Ce que nous avons retenu...

Mildt : l'obsession anticannabique
Par Invité,

Manoeuvres à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
 
Source : Libération
«Sur la route le cannabis fait 230 morts par an.» Personne n'aura échappé, depuis le 27 mai, aux spots radio et aux affiches de la campagne concoctée par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) et la sécurité routière. Certes fumette et conduite sont totalement incompatibles. Mais dépenser plus de 800 000 euros pour sauver les jeunes fumeurs de joint, était-ce vraiment la priorité ? Le cannabis fait dix fois moins de morts sur la route que l'alcool. Sur son forum, les internautes sont critiques : «J'ai été choqué. C'est une honte surtout quand l'alcool est responsable de pire.» «Je parie qu'il y a cent fois plus d'accidents dus au Xanax et à des antidépresseurs, mais où sont les chiffres ?» «Un vieux au volant, c'est plus dangereux qu'un "fonsdé" [défoncé]», peut-on lire. Cette campagne, «une première mondiale» selon ses organisateurs, illustre le zèle anticannabis de la Mildt et de son président, Didier Jayle. «C'est lui qui a fait bosser la Mildt à 70 % sur la diabolisation du cannabis. Son discours prépare à l'évolution défendue par Sarkozy : des contraventions contre l'usager "visible", c'est-à-dire le jeune à capuche», dénonce Eric Labbé, chargé des drogues à Act Up. D'où vient cette focalisation ? «Le fils de sa plus proche collaboratrice a eu de graves problèmes avec le shit. Ça a beaucoup joué dans sa perception», explique un de ses collègues. «Et puis c'est plus facile, il n'y a pas de lobby des cannabiculteurs, contrairement aux viticulteurs.»
 
Alarmistes. La droite réactionnaire veut instruire le procès de la gauche pétard ? Didier Jayle joue les procureurs zélés. Alors que Nicole Maestracci, à la tête de la Mildt sous Jospin, usait de connaissances scientifiques validées, lui n'hésite pas à tordre les résultats des études. Par exemple lors de la publication de l'enquête «Stupéfiants et accidents mortels» (SAM) (Libération du 3 décembre 2005) qui a servi de socle à l'actuelle campagne : «Didier Jayle voulait que l'on mette en avant les chiffres "cannabis" qui paraissaient les plus alarmants. C'est-à-dire la proportion de gens qui conduisaient sous cannabis et non pas la fraction d'accidents mortels attribuables au seul cannabis. Il ne souhaitait pas contrarier les politiques qui ne voulaient pas que la vérité scientifique soit dite», raconte Claude Got, un des parrains de l'étude. A preuve, le communiqué de presse de la Mildt explique que «8,8 % des conducteurs responsables d'accidents mortels ont été retrouvés positifs au cannabis». Un néophyte en déduirait que le cannabis est responsable de 8,8 % des accidents mortels. Ce qui est faux : c'est 2,5 %. Mais il s'agit de donner des gages à Perben et à Sarkozy.
 
Caricature. «C'est le mythe cannabis que l'on veut attaquer», martèle Didier Jayle. C'était déjà l'ambition de la campagne «Le cannabis, une réalité», en mars 2005. Dans la brochure, le «Dr Jayle» prodiguait lui-même ses conseils sur les dangers du cannabis au volant : un exploit pour un dermatologue ! Qu'importe que les spots caricaturaux (en gros : «Tu fumes un joint, puis deux, tu ne fous plus rien à l'école, tu n'as plus d'amis et tu vomis.») fassent franchement rigoler les jeunes. Et alarment surtout leurs parents. Ces initiatives auront toutefois eu le mérite de faire connaître au grand public un réseau de 240 «consultations cannabis» destinées aux jeunes ayant une consommation problématique.
 
Didier Jayle répète à l'envi «qu'il ne faut pas diaboliser ou faire peur». Mais il met systématiquement en avant les informations les plus angoissantes : la corrélation éventuelle entre cannabis et schizophrénie, le goudron cancérigène du joint, le taux de THC en croissance «exponentielle». Et des jeunes de plus en plus réguliers dans leur consommation : à 17 ans, un garçon sur six fume du cannabis au moins dix fois par mois. De quoi alimenter tous les fantasmes.
 
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«L'Etat doit contrôler la production et la vente»
Par Invité,
Malek Boutih, membre de la direction du PS, a animé la «commission drogue» du projet socialiste. Il revient pour Libération sur ses propositions très controversées.
 
Source : Libération
Vous proposez une «régulation publique» du cannabis ? De quoi s'agit-il? Une Seita du joint ?
 
Il ne s'agit pas de créer des fonctionnaires du cannabis. C'est une caricature. Mais l'Etat doit se donner les moyens de contrôler la production et la vente. Des structures coopératives pourraient assurer la production et des structures associatives, la distribution. Il faut éviter un marché soumis à la concurrence. Je suis socialiste, je refuse cette marchandisation.
 
Cette proposition est-elle compatible avec les conventions internationales ?
 
Au sein de l'ONU, notre pays est signataire d'une convention qui interdit l'importation et l'exportation des drogues. On ne peut donc ouvrir un marché du cannabis que s'il est produit en France. Les Pays-Bas ont pu le faire dans les années 70. La France est en mesure d'aller plus loin. Elle en discutera avec ses partenaires européens. Il s'agit de promouvoir une politique qui protège la santé de nos concitoyens.
 
Vous ne voulez pas d'une dépénalisation de l'usage de cannabis. Pourquoi ?
 
Parce qu'avec la dépénalisation, on resterait dans cette situation hypocrite où l'on tolère la consommation en laissant se développer l'économie informelle. La loi de 1970 a échoué parce que les drogues n'ont pas été une mode temporaire, comme le croyait le législateur. Le cannabis est un phénomène permanent. Consommé massivement, il a créé dans les quartiers un marché qui favorise la marginalisation et l'insécurité. La dépénalisation ne répond pas à ce problème politique.
 
Votre projet de «régulation publique» sera-t-il celui de tous les socialistes ?
 
En tout cas, il est inscrit au programme adopté il y a quinze jours au bureau national. Au PS, comme dans l'opinion, il y a des doutes. Et une majorité pour sortir de l'hypocrisie. Je veux provoquer un débat où chacun devra assumer ses responsabilités. Les consommateurs, les policiers, les juges et les parents, qui doivent arrêter de se cacher derrière leur petit doigt. Cette maturation de la société doit être collective, on doit aller au bout du débat.
 
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L'exception française anticannabis
Par Invité,
Trente ans après «l'Appel du 18 joint», la France continue à pénaliser les fumeurs de joints et amplifie la répression.
 
En 1976, Libé publiait «l'Appel du 18 joint».Qui oserait aujourd'hui pareille irrévérence ? A peine osons-nous rappeler que le cannabis, ça fait rigoler. Nous avons oublié le contexte de la loi de 1970. «Un fléau menace la République», avait annoncé gravement le législateur. Les fumeurs de joints, ces babas cool comme on les nomme par dérision, font pâle figure comme ennemis de la République. Quant à la santé publique, comment la prendre au sérieux alors que les consommateurs d'alcool ou de tabac n'ont pas les mêmes sanctions ? C'est la liberté de choisir son mode de vie qui est condamnée. Ni la prison, ni le traitement médical ne sont justifiés simplement pour l'usage.
 
Source : Libération
Trente ans plus tard, c'est la conclusion de toutes les expertises officielles, de 1978 à 2001, et pourtant l'argument est plus inaudible que jamais. Ecoutons ce que nous nous disons les uns aux autres :
 
­ Le cannabis n'est pas anodin, il rend dépendant et peut révéler des troubles psychiatriques sous-jacents. En effet. Mais la dépendance au cannabis n'a rien à voir avec les dépendances à l'héroïne ou au tabac, également douloureuse. Quant au trouble psychiatrique sous-jacent, il ne doit pas être confondu avec ce qu'on appelle un «bad trip», une expérience désagréable mais qui révèle rarement une psychose. Les troubles de la mémoire ou de la concentration devraient suffire à limiter la consommation, mais sans doute ces risques-là sont-ils trop anodins. Coûte que coûte, il faut faire peur.
 
­ Autoriser le cannabis alors qu'on veut interdire le tabac ? Effectivement, la tolérance traditionnelle envers le tabac et l'alcool recule, et ce n'est pas pour promouvoir le cannabis. Au-delà des produits, c'est l'ensemble de nos comportements quotidiens qui sont sur la sellette. Chacun de nous est responsable de sa santé. Responsable ou coupable ? Convaincus de notre propre faiblesse, il nous faut reconnaître que l'interdit est structurant. Mais la santé publique a bon dos. Il n'est pas de justification à la judiciarisation de comportements qui ne nuisent pas à autrui.
 
­ La loi marque une limite symbolique, mais on ne met pas les usagers de cannabis en prison. Un des arguments paradoxaux qui justifie le maintien de la loi, c'est qu'elle ne serait pas appliquée. C'est tout simplement faux. En 2003, 2 789 sanctions judiciaires ont été prononcées pour usage simple, c'est-à-dire sans produit. Il s'agit essentiellement de sursis, mais pour la détention, nécessairement associée à l'usage, 10 256 peines de prison ferme ont été prononcées sur un total de 39 851 sanctions ouvrant à un casier judiciaire.
 
­ Dépénaliser, ce serait envoyer un «mauvais message», qui a conduit l'Espagne à la catastrophe que l'on sait. Depuis plusieurs années, la France a dépassé l'Espagne en nombre de consommateurs. La France est le pays le plus répressif d'Europe, c'est aussi le pays où la progression du cannabis est la plus rapide. Contrairement à une idée reçue, c'est la réalité des risques et non la peur qui freine la consommation. En témoignent la stabilisation et même le recul des consommations de nos voisins en Europe qui ont tous dépénalisé l'usage.
 
Pour 2008, l'objectif officiel est la politique de tolérance zéro. Ces trois dernières années, le coût de la répression équivaut à celui des dix années précédentes. Entre 1993, année où le Circ réactivait «l'Appel» lancé par Libération, à 2005, 1 292 565 personnes ont été interpellées. Actuellement, près de 90 % sont des usagers de cannabis, soit 10 % de la lutte contre la délinquance. Aux Etats-Unis, la politique de tolérance zéro fait plus d'un million et demi de prisonniers. C'est un autre choix qu'ont fait nos voisins, en Europe. Ils ont fait le bilan d'une répression aussi inutile pour la sécurité que pour la santé publique. La dépénalisation de l'usage, associée à la tolérance de la détention et de l'autoproduction, permettrait à la France de se mettre au diapason. Il ne s'agit pas d'exiger un statut particulier pour le consommateur de cannabis mais au contraire de le faire entrer dans le droit commun. C'est une mesure simple. Elle ne résout pas tout mais elle évite d'en rajouter.
 
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Hypocrisie
Par Invité,
Dans dix-neuf des vingt-cinq pays de l'Union européenne, fumer un joint n'est plus réprimé. En France, ce n'est toujours pas le cas. Publié il y a trente ans dans ces colonnes, et aussi stupéfiant que cela paraisse, le précurseur «Appel du 18 joint» reste d'une totale actualité.
 
Source : Libération
Près de cent mille personnes sont interpellées chaque année en France pour avoir allumé un pétard. Contrairement à tous ses voisins, l'Hexagone n'a pas assoupli d'un iota sa législation antidrogue. Un paradoxe, un anachronisme presque, pour un pays qui a su montrer à plusieurs reprises de l'audace sur le plan des moeurs. L'usage du cannabis a beau avoir explosé, qui voit quatre millions de Français de toutes générations et de tous milieux sociaux en consommer chaque année, rien ne bouge. Dans une grande hypocrisie, le débat s'est même durci, au point de voir des signataires de l'appel à la dépénalisation d'il y a trente ans refuser de signer sa version 2006. L'échéance présidentielle n'arrange rien, la classe politique est embarrassée, quand elle ne promet pas, à l'instar de Sarkozy, une répression encore accrue contre le «cancer» de la drogue. Alors que toutes les études démontrent que le cannabis est moins nocif que l'alcool ou le tabac, les pouvoirs publics ont complètement changé d'orientation il y a quelques années, passant d'une relative indulgence à l'égard de cette drogue à sa «diabolisation», au point que la France est le premier pays au monde à lancer une campagne contre le cannabis au volant. Un virage qui correspond à l'air du temps, qui voit le triomphe des discours hygiénistes et le retour, à gauche comme à droite, d'un moralisme bien pensant. L'heure est aux croisades antialcool et antitabac, et la bonne santé publique fait désormais partie du credo politique. Tout cela cadre mal avec le relâchement d'une prohibition ravageuse dans ses effets et, si l'on en croit les chiffres de la consommation du cannabis, totalement inefficace.
 
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18 joint, Jour de fumette
Par Invité,
Lancé en 1976 pour la légalisation du cannabis, l'Appel du 18 joint est relancé, alors que la France reste l'un des pays européens les plus répressifs.
 
Source : Libération
Combien seront-ils dimanche sur la pelouse de la Villette à Paris, à se mettre «en pétard» contre la pénalisation des fumeurs de joints ? Jean-Pierre Galland, président du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ), qui a lancé les invitations, ne se fait pas trop d'illusions. Il espère néanmoins que cette célébration de «l'Appel du 18 joint», lancé il y a trente ans par Libération, relancera le débat sur la dépénalisation du cannabis. Le 8 juin, Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, a admis que la législation actuelle était inappliquée et a conclu à la nécessité de réviser la loi de 1970 qui punit de un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende l'usage de stupéfiants. Le PS, lui, promet d'ouvrir un vague débat «sur la pertinence d'une régulation publique».
 
