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  1. Des députés ont pressé mercredi le gouvernement d'agir «vite» pour rattraper le «retard préoccupant» pris par l'expérimentation très attendue du cannabis médical en France, et plaidé pour la mise en place d'une filière nationale de production de cette plante toujours illégale.

     

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    Dans son rapport d'étape, la mission parlementaire en charge de la question a dénoncé le «retard fort regrettable» pris par ce projet, alors que «la France est à la traîne sur la question du cannabis thérapeutique», déjà autorisé dans de nombreux pays européens.

     

    Le gouvernement «n'a pas agi de manière suffisamment volontariste», a déploré le président de la mission, le député Robin Réda (LR) en présentant le rapport à la presse.

    «Pour les patients aujourd'hui, ce n'est plus supportable d'attendre un peu plus», a ajouté son rapporteur général Jean-Baptiste Moreau (LREM). «Il faut que la France sorte de la préhistoire en matière de cannabis», une plante «qui est une drogue mais qui peut aussi être un médicament».

    Les députés ont aussi critiqué le discours du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour qui légaliser le cannabis serait une «lâcheté intellectuelle».

    «La lâcheté, c'est précisément de faire exprès de confondre les débats, de faire exprès de mélanger les différents usages du cannabis», a déclaré M. Reda. «Le thérapeutique n'est pas le cheval de Troie du cannabis récréatif», a insisté le rapport de la mission.

    L'Assemblée nationale a autorisé en 2019 l'expérimentation du cannabis thérapeutique pour au moins 3.000 patients souffrant de maladies graves comme certaines formes d'épilepsie, des douleurs neuropathiques ou d'effets secondaires de chimiothérapie.

     

    Elle devait initialement débuter en septembre, avant d'être repoussée à janvier par les autorités sanitaires, qui expliquent avoir été retardées par les imprévus liés à la gestion de l'épidémie de nouveau coronavirus.

    La semaine dernière, une cinquantaine de médecins et d'associations de patients, inquiets, ont réclamé «la publication du décret (autorisant l'expérimentation) dans les plus brefs délais», afin de proposer les traitements «dès le premier trimestre 2021».

     

    «Plus aucun retard ne doit être pris», a insisté mercredi la mission, en rappelant que l'autorisation délivrée par l'Assemblée nationale n'était valable que jusqu'au 31 décembre 2021.

     

    - «Généralisation» -

    Jean-Baptiste Moreau à l'Assemblée nationale, le 22 mai 2018 / AFP/Archives

    M. Moreau s'est dit prêt à présenter une proposition de loi si le gouvernement n'agit pas rapidement.

    En attendant, la mission parlementaire a émis plusieurs recommandations pratiques concernant l'expérimentation.

     

    La production de cannabis étant interdite en France, l'Agence du médicament (ANSM) va devoir dans un premier temps sélectionner des fournisseurs étrangers pour importer les médicaments nécessaires, qui se présenteront sous forme d'huiles, de gélules et de fleurs séchées à vaporiser - le cannabis à fumer sera exclu.

    Pour assurer le «déroulement impartial» du projet, les députés réclament de «renoncer à la gratuité» et d'acheter ces médicaments en dotant l'expérimentation d'un budget propre. De quoi éviter que les laboratoires limitent la variété de produits fournis et les soupçons de conflit d'intérêt.

    Le rapport anticipe une «généralisation» du cannabis médical en France et préconise d'élargir les pathologies pour lesquelles les médecins seraient autorisés à prescrire, lorsque les autres traitements ont échoué.

    A terme, «700.000 patients» pourraient recourir à des traitements médicaux à base de cannabis, selon le rapport.

     

    Face à ces besoins, les députés veulent développer une «filière entièrement française du cannabis thérapeutique». Laisser ce marché à des entreprises étrangères serait une «aberration économique et sanitaire», estiment-ils, alors que de nombreux agriculteurs souhaitent produire du cannabis.

    La mission souhaite donc modifier la loi qui interdit actuellement de cultiver des plants de cannabis contenant plus de 0,2% de THC - la molécule psychotrope du cannabis - et d'en récolter les fleurs.

    La régulation de cette production médicale pourrait ensuite être confiée à «un organe public», chargé de contrôler «la qualité» des produits et de sécuriser leur «stockage», comme en Allemagne.

     

    Enfin, le rapport réclame de former l'ensemble des médecins et des infirmiers à l'utilisation du cannabis médical, d'engager une réflexion sur le statut du cannabis pour permettre le remboursement des médicaments, et d'intensifier la recherche pour fixer un seuil au-dessous duquel les patients consommant du cannabis médical seraient autorisés à conduire.

     

    Source:  la croix

     

     

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  2. Cannabis: Darmanin contre la légalisation de "cette merde", proposée par le maire de Reims

     
    Gérald Darmanin le 12 août 2020 au Mans

    Gérald Darmanin le 12 août 2020 au Mans - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP

    Gérald Darmanin s'est prononcé ce lundi, dans un entretien à L'Union, contre l'expérimentation de la légalisation du cannabis proposée par le maire de Reims Arnaud Robinet.
     

    Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin estime ce lundi dans un entretien au journal L'Union que le maire (LR) de Reims Arnaud Robinet "se trompe profondément" lorsqu'il se prononce pour l'expérimentation de la légalisation du cannabis, une substance qu'il qualifie de "merde".

     

    "La loi de la République, c'est l'interdiction des drogues", insiste le ministre de l'Intérieur dans cet entretien. "J'ai sur ce point, et malgré mon estime pour lui, un désaccord profond avec Arnaud Robinet. Sur ce sujet, je crois qu'il se trompe profondément", ajoute-t-il.

     

    "Je ne peux pas, en tant que ministre de l'Intérieur, en tant qu'homme politique dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l'addiction à la drogue, que l'on va légaliser cette merde. Et je dis bien 'cette merde'", s'insurge le ministre, utilisant un terme qu'il avait déjà employé le 6 septembre dans un entretien au Parisien et qu'il a encore prononcé ce lundi matin sur LCI.

     
    "Qu'est ce que je répondrais aux dizaines de courriers que je reçois par mois de parents qui ont eu des enfants gravement blessés ou tués, parce qu'ils ont pris de la drogue et qu'ils ont conduit après ?" fait-il mine de s'interroger, estimant qu'"avec la légalisation, il y a un petit côté 'je baisse les bras'". "Ce gouvernement ne baisse pas les bras", conclut-il.

    Un "vrai débat"

    Dans une lettre au Premier ministre datée du 8 septembre, Arnaud Robinet avait au contraire demandé un "vrai débat" sur le cannabis pour "étudier les conséquences d'une légalisation de [sa] vente", avec des "expérimentations" locales, notamment à Reims.

     

    "Cette réflexion, dont l'engagement nécessite un certain courage, pourrait déboucher sur la mise en place d'expérimentations territoriales limitées dans le temps", proposait Arnaud Robinet. "Reims pourrait alors candidater", ajoutait-t-il dans ce courrier à Jean Castex.

     

    "La France a l'arsenal répressif le plus strict d'Europe et pourtant, c'est le pays qui compte le plus de consommateurs de cannabis: 11% des Français, trois fois plus qu'il y a 30 ans", avait argumenté auprès de l'Agence France-Presse l'ancien député, jugeant indispensable de "sortir de l'idéologie et être pragmatique" sur ce sujet.

    C.Bo. avec AFP
     
    Source: bfmtv.com
     
     
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  3. La mise en place, depuis le 1er septembre, de l'amende forfaitaire pour usage de stupéfiants relève d'une politique répressive d'un autre âge. Il est temps de mettre en place une forme de dépénalisation ou de tolérance.

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    Photo Philippe Lopez. AFP

     

    Tribune. Entre polémique sur «l’ensauvagement» du pays et grandes opérations de police, Gérald Darmanin impose ses thèmes en cette rentrée politique, endossant sans états d’âme le costume de premier flic de France. La ligne est claire, c’est la sanction qui prime, gage de réparation pour les victimes et de dissuasion pour les auteurs. Les débats sur le rôle et la place de l’institution policière en France, sa relation aux minorités, son rapport à la violence mais aussi ses missions et ses conditions de travail, sont remisés au placard. La généralisation de l’amende forfaitaire pour usage de stupéfiants, en vigueur depuis le 1er septembre, s’inscrit dans cette droite ligne, promettant de réprimer plus efficacement les consommateurs sans s’interroger sur le bien-fondé de cette politique et ses effets sur les relations entre la police et la population.

     

    En effet, plus qu’aucune autre, c’est bien la répression des drogues, et principalement du cannabis, qui mène aux dérives que l’on connaît. Elle explique les contrôles incessants à l’égard de certains segments de la population et la concentration des moyens et des effectifs policiers dans les quartiers où le trafic a lieu, ce trafic qui pourrit la vie des habitants et exacerbe la violence, mais n’existe que parce que l’Etat en a décidé ainsi, en en interdisant le commerce légal.

     

    Cette répression nourrit la politique du chiffre et mène à un dévoiement de la mission des forces de l’ordre. Le collectif Police contre la prohibition l’exprime très bien : «C’est un délit qui est résolu dès qu’il est constaté, c’est du 100% de taux d’élucidation, et ça, c’est très précieux pour les chiffres de la délinquance. 56% de l’activité d’initiative des flics, c’est la répression de l’usage de drogues, faire vider les poches et mettre en garde à vue pour le quart de gramme de shit qu’on a au fond de la poche.»

     

    Les chiffres, eux, sont éloquents. Entre 2014 et 2015, 56% des infractions revélées par l’action des forces de l’ordre, qui représentent la part proactive de l’activité policière, étaient liées aux stupéfiants, parmi lesquelles 85% concernaient un usage simple et 90% touchaient au cannabis. Ce sont ces infractions qui viennent engorger les tribunaux et nourrir la surpopulation carcérale, puisqu’elles concernent près de 20% des détenus (Observatoire international des prisons). A noter que dans les condamnations liées aux stupéfiants, le trafic occupe une part marginale, de l’ordre de 2% (Observatoire français des drogues et des toxicomanies).

    La répression et le contrôle encouragés

    En clair, une part démesurée de l’activité policière consiste à réprimer un comportement qui ne nuit pas à autrui et dont la consommation occasionnelle présente des risques limités pour la santé, en tout cas pas plus élevés que ceux émanant de la consommation des drogues légales que sont le tabac et l’alcool. Cette activité des forces de l’ordre génère en retour des effets secondaires désastreux, exacerbant notamment les tensions avec une partie de la jeunesse, pour un résultat non-existant en termes de santé publique.

     

    La nouvelle amende forfaitaire de 200 euros ne réglera en rien ces problèmes, pire, elle risque de les aggraver. Elle pourrait alléger le volet judiciaire de la répression des drogues en mettant fin aux poursuites lors de son règlement, mais encore faut-il que l’amende soit systématiquement payée. Les premières expérimentations sont loin de l’avoir démontré. Du côté du travail des policiers, on peut par contre prévoir l’effet l’inverse. Cette mesure, qui permet de punir plus simplement les usagers, encouragera les contrôles et les sanctions. On peine à croire Gérald Darmanin quand il déclare qu’elle sera appliquée «dans les quartiers de Créteil comme dans le XVIarrondissement de Paris», un secteur de la capitale où l’activité policière se fait pour le moins discrète. Ce sont bien les habitants des quartiers qui en seront la première cible.

     

    Pour faire cesser cette guerre absurde et son cortège de drames et de vexations, une solution existe, c’est celle de la légalisation du cannabis. Bien menée, elle apporterait de nombreux bénéfices pour les usagers, les policiers et la population dans son ensemble. Au-delà d’une meilleure politique de prévention et de nouveaux gains économiques et fiscaux, la légalisation mettrait aussi un terme à l’insupportable gâchis humain auquel mène la prohibition. Elle débarrasserait enfin les forces de l’ordre d’une activité répressive qui n’a que peu de choses à voir avec la protection de l’ordre public et de la population.

     

    Une telle légalisation ne serait pas synonyme de «lâcheté intellectuelle», comme le pense Gérald Darmanin, mais nécessiterait au contraire de faire preuve d’un grand courage politique. Il faut espérer que la mission d’information parlementaire «Réglementation et impact des différents usages du cannabis», qui se tient en cette fin d’année 2020, débouche sur des propositions concrètes en ce sens et fasse évoluer un débat miné par les postures. Alors que la plupart de ses voisins ont déjà bougé, en mettant en place une forme ou une autre de dépénalisation ou de tolérance, la France ne peut plus se contenter d’une posture aussi rétrograde, qui a prouvé toute son inefficacité.

     

    Par Vincent Delhomme, directeur des études du think-tank GenerationLibre

    Source: liberation.fr

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  4. Dans une tribune que nous dévoilons, médecins, sociétés savantes, associations demandent au gouvernement de tenir ses engagements en mettant en place dès janvier l’expérimentation du cannabis à usage médical.

     Prévu pour janvier 2021, le début de l’expérimentation du cannabis thérapeutique a déjà été repoussé à plusieurs reprises.

    Prévu pour janvier 2021, le début de l’expérimentation du cannabis thérapeutique a déjà été repoussé à plusieurs reprises. ISTOCK

    Le cri d'alerte est porté par 51 des principaux acteurs de la mise en place de l'expérimentation du cannabis à usage médical en France. Ceux qui y travaillent depuis deux ans. Les membres du comité scientifique dédié à l'Agence du médicament, parmi lesquels des neurologues, des oncologues, des pharmacologues. Les sociétés savantes (soins palliatifs, traitement de la douleur…), mais aussi les associations de patients, dont la plus puissante, France Asso Santé.

    Craignant un nouveau report de la mesure et « face à la souffrance des patients », écrivent-ils, ils interpellent le gouvernement. « Nous attendons des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus. »

    Cannabis médical, ne vois-tu rien venir ?

     

    « Deux ans déjà, pas même un décret en conseil d’État ni de financement qui verdoie, aurait pu écrire Charles Perrault.

    Deux ans déjà que la réflexion a officiellement commencé au sein de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à la demande de la précédente ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Depuis septembre 2018, des travaux ont alors été initiés au sein d’un comité scientifique pluridisciplinaire de l’ANSM. Ils ont évalué la pertinence scientifique de donner accès à des produits aux standards pharmaceutiques à base de cannabis pour des malades chroniques peu ou pas soulagés de leurs souffrances par leurs traitements.

     

    En octobre, cela fera un an déjà, que le député, et actuel ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, présentait devant l’Assemblée nationale ce qui est devenu l’article 43 de la loi N°2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la Sécurité sociale pour 2020. Un article donnant la possibilité à l’Etat d’autoriser, dans le cadre d’une expérimentation de politique publique, l’usage médical du cannabis sous la forme de produits répondant aux standards pharmaceutiques. Cela concernera a minima 3000 patients souffrant de douleurs chroniques neuropathiques, de contractions musculaires douloureuses chez des patients atteints de sclérose en plaques ou avec des lésions médullaires, d’épilepsies résistantes, de complications liées aux cancers et aux chimiothérapies et de patients en situation palliative.

     

    Mais pour cela, encore faudrait-il que l’expérimentation puisse avoir lieu ! Le décret d’application de cet article 43 est attendu depuis plusieurs mois. Sans ce décret, il est impossible de mettre en œuvre cette expérimentation, car l’étape cruciale de la sélection et de l’autorisation de ces médicaments qui seront prescrits aux patients ne peut être réalisée.

     

    Par ailleurs, nous ne pouvons que regretter un arbitrage à zéro euro concernant le financement de cette expérimentation qui doit mobiliser pendant deux années sur tout le territoire français plusieurs milliers de professionnels de santé volontaires. Cela met aussi la France en situation de dépendance face à des acteurs privés étrangers et de leur bon vouloir de fournir gracieusement leurs produits et dispositifs médicaux.

