé pour les médicaments et fonctionne bien, expliquent les scientifiques.
 
- Limiter la promotion et le marketing de ces produits. Des études ont révélé que la publicité sur l'alcool et le tabac est associée à un usage plus important de leur consommation chez les jeunes.
Dans le Connecticut, les législateurs envisagent un projet de loi qui permettrait l'usage du cannabis à des fins médicales chez l'enfant. Au Colorado, certaines souches de cannabis sont même déjà autorisées chez l'enfant à visée thérapeutique.
 
Une précédente et récente étude montrait pourtant que 4 Américains sur 5 sont opposés à son utilisation, même médicale, en présence d'enfants.
 
Source: leparisien.fr
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Par kyu,
CANNABIS et expérimentation des jeunes: Tirer les leçons du tabac
 
Ces chercheurs de l’Université Johns Hopkins suggèrent aux Autorités de tirer aujourd’hui les leçons de la lutte contre le tabagisme ou la consommation d’alcool chez les jeunes pour éviter l’expérimentation massive du cannabis par les enfants et les adolescents. Une inquiétude renforcée aux Etats-Unis, où 4 États ont déjà autorisé le cannabis à usage récréatif. Leurs conclusions, présentées dans la revue Pediatrics, appellent à saisir cette fenêtre d'opportunité unique pour créer un environnement réglementaire qui minimise l'accès des jeunes au cannabis. Au même titre qu’à l’alcool et au tabac.
 
Rappelons l’état des lieux aux Etats-Unis : Un américain sur 10 est en possession d’une carte d’autorisation d’usage de cannabis médical ou connaît quelqu’un dans ce cas. Certains états, comme le Michigan, ont mis en œuvre des règles strictes pour l’usage chez l’enfant. D’autres états, comme le Maine, sont encore plus stricts et menacent de retrait de l’autorité parentale les parents consommant en présence des enfants. Enfin, dans le Connecticut, les législateurs envisagent un projet de loi qui permettrait d'élargir l’usage du cannabis médical à l’Enfant. Dans le New Jersey, un pas en avant vient également d’être franchi vers l’autorisation de l’usage médical chez l’Enfant. Enfin, au Colorado ce sont certaines souches de cannabis qui sont autorisées pour l’usage pédiatrique. Si l’opinion publique américaine est très favorable à la libéralisation de l’usage médical élargi, voire à la dépénalisation de l’usage récréatif, aujourd’hui 4 Américains sur 5 restent opposés à son utilisation, même médicale, en présence d’enfants. Une récente étude de l’Université du Michigan vient de révéler la conscience des adultes américains sur les effets cérébraux possibles d’une expérimentation et d’une consommation à l’adolescence. Une précédente étude de chercheurs de Boston a posé la question de l’usage médical du cannabis chez l’Enfant, en cas de troubles du développement et du comportement, face une pratique réelle, aux Etats-Unis, dans la prise en charge pédiatrique de l’autisme, et autres troubles.




Ces premiers jours de légalisation du cannabis sont à considérer comme « une fenêtre d'opportunité unique » pour règlementer afin de réduire l’accès des jeunes au cannabis, explique l’auteur principal, le Dr Brendan Saloner, professeur au Département de politique et de gestion de la santé à l'École Bloomberg. « Notre priorité numéro un doit être de protéger nos enfants ».
 
Car la légalisation du cannabis est en marche aux Etats-Unis, 4 Etats, le Colorado, Washington, l’Oregon, l'Arizona ont déjà adopté des lois qui légalisent son usage récréatif et d'autres états pourraient suivre. Un certain nombre d'Etats débattent activement sur la dépénalisation.
 
4 stratégies sont ici proposées pour prévenir la consommation de cannabis chez les mineurs :
Le recours aux taxes et aux prix élevés, les jeunes étant particulièrement sensibles aux prix. Une stratégie efficace contre le tabagisme des jeunes.
La régulation de l’accès au cannabis, même si en dépit des limites d'âge, de nombreux adolescents parviennent à obtenir de l'alcool et des cigarettes dans les points de vente. Ici, les auteurs appellent à plus de contrôles et à des sanctions plus sévères, ainsi qu’à la règlementation des emplacements des détaillants de cannabis.
Prévenir l'ingestion accidentelle par les enfants, en imposant une signalétique sur les aliments contenant du cannabis et en limitant la concentration de THC dans ces aliments.
Adopter aussi un étiquetage neutre pour les produits du cannabis et limiter leur promotion !

