Cannabis : attention aux équations simplistes !
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

La récente médiatisation autour de l'étude du magazine français « 60 millions de consommateurs », a focalisé l'attention sur « les dangers de la fumée du cannabis ». Un joint serait l'équivalent de 7 cigarettes. Le magazine poussait la complaisance envers le tabac jusqu'à citer la marque...
 
Source : Infor-Drogues
Pour les spécialistes la question est extrêmement complexe. Les études sont nombreuses et ne vont pas toutes dans le même sens. Une récente (2005) étude américaine du Dr Melamede, titulaire de la chaire de biologie à l'université de Colorado à Boulder aux USA prétend : « La fumée tabagique contient de la nicotine là ou la fumée cannabique contient du THC: les effets cancérigènes de la fumée sont augmentés par la nicotine alors qu'ils sont réduits par le THC ». Par ailleurs, une autre étude américaine suggère une absence de lien entre cannabis et cancer1.
 
Concernant l'étude française, différents éléments pourraient être interrogés. Des tests effectués sur des « machines à fumer » ne permettent pas d'inférer une conclusion pour l'être humain. De même, aucune précision n'est donnée à propos de la qualité du cannabis qui a été testé. Il est seulement mentionné « du cannabis de rue » fourni par l'Etat. Une ambition scientifique peut-elle se satisfaire de ce manque de précision ? Ainsi, Infor-Drogues invite tout un chacun, et particulièrement les organes de presse, à la plus grande prudence avant de présenter une comparaison de deux produits effectuée par des machines comme une véritable étude scientifique.
 
Néanmoins, personne ne prétendra que fumer du cannabis est un acte anodin. Que l'étude française soit valide ou non, qu'une autre prétende qu'un joint vaut une ou dix cigarettes, fumer est et restera un risque pour la santé. C'est clair. Et puis ? Peut-on baser l'ensemble d'une politique aussi importante pour les centaines de milliers de consommateurs de ce produit sur ce seul constat ? Les députés vont-ils faire et défaire leurs réglementations au gré des publications scientifiques, aussitôt contredites ?
 
En effet, le risque lié à l'utilisation de tout objet existe et il est complexe à établir. Il dépend de critères variés. Un facteur fondamental est l'aptitude à utiliser l'objet. La culture sociale de cet objet. Si l'alcool était jugé uniquement sur base de sa « dangerosité prouvée en laboratoire » il serait sans doute interdit bien davantage encore que le cannabis. Mais ce produit est intégré dans notre culture c'est à dire que la plupart des gens ne le consomme pas n'importe comment ni n'importe quand. Il est l'objet d'un véritable apprentissage, même si celui-ci est informel et même si cette « éducation » devrait être améliorée. Par contre, l'alcool a causé bien des ravages dans les sociétés indiennes où il était inconnu. De même, l'introduction de l'alcool distillé dans notre société qui ne connaissait que l'alcool fermenté a également causé bien des dégâts. Il apparaît donc clairement que la réglementation, la législation et in fine la politique ne dépendent pas entièrement de la nature intrinsèque de l'objet à réglementer mais de la capacité de la population à gérer le produit. Donc à développer un savoir-faire.
 
Aujourd'hui, le rôle du décideur politique, sa responsabilité est de tout mettre en œuvre pour que les risques soient minimisés. L'ensemble des risques. La consommation du cannabis existe toujours malgré une sévère interdiction vieille de plus de 80 ans. Elle augmente même. Différents acteurs de terrains2 sont persuadés que l'interdiction du produit augmente les dangers : pas de contrôle de qualité, pas de précision sur le taux de concentration en principe actif, consommation clandestine, contacts avec les maffias, prix très élevé, risque judiciaire, risque d'exclusion sociale, tensions familiales….
 
Opposer à tout cela l'équation simpliste « un joint = 7 cigarettes » pour maintenir une chape de plomb sur tout changement de politique revient à se mettre la tête dans le sac. La responsabilité de l'Etat doit être de tenter de reprendre le contrôle de cet usage et de son commerce en le réglementant (quel accès, quelle qualité…) et en l'encadrant par des mesures de prévention et d'éducation. Cette politique courageuse et responsable favorisera non seulement la santé par la fin de la clandestinité et du secret liés à ces pratiques, mais aussi le rapport des jeunes (et moins jeunes) à la loi, et donc à la citoyenneté, par des dispositions juridiques plus claires et moins hypocrites.
 