    Nous rappelons que l’accès à ces médicaments a été jugé scientifiquement pertinent dès décembre 2018 par le premier comité scientifique de l’ANSM.

     

    L’objectif principal de cette expérimentation n’est autre que de valider le circuit de prescription et de dispensation de ces médicaments. Rien d’exceptionnel pour des professionnels de santé qui manient d’autres médicaments stupéfiants au quotidien, dont certains plus à risque de dépendance, voire de surdose. Mais ce serait aussi l’occasion, avant une possible généralisation, de former à ces traitements un grand nombre de médecins et pharmaciens, même hors expérimentation, et d’en avoir une évaluation scientifique complémentaire.

     

    Le report répété du début de cette expérimentation, faute de décret d’application, suscite actuellement un questionnement sur la volonté politique de le mettre réellement en place. Cela crée de l’anxiété voire de la colère chez des patients déjà en souffrance physique et psychique et en attente de solutions complémentaires. Cela met aussi les professionnels de santé en difficulté dans la gestion des demandes grandissantes et légitimes des patients et de leur entourage, suite à l’annonce de cette expérimentation qui ne vient pas.

     

    Face à la souffrance des patients, nous attendons des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus, un financement adapté aux objectifs, en commençant par la publication du décret dans les plus brefs délais pour proposer aux patients ces traitements dès le premier trimestre 2021. »

     

     

     

    Liste des 51 signataires :

    Nicolas Authier, professeur des universités, médecin psychiatre et pharmacologue, CETD, Inserm 1107, université Clermont-Auvergne, CHU, Clermont-Ferrand ; Mado Gilanton, patiente experte, présidente Apaiser S&C ; Bechir Jarraya, neurochirurgien, hôpital Foch, Suresnes ; Philippe Andrieux, patient expert, association Principes actifs ; Nadine Attal, professeure des universités, médecin neurologue, Inserm U 987, CETD, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt ; Carole Demulatier, patiente experte, UniSEP ; Laure Copel, médecin oncologue et soins palliatifs, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris ; Yannick Frelat, représentant territorial d’Epilepsie France ; Antoine Dupuy, Société française de pharmacie clinique, pharmacien hospitalier, professeur des universités, CHU, Poitiers ; Catherine Sebire, représentante de l’Association francophone pour vaincre la douleur (AFVD) ; René Maarek, pharmacien d’officine, Paris ; Bertrand Rambaud, représentant du pôle « patients », Union francophone des cannabinoïdes en médecine ; Samira Djezzar, médecin pharmacologue, Centre addictovigilance, Paris ; Serge Perrot, professeur de thérapeutique, centre de la douleur, hôpital Cochin, université de Paris, ancien président de la SFETD (Société française d’étude et de traitement de la douleur) ; Alexandre Maciuk, enseignant-chercheur, faculté de pharmacie, université Paris-Saclay ; Vera Dinkelacker, médecin neurologue, CHU, Strasbourg ; Marie Lanta, chargée de mission information des personnes malades et des proches, Ligue nationale contre le cancer ; Françoise Durand-Dubief, neurologue, présidente du CLUD groupement hospitalier Est, CHU de Lyon ; Marie Jauffret-Roustide, sociologue, Inserm, Paris ; Georges Brousse, professeur des universités, psychiatre, addictologue, université Clermont-Auvergne, service d’addictologie et pathologies duelles, CHU Clermont-Ferrand ; Pascal Douek, médecin, patient et représentant de patients, Unisep ; Gilles Edan, professeur des universités, médecin neurologue, Inserm, CHU, Rennes ; Rachida Badaoui, patiente experte en oncologie ; Pierre Champy, professeur de pharmacognosie, université Paris-Saclay, Association francophone pour l’enseignement et la recherche en pharmacognosie (AFERP) ; Annie Le Palec, anthropologue, membre du TRT-5 CHV (interassociatif Traitement recherche VIH, hépatites virales) ; Sophie Crozier, médecin neurologue, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris ; Mariannick Le Bot, présidente du Conseil national professionnel de pharmacie officinale et hospitalière ; Raymond Souqui, président de CSC - connaître les syndromes cérébelleux ; Catherine Mallevaës, présidente de l’association Aramise (atrophie multisystématisée) ; Jean Benard, président de l’ASL-HSP France (Association Strümpel Lorrain) ; Martine Libany, présidente association CMT-France (Charcot-Marie-Tooth) ; Juliette Dieusaert, présidente AFAF (Association française de l’ataxie de Friedreich) ; Jean-Philippe Plançon, président Association française contre les neuropathies périphériques ; Françoise Tissot, vice-présidente AMMi, Association contre les maladies mitochondriales ; Coralie Marjollet, Sandrine Taourirt et Anne Draeger, association IMAGYN, Paris ; Edwige Ponseel, présidente AMADYS et vice-présidente Dystonia Europe ; Cécile Foujols, présidente de l’Association française du syndrome de Klippel-Feil ; Sophie Lecommandoux, présidente de l’APASC - Association des personnes atteintes du syndrome de Currarino ; Fabienne Lopez, présidente de l’Association Principes actifs ; Ivan Krakowski, oncologue médical, professeur des universités, médecin de la douleur, président de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS) ; Frédéric Aubrun, médecin anesthésiste-réanimateur, professeur des universités, président de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) ; Eric Thouvenot, médecin neurologue, professeur des universités, président de la Société francophone de la sclérose en plaques ; Béatrice Clairaz-Mahiou, pharmacienne d’officine, présidente de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO) ; Sophie Dupont, médecin neurologue, professeure des universités, présidente de la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE) ; Paul Frappé, médecin généraliste, professeur des universités, président du collège de la médecine générale ; Claire Fourcade, médecin, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ; Frédéric Guirimand, médecin, professeur associé de médecine palliative, université de Versailles Saint-Quentin, maison médicale Jean-Garnier, Paris ; Gérard Raymond, président de France Asso Santé ; Axel Kahn, médecin généticien, directeur de recherche à l’Inserm et président de la Ligue nationale contre le cancer.

     

    Source: leparisien.fr

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  5. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui entend durcir la lutte contre le trafic de stupéfiants, est contre la dépénalisation du cannabis

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    Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, le 7 juillet 2020. Crédit : Ludovic Marin / AFP

    Invité ce mardi matin des journées parlementaires du MoDem, qui s’achèvent ce mardi à Sanguinet (40), Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, s’est élevé contre toute dépénalisation du cannabis. A ses yeux, une telle perspective n’est rien d’autre qu’une "lâcheté intellectuelle", comme il l’a affirmé au cours d’une table ronde consacrée à la sécurité. Alors qu’il a fait de la lutte contre les stupéfiants "l’alpha et l’oméga" de sa politique, le locataire de Beauvau ne souhaite, en effet, aucun assouplissement en matière de consommation de drogue.

    "La drogue est partout dans nos quartiers, a-t-il souligné. Elle touche potentiellement toutes les familles françaises. Il n’y a pas de petites et de grandes drogues. Le trafic fait vivre jusqu’à 200 000 personnes en France. Dépénaliser serait un magnifique coup de poignard à tous ceux qui luttent contre l’addiction tous les jours." A commencer par les forces de l’ordre, la justice et les associations.

     
     

    Au-delà, le ministre de l’Intérieur estime que dépénaliser le cannabis serait en parfaite contradiction avec les objectifs du ministère de la Santé à l’égard de la consommation de tabac : "Le prix du tabac a augmenté et on dépénaliserait le cannabis, alors qu’on veut aller vers l’interdiction du tabac…"

     

    Source: sudouest.fr

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  6. Livraison surprenante dans les rues de Tel-Aviv ce jeudi. Un drone a lâché des centaines de petits paquets de marijuana à travers la ville, offerts aux habitants. Une pluie verte en Israël, où l’usage récréatif du cannabis est pourtant illégal.  

     

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    « Est-ce un oiseau? Est-ce un avion? Non, c’est le Green Drone qui vous envoie du cannabis gratuit du ciel… »

     

    Ce jeudi, des centaines de petits paquets ont été jetés par un drone qui survolait les rues de Tel-Aviv. A l’intérieur, les passants ont été surpris de découvrir qu’il s’agissait de cannabis, deux grammes par paquet.

    Avant l’arrivée de la police, certains citoyens se sont rués dans les rues, au milieu du trafic, pour récupérer quelques pochons. Au total, un kilo d’herbe avait été dispersé dans la ville, selon Lad Bible.

     

    Campagne pour la légalisation

    Cette pluie de cannabis est l’œuvre de « Green drone », qui milite pour la légalisation de la consommation de marijuana. Le groupe avait annoncé cette livraison peu ordinaire via le réseau social Telegram, en paraphrasant le célèbre générique de Superman.

    Les deux trentenaires qui pilotaient l’engin ont toutefois été arrêtés pour cette opération, rapporte l’agence Reuters. En effet, le cannabis est toujours illégal en Israël, à la seule exception d’un usage réglementé à des fins médicales.

     

    Source: metrotime.be

     

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  7. Baptisé « Cap 2025 », le plan de relance du gouvernement concerne tous les secteurs, y compris le domaine controversé de la culture encadrée du cannabis.
     
    Parmi les 216 mesures du plan de relance présentées en début de semaine par le gouvernement de la Polynésie pour faire face à la crise économique et sociale qui se profile, figure l’éventualité de développer une filière de culture du cannabis à des fins thérapeutiques. Dans un premier temps, le cadre législatif et règlementaire doit être posé avant d’autoriser la culture proprement dite des plantes. Celle-ci ne pourra dès lors intervenir que dans un cadre strict et contrôlé. L’usage du cannabis à des fins récréatives demeurera illicite.
     
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    Source:la1ere.francetvinfo.fr
     
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  8. Consommation de drogue : si on sortait du tout répressif ?

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    L’esprit paternaliste des politiques publiques répressives pose problème, au-delà de l’inefficacité de l’appareil bureaucratique.

     

    Depuis ce mardi 1e septembre, les fumeurs de cannabis pris sur le fait seront passibles d’une amende forfaitaire de 200 euros. Si l’amende est réglée dans les 15 jours, elle est ramenée à 150 euros. Si, au contraire, le consommateur attend au-delà de 45 jours, son amende s’envole à 450 euros.

    La décision a été prise par Jean Castex courant juillet pour lutter « contre les points de revente qui gangrènent les quartiers ». L’exécutif a donc adopté la législation la plus répressive d’Europe afin de décourager la consommation de stupéfiants, après avoir testé la méthode dans plusieurs grandes villes comme Rennes ou Créteil.

     

    Une politique conservatrice

    Rien de révolutionnaire dans ce nouveau geste du gouvernement, qui ne fait au final que suivre la voie tracée par Nicolas Sarkozy depuis 2002, reprise par Gérard Collomb quelques années après. Pour combattre la consommation de drogue en France, il ne faut rien laisser passer. Seulement, jusqu’à présent, cette politique s’est révélée inefficace, et la France se situe en tête des pays les plus consommateurs de cannabis de l’Union européenne.

     

    Une autre politique est toutefois possible, même si elle est moins populaire chez nos édiles, car assez contre-intuitive. Plutôt que de réprimer et pénaliser les consommateurs, la légalisation du cannabis pourrait participer à assécher le marché, l’assainir et surtout le retirer des mains des mafias qui en vivent.

    La politique de répression en matière de drogue est extrêmement élevée en termes d’argent public comme de capital humain. L’État multiplie les interventions pour en rendre l’activité prohibée, que ce soit en mobilisant les agences de santé publique, les administrations et les forces de l’ordre, le tout sans que son efficacité puisse être évaluée.

    Aux États-Unis, la « guerre contre la drogue » a même participé à la militarisation de la police et la transformation de l’État-providence en une immense machine répressive1. Si d’aventure les multiples interdictions touchant à la drogue disparaissaient, l’appareil répressif pourrait se concentrer sur ses missions essentielles, à savoir maintenir l’ordre public et protéger les droits des individus. L’argent public pourrait être réinvesti ailleurs, par exemple dans l’amélioration du fonctionnement de la justice ou l’alourdissement des peines touchant aux atteintes à la propriété et aux personnes.

     

    Sortir des cartels mafieux

    En cantonnant la vente de drogue au marché noir, l’interdiction rend l’accès à l’information sur le sujet plus difficile2, y compris pour combattre ses aspects les plus dommageables en termes de santé. Elle transforme le marché en rentes que se partagent des mafias que la répression arrange. Celles-ci peuvent imposer leurs prix au consommateur tout comme la médiocre qualité de leurs produits.

    La légalisation de la vente et de la consommation de cannabis permettrait l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs permettant une amélioration de l’offre et un meilleur contrôle légal des produits mis sur le marché. Même en matière de santé publique, la légalisation permettrait donc d’avoir une vision globale de l’activité plutôt qu’un suivi purement répressif.

    Plus fondamentalement, c’est l’esprit paternaliste des politiques publiques répressives qui pose problème, au-delà de l’inefficacité de l’appareil bureaucratique. Dans le domaine, c’est l’intégralité du logiciel étatique français qui est à revoir pour le rendre plus favorable à la liberté individuelle.

     

    Par Frédéric Mas.

    Source: contrepoints.org

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    Cannabis: 100% répressif, contre la santé publique et les avancées internationales, la nouvelle amende de 200 euros pour usage de stupéfiants est généralisée à l’ensemble du territoire. La prohibition constitue pourtant une impasse complète. Qu'attend-on pour sortir de la législation archaïque et répressive actuelle ?

     

     

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    Cette amende forfaitaire qui doit s’appliquer à toutes les drogues vise surtout les usagers de cannabis.

     

    Faut-il rappeler qu'en dépit d’une politique parmi les plus répressives d’Europe, les Français sont les premiers consommateurs de cannabis en Europe et se trouvent au troisième rang pour la cocaïne ?

    Ce que le Syndicat de la Magistrature appelle le "populisme pénal" constitue une réponse totalement inadaptée, hypocrite et archaïque. C'est une toute autre voie qu'il faut choisir, celle de la légalisation et de la réduction des risques

     

    Oui, il faut légaliser le cannabis et exercer un contrôle public sur sa commercialisation. Mon expérience personnelle de médecin spécialiste de la prévention des addictions, y compris comme conseiller au sein de du Ministère de la santé, m'a convaincu de l'absurdité criminelle de la prohibition.

    Je mets au défi n'importe quel ministre ou député ou le président de la MILDECA  qui soutient la situation actuelle interdisant et criminalisant la consommation de cannabis, de venir expliquer sa position devant un public de jeunes et notamment de justifier la différence de statut avec l'alcool. Le statu-quo que réaffirme le gouvernement est d'autant plus choquant que la consommation d'alcool est quant à elle banalisée voire valorisée par Emmanuel Macron (voir ici

     

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    L'alcool provoque 45 000 morts par an, la tabac 66000 par an , sans compter les autres effets, notamment pour l'alcool, les violences de tous ordres. Quid du cannabis ?  

    La distinction entre les produits addictifs légaux et illégaux, tels que le cannabis, ne répond pas à des raisons médicales ou de santé publique mais à des postures répressives et prétendument protectrices de la jeunesse. Le rapport du Conseil d'analyse économique a eu le mérite de souligner l'échec total du cadre actuel. 

     

    La prohibition a en effet comme conséquence de pousser les consommateurs de cannabis vers un recours à des fournisseurs issus de l'économie criminelle et d'utiliser des produits dont personne en connaît la composition réelle.

    De plus la situation actuelle empêche tout discours audible sur les dangers qui peuvent exister lors de consommation excessive de cannabis ainsi que sur l'utilisation de la voie fumée tel que le joint. 