En 1976, l'Appel demandait la «dépénalisation totale du cannabis» et «l'ouverture de centres d'informations sur les psychotropes». Il avait recueilli environ 2 500 signatures. Version 2006, l'Appel tient à peu près le même discours, «l'usage en privé est toujours interdit et la chasse aux amateurs est ouverte toute l'année». Mais trente ans après, beaucoup d'ex-signataires manquent à l'appel. Parce qu'ils sont morts, parce qu'ils font les morts. Ou parce que, comme l'écrit à Galland ce directeur de recherche au CNRS, «j'ai appris des choses en trente ans. [...] Les connaissances changent, les façons de se faire plaisir aussi [...]. Cela ne m'empêche pas d'approuver toute résistance contre une répression qui serait menée contre ceux qui ne portent atteinte qu'à eux-mêmes». Réaction du destinataire, cela «résume assez bien l'état d'esprit trente ans plus tard». A l'époque, André Glucksmann avait signé. Isabelle Huppert et Maxime Leforestier aussi. Philippe Val (Charlie Hebdo) ou Bernard Kouchner (à l'époque fondateur de Médecins du monde) en étaient également. «Ils étaient jeunes, ils ne le sont plus. Leur position a changé, entre temps, ils ont fait des enfants. Ils trouvent que le cannabis pose des problèmes de santé.» Trente ans plus tard, quelques artistes toujours, des intellectuels encore, de nombreuses associations pour la réduction des risques, et désormais «pas mal de politiques», note Jean-Pierre Galland. Jeunes Verts ou LCR pour la plupart. Mamère, Besancenot oui, Voynet non. Car si comme le dénonce l'Appel 2006, «les discours officiels n'ont pas évolué», les pratiques si.
 
Luxe. Léon Mercadet, journaliste à Canal + et signataire des deux appels, se souvient qu'en 1976 le cannabis «était une drogue de luxe». Quelques milliers de personnes grand maximum. «Le rapport Pelletier de 1978 considérait que les fumeurs de cannabis n'étaient que de jeunes contestataires en pleine crise d'adolescence. Il préconisait de ne pas les envoyer en prison et jugeait inutiles les traitements thérapeutiques», raconte Anne Coppel, sociologue. Jusqu'à l'épidémie de junkies aux drogues dures dans les années 80. En 1986, Chirac veut faire la guerre aux stupéfiants. «Pour la première fois, la classe politique a voulu appliquer la loi de 1970», continue Anne Coppel. La prison ou l'injonction thérapeutique. Héroïnomanes ou fumeurs de joints, «tout le monde dans le même sac». Grâce aux traitements de substitution, les héroïnomanes ont quitté la rue. Les fumeurs, eux, ont décuplé. D'après les estimations de l'OFDT, ils sont presque 4 millions à fumer occasionnellement chaque année. Entre 1990 et 1999, la police en interpelle environ 320 000 pour usage. Et plus de 380 000 entre 2000 et 2005.
 
Frein. «Les sanctions tombent majoritairement sur les usagers de cannabis (91 %), note Anne Coppel. C'est inutile en terme de sécurité publique, mais ça fait du chiffre.» Inutile aussi en terme de santé publique : la France est l'un des seuls pays d'Europe où le nombre de fumeurs de cannabis augmente. Parce qu'ici, «on ne croit pas à la prévention, analyse-t-elle. Or si les gens ne consomment pas, ce n'est pas à cause de la répression, mais à cause de la réalité des risques.» Elle cite les problèmes de concentration, de mémoire, les émotions exacerbées... «Les pays qui ont lancé de bonnes campagnes de prévention s'appuient sur cette préoccupation nouvelle de la population pour les problèmes de santé publique. C'est le meilleur frein à la consommation de psychotropes.»
 
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Malek Boutih imagine une "nouvelle filière agricole"
Par Invité,
L'ancien patron de SOS-Racisme Malek Boutih, devenu membre de la direction du PS chargé des questions de société en 2003, s'est fait une spécialité : celle de produire des rapports iconoclastes que son propre parti s'empresse de glisser sous le tapis. Après ses propositions controversées sur l'immigration, en 2005, voici aujourd'hui le cannabis, ou comment "contrôler son usage pour protéger les citoyens".
 
Source : Le Monde
 
Dans une note de cinq pages, rédigée pour la commission nationale du projet du PS, M. Boutih milite pour la réforme de la loi de 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite des substances vénéneuses. Il la qualifie de "ligne Maginot", et prône la "reprise du marché par la puissance publique" afin de lutter contre la "mafia". La "fin de l'hypocrisie, écrit-il, apporterait bien-être et ordre là où la clandestinité et le malaise se sont installés". Car pour M. Boutih, le cannabis " est la clé de voûte de la ghettoïsation et de l'insécurité dans les quartiers populaires".
 
2 M2 POUR LES PARTICULIERS
 
Plutôt que sa dépénalisation, il recommande donc une "régulation" par l'Etat et lance quelques idées audacieuses, inspirées du modèle néerlandais, pour "une nouvelle filière agricole". Le responsable socialiste imagine ainsi des "coopératives chanvrières outdoor (plein champ)" cultivées par des agriculteurs "sur des surfaces sécurisées" et "restreintes à 2 hectares". Ces coopératives "garantissent la production de masse du haschich et de l'herbe de consommation courante". Des "chanvrières sous serres", limitées à "1 hectare", permettraient de cultiver des "boutures de variétés de cannabis" et de "soutenir la concurrence qualitative avec les marchandises d'importation". Enfin, toujours "indoor" (sous serre), des horticulteurs exploiteraient des surfaces de 500 m2, et les producteurs "indépendants", 50 m2. Pour les particuliers, "une surface de 2 m2 de floraison "indoor" et 10 pieds "outdoor" par foyer semble une limite raisonnable, précise le rapport. Les cannabiculteurs les plus passionnés devront se professionnaliser."
 
Côté distribution, des "associations pourront ouvrir des clubs de consommateurs", de 18 heures à minuit en semaine, jusqu'à 2 heures le week-end, à condition de ne faire aucune publicité extérieure. Bien sûr, M. Boutih sait que dans la "forme actuelle, le PS ne va pas tout reprendre". Mais, dit-il, "c'est ma façon de travailler". Un peu poil à gratter.
 
Isabelle Mandraud
 
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Ses partisans peinent à faire du cannabis un enjeu électoral
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La question du cannabis sera-t-elle un enjeu de la campagne présidentielle ? A l'occasion des trente ans de "l'Appel du 18 joint", lancé le 18 juin 1976 dans le quotidien Libération, les partisans de la dépénalisation de l'usage des stupéfiants interpellent les candidats à l'élection présidentielle sur la question des drogues. Alors que la consommation du cannabis, produit illicite, a explosé ces dernières années, notamment chez les jeunes, un consensus se fait jour, à gauche comme à droite, sur la nécessité de réviser la loi de 1970, qui punit d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende l'usage de stupéfiants. Les modalités de cette révision divergent en revanche radicalement : si le Parti socialiste s'est prononcé pour une "régulation publique" de l'usage de cannabis, l'UMP souhaite au contraire renforcer sa prohibition.
 
Source : Le Monde
Adoptée dans les années post-1968, pour endiguer la consommation d'héroïne, la législation sur les stupéfiants n'est que très minoritairement appliquée. Un demi-million de personnes fument quotidiennement du cannabis, mais "seules" 90 630 personnes ont été interpellées en 2003 pour usage, et 484 ont été incarcérées en 2002.
 
Estimant que "la prohibition (induite par la loi) a dynamisé le trafic, multiplié le nombre de consommateurs, et enrichi les mafias", le Collectif d'information et de recherche cannabique (CIRC) a relancé l'Appel du 18 joint, signé par près de 3 000 personnes, dont Oliver Besancenot (LCR), Jean-Luc Benhamias, Alain Lipietz et Noël Mamère (Verts), Razzye Hammadi (président du Mouvement des jeunes socialistes) ou Jean-Luc Romero (conseiller régional UMP). "Il y a de plus en plus de gens qui dans leur tête ont légalisé le cannabis, c'est une force politique qui veut faire bouger les choses, estime Jean-Pierre Galland, président du CIRC. Nous demandons des solutions sociales pragmatiques de réduction des risques envers le cannabis et les autres drogues."
 
"INTERDIT SOCIAL"
 
Sur le plan électoral, la thématique ne fait cependant guère recette, même à gauche. Les Verts sont ainsi moins en pointe sur une question qui a longtemps appartenu au corpus de l'écologie politique. Officiellement, ils militent toujours pour la dépénalisation de l'usage, le contrôle et la distribution de haschich dans des cannabistrots. Mais Dominique Voynet, candidate à l'investiture, a refusé de signer l'appel. "Nous sommes nous aussi touchés par le recentrage du débat politique et les thématiques du rappel à la loi", déplore Sergio Coronado, porte-parole des Verts et signataire.
 
Au Parti socialiste, la question du cannabis a été vivement discutée lors de l'adoption du projet pour 2007, le 7 juin. Alors que le gouvernement de Lionel Jospin s'était refusé à réformer la loi de 1970, les membres du bureau national ont pris acte de son échec, en relevant qu'elle n'avait empêché ni le trafic ni l'augmentation de la consommation. Ils ont cependant écarté l'idée de dépénalisation du cannabis pour lui préférer une "régulation publique" de l'usage.
 
Soutenue par le MJS et par Malek Boutih, secrétaire national chargé des questions de société, cette proposition revient à une forme de légalisation de l'usage de cannabis. "La dépénalisation ne peut plus être un mot d'ordre, elle revient à dire qu'on fout la paix aux consommateurs, estime M. Boutih. Soit on maintient coûte que coûte la prohibition, mais il faut prouver que cela a un effet, soit on évolue vers une maîtrise du produit. On pourrait imaginer une politique de prévention avec vente de cannabis dans des lieux autorisés, interdiction pour les mineurs et production contrôlée par les pouvoirs publics."
 
Cette position tranche sur les options de la droite, pour laquelle toute tentative de modifier la loi pourrait être interprétée comme une incitation à l'usage, est écartée. "Nous prenons acte que la consommation est largement répandue, mais la dépénalisation ne pourrait être perçue que comme un mauvais signal", explique Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF.
 
La majorité penche aujourd'hui pour une pénalisation accrue de l'usage de cannabis. Qualifiant, le 8 juin, la drogue de "cancer", le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a opté pour une révision de la loi de 1970 dans le sens d'un renforcement de "l'interdit social". Le ministre de l'intérieur, qui avait milité, sans succès, pour une réforme législative par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, en 2004, propose de remplacer la peine d'un an de prison par une contravention de 1 500 euros, inscrite au casier judiciaire. Il souhaite également la mise en place de sanctions alternatives, comme "l'obligation d'aller à l'hôpital pour voir des usagers de drogues".
 
Cécile Prieur
 
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Cannabis : trente ans d’hypocrisie
Par Invité,
Pour les trente ans de l’Appel du 18 joint, publié par « Libération » en 1976, les militants de la dépénalisation du cannabis ont rédigé un nouvel Appel, qui n’a pas recueilli les soutiens impressionnants de son prédécesseur. Retour sur trois décennies de (non-)débat sur l’usage de cannabis. Et confrontation de deux époques, deux regards sur la société et deux morales.
 
Source : politis.fr
Pour les trente ans de l’Appel du 18 joint, publié par « Libération » en 1976, les militants de la dépénalisation du cannabis ont rédigé un nouvel Appel, qui n’a pas recueilli les soutiens impressionnants de son prédécesseur. Retour sur trois décennies de (non-)débat sur l’usage de cannabis. Et confrontation de deux époques, deux regards sur la société et deux morales.
 
Le 18 juin 1976, Libération publiait le fameux « Appel du 18 joint », qui, pour la première fois en France, rendait publique une demande de dépénalisation de l’usage de cannabis. Rédigé sur le modèle du « Manifeste des 343 » (femmes pour le droit à l’avortement), il comportait une liste de cent-cinquante premiers signataires, qui surprend aujourd’hui. Parmi ceux qui déclaraient « avoir déjà fumé du cannabis et avoir, éventuellement, l’intention de récidiver » se trouvaient des philosophes : Gilles Deleuze, Félix Guattari, Edgar Morin, Jean-François Lyotard. Des écrivains : Philippe Sollers, Christiane Rochefort. Et quelques noms qui laissent maintenant songeur : Bernard Kouchner, Alain Geismar, Philippe Val ou André Glucksman. Sans oublier Maître Henri Leclerc, Isabelle Huppert, Bertrand Tavernier, ou la revue les Cahiers du cinéma.
 
Trente ans plus tard, le Collectif d’information et de recherche cannabique (Circ) a rédigé un nouvel Appel (1). En quête de soutiens, Jean-Pierre Galland, porte-parole du collectif (voir p. 13) a contacté les anciens signataires. Mais seuls deux d’entre eux ont répondu : le journaliste Léon Mercadet et l’ancien spécialiste « ès drogues » de Libération, Jean-Pierre Géné, l’un des initiateurs du texte de 1976. La version 2006 a toutefois recueilli quelques soutiens politiques : Jean-Luc Bennahmias (Verts), Alain Lipietz (Verts), Chiche !, Olivier Besancenot (LCR), Jean-Luc Roméro (ex-UMP, président d’Élus locaux contre le sida), le Mouvement des jeunesses socialistes, Act Up-Paris, ou Asud (Auto-Support d’usagers de drogues). On trouve aussi la sociologue Anne Coppel (voir entretien p. 11), les journalistes Karl Zéro, Philippe Manoeuvre ou Frédéric Beigbeder. Bernard Kouchner, l’une des signatures les plus emblématiques de 1976, n’a pas souhaité expliquer à Politis les raisons pour lesquelles il n’a pas soutenu le deuxième Appel.
 