Une véritable politique de santé ne devrait pas faire l'économie de ces changements.
 
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1. Pour plus d'info nous invitons à visiter la page
www.feditobxl.be/actualites.php?id_actu=44
 
2. Voir les réflexions de la fédération bruxelloise des instituions pour toxicomanes.
Disponible en téléchargement à l'adresse
www.feditobxl.be/publications_secteur.php
 
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62 millions d'Européens auraient goûté au cannabis
Par Invité,
"Les effets négatifs de l'usage du cannabis suscitent de plus en plus d'inquiétudes en Europe", note l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, agence spécialisée de l'Union européenne installée à Lisbonne, dans son rapport 2005, rendu public jeudi 24 novembre à Bruxelles.
 
Source : Le Monde
Selon les données rassemblées par l'Observatoire, 3 millions de personnes, essentiellement des jeunes hommes, consommeraient du cannabis tous les jours aujourd'hui en Europe. Près de 20 % de la population totale, soit plus de 62 millions de personnes, y auraient déjà goûté.
 
"Le cannabis est, de loin, la substance illicite la plus couramment consommée en Europe", souligne le rapport. Les chiffres sont particulièrement élevés en Grande-Bretagne, en France, en Espagne et en République tchèque. Les taux les plus bas sont observés en Grèce, en Suède, en Pologne, au Portugal.
 
Pour les autres drogues, les indicateurs suggèrent que, dans l'ensemble de l'Europe, l'usage d'amphétamines, d'ecstasy et de cocaïne continue de croître. L'ecstasy serait la drogue la plus consommée en Europe après le cannabis. L'usage de la cocaïne, dont quelque 9 millions d'Européens auraient fait l'expérience, est en forte hausse, notamment en Espagne et au Royaume-Uni. Celui de l'héroïne a culminé dans l'Union européenne au début des années 90 et a été suivi par une stabilisation.
 
En dépit des différences nationales, le rapport note l'émergence d'une approche européenne en matière de lutte contre les drogues, qui s'exprime dans le plan d'action antidrogue de l'Union européenne.
 
Celui-ci n'a pas permis de diminuer d'une manière significative la consommation de drogues ni leur disponibilité mais il a réduit l'incidence des problèmes de santé liés à la drogue, y compris l'infection par le virus du sida, ainsi que le nombre de décès, et amélioré la disponibilité des traitements. "Les services de traitement et certaines formes de services de prévention ont connu un essor considérable", ajoute le rapport, qui mentionne les traitements de substitution par la méthadone ou la buprénorphine.
 
Thomas Ferenczi
 
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Le THC diminue la pression intraoculaire chez des patients atteints de glaucome
Par Invité,
Des chercheurs britanniques ont étudié l’effet du THC et du CBD chez six patients avec une pression intraoculaire élevée ou un glaucome. Au cours de cette étude croisée, on a administré 5 mg de THC, 20 mg de CBD, 40 mg de CBD et un placebo sur les muqueuses buccales des patients.
 
Source : Chanvre-Info
Deux heures après la prise de THC par voie sublinguale, la pression intraoculaire (PIO) a été considérablement plus basse qu’après la prise du placebo (en moyenne de 23,5 mm Hg versus 27,3 mm Hg). Quant à quatre heures après la prise, la pression mesurée avait à nouveau atteint sa valeur initiale. Le CBD, en revanche, n’a pas fait baisser la pression intraoculaire- ; le dosage plus élevé a même conduit à une légère augmentation de la tension, 4 heures après la prise de la substance. L’acuité visuelle n’a pas été influencée de manière notable. L’un des patients a réagi au traitement à base de THC avec un léger accès de panique passager. Les chercheurs ont conclu que « -une dose unique par voie sublinguale de 5 mg de delta-9-THC pouvait réduire passagèrement la PIO et était bien tolérée par la plupart des patients- ».
 
