Aller au contenu

mrpolo

Modérateur
  • Compteur de contenus

    6 203
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    85

Messages posté(e)s par mrpolo

  1. Le Ministère de la santé Néo-Zélandais vient de donner son feu vert à l’introduction des fleurs de Cannabis dans les traitements médicaux prescrits à de nombreux malades.

    cannabis.webp?itok=jDWsR4BC

    Les patients qui le souhaitent pourront désormais se procurer sur ordonnance des fleurs de cannabis à moins de 10% de THC en pharmacie (NZ$ 25 le gramme).

    Peuvent être concernées les personnes qui luttent contre la douleur chronique et certaines autres maladies telles que la sclérose en plaque, l'arthrite, les troubles du sommeil et l'anxiété par exemple. 

    « Les bourgeons de cannabis de la société pharmaceutique australienne ANTG ont l’approbation du ministère de la Santé pour être prescrits aux patients souffrant de douleurs chroniques, mais uniquement sous forme de thé. »

    Pas question de fumer le cannabis en effet, son utilisation devrait se limiter à l'infusion. 

    Établi depuis 2015, l’entreprise australienne ANTG (Australian Natural Therapeutics Group) fournira le Cannabis médical aux pharmacies de Nouvelle-Zélande.  

    Source: lepetitjournal.com

  2. Au Maroc comme dans la plupart des pays africains producteurs de cannabis, le marché légal ouvre de nombreuses opportunités économiques. Dans le royaume, les autorités peaufinent l’arsenal juridique pour stimuler le développement de cette l’industrie. 

    region-culture-cannabis.jpg

    Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate cultiveront légalement le cannabis

     

    Au Maroc, le gouvernement a approuvé le jeudi 3 mars dernier, un projet de décret apportant des précisions à la loi 13.21 autorisant la légalisation de l’usage du cannabis à des fins médicales et industrielles.

    Dans les détails, les provinces d’Al Hoceima, Chefchaouen et de Taounate seront celles autorisées à cultiver et à produire du cannabis dans le royaume chérifien avec la possibilité d’ajouter à terme de nouvelles zones à la demande des investisseurs locaux ou étrangers.

    En outre, le texte souligne que l’Agence nationale de régulation sera l’organisme en charge du soutien aux acteurs désireux d’investir dans le secteur à travers une facilitation des formalités administratives pour l’obtention des licences.

    Celle-ci devra également revoir des rapports mensuels détaillés sur l’état des graines, des plants et des produits finis de cannabis de la part des futurs titulaires de permis.

    Par ailleurs, cette disposition réglementaire autorise les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture, de la Santé, du Commerce et de l’Industrie à statuer sur la culture, la production, la transformation, la fabrication, le transport et l’exportation du cannabis.

    Ces autorités pourront également statuer sur la teneur en tétrahydrocannabinol (THC-la principale molécule responsable des effets psychotropes) des variétés qui seront importées et cultivées.  

    Au Maroc, la légalisation du marché du cannabis en juillet dernier est perçue comme une opportunité pour développer une industrie qui est déjà l’une des plus dynamiques du monde. Le pays serait le plus gros producteur de résine du monde devant l’Afghanistan, le Liban, l’Inde et le Pakistan.      

    Selon les données des autorités, le cannabis fait vivre environ 90 000 ménages au Maroc, soit 700 000 personnes.

    Source: agenceecofin.com

  3. La marijuana est légalisée, mais les licences tardent: idéal pour un Far West de la weed.

    000_9967eq.jpg

    Un homme célèbre la légalisation du cannabis à New York, le premier mai 2021. | Angela Weiss / AFP

     

    Le 30 mars 2021, New York est devenu le quinzième État des États-Unis à autoriser l'achat, la possession et la culture du cannabis pour l'ensemble des citoyens de plus de 21 ans. Pourtant, près d'un an plus tard, les autorités n'ont pas attribué une seule licence autorisant officiellement le commerce récréatif de la plante.

    Bien entendu, cela n'a pas empêché certains entrepreneurs de démarrer leur business, créant de fait un immense «marché gris». Des dizaines de dispensaires vendent leur produit dans un flou juridique complet alors que les autorités menacent de sanctions, mais que la police n'intervient pas.

    Pour nombre d'entre eux, le jeu en vaut la chandelle. Le marché new-yorkais pourrait peser jusqu'à 4,2 milliards de dollars (3,71 milliards d'euros) d'ici cinq ans, estime Forbes.

     

    Et, pour l'instant, la semi-légalité de l'industrie locale garde les géants du secteur comme Curaleaf et Green Thumb (respectivement 889 et 650 millions d'euros de revenus lors des trois premiers trimestres 2021) dans l'expectative.

    «On a vu, État après État, où les gros poissons arrivent et accaparent tout le marché et où les petits se font avoir à chaque fois», argumente Lenore Elfland, qui tient Empire Cannabis Club, un dispensaire situé à Manhattan. Mieux vaut occuper le terrain dès maintenant, quitte à prendre de sérieux risques.

    Techniques de vente créatives

    En théorie, la vente de cannabis sans licence n'est pas légale. «Les contrevenants doivent arrêter leurs activités immédiatement ou faire face aux conséquences», insiste Tremaine Wright, le directeur du Cannabis Control Board.

    Afin d'éviter la fermeture, certains dispensaires se montrent créatifs. Chez Empire, la clientèle doit acheter une carte de membre d'une durée de 24 heures, qui leur offre l'accès à un catalogue de marijuana. Chez Uncle Budd, il est possible d'effectuer un don et de recevoir, en échange, du cannabis en cadeau.

     

    Le Cannabis Control Board ne l'entend pas de cette oreille. En février, il a distribué les mises en demeure prévenant que les contrevenants risquaient au mieux de se voir interdits de licence lorsqu'elles seront distribuées et, au pire, de s'exposer à des poursuites pénales. Mais les dealers semi-légaux ne comptent pas se laisser faire, et prendre leur part du space cake.

     

    Source: korii.slate.fr

    • Like 6
    • Thanks 1
  4. Le pays a pris la décision, ce mardi 25 janvier, de retirer le cannabis de sa liste des drogues. Cependant, il sera nécessaire d'avertir le gouvernement local pour obtenir l'autorisation de le cultiver à la maison.

    thai.jpg

     

     
     

    La Thaïlande se rapproche tout doucement de son plan de légalisation de la marijuana, alors qu'elle avait déjà été autorisée à des fins médicales et de recherche en 2018, rapporte Slate. Mardi 25 janvier, le pays a pris la décision de retirer le cannabis de sa liste des drogues, ce qui dorénavant permettra de le cultiver à domicile. Cependant, il sera nécessaire de suivre quelques étapes.

     

    La première d'entre elles consistera à avertir le gouvernement local pour obtenir l'autorisation de cultiver de la marijuana chez soi, selon les nouvelles règles annoncées par l'office thaïlandais des stupéfiants. Puis, ces cultures ne seront en aucun cas utilisables à des fins commerciales sans licence, précise le ministre de la Santé, Anutin Charnvirakul. "La dépénalisation du cannabis répond à la politique urgente du gouvernement de développer la marijuana et le chanvre à des fins médicales et de santé, mais aussi de développer nos technologies et de créer des revenus pour le public", a-t-il indiqué.

     

    Jusqu'à 800 euros d'amende et trois ans de prison

    Ce dernier a également annoncé qu'il présentera, dans la semaine, un projet de loi distinct au parlement thaïlandais, qui fournira tous les détails sur l'utilisation légale du cannabis. Production, commercialisation ou usage récréatif, toutes les précisions nécessaires seront apportées.

     

    La Gazette royale se chargera d'informer l'ensemble des Thaïlandais à ce sujet. Il faudra attendre 120 jours avant que les plantes de cannabis cultivées à la maison ne deviennent légales. Paisal Dankhum, le chef de l'organisme de réglementation des aliments et des médicaments, a prévenu que la marijuana cultivée localement devra être utilisée à des fins médicales, comme pour la médecine traditionnelle.

     

    Des contrôles aléatoires pourront être mis en place pour surveiller les cultivateurs malintentionnés. Si les autorités ne sont pas prévenues, une amende sera infligée jusqu'à 20.000 bahts, soit plus de 530 euros. Et vendre sans licence pourrait coûter encore plus cher, jusqu'à 800 euros d'amende et trois ans de prison.

     

    Source: geo.fr

    • Like 4
    • Thanks 1
  5. Le Conseil constitutionnel confirme l’interdiction de vente du cannabis « allégé »

    Les Sages ont validé un arrêté gouvernemental qui n’autorise la vente que des produits transformés à partir du CBD, une molécule issue du chanvre et ne contenant que très peu de molécules psychotropes. Les boutiques de CBD se sont multipliées depuis un an.

    • Michel Waintrop,
    Le Conseil constitutionnel confirme l’interdiction de vente du cannabis « allégé »
     

    Selon les professionnels, les feuilles et les fleurs de CBD, désormais interdites à la vente, représentent en moyenne les deux tiers du chiffre d’affaires des boutiques. GUILLAUME BONNEFONT/IP3/MAXPPP

     

     

    Les acteurs de la filière du CBD, qui s’est développée en France depuis quelques années, viennent de connaître en quelques jours plusieurs déconvenues. Ce 7 janvier, le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité par l’Association française des producteurs de cannabinoïdes, a validé un arrêté du gouvernement qui interdit la vente de fleurs et de feuilles de chanvre CBD.

     

    Le CBD (son nom complet étant cannabidiol) est une substance issue du chanvre qui ne contient presque pas de THC, la molécule psychotrope du cannabis. On le trouve désormais dans de nombreux produits, des articles cosmétiques aux friandises en passant par des infusions ou des cartouches à vapoter.

    De 400 à 1 800 boutiques en un an

    Si ces produits sont vendus jusque dans les supermarchés, ils sont aussi la base de l’activité de boutiques spécialisées dont le nombre a explosé. Selon une chaîne spécialisée, High Society, ces boutiques étaient 400 au début 2021 et 1 800 aujourd’hui.

    Ces boutiques, s’estimant visées par de trop nombreuses procédures, ont saisi la Cour européenne de justice qui a décidé, à la fin de 2020, qu’il était illégal d’interdire en France le CBD autorisé dans plusieurs autres États de l’Union au nom de la libre circulation des marchandises.

     

    La justice européenne a aussi estimé que le CBD n’avait « aucun effet nocif sur la santé » et ne pouvait être considéré comme un stupéfiant. Une décision confirmée en France par la Cour de cassation.