Comment expliquer ce contraste, trente ans après ? Le nombre de fumeurs aurait-il diminué ? Au contraire, la consommation de cannabis a explosé en un quart de siècle. Les enquêtes de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) montrent que son usage s’est généralisé, notamment chez les jeunes. En 2003, près d’un sur deux déclarait avoir déjà fumé du cannabis à 17 ans, 11 millions de Français au moins une fois dans leur vie, et 4,2 millions au cours de l’année écoulée. 450 000 Français se disaient usagers quotidiens (2). Alors que rares sont les personnalités qui osent dire qu’elles en consomment, ou militent pour sa dépénalisation, le cannabis connaît une banalisation sans précédent. Mais, si la législation française en matière de drogues est reconnue comme l’une des plus répressives du monde occidental après les États-Unis, les discours ont parfois varié en ce qui concerne sa légitimité.
 
Ainsi, les parlementaires qui adoptent la loi du 31 décembre 1970 (toujours en vigueur) pensent-ils surtout à lutter contre le fléau... de la contestation ! Après Mai 68, le drogué est l’un des seuls « contestataires » contre lesquels presque tout le monde s’entend. De la droite, qui souhaite réaffirmer les « valeurs morales », jusqu’aux gauchistes pour qui la drogue ­ le véritable « opium du peuple » ­ annihile l’énergie révolutionnaire et profite à des capitalistes mafieux qui exploitent le tiers monde... Précision : la loi de 1970 vise essentiellement le cannabis (associé aux hippies américains). L’héroïne, dont l’usage est encore marginal, n’est quasiment pas évoquée.
 
Quand Valéry Giscard d’Estaing arrive au pouvoir, la droite se divise sur la question entre « libéraux » et « conservateurs », ces derniers s’exprimant surtout chez les gaullistes. Jacques Chirac, Premier ministre jusqu’en septembre 1976, tient le traditionnel discours défendant les fondements moraux de la Ve République. C’est dans ce contexte que l’Appel publié par Libération relance le débat. Mais, quand Raymond Barre entre à Matignon, les « libéraux » se retrouvent seuls à tenir les rênes, et Giscard charge Monique Pelletier d’une étude sur « l’ensemble des problèmes de la drogue ». Comme la plupart des experts consultés à l’époque, elle voit dans le jeune usager de cannabis « un déviant ». Un rapport puis une circulaire (Pelletier) vont donc recommander de ne pas incarcérer les usagers, et émettre un avis négatif concernant les soins obligatoires. C’est, implicitement, reconnaître l’absurdité de la pénalisation de l’usage de cannabis. Cependant, une sorte de « pacte républicain » (expression d’Anne Coppel) tacite fige le débat politique. Tous les partis savent la loi mal appliquée, mais préfèrent parler de répression à une opinion supposée « pas encore prête »...
 
Une fois élu, François Mitterrand ne déroge pas à ce pacte, et fait taire l’ensemble de la gauche sur le sujet. Pourtant, clin d’oeil aux jeunes pendant sa campagne, il avait fait figurer la dépénalisation de l’usage du cannabis parmi ses « 110 propositions ». En 1986, Jacques Chirac, de retour à Matignon, rompt le silence en musclant son discours sur les drogues. Mais, en même temps, la droite prend au sérieux le problème de l’héroïne, qui s’est largement accru depuis la fin des années 1970. Le cannabis sort donc un temps d’un débat public où le sida prend une place importante. Avec Charles Pasqua à l’Intérieur, la répression se fait néanmoins plus féroce : la réforme de la procédure pénale qui réintroduit les contrôles d’identité signifie, pour des milliers de jeunes, la chasse à l’éventuelle « boulette » de hasch dans les poches.
 
En 1993, alors que le débat se concentre sur l’héroïne, le cannabis revient sur le devant de la scène. Les pouvoirs publics commencent à s’inquiéter de la mortalité qui frappe alors massivement les « toxicomanes ». Devant l’urgence, Simone Veil, ministre des Affaires sociales, initie la politique de « réduction des risques liés à l’usage de drogues » (RdR), qui peut sembler contradictoire avec la loi de 1970. En effet, pourquoi distribuer des seringues si le fait de s’en servir est interdit ? Selon Anne Coppel, la réduction des risques lancée dans l’urgence du sida se fonde sur un « raisonnement simple » : « Il vaut mieux ne pas consommer de drogues, mais si certains en consomment, il convient de les encourager à utiliser les produits les moins dangereux dans un cadre sécurisé. »
 
Lire la suite et l’ensemble de notre dossier dans Politis n° 906
 
(1) www.18joint.org
 
(2) Cf. Drogues et dépendances, données essentielles 2005, OFDT, La Découverte, 208 p., 14,50 euros.
 
La Prohibition des drogues. Regards croisés sur un interdit juridique, Renaud Colson (dir.), Presses universitaires de Rennes, 144 p., 12,50 euros.
 
Auteur : Olivier Doubre
 
 
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Appel du 18 joints : demandez le programme !
Par Invité,
Les festivités du trentième anniversaire de l’appel du 18 joint ont commencé et dureront jusqu’au 21 juin 06. Vous pouvez trouver le programme sur le site www.18joint.org à la rubrique programme et flyer.
 
Source : Chanvre-info
L’information principale :
 
Dimanche 18 juin
 
Le CIRC vous attend avec vos banderoles, vos instruments de musique et votre bonne humeur à partir de seize heures sur la pelouse du parc de La Villette pour partager des idées et des pétards.
 
Village associatif, scène slam animée par Nico K et Dagobleen (1 poème dit un verre offert !), percus, prises de parole...
 
> A Paris de 16 à 21h, parc de La Villette, M° Porte de Pantin - Suivez les flèches.
 
> A Lyon de 11 à 18h place Carnot : repas et ébats sur l’herbe.
 
Toujours sur le 18 joints, le site du Nouvel Observateur y consacre un dossier avec notamment un article résumant l’histoire et deux séries d’interviews. D’abord, « pourquoi je signe », une dizaine de signataires s’en expliquent. Ensuite, des journalistes travaillant aujourd’hui à l’Obs « Pourquoi j’ai signé » et je ne signe pas aujourd’hui.
 
Certains arguments sont trop simplistes ou mal documentées sur les vrais enjeux, tant chez les signataires que chez les vétérans revenus de presque tout. Elles montrent le travail d’information et de négociation qu’il reste à accomplir pour que la France, la Suisse, l’UE, l’ONU, les USA et le reste du monde adopte enfin une politique des drogues et des dépendances pragmatique et efficace, intégrant un modèle de production, de distribution et de consommation de cannabis.
 
Chanvre-Info participe pleinement à cette course de fond. J’ai fait une proposition de modèle inspiré de la politique des 4 supers piliers. La partie spécifique sur le cannabis ressemble beaucoup à une autre proposition “A model for regulation of the cannabis market” de Jaume Prats du journal Cañamo en Catalogne. L’union fait la force, nous devons trouver une base commune, adaptable aux spécificités de chaque pays. D’autres contributions sont les bienvenues, surtout dans l’optique de l’AG d’ENCOD du 23 au 25 juin à Anvers.
 
Laurent Appel
Signataire du nouvel appel du 18 joint et pourtant presque revenu de tout
 
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18 joint : le programme
Par Invité,
Le 18 joint 2006
 
 
Les états généraux "pour la Légalisation du Cannabis" :
 
Du samedi 10 juin au mercredi 21 juin
 
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Les médias et le web en parlent :
 
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Quatre piliers pour réformer la loi de 70
Par Invité,
Propositions pour une nouvelle politique des drogues
 
La présentation du projet présidentiel des socialistes français a reçu un accueil très critique chez les acteurs de la réduction des risques (RDR) et les militants d’une réforme de la politique des drogues, y compris chez ceux qui comme moi ont participé à la commission de réflexion du PS sur les drogues et la réduction des risques. Certains dénoncent le retour de « la guerre à la drogue », d’autres fustigent le manque de courage politique des éléphants, certains regrettent la focalisation sur la légalisation du cannabis, d’autres raillent l’éternelle indécision du PS sur cette question, la plupart espèrent encore convaincre le candidat ou la candidate, de ce parti et des autres, de l’intérêt sanitaire, social et économique d’une réforme en profondeur de la politique des drogues.
 
Source : Chanvre-info
Vieilles recettes
Répression du trafic, promotion de l’abstinence, études des politiques de nos voisins. Ces trois axes principaux du programme socialiste inspirent une impression de déjà vu et une grande lassitude. Pas de réforme de la loi de 70, pas d’extension de la RDR, pas de dépénalisation de la consommation de toutes les substances ou seulement du cannabis, pas d’approche globale de la dépendance, pas d’éducation sanitaire au bon usage... Les socialistes n’osent toujours pas sortir du statu-quo et se contentent de déclarations de principes. Ils ne sont pas les seuls. Hormis les Verts, les Anarchistes et la LCR, aucune organisation politique ne soutient une réforme pragmatique. Pourtant les projets et les recommandations ne manquent pas.
 
Faire la synthèse
Certains acteurs de ce débat comme Malek Boutih ou Laurent Gourarier veulent s’attaquer à un des grands tabous de notre société : La prohibition du cannabis, facteur majeur de dérégulation socio-économique, un projet ambitieux. Anne Coppel et Olivier Poulain observent une augmentation constante d’une répression coûteuse et inefficace, ils défendent la dépénalisation de la consommation comme une mesure minimale de défense de l’usager et de bonne organisation de la sécurité publique. D’autres comme Fabrice Olivet privilégient l’approche de santé publique et l’amélioration du statut et de la qualité de vie des usagers, des préoccupations réalistes. Il convient de combiner les enjeux : · Traiter le cannabis comme les autres drogues illicites et licites dans le cadre d’une réforme du statut de l’usager et des substances, de la criminalisation arbitraire à l’encadrement socio-sanitaire objectif. · Réglementer la consommation et l’accessibilité du cannabis pour protéger les consommateurs sans perturber l’ordre public, ni inciter la jeunesse à la consommation.
 
Le piège cannabis
Le cannabis est de loin la drogue illicite la plus consommée et la plus médiatisée. Une réforme de la politique des drogues sera avant tout commentée au travers de son versant cannabique. Depuis 36 ans, la politique sur le cannabis est irrationnelle. De multiples commissions nationales et internationales ont observé une dangerosité acceptable comparativement aux drogues licites et recommandé au minimum une dépénalisation de sa consommation, au maximum une réglementation de son marché. Pourtant, la polémique sur le cannabis fait souvent capoter les projets de réforme de la politique des drogues, en France, en Suisse et ailleurs.
 
Et la RDR ?
Les acteurs de la RDR, plus concernés par les opiacés, le crack, les synthétiques et le statut socio-médical des usagers, se sentent exclus du programme du PS. La commission santé n’aborde pas leurs actions et la commission drogues focalise sur le cannabis. Après les attaques des députés UMP, avec l’explosion du polyusage et les épidémies virales toujours présentes, ce manque d’intérêt est incompréhensible et visiblement mal vécu. Une confirmation et une diversification des missions de la RDR, dans le cadre d’une réforme de la loi de 70, semblent donc des éléments indispensables au programme socialiste.
 
Avantages de la dépénalisation
Dans ce cadre, la dépénalisation de la consommation de toutes les substances favoriserait grandement la prévention, la RDR et l’accès aux soins. Elle n’altèrerait que faiblement la répression du trafic et ne perturberait pas la micro-économie parallèle des quartiers et la géopolitique internationale des drogues.
 
En somme, l’usager redevient un citoyen presque ordinaire, qui ne craint plus de se soigner et qui retrouve confiance dans la prévention, les intervenants en toxicomanie ont plus de budget et un cadre légal élargi, la police et la justice sont déchargées des usagers pour mieux cogner sur les dealers, les cités gardent le business du shit et les gangs n’ont pas besoin de pousser à la consommation d’autres substances, les narco-euros irriguent toujours l’économie mondiale. Cette politique humaniste focalise sur la qualité de vie de l’usager, l’alliance sociale et médicale pour traiter les abus, l’action individuelle et associative face au blocages structuraux du système mondial.
 
Dangers pour une politique efficace
Certains intervenants semblent craindre qu’un statut trop libéral pour le cannabis n’entraîne une violente opposition de principe qui ferait échouer cette réforme. Ou bien encore qu’on veuille durcir la répression sur les autres substances pour justifier un marché séparé du cannabis. Ou qu’un dispositif trop libéral n’entraîne des pressions et des sanctions suivies d’un retour en arrière, en deçà du dispositif actuel. Ils veulent poursuivre le lent et peu spectaculaire travail de réhabilitation et de réintégration de tous les usagers de drogues.
 
Cette politique est un succès sur les opiacés en France, comme en Suisse ou au Portugal. Le statut, la qualité de vie des usagers sont considérablement améliorés et les nuisances sociales ont beaucoup diminué. Même chose sur la scène festive, l’arrivée massive des synthétiques a été mieux encadrée que le speed des 70’s, la coke des 80’s et l’héro des 90’s. Les dommages socio-sanitaires sont bien moins importants. La prévention de terrain, l’éducation aux bonnes pratiques, la substitution ont prouvé leur efficacité sur les populations les plus précarisés par la prohibition.
 
Il faut bien évidemment poursuivre. Sans perdre de vue que ces mesures concernent surtout les abuseurs marginalisés de substances à hauts risques. En diminuant la morbidité et les nuisances de certaines scènes, elles limitent la casse et réduisent l’impact négatif des drogues sur le corps électoral. Par contre, elles ne correspondent pas aux préoccupations de la grande majorité des usagers de drogues illicites.
 