(Source- : Tomida I, Azuara-Blanco A, House H, Flint M, Pertwee RG, Robson PJ. Effect of sublingual application of cannabinoids on intraocular pressure : a pilot study. J Glaucoma. 2006 Oct ; 15(5):349- 353.)
 
(Pour plus d’informations, veuillez consulter les archives de l’IACM- Bulletin-sur https://www.cannabis-med.org/)
 
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Kalamu venge Chanvrette
Par Invité,
L’art doit permettre à la société de comprendre ses aberrations et ses paradoxes. En France la lutte contre le Cannabis Sativa L ne contenant que très peu de THC frôle la paranoïa. Libération rapporte qu’il a été interdit à un producteur de boisson légale au chanvre de déposer la marque " " Chanvrette " désignant " une sorte de panaché fruité à base de cannabis dépourvu de pouvoirs psychothropes ".
 
Source : Chanvre-Info
L’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) et les magistrats saisis ont jugé cette marque " contraire à l’ordre public " et " remplissant une fonction d’identification de produit ".Jean-Claude David, a mis au point la « chanvrette » une boisson pétillante légèrement alcoolisée à base de chanvre, qui contient, conformément à la loi, presque pas de THC, la substance qui donne les effets du haschisch.
 
Cette boisson, produite en bio, semble avoir des vertus apaisantes et digestives. En 1999, la police avait fait une descente aux journées d’été des Verts pour saisir les bouteilles avant de reconnaître que cette production est légale.
 
L’artiste Kalamu a donc décidé de déposer une boisson appelée Kalamu qui signifie Chanvre en langue basque. Une manière de montrer au monde qu’il est toujours possible de repousser les limites imposées par les institutions en faisant apparaître leurs contradictions et leurs inerties.
 
En déposant la marque Kalamu en tant que boisson, l’artiste repousse les limites législatives et prouve au monde que rien est impossible, pas même ce qui est soit disant interdit. le système est pris au piège de son propre fonctionnement. Messieurs les responsables de l’Institut National de la Propriété Industrielle, Kalamu vous salue.
 
Le courrier adressé par la Direction Générale de la répression et des fraudes est en ce sens exemplaire. En mentionnant qu’il est interdit de faire usage de chanvre dans des boissons ils occultent l’existence même de la boisson Chanvrette interdite de dépôt mais distribuée chez Bioccop. Un paradoxe de plus pour une société française sclérosée par ses principes à la moralité fluctuant au gré des intérêts économiques.
 
L’art est là pour montrer au monde que tout est possible. Il suffit d’ouvrir les yeux pour que de nouvelles réalités apparaissent. Kalamu venge la chanvrette et parvient à imposer à l’INPI une marque en principe interdite. L’art remplit sa fonction salvatrice en présentant le monde tel qu’il est..
 
Les papiers administratifs estampillés Direction Générale des Douanes et République Française deviennent autant de témoignages d’une France malade prisonnière de ses structures administrativo-judicières. Le Cannabis Sativa L contenant moins de 0,2% de THC est légal. Sa version basque est désormais fichée dans les registres de l’INPI. Un pied de nez au système administratif qui nous contraint tous au nom d’un intérêt général de plus en plus difficile à mettre en exergue.
 
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Italie : une émission satirique piège des parlementaires usagers de drogue
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Une célèbre émission satirique de la télévision italienne a piégé cinquante parlementaires avec un test de consommation de drogue camouflé en produit de maquillage qui s'est révélé positif pour seize d'entre eux.
 
Source : Cyberpresse
Le "hyènes show", une émission de la télévision privée de Silvio Berlusconi, s'est fait une spécialité de révéler les turpitudes de la classe politique.
 
Cette fois-ci, sous prétexte d'interroger les élus du peuple sur le projet de budget en discussion au parlement, les animateurs leur ont tamponné le front d'un "produit de maquillage", en fait un test chimique révélant la présence de stupéfiant dans la sueur.
 
Cinquante députés se sont prêtés au jeu en toute confiance et seize tests ont viré positif : pour douze d'entre eux il s'agissait de cannabis, et pour les quatre autres de cocaïne, deux produits dont l'usage est interdit en Italie.
 
