Aller au contenu

mrpolo

Modérateur
  • Compteur de contenus

    6 203
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    85

Messages posté(e)s par mrpolo

  1. Le maire de Londres va lancer une étude sur la faisabilité de la décriminalisation du cannabis dans le cadre d’une nouvelle approche de la lutte contre la criminalité liée à la drogue.

     

    Sadiq-Khan-va-lancer-un-examen-de-la-dep

     

    Sadiq Khan a déclaré qu’il créerait une commission indépendante de la drogue à Londres pour examiner les avantages potentiels pour la santé, l’économie et la justice pénale de la dépénalisation de la drogue de classe B.

    Les sondages montrent que près des deux tiers des habitants de Londres et plus de la moitié du Royaume-Uni soutiennent la légalisation du cannabis à des fins récréatives par les adultes.

    S’il devait être réélu le 6 mai, Khan serait prêt à envisager de soutenir les changements du statut juridique du cannabis si c’est ce que conclut la commission.

     

    Mais il a exclu la dépénalisation des drogues de classe A telles que l’héroïne et la cocaïne.

    Une source proche du maire a déclaré au Guardian: « Ce sera à la commission d’examiner les preuves lors de la ronde, mais rien n’est hors de question dans le contexte de ce qui est le mieux pour la santé publique et la sécurité des Londoniens. »

     

    La commission de la drogue de Londres comprendrait des experts indépendants de la justice pénale, de la santé publique, de la politique, des relations communautaires et du monde universitaire.

    Il examinera les preuves de l’efficacité des lois britanniques sur les drogues, de la police et des services de soutien en matière de toxicomanie. Il ferait rapport au maire avec des recommandations pour la mairie, le gouvernement, la police, le système de justice pénale, le NHS et les services de traitement.

     

    La manière dont les pays du monde entier ont abordé la criminalité liée aux drogues sera également examinée, notamment le Canada, l’Uruguay et plusieurs États américains, où le cannabis à des fins récréatives a été légalisé. En Espagne, l’usage privé de cannabis est autorisé, tandis que les Pays-Bas autorisent la vente de marijuana dans les cafés.

    Au Portugal, la possession et la consommation de drogues ont été dépénalisées depuis 2001, l’accent étant mis sur l’amélioration des programmes de traitement et de meilleurs services de prévention, d’éducation et de soutien social.

    Khan devrait annoncer la commission dans le cadre de son manifeste pour l’élection du maire, publié mardi, dans lequel il dira que de nouvelles idées sont nécessaires pour lutter contre le trafic de drogues illicites et qu’il pense que trop de jeunes sont criminalisés pour consommation de drogue.

    Mais cela peut le mettre en désaccord avec le chef de l’opposition.

     

    Le dirigeant travailliste s’est récemment déclaré opposé à la décriminalisation et a déclaré que les lois actuelles sur les drogues étaient «à peu près correctes».

    Mais Sir Keir Starmer a déclaré à Sky News qu’il y avait «toujours de la place pour un débat adulte sur la façon dont nous traitons ces cas».

    Le commerce de drogues illicites au Royaume-Uni coûterait à la société 19 milliards de livres sterling par an, selon le bureau du maire. Environ 41 900 personnes à travers l’Angleterre et le Pays de Galles ont été accusées d’infractions liées à la drogue l’année dernière.

     

    Le cannabis est une drogue de classe B, et la possession ou la vente de produits à base de cannabis contenant du THC, le composé psychoactif de la drogue qui fait se sentir «high», est illégale.

    Les produits à base de cannabis qui ne contiennent pas de THC, mais qui contiennent un deuxième composé «CBD», sont légaux au Royaume-Uni.

    Le cannabis médicinal est légal au Royaume-Uni depuis la modification de la loi en novembre 2018.

    Il doit être prescrit par un médecin spécialiste et n’est recommandé que pour quelques conditions médicales, y compris l’épilepsie sévère.

     

    D’autres conditions pour lesquelles le cannabis médicinal peut être prescrit comprennent la spasticité de la sclérose en plaques et les nausées causées par les traitements de chimiothérapie.

    Bien que Khan ne puisse pas créer de nouvelles lois, il pense que si la commission recommandait la décriminalisation du cannabis, une approbation du maire lui donnerait un coup de pouce.

     

    Khan, qui a par le passé appelé à «une conversation fondée sur des preuves» autour du cannabis, dira: «Il est temps de trouver de nouvelles idées sur la façon de réduire les méfaits des drogues et des crimes liés à la drogue pour les individus, les familles et les communautés.

    «La commission formulera des recommandations axées sur les lois les plus efficaces pour lutter contre la criminalité, protéger la santé des Londoniens et réduire les énormes dommages que les drogues illicites, y compris le cannabis, causent à nos communautés et à la société.

     

    En 2019, le comité multipartite de la santé des Communes a déclaré que l’adoption d’une approche basée sur la santé profiterait aux utilisateurs et réduirait les dommages et les coûts pour la communauté dans son ensemble.

    Il a demandé au gouvernement de mener des consultations sur la dépénalisation de la possession de drogue à des fins personnelles.

     

    L’enquête Survation citée par le bureau du maire, publiée en juillet 2019, a révélé que 63% des résidents de Londres soutenaient la légalisation et la réglementation du cannabis, tandis que 19% seulement étaient opposés à l’idée. Dans l’ensemble du Royaume-Uni, 47 pour cent ont soutenu la légalisation, et 30 pour cent contre.

     

    Source: news-24.fr

     

     

    • Like 2
    • Thanks 1
  2. En Alsace, la lutte pour la légalisation du cannabis thérapeutique trouve des relais aussi experts qu’avant-gardistes : une docteure et un patient militant, tous deux cofondateurs d’un cercle de réflexion scientifique internationalement reconnu, un chercheur pionnier dans l’étude du cancer et un ancien producteur de chanvre pour la recherche. Tous tentent de faire évoluer la prohibition autour du cannabis et se heurtent à la rigidité de l’État.

     

    Sous une chemise à carreaux froissée, Christian D. Muller porte un t-shirt noir floqué d’une bretzel croquée comme la pomme d’Apple et du slogan « Think Alsatian ». Avant de pénétrer son laboratoire de recherche au sein de la faculté de pharmacie à Illkirch-Graffenstaden, le chercheur fait badger son téléphone portable sur la poignée de la porte : « Ça, c’est à cause de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) », explique-t-il. Car dans les locaux de ce salarié du CNRS, on trouve des produits hautement suspects aux yeux de la justice française : les frigos de Christian D. Muller sont remplis de fleurs de cannabis.

    une-1-630x421.jpg
    Les frigos du chercheur alsacien Christian D. Muller sont remplis de fleurs de cannabis. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)

    De la maladie de Crohn au cannabis thérapeutique

    Après deux thèses passées ici même en 1983 et en 1987, le scientifique alsacien a travaillé pendant trente ans sur la maladie de Crohn. Christian D. Muller a notamment fait progresser la recherche à l’aide de liposomes, qui permettent d’améliorer la capacité d’un traitement à cibler une zone d’intérêt précise pour traiter un cancer. 

    À 66 ans, le bureau du chercheur cumule désormais quelques références au cannabis : sur un petit tableau d’affichage, les autorisations de l’ANSM pour l’acquisition et la détention de « produits suivants classés comme stupéfiants : 40 grammes de Bedrocan, 50 grammes de Bedrobinol, 500 milligrammes de Bedrolite… » Les documents administratifs font face à une affiche datant des années 30 aux États-Unis. Son titre est éloquent : « Marihuana the assassin of youth ».

     

    Le scientifique dénonce cette propagande américaine d’un autre âge, tout en déplorant le retard français dans la recherche sur le cannabis thérapeutique. Malgré l’expérimentation nationale du cannabis thérapeutique lancée dans la semaine du 22 mars 2021, Christian D. Muller reste critique : « Il y a 3 000 malades qui pourront en bénéficier, alors qu’on estime à 100 fois ce nombre, pour les personnes qui s’autosoignent avec du chanvre médicinal. »

     

    dscf4092-scaled.jpg

    dscf4087-scaled.jpg

     

    Une recherche pionnière, sous-dotée

    Financés par la start-up parisienne DelleD, Christian D. Muller et ses deux assistants observent l’activité de molécules de chanvre thérapeutique sur des cellules cancéreuses. « On a déjà démontré in vitro que l’extrait brut de fleur de cannabis est plus efficace que le cannabidiol (CBD) seul. Une quantité 20 fois plus grande de CBD seul est nécessaire pour une même efficacité qu’avec l’extrait brut de fleur de cannabis », résume le scientifique. Dans quelques mois, l’expérimentation se fera sur un modèle de souris développant spontanément un cancer du pancréas. Son financeur projette de distribuer un dispositif médical d’inhalation de fleurs de cannabis.

    Christian D. Muller termine sa carrière dans des conditions délicates. Les sources de financement ne pleuvent pas dans ce champ de recherche « qui ne fait pas sérieux ». Les contraintes légales créent des procédures d’autorisation administrative lourdes et décalées : le chanvre, commandé aux Pays-Bas par l’INRAE de Toulouse est ensuite renvoyé à la faculté de pharmacie d’Illkirch-Graffenstaden : « J’ai travaillé sur des toxines bien plus dangereuses sans avoir à remplir un tableur Excel pour rapporter chaque quantité utilisée », soupire le scientifique.

    dscf4130-630x421.jpg
    Christian D. Muller termine sa carrière dans des conditions délicates. Les sources de financement ne pleuvent pas dans ce champ de recherche « qui ne fait pas sérieux » (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)

    Des patients qui produisent leur propre médicament

    « Le chanvre thérapeutique, c’est un peu le produit miracle, et c’est presque ça son souci », continue Christian D. Muller. Cet engagement pour la cause, le chercheur le tire de la fin de vie de son neveu Alex, mort à 27 ans des suites d’un cancer du système immunitaire. C’est grâce à lui que le scientifique a découvert les colloques de l’UFCM-Icare, où de grands pontes de la recherche sur le cannabis thérapeutique côtoient des patients et des professionnels de santé :

     

    « Lors d’un rendez-vous avec des personnes atteintes de sclérose en plaque, de zona ou d’autres maladies, j’ai demandé comment ils faisaient pour aller bien. Ils m’ont répondu “Je fais mon huile de chanvre médicinale moi-même.” Quand j’ai vu ces patients obligés de produire leur propre médicament, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. »

     

    « Chaque matin, j’étais pris de vomissements »

    Il est 9 heures, mercredi 3 avril, au fond d’une ruelle tranquille de Schiltigheim. Bertrand Rambaud offre le café dans son salon au dernier étage d’une petite maison alsacienne. La table basse est recouverte de boites de médicament, de grinders (pour effriter le cannabis) et de cigarettes électroniques. Pour le militant, la lutte pour la légalisation du cannabis thérapeutique a commencé avec son traitement contre le VIH :

    « Chaque matin, j’étais pris de vomissements et de spasmes à l’estomac, pendant parfois une heure je souffrais horriblement, puis je n’arrivais pas à manger ou à dormir. Quand j’ai essayé le cannabis en 2013, ça m’a aidé. J’en ai parlé à mon entourage médical, on a fini par m’en prescrire. »

    rambaud-630x421.jpg
    Pour Bertrand Rambaud, la lutte pour la légalisation du cannabis thérapeutique a commencé avec son traitement contre le VIH.

    Les pays voisins évoluent, pas la France

    Bertrand Rambaud commence par se fournir dans la pharmacie d’un village hollandais situé entre les frontières avec la Belgique et l’Allemagne. Puis la législation sur le cannabis thérapeutique évolue, au Luxembourg et en Allemagne. La distance à parcourir pour se soigner diminue pour le patient schilikois.

     

    Mais rien ne bouge en France : « On continue de prescrire le cannabis thérapeutique en dernière intention, déplore Bertrand Rambaud, ça veut dire qu’on prescrit plus facilement de la morphine que du cannabis. Cette règle n’a aucune justification médicale, c’est purement idéologique. »

     

    L’auteur de la découverte du THC invité à Strasbourg

    « L’association c’est l’arme, les malades sont les guerriers. » Bertrand Rambaud résume ainsi son combat pour la légalisation du cannabis thérapeutique depuis 20 ans. L’ancien président et cofondateur de l’UFCM-I Care a poursuivi cet objectif en rassemblant des usagers, des chercheurs spécialisés et des professionnels de santé lors de colloques à Strasbourg.