     

    « C’est sans doute cette décision de justice européenne qui a entraîné l’accélération de l’ouverture de boutiques en France, les entrepreneurs étant rassurés sur le caractère légal de leur négoce », estime Charles Morel, président de l’Union des professionnels du CBD.

    2 000 agriculteurs qui cultivent du chanvre

    Face à cette situation, le gouvernement français avait donc préparé un arrêté qui a été publié le 31 décembre dernierau Journal Officiel. En résumé, le texte stipule que sont autorisées « la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale des seules variétés » de Cannabis sativa L. (une variété de chanvre très pauvre en THC), à condition toutefois que la plante ait une teneur en THC non supérieure à 0,3 %. Ce qui rassure les 2 000 agriculteurs qui ont développé des cultures de chanvre en France.

    En revanche, l’arrêté interdit la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes. Les pouvoirs publics pointent en effet que ces fleurs et feuilles sont le plus souvent fumées avec les conséquences sanitaires que l’on sait, mais aussi qu’il serait difficile aux forces de l’ordre de faire la distinction entre les fumeurs de cannabis illicite et ceux de CBD.

    Selon les professionnels, ces feuilles et ces fleurs représentent en moyenne les deux tiers du chiffre d’affaires des boutiques. À noter que les syndicats du secteur évoquent un marché annuel total d’environ 1 milliard d’euros.

    Prohibition

    « Avec un tel arrêté, le gouvernement étend sa politique prohibitionniste, pourtant en faillite, aux fleurs de CBD et fait le jeu des trafiquants qui s’apprêtent à créer un marché noir pour un produit qui n’est pourtant pas un stupéfiant », s’indigne Charles Morel.

     

    Le Conseil d’État doit se prononcer le 14 janvier sur un référé-liberté déposé par l’Union des professionnels du CBD, portant notamment sur la violation de la liberté d’entreprendre.

    En outre, Charles Morel estime que les attendus de la décision du Conseil constitutionnel ouvrent de nouveaux arguments. « Les Sages ont précisé que la notion de stupéfiant suppose un risque de dépendance et des effets nocifs pour la santé, dit-il. Les fleurs de CBD ne présentant pas ces caractéristiques, leur classement en stupéfiant est un non-sens. »

     

    Source: la-croix.com

     

    Les producteurs de CBD perdent, mais attaquent à nouveau

    190715FAI_193-kKuD-U20783843059T7C-860x4

    /ra/lowres/Publie/FA/p1/Images/Web/2022-01-07/190715FAI_193-kKuD-U20783843059T7C-860x420%40lafranceagricole.fr.jpg
    Le Conseil constitutionnel n’a pas donné raison à l’Association française des producteurs de cannabinoïdes, qui avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité à l’été 2021. © Cédric Faimali/GFACédric Faimali/GFA

     

    Le Conseil constitutionnel déboute les producteurs de cannabinoïdes mais ces derniers, avec d’autres acteurs de la filière, attaquent à leur tour le nouvel arrêté sur la culture de la fleur de cannabis pour en extraire le CBD.

     

    L’Association française des producteurs de cannabinoïdes (AFPC) avait déposé le 28 juillet 2021 une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil d’État pour contester la constitutionnalité des articles du code de la santé publique qui fondent tout le dispositif de réglementation du cannabis en France. Le Conseil constitutionnel, vers qui la QPC a été renvoyée le 8 octobre suivant, l’a débouté le 7 janvier 2022.

     

    Le Conseil constitutionnel laisse néanmoins un espoir

    L’institution « était ici saisie de la répartition des compétences entre le pouvoir législatif et le pouvoir réglementaire en matière de classement des stupéfiants », a rappelé l’Union des professionnels du CBD (UPCBD) dans un communiqué diffusé le 7 janvier 2022. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que « la notion de stupéfiants désigne des substances psychotropes qui se caractérisent par un risque de dépendance et des effets nocifs pour la santé. »

     

    Une phrase qui n’a pas échappé à l’AFPC, qui a elle aussi commenté cette décision dans son propre communiqué, ni à l’UPCBD : « Ces contraintes disqualifient l’interdiction de la fleur de chanvre CBD [comme introduite dans le nouvel arrêté publié par le gouvernement le 31 décembre 2021], dont le caractère non stupéfiant a été reconnu par l’OMS, la Cour de justice de l’Union européenne et la Cour de cassation », a jugé l’UPCBD, appuyée par l’AFPC.

    Un référé-liberté examiné le 14 janvier

    Cette QPC ne concernait pas le nouvel arrêté publié par le gouvernement. Celui-ci est toutefois également attaqué par l’AFPC, l’UPCBD, le syndicat du chanvre et l’organisation L630, comme ils l’ont annoncé dans un communiqué commun diffusé le 3 janvier 2022.

     

    « Il s’agit d’un référé suspension, engagé en parallèle du référé-liberté déposé par l’UPCBD le 1er janvier 2022 pour la suspension du nouvel arrêté et qui sera examiné le 14 janvier prochain », a expliqué à La France Agricole Charles Morel, président de l’UPCBD.

     

    Par Raphaëlle Borget
     

     

    • Like 1
    • Thanks 1
  6. Après l'adoption du pass vaccinal, les députés de l'Assemblée nationale doivent débattre jeudi 6 janvier de la légalisation du cannabis (un débat sans vote), à la demande du groupe Liberté et Territoires. D'autres pays se penchent aussi sur le sujet, comme l'Allemagne et l'Italie.

     

    phpqFLbgy.jpg

    Une plante de la variété de chanvre industriel Futura 75 se trouve dans le musée du chanvre à Berlin (Allemagne), le 26 novembre 2021. (FABIAN SOMMER / DPA / AFP)

     

    En Allemagne, une légalisation du cannabis récréatif mais pas avant 2024

     

    C'est dans le programme de la nouvelle coalition au pouvoir. Sociaux-démocrates, Verts et Libéraux veulent introduire la "distribution contrôlée du cannabis pour les adultes dans des magasins à priori plutôt les pharmacies sous licence de l'État." Cela ne se ferait pas avant 2024, autrement dit sept ans après l'autorisation du cannabis médical, l'Allemagne encadrerait son usage récréatif. Et si la coalition tricolore veut le faire, c'est pour protéger la jeunesse et éviter que des substances dangereuses et de mauvaise qualité ne circulent.

     

    Il y a en plus, ce n'est pas négligeable, l'argument de la hausse des recettes fiscales pour l'État, évaluées à près de 2 milliards d'euros dans une étude commandée par l'association allemande du chanvre à l'économiste Justus Haucap qui vient de paraître. Selon l'économiste, la seule taxe du cannabis rapporterait 1,8 milliard d'euros pour l'Allemagne. À cela s'ajoutent la TVA, les taxes professionnelles, l'impôt sur les sociétés ou sur les salaires, pour un total de 2,9 milliards d'euros.

     

    Mais son calcul final avoisine les 5 milliards d'euros par an, parce que cet économiste intègre aussi plus d'un milliard d'économies réalisées par la police et la justice. Sur le papier, en théorie, la police et la justice devraient moins avoir à lutter contre la criminalité, puisque le marché légal doit assécher le trafic, à condition, c'est aussi dans cette étude de vendre le gramme de cannabis autour de 10 euros. De son côté, l'économiste Justus Haucap a d'autres arguments.

     

    "Ces chiffres sont tout à fait comparables à ceux que le Conseil d'Analyse économique a calculé pour la France en 2019, explique-t-il. Nous pensons donc que ce serait une bonne affaire pour ces deux pays ! Cela créerait en Allemagne 27 000 emplois. Cela réduirait également les coûts sur la santé, puisque les consommateurs achètent des produits de qualité. Et là où le cannabis est déjà légalisé, on constate que chez les consommateurs dits problématiques, comme les adolescents, la consommation n'augmente pas. Et c'est une nouvelle très positive et, même réjouissante."

     

    Tous ces arguments ne mettent pas encore d'accord toute la classe politique allemande et notamment le Bundesrat, l'équivalent du Sénat. La coalition doit donc encore travailler sur son projet. Le projet de loi attendu d'ici cet été dans l'hypothèse d'un calendrier le plus rapide.

     

    Un référendum sur la dépénalisation du cannabis en Italie au printemps

    L'Italie fait partie des pays les plus tolérants en la matière. En effet, depuis 2019, la Cour de cassation italienne a autorisé la culture du cannabis chez soi du moment que cela reste à usage personnel et en faible quantité. Depuis janvier 2017, sa vente avec une concentration de THC, le principe psychoactif inférieur à 0,2% est légale dans la péninsule. Des boutiques spécialisées ont fleuri un peu partout dans les centres villes et ont rencontré un grand succès.

     

    Juste avant la pandémie, l'Italie comptait plus de 4 000 hectares de chanvre cultivés en toute légalité par les agriculteurs. La filière emploie 10 000 personnes et réalise un chiffre d'affaires estimé à près de 50 millions d'euros. On estime que le pays compte six millions de consommateurs réguliers et que le marché du cannabis, en incluant les trafics illégaux, pèse plus de 6 milliards d'euros annuels. Le cannabis représente ainsi 58% des opérations antidrogue des forces de l'ordre, 96% des saisies et 48% des affaires liées à la drogue devant les tribunaux. Pour les détracteurs de la légalisation, elle représenterait un cadeau à la criminalité organisée. Pour ses promoteurs, elle lui couperait l'herbe sous le pied.

     

    Les citoyens ont la possibilité d'être à l'origine de référendums abrogatifs pour changer la législation en vigueur. Ce fut le cas dans le passé pour l'avortement et le divorce. Et c'est désormais le cas pour l'usage récréatif du cannabis. Un référendum sur sa dépénalisation aura lieu au printemps prochain. Pour organiser un tel événement, ses promoteurs doivent rassembler au moins 50 000 signatures. En trois jours, ils en avaient rassemblé 300 000 et elles ont dépassé rapidement le million.

     

    Un succès inédit rendu possible par une innovation technologique : la possibilité, pour la première fois, de recueillir les signatures en ligne grâce à la nouvelle identité numérique appelée "le speed", certifiée par l'État et utilisée pour accéder aux services publics sur Internet. Une innovation qui sera désormais utilisée pour promouvoir la démocratie directe en Italie.

     

    Source: francetvinfo.fr

    • Like 3
  7. Le gouvernement envisage de conditionner la vente d'alcool et de cannabis uniquement aux détenteurs du passe vaccinal. La mesure est toujours en cours de discussion et vise à limiter les déplacements et les contacts et à encourager les non-vaccinés à passer le cap.