Paolo Cento, un représentants du parti des Verts favorable à la dépénalisation de l'usage de drogue a aussitôt dénoncé "l'hypocrisie d'une partie du monde politique qui vote des lois liberticides tout en sniffant de la cocaïne".
 
L'émission, qui sera diffusée mardi soir, préservera l'anonymat des coupables, a assuré son réalisateur Matteo Viviani.
 
Interrogé par l'agence Ansa, le toxicologue Piergiorgio Zuccaro a assuré que le test était "scientifiquement sérieux", même s'il n'a qu'une "valeur indicative".
 
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Vers des règles professionnelles pour l'utilisation du chanvre
Par Invité,
Les 27 et 28 septembre, les troisièmes assises de la construction en chanvre se sont tenues dans la perspective de la validation définitive des règles professionnelles, que l’Agence Qualité Construction devrait entériner en novembre.
 
Source : Moniteur-expert
Ces assises nationales ont dressé le bilan de 20 ans de mise en œuvre. Mais surtout, elles ont dégagé les perspectives d'une filière qui surfe sur la vague de la qualité environnementale et de l’agriculture non comestible. "Les performances énergétiques et la facilité de mise œuvre du chanvre nous ouvrent le marché des logements sociaux, comme le montrent des expériences positives, notamment avec les offices HLM du Jura. Mais la rénovation constitue actuellement pour nous le secteur le plus prometteur, car la projection du béton de chanvre sur d’autres matériaux augmente les qualités énergétiques du bâtiment", explique l’architecte Claude Eichwald, président de l’association "Construire en chanvre", organisatrice des assises avec le ministère de l’Agriculture.
Selon l’association, l'intérêt croissant pour le chanvre provient autant des artisans traditionnels oeuvrant dans le bâti ancien que d’entreprises plus jeunes cherchant à diversifier leurs activités.
 
Depuis mai dernier, "Construire en chanvre" organise à travers tout le territoire des sessions de formation adaptées à tous les acteurs de la filière, des maçons aux bureaux d’études. Nourris par une centaine de références accumulées depuis 10 ans, ces 8 modules ont été mis au point avec l’institut universitaire des métiers du patrimoine de Troyes. Cet organisme a démontré qu’après 4 années d’utilisation, des bâtiments en chanvre génèrent plus d’économie d’énergie que celles qui étaient prévues lors du lancement des chantiers. "Nous entamons aussi des recherches sur l’usage d’autres fibres végétales, car les agriculteurs suivent de très près notre évolution et n’attendent qu’une progression de la demande pour adapter la production", précise Claude Eichwald. Concentrée principalement en Champagne, la culture de plantes pour la construction se développe également en Allemagne.
 
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Marc Emery, menacé d’extradition aux USA
Par Invité,
Le 31 mai, l’un des plus importants militants du mouvement de légalisation du cannabis au Canada, Marc Emery, s’est rendu au tribunal pour que soit déterminée la date du jugement devant décider de son extradition. Gregory Williams, un des co-accusés, n’ayant pas d’argent pour payer sa défense, l’audience a été repoussée à la semaine prochaine. On sait déjà que la demande d’extradition devrait être examinée au fond vers la fin de l’année - et que les débats devraient durer une bonne semaine. En attendant, son site de vente de graines de marijuana, basé à Vancouver, a été fermé par la DEA (Drug Enforcement Administration), la police mondiale des drogues américaine qui le persécute.
 
Source : Etat d'Urgence
Fondateur du Marijuana Party, éditeur, entrepreneur et activiste tous azimuts, Marc Emery aura été arrêté en juillet dernier par la police montée canadienne, dans une opération conjointe avec la DEA, qui mène sa guerre contre les drogues avec détermination. Il est poursuivi pour avoir vendu cinq millions de graines de marijuana à travers le monde, dont trois millions aux Etats-Unis et pour avoir “blanchi” son argent, qu’il reversait en fait à des associations qui luttent pour la légalisation.
 