Nouveaux usages, nouvelles politiques
Le cocktail dominant est désormais caféine, alcool, tabac, cannabis, benzos, coke. Ce schéma à géométrie variable concerne aujourd’hui des millions de Français, des dizaines de millions d’Européens. Il faut établir une chaîne logique et socialement acceptable de prévention, RDR, soins et répression. Dans le cas du cannabis, une simple dépénalisation de la consommation et de la possession d’une quantité minime sera perçue comme la régularisation d’un état de fait, pas comme la fin de la galère. Pour satisfaire les millions de consommateurs, des dizaines de milliers d’usagers deviennent parfois vendeurs, des milliers produisent ou importent pour eux et vendent dans un cercle de proches. Tous seront donc encore soumis à la tentation du deal pro, de la diversification des produits et des services pour satisfaire les demandes de la clientèle et donc au risque de répression. Le cannabis est l’une des principales portes d’entrée dans la délinquance, bien au-delà des ghettos et des zones à risques et bien avant la coke. La dépénalisation ne ferme pas cette porte.
 
Dommages collatéraux
Pour faire avaler la dépénalisation de toutes les substances, il est fort probable que le gouvernement réformateur ordonnera une très médiatique chasse aux dealers. Une intensification de la répression sur le commerce de détail, la production locale et l’import/export aura pour conséquence une hausse des prix, une baisse de la qualité et de la diversité avec multiples produits de coupe toxiques, une augmentation des arnaques et de la violence au niveau du détail comme du gros business, une professionnalisation accrue des filières en liaison avec des organisations criminelles internationales. Ce genre de situation avait provoqué la création du CIRC à la redoutable époque du Tchernobyl pour tous. Depuis, le nombre de consommateurs a considérablement augmenté, le cannabis a poursuivi son intégration sociale, la réaction de rejet sera bien plus problématique.
 
Usagers en périls
Enlever la pression répressive pour favoriser le dialogue, les bonnes pratiques et l’accès aux soins aura un impact positif chez les polyconsommateurs majoritairement cannabiques mais aussi borderline avec la coke, l’héro, le speed... Ils pourront plus facilement intégrer les notions de RDR et demander de l’assistance. Cela ne changera pas le sentiment d’injustice ressenti par les usagers raisonnables et intégrés. Etre libre de consommer de la merde, de risquer des embrouilles pour acheter à prix d’or, d’engraisser des petits caïds et des grosses mafias... il y a vraiment de quoi trouver la réforme inachevée.
 
La future loi devra donc encadrer l’approvisionnement des cannabinophiles sans violer les traités internationaux, ni aggraver les troubles médico-sociaux liés à l’usage du cannabis. Voici mes dernières propositions.
 
Réformer la loi de 70
 
Cette nouvelle base légale permettra le passage d’une politique des drogues illégales à une politique des addictions, basée sur le respect des individus et des connaissances objectives. La différenciation entre substances légales et illégales n’est plus pertinente dans la réalité, où les polyconsommations deviennent la norme. Il faut aborder le problème non seulement au travers du produit mais aussi des comportements, donc réglementer selon la dangerosité objective des produits et le facteur risque inacceptable des comportements.
 
Ce nouveau modèle s’inspire beaucoup du rapport suisse psychoaktiv.ch qui propose d’ancrer la politique des drogues à quatre super piliers : Prévention, Réduction des risques, Soins, Répression.
 
Dans ce cadre rentre :
1. La dépénalisation de l’usage de toutes les substances remplacée par une orientation socio-sanitaire des usagers problématiques
2. L’éducation sanitaire à l’usage raisonnable des substances psychoactives
3. L’information sur les conduites addictives et le phénomène général d’addiction
4. Le dépistage et le traitement des usagers problématiques
5. La réduction des risques incluant des dispositifs de premières ligne comme les salles de consommation ou le testing anonyme
6. Les soins incluant la substitution étendue à une forme injectable d’héroïne synthétique ou pas, à d’autres formes d’opiacés et à d’autres produits que les opiacés
7. La promotion et l’aide à l’abstinence
8. La répression des conduites à risques comme la circulation automobile, les activités incompatibles (comme la chasse, la conduite d’engins ou de machines), les nuisances publiques, l’agressivité et la violence sous l’emprise... de la vente illicite, de la production illégale, de la vente non déclarée, du trafic international, du blanchiment d’argent
9. La réglementation de l’accès aux substances :
· Accès libre avec avertissement pour la caféine, la quinine, la théine...
· Accès restreint à 16 ans avec règles de commercialisation et de consommation restrictives, interdiction totale de publicité et politique active de prévention pour l’alcool léger, le tabac, le cannabis
· Accès restreint à 18 ans pour l’alcool fort et les jeux
· Accès médicalisé simple pour les psychotropes pharmaceutiques comme les benzodiazépines, sous protocole de substitution élargies à d’autres substances et formes galéniques pour les psychotropes provoquant une dépendance.
· Accès illégal pour toutes les substances exclues de la réglementation mais monitoring et RDR sur les scènes d’achat et de consommation.
 
Cette approche pragmatique et dépassionnée reflète non seulement l’analyse des experts suisses mais elle s’appuie sur les recherches en prévention et RDR de nombreux chercheurs internationaux et sur les expériences d’intervenants en toxicomanie de pays comme les Pays-Bas, le Canada, le Portugal...
 
En rajoutant le droit à l’autoproduction de toutes les plantes sans cession ni commerce et la libre utilisation des plantes à drogues pour des usages non illicites, ce projet ralliera les organisations d’usagers, de réforme de la politique des drogues et certaines organisations altermondialistes.
 
Pour en finir avec le cas cannabis
 
La production et la distribution coopérative du cannabis fourniraient directement près de 100.000 CDI et autant de CDD, temps partiels et emplois saisonniers. Les salaires, la taxation et les impôts de la filière réintégreraient des milliards d’euros dans l’économie officielle, constituant ainsi un indéniable facteur de croissance. Les jeunes et les moins jeunes usagers de cannabis n’auraient plus l’impression d’être des malades sous tutelle ou des criminels. Il faut changer le statut légal du cannabis. Comment passer d’une interdiction totale à une régulation du marché protégeant la santé et la sécurité publique tout en garantissant un impact socio-économique très positif ? Tour d’Europe de la question cannabique
 
Le cannabis n’est pas en vente libre sur le continent européen car son commerce est interdit par les conventions internationales. Celles-ci ne prévoient pas l’interdiction de sa consommation qui est licite ou dépénalisée dans la majorité de l’Europe dont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, ou bien encore soumise à des régimes de sanctions light comme au Royaume Uni, en Autriche ou en Suisse.
 
La consommation publique est en principe interdite dans la plupart des pays et punie par de simples amendes d’ordre. La généralisation de l’interdiction de fumer dans les lieux publics simplifie considérablement ce problème. Comme pour l’alcool, les autorités de nombreux pays cherchent à minimiser les nuisances publiques mais tolère la convivialité. C’est plus une gestion des missions de la police qu’une question de droit. On ne va pas sanctionner un festival de musique mais empêcher les smoke-in dans les espaces touristiques, c’est même le cas à Amsterdam.
 
La limite de possession de cannabis au domicile pour consommation personnelle est souvent laissée à l’appréciation de la police ou du juge. Dans la rue, elle varie de 1g à 30g avec beaucoup de pays à 5g.
 
Seules la France et la Suède criminalisent vraiment la consommation de cannabis, et plus récemment certains pays de l’Est qui basculent à droite et passent des traités d’alliance avec les USA comme les pays baltes ou la Pologne. Puis le centre gauche revient et dépénalise à nouveau comme c’est le cas maintenant en Hongrie.
 
L’autoproduction est tolérée en Hollande sans nuisance de voisinage pour cinq à dix plants, un plant en Belgique, de un à vingt selon les régions espagnoles ou les Länder allemands, dix plants dans le canton de Bâle ou dans la région de Vienne.
 
Un seul pays, Les Pays-Bas, en s’appuyant sur le principe d’opportunité et pour des raisons légitimes de santé publique, a organisé la vente de cannabis aux majeurs, dans la limite de cinq grammes par jour et par personne, dans des boutiques tolérées et contrôlées par les municipalités tant qu’elles payent une taxe de 50% sur le cannabis, qu’elles ne provoquent pas de nuisances de voisinage, qu’elle ne détiennent pas plus de 500 g en stock pour éviter le commerce de gros et les braquages, qu’elles ne vendent ou ne favorisent pas la consommation d’autres drogues illicites et dans la majorité des villes qu’elles ne servent pas d’alcool. On peut consommer sur place ou à l’emporter. Certaines communes interdisent les Coffee Shops, d’autres les regroupent dans une zone autorisée, d’autres restreignent les possibilités d’implantations. Les principaux problèmes du système hollandais sont la production de cannabis et la vente en gros. En principe interdit, ils sont de plus en plus contrôlés par des organisations criminelles qui opèrent sur cette zone grise. Des propositions de réglementation de la production sont bloquées par l’actuel gouvernement par peur de la réaction des voisins et des américains via l’ONU.
 
Des marchés gris et des scènes ouvertes prospèrent aussi dans les métropoles et parfois les campagnes de nombreux pays comme la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne, L’Angleterre, le Danemark mais aucun gouvernement n’a encore osé suivre les Hollandais dans l’institutionnalisation de la tolérance. Pourtant la Hollande maintient sa politique depuis 30 ans, l’aménage, la renforce mais n’abandonne pas le principe de tolérance très encadrée.
 
La Suisse a connu une expérience de tolérance pendant 6 ans avec près de 300 magasins de chanvre à l’emporter mais peu de lieux de consommation. Son parlement a reculé pour dix voix en 2004 et les cantons appliquent à nouveau une politique restrictive en attendant une nouvelle loi. 105.000 helvètes ont déposé une initiative populaire pour réintégrer le marché réglementé du chanvre dans la politique des quatre piliers (prévention, soins, réduction des risques et répression) pour protéger la jeunesse contre la narcocriminalité. Vote dans un à deux ans.
 
Service minimum : la dépénalisation
 
Sans rompre ses engagements internationaux ni bouleverser l’équilibre européen en matière de drogue, la France peut immédiatement dépénaliser la consommation privée de cannabis et tolérer la possession publique de 10g, la possession privée et la production de quantités raisonnables pour la consommation des adultes du foyer, par exemple 500g de stock et la culture de 5 plants par adulte. Comme pour le tabac, la consommation dans les lieux publics accessibles aux mineurs et ne disposant pas d’espace non-fumeurs doit être proscrite. Il faudrait aussi tolérer la vente de semences et de boutures pour faciliter l’autoproduction et ainsi minimiser la part du marché noir surtout d’importation. Le cannabis et ses dérivés devront aussi réintégrer le tableau des médicaments avec une filière légale de cannabis thérapeutique.
 
Motivations : rétablir les droits de millions de consommateurs s’estimant injustement criminalisés, restaurer la confiance dans la loi et les institutions, favoriser l’accès au dispositif de soins, donner de la cohérence à la politique globale de lutte contre les addictions, établir un dispositif efficace de réduction des risques, offrir une alternative au marché noir sans détruire l’économie parallèle (qui comportent des avantages inavouables), ne pas s’exposer à des sanctions internationales.
 
Pourquoi réglementer ?
 
La dépénalisation de la consommation (avec tolérance de l’autoproduction) n’est qu’une mesure d’accompagnement de ce phénomène social de masse. Elle replace le cannabis dans la sphère privée, baisse la pression policière et sociale surtout sur la jeunesse, elle favorise un dialogue constructif sur la santé publique. Elle diminue mais ne fait pas disparaître l’économie parallèle, l’évasion d’argent sale, le contrôle de la production et de la distribution de masse par des gangs et des organisations criminelles. En effet, la majorité des consommateurs n’a pas la possibilité de cultiver son cannabis.
 
Ces mesures seraient très bien perçues par la jeunesse bourgeoise et les néo-ruraux. Les jeunes de banlieues échapperaient à la chasse à la boulette, c’est déjà beaucoup, mais seraient toujours sous la tentation du deal. La prévention ne serait pas financée par les taxes, l’impôt toujours pas prélevé. Il est préférable de réglementer la production de masse, la distribution et la consommation.
 
Quel statut pour le cannabis ?
 
Ce dispositif doit traduire l’idée que la consommation de cannabis, même si elle constitue un danger relatif pour l’usager, doit être tolérée aussi longtemps qu’elle relève de la vie privée et ne trouble pas l’ordre public.
 
C’est pourquoi des commerces comme les tabacs, les bars et même les magasins du chanvre du modèle suisse ou les coffee shops hollandais sont trop visibles, trop incitatifs. Ils favorisent la critique de laxisme, de mauvais signal pour la jeunesse, de cannabis en vente libre au supermarché et autres images négatives associées à un statut trop permissif.
 
Le dispositif général ne doit pas non plus se confondre avec la distribution de cannabis thérapeutique, on ne peut pas médicaliser les millions d’usagers raisonnables, c’est une hypocrisie. De toute façon, les pharmaciens ne sont pas enthousiastes à l’idée de gérer quotidiennement cette population et les laboratoires préfèrent travailler avec de coûteuses versions pseudo-synthétiques brevetées plutôt qu’avec des plantes.
 
Certains Etats américains et canadiens ont choisi une large diffusion du cannabis pour raisons médicales, parfois très vague. C’est une mesure compassionnelle indispensable pour certaines pathologies mais cela ne doit pas devenir un système parallèle de distribution. Il en va de la crédibilité thérapeutique du cannabis.
 
On peut appliquer le modèle de substitution des opiacés aux consommateurs abusifs qui désireraient arrêter de fumer du cannabis en leur donnant une teinture à boire à taux de THC dégressif ou non. C’est un dispositif de réduction des risques et éventuellement de sevrage pas une filière de masse. La majorité des usagers percevraient très mal de passer du statut de criminel à celui de malade.
 