     

    cannabis

     

    La prohibition constitue une impasse complète. La demande et la consommation sont très élevées, dans un cadre de clandestinité et de trafic. Les règlements de compte font des dizaines de morts et déciment des quartiers. L'absurdité et la perversité de la "guerre contre le cannabis" sont  illustrées par les méthodes de la haute hiérarchie policière. Pour attraper les trafiquants on développe et encourage les trafics, sans prévenir la justice.

     

    Tout un appareil, délinquant d'une part et policier d'autre part, est construit autour de la prohibition du cannabis et la criminalisation de son usage. On notera une fois de plus que la France qui a les lois les plus sévères a aussi la consommation la plus élevée en Europe.

    Or une autre voie existe : la situation aux USA montre que la légalisation dans certains Etats y fait chuter la criminalité. En même temps la possibilité d'utiliser légalement du cannabis y diminue fortement le recours aux opiacés et donc la dépendance et la mortalité qui en découlent  Qu'attend-on pour sortir de la législation archaïque et répressive actuelle ? 

     

    Il est temps de dépénaliser et de légaliser l'usage du cannabis en l'accompagnant de mesures de santé publique : régulation de l'usage, prévention et réduction des risques avec par exemple une vaste campagne à propos des joints et autres bangs qui représentent la pire méthode de consommation. 

    Il est temps aussi d'ouvrir un grand débat sur les drogues et leur usage.  

     

    Par albert herszkowicz

     

    Source: blogs.mediapart.fr

     

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  10. STUPÉFIANT - Un simple PV pour usage, possession ou consommation de drogue ? Le gouvernement de Jean Castex compte généraliser à partir de septembre la procédure d’amende forfaitaire pour consommation de cannabis, cocaïne, ecstasy... Mais les policiers peinent à tirer un bilan de cette mesure.

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    Ce doit être une légère inflexion dans la politique pénale contre la drogue. Le Premier ministre, Jean Castex, a exprimé le 25 juillet son souhait de généraliser à partir de septembre la procédure d’amende forfaitaire de 200 € pour le délit d’usage de stupéfiants, expérimentée à Créteil, à Reims et à Rennes depuis le 16 juin dernier, puis étendue à d’autres communes un mois plus tard.

    « Les conditions d’application étant très restrictives, le nombre d’amendes est faible, indique à Dossier Familial Cécile Pluchart, capitaine au service d’intervention d’aide, d’assistance et de proximité de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de la Marne. Ainsi, à Reims, 7 personnes ont été verbalisées par la police nationale en juin, 12 en juillet et 2 en août. »

    Un cadre déterminé par chaque parquet

    Chaque parquet détermine le cadre de la mesure. « Pour le parquet de Reims, seul le cannabis sous forme de résine, d’herbe ou d’huile d’un poids inférieur à 20 grammes peut être visé par la procédure, mais d’autres parquets sont susceptibles de fixer d’autres conditions, notamment la possibilité d’inclure d’autres stupéfiants, comme la cocaïne ou l’ecstasy », explique Cécile Pluchart. La policière énumère d’autres critères prévus par le parquet de Reims : l’usager doit être majeur, avoir une domiciliation, consentir à la destruction de la drogue et être muni d’une pièce d’identité. Devant du cannabis conditionné, les forces de l’ordre peuvent estimer être en présence d’un trafic et ne pas mettre en œuvre le dispositif.

    « Le principal avantage de la procédure est sa simplicité : tout se fait sur la voie publique, ce qui évite le circuit habituel de la procédure pour usage de stupéfiants », précise Cécile Pluchart. Le paiement de l’amende éteint l’action publique. Le montant dû est compris entre 150 € (minoration) et 450 € (majoration) suivant la date du paiement (article L. 3421-1 du Code de la santé publique). La personne est fichée, sa sanction est inscrite à son casier judiciaire.

    Quels effets sur le trafic et la consommation ?

    L’effet sur la consommation et sur le trafic, est encore difficile à déterminer. « À Reims, une ville étudiante, de nombreux consommateurs potentiels sont encore en vacances », explique à Cécile Pluchart. « C’est sur le long temps, quand nous aurons le recul nécessaire, que nous pourrons déterminer s’il y a un effet dissuasif », souligne le commandant Astrid Vasseur, chargée de communication à la DDSP de la Marne.

    Si les critères fixés par chaque parquet ne sont pas remplis, au moment de l’interpellation, une lourde procédure est déclenchée. La drogue est saisie, la personne interpellée est présentée à un officier de police judiciaire (OPJ) et entendue sous le régime de l’audition libre, voire, dans certains cas, celui de la garde à vue. Les suites données dépendent des faits reprochés et de la personne mise en cause.

    Une alternative à la peu efficace voie pénale

    En matière de stupéfiants, la quasi-totalité des interpellations aboutissent à « une réponse pénale », seuls 1,8 % faisant l’objet d’un classement sans suite, remarquent les députés Eric Poulliat (La République en marche) et Robin Reda (Les Républicains) dans un rapport d’information enregistré en janvier 2018. Mais cette réponse « apparaît peu efficace car près de 65 % des 68 681 mesures alternatives aux poursuites prononcées en 2016 ont été de simples rappels à la loi » au « caractère peu dissuasif ».

    Outre le rappel à la loi, les parquets sont susceptibles d’opter notamment pour une ordonnance pénale ou une composition pénale reposant sur une proposition du procureur de la République à l’usager de stupéfiants de différentes mesures. Dans ces deux hypothèses, la personne peut être amené à régler une amende et à suivre un stage de sensibilisation.

    L’usage de stupéfiants est puni des peines maximales d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende (article L. 3421-1 du Code de la santé publique). Son interdiction par une loi du 31 décembre 1970 n’a pas fait diminuer l’attrait que peuvent présenter les drogues, au contraire. D’après Eric Poulliat et Robin Reda, « le nombre d’interpellations d’usagers de stupéfiants n’a cessé de croître pour atteindre près de 140 000 interpellations en 2016 ».

    Depuis l’annonce de Jean Castex, le gouvernement n’a pas détaillé les règles de la généralisation de la procédure.

     

    Source: dossierfamilial.com

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    Les symptômes sont loin de pouvoir être pris à la légère.

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    Sharon McCutcheon via Unsplash

    Pour Mic, la journaliste Melissa Pandika s'est posé une question relativement simple: peut-on être allergique au cannabis? La réponse est oui, puisque comme l'indique Lewis Nelson, chef du pôle médecine d'urgence et du département de toxicologie médicale dans une école de médecine du New Jersey, «on peut être allergique à n'importe quoi». L'allergie au cannabis est même répertoriée sur le site de l'AAAAI, académie américaine travaillant sur l'asthme, les allergies et l'immunologie.

    Dès leur première exposition au cannabis, les personnes allergiques fabriquent des anticorps destinés à lutter contre certaines parties de la plante, et en premier lieu le pollen ou certaines protéines. Ce n'est pas le THC (petit nom du tétrahydrocannabinol, à l'origine des effets recherchés par les fumeurs et fumeuses) qui est responsable de l'allergie.

    Lors de la deuxième consommation, les anticorps s'en prennent aux protéines, ce qui crée une réaction allergique pouvant aller du nez encombré au choc anaphylactique, en passant par des éruptions cutanées, des problèmes respiratoires, des nausées et des diarrhées.

    Il est extrêmement rare que le simple fait de toucher ou sentir du cannabis puisse déclencher une réaction allergique: celle-ci passe presque systématiquement par le fait de le fumer ou de l'ingérer.

     

    Liée à d'autres allergies

    Les personnes les plus susceptibles d'être allergiques au cannabis sont celles qui sont déjà allergiques à plusieurs autres substances. Sans aller jusqu'à établir un lien de corrélation, lequel n'a pas été prouvé, Lewis Nelson indique que les allergènes présents dans le cannabis sont très proches de ceux figurant dans les pêches et les tomates. Autrement dit, si vous êtes allergique à l'un de ces deux fruits, il y a sans doute plus de chances pour que vous soyiez également allergique au cannabis.

    Lewis Nelson met en garde les consommateurs et consommatrices contre ce qui n'a rien d'un problème minime: «On ne peut jamais prévoir la force de la prochaine réaction allergique». En cas de suspicion d'allergie, il conseille de contacter son médecin et de réaliser des tests cutanés afin d'en avoir le cœur net...

     

    Source: slate.fr

  12. Avec la création d'une amende forfaitaire pour les consommateurs de stupéfiants, le gouvernement revendique une réponse répressive plus rapide, loin du pragmatisme que le sujet exige.

    Le maire de Tourcoing se targue de connaître le terrain. Aujourd’hui ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a enfilé le seul costume de cow-boy avec un zèle made in Sarkozy. Si le projet l’a précédé, c’est à lui qu’est revenu cette semaine de faire, lors d’un déplacement sur mesure, l’article de l’amende forfaitaire de 200 euros (1). A partir du 1er septembre, elle visera tout consommateur de stupéfiants. Le Premier ministre, Jean Castex, l’avait annoncé fin juillet, affirmant vouloir «lutter contre les points de vente qui gangrènent les quartiers», via une réponse répressive immédiate. Manière, aussi, de désengorger les commissariats comme les tribunaux par le biais d’une dépénalisation qui ne dit pas son nom. Le tout, en faisant les gros yeux aux gros mais surtout aux petits trafiquants.

     

    Derrière cette forme, quand même, de desserrage de vis pour le fumeur de joints ou le consommateur de coke, l’exécutif persiste comme ses prédécesseurs de gauche et de droite dans une logique de «guerre contre la drogue» qui n’a porté ses fruits nulle part. Et dont beaucoup de pays dans le monde sont vertueusement revenus ces dernières années. Mais en France, alors que le locataire de l’Elysée ne semble pas pressé de s’intéresser à la question, on continue de passer à côté du sujet. Faut-il vraiment l’expliquer, dans le pays d’Europe comptant le plus grand nombre de consommateurs de cannabis alors que sa législation est depuis des années la plus répressive ? Dans un pays où, en région parisienne comme à Grenoble, à Marseille et dans bien d’autres spots du trafic, les Kalachnikov font chaque mois leurs lots de morts ?

     

    Morale

    Pour ce qui est du cannabis, la première substance consommée par des millions de Français, sous forme de résine ou d’herbe, et dont le business illicite est à l’origine de bien des nuisances, violences et meurtres, la légalisation apparaît comme la seule voie raisonnable.

    La réponse pragmatique à une question qui ne peut plus être cantonnée au seul registre de la morale avec le fameux «maintien de l’interdit», dans lequel on entend tous les échecs des politiques de prohibition dont la France ne sort toujours pas. Une légalisation encadrée par l’Etat viendrait répondre à une quadruple exigence : en matière de santé publique avec un meilleur contrôle des produits en circulation et la possibilité d’une prévention plus efficace ; en matière de sécurité avec un trafic qui n'aurait plus lieu d'être, même s'il pourrait se reporter en partie sur d’autres produits (qui intéressent moins de consommateurs) ; en matière de fiscalité alors que le Canada ou plusieurs Etats américains font les comptes de leurs rentrées en milliards de dollars ; en matière de ruralité avec le développement d’une filière de production hexagonale comme plusieurs départements, telle que la Creuse, se proposent de l’expérimenter.

     

    S’il s’agit, vraiment, de couper l’herbe sous le pied des trafiquants tout en protégeant le mieux possible les consommateurs, ce qui ne semble pas un projet absurde, quelle autre option que la légalisation ? Même le maire Les Républicains de Reims, Arnaud Robinet, défend aujourd’hui cette stratégie. Beaucoup d’autres élus de terrain, médecins et responsables associatifs, publient régulièrement dans la presse des appels en ce sens. Mais cette semaine, on a entendu Gérald Darmanin bomber le torse comme bien des premiers flics de France avant lui, en promettant que, désormais, les bandits qui vendent du poison à nos enfants n’allaient plus dormir que d’un œil. Un refrain tellement périmé.

    (1) L’amende, si elle est réglée sous quinze jours, est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, le contrevenant devra s’acquitter d’une majoration fixée à 450 euros.

    Jonathan Bouchet-Petersen

     

    Source: liberation.fr

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  13. Arnaud Robinet, maire de Reims, appelle le gouvernement à rouvrir le débat sur la légalisation du cannabis.

     

    Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 20 août, au sujet des récentes violences survenues dans la ville, il a estimé qu’une vente encadrée par l’État permettrait d’allouer plus de moyens aux forces de l’ordre. Il demande, en outre, des effectifs de police supplémentaires.

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    Le maire de Reims et membre des Républicains, Arnaud Robinet, a appelé le gouvernement à rouvrir le débat sur la légalisation du cannabis, dans une conférence de presse tenue jeudi 20 août et relayée par France 3 Grand Est. La vente de cette drogue encadrée par l’État permettrait d’allouer plus de moyens à la police, qui pourrait alors se concentrer sur « les gros trafiquants de drogues dures », a-t-il expliqué.

     

    L’édile intervenait après la poussée de violence constatée dans deux quartiers de la ville, le week-end du 15 et 16 août. Treize voitures avaient été incendiées et sept policiers blessés à l’issue d’échauffourées. Selon Arnaud Robinet, ces scènes violentes sont la conséquence du trafic de stupéfiants.

     

     

    Renforcer la sécurité des halls d’immeubles

    En attendant un éventuel débat à l’échelle nationale sur la légalisation du cannabis, le maire de Reims envisage d’établir « un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans », rapporte France 3. Il souhaite aussi que les bailleurs sociaux déploient des équipes pour sécuriser les halls d’immeubles. Des bailleurs également appelés, dans certains cas, à « expulser les familles qui pourrissent la vie d’un immeuble ».

     

    Arnaud Robinet prévoit en outre de réorganiser la police municipale et promet une « présence quotidienne ». Il réclame aussi plus de policiers nationaux. Reims est ainsi candidate au dispositif « Quartier de reconquête républicaine ». Arnaud Robinet espère voir arriver « 15 à 20 agents supplémentaires ».

     

    Source: ouest-france.fr

  14. Quête de qualité ou démarche écologique? La culture de cannabis à domicile semble attirer de nombreux adeptes. Le gouvernement peut-il endiguer cette tendance? Sputnik fait le point avec Bénédicte Desforges, co-fondatrice du collectif Police contre la prohibition.

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    Certains Français semblent avoir la main verte. Dans l’Hexagone, l’auto-culture d’herbe de cannabis a le vent en poupe. Selon le baromètre santé 2017 de Santé publique cité par Le Figaro, près de 7% des usagers de cannabis, soit entre 150.000 et 200.000 personnes, auraient eu recours à cette pratique.

    Signe de la démocratisation de l’auto-culture, le nombre de saisies de plants de cannabis est en forte progression: en 2010, 54.728 plants ont été confisqués, contre 158.592 en 2014. Et malgré un léger infléchissement entre 2014 et 2016, la tendance est repartie à la hausse.

     

    Dans une interview à Europe 1, Victor Martin, chargé de projet réduction des risques pour l'association marseillaise Plus belle la nuit, explique que «beaucoup de remontées du terrain font état de nouveaux venus dans la production à domicile». «Pour certains, le confinement a été un élément déclencheur. Avec la pénurie s'est posé la question de l'autoproduction avec une logique de recherche de qualité, de savoir ce que le consommateur consomme. Finalement dans la même logique que de produire ses tomates sur son balcon», poursuit-il. Le confinement aurait-il amorcé une tendance de fond?

     

    Près de 200.000 cultivateurs clandestins

    Interrogée par Sputnik, Bénédicte Desforges milite pour une réforme des politiques publiques des drogues. Ex-lieutenant de police, elle a cofondé le collectif Police contre la prohibition à l’automne 2018 qui réunit anciens et actuels policiers et gendarmes. Pour elle, «il n’y a pas de boom de l’autoproduction suite au confinement. On n’a absolument pas le laps de temps nécessaire pour s’en rendre compte [selon la variété, le cycle de production peut prendre entre 2 et 7 mois, ndlr]».