     

    D’une étagère à côté du canapé, le militant sort un épais livre noir de Raphael Mechoulam, connu pour avoir été le premierchimiste à isoler la molécule du tétrahydrocannabinol : « On l’a fait venir en 2014 à Strasbourg, raconte Bertrand Rambaud, plein d’admiration, c’était pour les cinquante ans de sa découverte, on lui a fait un gâteau avec THC écrit dessus. »

    professeur-mechoulam-decouvreur-du-thc--
    Le professeur Mechoulam, premier chimiste à avoir isolé la molécule du THC et scientifique de renom de la recherche sur le cannabis médical. (Photo UFCM-Icare)

    Faire circuler l’information et faire jurisprudence

    photo-2-630x421.jpg

    Entrée du colloque de l’UFCM-Icare aux Hôpitaux universitaires Pitié Salpêtrière. (Photo UFCM-Icare)
        Conférence d’ouverture du colloque de 2018. (Photo UFCM-Icare)
        Lors d’un colloque de l’UFCM-ICare aux Hôpitaux Universitaires Pitié Salpêtrière. Au pupitre, Danièle Jourdain Menninger, ancienne directrice de la Mildeca, organe interministériel chargé de coordonner les politiques gouvernementales en matière de drogues et d’addictions. Au centre, la médecin strasbourgeoise Dr Anny Zorn. A droite, le docteur William Lowenstein. (Photo UFCM-Icare)

     

     

    De colloques à Strasbourg, au Parlement européen, ou à la Sorbonne à Paris (« Là on jouait à l’extérieur, c’était la Champions League »), jusqu’aux auditions dans le cadre d’une mission d’information à l’Assemblée nationale, Bertrand Rambaud estime « avoir contribué au développement des connaissances et à la diffusion de l’information sur le cannabis, notamment auprès de professionnels de santé qui se sont mis à soutenir leur patient. »

     

    photo-1-1-630x421.jpg

    Lors d’un colloque de l’UFCM-ICare aux Hôpitaux Universitaires Pitié Salpêtrière. Au pupitre, Danièle Jourdain Menninger, ancienne directrice de la Mildeca, organe interministériel chargé de coordonner les politiques gouvernementales en matière de drogues et d’addictions. Au centre, la médecin strasbourgeoise Dr Anny Zorn. A droite, le docteur William Lowenstein. (Photo UFCM-Icare)
     

    Le militant a aussi fait avancer la cause au niveau de la justice. En 2014, Bertrand Rambaud est arrêté en possession de cannabis. 480 grammes de beuh sont retrouvés chez lui, ainsi qu’une vingtaine de plantes sous lampe et des ordonnances médicales pour l’approvisionnement en Hollande. Si la procédure est fatigante pour le mis en cause, elle lui sert aussi comme tribune pour défendre les usagers du cannabis médical :

     

    « Dans cette procédure, je suis allé jusqu’à la Cour de cassation. J’ai été condamné mais dispensé de peine en première instance, en appel et en cassation. Cela veut dire qu’il y a désormais une jurisprudence pour des situations comme la mienne. Moi, je voulais obtenir la relaxe, parce je ne voyais pas pourquoi je devais être condamné alors que je n’ai pas le choix, le cannabis est le seul moyen pour moi d’aller mieux. »

     

    Des rencontres et des projets pionniers

    Grâce à l’association UFCM-I Care, Bertrand Rambaud a permis la rencontre entre le scientifique Christian D. Muller et l’entrepreneur et agriculteur technicien Christian Kelhetter. Dès 2016, le gérant de la Jardinerie Alternative à Colmar fonde la SARL Fleur de chanvre.

    En partenariat avec le CNRS, l’exploitant compte sélectionner et produire des dérivés du chanvre pour fournir le chercheur alsacien. Le projet est enthousiasmant : Christian Kelhetter pourrait ainsi contribuer à une recherche pionnière en France sur l’application du cannabis thérapeutique. Mais l’enthousiasme du jardinier va bien au-delà :

     

    « En interne, on a un gros budget recherche et développement. On adore investir et innover. Pour nous, ce projet était une excellente voie d’innovation. Il y avait un volet ingénierie technique, avec l’organisation de la production, mais aussi un intérêt dans le domaine botanique. Car le chanvre est une plante fascinante à plusieurs égards : elle a une répartition mondiale, elle existe sous différentes formes, des formes stupéfiantes et sa forme légale. Elle n’a pas besoin de pesticide, ni d’engrais. Donc elle est tout à fait apte à être cultivée bio. Et au final, elles peut servir dans le domaine du textile, de l’alimentaire comme du médical. »

     

    dscf4101-630x421.jpg
    En partenariat avec le CNRS, un entrepreneur alsacien comptait sélectionner et produire des dérivés du chanvre pour fournir le chercheur Christian D. Muller. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)

    Un projet prometteur détruit

    Mais la prohibition française a eu raison du projet prometteur. En 2018, la répression s’abat à coup de perquisition du domicile et de l’entreprise, de mise sous scellés du bâtiment et de gel des avoirs bancaires pour aide à l’usage de stupéfiant. La collaboration avec le CNRS prend fin et la start-up Delled fondée de Frank Milone prend le relais pour faire avancer la recherche menée par Christian D. Muller.

    Le technicien agricole a hésité avant de répondre à nos questions : « Les articles de la presse locale nous ont fait passer pour des mafieux », déplore-t-il. Quelques cheveux blancs plus tard, Christian Kelhetter ne se lance plus dans un nouveau projet sans l’aval de son avocat :

     

    « On a fait les frais de clients qui cultivaient du cannabis chez eux et qui se fournissaient chez nous en terreau, lampes et autres matériels dédiés à la culture en intérieur. À l’époque je n’y voyais aucun mal. Maintenant je sais que le simple fait de savoir à quoi servira le matériel te rend complice. En appel, j’ai été condamné à 10 mois de prison avec sursis pour facilitation d’usage de cannabis et 1 000 euros d’amende. »

    photo-christian-1-630x421.jpg
    « Les articles de la presse locale nous ont fait passer pour des mafieux », déplore Christian Kelhetter. (Document remis)

    Selon l’entrepreneur alsacien, la cour d’appel de Colmar a reconnu que les 13 kilos de chanvre saisis lui seront restitués car aucune analyse n’a prouvé que le produit contenait un taux de THC supérieur à 0,2%, le seuil légal en France.

     

    L’État a tué ses producteurs locaux dans l’oeuf

    Mais au-delà des 13 kilos de chanvre perdus, le gérant a surtout manqué une part de marché. Tout en admettant l’intérêt de l’expérimentation nationale du cannabis thérapeutique lancée dans la semaine du 22 mars 2021, Christian Kelhetter déplore le recours de l’État à des fournisseurs canadiens qui livreront notamment les fleurs séchées de cannabis gratuitement :

     

    « L’État a paralysé toute l’industrie chanvrière française, qui n’attendait que de travailler dans le sens de cette expérimentation. Et maintenant l’État se lance dans une recherche en acceptant la gratuité proposées par des mastodontes canadiens. Le recours à ces sociétés puissantes tuent toute possibilité d’innovation pour les entreprises françaises. Prendre un produit gratuit, c’est de la totale hypocrisie. »

     

    Une expérimentation jugée trop timide

    Médecin généraliste, Anny Zorn estime qu’elle doit être la première docteure alsacienne à avoir prescrit du cannabis thérapeutique il y a plus de dix ans. A « certains médicaments aux effets secondaires importants, dont le risque de dépendance », elle préfère une dose appropriée de ce produit naturel pour l’anxiété et l’insomnie.

     

    De même, elle le prescrit pour certaines personnes ayant des troubles hyperactifs et de l’attention, ou présentant des douleurs neurologiques, des spasmes musculaires, des tremblements, comme dans la sclérose en plaque, la maladie de Parkinson, des inconforts liés à des chimiothérapies. La professionnelle de santé parle même « d’effet miraculeux », « pour réduire certains symptômes de ces pathologies. Elle précise ensuite : « Il ne faut pas donner un espoir démesuré, il ne s’agit pas de guérir de ces pathologies, mais de diminuer les symptômes. »

     

    Interrogée sur l’expérimentation nationale sur le cannabis thérapeutique, Anny Zorn estime que le nombre de patients concernés (3 000) est trop faible, et les pathologies concernées trop restrictives : « Il y a plein d’autres patients qui vont continuer à s’administrer du cannabis thérapeutique en dehors du cadre légal… »

    dscf4139-630x421.jpg
    Bertrand Rambaud, sur l’expérimentation nationale sur le cannabis thérapeutique : « On dirait qu’il faut être en parfaite santé pour se faire prescrire du cannabis thérapeutique. » (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)

    Bertrand Rambaud se dit aussi « sceptique sur la forme » : « Un médecin ne pourra prescrire que pour cinq indications, or il existe 40 indications pour l’usage du cannabis thérapeutique au niveau européen. » L’usager et militant ajoute les critères d’exclusion pour les participants :

     

    « Si t’as un problème psy, un problème cardiaque, un problème de foie, tu ne peux pas participer à l’expérimentation. On dirait qu’il faut être en parfaite santé pour se faire prescrire du cannabis thérapeutique. Si on fait une expérimentation, c’est pour sortir du cadre de la prohibition. »

     

    La loi française, incapable de nuance sur le cannabis

    En fin de carrière, Anny Zorn se félicite du travail accompli par l’UFCM-I care dans l’information des professionnels de santé, « c’est l’un des objectifs les plus importants, en plus du soutien aux malades », estime la docteure. Elle sait qu’aujourd’hui encore des patients doivent faire plus de 400 kilomètres pour se procurer du cannabis thérapeutique en Hollande « et risquent de perdre plusieurs centaines d’euros de produits à la douane parce c’est illégal, parce que pour le cannabis il n’y a aucune ouverture. La loi française est encore incapable d’avoir une nuance sur le sujet, mais elle semble être en train d’évoluer. »

     

    Source: rue89strasbourg.com

     

    • Like 1
  3. Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi appelle à une amnistie générale des agriculteurs condamnés pour la culture du cannabis. Avec son groupe parlementaire, il entend se rendre très prochainement à Ketama, à Taounate, à Al Hoceima, à Tanger et à Larache pour rencontrer les cultivateurs.

     

    Ouahbi-Aic3.jpg

     

    « Le plus important. Il faut une amnistie générale des agriculteurs qui ont été condamnés pour la culture du cannabis. Car, il est insensé de maintenir des sanctions et des poursuites à l’encontre des cultivateurs de cette plante au cas où cette loi vient à être adoptée, et ce, pour que ces personnes sortent de la clandestinité et puissent vivre normalement », a déclaré Abdellatif Ouahbi lors de son passage sur Med radio. Selon lui, ces personnes ne représentent que le chaînon faible du trafic de drogue qui « profite surtout aux grands barons de la drogue, qui, quant à eux, ne devront pas faire l’objet d’une amnistie ».

     

    L’invité de l’émission Al Iissaba a martelé que son plaidoyer ne relève aucunement d’un quelconque « calcul électoraliste du PAM ». « La question de la culture du cannabis est posée au Maroc depuis le protectorat. Il est difficile de changer cette activité agricole dans certaines zones. Le moment est venu pour l’organiser pour que le cannabis devienne une source de revenus pour les cultivateurs pour son usage en médecine », a expliqué Abdellatif Ouahbi.

     

    maroc-cultivateurs-cannabis.jpg

     

    C’est pourquoi, son parti en fait une priorité. « Nous proposons que les usines et les laboratoires de transformation du cannabis soient créés à proximité des plantations, par exemple à Chaouen ou à Nador pour recruter la main d’œuvre locale », a fait savoir le secrétaire général du PAM. Aussi, a-t-il dit que des « emplois directs et indirects seront créés en plus de l’amélioration des conditions de vie des populations de ces régions, d’autant plus que les prix seront déterminés par la compétition sur le marché international ».

     

    Le PAM propose aussi que le gouvernement marocain crée un fonds de soutien aux investisseurs dans les laboratoires qui produiront des médicaments à partir du cannabis, a ajouté l’homme politique.

     

    Source: bladi.net

    • Like 3
  4. Le pari des promoteurs de la culture du cannabis en Thaïlande s’annonce fructueux et les Thaïlandais pourraient bientôt voir du chanvre à toutes les sauces, dans les plats, les boissons, le gel douche ou encore le dentifrice.
    Boisson-Cannabis-Thailande

    Photo : REUTERS / Athit Perawongmetha - Des sodas artisanaux pétillants à base de cannabis étaient servis lors de l'exposition "360° Cannabis & Hemp for the People" dans la province de Buriram, le 5 mars 2021

     

     

    Loin de poursuivre un rêve illusoire, plusieurs entreprises thaïlandaises de divers secteurs se sont lancées dans l’aventure du cannabis, cherchant à être les pionnières d'une industrie nouvelle en Asie et prometteuse, alors que Bangkok a légalisé cette année l'utilisation du chanvre et du cannabidiol (CBD) dans les biens de consommation.

     

    Fabricants de cosmétiques, sociétés de boissons ou encore entreprises productrices de caoutchouc investissent dans la culture locale du cannabis et les produits pouvant utiliser la plante. L'importation du chanvre et de ses dérivés n'est autorisée qu'à des fins de recherche, et seules les entreprises détenues à majorité par des Thaïlandais peuvent obtenir des licences pour utiliser le chanvre, selon la règlementation gouvernementale.