Cette arrivée du cannabis va créer son lot de questions bien au-delà de ce qui s’est produit avec le tabac et l'alcool. En particulier parce que le cannabis peut être cultivé à la maison. Des données existent déjà sur l’efficacité des interventions de prévention contre le tabac et l’alcool, utilisons-les !
 
Source: Policy Strategies to Reduce Youth Recreational Marijuana Use
 
Réagissez à cette actu sur Santé Blog
 
Source: santelog.com
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Par kyu,
Le cannabis
 
Serge, des résultats préliminaires de l’enquête sur la santé et les consommations réalisée lors de l’appel de préparation à la défense ont été rendus publics, et ont attiré votre attention pour ce qui concerne l’expérimentation et l’usage du cannabis en France… ?
 
En effet Guillaume, car ces chiffres sont alarmants : l’expérimentation du cannabis a connu chez les jeunes en 2014 une nouvelle progression après dix années de recul, et il s’agit d’une hausse particulièrement importante, de plus de six points. Tout augmente, la consommation ponctuelle comme l’usage régulier. Cela signifie donc pour le moins clairement que les messages de mise en garde diffusés dans les médias autour du risque de développement de maladies mentales ou d’accidents de la route n’ont pas d’influence sur les pratiques des jeunes gens.
C’est un échec du plan contre les conduites addictives annoncé fin 2013 par le gouvernement, mais surtout d’une politique portée par la France depuis plusieurs années qui privilégie une réponse binaire, pénalisation et soin, alors que la majorité des jeunes concernés ne sont ni des délinquants, ni des malades ! En se posant uniquement la question de la maladie, et non pas celle de l’usage, on passe à côté de la majeure partie des consommateurs….
 
Selon vous, les jeunes ne se sentent pas concernés par les dangers du cannabis ?
 
Si bien sûr, un petit peu, tout comme des dangers de l’alcool ou du tabac, ce qui les empêche assez peu de boire, ou de fumer. Le problème est que autant à un moment les risques du cannabis ont été banalisés, autant ces dernières années dans les médias et du côté des pouvoirs publics, il n’a été question que des dangers. Or être menacé de prison ou de schizophrénie, ça ne marche pas dans la mesure où l’énorme majorité des jeunes qui fument ne deviennent pas schizophrènes et ne finissent pas en prison.
Si la prévention se résume à une intervention annuelle faite par un monsieur qui vient dans une classe avec une mallette en déclarant : « le cannabis, c’est interdit parce que c’est dangereux, et c’est dangereux parce que c’est interdit », cela ne suffit pas !
Il faut aller davantage vers pourquoi les jeunes fument, à quoi ça leur sert, pour approcher plus finement les modes d’usage, les significations diverses des consommations sans les diaboliser systématiquement
 
Et quelles pourraient être les initiatives et les dispositifs qui pourraient se mettre en place ?
 
Et bien il y a des dispositifs qui ont fait leur preuve à l’étranger comme le SFP, une méthode d’intervention auprès des familles, déployé dans 22 pays, qui renforce leur compétence sur ces questions. Ou des dispositifs d’intervention précoce qui visent à entrer le plus tôt possible en contact avec les consommateurs, avant qu’ils en soient arrivés à consulter un spécialiste.
 
Et surtout reconsidérer la fameuse loi de 1970 sur les stupéfiants qui a fait la preuve de son inefficacité. Une réflexion que refusent d’engager les responsables politiques de droite comme de gauche.
Soyons clair : le cannabis est un fléau chez de nombreux jeunes dont il transforme le cerveau en éponge, et tout le monde souhaite endiguer l'explosion de la consommation chez les adolescents en pleine construction psychique. Mais il faut aussi prendre conscience que l’interdiction et la répression n’ont que peu d’impact sur le niveau de consommation. Il y a moins de jeunes fumeurs de joints en Hollande où la consommation personnelle est tolérée, qu'en France où elle est sanctionnée. Seules les véritables politiques d’information et de prévention ont un impact sur les consommations.
 