     

    79282cd246f73ef39ced6c6161ca1bb4.webp

     

     

    Alors qu'un couvre-feu est actuellement en vigueur au Québec (Canada) entre 22 heures et 5 heures, et que certains commerces jugés non essentiels sont fermés - dont les bars, discothèques, cinémas, salles de sport, casinos, jardins intérieurs, parcs aquatiques, restaurants (pendant les heures du couvre-feu) depuis le 20 décembre 2021, d'autres mesures contraignantes pourraient être mises en place. 

     

    Face à la crise sanitaire liée au Covid-19, la province canadienne envisage de conditionner la vente d'alcool et de cannabis à la présentation d'un passe vaccinal, selon les informations du quotidien Le Journal de Montréal.

    A Montréal, la vente d'alcool est contrôlée par la Société des Alcools du Québec (SAQ) et celle de vente de cannabis est assurée par sa filiale, la Société québécoise du cannabis (SQC).

     

    12% des Québécois de 18 à 29 ans ne sont pas vaccinés

    Face à la prolifération du virus sur le territoire québécois et à une stagnation de la vaccination, le gouvernement a indiqué étudier d'autres mesures plus strictes à l'égard des non vaccinés.

    L'obligation du passe vaccinal à l'entrée des magasins faisant commerce d'alcool ou de cannabis fait partie des pistes étudiées et une annonce pourrait être faite en ce sens dans les prochains jours selon La Presse. 

    La SAQ [vente d'alcool] a admis avoir eu des échanges avec le gouvernement en ce sens. "Si ce dernier va dans cette direction, nous appliquerons cette mesure sanitaire comme nous l’avons fait avec toutes les autres mesures déployées depuis le début de la pandémie", a indiqué la direction

    En date du mardi 4 janvier, 12 % des Québécois de 18 à 29 ans ne sont pas vaccinés. Cette proportion grimpe à 15 % chez les trentenaires.

    Source: nicematin.com

     

    • Like 1
    • Haha 2
    • Sad 2
  8. Selon les informations d’Europe 1, les policiers français spécialisés dans la lutte contre les trafics de stupéfiants envisagent des conséquences directes sur le marché français après la légalisation, l’été dernier, du cannabis thérapeutique au Maroc. L'office anti-stupéfiants prévoit également un regain de violences entre les trafiquants.

     

     

     

    Le prix du cannabis va-t-il augmenter ? Une nouvelle guerre des dealers va-t-elle voir le jour dans le sillage de la nouvelle législation marocaine  ouvrant la voie à l’industrialisation légale du cannabis thérapeutique dans la vallée du Rif ? Ce sont des hypothèses décrites dans une note de l’office anti-stupéfiants (OFAST) le mois dernier et qu’Europe 1 a pu consulter.

     

     

    Une production tolérée au nord-est du pays

    Dans les faits, le trafic et la consommation de cannabis sont sévèrement sanctionnés au Maroc. L’usage, par exemple, est très souvent puni d’une peine d’emprisonnement et les personnes poursuivies pour trafic augmentent de 17% chaque année. En revanche, historiquement, la production est tolérée dans certains territoires, en particulier dans la vallée du Rif au nord-est du pays, une région peu développée où le pouvoir central y est peu présent.

     

    Raison pour laquelle, donc, les autorités marocaines voient dans le cannabis thérapeutique une façon de reprendre du terrain, notamment en permettant à environ 40.000 producteurs sous le coup d’un mandat de recherche de réintégrer l’économie légale et sortir de la clandestinité.

     

    Des produits plus dangereux

    Mais la nouvelle loi promulguée cet été au Maroc légalisant le cannabis médical dans le pays pourrait avoir des conséquences directes sur le marché illicite français. Selon les premières projections, il est prévu que 30% de la surface cultivée du cannabis soit réservée à cette activité légale. Cela constituerait "une perte pour les trafiquants de stupéfiants", entrevoient les policiers spécialisés.

     

    L’OFAST prévoit une "période de transition nécessaire aux trafiquants pour mettre en œuvre leur stratégie". Ce qui aurait a minima des répercussions provisoires sur l’approvisionnement des marchés, qui même ponctuelle, ferait mécaniquement augmenter le prix du cannabis.

     

    Hausse de 50% des violences pendant la crise sanitaire

    Autre conséquence, ce nouveau marché légal pourrait pousser les organisations criminelles à se démarquer et produire des résines encore plus concentrées en THC, des produits très recherchés par les consommateurs français. Cette drogue est aussi vendue à des prix plus élevés (entre 15 et 25 euros le gramme, contre 8 euros pour la résine classique).

    Outre l’impact de cette nouvelle législation sur les organisations criminelles locales – le cannabis illégal génère environ 19 milliards d’euros par an et fait vivre entre 90.000 et 140.000 familles selon un rapport de 2019 –, "cette intensification des violences entre groupes rivaux pourrait ainsi se manifester […] également sur le territoire français", écrivent les policiers spécialisés.

    Des tensions entre les principaux importateurs sont à prévoir, puisque, rappellent les rédacteurs, les violences entre trafiquants ont augmenté de près de 50% en France en 2020 lors de la crise sanitaire .

    Arrivée d’investisseurs étrangers dans le Rif

    Enfin, si la mise en place de la légalisation du cannabis thérapeutique ne permettra sans doute pas d’endiguer les trafics, elle pourrait cependant développer de nouvelles formes de criminalité. Notamment avec l’arrivée possible d’investisseurs étrangers dans la vallée du Rif au sein de la filière de cannabis légal. Phénomène qui a déjà été observé en Argentine depuis la légalisation du cannabis médical dans le pays.

     

    Le Maroc veut devenir un acteur central du cannabis légal sur le marché européen. Mais "le pays pourrait ne pas être assez concurrentiel", en raison des autres pays déjà leaders sur le marché comme les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas, le Danemark, le Portugal ou la Grèce plus récemment. Autant de raisons pour les policiers français de voir dans ce positionnement stratégique du Royaume chérifien une potentielle source de nouvelles tensions entre cultivateurs et entre trafiquants de stupéfiants.

     

    Pour rappel, le Maroc est le premier producteur mondial de résine de cannabis. Près de 3.000 tonnes seraient ainsi produites chaque année sur une surface cultivée estimée de près de 50.000 hectares.

     

    Source: europe1.fr

    • Like 2
  9. Malte légalise la culture et l'usage de cannabis récréatif, une première au sein de l'UE

     

    070547061472-web-tete.webp

    Chaque adulte résidant à Malte pourra jusqu'à sept grammes de cannabis et cultiver jusqu'à quatre plants, dès lors que ceux-ci ne sont pas visibles par tous (USA Today Network/Sipa USA/SIPA)

    La réforme, adoptée mardi après-midi au Parlement de la petite île méditerranéenne, autorise la possession de sept grammes de cannabis maximum et la culture de quatre pieds de cannabis par usager de 18 ans et plus.

     

    Malte a voté mardi la légalisation de la culture de quantités limitées de cannabis à domicile et sa consommation récréative dans la sphère privée, une première dans l'Union européenne. Plusieurs pays de l'UE ont dépénalisé la consommation et la détention de marijuana à usage privé ces 20 dernières années mais les législations restent souvent floues et la pratique seulement tolérée.

    À Malte, la réforme, adoptée mardi après-midi au Parlement de la petite île méditerranéenne par 36 voix contre 27, autorise la possession de sept grammes de cannabis maximum et la culture de quatre pieds de cannabis par usager de 18 ans et plus. Au-delà de sept grammes et jusqu'à 28 grammes, l'usager risque une amende de 100 euros. Sont également proscrites la consommation en public, délit passible d'une amende de 235 euros, et la consommation devant un mineur, passible d'une amende allant de 300 à 500 euros.

     

    «Le trafic de drogue restera illégal»

    Le texte prévoit la formation d'associations à but non lucratif permettant la production et la vente de cannabis à ses membres - 500 maximum par structure. Le premier ministre travailliste Robert Abela avait demandé aux députés de son parti de voter pour. «Nous légiférons pour répondre à un problème, selon une approche de réduction des risques (liés à la consommation de cannabis) en régulant le secteur pour que les gens n'aient pas à recourir au marché noir», a-t-il plaidé devant le parlement le mois dernier. Il a expliqué vouloir épargner aux parents le «traumatisme» de voir leurs enfants comparaître devant la justice pour avoir fumé un joint, tout en maintenant la pression sur les trafiquants.

    «Le trafic de drogue restera illégal», a-t-il souligné. Dans l'opposition, le Parti nationaliste, après une valse-hésitation ces derniers mois, a voté contre, estimant que la réforme «normaliserait et augmenterait la consommation de drogue» dans le pays. La mise en œuvre et le respect de ces dispositions seront encadrés par un nouvel organisme public, l'Autorité sur l'usage responsable du cannabis. Pays traditionnellement conservateur sur les questions sociales, Malte avait déjà dépénalisé la possession de petites quantités de cannabis en 2015 et avait adopté un cadre légal en 2018 en vue de devenir un pôle de production de cannabis à vocation thérapeutique.

    D'autres pays européens s'apprêtent à lui emboîter le pas. Le Luxembourg a annoncé en octobre 2021 son intention d'autoriser la culture de marijuana à domicile et sa consommation dans la sphère privée et le nouveau gouvernement allemand envisager de légaliser son usage récréatif. Aux Pays-Bas, la possession, la consommation et la vente au détail de jusqu'à cinq grammes de cannabis sont tolérées depuis 1976 dans les «coffee shops». En Espagne, la production pour la consommation personnelle est tolérée alors que commerce et consommation publique sont interdits.

    • Like 3
  10. Cour de justice de l’Union européenne, Conseil d’État, maintenant Cour de cassation, bientôt Conseil constitutionnel, tous les magistrats se penchent sur le statut du cannabis et la notion de stupéfiant. Et, pour la Cour de cassation, c’est une rupture, sinon un revirement, au regard de sa jurisprudence antérieure.

     
    image.jpg
     

    Par un arrêt du 24 novembre 2021, la Cour de cassation accepte en effet de transmettre au Conseil constitutionnel une question prioritaire sur la constitutionnalité du classement du cannabis et de ses dérivés comme stupéfiants. Elle estime que « la question posée présente un caractère sérieux dès lors que le renvoi par le législateur au pouvoir réglementaire de la définition des plantes, substances ou produits issus du cannabis, classés comme stupéfiants, sans l’encadrer, est susceptible de méconnaître les droits et libertés constitutionnellement garantis, en particulier l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ».