    «Ce n’est absolument pas un phénomène nouveau. […] En revanche, qu’il y ait un boom de la répression sur ces choses-là, que les gendarmes soient plus attentifs et qu’ils communiquent plus là-dessus, c’est possible. […] Cela permet de s’adresser à l’opinion publique et de mettre en garde les auto-producteurs.»

    Avec Internet, s’approvisionner en graines, acheter une lampe UV, ou encore consulter des tutoriels afin de devenir le parfait cultivateur, devient un jeu d’enfant. Ainsi, le gouvernement peut-il endiguer ce phénomène?

    Non, d’après Bénédicte Desforges: «Ils ne peuvent pas. De la même façon qu’ils ne peuvent pas empêcher les gens de faire usage de drogues. Ils auront beau fermer tous les robinets, les gens en trouveront d’autres. La drogue, ce n’est pas une histoire d’offre mais de demande.»

    Impossible d’empêcher cette pratique

    Comme le souligne la co-fondatrice du collectif Police contre la prohibition, «dans un coin de leur tête [au gouvernement, ndlr], il y a aussi des flics et des gendarmes qui l’ont bien compris, ils savent que ces gens ne font pas de mal.»

     

    «Ceux qui autoproduisent ne font pas affaire avec le marché noir, ne font pas circuler de l’argent sale, ne troublent pas l’ordre public, n’alimentent pas le trafic. Généralement, c’est pour de la consommation personnelle, au pire, si la récolte a été bonne, ils vont donner un peu d’herbe à leurs potes.»

     

    Néanmoins, certains trafiquants ont compris l’intérêt de produire localement et tentent de cultiver des plants en quantité industrielle.

     

    «La période du confinement a permis de constater que, face aux difficultés d’acheminement du cannabis de l’étranger par voie terrestre, nombre de trafiquants se réorientaient vers la culture indoor sur le territoire national», analyse pour Le Figaro le contrôleur général Samuel Vuelta-Simon, chef adjoint de l’Office anti-stupéfiant (Ofast).

    Remettre en cause la politique du chiffre

    Bénédicte Desforges rappelle la différence entre «ceux qui plantent des centaines de pieds de cannabis, là on parle de production de stupéfiants, ce qui est dans l’absolu un crime [punissable de 20 ans de réclusion et 7.500.000 euros d’amende (article 222-35 du code pénal), ndlr]» et les «jardiniers du dimanche».

     

    «Logiquement, l’auto-culture c’est comme si vous fabriquiez de la méthamphétamine dans une cuisine. Sauf que dans la pratique, vous pensez bien que les juges ne jugent pas ça en tant que production de stupéfiants mais comme de la détention et usage.»

     

    Selon l’ex-lieutenant de police, «tous ces gendarmes qui vous font une saisie de deux ou trois plants par ici, une dizaine de plants par-là, qui mettent les gens en garde à vue, qu’est-ce qu’ils font?».

     

    «Ils relèvent une infraction dont le taux d’élucidation est de 100%: aussitôt constaté, aussitôt élucidé. C’est la recette de la politique du chiffre, avec en plus une communication qui peut être très visuelle.»

     

    Pour Bénédicte Desforges, «l’auto-culture est donc un faux problème» face au véritable trafic et à l’essor du «Dark web» pour s’approvisionner en drogue.

    56% de l’activité «proactive» des forces de l’ordre

    La co-fondatrice finit par pointer la politique des différents gouvernements concernant les stupéfiants, mais également le regard des Français sur les usagers de cannabis. Et pour cause, «il faut savoir que l’activité proactive des forces de l’ordre, à 56%, c’est la répression de l’usage de "stup". Laquelle est à plus de 90% de la répression de fumeur de cannabis [chiffres basés sur une période d’un an, de septembre 2014 à août 2015, ndlr]. Cette répression coûte 1,13 milliards d’euros», détaille-t-elle.

     

    «Quand on parle de sécurité et des gens qui ne se sentent pas en sécurité, si l’opinion publique savaient que les flics, lorsqu’ils ne sont pas occupés à garder une porte ou à prendre une plainte, ils cavalent après des fumeurs de cannabis, peut-être qu’ils regarderaient le problème sous un autre angle», conclut Bénédicte Desforges.

     

    Par Mike Beuve

    Source: sputniknews.com

     

    A lire aussi -> "On ne devient pas flic en rêvant de courir après les fumeurs": Police contre la Prohibition, le collectif qui détonne

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  15. Ralph Volcere, journaliste de 60 ans, mène une campagne pour la dépénalisation du cannabis et sa commercialisation. 

    Le rédacteur en chef du journal "The Independent" a annoncé sa candidature pour les deux scrutins (présidentiel et législatif) des 22, 23 et 24 octobre prochains. Dans l'archipel, Ralph Volcere est connu pour son militantisme en faveur de la dépénalisation du cannabis. 

    En 2017, il avait saisi la Cour Constitutionnelle des Seychelles afin de dépénaliser l’utilisation du cannabis médical. Après 3 années de procédures, son combat a porté ses fruits. En début d'année, les Seychelles ont reconnu les vertus thérapeutiques de la plante et ont autorisé son utilisation médicinale. 

    Aujourd'hui, celui qui appelle ses interlocuteurs “bro” veut aller plus loin en légalisant l'usage du cannabis récréatif. Selon lui, dépénaliser le chanvre permettrait d’en contrôler les usages et d'en tirer des bénéfices économiques.
     

    Le cannabis plus problématique que l'héroïne ?


    A l'heure actuelle, aucune statistique n'existe sur la consommation de cannabis aux Seychelles mais le candidat Ralph Volcere affirme “qu’un Seychellois sur deux fumerait de la Marijuana au moins une fois par semaine” et que “la majorité des incarcérations sont le résultat de sa consommation”. 

    L'Agence pour la Prévention de l'Abus des Drogues et de la Réadaptation estime que 5000 à 6000 Seychellois consommeraient régulièrement de l'héroïne. Depuis 2018, l'agence a mis en place un programme de distribution gratuite de méthadone (un opiacé synthétique) dans les quartiers. À l'heure actuelle, aucun candidat à l'élection présidentielle ne s'est prononcé sur ce qui semble être un fléau national. 

    À la question quelles sont vos réponses face à cette situation, Ralph Volcere répond : “commençons par dépénaliser le cannabis”. 

     

    Source: la1ere.francetvinfo.fr

  16. Dopée par la multiplication des sites de commerces en ligne de graines et autres boutures, l’autoculture fait de plus en plus d’adeptes.

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    La culture clandestine de pieds de cannabis à domicile (ici chez un habitant du Valenciennois) est en pleine expansion. PIERRE ROUANET/PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

    Soucieux de tout savoir du produit qu’il consomme et de ne plus contribuer à enrichir les narco-caïds, le fumeur de joints est de plus en plus séduit par les circuits courts. De facto, il se replie sur la production domestique. Comme le relate l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), reprenant le Baromètre santé 2017 de Santé publique France, environ 7 % des usagers de cannabis auraient eu recours à l’autoculture. Soit entre 150.000 et 200.000 personnes, essentiellement des hommes de 35 à 44 ans.

    Le nombre estimé de ces cultivateurs clandestins pourrait même être aujourd’hui bien supérieur. Dopé par la multiplication des sites de commerces en ligne de graines et autres boutures, en lien avec des boutiques installées aux Pays-Bas, il profite aussi de la vogue des «growshops», ces magasins d’horticultures «indoor» qui proposent la parfaite panoplie du petit jardinier en appartement. Le tout en évitant bien sûr d’employer le vocable «cannabis» pour ne pas éveiller l’attention des forces de l’ordre, dont l’odorat est aiguisé. Alertés par de forts effluves de cannabis alors qu’ils patrouillaient dans le centre-ville de Jarnac, les gendarmes ont ainsi décidé de prendre une échelle pour voir de l’autre côté du mur. Là, dans une serre bien aménagée, 139 pieds de marijuana poussaient à différents stades de maturité. Le «cannabiculteur», âgé de 28 ans, surpris avec trois armes, a tenté d’expliquer qu’il s’agissait là de sa consommation personnelle.

    À Trans-en-Provence, ce sont 264 pieds hauts de 1 m à 1,50 m qui ont été découverts juste avant une prometteuse récolte. Des bocaux remplis de «têtes», c’est-à-dire les fleurs recelant une concentration des substances psychoactives, et tout un matériel, dont des lampes et des extracteurs d’air, témoignaient d’une activité soutenue. Derrière le côté artisanal de la démarche, les policiers observent l’essor en métropole de «cannabis factories», c’est-à-dire, comme l’a décrit l’ODFT, de «véritables plantations comportant des centaines, voire des milliers de pieds».

     

    Du matériel vite amorti

    À Roubaix, le 6 novembre dernier, la police judiciaire de Lille avait ainsi réalisé la saisie de 8000 plants de cannabis dans un entrepôt de 2000 mètres carrés en plein centre-ville. Irrigué, chauffé et ventilé, ce champ clandestin est le plus grand jamais mis au jour sur le territoire national. «La période du confinement a permis de constater que, face aux difficultés d’acheminement du cannabis de l’étranger par voie terrestre, nombre de trafiquants se réorientaient vers la culture indoor sur le territoire national, observe le contrôleur général Samuel Vuelta-Simon, chef adjoint de l’Office anti-stupéfiants (Ofast). À l’instar des commerces légaux, les organisations criminelles cherchent à produire au plus près des zones de consommation pour diminuer les risques et les coûts liés à la logistique du transport: on constate que ces cultures, qui étaient traditionnellement implantées dans le secteur rural, sont de plus en plus présentes en zone urbaine.»

    Fin connaisseur des trafics rattaché à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), ce magistrat l’assure: «Les gains obtenus sont rapides et très élevés. Si l’on considère qu’un cycle de production dure environ onze semaines et qu’une installation bien conçue peut produire cinq récoltes par an, le matériel nécessaire est très vite amorti.»

    Désormais, l’Ofast estime que «la récolte d’un millier de plants représente une contre-valeur d’environ 150.000 euros et la production d’un an avoisine les 740.000 euros». Surfant sur cette consommation très en vogue, certains trafiquants n’hésitent plus à abuser leur clientèle en proposant à la vente de vulgaires plantes séchées ressemblant à des plants de cannabis et aspergées de principe actif de synthèse (THC).

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  17. EXCLUSIF - Une note des douanes, que s’est procurée Le Figaro, révèle que cette variété de drogue supplante la résine.

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    Des kilos de marijuana saisis en avril, au péage de La Turbie, dans les Alpes-Maritimes, sont entreposés dans le coffre d’une voiture de la brigade des douanes de Menton. Douane française

     

     

    Portée par l’engouement d’une nouvelle génération de consommateurs pour les produits «naturels», l’herbe de cannabis poursuit son inexorable percée sur le marché, au point de supplanter maintenant la résine. Une note des douanes, que s’est procurée Le Figaro, révèle que cette substance est «devenue prépondérante depuis le début de l’année 2020, en représentant plus de 60 % des volumes de cannabis saisis». Pour étayer cette «montée en puissance», les analystes des douanes observent que, déjà, «l’herbe est passée de 31 % à 38 % des quantités confisquées entre 2018 et 2019, confirmant une tendance constatée depuis plusieurs années».

    Sur le terrain, les opérations spectaculaires se multiplient. Elles montrent que les passeurs ont propension à panacher le contenu de leurs cargaisons. Ainsi, en février dernier, les agents de la brigade d’Hendaye interceptent sur l’autoroute 63 un camion venant de Madrid et y découvrent 18 cartons renfermant 107 kg d’herbe et 175 kg de méthamphétamines. Le tout pour une valeur marchande évaluée sur le marché de la vente au détail à plus de 10 millions d’euros. Dans un poids lourd conduit par deux Polonais censés transporter 13 tonnes d’articles de bazar entre l’Espagne et les Pays-Bas, les douaniers de Dijon ont quant à eux saisi 438 kg d’herbe et 65 kg de médicaments (antalgique et somnifère) au milieu d’un fatras d’objets de pacotille.

    S’adapter à la demande

    Une analyse très fouillée de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur les «mutations du marché du cannabis en France» soulignait, dès juillet 2019, que le «quasi-monopole de la résine», essentiellement importée du Maroc vers la France grâce à une «professionnalisation des trafics» dans les années 1980-1990, a été contesté à partir de la première moitié de la décennie 2000. Outre l’attrait pour une «substance “bio”, échappant aux produits de coupe», qui séduit un «public plus âgé et mieux inséré socialement», la diversification du marché est liée au «développement des productions locales» et au dynamisme des trafiquants, toujours prompts à s’adapter à la demande.

    Soulignant une «offre grandissante à partir des années 2010», les experts de l’OFDT citent en exemple le cas de grandes métropoles touchées par le trafic, à l’image de l’agglomération lilloise, «très influencée par sa proximité avec les Pays-Bas, un des premiers producteurs d’herbe en Europe occidentale».

    L’herbe permet aux organisations criminelles une rentabilité supérieure à celle de la résine : achetée 1000 euros le kilo au prix de gros en Espagne, elle est revendue près de 3000 euros sur le marché français

    L’étude des douanes

    L’Espagne, qui possède d’importantes fermes de cannabis, est quant à elle désignée comme un pays de «provenance habituelle». De 4 tonnes au maximum par an avant 2010, les saisies se sont envolées avec un pic historique de presque 30 tonnes enregistré en 2018 par le Sirasco, le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée, rattaché à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). «L’herbe permet aux organisations criminelles une rentabilité supérieure à celle de la résine: achetée 1000 euros le kilo au prix de gros en Espagne, elle est revendue près de 3000 euros sur le marché français», précise de son côté l’étude des douanes, qui, en outre, dit assister à «une professionnalisation des réseaux criminels avec la présence systématique de véhicules ouvreurs dans les convois et des passages de vive force de plus en plus réguliers ainsi que l’utilisation de plus en plus fréquente de dispositifs de contre-mesures (balises, brouilleurs…) ».

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    Repartis pied au plancher après des semaines de disette liée à la crise sanitaire, les trafiquants rivalisent d’imagination pour tromper la vigilance des services répressifs. Le 5 juin dernier, sur l’autoroute A31, les motards de la brigade de surveillance de Metz découvrent ainsi 538 kg d’herbes dans un semi-remorque frigorifique censé transporter des pastèques et des aubergines entre l’Espagne et l’Allemagne. Le chauffeur colombien a écopé de trois ans d’emprisonnement, d’une interdiction de territoire et d’une amende de 1,8 million d’euros.

    Douze jours plus tard, c’est au beau milieu d’un chargement de 22 tonnes d’oignons venant de Valence que les douaniers de Port-Vendres trouvent 771 kg d’herbe estimés à 7,7 millions d’euros. «Depuis la levée progressive des confinements en Europe, les organisations criminelles basées en Espagne réalimentent leurs clients partout en Europe, et, comme la demande en herbe est plus développée que la résine dans de nombreux pays, la priorité de réapprovisionnement a été donnée à cette substance, assurent les analystes des douanes. Il est constaté que les pays du nord de l’Europe (la Pologne, l’Allemagne ou les Pays-Bas, notamment) semblent être la destination d’un nombre important des poids lourds contrôlés. Or ces pays consomment traditionnellement nettement plus d’herbe que de résine.»