Le nombre de consommateurs réguliers de cannabis baissait sensiblement entre 2002 et 2007 lorsque la MILDT menait de telles campagnes. En 2011, avec l’apologie du tout répressif, le taux de consommation a sensiblement remonté. Ce ne sont pas l’interdiction et la prohibition qui font baiser l’usage, mais plutôt une meilleure prise en compte des modes de consommation, bref, un dispositif social et sanitaire plus qu’un dispositif répressif inefficace.
 
Source: franceinter.fr
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Par Indi-Punky,
Une partie de la marijuana qui devait être vendu à The Cannabis Corner, le premier magasin de marijuana récréative appartenant à la ville dans le pays, dans le nord de Bonneville, Washington le 6 Mars, 2015


 
Avec les Etats légalisant la marijuana par vote populaire, certains politiciens, y compris le maire de Boston Marty Walsh et gouverneur du New Jersey Chris Christie, appellent toujours la marijuana, drogue passerelle.
 
La théorie de la passerelle fait valoir que parce que souvent l'héroïne, la cocaïne et les utilisateurs de méthamphétamine consommaient de la marijuana avant de passer à des drogues plus dures, ce doit être une «passerelle» à l'usage de drogues plus dures.
La théorie implique qu'il existe un mécanisme de causalité qui sensibilise biologiquement les usagers de drogues, ce qui les rend plus disposés à essayer et plus désireux des drogues dures .
 
Pourtant, l'hypothèse de la passerelle n'a pas de sens pour ceux qui utilisent la marijuana ou l'ont utilisé dans le passé. La recherche montre que la grande majorité des utilisateurs de marijuana ne vont pas à utiliser les drogues dures. La plupart arrêtent d'utiliser après être entré le monde social des adultes, de la famille et du travail.
 
Alors, pourquoi fait-il encore partie de la rhétorique et de la controverse entourant la drogue? Un examen plus attentif révèle les racines historiques et-les intérêts acquis qui maintiennent le mythe vivant.
 
Expliquer l'utilisation des drogues dures
 
Lorsque l'on analyse ce qui agit comme une «porte d'entrée» à l'usage des drogues dures, il y a un certain nombre de facteurs en jeu. Aucun n'implique la marijuana.
La pauvreté et l'environnement social pauvre est une passerelle à la drogue, selon beaucoup de recherches.

L'Association avec des personnes qui utilisent des drogues dures est un meilleur indicateur de l'utilisation de drogues plus dures.

Certaines maladies mentales, comme une personnalité antisociale et les troubles bipolaires, se trouvent à prédisposer certaines personnes à consommer des drogues.

D'autres recherches note que la criminalisation et l'interdiction sont de véritables passerelles vers des drogues plus dures.

Avec tant de recherches contestant la théorie de la passerelle, il est important d'examiner et de dissiper les-recherches favorites des promoteurs du mythe.
Mais qu'en est-il de ces éléments de preuve?
 
La plupart des recherches reliant la marijuana a l'usage de drogues plus dures provient de la corrélation entre les deux. Cependant, comme tout jeune scientifique peut vous dire, la corrélation ne signifie pas causalité.
 
La corrélation est une première étape. Une corrélation peut être positive ou négative; elle peut être faible ou forte. Cela ne représentera pas une cause tant que qu'une relation rationnelle de cause à effet n'aura pas été mise en évidence.
 
Le modèle de maladie du cerveau, qui décrit les changements dans le cerveau au cours de la progression de la consommation de drogues à la dépendance, reçoit actuellement beaucoup d'attention comme un lien de causalité potentiel de la théorie de la passerelle.Par exemple, dans un article de 2014, le neuroscientifique Dr Jodi Gilman a signalé que même une petite consommation de marijuana a été associée à des «modifications d'exposition dépendant de la matrice neurale de systèmes de récompense de base" dans le cerveau des jeunes utilisateurs de marijuana. Le raisonnement est que ce serait les prédisposer à d'autres drogues.
 