     

    Il s’agit d’un business qui, selon les analystes de Prohibition Partners, pourrait peser dans les 660 millions de dollars d'ici 2024 rien qu'en Thaïlande - et environ 8,5 milliards de dollars pour l’Asie. La Thaïlande ayant sauté le pas plus rapidement que ses voisins - la Malaisie et Singapour par exemple débattent encore sur la légalisation - des dirigeants d’entreprise convaincus du potentiel saisissent l'opportunité pour se placer en position de force.

    Les entreprises thailandaises investissent dans le cannabis
    Tan Passakornnatee, président du groupe Ichitan, envisage de mettre du cannabidiol dans ses produits. Photo REUTERS / Chayut Setboonsarng

    "C'est une opportunité en or", souligne Tan Passakornnatee, président de la société de boissons Ichitan Group, qui a fait des boissons à base de CBD une pièce maîtresse de la stratégie de son entreprise.

    "Prendre une position de leader sur le marché sera important pour les entreprises car il est rare d’avoir un produit qui fasse le buzz non seulement au niveau national mais aussi mondial", a-t-il déclaré dans une interview à Reuters.

     

    Les entreprises engagées dans la course comme les analystes sont bien conscients que la voie de la rentabilité sera pavée d’un certain nombre d’écueils. Par exemple, les matières premières seront limitées du fait du nombre réduit de producteurs agréés, et la science permettant l'extraction des composés pourrait se révéler être un autre obstacle bien coûteux.

     

    "Il y aura des pépins en cours de route", reconnait Maria Lapiz, responsable de la recherche institutionnelle chez Maybank Kim Eng. "Ce ne sera pas simple et (certains) anticiperont des bénéfices qui ne viendront pas."

    Cependant elle estime que si les opportunités d'exportation sont là, la culture du cannabis pourrait générer une croissance de revenus capable de relancer l'économie thaïlandaise.

     

     

    Le cannabis, produit signature de la Thaïlande ?

    L’utilisation du cannabis en Thaïlande remonte loin dans l’histoire du royaume. Il était autrefois utilisé de différentes manières dans la cuisine ou comme médicament pour soulager la douleur, et était aussi prisé pour son effet euphorisant.

     

    On ne sait pas quand exactement le cannabis est arrivé dans la région, mais il a été utilisé durant plusieurs siècles dans le royaume de Siam avant son interdiction en 1934 par Phot Phahonyothin, 2e Premier ministre de la toute jeune monarchie constitutionnelle née de la révolution de 1932 qui avait mis fin à la monarchie absolue. 

     

    Il est intéressant de noter que le gouvernement qui a réhabilité le cannabis en légalisant la plante en 2018 à des fins médicales et de recherche, est précisément perçu comme nostalgique de la vieille tradition siamoise et cherchant à effacer les traces historiques de l’avènement de la démocratie.

    Les entreprises thailandaises investissent dans le cannabis
    Début mars, se tenait dans la province de Buriram le salon "360° Cannabis & Hemp for the People". Photo REUTERS / Athit Perawongmetha

    Toujours est-il que le chanvre a la cote chez les fabricants de biens de consommation car il est considéré par une majorité comme un "super aliment" aux nombreux bienfaits pour la santé et parce qu’il renferme des concentrations plus élevées de CBD, le principe non psychoactif de la plante, qui fait l’objet de recherches pour diverses applications médicales.

     

    Le fabricant de boissons Ichitan est déjà en train de lancer des boissons à base de terpène, un composé approuvé par le gouvernement qui est également présent dans le cannabis. Ichitan explique qu’il vise ainsi à ce que la marque soit associée au plus vite aux produits du genre en amont de l'obtention de l’agrément pour ses boissons au CBD.

     

    Du côté des cosmétiques, la marque Smooth E, espère être la première à pouvoir proposer des produits au CBD et attend son agrément pour le mois d’août.

    "Nous pouvons l'appeler Smooth CBD", indique son PDG Sangsuk Pithayanukul, expliquant qu'il voyait un potentiel pour le gel douche au CBD, les shampooings et le dentifrice sous sa marque de soins bucco-dentaires Dentiste.

    "Chaque pays a un produit signature. Celui de la Thaïlande devrait être le cannabis", ajoute-t-il.

     

    "Course de Formule 1"

    Le climat tropical, l'eau et la tradition font de la Thaïlande un lieu propice à la culture du cannabis, souligne Kris Thirakaosal, un ancien banquier d'investissement qui dirige désormais depuis Bangkok le groupe Golden Triangle.

    Son entreprise a investi jusqu'ici 120 millions de bahts (3,28 millions d’euros) pour bâtir un laboratoire de génétique de 500 mètres carrés et elle a même développé sa propre variété de chanvre nommée Raksa, qui signifie "guérir".

     

    "C'est une course de F1", dit-il, faisant l'analogie avec la course automobile pour souligner la vitesse et la précision nécessaires pour se maintenir en tête et garder une longueur d'avance.

    Le président de Golden Triangle n’est autre que Chatchaval Jiaravanon, de la famille de milliardaires qui contrôle l'un des plus grands conglomérats agro-industriels du pays, Charoen Pokphand Group, lequel a conseillé Golden Triangle sur des modèles d’agriculture en coopérative.

    Les entreprises thailandaises investissent dans le cannabis
    Kris Thirakaosal, directeur général du Golden Triangle Group, pose lors d'un entretien avec Reuters à Bangkok, le 8 mars 2021. Photo REUTERS / Chayut Setboonsarng

    Tout au sud du royaume, à Hat Yai, le producteur de caoutchouc Sri Trang-Agro dit prévoir de lancer sa première récolte de cannabis cette année, dès qu'il aura reçu l'agrément des autorités. On parle ici de plus de 320 hectares de surface cultivable, selon Tipwadee Sudwayha, la responsable des relations avec les investisseurs. Pour un investissement d'environ 100 millions de bahts, dit-elle, le coût n'est pas élevé car l'entreprise possédait déjà le terrain.

    Certains, comme la société d'aliments à base de plantes NR Instant Produce, préfèrent acheter des exploitations de cannabis existantes, plutôt que de partir de zéro, comptant sur l’engouement autour de l'utilisation du chanvre dans les aliments pour générer la demande.

    "Cela change la perception des consommateurs lorsque je leur dis que c'est un hamburger au chanvre", explique le directeur général Dan Pathomvanich.

     

    Après un salon très suivi dans la province de Buriram au début du mois, deux autres événements sur le cannabis sont prévus le mois prochain en Thaïlande.

    Le premier sera la conférence annuelle de l'Association internationale du cannabis médical, qui se tiendra à Chiang Mai du 16 au 18 avril, réunissant à la fois des experts médicaux et des producteurs de 22 pays dotés d'une industrie du cannabis médical.

    Juste en suivant se tiendra à l'hôtel Carlton de Bangkok les 19 et 20 avril un salon ouvert au public qui marquera la Journée mondiale du cannabis, avec plus de 50 exposants attendus qui proposeront toutes sortes de produits à base de cannabis.

     

    Par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters | Publié le 17/03/2021 à 01:25 | Mis à jour le 17/03/2021 à 08:36

     

    Source: lepetitjournal.com

  5. TRIBUNE: Pour Kevin Brookes et Édouard Hesse, chercheurs associés à Génération libre, il est grand temps d’abandonner une politique coûteuse et inefficace.

    L'amende forfaitaire pour usage du cannabis n'a pas atteint ses objectifs.
    L’amende forfaitaire pour usage du cannabis n’a pas atteint ses objectifs. © JOSEP LAGO / AFP
    Par Kevin Brookes et Edouard Hesse (Génération libre)*
    • Like 3
  6. Hello

    Reçu un code sécurisé via sms pour le livreur lol mais au final l'enveloppe à été livrée dans ma boite au lettre

    nickel et là pas de réflexions^^

    aucune mention alchimia ni aw et livré en 3jours... impec pour moi^^

    merci:respect:

     

    • Like 1
  7. Jean-Baptiste Moreau (LaREM) estime que la légalisation du cannabis est politiquement possible en France et indique qu'il y aura "des propositions d'ici un mois".

    ophoto.jpg

    Jean-Baptiste Moreau, agriculteur de profession, s'exprimait alors que s'achevait, ce dimanche, une consultation citoyenne sur le sujet du cannabis récréatif, disponible en ligne sur le site de l'Assemblée nationale. Au terme de cette consultation lancée le 13 janvier dernier, près de 250.000 contributions ont été recueillies, selon le député. 

     

    La mission d'information, composée de 33 députés de tous bords, est coprésidée par Jean-Baptiste Moreau et Robin Reda (Libres !), un proche de Valérie Pécresse, favorable, lui aussi, à un encadrement légal. La mission a mené un cycle d'auditions, notamment sur les usages illégaux du cannabis, et se donne pour objet de "dresser le bilan des politiques publiques menées en matière de prévention et de répression des trafics et usages du cannabis", afin de "contribuer à une réflexion sur l'éventuelle évolution du cadre réglementaire français". Jean-Baptiste Moreau a indiqué ce dimanche qu'elle déboucherait sur "des propositions d'ici un mois"

     

    "Il faudra lancer une vraie consultation populaire et pourquoi pas un référendum", a déclaré dimanche 28 février sur franceinfo Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse et rapporteur d’une mission parlementaire sur le cannabis "récréatif".

     

    "Il faut vraiment qu'on ait un débat pour éclairer les citoyens sur cette thématique. Aujourd'hui, on fait face à une interdiction, mais à une consommation record. Donc la situation n’est pas tenable", assène le député La République en marche.

     

    "La prohibition ne fonctionne pas"

     

    Chaque pays adapte sa politique sur la question du cannabis "récréatif". "La prohibition, ça ne fonctionne pas, ça stimule un trafic parallèle", déclare Jean-Baptiste Moreau. "On a une économie parallèle très conséquente qui s'est constituée et qui finance d'autres réseaux, trafics d'armes et autres", relève le député qui ajoute "qu'un ordre parallèle s'est constitué dans les quartiers avec des caïds qui font respecter leur ordre mais qui n'est pas l'ordre républicain".

     

    "La dépénalisation seule ne suffira pas. Sans contrôle de la qualité des produits et du prix des produits commercialisés, on va avoir un appel d'air pour le trafic international."

    Jean-Baptiste Moreau

    à franceinfo

     

     

    Alors à la question : une légalisation du cannabis est-elle politiquement possible en France ? "Moi, je le pense", répond Jean-Baptiste Moreau. En attendant une prise de décision, "il faut faire de la prévention dans les collèges et les lycées pour avertir sur les dangers de la consommation abusive et fréquente du cannabis parce que c'est un réel danger", conclut le rapporteur de la mission parlementaire.

     

    Sources: francetvinfo.fr & lci.fr

     

     

    • Like 1
    • Thanks 1
  8. Hello

    faut pas s'emballer quand même^^

     

    "Légaliser serait une lâcheté" : Gérald Darmanin intransigeant sur le cannabis

    Gérald Darmanin se montre très opposé à la légalisation du cannabis

    CONTROVERSE - Dans un entretien à La Provence publié ce jeudi, le ministre de l'Intérieur appelle à ne pas faire de compromis dans le combat contre les drogues. Il s'oppose notamment fermement à la légalisation du cannabis.

    Ne rien concéder. Interrogé par La Provence, Gérald Darmanin a martelé que la drogue constituait un fléau qu'il fallait éradiquer. À ce titre, il estime qu'aucune concession ne doit être faite, y compris en matière de cannabis. "Légaliser serait une lâcheté", assène-t-il. "Parce qu’on sait que c’est du poison, que c’est au cœur de toutes les formes de délinquances et de trafics. Derrière le trafic de drogue, il y a des cambriolages et des agressions pour se payer sa dose mais aussi du décrochage scolaire. Enfin, il faut avoir en tête que cet argent sale finance en partie le terrorisme." 

     

    Si pour le ministre de l'Intérieur la drogue "détruit des familles" et "touche toutes les classes sociales", "la jeunesse" reste pour lui la première frappée par ses conséquences nocives. Une autre raison, selon lui, de s'opposer à toute forme de légalisation. "Je note que dès que des responsables politiques évoquent les principes de la légalisation, cela donne des coups aux pères et aux mères de famille qui essayent d’expliquer à leurs enfants, avec lesquels parfois même ils se fâchent, de ne pas tomber dans la drogue." Appellant à "soutenir l’autorité parentale", Gérald Darmanin assure ne pas voir "comment y parvenir en prônant la légalisation".