Né en 1958, dans une ville du nom de London, dans la région de l’Ontario, au Canada, le petit Marc Emery fait ses débuts dans la presse en vendant des journaux. Il quitte l’école à 17 ans pour racheter un magasin de livres d’occasion, qu’il rebaptise City Lights Bookstore, du nom de la librairie mythique des beatniks de San Francisco. Son magasin remportera très vite un grand succès. On est au milieu des années 70 : il commence à fumer de l’herbe de manière occasionnelle « parce qu’elle permet une certaine édification que l’alcool et les autres drogues ne permettent pas ». En 1980, mécontent de la façon dont on rend compte de son action dans les médias locaux, il fonde un premier journal, le London Tribune. Ce journal disparaîtra un peu moins d’un an plus tard, mais Emery en lance un deuxième, le Metro Bulletin, critiqué pour ses articles au vitriol et ses attaques personnelles.
 
Dès 1979, sa passion politique le pousse à s’engager pour le NDP (National Democratic Party), et, en février 1980, il se présente à l’élection fédérale de sa ville, en tant que candidat libertaire. En 1983, lorsqu’une association féministe puritaine demande une loi interdisant la vente d’articles pornographiques à London (Ontario), Emery s’y oppose en s’appuyant sur le fait que la majorité des vendeurs de journaux ont besoin des revenus liés à la pornographie pour vivre. Et quand la police organise des descentes dans les boutiques à la recherche de matériel porno, Emery exhorte les propriétaires des magasins à résister et à s’organiser...
 
En 89, il ferme son magasin une journée en protestation contre la sauvage répression des étudiants démocrates, place Tienanmen. Un peu plus tard, il appelle les citoyens canadiens à brûler leurs bulletins de vote, et à la Noël 90, il clame qu’il abandonne la politique, considérant le système démocratique vain - et inapte à changer les choses. Il poursuivra toutefois ce qu’il convient d’appeler un engagement de tous les instants. Ces péripéties et la personnalité hors du commun d’Emery finissent par susciter la curiosité au point où un producteur, Christopher Doty, réalisera, en 1992, un documentaire sur sa vie et, plus récemment, en 2005, en collaboration avec l’auteur Jason Rip, une pièce de théâtre.
 
Dès le début de ses activités de combattant pour la liberté du cannabis, Emery en assume l’aspect illicite. Il considère que le fait de faire pousser, ou de fumer de l’herbe, et plus encore d’informer honnêtement et librement ses contemporains sur toutes les drogues, sont des droits naturels.
 
Au début des années 90, il quitte son London natal, pour tenter l’expérience d’ouvrir une guest-house en Inde - qui ne marchera pas. Il revient, sans un sous, au Canada, mais cette fois à Vancouver. Il y ouvre une nouvelle boutique, Hemp BC, qui déclenchera une sorte de révolution culturelle dans la grande ville portuaire de l’est canadien, transformée en peu de temps en véritable deuxième Amsterdam. Il y lance un nouveau magazine, Cannabis Culture - qui deviendra rapidement un des meilleurs parmi ceux qui sont consacrés au sujet, mondialement. Puis une chaîne de télévision, Pot TV - que l’on peut trouver sur son site www.pot-tv.com, cannabisculture.com. Et surtout il y développera un marché de graines de cannabis, extrêmement prospère.
 
Emery provoque la police et la magistrature censées appliquer les lois réprimant la vente et la circulation d’articles reliés à la marijuana. Il ira même jusqu’à... porter plainte contre lui-même pour vente illicite de littérature sur les drogues, plainte classée sans suite par les autorités canadiennes. L’heure ne semble pas à la répression. Sur ses déclarations d’impôts, Emery paye ses taxes explicitement pour la vente de graines de cannabis qu’il déclare.
 
Car des graines, il en vend ! Et pas qu’un peu, s’il vous plaît. Avec un revenu annuel moyen de trois millions de dollars, ce militant très actif, a l’honneur de faire partie de la liste des 46 hommes les plus recherchés au monde par la DEA, aux côtés de divers « gros bonnets » de la cocaïne sud-américaine (ou de l’héroïne asiatique). Après les raids policiers de 96 et 98 sur sa boutique de Vancouver, il commence à vendre ses graines par courrier et par internet, stratégie qui lui vaut d’autant plus de succès - un succès mondial.
 