Mais d'autres chercheurs ont été prompts à souligner les failles de l'étude Gilman, comme un manque de contrôles attentifs pour l'alcool et d'autres drogues pour ceux dont les cerveaux ont été étudiés. Néanmoins, les recherches du Dr Gilman continue d'être citée dans les médias, tandis que ses critiques sont ignorées.
 
Dans une autre étude soutenant la théorie de la passerelle, les auteurs admettent des limitations dans leur étude: qu'ils exclus les jeunes usagers de cocaïne à partir de l'analyse, ainsi que les utilisateurs âgés de cocaïne qui n'avaient jamais consommé de marijuana. Cela signifie que les cas qui pourraient fournir des preuves sans effet de la passerelle ont été écartés de l'analyse.
 
D'une autre part, il y a une richesse de la recherche montrant les failles dans la théorie de la passerelle. Malheureusement, le point commun entre ces études est que beaucoup d'entre elles proviennent de l'extérieur des États-Unis ou des organisations communautaires au sein de l'US qui encouragent la légalisation du cannabis.
 
La politique des drogues américaine a commencé par une campagne de dénigrement
 
Alors, pourquoi est-ce que la plupart de la recherche financée soulignant les défauts dans la théorie de la passerelle arrive de l'étranger?
 
Comme Nathan Greenslit l'a expliqué dans un article de l'Atlantic l'an dernier, la politique des drogues des États-Unis a commencé par une campagne de dénigrement du Bureau fédéral des stupéfiants sous la direction d'Harry Anslinger en 1937.
 
L'administration Nixon a renforcé le contrôle de la drogue avec la création de la Drug Enforcement Agency, qui a classé la marijuana comme une drogue annexe 1, contre l'avis de la Commission nationale sur la marijuana et de la toxicomanie.
 
Parce que la marijuana est toujours classé officiellement aux États-Unis comme une drogue de l'annexe I avec aucune valeur médicale, les recherches soigneusement contrôlée utilisant la marijuana doivent recevoir l'approbation de plusieurs ministères fédéraux. Dans les rares occasions ou les chercheurs obtiennent l'approbation, la politique locale peut contrecarrer l'étude.
 
Pendant ce temps, aux États-Unis, les chercheurs en toxicomanie et les professionnels du traitement de la toxicomanie sont fortement investis dans la demande faiblement soutenu que la marijuana est une passerelle vers des drogues dures. Pendant des décennies, les scientifiques qui étudient la toxicomanie ont reçu des millions de dollars en financement du gouvernement et de l'Industrie Pharmaceutique pour perpétuer l'hypothèse de la passerelle. Beaucoup perdraient leur réputation respectés (ou un financement continu) si un mécanisme de passerelle n'est pas un objectif de recherche légitime.
 
Ceux qui travaillent dans le vaste métier des traitement de la toxicomanie sont particulièrement investis dans le respect de la crédibilité de la théorie de la passerelle, puisque la majorité de leurs patients sous traitement sont des utilisateurs de marijuana. Leurs emplois dépendent d'une croyance dans la toxicomanie comme une maladie et sur la marijuana comme étant une drogue addictive.
 
Tactique de la peur
 
Aujourd'hui, ce qui a commencé comme une tactique de la peur sous Anslinger a été "modernisée" (et mystifié) par le jargon scientifique.
Les sociologues Craig Reinarman et Harry G. Levine décrivent comment les médias et les politiciens fabriquent la peur des drogues afin d'influencer la politique. Une crainte perpétué est que l'utilisation de la marijuana va augmenter si décriminalisé.
 
Une étude de 2004 comparant Amsterdam, où la marijuana a été décriminalisée, à San Francisco, où le cannabis était, à l'époque, encore criminalisée. Les auteurs ont constaté que la criminalisation de la marijuana n'a pas réduit la consommation, tandis que la décriminalisation n'a pas augmenté l'utilisation.
 
La crainte de la passerelle est surtout porté sur la jeunesse. Par exemple, le gouverneur du Maryland nouvellement élu Larry Hogan a annoncé qu'il est contre la légalisation en partie par crainte que "l'utilisation de la marijuana augmenterait chez les jeunes." Pendant ce temps, les parents sont préoccupés par la récente recherche montrant l'effet de la marijuana sur le cerveau.
 