    Les gens malhonnêtes ne deviendront pas soudainement honnêtes- Gérald Darmanin
     

    Autre argument utilisé au cours de cet entretien par le ministre de l'Intérieur : une hypothétique légalisation n'engendrait pas nécessairement moins de criminalité, moins de blanchiment d'argent. "Quand bien même on légaliserait, vous croyez que les dealers marseillais ouvriraient une petite boutique en déclarant leurs impôts à l’Urssaf ? Bien sûr que non. Ils ont été habitués au 'black', à ne pas être imposés, à brasser beaucoup d’agent qu’ils blanchissent souvent à l’étranger", argue-t-il. Et le ministre de prévenir : "Les gens malhonnêtes ne deviendront pas soudainement honnêtes parce que nous aurons baissé la garde." 

     

    Source: lci.fr

     

    ++

    • Haha 1
    • Sad 1
  9. Légaliser le cannabis ? “Pourquoi pas”, répond Rachida Dati... après avoir longtemps pourfendu ses "dégâts irréversibles".

     

    POLITIQUE - Légaliser le cannabis ? “Pourquoi pas”, répond Rachida Dati. Longtemps opposée à la dépénalisation et la légalisation de l’usage de stupéfiants, l’ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy envisage désormais à voix haute d’assouplir la législation française considérée comme l’une des plus répressives des états européens jusqu’à la récente généralisation d’une amende forfaitaire délictuelle qui sera tout de même bientôt inscrite au casier judiciaire des contrevenants.

     

    J’ai évolué sur mes positions”, a admis Rachida Dati ce 3 février, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo, lors d’une table ronde organisée par l’Assemblée nationale via la Mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis. Jusqu’alors inflexible sur le sujet, comme en février 2018 sur LCI où elle estimait que “maintenant la majorité des responsables politiques admettent qu’il ne faut pas dépénaliser car on connaît les dégâts irréversibles du cannabis”, la maire LR du VIIe arrondissement de Paris entrevoit aujourd’hui les “vertus” d’une réglementation moins sévère.

    Et si ses convictions prônant une stricte interdiction se sont effritées avec le temps, c’est en raison dit-elle de son “vécu” d’ancienne magistrate et de l’implication de membres de sa famille dans des affaires de stupéfiants.

     

    De “maintenir l’interdit” à “pourquoi pas”

    “Il faut maintenir l’interdit [car] nous sommes un pays très en avance sur la prévention et la prise en charge médicale”, affirmait Rachida Dati en 2018 sur LCI. Mais de constater l’inverse trois ans plus tard face aux députés. “Les campagnes de sensibilisation dans les écoles, où des policiers ou un substitut du procureur viennent montrer des photos de toxicomanes, ne sont plus du tout adaptées à l’heure des réseaux sociaux où tout le monde est au courant de tout. On est encore très archaïques”, concède-t-elle. Quant à l’injonction thérapeutique prévue par le Code de la santé publique, “elle est à revoir, elle n’est pas efficace”, déplore l’ex-ministre de la Justice.

     

    Lorsque Vincent Peillon, alors ministre de l’Éducation de François Hollande, s’était prononcé en octobre 2012 pour l’ouverture d’un débat sur la dépénalisation du cannabis afin de lutter contre les trafics, Rachida Dati lui reprochait alors d’avoir exprimé une “position grave, lâche et irresponsable”.

    Quatre mois auparavant, elle s’en prenait à une Cécile Duflot faisant soi-disant “l’apologie d’une drogue” après que la ministre du Logement avait réaffirmé vouloir appliquer au cannabis “le même régime” réglementaire que pour l’alcool et le tabac. Presque neuf ans après, l’élue LR amorce un début d’adhésion aux préconisations de l’ancienne patronne d’EELV : “Cécile Duflot, c’est vrai que vos propositions m’interrogent. Pas en disant ‘c’est pas bien, il ne faut pas le faire’ mais cela m’interroge parce que je me dis ‘pourquoi pas’”, avance-t-elle.

     

    “On va faire secouer la société”

    Désormais convaincue qu’“il faut qu’on bouge sur cette législation”, Rachida Dati anticipe les contours d’une future régulation: de la production à la distribution du cannabis, la nouvelle convertie semble en pleine réflexion en se demandant si “on en fait une entreprise comme pour le tabac, c’est-à-dire qu’on en fait une économie avec des taxes ?”. Et de poursuivre son questionnement : “Faut-il une production privée et une distribution d’État ?”.

     

    Constatant que “la consommation reste parfois au même niveau” dans les pays ayant franchi le pas et que “l’effet d’aubaine du trafic” s’y effondre, la maire du VIIe arrondissement a vanté aux députés une des principales “vertu” de la légalisation : disposer de produits dont la qualité serait enfin “contrôlée”, en citant l’exemple français de la vente controversée du cannabidiol (CBD), une molécule présente dans le cannabis qui n’a “pas d’effet stupéfiant”.

     

    “Dire demain ‘on légalise tout : la production et la consommation’, on va faire secouer la société”, prévient Rachida Dati, devançant sans doute les remous prévisibles à droite, dans sa propre famille politique traditionnellement hostile aux réformes en matière de stupéfiants, tout en croyant détecter dans les enquêtes d’opinion que “les gens sont prêts” à accepter la légalisation du cannabis. Et de prévenir les législateurs : “une fois qu’on aura fait le cannabis, on aura un sujet avec les autres drogues”.

     

    Source: huffingtonpost.fr

    • Haha 2
  10. Avec son Burdi W à base de cannabidiol, le Bordelais Raphaël de Pablo veut casser les codes classiques du vin, et attirer un nouveau public vers le marché des produits à base de CBD

     

     

    Les oenologues Michel Rolland (à gauche) et Alain Raynaud, lors de la dégustation du Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis.

    Les oenologues Michel Rolland (à gauche) et Alain Raynaud, lors de la dégustation du Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis. — Raphael de Pablo

     

    • Juridiquement, on ne peut pas parler de vin, mais de boisson aromatisée à base de vin, notamment car le produit a été transformé avec le rajout de cannabidiol.
    • Mais rien ne diffère de la réalisation d’un vin classique, son élaboration ayant même été supervisée par le directeur d’un grand château du Bordelais.
    • Le célèbre œnologue Michel Rolland s’est prêté au jeu de la dégustation, et a validé le Burdi W, qu’il a bu « avec plaisir ».

     

    Un double effet relaxant garanti, à condition de consommer avec modération, bien entendu. Le Burdi W (pour Burdigala Weed), qui se présente comme le premier vin français au cannabis, a été lancé lundi sur le marché, via une campagne de commercialisation sur la plateforme KissKissBankBank. Quelque 500 bouteilles sont mises en vente, et d’autres devraient être produites très rapidement.

    Le Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis
    Le Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis - Burdi W

    Mais c’est quoi, un vin au cannabis exactement ? D’abord, il faut préciser que juridiquement, on ne peut pas parler de vin, mais de boisson aromatisée à base de vin. Comme le rosé pamplemousse, quoi. Il y a plusieurs raisons à cela, la plus importante étant que le vin est transformé, puisqu’on lui rajoute du cannabidiol, ou CBD, une molécule présente dans le chanvre. Contrairement au THC, cette molécule est autorisée en France car elle ne provoque pas d’effet psychotrope mais possède des vertus relaxantes.

     

    Champ de chanvre bio

    Par ailleurs, quand bien même il a été élaboré dans le Bordelais, ce « vin » n'a pas d'appellation. « Toutefois, Burdi W est composé de 100 % de petit verdot [un cépage que l’on trouve habituellement dans moins de 10 % des compositions de certains grands crus classés du Médoc], et a été conçu comme un vin classique », soutient le Bordelais Raphaël de Pablo, à l’origine du projet, et qui exploite par ailleurs La Ferme médicale, un champ de chanvre bio en Gironde. Sa culture est destinée à la production de cannabis bien-être, et a bien entendu servi à l’élaboration du Burdi W. La réalisation du vin a par ailleurs été supervisée par le directeur « d’un célèbre château bordelais », initiateur du projet également avec Raphaël de Pablo, et qui souhaite pour l’heure rester anonyme.

    L’œnologue-médecin Alain Raynaud, qui a validé le produit, et le célèbre œnologue bordelais Michel Rolland se sont prêtés au jeu de la dégustation, samedi dernier. « C’est une première expérience, je n’ai jamais goûté ce genre de produit, explique ce dernier dans une vidéo. Ce n’est pas tout à fait du vin, d’ailleurs c’est marqué dessus, mais ce qui me plaît, c’est que ça ressemble à ce que je connais, à ce que je déguste depuis quarante ans. C’est une boisson que je bois avec plaisir. »

     

    Garanti sans effet secondaire

    Créer un vin au cannabis est une affaire sérieuse qui nécessite un savant dosage pour trouver le bon équilibre. Il a fallu plus de trois mois pour élaborer le Burdi W. « C’est très compliqué, car le cannabis est fort en terpènes il faut donc trouver la bonne association » explique Raphaël de Pablo. Il assure que le mélange cannabidiol/vin procure « un réel intérêt au niveau du goût », « surprenant ». « On obtient des notes très fruitées, avec une pointe de cassis [ce qui est assez classique avec le cépage petit verdot], et surtout on ressent vraiment cet effet relaxant après la dégustation… » Une boisson de 33 cl à base de CBD contient en moyenne 20 mg de cannabidiol, « là il y en a 250 mg par bouteille, en partant du principe qu’elle se boit à trois ou quatre personnes. » La dégustation est garantie sans effet secondaire, « puisqu’il n’y a pas de THC », la molécule du cannabis qui fait « planer ».

    La pré-commercialisation du vin au cannabis a démarré fort, avec une centaine de bouteilles déjà écoulées. Elles se vendent au prix de 34,90 euros (ou 180 euros la caisse de six). « Ce que l’on veut avec ce nouveau produit, c’est dynamiser le marché du vin bordelais en le rajeunissant, et toucher un nouveau public pour l’intéresser au marché des produits à base de CBD », insiste Raphaël de Pablo.

    Déjà du vin au cannabis du temps des Gaulois ?

    Si c’est une première en France, le vin au cannabis n’est cependant pas une nouveauté. Il en existe déjà en Californie, en Espagne… « C’est le vin californien qui m’a donné l’idée d’en faire en France », confie Raphaël de Pablo.

    Paru en 2018, un article sur des fouilles archéologiques a fini de convaincre le Bordelais de se lancer dans cette aventure : il expliquait que des traces de cannabis trouvées dans une sépulture, laissent penser que des Gaulois buvaient déjà un vin au chanvre… Hallucinant, non ?

     

    Source: 20minutes.fr

    • Like 1
    • Thanks 1
  11. Crêpes, sucrées, au chocolat ? Essaye celle à la weed.

    ophoto.jpg

    Ah le début de l’année et son cortège de bouffe. Après la Galette voici venu le temps des crêpes. Ce moment particulier où volent les crêpes au plafond. Ces phrases  magiques du type, la première est toujours ratée. L’instant délicat de la prise de bec lorsque ton frère/ta sœur veut mettre du Nutella et que tu expliques que ce truc c’est le mal. Incident diplomatique familial en vue.

    Pour tous ces moments voici venu le temps des crêpes à la weed, histoire d’être moins stressé.

    Ingrédients (pour 5 personnes)

    – 125gr de farine

    – 5 œufs

    – 250mL de lait

    – une pincé de sel

    – une grosse cuillère à café de sucre (vanillé ou non)

    – une cuillère à café de rhum

    – L’équivalent d’un demi-joint de substance par personne selon votre dosage

    Recette

    1) Préparez votre lait de cannabis en utilisant de la marijuana dont vous connaissez la provenance  ou un haschich de très bonne qualité.

    Il faut grinder la Marijuana ou effriter le hash et le mettre dans une casserole avec le lait et porter le lait à ébullition doucement à feu doux tout en remuant le mélange .le THC a migré dans les matières grasses du lait et peut ainsi être digéré. Passez le lait dans une passoire fine pour retirer les végétaux vidés de leur substance. Si vous utilisez du hash il aura totalement fondu dans le lait. Laissez ce dernier refroidir pour ensuite réaliser la pâte à crêpe.

    2) Dans un saladier, versez la farine et les œufs et fouettez jusqu’à ce qu’il n’y plus aucun grumeaux. Ajoutez le lait de cannabis progressivement tout en en mélangeant avec le fouet. Ajouter le sucre, le sel et le rhum et laissez reposer la pâte pendant une heure.

    3) Faire chauffer une poêle légèrement graissée et versez une louche de pâte a crêpe et la faire cuire 1/2 minutes.

    ophoto.jpgpixabay

    Sur ce et pour info la Chandeleur c’est le 2 Février. Bon app.

     

    Source: opnminded.com
     

    Petit article paru l'an passé chez openminded mais on peut voir sur la page originale qu'ils choisissent bien leurs sources :siff:
     

     

     

    • Like 1
    • Thanks 1
  12. Selon des chercheuses, fumer un joint diminue moins les capacités de conduire que boire. Faut-il relever le taux légal? Le sujet devrait rebondir à Berne.