La solution la plus raisonnable serait la collectivisation de la tolérance de production personnelle. Des associations à but non lucratif pourraient regrouper les usagers qui ne peuvent pas cultiver eux-même et donnent mandat pour assurer cette production. Ce système non marchand permettrait toutefois la création de nombreux emplois. Il contourne l’obstacle des conventions internationales
 
Coopérative de production
 
Les associations pourront produire directement pour leurs membres ou acheter à des producteurs agréés. Les dérogations pour la production de chanvre riche en THC seront prioritairement accordées à l’agriculture biologique puis strictement raisonnée. Une commission composée de scientifiques, de représentants des ministères, de producteurs et d’usagers devra établir des normes sanitaires et des processus de fabrication acceptables pour la consommation humaine. Pour ne pas tomber sous les conventions interdisant le commerce international du cannabis, la production se fera sur le territoire français.
 
Un organisme de contrôle effectuera les analyses et les enquêtes garantissant l’intégrité de la filière. La police, la gendarmerie et l’administration fiscale conserveront un rôle répressif du marché de contrebande et du non-respect des règles de tolérance. Les autorités ministérielles, préfectorales et communales pourront limiter le nombre de dérogation de culture.
 
Cercle de consommateurs
 
Ces associations pourront ouvrir des clubs de consommateurs dans des lieux non exposés aux passants sans publicité extérieure. Ces lieux ouverts de 18h à minuit en semaine et 2h le W.E, réservés aux membres, pourront distribuer le cannabis réservé par les cotisations. Chaque adhérent reçoit une carte à unités correspondant à son crédit avec des maxima annuel ou mensuel. Ce quota pourrait être modulable en fonction de l’age de l’adhérant. Pour couper la propagation de la consommation par imitation vers les plus jeunes et apaiser les rues, il convient d’autoriser l’inscription à partir de 16 ans. C’est cohérent par rapport au bar et à la bière, par rapport à l’age moyen des usagers. Par contre, on pourrait limiter la quantité à 30 grammes par mois jusqu’à 18 ans, 60 g jusqu’à 21 ans et 100 g au delà. Ceci afin de limiter les excès et le marché noir vers les enfants ou des narcotouristes. Les adhésions comprendront une cotisation exceptionnelle pour la prévention et la sécurité sociale.
 
Ces cercles privés d’usagers pourront aussi offrir à leurs adhérents un espace ouvert à la consommation de cannabis en échange d’une mission de stricte séparation des marchés des stupéfiants, d’une politique active de lutte contre la violence routière, d’un dépistage des usagers problématiques pour les orienter vers les structures de prévention et d’assistance. Les associations devront respecter un cahier des charges : la vente et la consommation d’alcool seront interdite, obligation de mise à disposition de vaporisateurs et campagnes de prévention contre la fumée et les autres thèmes sanitaires, consommation gratuite pour les chauffeurs abstinents, adhésion des clubs à une ou des associations organisant un système de mis à disposition d’un chauffeur calqué sur les opérations nez-rouge, prévention de la violence. Les autorités pourront limiter le nombre de cercles et les zones d’implantation en fonction d’impératifs d’ordre public.
 
Bénéfice socio-économique
 
Ce dispositif permettrait de créer sur tout le territoire des dizaines de milliers d’emplois non qualifiés dans la production, le conditionnement, la sécurité et la distribution de cannabis pour les majeurs. Les minorités ethniques connaissent souvent mieux ce marché et ces produits, elles devraient fournir d’excellents employés sans critères de discrimination. Des cercles pourraient s’installer dans des zones privées de lieux pour la vie sociale par la politique hygiéniste du PCF des sixties. Pour sauver les ouvriers de l’assommoir, ils ont freiné l’implantation des bistrots en banlieue, surtout dans les nouveaux quartiers.
 
Les bénéfices d’un système associatif seraient suffisant pour alimenter une politique d’éducation sanitaire incluant une prévention objective et la réduction des risques liés à l’usage de toutes les drogues. Ce dispositif inclurait la détection et l’assistance socio-médicale des usagers abusifs et de leurs familles. Il resterait sans doute assez de fonds pour financer l’animation socioculturelle locale.
 
Laurent Appel
 
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Cannabis, RDR et politique : réunion publique
Par Invité,
Au moment où les partis présentent des projets présidentiels peu novateur ni ambitieux en matière de politique du cannabis ou des drogues en général, ASUD et le CIRC participent au débat en organisant une réflexion entre militants du cannabis, poly-usagers, intervenants en toxicomanie ou en RDR, chercheurs, médecins et hommes politiques.
 
Source : Chanvre-info
Pour se donner le temps, nous avons divisé en deux séances le travail sur l’union du cannabis et de la RDR. La première en juin 06 portera sur les aspects politiques, législatifs et sociaux. La deuxième en octobre 06 abordera les aspects sanitaires.
 
Programme de l’atelier/débat des EGUS « Cannabis et réduction des risques, un mariage impossible ? », vendredi 16 juin 06 à partir de 18 h au CICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris, métro Boulets Montreuil.
 
Nous commencerons avec la présentation de la situation actuelle par Fabrice Olivet (ASUD)et Jean-Pierre Galland (CIRC) (liste d’orateurs non exhaustive). En 2005 la MILDT a fortement appuyé la création de nombreuses consultations cannabis dont l’objet est d’accueillir les usagers par une parole médicale et, s’il y a lieu une prise en charge sociale.
 
Nos associations étant les porte-parole des usagers nous adressons plusieurs questions aux autorités sanitaires : · Ces consultations sont-elles compatibles avec la réduction des risques ? · Le cadre légal est-il adapté à cette forme de prise en charge ? · Y-a-t-il nécessité de séparer le dossier cannabis de celui des autres drogues ?
 
Le débat s’organisera ensuite autour d’une présentation par Laurent Appel (ASUD, Chanvre-Info) de la politique baptisée par les Suisses « quatre super piliers » : Prévention, Réduction des risques, Soins, Répression.
 
Cette nouvelle base légale permettrait le passage d’une politique des drogues illégales à une politique des addictions, basée sur le respect des individus et des connaissances objectives. Dans ce cadre, les experts helvètes conseillent de : · Traiter le cannabis comme les autres drogues illicites et licites dans le cadre d’une réforme du statut de l’usager et des substances, incluant la dépénalisation de la consommation de toutes substances. · Réglementer la consommation et l’accessibilité du cannabis pour protéger les consommateurs sans perturber l’ordre public, augmenter les dégâts socio-sanitaires, ni inciter la jeunesse à la consommation.
 
Dans un deuxième temps, Anne Coppel, Laurent Gourarier, Malek Boutih :.. (liste d’orateurs non exhaustive) , seront invités à s’exprimer sur ces sujets et à présenter leurs options.
 
Enfin, l’ensemble des participants pourront exprimer leurs opinions et faire des propositions. Venez nombreux !
 
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Bulletin international Liafax
Par Invité,
e-Newsletter sur la campagne mondiale pour la réforme des Conventions de l'ONU sur les drogues.
 
Source : CIRC - Revue de presse
Italie
Donatella Poretti, député de la Rose au Poing, a adhéré au groupe parlementaire 'Liberi dalla Droga', dont le but est de défendre les normes prohibitionnistes sur les drogues. Poretti y adhère pour informer ses membres sur la nature des effets positifs obtenus jusqu'à présent dans différents pays du monde à l'issue de politiques de prévention des risques.
Poretti a également rejeté les affirmations d'Alessandra Mussolini, leader du parti de droite Alternativa Sociale, pour qui fumer un joint équivaut à maltraiter un enfant. Dans une note, elle a aussi rappelé que c'est la prison, et non pas les joints, qui constitue le danger le plus grave pour les jeunes.
 
Finlande
es 200 députés du Parlement ont reçu par la poste une graine de cannabis, accompagnée d'une lettre anonyme demandant la légalisation de sa consommation. D'après une étude réalisée en 2003 par l'Observatoire européen des drogues, 20% des Finlandais âgés entre 15 et 34 ans ont admis en avoir fumé au moins une fois dans leur vie.
 
Usa
D'après une étude de l'université de la Californie à Los Angeles, les joints n'augmenteraient pas les risques de cancer du poumon, ni même ceux des autres types de cancer, comme ceux frappant la bouche, la gorge, la tête, le cou et l'œsophage.
 
Australie
Le ministre de la Santé, Christopher Pyne, a annoncé que tous les états et territoires australiens avaient ratifié le plan fédéral visant à créer des lois plus uniformes et plus sévères en matière de marijuana. Pour le ministre, la marijuana s'avère aussi dangereuse que l'héroïne et la cocaïne.
 
Italie
Le ministre chargé de la Solidarité sociale, Paolo Ferrero, a déclaré qu'il entendait rétablir la distinction entre drogues dures et drogues douces, mais aussi dépénaliser la consommation de drogue.
 
Italie
Le Conseil régional du Latium a entamé une phase d'étude pour loi qui devrait permettre la culture privée de la marijuana à des fins thérapeutiques.
 
 
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Site de Documentation Antiprohibitionniste
Par Invité,
Ce site a pour but de mettre à votre disposition un ensemble disparate d’articles provenant de multiples sources (presse écrite francophone essentiellement, mais aussi anglosaxone), que nous avons choisis en raison de l’éclairage singulier qu’ils portent sur la question de la prohibition des drogues et de ses implications politiques, sociales, économiques et environnementales.
 
Cliquer ici pour accéder au site...
Points de vue et analyses
 
Études, compte-rendus, extraits d'émissions, livres, citations etc...
 
Drogues, science et applications thérapeutiques
 
La prohibition dans le monde
 
liens
 
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Une étude démontre l’absence de lien entre le cannabis et le cancer
Par Invité,
La plus large étude de ce genre a conclu de manière inattendue que fumer du cannabis, même régulièrement et intensément, ne conduit pas au cancer du poumon.
 
Source : Chanvre-info
Les nouvelles découvertes « ont été contraires à nos attentes », déclare Donald Tashkin, de l’Université de Californie à Los Angeles, un pneumologue qui a étudié le cannabis pendant 30 ans.
 
« Nous avons formulé l’hypothèse de l’existence d’une corrélation (association) positive entre cannabis et cancer du poumon, et que cette corrélation serait encore plus positive avec les gros fumeurs », dit-il. « Nous avons découvert en revanche qu’il n’y avait pas de lien du tout, et même une possibilité d’une sorte d’effet protecteur. »
 
Les instances fédérales de la santé et les autorités chargées d’appliquer la loi sur les drogues avaient largement exploité les précédentes recherches de Tashkin sur le cannabis pour établir que cette drogue est dangereuse. Tashkin déclare qu’il croit toujours que le cannabis est potentiellement dangereux, bien que ses effets cancérigènes apparaissent comme moins préoccupants que ce que l’on pensait auparavant.
 
Des travaux précédents ont établi que le cannabis contient des produits chimiques cancérigènes potentiellement aussi nocifs que ceux du tabac, dit-il. Cependant, le cannabis contient aussi du THC, qui peut tuer des cellules vieillissantes et les empêcher de devenir cancéreuses.
 
L’étude de Tashkin, financée par les Instituts Nationaux de l’Institut National de la Santé sur l’Abus de drogue, a impliqué 1.200 personnes à Los Angeles qui avaient un cancer du poumon, du cou ou du cerveau, et 1.040 personnes supplémentaires sans cancer, d’âge, de sexe et de voisinage correspondants.
 
Ils ont été questionnés sur leur usage de cannabis, de tabac et d’alcool pendant leur vie. Les plus gros fumeurs de cannabis avaient fumé plus de 22.000 joints, tandis qu’un usage modéré a été défini comme le fait de fumer 11.000 à 22.000 joints. Tashkin a constaté que même les plus gros fumeurs de cannabis n’ont montré aucune incidence accrue des trois formations cancéreuses étudiées.
 
« C’est la plus grande étude de contrôle de cas jamais effectuée et chacun a dû remplir un questionnaire très complet sur l’usage de cannabis », a-t-il dit. « Des biais peuvent survenir dans n’importe quelle recherche, mais nous avons contrôlé le plus grand nombre de co-facteurs que nous pouvions, donc je crois que ces résultats ont une réelle signification ».
 
Le groupe de Tashkin à l’École de médecine David Geffen, à UCLA avait formulé l’hypothèse que le cannabis augmentait le risque de cancer sur la base de petites études précédentes sur des hommes, des études sur des animaux en laboratoire, et sur le fait que les utilisateurs de cannabis inhalent plus profondément et retiennent généralement la fumée dans leurs poumons plus longtemps que des fumeurs de tabac - s’exposant aux produits chimiques dangereux pendant une plus longue durée. De plus, note Tashkin, des études précédentes ont constaté que le goudron de cannabis a une concentration de produits chimiques cancérigènes 50% supérieure à celle du goudron de cigarette de tabac.
 
Alors qu’aucune association entre l’action de fumer du cannabis et le cancer n’a été trouvée, les résultats de l’étude, présentée à la Conférence Internationale de la Société américaine Thoracique cette semaine, ont trouvé un accroissement par 20 du cancer du poumon parmi les gens qui ont fumé deux paquets de cigarettes ou plus par jour.
 
L’étude a été limitée aux individus de moins de 60 ans parce que les plus vieux n’étaient généralement pas exposés au cannabis dans leur jeunesse, période durant laquelle il est le plus souvent essayé.
 
Traduction : Raph / PAMF / mapic.org
 
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Bulletin international Liafax
Par Invité,
e-Newsletter sur la campagne mondiale pour la réforme des Conventions de l'ONU sur les drogues.
 