Ces études ont montré des changements structurels et la perte de matière blanche chez les utilisateurs de marijuana, bien que les limites de ces études et les conséquences ont été remise en question par d'autres recherches.
 
Mais les craintes que la décriminalisation entraîne une utilisation accrue chez les jeunes n'a pas été soutenue par la recherche des pays où les drogues ont été décriminalisé. Nor a noté cette tendance dans les études des États américains qui ont légalisé la marijuana à des fins médicales ou récréatives. Par exemple, dans un article publié dans l'American Academy of Pediatrics, les auteurs n'ont trouvé aucune preuve que les jeunes avaient augmenté leur utilisation de marijuana dans les États qui avaient légalisé la marijuana médicale ou récréative .
 
Le pire impact sur les enfants, selon ces auteurs, était le potentiel de poursuites pénales.
 
Une passerelle pour la prison
 
Les études montrent invariablement que l'expérience traumatisante d'être arrêté et incarcéré pour possession de marijuana est l'aspect le plus nocif de la marijuana chez les jeunes. L'arrestation pour possession peut entraîner des problèmes dévastateurs, souvent permanente juridiques et sociales, en particulier pour les jeunes issus des minorités et de familles à faible revenu.
 
Selon des études réalisées par l'ACLU, près de la moitié des arrestations liées aux stupéfiants étaient pour possession de marijuana, et la majorité des personnes arrêtées étaient des afro-américain. Dans certains Etats, les Afro-Américains étaient plus de huit fois plus susceptibles d'être arrêtés pour la marijuana que les blancs.
 
Malheureusement, la légalisation du cannabis n'a pas changé les arrestations et les disparités d'incarcération pour les minorités. Bien que les Afro-Américains ont toujours été surreprésentés pour les arrestations de drogue et l'incarcération, une nouvelle étude montre que les Afro-Américains sont plus susceptibles d'être arrêtés pour possession de marijuana après la réforme de la marijuana que toutes les autres races l'étaient avant la réforme de la politique de la marijuana. Bien que dans certains Etats la dépénalisation fait de la possession une infraction "non criminelle", il peut encore être illégal et peut entraîner une arrestation, comparution devant le tribunal et de lourdes amendes.
 
La marijuana comme une passerelle pour sortir des drogues dures
 
A la périphérie des débats sur la marijuana comme drogue-passerelle, existe des études montrant la marijuana comme bénéfique pour le traitement des toxicomanes aux opiacés.
 
Celles-ci ont été largement ignorés. Cependant, maintenant que la marijuana est devenue légale à des fins médicales dans certains États, de nouvelles recherches offre des conclusions importantes qui ne peuvent être rejetées.
 
La criminalité n'a pas augmenté dans les États qui ont légalisé la marijuana; il est effectivement descendu. Étonnamment, les décès par surdose d'opiacés ont baissé aussi.
Comme je l'ai écrit précédemment pour The Conversation, quelqu'un qui parle réellement avec les utilisateurs de drogues à problème (et ne parle pas simplement à leur sujet) sait que la marijuana peut aider les utilisateurs de drogue à prévenir, contrôler voire même cesser la consommation de drogues dures.
 
Si la marijuana peut fonctionner comme une passerelle de sortie pour les drogues dur, c'est une stratégie de sortie qui doit être étudié et, éventuellement, mis en œuvre au niveau politique.
 
Il est temps de passer au-delà de la marijuana comme une drogue d'introduction et de commencer à étudier son utilisation comme traitement pour les drogues mortelles, addictifs et socialement dévastateurs.
 
Miriam Boeri est professeur associé de sociologie à l'Université Bentley et a reçu un financement du National Institutes of Health. Cet article est paru initialement sur The conversation.
 
 
Source: https://www.newsweek.com/marijuana-not-gateway-drug-325358?piano_t=1
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Par kyu,
La fable du cannabis, «escalade» vers d'autres drogues
 
INFOGRAPHIE Chiffres à l'appui, un sondage réalisé aux Etats-Unis que les consommateurs de cannabis passent rarement à des drogues plus «dures».
 