Pourtant on ne voit chez lui ni palace ni voiture de luxe, tous ses biens étant loués et lui-même ne possédant rien, car les bénéfices qu’il retire de son commerce sont entièrement consacrés à la cause de la réforme des lois du cannabis. Internationalement reconnu, il est devenu un contributeur financier majeur de nombreux mouvements pro-cannabis en Amérique du Nord et dans le monde. Et c’est peut-être bien pour cela que le gouvernement américain tente aujourd’hui de mettre définitivement un terme à ses activités pour le moins dérangeantes.
 
Le problème se pose dès lors de l’abyssal décalage entre les législations américaines et canadiennes. Au Canada, la vente de graines n’est, de fait, pas réprimée. Les deux seules personnes à y avoir jamais été arrêtées pour ce motif, sont, justement, Marc Emery, et Ian Hunter, un autre militant, qui sera condamné à une amende de 200 dollars canadiens. De l’autre côté de la frontière, les autorités mènent, comme on sait, une guerre sans pitié contre toutes les drogues, sous toutes leurs formes. C’est ainsi que Marc Emery et ses co-accusés, Michelle Rainey et Gregory Williams, y risquent de 10 ans de prison jusqu’à une peine de perpétuité, aux termes de la loi. Précisons que Michelle Rainey souffre de la maladie de Crohn, et fume légalement de l’herbe médicinale. Elle pourrait bien ne pas survivre aux durs traitements infligés dans les prisons américaines...
 
Emery nous déclare qu’il estime risquer, lui comme ses camarades, au moins 35 ans de prison...Quiconque vend plus de 60 000 graines se voit automatiquement considéré comme un « kingpin » (“parrain”) par la loi américaine, explique-t-il. S’ils n’étaient “protégés” par le droit extraditionnel, et par le fait que la peine de mort n’existe pas au Canada, ils pourraient encourir rien de moins que la peine de mort... Il faut espérer que la procédure d’extradition sera longue : si le juge, à la fin de cette année, décide d’avaliser l’extradition d’Emery et de ses deux compères, ils feront appel. Pendant ce temps, le « caïd de la drogue » est toujours en liberté sous caution. Mais les Etats-Unis ont-ils le droit d’arrêter, hors de leur territoire, un citoyen étranger pour des délits commis dans un pays étranger ? Certes, Emery a vendu par correspondance plus de 3 millions de graines aux Etats-Unis, mais il n’en a pas moins violé la loi canadienne avant tout. Et ce n’est certainement pas faute de preuves qu’il n’a pas été arrêté.
 
Interrogé sur la question de savoir s’il se sent responsable de la marijuana qui a poussé aux USA à partir de ses graines, il déclare que non seulement il s’en estime responsable, mais qu’il en est fier, même si les personnes qui ont effectivement fait pousser l’herbe sont au moins aussi responsables que lui. Il se dit également prêt à endosser la responsabilité « de toute l’herbe poussée dans le monde depuis la nuit des temps ».
 
Emery, inébranlable, considère ce procès comme une occasion inespérée de faire avancer la cause de la légalisation, puisqu’elle entraîne plus de monde à porter attention aux problèmes du cannabis. Il dit qu’« il faut une crise pour que les choses avancent ». Cependant, il craint fort que les tribunaux soient tentés d’accepter son extradition. Le gouvernement canadien, conservateur, aura été suffisamment docile jusque-là pour céder à la pression américaine.
 
Si Marc Emery fait l’objet de ces poursuites, c’est très évidemment dans le but d’a-trophier le mouvement cannabique canadien. Karen Tandy, administratrice de la DEA, ne le cache pas : « Les lobbyistes de la légalisation de la drogue ont maintenant une source d’argent en moins sur laquelle compter. » On peut en effet attribuer à Emery, non seulement d’avoir inlassablement animé le débat, mais carrément d’avoir permis un assouplissement considérable des lois anti-marijuana au Canada : aujourd’hui fleurissent des « Hemp Stores » partout dans le pays, grâce à l’abolition de la loi interdisant les articles cannabiques.
 