Source : CIRC - Revue de presse
Espagne
En réponse aux manifestations anti-prohibitionnistes dans le pays, la responsable du gouvernement chargé de la lutte antidrogue, Carmen Moya, a déclaré que légaliser le cannabis s'avèrerait totalement irresponsable et que les autorités devraient plutôt se consacrer à la protection, en termes de santé, de la population.
 
Italie
Depuis le 9 mai dernier, les tableaux indiquant les quantités autorisées de drogues sont entrées en vigueur. Au-delà de 20 joints, de 5 doses de coca ou de 10 doses d'héroïne, le consommateur est considéré comme un dealer.
 
Italie
Le tout nouveau Parlement vient de déposer quatre projets de lois concernant la dépénalisation de l'usage de la marijuana ainsi que la libéralisation et la reconnaissance de son usage thérapeutique.
 
Usa
D'après une étude du "Nathan S. Kline Institute for Psychiatric Research"
et de la "New York University School of Medicine", il n'y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur l'adolescence et ceux qui n'en ont jamais fait usage.
 
Monde
La Million Marijuana March, la manifestation annuelle des anti-prohibitionnistes pour la légalisation des drogues douces, s'est déroulée le 6 mai dernier dans presque 200 villes du monde.
 
Australie
D'après une étude publiée par l'Australian National Council on Drugs, un australien sur trois consommerait du cannabis, et 300 000 personnes en consommeraient tous les jours.
 
Mexique
Le président Vicente Fox a refusé de signer une loi approuvée par le Parlement qui aurait dépénalisé la possession de petites quantités de drogues. La loi a été renvoyée au Parlement.
 
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Le forum de Chanvre-Info
Par Invité,
Bonjour à tous,
 
si vous ne le connaissez pas encore, Chanvre-Info est fasciné par le potentiel écologique du chanvre. Ce site Internet a pour but d’informer et d’éradiquer les préjugés.
 
Un forum est en ligne, je vous y donne rendez-vous afin de débattre sur différents thèmes comme le chanvre et la médecine, dans l'agriculture & l'industrie, sans oublier bien entendu la prévention.
Sont également disponibles deux sections consacrées à l'association Pro-Chanvre, ainsi qu'à Chanvre-Info.
 
Ils militent tout deux pour la promotion du chanvre, n'hésitez pas à les soutenir, que ce soit en apportant votre pierre à l'édifice en participant au forum, ou encore en adhérant à Pro-chanvre.
 
Article paru sur CannaWeed :
Lancement de l’association Pro-Chanvre : inscrivez-vous !
 
Cliquez ici pour accéder au forum de Chanvre-Info
Je vous souhaite une excellente navigation !
 
 
Cordialement
Vyking
 
 
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CANNABIS : ALERTE TOXIQUE !
Par Invité,
Quand l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies(OFDT), nous apprend dans son étude du mois de mai 2005 portant sur le dosage en THC qu’il lui semble « très peu probable qu’il existe en France, à la fin 2004, à une échelle importante, de coupage du cannabis avec d’autres produits agissant directement sur le système nerveux central », on s’étonne, pour notre part de ne voir aucune étude portant sur les produits de coupage qui sont pourtant systématiques dans la résine de cannabis. Rappelons que cette résine représente 80% de la consommation en France. Il y a bien là de quoi s’inquiéter.
 
Source : Chanvre-info
Quand on discute avec Didier Jayle, le président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanies (MILDT), il se montre pourtant très sensible à ce problème. Par contre, il ignore totalement l’existence d’études concernant ce problème, en particulier, l’étude du CRISP (Cannabis Resin Impurities Survey Project) portant sur les impuretés contenues dans la résine de cannabis et menée par l’université d’Edimbourg depuis 2001.
 
Rappel : Le CRISP est un projet d’étude qui consiste en l’analyse de « barrettes » d’origines marocaines saisies par les douanes britanniques depuis 2001. On y apprend que certains échantillons contiennent à peine 10 à 20% de résine de chanvre. Pour exemple, l’un d’eux était composé à 80% de terre.
 
Les principales impuretés identifiées jusqu’à présent sont : réglisse, cirage, cire d’abeille, résine de pin, henné, café, huile de moteur, déjections animales, lait en poudre ; et aussi aspirine, ketamine, colle, toluène et benzène en quantités démesurées... Quand on sait que ces deux derniers produits présentent à eux seuls de graves risques d’empoisonnement, y compris des dommages sur le foie et les reins, on a du mal à être rassuré par les rapports de l’OFDT qui trouve plus intéressant de diaboliser la soi-disant explosion du taux de THC contenu dans le chanvre que de s’occuper de ce qui est véritablement toxique dans la résine de chanvre.
 
Le whisky est-il plus dangereux que le vin ? Ce sont évidemment les abus qu’il faut combattre. Et sans information, l’usager ne fait que risquer de toujours plus tomber dans l’abus et l’addiction. Les analyses britanniques les plus récentes datant de 2002 ont même mis en évidence la présence de phénols-hydrocarbonnés aromatiques utilisés dans les désinfectants, tout un programme, pur fruit de la prohibition.
 
Un nouveau problème se pose à l’usager français de chanvre récréatif. On constate que le coupage de la fleur de chanvre (l’herbe) se développe de manière importante. Ce problème a fait son apparition il y a un peu plus de deux ans dans le Nord, et se développe à l’heure actuelle dans le Nord-est où il est désormais quasi impossible de trouver une fleur « saine ».
 
On trouve, mélangé à la fleur, une poudre blanche, très fine, que les non connaisseurs prennent comme gage de qualité en croyant avoir affaire à une fleur très résineuse. Or, il n’en est rien, et c’est même absolument le contraire !
 
De différentes constitutions, ces poudres servent à alourdir le produit et donc à en augmenter la valeur ajoutée pour le trafiquant. Nous avons même eut les échos d’une fleur coupée au « speed » (mélange médicamenteux à base d’amphétamines et autres « restes » du dealer). Et oui, il y a des régions où le speedball est jusqu’à deux fois moins cher que l’herbe ! Et là, que ce soit au niveau des effets, de la dépendance ou des risques sanitaires encourus, on ne parle plus de cannabis.
 
Nous avons pu nous procurer quatre échantillons de ces fleurs pleines de « poudres » servant à augmenter leur poids vendues sur la région lorraine. Sur un de ces échantillons, nous avons procédé à l’extraction de cette poudre. Nous avons obtenu cette poudre par tamisage d’une fleur de chanvre (normalement, par cette opération, nous aurions dû obtenir du haschich de très bonne qualité). Résultat : plus de 35% de coupage en poids pour cette fleur.
 
Nous procédons donc, ce jour, à un envoi à fin d’analyse, à la MILDT dont nous allons attendre les résultats avec impatience.
 
Cet envoi constitue d’ailleurs à lui seul un double délit passible d’une cour correctionnelle, en l’occurrence celui de détention et de cession de stupéfiants.
 
- Le CIRC est la seule association française représentant les usagers et étant spécifique au cannabis. Qui plus est, le CIRC fête cette année ses 15 ans d’existence. Malheureusement, s’alerter d’un problème aussi grave pour le CIRC constitue un délit nous faisant risquer de lourdes peines.
 
Pour réussir à réunir ces différents échantillons, plusieurs personnes ont dû multiplier les délits. Ces délits vont de l’achat à la détention en passant par le transport sans oublier le délit de cession (directement assimilé à la revente). Toutes ces actions demandent bien évidemment la réunion de plusieurs personnes ce qui ajoute lourdement à la gravité des peines en y ajoutant le crime en bande organisée.
 
La mission du CIRC est la diffusion d’information sur le cannabis. Or, outre le problème légal qui interdit de parler objectivement du chanvre, il reste encore beaucoup de questions qui demandent des réponses claires et précises.
 
L’usager confronté à un cadre légal de prohibition qui cherche à « consommer sain », à ne plus se confronter à la délinquance et qui ne désire plus enrichir les réseaux mafieux a trouvé une solution, c’est l’autoproduction (la culture du chanvre destinée à l’usage personnel)
 
Pour ça, le législateur a lui aussi trouvé une solution. La conduite la plus responsable en matière de Santé Publique est punie par les plus fortes sanctions pénales. Même si ces procédures sont systématiquement correctionnalisées, c’est-à-dire présentées devant une chambre correctionnelle juridiquement incompétente, elles dépendent d’une cour d’assise spéciale sans jurés, à laquelle les pires criminels de sang n’auront eux jamais affaire. Au niveau des peines encourues, on atteint là le summum du règne de la prohibition des stupéfiants : 20 ans de prison et 7 500 000 € d’amende. A ce propos, n’oublions pas l’affaire de l’association 1001 Jardins en cours et notre opération de soutien.
 
Face à ce constat dramatique aux conséquences sanitaires les plus graves, nous demandons donc d’urgence, une étude d’importance sur les produits de coupage contenus dans le cannabis consommé en France.
 
Le président de la République venant d’annoncer un grand plan de lutte contre les addictions, le moment apparaît comme propice.
 
De plus, cette étude viendrait renforcer celle, très bien réalisée de 60 millions de consommateurs récemment publiée. N’oublions pas le dramatique de cette étude qui a dû être réalisée par un magazine pour exister. Quand l’Etat prendra t’il enfin ses responsabilités ailleurs que dans la répression ?
 
Une étude doit donc être réalisée sur les produits de coupage contenu dans le chanvre récréatif consommé en France. Cette étude doit porter sur la résine autant que sur la fleur. Elle doit être d’importance, c’est-à-dire comporter au moins 1000 échantillons pour être scientifiquement crédible et non 241 à l’instar de la dernière étude de l’OFDT. Elle devrait aussi être réalisée sur les saisies policières, plus proches du produit de consommation que les saisies douanières.
 
Nous en profitons pour rappeler que le CIRC est toujours ouvert à toutes les discussions visant à informer les usagers sur les risques du chanvre bien qu’il en soit quasi systématiquement banni alors que, rappelons le, il est la seule association d’usagers spécifique au cannabis.
 
N’oublions pas non plus que la prohibition du cannabis, et de son commerce engendre du profit, lui-même intimement lié à l’absence de cadre légal et donc de contrôle. Le désir de toujours retirer plus de profit se fait toujours au détriment de l’usager et entraîne une perte de qualité à toutes les étapes de la distribution ; de la production à la consommation. Tout ceci est largement amplifié par l’incessante augmentation de la répression associée.
 
Pour augmenter leurs bénéfices, les petits vendeurs autant que les gros distributeurs coupent généralement la résine, et maintenant la fleur avec différents produits. Ces substances sont évidemment toutes plus nocives les une que les autres et leur toxicité est sans aucune mesure avec la toxicité propre du cannabis qui est somme toute relative en rapport aux « drogues légales » dont les français détiennent aussi des records de consommation.
 
Il ne faut pas non plus oublier toutes les autres transformations néfastes que peut subir la résine, « gonflage » aux solvants, chauffage lors du « découpage » des savonnettes, ce qui ne fait que les assécher un peu plus...
 
Sous couvert d’une soi-disant « mission de Santé Publique », le législateur continue de détourner les discours des acteurs de prévention et autres professionnels de santé, pour justifier une législation toujours plus répressive. La prohibition sans cesse accrue n’a qu’un seul effet : une constante augmentation des consommations, en particulier chez les jeunes.
 
La prohibition associée à la diabolisation savamment orchestrée, engendre quant à elle la constante augmentation des consommations problématiques et des conduites addictives.
 
Avec la législation la plus sévère d’Europe, la France détient aussi les records de consommation. Il y a bien là aussi de quoi s’interroger sérieusement.
 
Il est grand temps de mener une véritable politique de prévention si l’on veut faire baisser la consommation et surtout ses excès.
 
Le cannabis est une drogue, mieux vaut ne pas en consommer. Malgré tout, on ne peut pas marginaliser les usagers au détriment de la santé publique, les considérer comme des drogués, des délinquants, des malades ou, au mieux comme des personnes en souffrance. On ne peut pas ignorer que l’ultra majorité des usagers en font un usage récréatif, non abusif, raisonnable et raisonné. On ne peut pas non plus continuer de maintenir le fait qu’un usager de chanvre récréatif soit un criminel au regard de la loi. La légalisation est le seul moyen d’éradiquer totalement le trafic et le frelatage des produits.
 
Il est possible d’avoir un bon usage du chanvre. Militons pour une CIRC (Consommation Intelligente et Raisonnable du Chanvre).
 
On nous dit qu’une légalisation engendrerait une explosion des consommations. Ce n’est pas le cas. La légalisation, c’est la Loi. C’est le contrôle et l’encadrement de l’usage, de la production et de la distribution. L’erreur serait d’opter pour la dépénalisation qui bien que ne poursuivant plus l’usager (ce qui n’est pas rien) risque d’avoir l’effet pervers de donner un mauvais signal à l’usager et à celui qui tend à le devenir.
 
Le cannabis a besoin d’un cadre légal. C’est une urgence sanitaire. Les douanes devraient contrôler la qualité d’importations légales au lieu de les traquer sans résultat. La police devrait s’occuper de la véritable délinquance et arrêter de perdre la moitié de son temps à s’occuper d’un problème qui ne devrait pas être le sien. L’usage de chanvre récréatif est un problème de santé publique qui devrait concerner les professionnels de santé publique. L’usager préférera toujours enrichir la sécurité sociale que le terrorisme ; il préférera toujours être informé sur ce qu’il consomme par un professionnel plutôt que par un dealer.
 
Combien d’usagers se confrontent à la délinquance et aux produits frelatés par choix ?
 
Combien d’usagers préféreraient consommer un cru classé de Sativa du Languedoc labellisé AB plutôt qu’un cocktail explosif à base de haschich vendu au marché noir ?
 