     

    Pourtant de jurisprudence constante, la Cour de cassation affirmait que le cannabis devait être défini par référence « à la Convention internationale unique sur les stupéfiants du 30 mars 1961 qui, en application de l’article 55 de la Constitution, a acquis une autorité supérieure à la loi interne dès sa publication par décret au Journal officiel du 22 mai 1969, laquelle convention ne distingue ni la variété, ni le sexe du cannabis » (Crim. 15 févr. 1988, n° 87-83.137 ; v., dans le même sens, Crim. 17 oct. 1988, n° 87-82.642 ; 19 juin 1989, n° 88-83.560 ; 9 mars 1992, n° 90-87.478 ; 13 mars 1995, n° 94-81.343 ; 3 avr. 1997, n° 96-83.210), ni, d’ailleurs, selon le taux de tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif de la plante de cannabis (Crim. 5 févr. 1998, n° 97-82.890).

     

    La Cour a même refusé de transmettre de précédentes questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) considérant que la question de l’absence de définition des stupéfiants ne présentait pas de caractère sérieux « dès lors que les textes susvisés ne méconnaissent pas le principe de la légalité des délits et des peines en renvoyant à une définition des stupéfiants donnée par voie réglementaire en conformité avec la Convention unique sur les stupéfiants du 30 mars 1961 à laquelle la France a adhéré avec l’autorisation du législateur » (Crim., QPC, 11 janv. 2011, n° 10-90.116, Dalloz actualité, 20 juill. 2011, obs. M. Léna ; D. 2011. 2823, obs. G. Roujou de Boubée, T. Garé, S. Mirabail et T. Potaszkin type_dalloz_fr_link.png ; RSC 2012. 221, obs. B. de Lamy type_dalloz_fr_link.png) et, « dès lors que, d’une part, la rédaction des textes en cause est conforme aux principes de clarté, d’accessibilité et d’intelligibilité de la loi pénale dont elle permet de déterminer le champ d’application sans violer le principe constitutionnel de légalité des délits et des peines, que, d’autre part, l’atteinte portée à la liberté de la personne de disposer d’elle-même par l’interdiction, pénalement sanctionnée, de faire usage de stupéfiants, est justifiée par des impératifs de protection de la santé et de la sécurité publique » (Crim. 4 mars 2014, n° 13-90.038).

     

    Seule exception à cette prohibition générale, le cannabis « industriel », c’est-à-dire l’utilisation de la fibre dans le secteur de l’habillement ou du BTP.

     

    La doctrine a toujours critiqué cette jurisprudence dénonçant l’atteinte au principe de légalité (F. Caballero, Droit de la drogue, 1re éd., Dalloz, 1989, n° 335 ; J. Huet, Fin du principe de légalité criminelle en matière de stupéfiants, JCP 2011. 589, n° 347). En effet, la définition des stupéfiants est une « non-définition », une définition « circulaire », tautologique : un stupéfiant est un produit classé comme stupéfiant. Et le droit international ne vient pas l’éclairer puisque la Convention unique procède de la même façon en définissant les stupéfiants comme « toute substance des Tableaux I et II, qu’elle soit naturelle ou synthétique » (ONUDC, Les conventions internationales relatives au contrôle des drogues, ST/CND/1, New York, 2014).

     

    C’est l’apparition d’un nouveau marché, celui du cannabidiol (CBD) et des fleurs de cannabis issues de variétés dont le taux de THC est trop faible pour avoir un effet psychotrope, qui explique cette évolution de la jurisprudence. Et la Cour de cassation n’avait pas vraiment le choix. Dans un arrêt de principe du 19 novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne a considéré qu’en application de la Convention unique de 1961 interprétée à la lumière des articles 31 des conventions de Vienne du 23 mai 1969 et du 21 mars 1986 relatives au droit des traités, seuls les produits pouvant créer un risque pour la santé publique sont susceptibles d’être classés comme stupéfiants (CJUE 19 nov. 2020, BS et CA, aff. C-663/18, D. 2021. 1020 type_dalloz_fr_link.png, note R. Colson et Araceli Turmo type_dalloz_fr_link.png ; AJ pénal 2021. 84, note Y. Bisiou type_dalloz_fr_link.png). À ce titre, elle estime que le cannabidiol extrait de la plante de cannabis n’est pas un stupéfiant.

     

    Par trois arrêts des 15 et 23 juin 2021, la Cour de cassation s’est alignée sur cette interprétation et l’a même appliquée aux fleurs de cannabis issues de variétés faiblement dosées en THC (moins de 0,2 %) (Crim. 23 juin 2021, n° 19-84.780). Elle a constaté que la législation interne varie en fonction de l’espèce de chanvre dont le cannabidiol est extrait (Crim. 15 juin 2021, n° 18-86.932, § 10, Dalloz actualité, 7 juill. 2021, obs. R. Colson ; D. 2021. 1193 type_dalloz_fr_link.png) et invité les juges du fond à rechercher « si les substances saisies n’avaient pas été légalement produites dans un autre État membre de l’Union européenne » (Crim. 23 juin 2021, n° 20-84.212, Dalloz actualité, 7 juill. 2021, art. préc. ; D. 2021. 1243 type_dalloz_fr_link.png ; AJ pénal 2021. 423, obs. M. Bendavid type_dalloz_fr_link.png).

     

    La loi ne fixant aucun critère pour distinguer ainsi cannabis licite et cannabis illicite, le Conseil constitutionnel devait fort logiquement finir par être saisi de la question. C’est ce qu’a fait le Conseil d’État de façon générale à propos de la notion de substances vénéneuses, dont font partie les stupéfiants, en transmettant une première QPC au Conseil constitutionnel (CE 8 oct. 2021, n° 455024) et c’est ce que fait aujourd’hui la Cour de cassation, de façon spéciale, sur le cannabis et ses dérivés.

     

    On notera toutefois que les principes mobilisés ne sont pas les mêmes. Le Conseil d’État s’interroge sur la constitutionnalité de la notion de substances vénéneuses au regard de la liberté d’entreprendre et d’une éventuelle incompétence négative du législateur qui n’a pas fixé de critère pour classer les produits. Pour sa part, la Cour de cassation, ne reprend pas le grief tiré d’une atteinte éventuelle à l’article 34 de la Constitution, grief qu’elle n’avait pas jugé sérieux dans sa jurisprudence antérieure. Elle préfère mettre l’accent sur une éventuelle atteinte à l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Ainsi, le problème constitutionnel ne serait pas seulement que le législateur n’a pas exercé totalement sa compétence, mais qu’il ne peut classer comme stupéfiants des produits qui ne créent pas un risque pour la santé publique.

     

    Ce feuilleton judiciaire dont dépend un marché de plusieurs milliards d’euros devrait trouver son épilogue avec les deux décisions que le Conseil constitutionnel sera amené à prendre en fin d’année et en début d’année prochaine. À moins que ce dernier, toujours soucieux de son autonomie, refuse de tenir compte de la jurisprudence européenne, relançant ainsi pour une nouvelle saison cette série à rebondissements.

     

    Source: dalloz-actualite.fr

    • Like 4
    • Thanks 1
  11. Une campagne de sensibilisation sur les dangers du cannabis au volant va être lancée par la Sécurité routière. Elle intervient en parallèle d'un doublement des contrôles de dépistage des stupéfiants en fin d'année.

    1200x768_chauffeur-bus-scolaire-controle

     

    La Sécurité routière lance une campagne de sensibilisation sur les dangers du cannabis au volant, minimisés par les conducteurs, en parallèle à un doublement des contrôles de dépistage des stupéfiants dès la fin de l'année. "Le cannabis fait du mal, sur la route il peut être fatal", tel est le message qui sera diffusé à partir de dimanche sur les principales chaînes de télévision et sur internet via un court film, décliné sous deux formats de 25 et 35 secondes.

    Il explique, par l'allégorie d'un trousseau de clés jeté en l'air, que "fumer des joints affecte la coordination des mouvements, la vue, l'ouïe, la concentration et les réflexes". La prise de stupéfiants multiplie par deux le risque d'avoir un accident de la route mortel, selon l'Observatoire de la sécurité routière (ONISR).  Couplé à la conduite en état d'alcoolémie, il est multiplié par 29.

    Selon l'ONISR, 731 personnes sont décédées en 2019 dans un accident impliquant une voiture dont l'un des conducteurs était positif aux stupéfiants, soit 20% de l'ensemble des morts sur la route. L'observatoire ne distingue pas, dans ses statistiques, les types de stupéfiants, mais note que "le cannabis est le produit stupéfiant illicite le plus souvent détecté chez les personnes impliquées dans les accidents mortels et positives aux stupéfiants".

     

    https://twitter.com/RoutePlusSure/status/1451481704066166786?ref_src=twsrc^tfw|twcamp^tweetembed|twterm^1451481704066166786|twgr^|twcon^s1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fpms.orange.fr%2Fmodule%2Fembed%2F2115%2Fsandbox%3Furl%3Dhttps3A2F2Ftwitter.com2FRoutePlusSure2Fstatus2F14514817040661667863Fs3D20frm%3D7ed512f7cb073e3840d6da9c7caab1e4maxWidth%3D500

    900 000 consommateurs quotidiens

    "La campagne est axée sur le cannabis car c'est le produit stupéfiant dont le danger par rapport à la conduite est probablement le plus sous-estimé", souligne auprès de l'AFP Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière. "Il y a une vraie minimisation des risques liés au cannabis, on croit que c'est hors de danger", ajoute-t-elle, alors que la France est la championne européenne de la consommation de cannabis, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (ODFT).  

    En 2019, il estimait le nombre de consommateurs annuels à 5 millions, réguliers à 1,4 million et quotidiens à 900 000. Au sujet des effets du cannabis sur la conduite, l'étude Vigicann menée en 2019 par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) notait qu'ils "sont plus marqués chez les fumeurs occasionnels que chez les fumeurs chroniques". L'étude les estime "maximaux environ cinq heures après consommation et durent plus longtemps chez les fumeurs occasionnels (environ 13 heures) que chez les fumeurs chroniques (environ 8 heures)".

    4 500 euros d'amende

    La conduite après usage de stupéfiants est sanctionnée d'un retrait automatique de six points sur le permis de conduire. Le conducteur encourt de surcroît une peine de deux ans d'emprisonnement et 4.500 euros d'amende. La sanction peut aller jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende s'il provoque un accident mortel (cinq ans et 75.000 euros d'amende en cas d'accident corporel).