    2vZhKqsX4yUBVl9zs9m_iz.jpg

     

    Conduire sous l’influence du cannabis est une infraction grave en Suisse. Le seuil de tolérance à l’égard de cette substance fait l’objet d’un débat.
    Getty Images/iStockphoto

     

    Fumer un joint et conduire? En Suisse, ces deux activités sont incompatibles aux yeux de la loi: un automobiliste pincé sous l’emprise de cannabis écope d’un retrait de permis. Cette sévérité est discriminatoire comparé au traitement réservé aux conducteurs en état d’ébriété, souligne une toute nouvelle étude bâloise.

    Le «cannabis nest pas traité de la même manière que lalcool, bien que sur la base des preuves scientifiques concernant la sécurité routière, le THC (ndlr: le principe actif de la plante) doit être considéré comme provoquant moins de limitations que lalcool», affirme le rapport, commandé par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans la cadre des discussions politiques sur le lancement de projets pilotes de distribution de cannabis.

    Tolérance zéro

    Ces conclusions remettent en question la règle de la «tolérance zéro» à l’égard du stupéfiant. Aujourd’hui, un conducteur est considéré comme incapable de prendre le volant lorsqu’il présente plus de 1,5 microgramme (ng/ml) de THC dans le sang. Il commet alors une infraction grave.

    Cette limite est un seuil technique au-delà duquel un laboratoire peut considérer que la substance est présente dans le sang. «Très rapidement atteinte», selon l’OFSP, elle peut être dépassée même lors de la consommation de cannabis légal à faible teneur en THC.

    Pour l’alcool, le taux admissible est de 0,5‰. Celui qui dépasse cette valeur reçoit un avertissement ou perd son «bleu» s’il a commis en plus une autre infraction. Ce n’est qu’à partir de 0,8‰ que l’on considère que l’infraction est grave: le permis est retiré dans tous les cas. Exception: les nouveaux conducteurs sont soumis à une interdiction totale de conduire sous l’effet de l’alcool.

    «Un fumeur de joint ignore la quantité de THC contenue dans son produit.»

    Marina Kaempf, responsable de la communication à l’Office fédéral des routes

    Pour conclure à une discrimination à l’égard du cannabis, les chercheuses de l’Institut de médecine légale de l’Université de Bâle ont passé au crible la littérature scientifique internationale et comparé l’influence effective de l’alcool et du THC sur les capacités du conducteur. L’analyse leur permet d’affirmer que les limitations constatées avec 0.5‰ d’alcool se manifestent à partir d’une concentration de 3 à 4.1 ng/ml de THC. C’est-à-dire le double, au moins, de la valeur admise actuellement.

    Autre constat: les automobilistes dont la concentration de THC dans le sang est inférieure à 5 ng/ml ne présentent pas un risque plus élevé d’accident que des conducteurs n’ayant pas consommé le produit, avancent les scientifiques.

    Des centaines de retraits

    Combien de personnes ont perdu leur «bleu» car du THC se trouvait dans leur organisme? Les statistiques ne font pas la distinction entre le type de stupéfiant ayant mené à une telle sanction. Le cannabis reste néanmoins la substance active illégale la plus répandue dans le trafic routier, selon le rapport bâlois.

    En 2019, le Canton de Vaud a prononcé des retraits de permis pour conduite sous effet d’un stupéfiant à 448 reprises (dont 34 à la suite d’un accident); à Genève, il y en a eu 156 (dont 31 accidents). Les autorités vaudoises et genevoises ont également décidé d’un retrait d’une durée indéterminée pour dépendance à, respectivement, 146 et 98 reprises.

    Dans tout le pays, la même année, ce sont 4762 retraits d’une durée fixe qui ont été prononcés pour conduite sous influence d’une drogue – dont 325 avec accident. En comparaison, la mesure a été décidée pour conduite en état d’ébriété à 13’128 reprises, dont 3208 impliquant un accident.

    Les auteures formulent trois pistes pour réglementer la conduite sous influence de cannabis. L’une prévoit de doubler le taux admissible actuellement. L’autre établit un système par palier: lorsque le seuil inférieur est franchi, une mesure administrative pourrait être décidée. Une personne est considérée comme incapable de conduire lorsque la limite supérieure est dépassée. Ces deux régimes assurent au stupéfiant un traitement similaire à celui réservé à lalcool.

    Un choix politique

    La troisième option consisterait à maintenir une tolérance zéro. Les auteures de l’étude se gardent de donner leur avis sur le modèle à suivre: la réponse relève d’un choix politique. Elles soulignent toutefois que le statu quo reviendrait à accepter que soient sanctionnées de nombreuses personnes dont les capacités de conduire n’étaient pas altérées.

    8o13HVnlqFa92DKF2HleH6.jpg

     

    Un participant à un cours pour jeunes conducteurs observe le dispositif de test «DrugWipe 5» à Dübendorf (ZH) en 2008.
    KEYSTONE

     

    L’étude pourrait-elle mener à l’abandon de la tolérance zéro? Un tel changement relève de la compétence du Conseil fédéral, répond l’Office fédéral des routes (OFROU). Ce dernier semble réticent à un tel scénario. Il y voit plusieurs «difficultés concrètes», notamment celle pour le conducteur de déterminer la quantité de THC qu’il a consommée.

    «Un consommateur d’alcool sait quand il doit arrêter de boire, s’il veut rester en dessous de la valeur limite, un fumeur de joint ignore la quantité de THC contenue dans son produit.»

    Marina Kaempf, porte-parole de l’Office fédéral des routes

    «Un consommateur d’alcool sait quand il doit arrêter de boire, s’il veut rester en dessous de la valeur limite, un fumeur de joint ignore la quantité de THC contenue dans son produit», détaille Marina Kaempf, porte-parole à l’OFROU. Vu «l’importance politique du sujet», une modification passerait devant le parlement, ajoute-t-elle.

    La conseillère nationale Léonore Porchet (Verts/VD) annonce qu’elle questionnera sans aucun doute le Conseil fédéral sur les conclusions bâloises lors de la prochaine session parlementaire, en mars.

     

     

     

     

    • Like 2
  13. CANNABIS Saisie sur l’affaire visant la société marseillaise Kanavape, la Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la légalisation du CBD

    Coincé dans un cadre juridique flou, le CBD n’a toutefois rien d’illégal
    Coincé dans un cadre juridique flou, le CBD n’a toutefois rien d’illégal — R.LESCURIEUX / 20Minutes
    • Le CBD est une molécule issue du cannabis qui, contrairement au THC, n’est pas considérée comme une drogue.
    • Aujourd’hui, la législation concernant le CBD diffère selon les 18 pays de l’Union européenne.
    • Saisie par la justice française sur une procédure visant la société marseillaise Kanavape, la Cour de justice de l’Union européenne a estimé qu’il était illégal d’interdire le CBD.

    Il ressemble comme deux gouttes d’eau au célèbre THC présent lui aussi dans le cannabis, à la différence que la justice européenne considère désormais le CBD comme un produit commercialisable. Ce jeudi 19 novembre, la Cour de justice de l’ Union européenne a en effet tranché dans une affaire historique, en jugeant que l’interdiction du CBD en France était illégale. Autrement dit, cette décision inédite ouvre la voie purement et simplement au marché du CBD dans l’hexagone. Cette décision intervient suite aux démarches enclenchées par deux marseillais, visés par la justice française depuis 2014 via leur entreprise de commercialisation du CBD, Kanavape.

    L’avocat marseillais Xavier Pizarro a accompagné l’un des deux gérants poursuivis depuis le début de la procédure. Aujourd’hui, il se dit « pas du tout surpris » de la décision de la Cour européenne, dans la mesure où au sein de l’Union, chaque pays a jusqu’ici légiféré de son côté sur la question du CBD. « C’est un marché qui est né il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis. En Europe, face à l’engouement, les autorités ont adopté des postures très différentes. En Belgique par exemple ou en République Tchèque, la législation est beaucoup plus souple. Le CBD peut être considéré comme un produit commercialisable comme n’importe quelle marchandise, et non comme un médicament ou une drogue » explique-t-il.

    Jusqu’à 18 mois de sursis

    Durant cette période de développement du marché en Europe, l’entreprise Kanavape fait figure de pionnière. Elle bénéfice alors d’un coup de projecteur qui lui est fatal. Un article du média Vice, intitulé « Des Français s’apprêtent à sortir la première vapoteuse au cannabis en toute légalité », retient l’attention des curieux mais également de la justice française.

    Dans le cas de Kanavape, le CBD est produit légalement en République Tchèque mais commercialisé ensuite dans d’autres pays, dont la France. « Avec l’ouverture d’une enquête et les perquisitions qui ont été menées, j’ai dû fermer mon antenne à Marseille pour me concentrer sur mon activité à Prague » se remémore Sébastien Béguerie, l’un des deux gérants. Avec son associé de l’époque Antonin Cohen, les deux Marseillais sont alors condamnés par le tribunal correctionnel de Marseille à 18 et 15 mois de prison avec sursis, ainsi qu’à 10.000 euros d’amende. Les deux hommes font appel, et c’est à ce moment que la justice européenne s’en mêle.

    Interdit d’interdire

    En effet, en octobre 2018, la cour d’appel d’Aix-en-Provence décide de saisir cette juridiction supranationale, estimant que la réglementation française sur le CBD était possiblement incompatible avec la réglementation européenne. Autrement dit, le flou juridique est entier : Kanavape est autorisé à produire du chanvre en République tchèque, mais est condamnée en France pour commercialiser ses récoltes. Pour Me Xavier Pizarro, la décision de la Cour européenne est une franche victoire « car elle stipule clairement qu’il est illégal d’interdire le CBD. »

    L’arrêt est motivé par un principe simple : « la libre circulation des marchandises » dans les 28 pays de l’UE. Et ce principe « s’oppose à une réglementation nationale » comme c’était le cas en France, puisqu’en l’état des recherches scientifiques actuelles, le CBD « ne peut pas être considéré comme un stupéfiant. » Cette décision historique ouvre la voie à de nombreux recours car « des centaines de personnes ont été condamnées en France à cause du CBD » estime Me Xavier Pizarro, qui défend à lui seul une trentaine de professionnels en région Paca.

    Stage et master spécialisé

    De quoi faire naître de nouvelles vocations, dans la lignée du parcours précurseur suivi par Sébastien Béguerie. Aujourd’hui âgé de 36 ans, l’homme explique avoir suivi son premier stage sur le chanvre thérapeutique en 2007, dès ses études d’ingénieur agronome. Par la suite, il s’oriente vers un master spécialisé aux Pays-Bas, puis se lance sur le marché. « Maintenant, je suis soulagé d’être enfin reconnu comme un pionnier et non comme un criminel », lâche-t-il au téléphone entre deux interviews presse.

    A travers deux nouvelles marques, il travaille aujourd’hui avec environ dix salariés, de nombreux prestataires et une dizaine de « gros distributeurs » européens. Il assure que la crise du Covid-19 est bénéfique au secteur : « les commandes sont en hausse depuis le début de l’épidémie. Le CBD permet de procurer du bien-être aux personnes qui souffrent des conséquences sociales de la crise. De plus, c’est un secteur qui fournit des emplois ! » Quant à la question du chiffre d’affaires, il préfère ne pas répondre.

    Clara Martot

    Source: 20minutes.fr

    • Like 3
    • Thanks 2
  14. États-Unis : le surprenant effet de la légalisation du cannabis dans le New Jersey

    DSC_0012.JPG

     

     

    Google a enregistré un pic de recherches sur la façon de rouler un joint, alors que plusieurs États américains viennent de légaliser la consommation de marijuana.

    "Comment rouler un joint ?", voilà ce qu'ont massivement recherché les habitants du New Jersey, mardi 3 novembre, après l'annonce de la légalisation du cannabis dans cet État. Google a ainsi relevé une hausse de 800% de cette recherche en l'espace de quatre heures, rapporte le site Complex. Ce jour-là, en marge de l'élection présidentielle, 67% des électeurs du New Jersey ont approuvé un amendement permettant aux personnes de 21 ans et plus de posséder et de consommer de la marijuana à des fins récréatives.

    Pour l'heure, l'entrée en vigueur et les contours de cette loi n'ont pas été précisés. Et cela pourrait prendre plusieurs mois encore. Alors que le New Jersey, le Montana et l'Arizona ont voté pour légaliser le cannabis récréatif, le Dakota du Sud est devenu le premier État à approuver l'utilisation médicale et récréative en même temps, rapporte CNN Business. "Ils sont passés à une écrasante majorité. C'est une victoire retentissante pour le cannabis", a réagi John Hudak, directeur adjoint de la Brookings Institution.

     

    La plupart des estimations de l'industrie font de l'Arizona et du New Jersey des marchés potentiels d'un milliard de dollars dans quelques années, et des sociétés comme Curaleaf Holdings (CURLF) et Scotts Miracle-Gro (SMG) ont d'ailleurs avancé leurs pions bien avant les élections, souligne CNN. Curaleaf, qui exploite des entreprises de cannabis dans 23 États, a investi massivement pour augmenter la production et sa présence au détail dans les deux États. Scotts Miracle-Gro a pour sa part engagé 800.000 dollars à l'effort pour la légalisation du cannabis récréatif dans le New Jersey, selon les archives des finances électorales de l'État.