A l’instar de l’oenologie, développons la chanvrologie !
 
C’est aussi pour l’ensemble de ces raisons que samedi il faut se rassembler en nombre à la Marche Mondiale pour la Légalisation du Cannabis à Paris et à Lyon ainsi que dans plus de 200 autres villes dans le monde.
 
Exception culturelle française, cette manifestation est déjà menacée dans son expression par courrier du Préfet de Police qui dans un amalgame juridiquement appuyé, menace d’arrestation tout le monde qui par ses propos ou son comportement leur semblerait sortir de leur appréciation de la Loi.
 
C.I.R.C. Nord-est - Collectif Information Recherche Cannabiques
 
B.P.25 - 54410 Laneuveville - Tel : 03.83.57.20.51 - circnordest@free.fr
 
Des photos en très haute qualité des échantillons envoyés à la MILDT sont disponibles et libres de droits sur le site internet du CIRC Nord-est, à l’adresse https://circnordest.free.fr
 
 
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Maastricht, capitale européenne de la drogue
Par Invité,
Malgré le soleil, le vent qui souffle sur les quais de Maastricht est coupant comme un tranchoir. Il est 7 heures du matin, mais ils sont déjà plusieurs dizaines à s'engouffrer dans l'un ou l'autre des seize coffee-shops de la ville pour fumer leur premier joint de la journée et faire le plein de cannabis ou de haschisch. Dans quelques heures, ils seront des centaines. Pour rien au monde, ces jeunes, venus pour la plupart de Belgique, de France ou d'Allemagne, ne manqueraient cela. Car ici, comme partout aux Pays-Bas, rien n'interdit de se rouler un pétard et d'acheter de l'herbe.
 
Source : CIRC - Revue de presse
Les consommateurs ont le choix. Chaque établissement affiche les variétés dont il dispose. Seules restrictions légales : les clients doivent avoir plus de 18 ans et ne peuvent, théoriquement, acheter plus de 5 grammes de cannabis par jour. De quoi faire en moyenne une quinzaine de joints. Mais il est facile de visiter plusieurs coffee-shops et d'y acheter autant de fois cinq grammes qu'on le désire. Enfantin aussi, dans cette zone frontalière entre la Belgique et l'Allemagne, de contacter des producteurs clandestins qui n'hésitent pas à proposer du haschisch au kilo et parfois des drogues dures.
 
Les polices belge, néerlandaise et française ont ainsi procédé dernièrement à un vaste coup de filet sur plusieurs points de passage de la «route de la drogue» entre les Pays-Bas et la France. Bilan : 48 kilos de cannabis, 4 kilos de cocaïne, un kilo d'héroïne et un millier de tablettes d'ecstasy saisis et 28 personnes, 13 en Belgique, 10 aux Pays-Bas et 5 en France, interpellées.
 
En fin de journée autour des coffee-shops, le ballet des voitures étrangères et des dealers illégaux est tel que le maire (chrétien-démocrate) de Maastricht, Gerd Leers, a décidé d'employer la manière forte. « Chaque jour, entre 3 500 et 4 000 touristes se rendent dans les coffee-shops du centre-ville, soit plus d'1,5 million de consommateurs par an, explique-t-il. C'est trop. D'autant plus qu'il existe à Maastricht plus d'une centaine d'adresses, tenues par des particuliers en toute illégalité. Ce tourisme de la drogue entraîne de plus en plus de nuisances. C'est pourquoi j'entends prochainement concentrer une partie des coffee-shops en dehors de la ville, sur le trajet des grands axes routiers, afin de mieux surveiller ce commerce et de lutter contre les illégaux.»
 
Soutenu par les conseillers municipaux et par plusieurs gérants de coffee-shops, le projet du maire, baptisé «boulevard de la drogue» par la presse locale, tracasse particulièrement les communes belges voisines de Fourons et Lanaken. Une inquiétude vaine, selon la police néerlandaise, puisque de toute façon, 80 à 90% du trafic en direction de Maastricht passe déjà par la Belgique. «Le problème posé par la consommation du cannabis n'est plus une question d'ordre national, assure Peter Tans, porte-parole des forces de police de Maastricht. C'est un débat européen qui doit s'ouvrir. On ne peut plus se voiler la face. Ce n'est pas en déplaçant les coffee-shops que la consommation va augmenter en Belgique ou ailleurs. Les aficionados du pétard tenteront de toute façon de se procurer leur produit. Le vrai problème, à mon sens, est d'encadrer enfin la production et la culture du cannabis. Rien qu'à Maastricht nous avons recensé plus de 1 200 plantations illégales chez des particuliers. Une manne quand on sait que 15 mètres carrés de cannabis peuvent rapporter plus de 170 000 euros par an. »
 
De fait, la législation hollandaise est assez déconcertante. Depuis 1976, les Pays-Bas tolèrent en effet la vente de cannabis mais interdisent sa culture. Un peu comme si on autorisait un vigneron à faire du vin sans avoir de vigne. Par conséquent les propriétaires de coffee-shops vendent légalement un produit importé ou cultivé illégalement. Tout aussi troublant : bien que la culture du haschisch soit interdite, des dizaines de magasins spécialisés, les head shops, vendent tout ce dont peuvent rêver les pépiniéristes les plus exigeants, depuis les graines jusqu'aux engrais en passant par les lampes solaires [Note par Vyking : des growshops donc ^^] et les manuels édités en une dizaine de langues pour réussir ses plantations.
 
Situation absurde
 
Une situation ubuesque qui a conduit les trente plus grandes villes des Pays-Bas, dont Amsterdam et Maastricht, à engager un débat sur la légalisation, sous des conditions strictes, de la production de cannabis. Les maires de ces communes ont reçu l'appui de plusieurs groupes parlementaires, dont celui des sociaux-démocrates. Mais aussi des libéraux actuellement au gouvernement qui se sont prononcés en faveur d'une légalisation au niveau européen. Au grand dam du ministre de la Justice Piet Hein Donner qui préfère réduire le nombre de coffee-shops et durcir les conditions d'accès à ces établissements aux étrangers. Le nombre de coffee-shops est ainsi passé de 1 179 en 1997 à 754 en 2003. Le gouvernement veut également fermer les coffee-shops situés près des écoles. Cette réduction a valu aux Pays-Bas un satisfecit de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) en mars dernier.
 
 
« C'est absurde, estime Mark Josemans, président de l'association qui regroupe les coffee-shops de Maastricht (VOCM). Le circuit illégal va se développer et les citoyens de l'Union européenne seront poussés vers ces circuits illégaux, qui proposent généralement des drogues dures. Comme d'habitude, le gouvernement préfère laisser pourrir la situation au lieu de s'attaquer au vrai problème.» En attendant, le bras de fer entre partisans d'une légalisation sous conditions et tenants d'un renforcement de la législation continue.
 
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Marche Mondiale pour la Légalisation du Cannabis le 6 Mai 2006 ; Paris, Lyon
Par Invité,
La Marche Mondiale du Cannabis aura lieu comme chaque premier samedi de mai dans plus de 200 villes du monde entier, et pour la septième fois à Paris :
 
une manifestation statique sous la forme d’un marché festif tous publics pour une information libre et non faussée sur le chanvre (cannabis sativa L.) avec documentation, musiques, débats, arts de rue, stands, etc.
 
Source : Chanvre-info
PARIS
 
14H - 19H
 
Place de la Bastille
 
Terre-plein Richard Lenoir
 
Cliquez ici pour plus d'infos
 
 
LYON
 
SOUNDSYSTEM
 
de 19h à 21h
 
Place ROUVILLE
 
(Jardin des Chartreux)
 
Co-organisé par le CIRC et le Collectif des Résistances
 
 
 
Plus d'info, ailleurs sur le web :
 
https://circnordest.free.fr/mmc2006/index.htm
 
Dernières nouvelles en France...
 
Le site officiel de la marche mondiale 2006
 
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Quelques bonnes raisons de signer l'appel du 18 joint
Par Invité,
«Les drogues ne sont pas interdites parce qu’elles sont dangereuses, elles sont dangereuses parce qu’elles sont interdites». Georges Apap
 
Source : CIRC - Revue de presse
Parce que la prohibition est une caricature du libéralisme le plus sauvage et parce qu’un nom de la guerre à la drogue, tous les coups sont permis.
Parce que cette guerre comme toutes les guerres tue et parce que la prohibition, dans sa volonté d’éradiquer les plantes à drogues, met en danger l’équilibre écologique de la planète.
 
Parce que l’usage du cannabis est répandu à tous les âges dans toutes les classes sociales et que sa stigmatisation empêche tout apprentissage sur son bon usage… Même en parler en termes positifs peut vous mener devant un tribunal !
 
Parce que le cannabis n’est pas interdit pour des raisons sanitaires... De toutes les drogues légales ou illégales disponibles sur le marché, l’ensemble des rapports l’atteste, elle est une des moins dangereuse.
 
Parce que les vertus thérapeutiques du cannabis sont reconnues, qu’en toute illégalité et à leurs risques et périls, souvent avec l’assentiment de leur médecin, de nombreux patients l’utilisent.
 
Parce que nous ne sommes plus au Moyen-Age, que les amateurs de
cannabis ne veulent plus servir de bouc émissaire d’une société hygiéniste et
sécuritaire.
 
Parce que l’argent de la « drogue » qui pourrait aller dans les poches de l’état, finit dans les poches de trafiquants sans scrupule.
Parce que la légalisation du cannabis faciliterait une prévention sur toutes les drogues, dégagerait des emplois et rapporterait de l’argent que l’Etat pourrait investir dans la prévention.
 
Parce que le cannabis c’est pas « votre truc », mais que vous ne voulez pas que vos enfants se retrouvent un jour ou l’autre dans le collimateur la justice pour un joint ou quelques plants de beuh au fond d’un jardin.
 
Parce que le cannabis n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une plante utile pour l’humanité qui pousse sous toutes les latitudes.
 
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Bulletin international Liafax
Par Invité,
e-Newsletter sur la campagne mondiale pour la réforme des Conventions de l'ONU sur les drogues.
 
Source : CIRC - Revue de presse
Russie
"La Russie n'entend pas légaliser la marijuana", c'est ce qu'a communiqué une source anonyme du Federal Drug Control Service à l'agence de presse Interfax. Les autorités moscovites ont mis cette année encore leur veto à la marche pro-marijuana du mois de mai.
 
Iran
Plus de 5% de la population iranienne fait usage de stupéfiants, ceci d'après les dernières statistiques du ministère de la Santé : 3,7 millions de consommateurs, dont 2,5 millions sont toxicomanes. En dépit de lois intransigeantes, prévoyant jusqu'à la peine de mort pour le trafic de drogues, le phénomène enregistre une augmentation constante, surtout parmi les jeunes.
 
Mozambique
Dans son rapport annuel au Parlement, le ministre de la Justice Joaquin Madeira a manifesté qu'il était contre la proposition de certains parlementaires désireux de détruire les cultures de cannabis pratiquées par les paysans locaux. La solution idéale consisterait plutôt à leur proposer une alternative à ces cultures.
 
Usa / Californie / Emeryville
La ville d'Emeryville a été contrainte de rembourser 15 000 dollars à un consommateur de marijuana thérapeutique pour lui avoir saisi les plants qu'il cultivait chez lui. Les représentants de la municipalité sont parvenus à cet accord suite à la disparition des stocks de la police des 30 plants en question.
 
Usa
L'ancien responsable de la police de Seattle, Norm Stamper, n'a pas hésité à qualifier la war on drugs "d'échec terrifiant". "Il est clair que le prohibitionnisme ne fonctionne pas. Il engendre des problèmes inimaginables et encourage la corruption au sein de la police". Les dealers seraient mis en échec par la simple approbation de la légalisation.
 
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Pour une prévention enfin objective sur le cannabis
Par Invité,
Jamais aucune organisation militant pour la réforme du cannabis n’a prétendu que fumer de la résine ou des fleurs ne comportait aucun danger pour la santé. Ce faux procès, instruit par de nombreux média français et internationaux suite à l’étude du magazine 60 millions de consommateurs sur la toxicité supérieure de la fumée des joints par rapport à une Marlboro rouge, perturbe un débat déjà complexe et difficile. Les prohibitionnistes cherchent toutes les justifications possibles de leur politique catastrophique tant sur le plan sanitaire que social. Nous voulons réglementer pour mieux protéger la jeunesse, la santé publique, le bon fonctionnement des institutions et de l’économie. Le cannabis n’est pas un produit ordinaire, nous devons apprendre à vivre avec plutôt que de chercher vainement à l’éradiquer.
 
Source : Chanvre-info
Anomalies et interprétations
D’après ce test, trois joints de tabac et résine mélangée seraient aussi toxiques qu’un paquet de cigarettes. Un stick d’herbe pure envoie aussi dans les poumons deux fois plus de nicotine et six fois plus de CO qu’une cigarette. D’où vient la nicotine dans le chanvre ? L’addiction physique serait beaucoup plus forte s‘il en contenait vraiment une pareille dose. D’autre part, une Marlboro subit de nombreux traitements et possède un filtre bien plus technique qu’un bout de carton pour diminuer les nuisances. Ce n’est pas le cas des marchandises du marché noir. Enfin, cette étude plaide pour un cannabis biologique très fortement dosé en THC, l’usager pourrait ainsi moins fumer pour atteindre l’effet désiré et donc consommer moins de polluants. L’inverse du discours alarmiste sur la skunk qui tue.
 