     

    La campagne de sensibilisation se double d'un effort porté sur le nombre de contrôles par les forces de l'ordre pour dépister la prise de stupéfiants: le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin souhaite qu'elles en effectuent 800.000 en 2022, contre 453.000 en 2020 pour un taux de positivité de 20%.

    À titre de comparaison, 7 millions de contrôles d'alcoolémie ont été réalisés cette année-là, 3% se révélant positifs. Pour accompagner le mouvement, le projet de loi finances 2022 prévoit qu'un "effort important supplémentaire sera réalisé à partir de 2022 pour procéder à l'achat de kits de dépistage de prise de produits stupéfiants et de kits de vérification". La somme sera doublée, précise la Sécurité routière.

     

    Source: ladepeche.fr

    Les bonnes résolutions de Darmanin pour 2022... Courage et faites gaffe

     

    • Sad 6
  12. Quatre experts du monde de la recherche brocardent dans un livre la politique prohibitive adoptée par la France depuis plus de cinquante ans dans la lutte contre les drogues
     
    Cannabis : des chercheurs pointent « l’échec » français et plaident pour une « légalisation régulée »Malgré sa politique répressive, la France reste championne continentale de la consommation de cannabis, avec 5 millions d’usagers annuels et 1,4 million de consommateurs réguliers. © Crédit photo : AFP
     

    « Un échec », « un désastre » : quatre experts du monde de la recherche n’y vont pas avec le dos de la cuillère au moment d’évoquer la politique prohibitive adoptée par la France depuis plus de cinquante ans dans la lutte contre les drogues. « Ces images de guerre à la drogue et cette approche manichéenne ne permettent pas de construire des solutions adaptées. C’est inefficace en termes de santé publique et de contrôle du marché », diagnostique Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien spécialiste de l’addictologie.

    Un constat partagé par trois experts, le Suisse Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d’étude des addictions, le juriste et enseignant-chercheur Yann Bisiou et l’économiste Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’École d’économie de Paris. Ensemble, ils ont rédigé « En finir avec la guerre aux drogues », publié le 16 septembre (Éditions L’Esprit Frappeur).

     

    Championne de la consommation

    Comme d’autres avant lui, cet ouvrage, qui croise différents paramètres, médicaux, juridiques, économiques et même écologiques, s’oppose à la politique répressive défendue par les gouvernements successifs en France. Il fait écho aux conclusions d’un rapport parlementaire publié le 5 mai, pointant du doigt l’échec des politiques publiques et suggérant une « légalisation régulée » du cannabis pour mieux protéger les mineurs et endiguer le trafic.

     

    Ce rapport soulignait notamment l’augmentation des moyens alloués à la police, à la gendarmerie et aux douanes pour la lutte antidrogue, dont le budget a quasiment doublé entre 2012 et 2018 pour s’établir à 1,08 milliard d’euros annuels. Selon les auteurs, la France est l’un des pays européens les plus sévères en matière de répression. Mais elle reste championne continentale de la consommation de cannabis, avec 5 millions d’usagers annuels et 1,4 million de consommateurs réguliers, selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (ODFT).

     

    « Un discours idéologique »

    « Quand tous les six mois depuis cinquante ans, on est obligé de modifier la loi, il faut réfléchir à la pertinence du dispositif », assène le juriste Yann Bisiou, prônant un changement de méthode radical et dénonçant un « discours idéologique dépourvu de pragmatisme ». Pour ces experts, l’intérêt d’une légalisation est triple : éviter la stigmatisation sociale, construire un discours de prévention efficace et substituer l’offre légale au trafic.

    Mais avec la politique répressive actuelle, « ces objectifs ne sont absolument pas remplis », regrette Pierre-Yves Geoffard. D’après cette note, l’État dépense « 568 millions d’euros » sur un an pour lutter contre le cannabis, dont seuls 10 % financent la prévention, les soins et la recherche. Selon l’Insee en 2014, le trafic de cannabis en France génère chaque année 3,1 milliards d’euros, soit 0,1 % du PIB. Une légalisation du cannabis permettrait de « contrôler la publicité, créer un monopole d’État et récolter des recettes fiscales en créant une filière viable » en France, estime l’économiste.

     

    Source: sudouest.fr

  13. Promise, la libéralisation de l'usage du cannabis devrait subir un énième ralentissement. Si la ministre de la Justice annonçait une avancée pour octobre, la ministre de la Santé parle désormais de report...
    2572c2243f296ac1e5433bc9a4084049e6fe4b33

     

    Légaliser (et donc autoriser) la culture et la vente de cannabis au Luxembourg : la majorité DP-LSAP-Déi Gréng s'y est engagée. C'est inscrit en page 105 de l'accord de coalition. Sauf que depuis 2018, le projet tient lieu de monstre du Loch Ness, tantôt visible, tantôt replongeant dans les limbes. A chaque fois une bonne raison: l'explication covid a déjà servi de joker en début d'année, tout comme le changement à la tête du ministère de la Santé de 2020 ou encore la complexe adaptation de la loi grand-ducale... 

     

    Pour un peu, la procession d'Echternach avancerait même plus vite. Deux pas en avant, un pas en arrière. Quand ce n'est pas un pas de côté comme celui que vient de faire Paulette Lenert (LSAP) au micro de 100,7, mardi. La populaire ministre de la Santé a ainsi surpris son monde en déclarant que de nouvelles alternatives étaient désormais à l'étude.

    Autant dire que les travaux initiés depuis trois ans, d'abord par le duo Etienne Schneider (LSAP)-Félix Braz (Déi Gréng), sont bons à mettre au panier. Et cela alors même que cet été encore, la ministre de la Justice avançait avec détermination que le projet de loi devrait être déposé pour octobre 2021...  

    Le texte annoncé par Sam Tanson (Déi Gréng) devait ainsi faire la synthèse des travaux conjoints de la Santé de la Justice et des Finances mais aussi tenir compte de l'avis des services du ministère de la Sécurité intérieure. Bref, le fruit de mois (années désormais) de cogitations, notamment lors d'une demi-douzaine de réunions d'un groupe de travail interministériel spécialement créé pour ce dossier. Mais il y a encore quelque chose qui bloque.

    Une gêne, un obstacle, une barrière pour justifier ce énième report de cette avancée législative. Ainsi, si le gouvernement ne serait pas opposé à laisser qui veut cultiver pour son usage personnel ses plans de cannabis, légaliser la consommation constitue une étape visiblement plus délicate à franchir. Oh, pas tant en raison des oppositions formulées par l'opposition, CSV et ADR en tête. Non, plutôt parce que l'Europe ne verrait pas forcément d'un bon œil le Luxembourg offrir cette liberté de fumer de la marijuana (voire d'en faire commerce) quand l'usage et la cession en sont prohibés à quelques kilomètres de là. Le tourisme à la pompe frontalier d'accord, mais pas celui de la weed...

     

    Pourtant, le gouvernement et les pro-légalisation ont des arguments à faire entendre pour que le pas soit sauté. A commencer par l'échec de quatre décennies de répression. Les magistrats ont beau sanctionner et la police opérer, les fumeurs de joints sont loin de diminuer dans le pays. 

    Les derniers échos sur le dossier évoquaient déjà des limites pour le possible futur cadre légal. Déjà la nationalité des usagers : la vente ne serait permise qu'aux seuls résidents luxembourgeois avec des restrictions en termes d'âge mais aussi de quantité. Pas question de faciliter la toxicomanie, et encore moins créer une dépendance chez de jeunes habitants. La question des lieux de vente avait, elle aussi, progressé. Il était question de 'shops' dédiés et fonctionnant donc dans les limites de la loi.

     

    Si elle veut tenir ses engagements de campagne, la majorité en place pourra toujours s'inspirer d'exemples de pays ayant déjà légalisé la consommation. Comme l'Uruguay, le Canada voire même une quinzaine d'Etats américains dont le Colorado ou la Californie. 

    Autant de territoires qui, en offrant une légalisation réglementée, ont vu baisser la consommation parmi les mineurs et surtout la réduction drastique du marché noir de ce qui, hier encore, était considéré comme un stupéfiant illégal.

     

    Source: wort.lu

    • Like 1
  14. Grâce aux données issues des GPS et des accéléromètres, il devient possible de savoir quand une personne a consommé du THC.

     

    Sous l'emprise du cannabis, nos gestes deviennent plus saccadés et nos déplacements plus courts.

    Sous l'emprise du cannabis, nos gestes deviennent plus saccadés et nos déplacements plus courts.

    RONALDO SCHEMIDT / AFP

    Les smartphones seront-ils bientôt capables d'estimer avec précision notre état d'ébriété ou la quantité de joints que nous avons fumée ? Pour le moment, nos joujoux préférés ne jouent pas les mouchards en soirée. A l'avenir cependant, ils pourraient bien compléter voire remplacer les méthodes de dépistage traditionnelles comme les tests salivaires, les analyses d'urine ou de sang. En effet, grâce à leurs capteurs, ils font preuve d'une sensibilité remarquable.  

    Les scientifiques s'en sont rendu compte en 2018 en essayant de modéliser le comportement d'une trentaine de gros buveurs ne suivant aucune thérapie. En se basant sur les données recueillies par l'accéléromètre de leur téléphone, mais aussi sur d'autres paramètres comme la durée des conversations ou la vitesse d'écriture des messages, ils sont parvenus à distinguer avec une précision de 90% les phases à risques élevées (celles durant lesquelles les personnes boivent au minimum 4 ou 5 verres) des périodes à risques modérés ou nul. Ces résultats suggèrent qu'une politique de prévention utilisant les informations issues des smartphones est sans doute possible. Celle-ci déclencherait, par exemple, l'appel d'un professionnel lorsqu'une personne souffrant d'alcoolisme s'apprête à rechuter.  

     

    La méthode pourrait d'ailleurs s'appliquer aux consommateurs de cannabis. Dans une étude de 2019, des chercheurs ont évalué avec une précision de 92%, le degré d'intoxication d'une dizaine de patients. Il s'agissait, à l'aide d'un algorithme, de les classer en trois catégories, selon le pourcentage de THC (0%, 3% ou 7,5%) contenu dans les produits consommés. Ici, le gyroscope et l'accéléromètre se sont avérés très utiles. Ils ont permis de modéliser et d'analyser la démarche des participants alors qu'ils effectuaient un aller-retour le long d'une ligne dessinée sur le sol. "Nos travaux montrent qu'en matière de détection, le smartphone fait mieux qu'un test urinaire, mais un peu moins bien qu'un test salivaire", estiment les auteurs de l'étude qui réfléchissent au développement d'une application capable de dire à un conducteur s'il peut - ou non - de prendre le volant.  