    Forte concentration en THC

    Mais cette poussée de l’herbe dans le paysage des narcotrafics est loin d’être une bonne nouvelle sur le plan de la santé publique. Car, derrière son gentil côté «écolo», cette drogue végétale, dont le tarif a flambé de 30 % en dix ans pour s’établir à 10 euros le gramme, inquiète les spécialistes, qui ont vu s’envoler les taux de tétrahydrocannabinol (THC), c’est-à-dire les composants psychoactifs agissant sur le psychisme en modifiant le rythme cérébral. «Entre 2010 et 2019, la teneur moyenne de THC de l’herbe a doublé, passant de 9,5 % à 19,1 %, explique au Figaro Catherine Lamoureux, responsable des analyses aux laboratoires des douanes, qui passe au crible plus 4000 échantillons de cannabis par an depuis 2018. Cette plus forte concentration est imputable à une meilleure sélection variétale des plants les plus productifs. Depuis cinq ans, nous nous sommes aperçus, sans tirer de conclusion, que les produits saisis sentent de plus en plus, au point de revoir leur conditionnement.»

    De manière marginale, des échantillons d’herbe dépassent une teneur de 30 % de THC, particulièrement néfaste pour l’usager. Poussés par l’appât du gain, les réseaux criminels rivalisent d’audace. Ainsi, en juin dernier, les douaniers ont saisi sur l’A36, dans le Doubs, 65 kg d’herbe de cannabis dans quatre cercueils à bord d’un faux corbillard. Lors du contrôle, le conducteur, un Roumain condamné pour braquages, a assuré qu’il transportait des corps d’Espagne en Roumanie. Mais les douaniers ont relevé que les cercueils n’étaient pas plombés et que l’absence de dépouille n’avait rien d’une hallucination.

    Par Christophe Cornevin

     

    Source: lefigaro.fr

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  18. Quand elle a planté du chanvre pour se faire un peu d'argent en plus sur la ferme familiale, en pleine campagne aux Etats-Unis, Susan Corbett ne s'imaginait pas qu'elle aurait à gérer le problème des... voleurs.

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    L'agricultrice a dû installer deux caméras de sécurité pour surveiller une partie de sa récolte, qui a l'apparence et l'odeur de la marijuana mais contient seulement une très faible dose de THC, la substance psychoactive du cannabis qui fait planer.

     

    Sur son terrain en Virginie, sur la côte est du pays, une pancarte l'affirme: "Ce n'est pas de la marijuana".

    Les producteurs de chanvre ont fait face à bien des imprévus depuis que l'exploitation de la plante a été autorisée aux Etats-Unis en 2018.

    En plus des voleurs, ils ont dû gérer un marché soudainement saturé, des conditions de cultures compliquées, des policiers suspicieux et l'obligation de brûler la récolte dès qu'elle dépassait un taux de THC trop élevé.

     

    Cultivé pour ses racines, ses fibres et son huile, le chanvre contient du CBD, la molécule non psychotrope du cannabis connue pour ses vertus relaxantes.

    Mais, botaniquement parlant, c'est la même plante qui sert à fabriquer la marijuana, un produit qui reste interdit par le gouvernement fédéral et dans de nombreux Etats américains.

    "Tout le monde s'est mis à en planter en disant +c'est fantastique+", souligne Mme Corbett. "Je leur disais +attendez un peu+".

     

    Le chanvre a été interdit aux Etats-Unis pendant tout le XXe siècle avant d'être autorisé en 2014, pour la recherche, puis en 2018, pour un usage courant.

    Depuis, 46 Etats ont voté des lois réglementant son exploitation. Les licences délivrées dans 34 Etats ont bondi de 455% en 2019, selon le lobby Vote Hemp.

     

    Le CBD, qu'il soit vendu seul ou mélangé à des aliments ou des boissons, est devenu très populaire et les ventes pourraient s'envoler de 45% d'ici 2024 pour atteindre 18 milliards de dollars, selon le cabinet Canaccord Genuity.

    Faire pousser le chanvre est complexe: la plante doit être régulièrement aspergée de pesticides, récoltée à la main puis séchée.

     

    Beaucoup d'agriculteurs se sont quand même lancés sur le marché dès sa légalisation. Mais n'ont pas forcément trouvé de transformateurs à qui les vendre.

    - Qui vole le chanvre? -

    "Quand on va sur le marché du CBD, on nous dit +vous serez payés quand on sera payé+, ce qui nous met dans une situation délicate vis-à-vis de nos propres fournisseurs", remarque David Turner, qui fait aussi pousser du chanvre en Virginie.

    Les agriculteurs doivent également veiller sans cesse à ce que le taux de THC reste sous contrôle. "Si je me trompe, je deviens un trafiquant de drogues", souligne M. Turner.

    Et il faut tenir compte des voleurs.

     

    M. Turner pense qu'une vingtaine de personnes ont été arrêtées au total pour avoir fauché ses plants.

    Sur la ferme de Mme Corbett, ils n'ont coupé que la partie supérieure du chanvre.

    Ont-ils confondu la plante avec de la marijuana? Ont-ils tenté d'arnaquer des acheteurs crédules? Les agriculteurs n'en savent rien.

     

    Le plus gros problème pour les producteurs reste toutefois d'écouler leur huile.

    "Il y a clairement eu une saturation du marché l'an dernier, et les prix ont en conséquence beaucoup baissé", explique Erica Stark, directrice de l'Association nationale du chanvre.

    "Cela reste rentable si vous trouvez un acheteur, mais encore faut-il en trouver", dit-elle. La situation s'améliorera probablement quand il sera plus facile de transformer les fibres de la plante et quand les autorités réglementeront clairement l'utilisation du CBD, prédit l'experte.

    En attendant, M. Turner a préféré ne pas planter de chanvre cette année.

     

    Vote Hemp estime que la production en 2019 a été bien moins importante que prévu par les licences accordées, à cause de problèmes sur les récoltes.

    "Je ne suis pas devenue riche" en cultivant du chanvre, reconnaît pour sa part Mme Corbett, qui loue aussi ses terrains à des éleveurs et tient une maison d'hôtes.

    Mais, affirme-t-elle, "je crois au CBD et si je m'en tire correctement cette année, je vais sans doute m'engager pour cinq années supplémentaires".

     

    Source: notretemps.com

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  19. Le pays est encore très loin du compte mais la ganja sacrée de l'hindouisme pourrait lui offrir de belles perspectives.

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    Un sādhu fumant du cannabis lors du Makar Sankranti, jour saint du calendrier hindou. | Dibyangshu Sarkar / AFP

     

    En Inde, des centaines de variétés de cannabis sauvage poussent un peu partout. La plante, que l'on appelle ici «Vijaya», est citée dans le Veda hindou et utilisée lors de cérémonies religieuses. Mais paradoxalement, elle n'est pas vraiment légalisée.

    Alors que de plus en plus d'États ont mis fin à sa prohibition, le statut légal du cannabis en Inde demeure complexe. Son usage récréatif est interdit depuis 1985 –mais le seul État du Madhya Pradesh en produit 240 tonnes par an.

    Consommer du cannabis est donc illégal, mais sa production ne l'est pas toujours en raison de l'utilisation de la plante lors de festivals religieux ou dans la médecine traditionnelle.

     

    Dans l'hindouisme, la plante est sacrée –c'est même le plat préféré de Shiva, dieu de la destruction. Lors de festivals religieux comme Holi («fête des couleurs»), on consomme des boissons contenant du «bhang» (feuilles ou graines de cannabis), comme on l'appelle ici. Quand on ne le fume tout simplement pas.

    Dans des lieux considérés comme sacrés tels que Varanasi, Rishikesh ou Pushkar, des personnes sont donc autorisées à vendre du «bhang» pour la médecine traditionnelle ou un usage religieux.

    Vers la légalisation de la production

    En revanche, le fruit et la fleur de la plante («ganja») sont interdits à la vente. Du personnel engagé par le gouvernement se charge de récolter les feuilles et les graines sur des plantes sauvages, mais la cultiver reste compliqué.

    En janvier 2013, l'entreprise Boheco a été la première à se lancer sur le marché de la production de cannabis, en visant à la fois les usages médicaux, religieux et les multiples fonctionnalités de la fibre de chanvre (textile, construction...).

    60% de la population indienne travaille dans l'agriculture. Pour les fondateurs de Boheco, le chanvre pourrait constituer une alternative intéressante au coton car il pousse plus vite tout en nécessitant moins d'eau et de pesticides.

    Plusieurs États indiens ont récemment légalisé la culture du cannabis, à condition que le taux de THC ne dépasse pas 0,3%. Mais le chanvre sauvage indien possède souvent un taux plus élevé. Les producteurs qui utilisent des variétés locales pourraient donc se retrouver dans l'illégalité.

     

    Sans doute appâtées par les bénéfices économiques réels de la libéralisation dans des pays comme le Canada ou les États-Unis, les autorités semblent de moins en moins réticentes à la perspective d'une légalisation élargie.

    L'usage purement récréatif de la plante restant pour le moment prohibé, le légaliser constitue un préalable indispensable au développement d'un véritable marché du cannabis, qui pourrait à terme peser jusqu'à 638 millions d'euros.

     

    Source: korii.slate.fr

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  20.  

    Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la concentration plus ou moins grande en THC du cannabis n'a pas d'influence sur celui qui le consomme, que ce soit au niveau du bien-être ou de l'altération de la perception.

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    La concentration en tétrahydrocannabinol (THC) constitue un argument commercial pour les vendeurs de cannabis. Or, des chercheurs de l'université du Colorado - état américain où le cannabis récréatif a été légalisé - ont montré que les produits plus concentrés ne procurent pas un niveau de bien-être supérieur et qu'ils n'altèrent pas plus les performances cognitives et proprioceptives.

     

    Pour arriver à ces résultats, ils ont constitué quatre groupes de personnes : deux avec des consommateurs de fleurs séchées (THC concentré à 16 ou 24 %) et deux avec des consommateurs de produits concentrés (huile, résine, etc. avec une concentration en THC de 70 % pour un groupe et 90 % pour l'autre).

    Le taux de THC dans le sang est supérieur, mais les effets du cannabis ne diffèrent pas

    Si après consommation, les derniers avaient un taux de THC supérieur dans leur sang, les effets de la drogue, eux, ne différaient pas, ou très peu. Un phénomène d'accoutumance chez les consommateurs ou la saturation des récepteurs cérébraux au cannabis pourraient l'expliquer.

    JAMA Psychiatry, juin 2020.

     

    Source : science-et-vie.com

     

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  21. «J’écris sur le cannabis et le sexe parce que c’est ce que j’aime. C’est la vérité. » – Sophie Saint Thomas

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    Sophie Saint Thomas est une écrivaine de Brooklyn qui contribue à Playboy, GQ, Glamour, Allure, VICE, Harper's Bazaar, et bien d'autres.

    introduction

    Goldleaf est fier d’annoncer la sortie de Le Journal de l’intimité.
    Le Journal de l’intimité est le fruit de notre collaboration avec les experts bien-être de Foria et Sophie Saint Thomas, auteur du prochain Sex Witch: sorts magiques pour l’amour, la luxure et l’autoprotection et contributeur à VICE, Playboy, Temps forts, Cosmopolite, GQ, et de nombreuses autres publications notables.
    Nous avons récemment eu l’occasion de discuter avec Sophie de ses réflexions sur l’interaction du cannabis avec un large éventail de sujets liés au sexe, au kink, au BDSM, au genre et à l’occultisme. Elle a partagé ses points de vue sur ces sujets et les résultats et associations typiques qui se produisent généralement lors de l’association du cannabis avec le sexe.
    Bien entendu, votre kilométrage peut varier. Un point clé souligné par Sophie était que les expériences sexuelles sur le cannabis diffèrent d’une personne à l’autre, et même d’une rencontre sexuelle à l’autre.

    Égal mais différent

    « Il est prouvé que les œstrogènes vous font monter et la testostérone fait le contraire. »
    Cette différence fondée sur le sexe dans la réponse au cannabis conduit souvent à un décalage dans la façon dont les partenaires se sentiront élevés lorsqu’ils incluront le cannabis dans leur vie amoureuse.
    Cela dit, d’autres facteurs (par exemple, le poids d’une personne, la fréquence de sa consommation antérieure de cannabis, sa biochimie unique, etc.) jouent également un rôle majeur dans la façon dont une personne se sentira en consommant du cannabis pendant les rapports sexuels. Ces considérations obligent souvent les amoureux à prendre différentes doses de cannabis avant de se rendre dans la chambre (ou dans les bois, sur une table de billard, ou partout où l’ambiance peut frapper).
    Sophie a raconté que, d’après sa propre expérience, elle a découvert que les hommes et les femmes ont tendance à préférer différentes variétés de cannabis.


    «L’industrie s’éloigne du modèle indica et sativa en termes de réponse plus précise et détaillée, mais j’entends beaucoup de femmes vouloir utiliser des indicas, indiquant qu’elles souhaiteraient une expérience plus apaisante. Avec les hommes, il semble qu’ils veulent une expérience plus énergique des sativas.
    Certains hommes, a poursuivi Sophie, hésitent à consommer du cannabis dans leur vie sexuelle.
    «Il y a beaucoup d’hommes dominants qui trouvent que le cannabis réduit leur agressivité et ils veulent juste se coucher et être câlins, ce qui est cool, mais cela peut être frustrant si vous le preniez pour autre chose et que vous viviez cette expérience.

    Méthodes d’administration

    La plupart d’entre nous ont une façon préférée de consommer du cannabis. Certains adorent le pouvoir écrasant des tampons. D’autres apprécient la commodité et la pureté du vapotage. Les connaisseurs de cannabis expérimentés peuvent apprécier le confort éprouvé des joints à fumer. Ceux d’entre nous qui sont à l’université (ou qui souhaiteraient l’être) peuvent préférer les bangs à gravité fabriqués à partir de bouteilles de boissons gazeuses.
    Existe-t-il une méthode de consommation spécifique qui surpasse toutes les autres en mélangeant cannabis et sexe?


    «Je dirais que cela dépend vraiment de ce qu’une personne veut et recherche. Ce sont toutes des méthodes très différentes. Un peu va vous frapper très rapidement dans la seconde qui suit et ça va être vraiment intense, mais vous ne le sentirez probablement pas beaucoup au moment où vous aurez fini de faire l’amour. Alors que si vous prenez un comestible, ça va être une lente exploration et vous pourriez même ne pas ressentir le high avant deux heures plus tard et il ne sera pas complètement parti pendant environ six heures, donc ça va vous donner un effet vraiment différent expérience. Une chose qu’une personne peut vouloir faire pour décider est de se demander si elle veut un corps élevé et une altération des sens, comme celle des produits comestibles, ou un effet plus cérébral, comme celui de l’inhalation.
    Si vous ne savez pas quelle méthode d’administration serait la plus efficace, testez et utilisez Le Journal de l’intimité pour découvrir vos préférences.

    Cannabis et défis sexuels

    Bien que le sexe soit incroyable (lorsqu’il est apprécié avec des partenaires compatibles), certains d’entre nous peuvent ne pas être en mesure d’apprécier pleinement nos expériences amoureuses en raison de diverses conditions médicales.
    Le cannabis s’est avéré efficace dans le cadre du régime de santé d’un patient pour tout un éventail de problèmes de santé – du cancer au diabète en passant par le glaucome et de nombreux autres problèmes médicaux. Peut-il également aider avec les problèmes liés à la sexualité?
    La réponse dépend à la fois de la condition et de la personne.