Chris Christie, possible candidat républicain à la présidence des Etats-Unis et gouverneur du New Jersey l'a redit récemment, le cannabis est une porte d'entrée vers d'autres drogues. L'occasion pour The Atlantic de dénicher une infographie réalisée par treatment4addiction.
 
Pas besoin d'aller aux Etats-Unis pour entendre ce genre de choses. Le débat sur la loi santé ouvrant la possibilité à l'ouverture d'une salle de shoot a vu quelques députés de droite sur la même ligne. «Le cannabis est pourtant bien souvent la porte d’entrée vers d’autres drogues», déclarait Dino Cineri.
 
Il est vrai que de nombreux héroïnomanes ont consommé auparavant d'autres drogues, alcool ou cannabis compris. Mais cela n'implique pas que les consommateurs de cannabis vont tous basculer dans l'héroïne. «La théorie de l’escalade est contestée par de nombreux spécialistes. S’il est vrai que des consommateurs d’héroïne ont pu consommer du cannabis, le lien de causalité n’est pas établi», expliquait ainsi Jean
Dessessard présentant son rapport pour la légalisation du cannabis en janvier au Sénat.
 
Utilisant les résultats d’un sondage national mené en 2012 par les Etats-Unis, treatment4addiction propose de voir la répartition des substances consommées avant et après le test d’une drogue. Ainsi, 65% des consommateurs de cannabis ont auparavant essayé l’alcool. Et 40 % des personnes ayant testé le cannabis ne testeront pas d’autres drogues ensuite. Naviguez dans les résultats d'une drogue à l'autre en cliquant à gauche ou à droite.
 
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Vous pouvez voir l'infographie complète a la source.
 
Source: liberation.fr
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Par kyu,
La Skunk #1 De Sensi Seeds Remporte Le « Prix Du Public » Durant La Première Cannabis Cup Au Portugal
 
La scène du cannabis s’étend un peu plus chaque jour. 2014 fut une année prolifique pour la cause, avec de nombreux pays joignant le mouvement de différentes manières.
Et parmi les évènements méritant d’être célébrés, le 20 décembre 2014, la toute première Cannabis Cup localisée au Portugal prenait place. A cette occasion, la Skunk #1 de Sensi Seeds fut récompensée d’un prix des plus appréciables : la première place dans la catégorie « Prix du Public ».
 
La première Cannabis Cup portugaise
L’évènement « Portugal Weed Masters » a pris place le 20 décembre 2014 dans l’Algarve, l’un des lieux touristiques les plus recherchés du Portugal, et d’Europe.
 

Skunk #1 © Fimpe, forum.sensiseeds.com
 
Cette toute première Cannabis Cup portugaise fut organisée par le forum portugais/brésilien en ligne Tricomaria, et par le growshop portugais/espagnol Cognoscitiva. De nombreuses banques de graines et sponsors étaient présents afin de donner le coup d’envoi de cette nouvelle ère de l’histoire du cannabis au Portugal, ajoutant le pays à la liste des endroits cannabiques à visiter en Europe.
Comme à l’accoutumée, après une journée d’échantillonnage et de tests, de nombreux trophées et cadeaux furent attribués, après un processus de sélection attentif conduit par les quatre juges experts commissionnés pour l’occasion.
Notre équipe était ravie de faire partie de la compétition, et l’a été plus encore en recevant un prix pour l’une des variétés les plus appréciées de la sélection Sensi Seeds.
 
Skunk #1 votée « Prix du Public »
Notre légendaire Skunk #1 n’en est pas à sa première remise de prix, et a remporté de nombreuses Cannabis Cups dans le passé – qui ont fait en partie la réputation qu’on lui connait aujourd’hui. Mais rien ne pouvait nous ravir davantage que de recevoir un prix si précieux : le « Prix du Public ».
C’est par conséquent avec un plaisir absolu que nous avons reçu cette récompense, et que nous nous délectons de cet honneur ! Nous remercions une fois de plus – et avec profusion – les personnes présentes, les juges, les autres banques de graines, et bien sûr, les organisateurs !
Sensi Seeds souhaite aux Portugal Weed Masters de nombreuses années de succès, et de cannabis de qualité. A l’année prochaine pour la seconde édition.
 
Source:sensiseeds.com
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