    Source: lexpress.fr

    • Like 2
  15. AANNtjC.img?h=959&w=1438&m=6&q=60&o=f&l=

    {"default":{"load":"default","w":"80","h":"53","src":"//img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AANNtjC.img?h=533&w=799&m=6&q=60&o=f&l=f&x=2182&y=1640"},"size3column":{"load":"default","w":"62","h":"42","src":"//img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AANNtjC.img?h=417&w=624&m=6&q=60&o=f&l=f&x=2182&y=1640"},"size2column":{"load":"default","w":"62","h":"42","src":"//img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AANNtjC.img?h=417&w=624&m=6&q=60&o=f&l=f&x=2182&y=1640"}} © LOIC VENANCE

    Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 28 mai à Nantes. Question posée le 25 août par Anonyme.

     

    Gérald Darmanin ne s’en est jamais caché : il est en guerre contre le cannabis, cette «merde» selon les mots répétés du ministre de l’Intérieur. Le 19 août sur BFM-TV, un journaliste lui fait remarquer que des Etats ont tout de même légalisé cette drogue. «C’est un échec», répond Darmanin. «Si c’était un échec, ils seraient revenus dessus», estime son vis-à-vis. Et le ministre de l’Intérieur d’asséner : «Mais une grande partie de ces Etats et l’opinion publique reviennent sur ces légalisations !»

     

    Vous nous interrogez sur cette affirmation. Elle est erronée, selon plusieurs sources spécialisées dans la législation autour de la drogue. «Il faudrait remonter à la décolonisation de pays comme le Maroc», s’amuse maître de conférences en droit privé Yann Bisiou. Aux mains de régies publiques françaises pendant des années, ce marché était devenu illégal dans les années d’accession à l’indépendance du pays.

     

    Autre exemple évoqué par Yann Bisiou : «Dans les années 70 aux Etats-Unis, dans certains Etats, la consommation était relativement tolérée, de fait mais pas légalement, avant que Reagan, devenu Président, ne s’y oppose.» Il s’agissait, selon le maître de conférences, d’un mouvement de tolérance mais pas de légalisation, qui n’a alors jamais abouti à l’écriture d’une loi autorisant la consommation récréative.

     

    «Personne n’est revenu sur la loi une fois en vigueur»

    Une autre source, très au fait de la production et de la législation des stupéfiants dans le monde, complète : «Des pays ont du mal à légaliser, malgré les promesses, mais personne n’est revenu sur une telle loi une fois en vigueur.» Parmi les pays qui ont légalisé l’usage récréatif de la marijuana, on trouve notamment l’Uruguay, le Canada, ou encore plusieurs Etats américains comme la Californie ou le Colorado.

    Contacté, le cabinet de Darmanin n’a jamais précisé à CheckNews à quels pays faisait référence le ministre. Pas plus qu’à France Inter, qui est parvenu à la même conclusion que nous.

     

    Nos interlocuteurs relèvent toutefois que certains pays ont bien hésité sur le sujet de la dépénalisation. Celle-ci signifie, au sens large, une diminution (voire une suppression) des peines encourues par les producteurs, les vendeurs et les consommateurs. Alors que la légalisation revient à donner un cadre légal à la production, la vente et la consommation. Ainsi, certains pays ont d’abord en diminuant les peines infligées avant de durcir le ton. «Comme le Royaume-Uni ou l’Italie, nous confie la source citée plus haut, à chaque fois sous l’influence de gouvernement conservateur.»

     

    Même tendance en Espagne, remarque Yann Bisiou, passée d’un «système très tolérant à une réponse plus contraignante entre les années 80 et 90, puis à partir de 2015». Notre interlocuteur détaille : «La “légalisation” n’a jamais été complète, elle ne concernait que l’usage, la possession et la culture pour usage personnel et le partage de cannabis entre usagers dans le contexte des cannabis social clubs. Le pays n’est pas revenu à un système prohibitionniste, il a, en revanche, accru ses efforts dans la lutte contre le trafic.»

     

    Source: msn.com

    • Like 1
  16. Aux portes de l’Europe, dans les montagnes du nord du Maroc, le cannabis (ou kif, une fois séché) pousse comme du chiendent. On le cultive en famille et les autorités ferment les yeux : la survie de la région est à ce prix. Ici, la presse n’est pas la bienvenue, pourtant notre photographe s’y est fait tolérer quelque temps.

     

    Cannabis : le kif du Rif, or vert du Maroc

     

    Près de Ketama, cette paysanne, divorcée, n’a d’autre choix que de récolter le chanvre avec sa fillette sur le dos. © Hervé Lequeux

    A perte de vue, des centaines de cèdres bleus décimés. Des géants qui tutoyaient les cieux gisent à présent sur le sol. Ces images d’une forêt à l’agonie, Abdellatif Adebibe, président de la confédération des associations de Sanhaja du Rif, une importante coalition de tribus berbères, les conserve sur son téléphone comme pièces à conviction. Elles datent de l’automne 2020 mais cela fait des années que l’activiste marocain documente le massacre de la cédraie du mont Tidirhine. Une forêt qui était encore dense quand lui-même est né là, il y a soixante-six ans, et où désormais nombre de troncs élancés ont été réduits à des moignons.

     

    Les cèdres laissent place à la culture du chanvre au Maroc

    EN IMAGE Le rif marocain, grenier à cannabis aux portes de l’Europe

    Hervé Lequeux
    Hervé Lequeux
    Hervé Lequeux
     

    Car les arbres de son enfance disparaissent, peu à peu remplacés… par des plants de cannabis. Du haut de ses 2 456 mètres, le djebel dessine, avec d’autres sommets, la ligne de crête du Rif. Cette chaîne de montagnes s’étire de Tanger, sur la façade atlantique à l’ouest, jusqu’au fleuve Moulouya, à l’est. Entre ces deux extrémités, 500 kilomètres de plages sauvages, de criques secrètes, de falaises vertigineuses.

    Un paysage idyllique où, l’été venu, le parfum des pins se mêle aux embruns iodés. Et où, quoique prohibée par la loi, la culture du chanvre est tolérée pour garantir une forme de paix sociale, sur des terres réputées contestataires. On l’appelle ici kif, de l’arabe kayf, «plaisir», lorsqu’on le fume mélangé à du tabac noir. Depuis sa maison familiale juchée à 1 800 mètres d’altitude sur les flancs du mont Tidirhine, Abdellatif Adebibe résume : «Ici, c’est le point culminant du massif du Rif, pays du cèdre… et du kif.»

     

    Parfois, les feux de forêt répandent ici une odeur âcre de brûlé et des nuages de suie. En août 2019, quelque 500 hectares de pinèdes et 20 000 oliviers sont partis en fumée du côté de Tafersit, bourgade à soixante-dix kilomètres d’Al Hoceïma, la capitale du Rif. Combien de ces incendies ont-ils été allumés par des mains criminelles ?     

    Nul ne le sait. Mais des soupçons se portent souvent sur les mêmes suspects : les semeurs d’herbe, avides d’étendre les surfaces cultivables.

     

    Après avoir éradiqué la majorité des forêts de chênes, les incendiaires s’attaquent aux cédraies.

    Comment le Rif en est-il arrivé là ? «A la fin du XIXe siècle, le sultan Hasan Ier avait autorisé cette plante pour la consommation locale dans cinq hameaux autour de la petite ville de Ketama, répond Pierre-Arnaud Chouvy, géographe français spécialiste de la géopolitique des drogues. Il espérait sans doute contribuer ainsi à la pacification des tribus locales.»

     

    Après avoir forgé le destin de la région, sa décision fait manifestement encore jurisprudence autour de Ketama, où vivent environ 15 000 habitants, malgré divers dahir (décrets royaux) bannissant le cannabis au Maroc. L’herbe est même devenue ici une source de revenu essentielle. Selon le ministère de l’Intérieur marocain, la survie de 760 000 personnes, soit 2 % de la population du pays, dépend de cette activité (chiffres 2019).

     

    Des cultivateurs initiés à la transformation de la résine de cannabis en haschisch

    « Le cannabis est la seule plante qui daigne pousser ici », assure un cultivateur de Ketama, qui préfère taire son nom. C’est, il est vrai, l’une des rares qui s’accommodent des contraintes géographiques locales : un relief accidenté, un sol pauvre et érodé, des précipitations abondantes mais irrégulières, un faible recours à l’irrigation… Alors il s’est imposé. «Le seul à avoir jamais réussi à interdire le cannabis ici, c’est Abdelkrim el-Khattabi, l’illustre chef de guerre qui avait établi, entre 1921 et 1926, une éphémère république du Rif», explique Pierre-Arnaud Chouvy.

     

    Le « Vercingétorix berbère » considérait en effet sa culture et sa consommation contraires aux préceptes de l’islam. En 1959, trois ans après l’indépendance du Maroc, les habitants du Rif furent réprimés pour s’être soulevés contre un gouvernement qui les avait exclus. En représailles, leur région fut privée d’investissements quatre décennies durant. Et l’on détourna les yeux de leur moyen de subsistance… Dans les années 1960 et 1970, les hippies qui avaient découvert le Maroc et le chanvre vendu au souk entre des bottes de menthe et de persil, initièrent les paysans rifains à la transformation de cet «or vert» en haschisch, la résine de cannabis.

     

    Technique venue du Liban et d’Afghanistan. « C’est un Anglais qui nous a montré comment fabriquer le meilleur haschisch, poursuit le cultivateur anonyme. Sa femme était enceinte et a accouché ici. Ils ont appelé leur bébé Ketama. »

    Dès lors, les feuilles de cannabis, jusqu’alors réduites en poudre et mélangées à du tabac dans le traditionnel sebsi, une longue et fine pipe de terre cuite et de bois, ont été supplantées par le haschisch roulé en joints. Jusqu’alors consommé localement, ce cannabis a commencé à s’exporter dans les années 1980. Une manne inespérée pour cette province pauvre, délaissée par le pouvoir central.

     

    En vingt ans, la région, avantageusement située aux portes de l’Europe, est devenue son grenier à kif. Et le Maroc s’est retrouvé parmi les principaux producteurs et exportateurs de haschisch dans le monde, selon les Nations unies.