     

    Source: capital.fr

    • Like 1
    • Thanks 1
    • Haha 2
  15. Dans une demi-douzaine d’États, les électeurs doivent approuver, ou non, une forme de légalisation du cannabis. Kamala Harris, quand elle était en lice pour l’investiture démocrate, proposait la légalisation, ce qui n’est pas le cas de Joe Biden. « Breakfast in America », le carnet de route de l’envoyé spécial de La Croix aux États-Unis.

    Notre-envoye-special-Gilles-Biassette-si

    Dans cette campagne pour l’élection présidentielle américaine si particulière, écrasée par un sujet central - la personnalité de Donald Trump - les projets politiques auront été aux abonnés absents. Pour le président sortant, parce qu’il n’avait pas de programme ; pour le challenger, parce qu’il n’avait personne avec qui en parler.

    Une proposition continue pourtant de faire son petit bonhomme de chemin, discrètement : la légalisation du cannabis. Joe Biden y est opposé, mais pas sa vice-présidente. Quand elle était candidate à la primaire démocrate, en début d’année, Kamala Harris avait défendu cette idée. Comme elle l’avait fait l’année précédente au Sénat, proposant un projet de loi faisant du cannabis un produit comme un autre, avec sa réglementation. Le projet n’avait pas abouti.

    « La guerre contre la drogue est un échec »

    Mais le « ticket » démocrate est d’accord sur une chose : la décriminalisation du cannabis, au nom de la remise en cause d’une politique sévère qui a mis derrière les barreaux beaucoup d’Afro-Américains pour des faits n’impliquant aucune violence. « La guerre contre la drogue est un échec, et les hommes noirs en ont payé le prix fort », a récemment déclaré Kamala Harris, lors d’un stop en Géorgie.

    En cas de victoire, Joe Biden se contentera de la dépénalisation. Pour le reste, il laissera faire les États, engagés depuis une vingtaine d’années dans une vague de légalisation, à des fins thérapeutiques, d’abord, puis aussi « récréatif » ces dernières années.

    Légaliser la marijuana à des fins thérapeutiques

    Le 3 novembre, ce mouvement devrait se poursuivre : dans plusieurs États, des référendums sont soumis aux électeurs pour mettre un terme à la « prohibition ». Même le Sud conservateur s’y met et le Mississippi pourrait devenir mardi le 34e État à légaliser la marijuana à des fins thérapeutiques. Le cannabis médical est désormais soutenu, selon les dernières enquêtes d’opinion, par plus de 9 Américains sur 10, toutes générations confondues.

    Quant à l’Arizona, au Montana, au New Jersey et au Dakota du Sud, ils pourraient rejoindre un club plus fermé, composé de la dizaine d’États, dont la Californie ou l’Illinois, qui réglementent déjà le cannabis comme l’alcool. Chaque victoire accentue la pression sur Washington, toujours réticent à tourner la page de la prohibition.

     
    Par Gilles Biassette

    Source: la-croix

    • Like 3
  16. Le produit est vendu comme un "soin" à appliquer sur le pénis pour retarder l'éjaculation et faire durer le plaisir. Le tout à base de CBD. Comment résister ?

    J'avais déjà entendu parler de l'utilisation du CBD (un cannabinoïde présent dans le cannabis) dans les tisanes pour se détendre ou les joints légaux pour un tout autre effet, mais jamais comme allié de rapports sexuels plus longs. Pourtant, il semblerait que le marché des soins relatifs au coït se soit emparé de ses vertus tranquillisantes, à des fins jouissives. Et notamment par le biais d'un petit flacon discret intitulé "Intimate CBD Delay Spray" ("Spray retardant intime au CBD", en français) qui, à en croire sa notice et le marketing, serait quasi magique.

    En même temps, la promesse est alléchante. Le produit s'applique sur le pénis de son partenaire pour qu'il puisse faire l'amour en éjaculant moins rapidement. Quelques vaporisations et quinze minutes d'attente suffiraient à ce que nos ébats s'éternisent. Ou du moins, durent assez longtemps pour satisfaire les deux parties équitablement.

     

     

    Intrigant.

    En ce temps frais et pluvieux d'automne, qui appelle davantage à rester au lit qu'à se balader pendant des heures, l'occasion était toute trouvée pour s'atteler à quelques recherches sérieuses. Et filer sous la couette en plein après-midi afin de procéder à l'expérience inédite et répondre à la question que tout le monde - au bas mot - se pose : est-ce que ça marche vraiment ?

     

    C'est frais et ça sent bon

    Nous voilà donc un samedi vers 15 heures, allongé·e·s dans des draps propres de la veille qui dégagent une odeur chimique mais agréable d'assouplissant à la "lavande provençale". On est lessivé·e·s par une semaine chargée et on hésite à zapper le test pour une sieste. Une petite avant de retourner s'occuper du bébé qui dort pour l'instant paisiblement.

     

     

    C'est ce qui se passe ces derniers temps : la fatigue l'emporte un peu sur le désir. Et on met de côté notre intimité. C'est normal quand on vient d'avoir un enfant, il paraît. Mais au bout de quasi un an, ça plombe le moral. Alors, pour casser la routine et tenter de redonner un peu de corps à notre vie sexuelle, on décide de laisser sa chance au produit.

     

    "J'ai lu quelque part que faire l'amour redonnait de l'énergie", me lance mon mec. Ça suffit à me convaincre d'enlever mon legging troué et ma culotte préférée (une Snoopy en coton de mon adolescence), et de glisser la main dans son caleçon, fille facile (et glamour) que je suis.

    Deux minutes plus tard et autant de pelles roulées comme des ados, on se rappelle de notre mission : le spray. Il l'attrape tant bien que mal sur la table de chevet et tente de lire les quelques lignes de mode d'emploi inscrites en police 2 sur un autocollant au dos de la petite bouteille. Après déchiffrage, on apprend qu'il faut vaporiser une à trois fois sur le pénis, et attendre un quart d'heure que le liquide pénètre pour qu'il me pénètre.

     

    Je "pschitte". Ça sent bon et c'est frais, un peu comme un chewing-gum à l'eucalyptus. Je masse la zone (pas sûre que ce soit conseillé mais toutes les excuses sont bonnes), et on laisse "reposer". Pour l'instant, la texture est légèrement collante.

    Spray retardant au CBD, 19,90 euros chez Passage du désir
     
     

    Que faire en attendant ? S'occuper de la personne dans le lit qui ne s'est pas enduit les organes d'herbe liquide.

     

    Attention au timing

    Quinze minutes, ça peut être très court ou très long. Très court quand on sait les combler, très long quand on se regarde dans le blanc des yeux en attendant la fin du chrono. Dans notre cas, on a voulu combler. C'est justement le moment d'explorer d'autres facettes du sexe qui ne soient pas phallocentrées. Comprendre caresses, cunnilingus, masturbation et autres jeux qui n'impliquent pas uniquement le pénis. Dans une relation hétéro, ça change.

    Pendant ces 900 secondes, donc, le but était de me faire du bien à moi pour que lui aussi, continue d'être excité. On a tenté le truc du glaçon dont on entendait parler depuis un bon moment, et que la réputation précédait. On avait lu, entre autres, qu'au contact du corps chaud, le froid de l'eau gelée procurerait un contraste envoûtant, et mettrait les sens en éveil. Théorie prometteuse. Pratique nuancée.

     

    Car voilà : pour que "contraste envoûtant" il y ait, encore faudrait-il que ma peau soit brûlante, et surtout que je ne me les caille pas dans un appartement sans chauffage ni double vitrage par 10 degrés à l'extérieur. Sauf que si. Plutôt que mon pied, j'ai d'abord eu l'impression de prendre une douche froide. Et croyez-moi, ça n'a rien de très excitant...

    ... Jusqu'à que ce que ledit glaçon - et la bouche du garçon - se dirigent de concert vers mon clitoris. Là, c'est une autre histoire, nettement plus raccord avec les dizaines de recommandations repérées en ligne dans divers magazines. Les sensations sont décuplées, le plaisir aussi. Quand les quinze minutes sonnent, on est à point : on pourrait jouir en moins d'une minute. Conditions idéales pour se rendre compte de l'efficacité du spray.

     

    Trente minutes intenses

    Étonnamment (ou non), les positions s'enchaînent et nos ébats durent réellement plus longtemps que d'habitude. On fait des pauses parfois, puis on reprend. Levrette deux fois, cow-girl inversée moins décisive qu'à l'accoutumée, et apothéose en face-à-face, assis·e·s au bord du lit, pour ne citer que ces positions. Je ne parle pas de trois heures non plus, hein - qui a vraiment envie de ça - mais d'assez de temps pour avoir besoin de reprendre nos esprits, en sueur, à la fin. Soit à peu près la demi heure de sieste qu'on envisageait de s'accorder un peu plus tôt.

    Niveau texture, pas vraiment de différence au toucher avec la peau "naturelle". Peut-être un léger film que l'on sent seulement en passant le doigt. Rien de bien gênant, donc.

     

    Verdict : une réussite, qui n'est peut-être pas uniquement attribuable au produit, cependant. Mais sûrement aussi à l'état d'esprit avec lequel on a abordé ce moment privilégié dans un quotidien un peu harassant. On voulait y aller par étape, prendre le temps de se parcourir, retrouver une connexion qui nous avait manquée. C'est chose faite.

    On se sourit la tête posée sur l'oreiller, le silence règne à la maison. On ferme les yeux quelques secondes, satisfait·e·s et surtout heureux·se·s de pouvoir enfin recharger nos batteries. Et là aussi, c'est le pied.

     

    Par Pauline Machado

    Source: terrafemina.com

     

    :siff:

    • Like 4
    • Haha 2
  17. Samedi 17 octobre, un réfé­ren­dum natio­nal sur la léga­li­sa­tion de la posses­sion et de la consom­ma­tion de canna­bis pour les personnes de plus de 20 ans aura lieu en Nouvelle-Zélande. S’il est adopté, ce vote fera de la nation océa­nienne le troi­sième pays au monde à léga­li­ser le canna­bis, après l’Uru­guay et le Canada, rappor­tait le Guar­dian le 9 octobre.

     

    cannabis-referendum-blog-banner-resized.

     

    Ce réfé­ren­dum sur la léga­li­sa­tion et le contrôle du canna­bis va deman­der au Parle­ment néo-zélan­dais d’éta­blir des régle­men­ta­tions pour enca­drer la posses­sion, la vente et la consom­ma­tion de weed et de produits à base de canna­bis.

     

    Il est ques­tion que la vente soit ainsi limi­tée à 14 grammes par jour et par adulte. La culture à domi­cile serait pour sa part auto­ri­sée jusqu’à un maxi­mum de quatre plants par ménage.

     

    Actuel­le­ment, la consom­ma­tion de weed est un crime passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois mois d’in­car­cé­ra­tion en Nouvelle-Zélande. Mais les menta­li­tés changent rapi­de­ment. Les prin­ci­pales orga­ni­sa­tions de profes­sion­nels de la santé néo-zélan­dais ont notam­ment exprimé leur soutien de la léga­li­sa­tion.

     

    « Notre modèle de prohi­bi­tion du canna­bis est dépassé et ne fonc­tionne pas », affirme Michael Baker, profes­seur à l’uni­ver­sité d’Otago. « Soute­nir cette réforme revient à consi­dé­rer la consom­ma­tion de canna­bis comme une ques­tion de santé, ce qui ouvre de nouvelles voies plus effi­caces pour mini­mi­ser les méfaits de cette drogue. »

     

    Les sondages d’opi­nion sur le réfé­ren­dum ont révélé une course serrée : le mois dernier, 49,5 % des personnes inter­ro­gées se sont dites favo­rables à la léga­li­sa­tion et 49,5 % se sont dites contre, tandis que 1 % n’ont pas souhaité s’ex­pri­mer. Le suspense est à son comble.

     : The Guar­dian 

    Source: ulyces.co

     

     

     

     

    • Like 4
  18. Cannabis : les élus LR anti-légalisation fument la moquette

    1405-05-juin-cannabis.jpg

    Des députés de droite ont publié, début octobre, une tribune s'opposant à la légalisation du cannabis. Le problème, c'est que leurs arguments sont totalement foireux.

    On ne va pas trancher ici la vieille querelle de la légalisation – ou pas – du cannabis. En général c’est plutôt la gauche qui est divisée sur le sujet. Mais voilà que la droite s’y met aussi. Trois maires Les Républicains (de Châteauroux, Charleville-Mézières, et Reims) ont récemment publié un texte dans le JDD où ils expliquent pourquoi, selon eux, « légaliser la consommation de cannabis », serait « le meilleur moyen d’en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants  ».