    Concernant la sécheresse vaginale: «J’ai écrit il y a quelque temps un article très controversé sur le ‘coton vagin’ pour VICE. Cet article était une interview avec un médecin très respecté. Nous avons parlé de la façon dont le cannabis sèche, comme la bouche sèche, mais ce n’est pas seulement les muqueuses de la bouche, il est partout. Encore une fois, c’est une prise controversée, personne n’a mené d’étude sur la façon dont le cannabis affecte la capacité d’un vagin à s’humidifier. Cela étant dit, le cannabis est vraiment bon pour les femmes ménopausées et les femmes qui souffrent de sécheresse vaginale pour d’autres raisons, en particulier lorsqu’elles utilisent des suppositoires. Fumer ou consommer de l’herbe d’une autre manière n’aurait probablement pas le même effet, bien que ce soit le cas pour certaines personnes. Un suppositoire peut produire de l’humidité et rendre une personne souffrant de sécheresse vaginale plus à l’aise pendant les rapports sexuels car non seulement il y a de l’huile réelle dans le produit que vous mettez en vous, mais cela va également augmenter le flux sanguin et réduire la douleur, donc je dirais que c’est le marche à suivre. »

     

    Pour les femmes et les personnes atteintes de vulves qui ont du mal à atteindre l’orgasme, Sophie a partagé que: «On sait que le cannabis améliore la sensation physique pour tout le monde, donc il peut augmenter la sensation et cela peut vous aider à atteindre l’orgasme. Tout d’abord, nous devons nous rappeler le mantra de l’éducateur sexuel selon lequel le plus gros organe sexuel est le cerveau. Donc, si vous êtes anxieux, si vous êtes inquiet, si vous avez un traumatisme sexuel et un peu de SSPT, si vous êtes coincé dans votre tête et que vous ne pouvez pas vous concentrer sur le moment, vous ne le serez pas. capable de venir. Peut-être que si vous sortez le Hitachi et le mettez au top, mais c’est à peu près tout. Ainsi, le cannabis, en relaxant votre esprit, peut faciliter la venue; et c’est un vasodilatateur, ce qui signifie qu’il augmente le flux sanguin, ce qui est associé à un orgasme accru. De plus, puisque vos sens sont intensifiés, l’orgasme peut non seulement se produire plus facilement, mais se sentir mieux et plus intense. Vos sens peuvent également se brouiller, ce qui ne fait pas qu’améliorer l’orgasme, mais vous pourriez aussi avoir l’impression de sentir une chanson ou de goûter une touche, de sorte que les orgasmes peuvent être plus variés. « 


    Interrogée sur la dysfonction érectile, Sophie a soutenu que la capacité du cannabis à agir comme un vasodilatateur peut s’avérer utile pour les hommes et les personnes ayant un pénis qui luttent avec ce problème. Cependant, Sophie a pris soin de contrebalancer cette affirmation, car certaines personnes rapportent qu’il est plus difficile d’obtenir une érection une fois lapidé.
    En ce qui concerne l’éjaculation précoce?
    «Le cannabis peut être utile pour cela car il vous coince dans la tête. Je pense que cela vous fait sortir un peu de votre corps et que cela peut aider votre boner à durer plus longtemps.
    Le verdict?
    Essayez d’intégrer le cannabis dans votre vie amoureuse si vous avez un défi et une consommation liés à la sexualité Le Journal de l’intimité pour suivre vos résultats.

     

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    Cannabis pervers

    Les fouets, les chaînes … et le cannabis vous excitent-ils?
    Tu n’es pas seul. Selon Sophie, les scènes de cannabis et de kink sont «définitivement liées».
    Plusieurs fétiches impliquent le cannabis, notamment: «l’intoxication forcée, qui est une expérience consensuelle non consensuelle où quelqu’un sera ligoté, puis le dominant lui fera prendre une noisette et contrôler sa hauteur.»
    Si l’âge (légal) est plus votre truc: « Il y a ce site Web appelé FetLife qui est un site de médias sociaux pervers. Là-dessus, il y a un groupe de bébés adultes qui aiment se défoncer dans leurs couches, et en particulier se sentir froissés lorsqu’ils sont défoncés. « 


    Le cannabis peut conduire à des expériences BDSM incroyables, en particulier pour les soumis.
    «Cela peut certainement vous aider à entrer dans le sous-espace. Le cannabis, même s’il est plus doux que le LSD, est un psychédélique. J’ai certainement eu des expériences où j’avais des relations sexuelles ou dans une scène perverse, puis mon cerveau n’était qu’un visuel qui n’était pas là où j’étais; Je sais que d’autres personnes aussi. Et le cannabis peut vous aider à vous détendre et à vous abandonner, ce qui est formidable car il peut être difficile d’entrer dans le sous-espace. Je pense que c’est aussi très bien pour le suivi, quand un sous et un dom vont s’occuper l’un de l’autre après une scène. S’il y a des ecchymoses dues au jeu d’impact, vous pouvez appliquer des topiques anti-inflammatoires ou simplement passer une articulation pour vous sentir connecté et parler de ce que vous avez aimé et de ce qui peut être amélioré.
    Quels que soient vos défauts préférés, le cannabis peut «certainement rendre les gens plus aventureux sexuellement».

    L’éthique sexuelle du cannabis

    Indépendamment de votre propre intérêt et de celui de vos partenaires, le consentement est une chose qui n’est pas négociable.
    Une personne sous l’influence du cannabis peut-elle consentir à des relations sexuelles ou à une scène perverse?


    «Cela dépend complètement. Je pense que dans certains cas, tout va bien. Je ne bois plus vraiment; Je n’utilise que du cannabis. Mais mon copain, il fume parfois, mais il adore le vin rouge. Donc, nous nous détendons toujours et avons ensuite des relations sexuelles. Je vais consommer des produits comestibles ou fumer un vaporisateur et il prendra un verre de vin. Je ne considère certainement pas cela comme non consensuel lorsque nous avons des relations sexuelles et je suis le seul à être lapidé. Mais je suis transparent avec lui sur ce que je prends et ce que je prends, tout comme je peux voir combien de vin il boit, alors je pense que je pense que la ligne est de savoir si tout le monde est conscient des substances sur lesquelles se trouve l’autre partenaire. « 

    Potentiel pour les survivants d’agression sexuelle

    Selon RAINN, environ 433 648 personnes (âgées de plus de douze ans) sont violées ou agressées sexuellement chaque année aux États-Unis. 18% des femmes américaines et 3% des hommes américains ont été victimes d’un viol achevé ou tenté. Dans les communautés transgenres, genderqueer et non conformes, les taux sont encore plus élevés, 21% des étudiants du TGQN ayant été agressés sexuellement.
    Avec la violence sexuelle si répandue dans notre société, le cannabis a-t-il le potentiel d’aider les gens à réaffirmer leur essence sexuelle après avoir vécu de tels événements traumatisants?
    « Ouais. Je veux dire, je sais que c’est le cas; c’est ainsi que j’ai obtenu ma carte de marijuana à des fins médicales et commencé à étudier le cannabis.

     

    Il n’y a pas d’études directement sur les survivants d’agression sexuelle qui consomment du cannabis pour le SSPT, mais il y a des tas d’informations vraiment merveilleuses sur la capacité du cannabis à traiter le SSPT et des tonnes d’études sur la façon dont l’agression sexuelle et le viol mènent au SSPT et les statistiques des personnes qui ayez-le, donc c’est vraiment juste relier ces deux points. Je suis certainement loin d’être le seul. J’ai parlé avec d’innombrables personnes. C’est la même chose en tant que soldat de combat; le cannabis peut aider à apaiser les cauchemars. Le THC supprime les rêves, ce qui est utile si vous faites de très mauvais cauchemars avec le SSPT. Le truc sur le cannabis où il est comme, « oh mon dieu à quoi je pensais juste, je ne me souviens même pas »: c’est vraiment utile pour les personnes qui ont des flashbacks. Si vous êtes sur le point d’avoir des relations sexuelles et que vous avez des flashbacks, le cannabis court-circuite cela et vous aide à rester présent et dans le moment. Il y a aussi les problèmes d’anxiété et de dépression. Il existe de nombreuses preuves de son efficacité, et non seulement de son efficacité, mais aussi du fait qu’il est plus sûr dans son profil d’effets secondaires que certains des autres médicaments utilisés pour le SSPT. »

    Potentiel de surmonter le conditionnement sexuellement négatif

    Parfois, les gens développent involontairement une attitude sexuellement négative. Cela peut être dû aux croyances de vos parents sur le sexe, à vos antécédents religieux ou à diverses autres raisons. Nous avons demandé à Sophie si le cannabis pouvait aider à surmonter le conditionnement sexuellement négatif.
    «Je sais que c’est possible; Je l’ai fait aux gens. Je les ai convertis au «côté droit». Sérieusement, le traumatisme religieux est bien réel. Cela peut vous gêner d’apprendre que si vous ne suivez pas un certain ensemble de règles, surtout si vous êtes gay ou pervers ou si vous avez été violé ou beaucoup de choses que l’église n’a pas tendance à gérer très bien et vous vous sentez condamné à l’enfer. C’est vraiment difficile et épuisant à secouer, donc je ne pense pas qu’il faille dire à la légère que le cannabis peut vous aider. Je pense que cela peut non seulement aider à guérir et à affronter les traumatismes en toute sécurité, mais peut également vous aider à réduire vos inhibitions et peut-être à exprimer et à explorer certaines choses sur votre sexualité qui vous ont été enseignées et que vous avez senti que vous deviez réprimer pendant longtemps.

    Meilleur sexe sur le cannabis

    Sophie pense que le cannabis peut faire de vous un meilleur amant.
    « Ouais. Ça peut. Il y a des recherches qui peuvent être appliquées à cela. Il a été démontré que cela réduisait votre biais négatif, que je décris toujours comme vous aidant à passer du verre à moitié vide au verre à moitié plein. Donc, au lieu d’être au lit avec votre partenaire et de dire «  Oh mon Dieu, voici toutes les choses dont je peux les harceler en ce moment  », vous seriez plus enclin à changer ce processus de pensée en «  voici toutes les bonnes choses que je peux dire. « Et je pense que c’est assez bénéfique. »
    De plus, de nombreux produits à base de cannabis sont des ajouts exceptionnels à intégrer dans votre vie amoureuse.


    «Foria est vraiment génial. De nombreux produits disent simplement «huile de chanvre», ce qui n’est pas la même chose qu’une huile de cannabis à spectre complet comme celle produite par Foria. »
    Les lubrifiants sont l’un des produits à base de cannabis les plus populaires à inclure dans les escapades amoureuses. Mais sont-ils bons pour le sexe vaginal et anal?
    «Personnellement, je pense qu’ils fonctionnent mieux pour le sexe anal, principalement parce que le sexe anal est plus exigeant pour commencer. Je veux dire que le trou du cul n’est pas auto-lubrifiant. Et je pense que la sodomie est sacrée. J’adore la sodomie, donc je ne veux pas dire que ce n’était pas censé y aller ou ressembler à ça, mais c’est juste n’était pas de la même manière que le vagin. Ma recette de sexe anal consiste à mettre un suppositoire au cannabis, puis un plug anal pour le garder là-dedans, puis à jouer pendant au moins trente minutes avant de le sortir et de passer au gode ou au pénis. Je veux dire que les suppositoires vaginaux peuvent être excellents.

     

    En fait, je les aime mieux pour soulager les crampes menstruelles, et j’ai entendu beaucoup de critiques positives de femmes ménopausées concernant la sécheresse vaginale, mais je ne sais pas, le plus amusant que j’ai eu avec cela est d’aimer transformer votre chatte en un topique, qui est aussi une chose perverse à faire. Mais je pense que c’est plus prononcé pour l’anal simplement à cause de ses effets, comment il soulage la douleur sans vous engourdir comme le font certains lubrifiants de pharmacie, ce qui peut être dangereux parce que vous ne pouvez en fait pas sentir si vous faites mal à votre corps. Et je pense que la lubrification supplémentaire est juste plus utile dans le sexe anal, mais je ne découragerais certainement personne de les utiliser par voie vaginale. « 

    Raviver les étincelles perdues

    Parfois, même dans les meilleures relations, le temps peut freiner l’épanouissement sexuel d’un couple. Essayer le cannabis ensemble serait-il une bonne idée pour aider un couple à redécouvrir sa chimie sexuelle?
    «Les couples peuvent, qu’ils le réalisent ou non, rester coincés dans une ornière, où ils sont juste un peu méchants les uns envers les autres. Pas horriblement, mais vous apprenez juste à prendre quelqu’un pour acquis après un certain temps. Cependant, le cannabis rétablit vraiment cet état de bonheur enfantin où il y a juste beaucoup de rires, de laisser-aller et de s’amuser, et je pense donc que le fait que cela puisse faire s’amuser les couples leur rappelle à quel point ils se rendent heureux. Les couples peuvent commencer de manière très lente, sexy et sûre, comme fumer un joint ou un vaporisateur dans un bain ensemble ou utiliser de l’huile de massage au cannabis. Il y a tellement de choses que vous pouvez faire avec le cannabis, et je pense que cela peut absolument vous aider à sortir de votre coquille et à dire oui à essayer de nouveaux problèmes et peut-être pendant des discussions sales admettre quelque chose que vous voulez essayer.

    Le cannabis et la communauté queer

    L’attraction sexuelle est un large spectre. Il y a des gens qui ne sont attirés que par le sexe opposé, des gens qui ne sont attirés que par le même sexe et des gens qui se situent quelque part entre ces deux extrêmes. Le cannabis affecte-t-il les gens différemment en fonction de leur orientation sexuelle?
    «Je ne pense pas. Je pense que nous devons simplement dire que le genre est fluide et que cela dépend de l’individu.
    Sophie a également souligné les liens historiques entre la communauté LGBT et la communauté du cannabis.
    «La communauté gay et la communauté du cannabis ont une relation longue et je ne dirai pas belle parce que c’est triste, mais elles ont vraiment fait avancer le programme de la marijuana médicale pour lutter contre le sida à la fin des années 80 et au début des années 90. Je pense donc qu’il existe une parenté entre la communauté queer et la communauté du cannabis.

    La magie du cannabis

    Le dernier livre de Sophie, Sex Witch: sorts magiques pour l’amour, la luxure et l’autoprotection, sortira en septembre 2020. Pour ceux qui sont attirés par la spiritualité alternative et l’occulte, nous avons demandé à Sophie si le cannabis pouvait être utilisé dans la magie sexuelle ou d’autres pratiques et adorations païennes basées sur le sexe. Si c’est le cas, comment?
    Sophie a ri, en plaisantant à moitié sur le fait que vous pouvez intégrer le cannabis à vos pratiques magiques en «fumant, puis en se masturbant et en pensant à tout l’argent que vous voulez gagner».
    Elle a poursuivi en expliquant que: «Je déteste sonner comme un disque rayé, mais c’est vraiment individualisé. J’adore me défoncer et méditer, et je trouve qu’il est beaucoup plus facile d’accéder à un état de méditation quand je suis défoncé, mais je connais d’autres personnes qui aiment l’herbe mais qui ne trouvent pas qu’elle se marie bien pour ça. « 

     

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    Le Journal de l’intimité

    Puisse Le Journal de l’intimité aider tout le monde – quel que soit son sexe, son orientation sexuelle, ses préférences ou tout autre facteur – a une vie sexuelle plus riche?
    Sophie a confirmé avec enthousiasme que tout le monde pourrait bénéficier de l’utilisation de ce journal: « Je vois cela comme quelque chose qui rend les informations médicales accessibles à tous et les applique à leur vie amoureuse et sexuelle et les aide à trouver ce qui fonctionne pour eux. »
    C’est un fait que de nombreuses relations sexuelles se produisent spontanément. Et si vous rencontrez quelqu’un et que vous n’avez pas votre Journal d’intimité avec toi? Les résultats seraient-ils toujours valables?
    « Ouais. Absolument. Pensez-y comme un journal ou un agenda. J’ai tenu des journaux toute ma vie et parfois je vais passer par des périodes où je vais journaliser tous les jours et parfois je traverserai des périodes où ce sera comme trois mois et je serai comme si j’avais tant à faire renseignez-vous, mais le temps vous aide à traiter une expérience.