    La demande mondiale explosant, les zones de culture se sont en effet étendues au détriment des forêts. Sous la pression internationale, le royaume a dû intervenir. A partir de 2004, certains paysans ont eu la mauvaise surprise de voir leurs champs fauchés à la machette par des commandos de la gendarmerie royale, qui ont également utilisé des tracteurs pour arracher les plants ou des avions pour les réduire à néant par des épandages chimiques. Les cultures les plus accessibles, près des routes notamment, ont été impitoyablement détruites. Mais celles des régions les plus reculées ont échappé aux forces de l’ordre.

     

    Des paysans peu payés par rapport au trafic que le haschich génère

    Il ne faut pas s’imaginer que les paysans rifains et leur nombreuse progéniture mènent grand train. L’écart entre les revenus que génère le trafic et ceux que perçoivent les fermiers est abyssal, comme l’a constaté le photographe Hervé Lequeux, auteur des images de ce reportage effectué dans la région de Ketama. «Cela reste artisanal pour la majorité, qui travaille jusqu’à douze heures par jour mais vit chichement, dit-il.

     

    Toute la famille est sollicitée en fonction des tâches : les femmes comme les enfants, lesquels ratent l’école quand on a besoin d’eux. Souvent, c’est le jeune fils qui ramène l’âne chargé des tiges coupées. Ces paysans ont des tarifs imposés et ne profitent pas du tout de la manne de la transformation de la matière première qu’ils produisent.» Cédé au prix de gros environ soixante-dix centimes d’euro le gramme à Ketama, le haschich est ensuite revendu au détail entre deux et trois euros au Maroc et bien plus en Europe.

     

    Hervé a partagé le quotidien d’Ahmed (qui préfère ne pas donner son nom de famille), un fermier qui dispose d’une vingtaine d’hectares exclusivement de cannabis du côté d’Azila, au pied du mont Tidirhine. Son herbe, c’est surtout la traditionnelle beldia, cultivée ici depuis des lustres, mais il réserve une petite parcelle de son champ à la critikal, une variété importée mise au point en laboratoire et fortement concentrée en THC (tétrahydrocannabinol), la substance du cannabis possédant des propriétés psychoactives.

     

    Lui ne consomme, du matin au soir, que la résine issue de la plante ancestrale. Les quintes de toux qui le secouent ? «C’est le kif qui les soigne», assure ce fumeur invétéré qui n’a aucun mal à gravir le sentier menant au toit du Rif qui surplombe son exploitation. Aujourd’hui, dans les villages, beaucoup d’hommes fument la résine, mais seuls les vieux continuent à mélanger feuilles de cannabis finement hachées et tabac dans leur sebsi.

    thumbnail.jpeg
    Les régions pauvres du Rif, chaîne montagneuse qui s’étend sur 500 km entre Tanger à l’ouest et le fleuve Moulouya à l’est, cultivent le kif en profitant d’une tolérance ancienne, qui remonte au XIXe siècle et au sultan Mulay Hasan Ier. © GEO

    A Azila, en septembre, des fagots de cannabis fraîchement récolté sèchent, pendus au toit et aux fenêtres de la quasi-totalité des maisons du village, au vu et au su de tous. Deux mois plus tard, les plants femelles qui, au moment de la floraison, se distinguent des mâles en produisant des têtes résineuses en forme de larmes remplies de cannabinoïdes, sont placés dans des tamis et frappés avec un bâton. Dans tout le village résonne alors le son de ces sortes de tambours que l’on bat pour extraire la résine qui sera ensuite compressée.

     

    Sur certaines parcelles, la main-d’oeuvre est exclusivement féminine

    Coiffées de chapeaux de paille à pompons typiques de la région et ceinturées de la traditionnelle fouta (pièce d’étoffe) à rayures blanches et rouges, elles fauchent les tiges à la serpe. «J’ai même vu une maman avec son bébé sur le dos parce qu’elle n’avait personne pour le garder», témoigne Hervé Lequeux. Quinze kilomètres plus loin, dans le bien nommé café Rotterdam, à Issaguen, cigarette ou joint au bec, les hommes sirotent le noussnous, un mélange de café et de lait. Tout se négocie dans les volutes de fumée : tarifs, quantités, modalités des transactions.

     

    Les femmes n’interviennent à l’étape de la commercialisation que lorsqu’elles n’ont pas le choix – et généralement parce que le chef de famille est en détention. «Environ 16 000 paysans condamnés sont en fuite dans les montagnes pour éviter de passer dix ans en prison», précise Khalid Tinasti, directeur de la Commission mondiale sur la politique des drogues, basé à Genève.

     

    Kenza Afsahi, sociologue et maîtresse de conférences à l’université de Bordeaux, s’est intéressée à cette division du travail et à l’implication des femmes dans la culture du cannabis. «Les hommes, au gré des besoins de l’exploitation, les forment aux techniques de préparation des sols avant le semis, à celle du démariage [suppression des plants mâles pour éviter la pollinisation des plants femelles] et de la récolte, se réservant des stades de culture plus techniques comme l’irrigation et le traitement des plants, a-t-elle pu constater.

     

    Les femmes sont souvent cantonnées aux tâches les moins qualifiées, qui prennent le plus de temps.» Rôle qu’elles cumulent avec les autres corvées – la cuisine, la coupe du bois, l’approvisionnement en eau…

    A la fin de l’été, lorsque débute la moisson du cannabis, la main-d’oeuvre afflue de plusieurs régions du Maroc, mais l’immense majorité des cultivateurs, qui survivent tout juste, n’ont pas les moyens d’embaucher ces saisonniers payés cent dirhams (dix euros) la journée de douze heures par les gros producteurs.

     

    Autour d’Azila, ces derniers sont deux ou trois, qui habitent les maisons les plus cossues. «Ils cultivent jusqu’à cent hectares gérés de manière professionnelle, a constaté Hervé Lequeux. Au milieu du champ, ils ont aménagé un énorme bassin de rétention alimenté par des pompes. On voit qu’ils ont les moyens car ils ont pu aplanir les terrains pour créer des cultures en terrasses.» Cette exploitation intensive affecte fortement les ressources en eau. Au sommet de la montagne, les arbres ont été abattus pour installer les conteneurs d’où part un réseau de tuyaux qui irriguent les champs en contrebas. Ils font pousser le cannabis du printemps à l’été. En septembre, les réserves sont épuisées et les cours d’eau, à sec.

     

    Pour Abdelatif Adebibe, le dirigeant de la confédération des associations de Sanhaja du Rif, si rien n’est fait, la «guerre de l’eau» sera inévitable. Cet ardent défenseur de la nature accuse les importateurs et cultivateurs de graines hybrides comme la critikal, issues de croisements destinés à augmenter le taux de THC, introduites il y a une vingtaine d’années et particulièrement gourmandes en eau. Un cannabis ultrapuissant, dont la filière a des ramifications qui dépassent largement le Maroc. Le militant accuse : «Ceux qui contrôlent ce secteur-là viennent d’autres régions du pays et de l’étranger, et ils financent des gens d’ici ; ils restent cachés mais profitent de l’argent généré.»

     

    Khalid Tinasti, le directeur de la Commission mondiale sur la politique des drogues, confirme : «Le marché du Rif a totalement changé ces dix dernières années. La production n’est plus entre les mains de petits cultivateurs. Aujourd’hui, des capitaux illicites internationaux investissent directement au Maroc et maîtrisent toute la chaîne de production, jusqu’au trafic vers l’Europe.»

     

    Une culture qui met en danger la faune et la flore

    Cette monoculture change la face du Rif et représente un enjeu de santé publique au vu de la puissance psychotrope du cannabis produit, même si les conséquences sanitaires de la consommation régulière de kif par la population locale n’ont pas encore fait l’objet d’études spécifiques. Mais elle met aussi en péril la flore et la faune locales. En particulier le magot, aussi appelé macaque de Barbarie.

     

    Ce petit singe emblématique de la cédraie est menacé d’extinction en raison de la dégradation de son habitat. «Les exploitants choisissent les hauteurs car ils savent que la qualité de leurs plants y sera meilleure, explique l’activiste Abdellatif Adebibe. Ils abattent les cèdres pour planter des hybrides qui, en plus de nécessiter engrais et pesticides, sont plus gourmands en eau que les autres et doivent être impérativement arrosés. On est obligé de puiser de plus en plus profondément dans les nappes et il ne reste plus rien pour les habitants, les champs et le bétail en contrebas. Nous courons à la catastrophe.»

     

    Aujourd’hui, la variété de cannabis la plus populaire dans le Rif est la khardala, hybride à l’origine peu claire. «Elle a remplacé la pakistana, qui avait un rendement médiocre, et finira par être elle-même supplantée par d’autres, comme la gaouriya ou la critikal dont le rendement et le taux de THC sont supérieurs», prévient la chercheuse Kenza Afsahi. Pour le géographe Pierre-Arnaud Chouvy, le kif d’antan posait moins de problèmes que ces nouvelles semences. «Il peut être cultivé en agriculture pluviale, même si l’irrigation lui est bien sûr bénéfique, remarque-t-il.

     

    Mais un hectare de beldia consommera toujours moins d’eau qu’un hectare de critikal.» Et le géographe de tirer la sonnette d’alarme : «A terme, c’est l’équilibre sociopolitique d’une région déjà fragile et contestataire qui est menacé.»

     

    Le kif local profiterait-il d’un effet «terroir» ?

    D’abord considérées comme une aubaine car elles produisaient trois à cinq fois plus à surface égale que la beldia, les nouvelles variétés de cannabis réclament un savoir-faire particulier. «Les cultivateurs se sont rendu compte que ces graines ne sont pas adaptées aux contraintes du Rif, tranche Abdellatif Adebibe. Il faut attendre la fin de l’été pour récolter et les températures sont alors trop basses pour que les feuilles sèchent correctement. Elles pourrissent…» Pour lui, la beldia est indétrônable. «La plupart des cultivateurs sont en train d’y revenir parce qu’ils s’aperçoivent que le cannabis produit à partir de semences importées ne vaut rien : le marché européen en est saturé», explique-t-il.