     

    Ce texte n’a pas du tout plu à leurs amis de droite. Ils s’y sont mis à 80 élus LR pour exprimer leur désaccord – toujours dans le JDD– avec ces trublions, dans une tribune intitulée « Légalisation du cannabis : nous sommes contre ! ».

    Pour que chacun puisse se faire une idée, la moindre des choses serait de s’envoyer à leur gueule des arguments un tant soit peu tangibles. Or, dans cette tribune anti-pétard, ce n’est pas du tout le cas.

    Par exemple, les élus LR affirment que « 100 % des consommateurs d’héroïne ou de cocaïne ont commencé par le cannabis ». Cela laisse entendre que tous les fumeurs de joints virent drogues dures. C’est une pseudo-logique du même ordre que la rhétorique complotiste. Avec ce genre d’arguments, on pourrait tout aussi bien dire que 100 % des prostituées ont commencé par mettre des jupes ou que 100 % des ados suicidaires ont écouté de la musique… et qu’à ce titre, il faudrait s’inspirer des talibans pour interdire le rock et les tenues courtes.

     

    Pour en revenir à la drogue, on peut aussi bien prendre les statistiques à l’envers, ce qui permet d’affirmer que 95 % des consommateurs de cannabis ne passent jamais à la cocaïne ni à l’héroïne. Autre argument des signataires de la tribune : «  Légaliser la vente de cannabis conduira les vendeurs actuels à se tourner vers la vente d’autres substances encore plus dangereuses et nocives ! »

     

    En somme, pour ces députés, les dealers d’herbe sont forcément malhonnêtes par nature. Ils n’imaginent pas un seul instant qu’ils pourraient au contraire, rejoindre un boulot légal si on leur en offrait la possibilité.

    De plus, le marché des fournisseurs de coke ou d’héro est déjà bien occupé. Toujours selon ces élus, cela voudrait dire que la légalisation du cannabis étendrait forcément le marché vers d’autres drogues : or, cette hypothèse est totalement contredite par l’observation des pays qui ont légalisé la fumette.

    Autre argument des signataires LR : « En 2017, 23 % des personnes décédées sur les routes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise de stupéfiants  ». 
    Diable, ce chiffre de 23 % fout la trouille ! J’ai cherché d’où il provient, et il apparaît effectivement dans le Bilan 2019, de la Sécurité routière.

     

    Sauf que dans ce rapport, on lit noir sur blanc – précisément page 110 – que « la proportion d’accidents mortels qui serait évitée si aucun conducteur n’était positif au cannabis est estimée à 4 %  ». La part de l’alcool, elle, est de 28%. En fait, ces fameux 23 % sont calculés par rapport au nombre d’accidents où la consommation est connue.

     

    Je vous passe les détails (qui sont dans le rapport), mais en gros, c’est assez vicieux de brandir le chiffre qui nous arrange pour faire peur, alors que le rôle réel du cannabis dans les accidents mortels est bien plus faible : 4% et non 23 % !

    Ce n’est pas bien de consommer de la drogue. Mais ce n’est pas bien non plus d’utiliser des arguments foireux. Le pire c’est que les députés qui écrivent toutes ces conneries n’ont même pas l’excuse d’avoir fumé. La malhonnêteté est tout aussi dangereuse que la drogue.

    Source: charliehebdo.fr

    • Like 7
  19. Hello...        Après les LR la "perle du gouvernement" que le monde nous envie :siff:

    Marlène Schiappa : "La consommation de cannabis finance partiellement le terrorisme"

    a69a523fe5de822fc7e1cc325ba379710ce06207

    Invitée chez Jean-Jacques Bourdin, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur s'est exprimée sur la drogue: Photo - AFP/Archives - Martin BUREAU

    Invitée ce matin chez Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, Marlène Schiappa s'est exprimée sur la drogue: "J'ai toujours été opposée la légalisation du cannabis. Lors des débats j'ai soutenu Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui y était opposée."

    Marlène Schiappa a par ailleurs assimilé le financement de la consommation du cannabis à "la traite des êtres humains, aux trafics de drogue plus durs et partiellement au terrorisme."

     

    Source: laprovence

    • Sad 1
  20. La tribune publiée dans le « Journal du dimanche », et soutenue notamment par Bruno Retailleau et Eric Ciotti, se veut une réponse à celle de trois maires du même parti Les Républicains qui réclamaient la légalisation du cannabis.

    L-appel-de-80-parlementaires-Les-Republi

    Eric Ciotti et Bruno Retailleau, deux des signataires de la tribune. (Sipa)

    « Il n’y a pas de drogue douce. La drogue est un poison, un fléau que nous devons combattre ! », estiment 80 élus du parti Les Républicains (LR) et apparentés, qui s’opposent à la légalisation du cannabis, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche du 4 octobre.

    « Ces dernières semaines, certains maires ont relancé le débat en se prononçant pour la légalisation de la consommation du cannabis. Nous, députés et sénateurs Les Républicains, voulons rappeler que nous y sommes fermement opposés », écrivent ces élus dont Bruno Retailleau, patron du groupe LR au Sénat, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, ou encore Philippe Bas, sénateur de la Manche.

    Cette tribune est une réponse à celle de trois maires du même parti LR qui avaient réclamé la semaine dernière, dans le JDD, la légalisation de la consommation de cannabis, qu’ils estiment être « le meilleur moyen d’en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants ».

    « Légaliser la vente de cannabis conduira les vendeurs actuels à se tourner vers la vente d’autres substances encore plus dangereuses et nocives ! », leur répondent les 80 parlementaires.

    Article réservé à nos abonnés

    En accord avec Gérald Darmanin

    En outre, « ce n’est pas parce que les forces de l’ordre ont du mal à venir à bout du trafic qu’il faut légaliser la pratique ! », insistent les parlementaires, « sinon il faudrait aussi légaliser le trafic d’armes, la fraude fiscale, la prostitution et ne plus sanctionner les vitesses excessives au volant ! ».

    « Nous voyons dans nos circonscriptions des parents accablés de voir leur enfant dépendant, et des familles détruites », « des amitiés disparaître à cause de la consommation de drogue, des gens perdre leur emploi et des jeunes tomber dans la délinquance pour se fournir en cannabis », insistent-ils, voyant là la cause de « psychose, schizophrénie, dépression, échec scolaire, déscolarisation, désocialisation… ».

    « Nous partageons les mots du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin : La drogue, c’est de la merde ! » M. Darmanin avait indiqué à la mi-septembre qu’il ne pouvait pas, « en tant que ministre de l’intérieur, en tant qu’homme politique, dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l’addiction à la drogue, que l’on va légaliser cette merde. Et je dis bien cette merde ».

    Enfin, « même si le cannabis restait théoriquement interdit aux mineurs, on sait que les enfants qui auront vu leurs parents se droguer seront aussi des consommateurs, comme on le constate déjà pour le tabac… », préviennent encore les élus.

     

    Source: Le Monde avec AFP

     

    vision bien rétrograde des LR on est pas sortis de l'auberge :shock:

    • Thanks 2
    • Sad 4
  21. L’expérimentation du cannabis à usage médical, initialement prévue en ce mois de septembre, devrait finalement commencer au début 2021. Mardi soir, Gérald Darmanin a confié soutenir cette initiative dans une conversation informelle avec des députés de la majorité

    darmanin_sipa.jpg?itok=lTdhx2kc

    Gérald Darmanin, le vendredi 11 septembre 2020 à Vélizy-Villacoublay.© Sipa Press

     

    Le ministre de l’Intérieur médiatise largement les opérations de police menées contre les vendeurs et les usagers de cannabis. Son compte Twitter fait quotidiennement le point sur les chiffres de saisies et d’interpellations en la matière.

     

    « La drogue, c’est de la merde. » Martelée par Gérald Darmanin, la formule est devenue le slogan de sa politique de lutte contre les stupéfiants. C’est clair, c’est net. Sauf que, comme pour les chasseurs, il y a le bon et le mauvais cannabis. Mardi soir, le ministre de l’Intérieur a reçu une dizaine de députés de la majorité pour un dîner informel. Passant d’un sujet à l’autre, la conversation s’est arrêtée sur celui du cannabis à usage thérapeutique. L’élu du Nord a alors confié qu’il n’était pas opposé à une telle idée. Il y est même « favorable », affirme un participant. Gêné, son entourage minimise, parlant d’une simple discussion entre le ministre et des députés.

     

    Le sujet est pourtant d’importance. L’exécutif ne cesse de repousser le début de l’expérimentation d’un usage thérapeutique du cannabis. Elle aurait dû commencer en ce mois de septembre mais le décret n’est toujours pas paru. La gestion de l’épidémie de Covid-19 en a empêché la rédaction, explique la direction générale de la Santé. Le dispositif sera lancé au plus tard en janvier 2021, promettait cet été la DGS.

    Le cannabis médical suppose que quatre ministères s’entendent : la Santé, l’Agriculture, la Justice et l’Intérieur

    « Inertie ». La mission d’information menée à l’Assemblée nationale a épinglé cette « inertie de l’administration » dans son récent rapport. Le décret est en cours d’examen par le conseil d’Etat, annonce aujourd’hui le président de la mission d’information, le député (Libres !) Robin Reda, qui annonce un début d’expérimentation « début 2021 ». « Ça vient », promet son rapporteur, le député LREM de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, défenseur de longue date d’une production qu’il juge d’avenir pour son département. Sans décret, le processus est à l’arrêt. Aucun appel d’offres pour sélectionner des fournisseurs et des distributeurs ne peut être lancé.

     

    Le cannabis médical suppose que quatre ministères s’entendent : la Santé, l’Agriculture, la Justice et l’Intérieur. D’autant que les membres de la mission d’information parlementaire attendent plus qu’une simple expérimentation. Ils réclament une modification du droit en urgence « par un dialogue interministériel volontariste et dynamique ». Selon eux, il faut autoriser la production, la fabrication, le transport, la détention de cannabis pour fournir des traitements à des patients souffrant de pathologies préalablement définies. Cela permettrait de créer une filière française de cannabis.

     

    Un tel message de souveraineté sanitaire porte en ces temps de Covid-19, moins dans une séquence régalienne au cours de laquelle l’exécutif, ministre de l’Intérieur en tête, veut afficher sa fermeté contre toutes les drogues, cannabis en tête. Il faudra au gouvernement faire preuve de nuance le jour où il annoncera la légalisation du cannabis, renvoyant les Français à une note de bas de page : « Seulement pour ceux qui souffrent des pathologies suivantes...»

     

    Source: lopinion.fr

     

     

    • Like 2
    • Thanks 2
  22. La légalisation du cannabis a fait baisser la consommation

    TRIBUNE - Pour Pierre-Yves Geoffard, professeur à l'Ecole d'Economie de Paris et expert de la santé, la légalisation encadrée du cannabis n'est pas une "lâcheté" comme l'affirme Gérald Darmanin. C'est une politique rationnelle qui a réussi à réduire la consommation chez les jeunes, notamment au Canada. 

     

    cover-r4x3w1000-5f6afe97d3c54-d4332380e7

    Des plants de cannabis dans une serre du producteur canadien Tilray - AFP - PATRICIA DE MELO MOREIRA

     

    Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti ont annoncé la généralisation, au 1er septembre, de l’"amende forfaitaire délictuelle" permettant aux forces de l’ordre de condamner plus rapidement les consommateurs de cannabis ou de cocaïne. La loi française, déjà la plus répressive d’Europe sur l’usage de drogues, dispose désormais d’un outil supplémentaire. Au passage, on notera l’évolution de la communication gouvernementale: en juin, il s’agissait d’"expérimenter" le dispositif dans trois villes. Quand on expérimente à petite échelle, en principe, c’est pour apprendre quelque chose, pour être mieux informé avant de décider ensuite d’étendre, ou d’arrêter.

     

    Des médicaments dérivés du cannabis utiles

    Qu’a-t-on appris de ces trois mois? Aucune évaluation n’a été réalisée, et l’expérimentation est rétrospectivement qualifiée de "déploiement progressif". A l’inverse, sur le potentiel thérapeutique du cannabis, on attend les résultats d’une expérimentation… qui deux ans après son annonce n’a toujours pas démarré. Peut-être a-t-on trop peur d’apprendre ce que les soixante-seize pays ou Etats qui l’autorisent, parfois depuis des décennies, connaissent déjà? Sans être une universelle panacée, les médicaments dérivés du cannabis peuvent être utiles dans le traitement de certaines maladies, c’est connu, documenté, mais il faut le démontrer à nouveau ici, car la France c’est différent.