     

    Si vous avez une aventure d’un soir et que c’était si génial et que vous ne savez pas encore que c’est une aventure d’une nuit, et que vous revenez et que vous revenez dans un journal sur ce bon sexe avec ce mec incroyable que vous venez de rencontrer et ensuite il vous fantôme, si vous avez attendu et écrit après cela, vos entrées seront totalement différentes. Je n’utiliserais pas le mot biais, ce seront des données compliquées, ce sont des choses compliquées, mais je pense qu’il y a certainement encore des choses à apprendre de cela. Si vous êtes avec vos amis et sur un comestible de 20 milligrammes et que vous êtes habitué dans votre dernière relation à avoir des relations sexuelles vraiment réconfortantes et apaisantes, et que vous étiez chez ce mec et que vous avez tout paniqué par ses colocataires, vous apprenez à vous détendre sur les comestibles avant une expérience aléatoire. Ou peut-être que l’inverse pourrait se produire et que vous n’avez pas eu beaucoup de rencontres comme ça et que cela vous excite complètement, et vous êtes comme ‘putain à la recherche d’un petit ami, je vais juste me défoncer et m’amuser un peu « Alors oui, ça va être une entrée différente, mais je pense que par nature, le sexe n’est pas une constante, donc nous pouvons continuer à apprendre de toutes les différentes formes de celui-ci. »

     

    Nous avons conclu notre conversation par une question sur les raisons pour lesquelles Sophie, Foria et Goldleaf ont décidé de créer Le journal de l’intimité.
    «Nous rédigeons ce journal parce que le cannabis a été utilisé comme aphrodisiaque depuis 2000 avant JC en Inde. Et par le bouche à oreille et le folklore, l’étude et l’histoire, nous savons que c’est un aphrodisiaque. Pensez simplement à quel point les gens sont différents sexuellement, de l’orientation au type de corps à ce qui les attire, à ce qu’ils recherchent émotionnellement, à l’endroit où ils se trouvent sur une hyper libido, à une petite libido, à savoir s’ils ont un traumatisme sexuel. s’ils ont des insécurités corporelles et ont des angoisses à propos du sexe, s’ils ont besoin d’aide pour la libido, s’ils sont polyamoureux ou monogames à ce qui se passe dans leur tête mentalement et émotionnellement, et puis vous avez aussi du cannabis, où en fonction de votre niveau de tolérance et votre composition corporelle et votre taux de testostérone, tout le monde va vivre une expérience différente.

     

    Certaines personnes n’aiment même pas se faire défoncer, mais pour certaines personnes, c’est en gros leur expérience préférée. Lorsque vous les combinez, c’est de la couture. Je dis toujours que ce n’est pas simplement hors du rack, c’est de la couture, il doit être adapté. C’est pourquoi je veux qu’avec ce journal, les gens puissent documenter ces choses et savoir quel sera le meilleur aphrodisiaque pour eux, car avec toutes ces entreprises qui se précipitent pour trouver une pilule ou un cultivar de cannabis aphrodisiaque, ils peuvent être amusants et c’est dope s’ils vous excitent, mais ce n’est tout simplement pas un modèle unique.

     

    Lire l’article original sur Goldleaf

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  22. La production locale explose en France. Certains veulent la rendre légale

    Par Delphine Tanguy

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    Ce sont les zones isolées, désertes, des bords de Durance que les cannabiculteurs privilégient. Près de 10 000 pieds avaient été découverts en 2018. Les saisies reprennent à un rythme soutenu cet été, dans le même secteur.

    Tomates, courgettes et… cannabis : il n’y a pas que les fruits et légumes qui bénéficient de l’engouement pour les circuits courts. Plus rapide à mettre sur le marché, moins risqué puisque sans frontières à traverser, moins d’intermédiaires… L’essor du cannabis made in France est étudié de près par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), qui voit cette tendance s’affirmer. À la mi-mai, une véritable "ferme à cannabis", logée dans des pavillons lambda, était ainsi démantelée en Ile-de-France et 1 700 plants saisis. À Pertuis, dans le Vaucluse, les gendarmes arrachent depuis deux ans un nombre de plants record. Depuis 2011, selon le dispositif Trend (1), de véritables "cannabis factories" se sont multipliées dans l’Hexagone : l’Outre-Mer, le Nord de la France, l’arrière-pays méditerranéen ou la Bretagne sont particulièrement concernés.

    Pour les plus vastes installations, l’investissement initial peut atteindre 100 000 €. Les bénéfices, eux, sont vertigineux : une plantation de 100 pieds peut rapporter 120 000€ à la revente au détail, ou 36 000€ sur le marché de gros… Les volumes d’herbe saisis ont de fait explosé en France : de moins de 4 tonnes jusqu’en 2010, ils ont bondi à 30 tonnes en 2018. "Une multiplication par sept", précise l’OFDT dans son dernier rapport. C’est que le business du cannabis a subi des "mutations considérables" ces dernières années : l’herbe rogne désormais des parts de marché sur la traditionnelle résine. Chez les consommateurs, et notamment les plus âgés et mieux insérés socialement, cette demande pour un produit de "qualité", "plus naturel", voire "bio" est réelle ; d’autres usagers ne veulent plus "contribuer à l’enrichissement de réseaux criminels" souligne l’OFDT, et privilégient donc un approvisionnement "amical". 7 % des fumeurs, soit environ 200 000 personnes en France auraient ainsi sauté le pas et seraient aujourd’hui cannabiculteurs pour leur propre compte ou leurs proches. Certains usagers, comme Cervanto (lire ci-dessous) y ont aussi vu l’occasion de développer une activité lucrative.

    Cultivée en plein champ ou indoor, la production française "dominée par de petites cultures d’amateurs", indique l’OFDT, ne peut cependant pas répondre à la demande : la France reste la championne d’Europe de la fumette, avec 5 millions d’utilisateurs occasionnels, et 700 000 quotidiens. Alors si le cannabis français est "un vrai sujet, comme le confirme une source policière, si demain ces cultures locales s’arrêtaient, cela ne changerait rien au marché. L’approvisionnement, pour le Sud, c’est toujours le Maroc et l’Espagne…" Les saisies d’herbe réalisées ces dernières années en France le confirment : les Pays-Bas et l’Espagne, et notamment la Catalogne, restent les leaders incontestés du marché.

    Demain, la Provence, terre de chanvre ? D’autres voix, celles d’élus ou d’entrepreneurs plaident sérieusement pour le développement d’une filière légale et encadrée par l’État. Économiques ou éthiques, leurs arguments, repris dans nombre de pays, peinent pour l’heure à faire changer la législation dans le pays le plus répressif d’Europe en matière de stupéfiants. "Or vert" pour certains, le cannabis garde en France sa réputation sulfureuse.

     

    Comment Pertuis est devenue l'un des plus gros spots de cannabiculture en France

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    Ce sont les zones isolées, désertes, des bords de Durance que les cannabiculteurs privilégient. Près de 10 000 pieds avaient été découverts en 2018. Les saisies reprennent à un rythme soutenu cet été, dans le même secteur.
    Photo archives florian launette
    19h et 34°C sur le cours de la République quasi-désert. Assommée par une journée torride, Pertuis pique du nez dans un demi-pression. Pas un touriste à trainer sa valise devant l'Hôtel du cours, pas un chat non plus à faire ses emplettes au CBD Sud shop cannabidiol de la rue Saint-Jacques : "Ici, on vend de la fleur, de la résine, du pollen, des graines et les gens font ce qu'ils veulent avec, balaie Sandy, la patronne. Mais rien au-dessus de 0,2 % de THC, hein." Il y a deux ans quand elle a ouvert sa petite boutique, "les gendarmes sont venus se montrer", forcément. Et puis comme tout était "légal, on les a plus vus". Ses clients le lui disent toujours : pour bien dormir, l'huile de CBD (1) "est au top". Pour la défonce, c'est ailleurs que ça se passe. Mais pas très loin, en fait.

    Depuis deux ans aussi, le cannabis est devenu un sujet sensible dans cette petite ville de 19 645 habitants. Cet été 2018, Pertuis s'est mise à crépiter sur les radars de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris, devenu OFast depuis). La gendarmerie locale y a tout simplement réalisé, en quelques semaines, "1/10e des saisies nationales" de pieds de cannabis, comme le rappelle, pas peu fier, le commandant Jérôme Soulet, qui venait tout juste de prendre ses fonctions dans la commune. "J'avoue, je ne pensais pas être confronté à ça."

    Ça ? Une série de saisies records : 632 pieds de cannabis arrachés le 6 juillet 2018, 800 le 10, 2 500 le 11, 5 500 le 20, encore 285 le 1er août... En tout, près de 10 000 pieds, des volumes "industriels" et une valeur estimée à la revente à 4,5 millions d'euros. Les agents municipaux des services techniques ont été dépêchés sur place pour embarquer, sous bonne garde, la jungle fauchée par les gendarmes ("Une vraie forêt"), et les faire brûler. Autre trouvaille près d'une plantation : un ahurissant gallodrome, arène d'une centaine de places où étaient organisés, "mais on ne sait pas depuis quand" des combats de coqs...

    Point commun ? Tous ces "coups" ont été réalisés, "sur la base de renseignements", dans la même zone, "un endroit où on n'aime pas trop le maillot bleu", plaisante le commandant Soulet. Entre Bouches-du- Rhône, Vaucluse et Alpes de Haute-Provence, à proximité des noeuds autoroutiers et 30mn d'Aix, cette zone désolée longe la Durance sur une quarantaine de kilomètres de bois, de marécages, de dépôts de gravats, de casses automobiles sauvages, de chemins qui partent en cul-de-sac et "sur lesquels jamais personne ne passe, ni un randonneur, ni un automobiliste perdu", personne. À part des familles de gens du voyage, qui s'y sont sédentarisées. Dans cette zone inondable, les constructions illégales sont légion. Et les procédures pour les faire abattre, interminables. "Vous ne pouvez pas vous aventurer là-bas sans vous faire repérer, même les gars du Groupe d'observation et de surveillance (Gos) de Marseille nous ont dit que c'était impossible pour eux de bosser là-bas..."

    C'est dans ce no man's land que les plantations ont été dénichées sur des terrains appartenant à des privés qui en ont souvent "oublié l'existence" ou bien à la mairie elle-même. Bref, un endroit discret qui dispose en outre d'un atout essentiel à l'agriculture : l'alimentation en eau. "Les cannabiculteurs avaient installé des systèmes d'irrigation de leurs parcelles en puisant directement dans la Durance", précise l'adjudant chef Patrice Camus. Mais qui sont leurs exploitants ? Douche froide pour les gendarmes : "Sur toutes ces descentes, seules trois personnes ont finalement été entendues. Alentours, l'omerta est totale". Faute de preuves, un seul individu a été incarcéré, pour détention, acquisition et usage de stupéfiants. Le "logisticien" derrière la production pertuisienne, "bien trop importante" pour irriguer le seul marché local, leur a échappé. "On sait qu'on a un réseau très structuré. Il y a des contacts avec l'Estaque, à Marseille, Sète, l'Espagne", énumère le commandant Soulet. Les tracer sera "un travail de fourmi" qui mobilise, à temps complet, six personnes, sur ce territoire. "On est préoccupés, oui, concède le commandant Soulet. On ne voudrait pas que cette production attire la délinquance de Marseille." Roger Pellenc, le maire, n'a pas donné suite à nos demandes d'interview sur ce sujet. À Pertuis, après une année 2019 plus "calme", les saisies ont repris : une centaine de pieds ont été découverts le 15 juillet, puis 454 six jours plus tard. Mâchoires serrées, les gendarmes le savent : "Ce n'est pas fini. Il y a tellement d'argent à gagner."

    Le commentaire du député François-Michel Lambert

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    François-Michel Lambert préside l'Institut national de l'économie circulaire.
    Photo serge mercier

     

    Porteur d'une proposition de loi sur la légalisation du cannabis, le député écologiste de Gardanne s'investit également dans la mission d'information parlementaire sur les usages et l'impact de ce produit. Pour lui, la France a tout faux sur la question.

    Comment avez-vous commencé à vous intéresser au cannabis ?

    François-Michel Lambert : Je ne suis pas fumeur moi- même et je ne l'ai jamais été, mais chez les écologistes, ce sujet a toujours été abordé par l'angle libertaire : l'interdiction du cannabis comme une restriction des libertés individuelles ne se justifiant pas. Cependant, cette approche ne suffit pas. Que voit-on aujourd'hui ? Un marché où le produit contient des taux très élevés de THC, frelaté par les réseaux mafieux, très structurés, déstabilisant des pans entiers des cités, des territoires, mais aussi 700M€ engloutis en frais de police et justice pour leur faire la guerre, avec des résultats nuls. Un Français sur dix fume de façon occasionnelle, un sur dix-huit quotidiennement !

    Ça, c'est la réalité. Or, que fait le gouvernement ? Il accélère sur la répression du consommateur, ce qui me scandalise, car elle ne changera rien et ne sert juste qu'à flatter la corde sensible de la droite réac. Même si vous aviez, et c'est impossible, une division par deux du nombre de consommateurs journaliers, vous gardez 350 000 usagers, c'est deux fois une ville comme Aix, vous n'avez rien réglé ! Pendant ce temps, tous les pays limitrophes de la France ouvrent à la consommation, de façons différentes."

    Que préconisez-vous ?

    François-Michel Lambert : Un marché légal, contrôlé par l'État, de la graine à la distribution, sans promotion, sous la forme de ce que nous avons connu avec la Seita sur le tabac, ou, plus tôt encore, avec les Manufactures royales. Ce réseau légal passerait par les buralistes, le taux de THC du cannabis vendu serait contrôlé.

    Quels intérêts en retirerait-on ?

    François-Michel Lambert : Le Conseil d'analyse économique (CAE, placé auprès du Premier ministre) a rédigé une note, en juin 2019, qui reprend nos chiffres : légaliser le cannabis de cette façon, c'est créer de 50 à 80 000 emplois, dégager de 2 à 3 milliards d'euros de recettes fiscales par an, mais aussi miser sur une plante très "verte", capteuse de CO2, contribuant à la régénération des sols, créant de la richesse à l'hectare. Cela permet de lutter contre une partie du trafic criminel, de libérer des moyens de police et de gendarmerie, de dégager de l'argent pour la prévention des addictions, mais pas seulement. Imaginez qu'en 5 ans, avec cette manne, on peut rembourser la dette de tous les hôpitaux en France !

    Ou reconstruire nos cités, à la hauteur des mesures envisagées par le Plan Borloo, en une décennie ! Malheureusement, cette note (1), comme ma proposition de loi doivent caler un bureau quelque part... La France va à contre-courant de ce qui se passe actuellement dans le monde et l'Histoire montrera du doigt ces politiques. La mission parlementaire, ainsi, n'avance pas beaucoup...

    (1) Présentée aux cabinets du Premier ministre et du Président de la République, ainsi qu'à celui du ministre de l'Économie le 4 juin 2019. Puis au directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur et à celui de la ministre de la Santé les 5 et 12 juin 2019.

    Le témoignage de "Cervanto", cannabiculteur : "La meilleure herbe de la ville"

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    Les cannabiculteurs préfèrent la culture indoor, qui assure quatre récoltes par an au lieu d'une seule en extérieur.

    Photo P.N.

     

    "À mon âge, après 40 ans de fumette, tu ne te contentes pas d'une herbe qui défonce. Tu veux du parfum, de la texture. C'est comme avec le vin, non ?" À 54 ans, "Cervanto" (son pseudo) est devenu, ce sont ses clients qui le disent, le producteur de la "meilleure herbe de Marseille. Elle est unique". Il le dit sans forfanterie : "La cannabiculture, c'est un art. Les gens qui croient qu'il suffit d'acheter trois graines, de brancher une lampe et d'attendre que ça pousse n'y connaissent rien." Dans une autre vie, Cervanto travaillait dans un secteur très légal. Il y a gardé des bonnes histoires et des copains. Mais celle qu'il vit aujourd'hui est "la première où (il a) l'impression d'être un expert".