Il s’agit bien d’une arrestation politique dont l’initiative vient d’un pays sur lequel ce n’est pas la première fois qu’on peut se demander s’il ne veut pas faire la police du monde. Que dit Emery ? « Si vous allez à l’encontre du programme politique des Etats-Unis, vous risquez fort bien d’être enfermés dans les geôles américaines, comme de nombreux citoyens du monde entier ». « Les fumeurs sont une menace politique pour les gouvernements et c’est ainsi que le voient les gouvernements conservateurs comme ceux des Etats-Unis, d’Australie et de France. »
 
En attendant la décision finale de la justice canadienne, maintenant que sa boutique de graines en ligne est fermée, Emery se consacre à développer les autres entreprises qu’il a crées, comme Pot TV, ou le nouveau vapor lounge , au premier étage de sa maison, où il invite les fumeurs à tester toutes sortes de bongs et de vaporisateurs. Cet infatigable travailleur se décarcasse pour rendre ses entreprises auto-suffisantes. Car son problème principal, aujourd’hui, ce n’est pas tant l’extradition qui lui pend au nez, mais de gérer tous ses employés, et de payer ses dettes, alors qu’il a été privé de sa principale source de revenus.
 
Si vous voulez protester et aider Emery et ses compagnons dans ce procès qui concerne tous les fumeurs, tous les partisans d’une réforme des lois du cannabis, comme toutes les personnes respectueuses des droits humains, il ne vous reste plus qu’à vous rendre sur le site www.cannabisculture.com. En espérant que ce militant de toujours ne devienne pas un martyr vivant de sa cause.
 
Alain Bolo
 
 
Articles parus sur CannaWeed :
 
Liberté pour Marc Emery, un militant canadien producteur de graines de cannabis.
 
Le « prince du pot » menacé d’extradition
 
Marc Emery et ses amis...
 
Mise à jour de la situation canadienne relative à l’extradition de Marc Emery
 
 
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George Bush veut lutter contre la drogue sur Internet
Par Invité,
Pour lutter contre la drogue, l’administration américaine dépose des vidéos sur YouTube.
 
Source : Chanvre-Info
George Bush, président des Etats-Unis lance une croisade contre la drogue sur Internet, révèle le site du quotidien La Stampa du 20 septembre. De fait, des messages de prévention sont téléchargeables sur le site YouTube, qui délivre environ 100 millions de vidéos par jour.
 
Mot clé " marijuana " Ainsi, explique le magazine italien, l’internaute qui effectue une recherche par mot clés, et tape " marijuana ", ou " 420 ", une référence à la même plante, a le choix : il peut télécharger un film pédagogique qui lui explique combien il faut arroser son plant, ou bien un message préventif du gouvernement.
 
Lequel est parti d’un principe simple : délaisser les canaux officiels pour s’adresser aux jeunes là où ils se trouvent. On attend les parodies.
 
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Pays-Bas : Bilan après une année d’activité de la pharmacie pour le cannabis
Par Invité,
Selon un communiqué de la pharmacie pour le cannabis, à ce jour, 43 patients ont été admis au programme parrainage sur recommandation d’un médecin.
 
Source : Chanvre-Info
31 donneurs anonymes ont jusqu’à présent fourni au moins une fois du cannabis aux patients admis. 15 donneurs se sont engagés à fournir la totalité des besoins en cannabis médical à au moins un patient, dont deux qui s’occupent de deux patients et un de trois patients. Aujourd’hui, 22 patients sont encore sur la liste d’attente pour être parrainés. Aucune poursuite par les autorités fédérales n’a été engagée à ce jour contre l’activité de la pharmacie pour le cannabis médical.
 