     

    Pour revenir aux usages récréatifs du cannabis, ceux visés par le renforcement de la répression, là aussi, nous pourrions tenir compte des expériences étrangères. Car de plus en plus d’Etats tirent les leçons d’une aventure prohibitionniste, entamée dans les années 1970, qui a amplement montré son échec. Partout, le désastre est triple. Sécuritaire tout d’abord, car l’illégalité de la vente génère une activité criminelle, engorge les tribunaux et les prisons, nourrit les mafias bien plus que les petits revendeurs, gangrène les territoires où se déroule le trafic. Economique ensuite: au lieu de l’Etat qui pourrait bénéficier de taxes perçues sur un produit massivement consommé, ce sont les organisations criminelles qui s’enrichissent.

     

    En France, la consommation de cannabis est la plus élevée chez les jeunes

    Mais c’est surtout un désastre sanitaire: on sait que la consommation régulière de cannabis nuit au développement cognitif, or la France est le pays d’Europe où la consommation de cannabis est la plus élevée chez les plus jeunes. Comme l’amende forfaitaire ne s’applique pas aux mineurs, on ne voit d’ailleurs pas bien en quoi elle pourrait contribuer à résoudre ce drame de santé publique. Parmi les dix-neuf pays ou Etats ayant choisi de réguler le cannabis par l’encadrement strict d’un marché légalisé, l’expérience du Canada, depuis 2018, est la plus intéressante. Le gouvernement fédéral a atteint son objectif premier, qui était de réduire la consommation des plus jeunes ; chez les 15-17 ans, celle-ci est passée de 19,8% à 10,4% d’usagers dans les trois derniers mois.

     
     

    La légalisation encadrée est une telle réussite que, durant le récent confinement, les boutiques dédiées à la vente de cannabis ont été, sans beaucoup de débat, jugées "essentielles", au même titre que les commerces alimentaires ou les vendeurs de vin ou de tabac. Même si les succès sont moins spectaculaires dans les autres Etats engagés dans la légalisation, aucun n’est revenu en arrière. Le constat est unanime: réguler est plus efficace que prohiber. Abandonner une politique répressive qui ne marche pas, ce n’est pas faire preuve de "lâcheté" comme le claironne Gérald Darmanin: c’est, tout simplement, faire preuve de raison.

    Par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l'Ecole d'Economie de Paris et expert de la santé

     

    Source: challenges.fr

    • Like 1
  23. La libéralisation du cannabis mettrait un coup d’arrêt au trafic, pour peu que le marché légal soit compétitif car peu taxé et bien implanté grâce à la liberté de création de dispensaires.

    Photo-by-Jeff-W-on-Unsplash-660x374.jpg

     

     

    Depuis la fin de l’été, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est engagé dans une croisade contre le cannabis. Tout consommateur s’expose depuis le premier septembre au risque d’être sanctionné par une amende de 200 euros. Les trafiquants, quant à eux, vont « arrêter de dormir » a assuré Gérald Darmanin en déplacement au Val-de-Marne.

     

    Cannabis et politique répressive

    Cette vigueur retrouvée dans la lutte contre « cette merde » est paradoxale quand on sait que le 16 septembre, la représentation nationale se prononçait en faveur d’une autorisation du cannabis thérapeutique. Les députés allant même jusqu’à regretter « un retard fort déplorable » en la matière. Il va donc falloir que monsieur Darmanin se livre à un véritable numéro d’équilibriste pour continuer à défendre sa ligne dure tout en soutenant Olivier Véran qui sera probablement chargé de lancer la filière.

    Si le ministre parle encore de lâcheté lorsque sont évoquées des solutions comme la dépénalisation ou la légalisation, il semble beaucoup plus juste de pointer du doigt l’échec cuisant de la politique répressive menée depuis cinquante ans. Les Français sont aujourd’hui les plus gros consommateurs d’Europe. Presque la moitié des citoyens français (45 % parmi les 18-75 ans) déclare avoir déjà consommé du cannabis .

     

    D’autant plus que le décalage entre la société et la sphère politique entraîne une surenchère des mesures répressives. Monsieur Darmanin n’a cessé de marteler que « lutter contre le trafic de stupéfiants c’est lutter contre le crime organisé et l’insécurité du quotidien ». En réalité, c’est l’alimenter. Des moyens considérables ont été alloués depuis cinquante ans à la guerre contre les drogues, pour un résultat inverse de celui escompté. Loin d’avoir été démantelés, les cartels de drogue s’en sont trouvés renforcés. Tous les rapports sur le sujet soulignent les effets pervers de l’approche répressive : explosion du revenu des cartels, hausse de l’attractivité du secteur, baisse de la qualité des produits et spécialisation vers la vente de produits plus concentrés comme la cocaïne ou la méthamphétamine.

     

    La guerre sans fin contre les trafiquants

    La guerre contre les trafiquants de drogue est une guerre sans fin. La prohibition est sans issue. Il n’est pas étonnant que le dernier rapport de l’Union européenne publié en 2019 dresse le constat d’une hausse de la consommation de cocaïne, d’héroïne et de MDMA.

    À l’inverse, la libéralisation du cannabis mettrait un coup d’arrêt au trafic, pour peu que le marché légal soit compétitif car peu taxé et bien implanté grâce à la liberté de création de dispensaires. À l’hypothétique « si il n’y avait pas de consommateurs, il n’y aurait pas de trafic » de Gérald Darmanin, il semble bien plus réaliste d’opposer que « s’il existait un marché légal, le marché noir en serait grandement affaibli ». En légalisant la filière du cannabis qui existe déjà de facto, une offre concurrente avec des produits traçables et propres à la consommation verrait le jour. Il faut mettre fin à l’hypocrisie : l’État ne peut pas compter la filière du cannabis dans le calcul de son PIB et en même temps chercher à l’éradiquer.

     

    Il nous faut pour cela sortir des passions inappropriées lorsque le sujet est évoqué dans le débat public. La drogue est en effet un concept plus difficile à définir qu’il n’y paraît. Pour rappel, le cannabis, considéré à ce jour comme un fléau, apparaît dans les études scientifiques comme étant deux fois moins addictif que l’alcool, à l’inverse, pourtant loin de souffrir de cet ostracisme. Il occupe même une place centrale dans la culture française et tout le monde s’accorde aujourd’hui pour y voir un élément indispensable du lien social.

     

    Pourtant les chiffres ne s’y trompent pas, un Français sur quatre a un problème d’alcool alors que moins d’un fumeur de joints sur 10 a une consommation problématique. Qui imaginerait monsieur Darmanin ou tout autre politicien un tant soit peu sérieux demander à ce qu’on emprisonne viticulteurs et brasseurs, organiser des descentes chez les cavistes, ou mettre en place une amende pour les jeunes consommant un verre de vin dans un parc ?

     

    Un crime sans victime

    Une telle police des mœurs doit nous inviter à la réflexion. Les démocraties tolérant la poursuite systématique des auteurs d’un crime sans victime se font de plus en plus rares. Profitons-en pour rappeler que la consommation de cannabis est bien moins néfaste pour autrui que la consommation d’alcool que ce soit pour les cas de violence ou d’accident de la route. La liberté ne consiste-t-elle pas à avoir le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ?

     

    Monsieur Darmanin déplorait encore lors de sa visite dans le Val-de-Marne les effets d’une drogue « qui tue notre jeunesse », et cela malgré le fait que le cannabis soit 114 fois moins mortel que l’alcool comme le rapporte le Think Tank Génération libre. Sa préoccupation pour la santé de nos concitoyens les plus jeunes est certes louable, la consommation de cannabis pouvant nuire au développement du cortex cérébral des enfants et adolescents. Il est néanmoins étrange de constater que le ministre de l’Intérieur préfère le maintien d’un système où l’approvisionnement des consommateurs se fait par le biais de trafiquants sans foi ni loi, peu soucieux de l’âge de leurs clients. À l’inverse, la légalisation ferait des futurs employés des dispensaires les garants du contrôle d’identité des consommateurs comme c’est le cas aujourd’hui dans les bureaux de tabac. Enfin, l’absence d’un marché légal empêche l’État de remplir son rôle de tiers de confiance, notamment en ce qui concerne le contrôle du produit et les normes d’hygiène et de sécurité.

     

    L’approche répressive a déjà été essayée et partout elle a échoué. Il est temps de le reconnaître et de changer de paradigme. Le gouvernement a l’occasion d’être pionnier en arrêtant d’allouer autant de moyens et d’effectifs des forces de l’ordre à cette prohibition anachronique. Les policiers et gendarmes pourraient alors se concentrer sur les vrais sujets qui mettent en péril notre pacte social comme les crimes violents et le terrorisme.

     

    Par Martin Devaulx de Chambord.

    Source: contrepoints.org

     

     

    • Thanks 1
  24. Cannabis : « Dévastatrice pour le monde policier », la politique du chiffre pour lutter contre les trafics refait surface

    DROGUE Dans au moins deux départements, la hiérarchie policière a demandé aux agents de terrain des objectifs chiffrés d’amende forfaitaire délictuelle à réaliser quotidiennement

    960x614_policiers-procedent-fouilles-met

    Des policiers procèdent à des fouilles, ici au métro Jean Jaurès à Toulouse, à la recherche de stupéfiants — FRED SCHEIBER/SIPA

     

    • L’amende forfaitaire pour usage de stupéfiants est entrée en vigueur partout en France début septembre. Il s’agit d’une amende forfaitaire de 200 euros qui fait l’objet d’une inscription au casier judiciaire (le B1).
    • Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exigé récemment à ses troupes des « résultats quant à la mise en œuvre » de ce dispositif.
    • Dans certains départements, la hiérarchie policière a fixé aux agents de terrain des objectifs chiffrés à réaliser. Le ministère de l’Intérieur soutient qu’il ne s’agit que d'« initiatives locales ».

    Trente mille personnes contrôlées en une semaine, 20 kg de stupéfiant saisis, 1.800 AFD [amendes forfaitaires délictuelles] de 200 euros dressées… Depuis plusieurs jours, le ministère de l’Intérieur ne cesse de se féliciter sur les réseaux sociaux des résultats – souvent dérisoires – d’opérations menées de forces de l’ordre destinées à lutter contre les trafics de drogue, notamment de cannabis. Alors que Gérald Darmanin a récemment exigé à ses troupes, à l’occasion d’une visioconférence, des « résultats quant à la mise en œuvre du dispositif des AFD », certains chefs policiers ont pris l’initiative de fixer aux agents de terrain des quotas de verbalisations à réaliser chaque jour, comme l’a révélé Le Point.

     

     

    C’est notamment le cas en Meurthe-et-Moselle où, dans une note consultée par 20 Minutes, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) estime « inconcevable que certains services n’aient encore réalisé aucune AFD ». Elle presse donc les chefs de circonscriptions et de services de lui communiquer le nombre d’amendes dressées lors d'«opérations ciblées» commandées par le premier flic de France, particulièrement à Nancy considérée comme « faisant partie des “cibles” privilégiées ».

     

    « On ne choisit pas à l’avance ce que l’on va traiter comme infractions ! »

    En Isère, la DDSP se montre encore plus précise : les brigades spécialisées de terrain (BST) et les groupes de sécurité de proximité territorialisée (GSPT) devront réaliser « une verbalisation par vacation ». Les agents des groupes de sécurité de proximité (GSP), eux, devront dresser « deux verbalisations par jour, une pour chaque vacation jour et nuit ». Dans une note, la DDSP assure qu’un « contrôle de l’application de ces instructions sera effectué régulièrement ». Des instructions qui font craindre au syndicat Alliance un retour de la politique du chiffre, si chère à Nicolas Sarkozy quand il dirigeait la place Beauvau.

    « La politique du chiffre n’a aucun sens. On ne peut pas réinstaurer ce qu’on a connu auparavant et qui a été assez dévastateur pour le monde policier », insiste auprès de 20 Minutes Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de gardien de la paix. Fixer des objectifs chiffrés aux agents, poursuit-il, est « infantilisant ».

    « D’une part, cela ne laisse pas d’initiatives aux policiers et d’autre part, on ne choisit pas à l’avance ce que l’on va traiter comme infractions ! » Le syndicaliste d’Alliance redoute aussi que ces objectifs de verbalisation à réaliser deviennent « un outil de management » et que les agents fassent « l’objet de remontrances » s’ils ne les atteignent pas.

    Initiatives locales

    Contacté par 20 Minutes, l’entourage de Gérald Darmanin affirme qu’il ne s’agit là que « d’initiatives locales et en aucun cas de directives nationales ». La Direction générale de la police nationale rappelle de son côté que l’amende forfaitaire est « un dispositif qui vient d’être généralisé sur toute la France » et qu’il doit être « piloté » et « évalué ».

    Mais, soutient-elle, en aucun cas ce pilotage « ne s’accompagne d’objectifs chiffrés ». Pourtant, le ministre, qui a fait de la lutte contre les stupéfiants sa «priorité», a besoin de chiffres pour faire la publicité sur les réseaux sociaux de cette politique répressive qui a montré dans le passé ses limites.

     

    Source: 20minutes.fr

     

     

    • Thanks 1
×
  • Créer...