    Dix clients, pas plus

    "J'ai toujours vu l'herbe comme une drogue d'artiste, elle ouvre les portes de la tolérance, elle accompagne la création", se remémore ce guitariste passionné. Il y a des années, Cervanto faisait pousser son cannabis "un peu sur le balcon", un peu sur des "terrains discrets en Ardèche" pour sa consommation perso. Un truc d'amateur. En plein air, les plants produisent une récolte par an. À l'intérieur, c'est tout de suite autre chose : quatre moissons par an. Changement d'échelle, changement de vie. En 2015, à l'orée de la cinquantaine, il plaque son boulot, aménage la chambre de son grand fils, qui a quitté la maison. "J'ai acheté des lampes, je me suis documenté à fond sur Internet. Sur la culture indoor, tu lis 100 avis contraires ! Alors je me suis fait mon truc en piochant ici et là." Investissement de départ ? 600€.La première année, Cervanto expérimente. La germination, par exemple, "il y a plein d'écoles. Certains font germer les graines dans du coton, d'autres sous terre, dans l'eau... J'ai tout essayé."

    Il comprend aussi que l'eau de Marseille, trop calcaire, nécessite de reposer au moins 24 h avant d'arroser ses plants. Il choisit des engrais bio, achète ses graines aux Pays-Bas, puis en Espagne ("Les plus génétiquement adaptées au climat marseillais") et se lance, comme un chef de la cuisine moléculaire, dans sa petite popote. "Tu sais que des jeunes scientifiques sont parvenus à faire une herbe qui contient, c'est un record absolu, 30 % de THC ? La mienne est à 24 %, quand celle que tu peux acheter à Marseille est à 9 %. Elle est exceptionnellement chargée" On peut le surprendre parlant avec ses plantes, parce que "c'est pas des conneries, pour qu'elles poussent bien, c'est ce qu'il faut faire ! Tout simplement parce que notre CO², elles l'adorent".

    Il est devenu un pro du séchage ("Quand on m'annonce 4-5 jours de mistral, je sais que c'est le bon moment"), bichonne ses pieds de cannabis comme des êtres chers : "Pour qu'ils produisent bien, il faut leur éviter tout stress de leur naissance à leur mort". Pour lui, du coup, finies les vacances. "C'est le prix."

    Au début, Cervanto cultivait pour son unique consommation, ou celle de ses très proches amis. Désormais, il a une dizaine de clients, "pas plus", auprès de qui il écoule le kilo qu'il récolte tous les trois mois sur ses dix à quinze pieds. Lui qui gagnait 1 500€ par mois depuis des décennies tire désormais de son activité 8 à 10 000€ par trimestre. "C'est un super business, c'est vrai", reconnait-il.

    Illégal et risqué, aussi. "Mais je pense que je ne risque pas grand-chose, balaie-t-il. Avec mes 10 pieds, je suis tout petit ! Par contre je vois le bonheur que j'apporte à mes clients, des gens de mon âge, par exemple cette femme qui pendant son cancer avait retrouvé le sommeil et l'appétit grâce à mon herbe... Si le cannabis est légalisé un jour en France, c'est sûr, je serai le premier à prendre le train. Quand tout le monde va s'y mettre, il va y avoir de l'herbe pourrie, la mienne fera la différence."

    (1 ) Le trafic, c'est-à-dire la détention, le transport, l'offre, la cession ou l'acquisition de stupéfiant, est puni d'une peine de prison d'une durée maximale de dix ans ou d'une amende pouvant atteindre 7,5 M€.

    Économie : la filière chanvre s'impatiente

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    Yohan Paulvé fait pousser du chanvre 
dans le Luberon. Il espère un jour pouvoir répondre à des commandes de l'Etat.

    Photo archives ange esposito

     

    C'est un effet collatéral de la crise du Covid-19. Voté en octobre 2019 à l'Assemblée nationale, l'amendement défendu par Olivier Véran, devenu depuis ministre de la Santé, ouvrait la voie à deux ans d'expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Un test inédit, qui devait être mené auprès de 3 000 patients souffrant de certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou encore de sclérose en plaques. À Marseille, grâce au soutien du centre Dhune et de l'association France-Parkinson, l'équipe du Pr Olivier Blin, chef du service de pharmacologie clinique de la Timone, avec le service de neurologie et de pathologie du mouvement, le CNRS et l'Institut de neurosciences de l'AP-HM, devait porter ses travaux sur les patients atteints de la maladie de Parkinson.

    Expérimentation du cannabis thérapeutique reportée à 2021

    Mais la crise sanitaire a reporté l'expérimentation à janvier 2021. Un nouveau retard qui, pour des milliers de malades, s'avère une grande déception. Une association, L630, spécialisée dans le droit des drogues, a ainsi adressé début juillet une lettre au nouveau garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, pour lui demander "la fin des poursuites concernant les consommateurs de cannabis atteints de pathologies graves ou lourdes". "Nous avons l'occasion, chaque jour, de défendre de nombreux usagers et de rappeler devant des juridictions diverses le caractère incompréhensible de la prohibition actuelle, pointe-t-elle, dans un courrier rendu public par notre confrère de Libération.

    Nous constatons pourtant que les malades qui consomment du cannabis pour pallier leurs douleurs continuent d'être condamnés. Il en va de même pour leurs aidants et proches qui prennent aujourd'hui un risque pénal inconsidéré." En effet, aujourd'hui, le ministère de la Justice ne fait pas de différence entre les usagers récréatifs ou thérapeutiques du cannabis : tous risquent un an d'emprisonnement et 3 750 € d'amende. Sous certaines circonstances, la nouvelle amende forfaitaire de 200 €, qui entrera en vigueur en France à la rentrée, pourra cependant lui être substituée.

    D'autres acteurs s'impatientent de ce retard pris par l'expérimentation du cannabis thérapeutique : les 1 500 producteurs de chanvre français. "On a tout ce qu'il faut, il faut juste avoir les autorisations pour démarrer", se désolaient-ils ainsi, lors du dernier Salon de l'agriculture, à Paris. La loi française empêche en effet toute production de plants contenant plus de 0,2 % de THC et d'en récolter les fleurs. À terme, les cinq indications thérapeutiques autorisées par l'ANSM représentent pourtant "environ 300 000 patients" en France, rappelait alors le groupe coopératif agricole français InVivo, bien décidé à se positionner sur ce marché de l'or vert.

    Aliment ou stupéfiant ?

    Or la concurrence internationale est à l'affût : l'Américain Tilray et les groupes canadiens Canopy Growth et Aurora pourraient bien venir capter ce marché au nez et à la barbe des producteurs frenchies. Et d'autres nuages s'amoncellent au-dessus de leurs têtes : la Commission européenne vient en effet de rendre une conclusion préliminaire dans son évaluation du cannabis sativa L (ou chanvre industriel) : pour elle, ce produit doit être classé comme stupéfiant et non comme aliment, ce que réclament les opérateurs du secteur. "Si la Commission confirmait sa position, cela aurait des répercussions dramatiques" sur toute la filière (construction, textile, CBD d'origine naturelle), ont alerté jeudi les professionnels du chanvre.

     

    Source: laprovence.com

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  23. Cannabis : retour sur 50 ans de politique de répression

    Jean Castex a annoncé la généralisation d'une amende de 200 euros pour les consommateurs. De 1970 à 2020, retour sur 50 ans de politique de répression.

    BRUT
     

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    Dominique Voynet en 1997, Nicolas Sarkozy en 2003, Emmanuel Macron en 2017… Tous ont, à leur manière, abordé le sujet controversé du cannabis. Retour sur 50 années d'une politique répressive.

    La loi du 31 décembre 1970

    C'est la première loi qui interdit et pénalise l'usage de stupéfiants en France. Elle est considérée comme l'une des lois les plus répressives d'Europe, prévoyant notamment jusqu'à un an de prison et 3750 euros d'amende pour consommation de drogues. À noter qu'elle ne fait aucune distinction entre les différents types de stupéfiants. Mais 20 ans plus tard, en 1990, la législation française se calque sur le classement international des stupéfiants.

    En 1997…

    Les ministres Dominique Voynet et Élisabeth Guigou ouvrent le débat sur la dépénalisation des drogues douces. Mais l'idée crée des remous et suscite l'indignation de la droite. Jean-Louis Debré pointait une "attitude laxiste à l'égard de la drogue" et déclarait : "Je me demande si après avoir connu la gauche caviar, nous ne sommes pas en train de voir arriver la gauche pétard."

    5 ans plus tard…

    En 2003, les politiques se focalisent sur le cannabis en raison de l'explosion de sa consommation en France. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, prône la tolérance zéro. En 2007, les personnes interpellées pour détention et usage de stupéfiants peuvent être obligées de suivre un stage de sensibilisation payant. En 2016, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, la France compte 700 000 usagers quotidiens de cannabis.

    2017, la méthode Macron

    En 2017, Emmanuel Macron veut contraventionnaliser l'usage du cannabis et se concentrer sur les trafics. Trois ans plus tard, en 2020, après deux mois de tests dans cinq villes, Jean Castex annonce la généralisation d'une amende forfaitaire de 200 euros à tout le territoire. Cette mesure doit permettre de désengorger les tribunaux.

     

    Source: francetvinfo.fr

     

    A lire aussi: Drogues et amendes : un échec annoncé !

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    Face à l’impuissance des pouvoirs publics à éradiquer le trafic de drogue et à libérer des banlieues des bandes armées qui contrôlent le marché, l’idée de légaliser le commerce du cannabis refait surface et fait rêver les spéculateurs.

     

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    A Dijon, Lille, Nice, Marseille, les guérillas urbaines se multiplient pour le contrôle du trafic de drogue et le contrôle d’un marché qui est sorti très vite du confinement. Mais face à l’impuissance des pouvoirs publics de faire cesser ce terrorisme de banlieue, l’idée de légaliser la vente de cannabis a refait surface. Cette idée n’est pas nouvelle. Beaucoup d‘économistes sont capables d’expliquer qu’un marché de pénurie et très réglementé crée la rareté, fait monter les prix et encourage le marché de l’ombre et donc le trafic. A contrario, on explique qui si on libère le marché en éliminant toutes les contraintes, la rareté tombe, les prix s’effondrent et le commerce de la drogue devient beaucoup moins lucratif et dissuade les organisations de poursuivre leur coupable industrie.

    C’est exactement ce qui s’était passé aux Etats-Unis au siècle dernier avec la prohibition de l’alcool. Les interdits avaient drainé aux organisations clandestines et mafieuses des revenus illégaux mais colossaux qui leur avaient permis de construire des empires diversifiés dans les jeux,la prostitution, et de s’immiscer dans les syndicats et même la politique.

    L’arrêt de la prohibition a sonné la fin du règne d’Al Capone et de son pouvoir sur le territoire des États-Unis.

    Cela dit, la légalisation de l’alcool ou de n’importe quelle autre drogue ne résout pas les problèmes. La levée des interdits sur l‘alcool n’a pas diminué le nombre d’alcooliques. Quant au marché de la drogue, il se diversifie et trouve souvent d’autres substances plus dures, plus rares. Donc une grande partie du marché se déplace et les banlieues gangrenées restent gangrenées. Il est évident que parallèlement à la mise en place d’un arsenal répressif, il faudrait trouver des activités alternatives qui permettent de garantir un niveau de vie décent.

    Le cannabis à usage médical a été autorisé en France à titre expérimental en 2019, les résultats sont plutôt positifs, dans la mesure où le système hospitalier a pu se procurer des substances qu‘il ne pouvait pas utiliser auparavant et qu‘il en contrôle la provenance et l’utilisation. C’est une procédure qui est déjà appliquée dans une trentaine de pays.

    Mais l’idée de dépénaliser l’usage de la drogue et d’en libérer le marché va beaucoup plus loin.

    Depuis les années 2000, l’usage libre du cannabis s’est progressivement élargi.

    C’est le Canada qui a été précurseur. Dès 2001, le Canada autorise l’usage du cannabis dans le traitement de maladies lourdes et incurables à l’époque : le sida et le cancer. La France a d’ailleurs très récemment repris les mêmes protocoles. Mais en 2018, le Canada a été le premier à légaliser la consommation de cannabis à but récréatif.Le commerce est toutefois (comme l’alcool, d’ailleurs) contrôlé par l’Etat qui fixe les prix et donne les autorisations de créer des points de vente. 

    Les Pays-Bas tolèrent la consommation de cannabis, donc la possession et la vente dans les coffee-shop depuis 2003.

     

    Israël autorise le cannabis à des fins médicales depuis 2006.

    Ces expériences ont très récemment conduit de nombreux pays à alléger leur réglementation à des fins thérapeutiques mais aussi à des fins récréatives. Aux États-Unis, on le trouve dans les hôpitaux et en pharmacie, dans plus de 37 États et le Missouri vient de l’autoriser en vente libre. Au Chili, en Colombie, au Mexique, au Pérou, l’usage et le commerce sont autorisés mais sous le contrôle de l’Etat.

    En Europe, 21 pays de l’Union européenne sur les 27 ont franchi le pas. Dont l‘Allemagne très récemment, tout comme la Belgique, la Grande Bretagne etc...

    Le marché mondial du cannabis médical est évalué à 55 milliards de dollars. Il est évident que ça représente une infime partie du marché global et clandestin (où on doit approcher les 500 milliards, mais ces 50 milliards de dollars sont déjà soustraits au commerce illicite des trafiquants).

    Et l’ampleur de ce marché, tout comme la perspective de croissance du secteur légal, fait déjà saliver bien des investisseurs.

    D’abord quand le commerce est légalisé, la production l'est aussi. Aux États-Unis, au Canada, en Australie, des fermes spécialisées se sont développées. Les producteurs canadiens qui sont arrivés les premiers sur ces nouveaux marchés se taillent la part du lion : des groupes comme Canopy, Tilray sont leaders mondiaux d’autant qu’ils ont l’autorisation d’exporter pour accroître leurs débouchés. En Europe, le premier producteur est aux Pays-Bas avec des filiales en Israël et au Danemark. En Asie, c’est la Thaïlande le premier producteur de cannabis légal.

    Mais au-delà des fermes de production, la spéculation s’est emparée de toute la chaine de valeur. De la production à la distribution. Et on trouve dans les starting-block, tous les grands de l’industrie pharmaceutique, mais surtout les grands groupes spécialisés dans le tabac (qui est pour eux un marché en décroissance rapide) et qui espèrent trouver avec le cannabis un relais de croissance. On trouve aussi les grands industriels mondiaux de l’alcool, deux ou trois américains, un grand groupe français, un groupe italien. Dans le plus grand secret, ils ont compris que la vente de cannabis au grand public pouvait répondre au même ressort marketing que la vente de vodka ou même de la bière pour un public de consommateurs plutôt jeunes.

    Cette évolution apparemment inéluctable entamera sans doute le pouvoir des mafias qui contrôlent actuellement le trafic, mais peu probable que ça règle la question de la sécurité dans les quartiers difficiles.

    Pour deux raisons :

    La première, c’est que les trafiquants trouveront d’autres substances illicites et notamment les drogues chimiques. Si le marché juteux du cannabis disparaît, ils se tourneront vers d’autres secteurs.
     

    La deuxième raison est que ce commerce contrôlé actuellement par des bandes et des délinquants permet à des milliers de jeunes et de familles de survivre et pour quelques chefs, de bien vivre. Les BMW et les Porsche vendue dans les banlieues de Paris ou de Marseille n’appartiennent pas toutes à des stars du football. Elles n’ont pas non plus été payées par le RSA. Il y a donc un problème de mutations à régler au niveau des activités. Et pas seulement dans les pays consommateurs. 

     

    Source: atlantico.fr

     

     

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