Le communiqué a relaté- : « -Nous considérons toujours comme scandaleux le fait d’exister parce que les politiciens et les autorités d’une part n’assistent pas les personnes gravement malades et, d’autre part, continuent à s’opposer effectivement à cette forme de thérapie nécessaire afin que ces personnes ne soient plus condamnées à subir des douleurs et des souffrances qui, pourtant, pourraient être évitées. Nous sommes tout à fait conscients que notre projet ne peut pas répondre intégralement à l’étendue de souffrances endurées inutilement par les patients. Pour toutes ces raisons, nous avons le devoir de poursuivre notre activité.- »
 
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Résultats de l’enquête ESCAPAD 2005 sur les usages de drogues des adolescents
Par Invité,
Pour la cinquième fois depuis l’année 2000, l’OFDT a interrogé, entre mars et juin 2005, avec le soutien de la Direction du Service National, des jeunes Français sur leurs consommations de substances psychoactives, à l’occasion de leur journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). Les premiers résultats de cette Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) concernent près de 30 000 garçons et filles en métropole âgés de 17 ans.
 
Source : Chanvre-Info
Pour la cinquième fois depuis l’année 2000, l’OFDT a interrogé, entre mars et juin 2005, avec le soutien de la Direction du Service National, des jeunes Français sur leurs consommations de substances psychoactives, à l’occasion de leur journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). Les premiers résultats de cette Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) concernent près de 30 000 garçons et filles en métropole1 âgés de 17 ans.
 
Cannabis
 
Le niveau global des expérimentations de cannabis (50 %, soit un adolescent sur deux) est stable par rapport à 2003, confirmant qu’un palier pourrait avoir été atteint après la hausse continue observée au cours des années 90. Les usages réguliers sont également stables par rapport à 2003, à des niveaux quasiment comparables à ceux de l’alcool : 15 % pour les garçons et 6 % pour les filles. Même si les usages durant le week-end prédominent, le cannabis est plus souvent consommé en semaine que l’alcool. Il est souvent pris entre amis, mais sa consommation solitaire est également fréquente (beaucoup plus que pour l’alcool), surtout chez les consommateurs réguliers ou quotidiens. Et si une part importante des usages a lieu chez des amis ou chez soi, ils se déroulent également, contrairement à l’alcool, très souvent « dehors ». Enfin, en matière d’approvisionnement, les filles sont plus nombreuses que les garçons à se faire offrir le cannabis qu’elles consomment, et moins nombreuses à l’acheter ou à le cultiver. C’est chez les usagers quotidiens que la part de ces deux types d’approvisionnement est la plus élevée.
 
Alcool
 
L’usage régulier d’alcool reste surtout masculin et décroît par rapport à 2003 : 18 % des garçons sont concernés (au lieu de 21 %) et 6 % des filles (au lieu de 7 %). En revanche, les ivresses régulières apparaissent en hausse passant de 7 à 10 % : elles concernent surtout les garçons. Au cours des 30 derniers jours, presque un jeune sur deux (46 %) dit avoir bu au moins 5 verres d’alcool en une seule occasion : cette consommation correspond à la notion de binge drinking anglo-saxon. Enfin, ESCAPAD fait apparaître que les jeunes consomment de l’alcool surtout le week-end, dans des occasions spéciales comme des fêtes ou des anniversaires et entre amis. Néanmoins, 30 % des jeunes ayant bu au cours du mois écoulé disent l’avoir fait la dernière fois en compagnie de leurs parents. Les usages solitaires s’avèrent, par contraste, quasi-inexistants.
 
Tabac
 
Les résultats font apparaître, par rapport à l’année 2003, un recul de cinq points tant de l’expérimentation de tabac (72%) que de la proportion de fumeurs quotidiens qui est de 34 % parmi les garçons et 32 % parmi les jeunes filles. Un tiers de ceux qui déclarent fumer quotidiennement disent avoir réduit leur consommation journalière suite aux dernières hausses du prix des cigarettes de 2003 et 2004, en revanche, un tiers a échoué dans sa tentative d’arrêt. En fait, il apparaît qu’une majorité des fumeurs quotidiens, qui a subi ces hausses, a modifié ses habitudes en termes de produits (cigarettes moins chères, tabac à rouler) ou d’approvisionnement (achat à l’étranger).
 
Le cannabis est consommé en France par un quart de la population, soit près de 11 millions de personnes âgées de 12 à 75 ans.(OFDT)
 
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