     

    La différence de prix, il est vrai, est éloquente, la beldia rapportant cinq fois plus à la revente une fois transformée : un kilo de haschisch extrait de la plante ancestrale est revendu 1 000 euros autour de Ketama contre 250 euros s’il est issu de la variété critikal, a pu constater notre photographe. Des prix qui grimpent à mesure qu’on s’éloigne du lieu de production. De fait, cette préférence des consommateurs pour la beldia s’explique en partie par le fantasme du «naturel» : beldi (littéralement «qui vient du bled») est l’équivalent d’un label bio au Maroc, où l’on trouve poulets ou œufs beldi…

     

    Et ici, les autres hybrides de cannabis, ultrapuissants, ont la réputation de rendre fou… Certains proposent de légaliser la vente et la consommation de la beldia, tout en maintenant l’interdiction des autres variétés. «Cela permettrait de reprendre le contrôle de la politique agricole du Rif», assure Khalid Tinasti. Longtemps taboue au Maroc, l’idée de légaliser le cannabis, initialement défendue par les militants locaux, gagne du terrain par ailleurs. En mars 2021, le Maroc a ouvert à la discussion parlementaire un projet d’autorisation du cannabis thérapeutique, tout en maintenant l’interdiction de son usage récréatif.

     

    Avec l’objectif affiché de «reconvertir les cultures illicites destructrices de l’environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d’emploi ». Une agence de régulation serait chargée de contrôler la chaîne de production, de l’importation des semences jusqu’à la commercialisation.

     

    Du haut de sa montagne enneigée, Abdellatif Adebibe, qui se démène depuis des années pour que cette culture devienne légale dans la zone historique, voit son combat commencer à porter ses fruits. Au petit déjeuner, en trempant son pain dans l’alouana, une délicieuse huile extraite d’olives grillées dans un four en terre, il déborde de projets qui impliqueront la population locale… tout en préservant les majestueux cèdres bleus centenaires du mont Tidirhine, où viennent nicher les pics de Levaillant dont on entend le bec marteler les troncs. Un paradis qui, lui, n’a rien d’artificiel.

     

    ➤ “Le kif du Rif”, un reportage de Leyla Ouazzani (texte) et Hervé Lequeux (photos) paru dans le magazine GEO de juillet 2021 (n°509, Papouasie-Nouvelle-Guinée).

     

    Source: geo.fr

    • Like 4
    • Thanks 3
  17. Pour Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille, en charge de la transition écologique, cette mesure permettrait notamment de mener "des politiques de santé publique, de prévention, pour réguler le marché."

    phpNXjLpt.jpg

    Une nouvelle série de règlements de comptes a fait trois morts ce week-end à Marseille. Pour lutter contre les trafics de stupéfiants et les violences qui en découlent, l’adjoint au maire de Marseille, en charge de la transition écologique, appelle, sur franceinfo lundi 23 août, à expérimenter la légalisation du cannabis.

    "On voit bien que nous sommes dans une spirale infernale. On voit bien l’impasse de la guerre menée contre les trafics aujourd'hui à Marseille", déplore Sébastien Barles. Membre du Groupe écologiste et citoyen au conseil municipal, il estime que "pour empêcher cette jeunesse d'être sacrifiée, il faut expérimenter la légalisation" du cannabis, en citant l’exemple d’autres Etats qui l’ont fait, notamment aux États-Unis, et assure y observer "une diminution des trafics et de la violence."

     

     

    Considérer le cannabis "comme le tabac et l'alcool"

    Pour Sébastien Barles, cette mesure permettrait également de mener "des politiques de santé publique, de prévention, pour réguler le marché et faire en sorte que les produits soient de meilleure qualité". L’adjoint au maire appelle ainsi à "considérer le cannabis comme le tabac et l'alcool, en menant une politique de réduction des addictions."

    Il confie que la légalisation "n’est pas la panacée", mais assure que cela permettrait de générer des recettes fiscales pouvant servir à "mener des vraies politiques structurelles pour pallier cet abandon des quartiers populaires de Marseille, en matière d'équipements collectifs, de formation des jeunes, pour les ramener vers l'emploi, de l'emploi légal et de l’emploi d'avenir."

     

    Source: francetvinfo.fr

    • Like 6
  18. Le président de la Fédération française d'addictologie rappelle que l'alcool tue plus de personnes que le cannabis.

     

    Un consommateur de cannabis à Paris, le 26 septembre 2019.  (PIERRE GAUTHERON / HANS LUCAS / AFP)

    "On voit bien que c'est une séquence de communication", une "politique d'affichage des muscles de l'Intérieur", observe le chef du département de psychiatrie-addictologie à l'hôpital université Paul Brousse Amine Benyamina lundi 16 août sur franceinfo, alors que Gérald Darmanin a annoncé dans Le Figaro qu'il allait lancer une campagne de sensibilisation contre le cannabis au volant et augmenter les dépistages. Le président de la Fédération française d'addictologie rappelle que l'alcool tue plus de personnes que le cannabis.

     

    Pensez-vous que les dépistages annoncés par le ministre de l'Intérieur vont permettre de réduire la mortalité sur les routes ?

     

    Il est très difficile de contrôler ce que consomment les personnes qui prennent le volant, en dehors des stupéfiants qui sont interdits, il y a le contrôle des médicaments, de l'alcool... C'est une bonne idée pour limiter les morts sur la route, simplement il faut revenir un peu sur les statistiques. Ce qui tue le plus actuellement, ce ne sont pas les stupéfiants. Le cannabis tue 120 personnes, l'alcool 42 000 et le tabac 75 000. J'aurais aimé lire, dans l'interview qu'a faite notre ministre de l'Intérieur, sa stratégie de lutte contre la consommation d'alcool au volant. On voit bien le séquençage du ministre de l'Intérieur sur la question des drogues.

     

    Il dit qu'il s'attaque au fléau de la drogue, c'est tant mieux, mais j'ai quand même le sentiment qu'on est encore sur une manière de stigmatiser les drogués plus que la drogue, puisque la lutte contre la drogue en vérité, c'est une politique qui est basée sur trois éléments essentiels : la prévention, le soin et l'ordre. Il a en charge l'ordre en tant que ministre de l'Intérieur, mais quid de la prévention et du soin ? Quid des drogues dont on sait maintenant qu'elles sont pourvoyeuses de mort ? La première qui tue sur la route en France, c'est l'alcool.

     

    Diriez-vous que vous êtes donc dubitatif face à ces annonces ?

     

    Je ne suis pas dubitatif, je suis pragmatique. Je vois comment le ministre de l'Intérieur est en train de traiter la question de la drogue. Je ne veux pas lui faire de procès d'intention, ce sont toujours de bonnes nouvelles quand on s'attaque à un fléau qui tue les jeunes et les moins jeunes. En revanche, je m'étonne qu'il n'y ait pas de volet de réduction des risques liés à l'alcool, qui très clairement montrerait son intérêt à la fois en France dans d'autres situations et partout dans le monde. On a souvent le sentiment qu'il y a une opposition entre une politique de santé pragmatique et une politique d'affichage des muscles de l'Intérieur. On en a besoin, mais très clairement c'est une politique de l'affichage.

     

    On voit bien que c'est une séquence de communication avec une interview ce matin dans Le Figaro et un déplacement à Cavaillon. Quid de la politique de soins ? On l'attend. On a toujours l'impression que le ministre de l'Intérieur s'affiche pour montrer les chiffres. Je vous rappelle simplement qu'il y a quelques années on a quand même émis un rapport extrêmement sérieux et on s'est rendu compte que, concernant les accidents liés au cannabis, il y avait plus de fantasmes que de réalité sur le terrain. Le cannabis a un impact, mais bien moins important que celui de l'alcool et on a confondu les deux quand, dans le cocktail alcool-cannabis, on a mis en avant le cannabis.

     

    Gérald Darmanin oublie-t-il de lutter contre les risques liés à l'alcool ?

     

    Je pense qu'il n'oublie pas, c'est une volonté de sa part de mettre en avant la problématique de la drogue et dire qu'il est là pour lutter contre ça. Je le comprends. Il est dans son rôle. En revanche, la racine même de la lutte contre le cannabis et les drogues n'est pas que dans la répression, elle est dans la prévention, dans la promotion des structures comme les salles de consommation à moindre risque, c'est dans le vrai débat sur la modification de la loi concernant le cannabis pour couper les problématiques à la base.

     

    C'est très clairement de son ressort et des possibilités de sa compétence, et on a le sentiment qu'il n'y a rien. Contre l'alcool, on le sait, il y a une vraie frilosité avec ce gouvernement, on verra bien ce que ça va donner dans les mois à venir. Tout en saluant les actes du ministre de l'Intérieur, on attend une vraie politique globale et on ose espérer un jour avoir à la fois le ministre de la Santé Olivier Véran et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annoncer des choses en même temps.

     

    Source: francetvinfo.fr

    • Like 5
    • Thanks 1
  19. Renaud Colson, maître de conférences à l'université de Nantes, et Henri Bergeron, directeur de recherche au CNRS, co-signent Faut-il légaliser le cannabis ?. Ils y analysent les expériences des pays légalisateurs et l'influence de la légalisation sur le trafic. 

     

    Les équipes de France Télévisions ont rencontré Renaud Colson, maître de conférences à l'université de Nantes, qui a co-écrit avec Henri Bergeron, directeur de recherche au CNRS, Faut-il légaliser le cannabis ?. S'il déconseille formellement l'usage de cannabis, qui reste "une drogue potentiellement dangereuse", il étudie l'impact de la légalisation sur le trafic de drogue. Selon le chercheur, le trafic de cannabis est source de violence. "Cette violence vient de son interdiction et des trafics que son interdiction engendre."

    Le risque des produits frelatés

    En France, 5 millions de personnes consomment du cannabis, dont 900 000 sont des usagers réguliers. L'interdiction du cannabis ne permet pas de contrôler la qualité du produit vendu. "Il y a eu de l'herbe coupée avec des microbilles de verre pour en alourdir le poids, il y a des fleurs de chanvre à faible teneur en THC qu'on vaporise avec des cannabinoïdes de synthèse qui sont particulièrement dangereux", explique l'expert. Certains pays ont fait le choix de la légalisation, comme l'Uruguay ou le Canada. Selon Renaud Colson, la légalisation dans ces pays a permis de faire diminuer la consommation chez les plus jeunes : le trafic existe toujours, mais il est plus résiduel, et l'interdiction de la vente aux plus jeunes rend difficile leur approvisionnement. 

     

    2021-08-05_13h23_45.png

    Dominique Pépin, Matthieu Birden, Stéphane Auvray, Jérôme Sarfati, Nathalie Lachaud - franceinfo

     

    Source: francetvinfo.fr

×
  • Créer...