Une pure invention
Pour avoir osé écrire, comme de nombreux rapports officiels que les dangers objectifs du cannabis sur la santé mentale et physique, sur les comportements à risque et sur l’addiction étaient moins graves que pour les autres drogues illicites, l’alcool, le tabac ou les médicaments psychotropes, nous sommes accusés d’angélisme quasi-criminel. Pour justifier scientifiquement une prohibition socialement intenable, l’ONU, certains gouvernements et organismes officiels et une presse avide de sensationnel ont inventé la théorie du cannabis sans risque. Dans quel but machiavélique ? Pour mieux lui opposer l’herbe gonflée au THC qui rendrait mou ou fou, le joint de résine qui donnerait le cancer plus vite que la cigarette, le nouveau cannabis qui rendrait aussi dépendant que l’héroïne. Une fois encore, nous devons dénoncer les exagérations et les mensonges de la propagande prohibitionniste et réclamer une politique pragmatique de prévention et de réduction des risques.
 
Informer pas réprimer
L’objectif de ces campagnes est d’alarmer la population pour que des politiciens opportunistes puissent profiter électoralement de leur attitude intransigeante. Abstinence et lutte contre le trafic sont ainsi présentées comme les seules mesures possibles face à un péril mortel. Cette politique est un échec, la France est championne d’Europe pour la consommation de cannabis. Ses conséquences sanitaires peuvent être dramatiques. En niant la consommation raisonnée et en prétendant éradiquer l’offre et la demande par la répression, nos gouvernements perdent de précieuses années dans l’éducation populaire à la consommation raisonnable de cannabis. La croissance exponentielle de la consommation impose des mesures inapplicables dans un système prohibitionniste. Information du consommateur, disponibilité des substituts et des dispositifs de réduction des risques, pédagogie et assistance constituerons des armes plus efficaces que la propagande hygiéniste, la persécution, la matraque, le code pénal et la cellule.
 
Du cannabis autrement
Il faut informer massivement sur les alternatives à l’inhalation comme les multiples dispositifs de vaporisation (vapir, volcano, smoke bubble ...) ou toutes les formes possibles pour l’ingestion (teinture, lait, beurre, fleur, huile, résine ...). Il faut favoriser l’accès à des substances pures tant pour le tabac que pour le cannabis, les engrais et les produits de traitement aggrave la nocivité. Il faut promouvoir des dispositifs de réduction des toxines dans la fumée comme des fume-joints avec filtres ou des filtres à glisser dans le carton. Il faut étudier le ratio dose-effet-toxines pour tous les modes d’inhalation comme les pipes à eau, les shiloms, les joints avec carton ou filtre marocain. Ainsi les usagers pourront choisir leur méthode en connaissance de cause et pas par imitation de l’environnement. Il faut titrer les produits comme pour l’alcool, le fumeur doit consommer une dose minimale pour l’effet recherché, ce qui nécessite des produits concentrés en THC. Les mangeurs de cannabis ont encore plus besoin de titrage pour trouver les doses adéquates et éviter les surdoses plus désagréables qu’avec les joints. Il faut évaluer réalistement le taux de THC dans le sang selon les modes de consommation, la valeur limite pour conduire un véhicule ou autre activité à risque, le temps d’élimination, les facteurs aggravants ou améliorants. Dans le système prohibitionniste la masse des usagers ne disposent pas des éléments nécessaires pour une consommation raisonnée et ne profitent pas des mécanismes d’assistance.
 
Changer d’attitude
Il ne faut plus que la honte, la peur de la famille, du fichage ou du gendarme ne détournent les usagers problématiques des centres d’assistance. Les consultations cannabis sont moins stigmatisantes que pour l’alcool ou la coke, elles permettent mieux de détecter les problèmes de polyconsommation abusive. Ce phénomène concerne beaucoup d’usagers qui n’arrivent pas à sortir de la cigarette à cause du joint, qui alternent ou mélangent des doses massives d’alcool, cannabis et benzodiazépines, qui passent d’une consommation festive à quotidienne de speed, de coke ou de MDMA. Le cannabis n’est pas une porte d’entrée sur les drogues mais c’est un bon moyen pour inciter à un bilan global sur sa consommation de drogues légales ou non. Certains choisiront l’abstinence avec ou sans succès. D’autres chercheront à raisonner leur consommation et à réduire les risques. Une minorité persistera dans des comportements à risque et il faudra une réglementation pour protéger la société des abus, comme c’est déjà le cas avec l’alcool et le tabac. Nous devons adopter un dispositif qui réponde à ces comportements, pas s’acharner à imposer le dogme de l’abstinence.
 
Protéger enfin !
Nous ne demandons pas une réglementation pour pouvoir nous gaver de cannabis, c’est déjà possible malgré la prohibition. Nous ne cherchons pas à nous afficher d’avantage que les usagers de tabac ou d’alcool, nous voulons le respect de notre libre arbitre et disposer de notre corps et de notre esprit sans nuire à autrui. Nous sommes une minorité discriminée qui réclame une amélioration de son quotidien et le rétablissement de ses droits. Pas un groupuscule de nihilistes qui cherchent à mourir de plaisir juste pour emmerder la société, ni une secte prosélyte qui cherche à gouverner les consciences pour (se) soulager les bourses. Cette étude fait peur aux usagers car la prohibition les condamnent à subir les méfaits maximums d’une substance par ailleurs relativement maîtrisable. Bien peu vont arrêter de consommer mais la haine contre ce système va encore s’accentuer. Les dangers du cannabis sont bien moindres que les méfaits de sa prohibition, y compris pour la santé.
 
Laurent Appel
 
 
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Le béton de chanvre, primé à Batimat
Par Invité,
Robin Renaud, président d’Easy-Chanvre, une entreprise spécialisée dans la fabrication de blocs de béton de chanvre, s’attache à rendre ce produit, qui améliore la qualité de l’habitat, accessible au plus grand nombre. Entretien.
 
Source : Chanvre-info
Cyberbtp : Comment avez-vous découvert ce matériau ?
 
Robin Renaud : Il y a une dizaine d’années, nous avions décidé de quitter la région parisienne pour le Morbihan. Désireux d’y construire une maison, nous avons utilisé le chanvre que nous avions découvert au salon Batimat en 1989. En autoconstruisant notre maison, nous nous sommes rendus compte de l’intérêt d’un grand nombre de visiteurs pour ce produit. Certains d’entre eux, nous ont à l’époque sollicité afin que l’on construise leur maison. Il y en a un notamment qui avait sollicité une quarantaine de maçons du Morbihan, en vain. Il faut reconnaître a posteriori que cela était rebutant. La mise en œuvre était à l’époque très archaïque, il fallait couler le mélange de chanvre et de chaux dans des caissons en bois et bien quantifier les différents ingrédients, la qualité du mélange variant selon l’humidité, la température, le tassement, etc. Par ailleurs, pour construire nos 170m² de surface habitable, nous avions investi 80.000 francs juste pour l’achat des banches.
 
A l’époque, nous n’étions pas en mesure de construire pour les autres, tout juste pouvions nous leur offrir quelques conseils. Nous avons donc mis en place un bureau d’étude afin de développer le bloc de béton de chanvre dans la région. Tout cela a été financé par nos fonds propres. Sur les conseils de la chambre des métiers, nous avons rencontré l’ANVAR (Agence nationale de valorisation de la recherche) puis la région, lesquelles nous ont accordé des prêts pour le financement du brevet. Suite à ces démarches administratives, le projet a pris forme. Parallèlement nous tentions de faire connaître notre produit tous azimuts et d’appréhender la réaction des maçons face à ce produit. Le retour ayant été positif, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure et de créer l’unité de production Easy chanvre. C’est l’outil de développement du bloc de béton de chanvre.
 
Notre matière première provient des déchets de papeterie, sous forme de paille de chanvre, fournis par le groupe PMD industrie, basé non loin du Mans. Nous utilisons cette paille de chanvre pour nos blocs de béton de chanvre. Pas moins de 40.000 produits sont aujourd’hui dérivés du chanvre et nous pourrions en créer beaucoup d’autres. Des entreprises sont sur les rangs pour la mise au point de nouveaux usages ; l’entreprise Bénéteau Jeanneau, spécialisée dans la voile, envisage d’en faire des coques de bateau. Pour ce qui est de la construction, outre notre produit, la fibre est valorisée dans l’isolation de toiture mais cela n’est pas rentable à produire financièrement. Les isolants à base de chanvre restent encore aujourd’hui presque des produits de luxe.
 
 
Quels sont les atouts et les limites de votre produit ?
 
Certes, notre produit profite de l’engouement médiatique autour de la HQE et de la prise de conscience concernant les économies d’énergie. Surtout, en tant que produit végétal et minéral (soit un mélange de chanvre et de chaux), il est avantageux à plus d’un titre. Une paroi en Easy-Chanvre possède une capacité d’absorption acoustique élevée (0,25) avec un temps de réverbération inférieur à un bloc béton doublé (0,6). Au plan thermique, les blocs procurent une forte inertie dès la construction, réduisant ainsi les coûts de chauffage et de climatisation. De plus, ce mode de construction évite les ponts thermiques grâce à une homogénéité des constituants (bois d’ossature et blocs de chanvre). Il évite les rétentions d’humidité et permet de profiter d’une atmosphère totalement sèche. Il convient également de noter que notre produit respecte totalement l’environnement puisqu’il peut être recyclable sous forme d’engrais. De plus, il obéit aux 14 cibles HQE relatives à la construction.
 
Néanmoins, force est de constater que son seul point faible est l’absence de certification par le CSTB en raisons de lourdeurs administratives. Cela est un frein pour accéder à la commande publique. Or cela constituerait une alternative inouïe au tout béton des grandes barres HLM dont on connaît les problèmes d’habitat mais aussi de vieillissement prématuré (cancer du béton). Pour preuve que notre produit peut durer ; dans l’Egypte antique, on utilisait le chanvre, auquel était ajouté de la chaux, pour l’édification des pyramides.
 
 
Quels sont vos débouchés ?
 
Pour l’heure, nous avons été contacté par une entreprise israélienne pour l’étude d’une éventuelle construction. Nous avons une commande ferme d’un vigneron qui aimerait construire une cave vinicole à base de béton de chanvre. L’hôtellerie fait montre d’un véritable intérêt et ce pour des raisons de confort d’habitat. En effet, les scandinaves ne veulent pas dormir dans des ouvrages en béton armé. Des grandes entreprises, au fait de la HQE, s’y intéressent pour communiquer mais aussi parce que l’impact sur le personnel et le cadre de travail est évident. Le secteur de l’immobilier de bureaux et des centres commerciaux sont également des débouchés potentiels.
 
 
Vous avez été primés au salon Batimat 2005, pouvez-vous en mesurer aujourd’hui l’impact ?
 
En effet, nous avons été primé au salon de la construction Batimat 2005. Cela nous a offert une promotion extraordinaire et a suscité l’intérêt des médias (y compris étrangers). Nous avons obtenu trois commandes. Cela est très stimulant pour développer nos procédés de fabrication qui mériteraient quelques améliorations. Nous projetons par exemple de mettre au point des armatures composites à base de fibres de chanvre, ainsi qu’une colle avec les graines de la plante. Nos capacités de production sont croissantes mais demeurent parfois insuffisantes. Bref, nous sommes un peu victimes de notre propre succès (rires).
 
 
Ce produit va-t-il transformer les modes de construction ?
 
Assurément. L’usage d’un bloc de chanvre ne s’appréhende pas de la même manière qu’un bloc de béton ordinaire. Le bloc de chanvre est un produit vivant. A cela s’ajoute la nécessité d’une prise en compte du taux d’hygrométrie et de dioxyde de carbone qui impose un procédé de fabrication rigoureux pour offrir un produit normalisé.
Au niveau de la mise en œuvre dans une maison classique, le maçon pose le parpaing puis c’est au tour du plaquiste, etc. Dans le cadre de notre produit, seul un enduit suffit. De plus, le maçon n’a pas de bétonnière à acheter, ni besoin de faire appel à une grue car le bloc est relativement léger, aucun ferraillage n’est nécessaire, etc. Le produit intègre également la mise en place de câblage et de tuyauterie. Dans le cadre de la fabrication de maison à ossature bois, il y a un DTU à respecter sans quoi la garantie décennale ne pourra pas jouer.
 
Par ailleurs, s’agissant de la mise en œuvre proprement dite, une formation de base s’impose et nous la dispensons auprès des professionnels ou des autoconstructeurs. Nous collaborons également avec les AFPA, les CFA ainsi que la FFB bâtiment et auprès des Greta pour que notre produit et procédé de construction soit intégré à des cycles de formation. A ce rythme, notre technologie sera mise en œuvre avant d’obtenir une certification, ce qui est un comble (rire). 29/03/2006
 
 
EASY CHANVRE
 
 
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Bulletin international Liafax 12/04/06
Par Invité,
e-Newsletter sur la campagne mondiale pour la réforme des Conventions de l'ONU sur les drogues.
 
Source : CIRC - Revue de presse
Uruguay
Le problème des drogues pourrait être résolu si leur commercialisation était libéralisée. Pour l'ancien président de l'Uruguay, Jorge Battle, les ressources économiques, si elles n'étaient pas destinées à la répression, pourraient être bien mieux exploitées pour le traitements des personnes dépendantes. Ainsi les groupes de la guérilla, dont les fonds proviennent de la culture de la drogue, seraient-ils affaiblis et on assisterait à une chute des prix de ces substances, ce qui mettrait fin au commerce.
 
Brésil
"Un accord international et progressif" pour la dépénalisation des drogues, afin qu'elles ne soient plus uniquement l'affaire de la police mais bien une question de santé publique. C'est la proposition que le ministre brésilien de la Culture, Gilberto Gil, a faite dans le quotidien "O Dia".
 
Canada
Le nouveau chef du gouvernement canadien, le conservateur Stephen Harper, n'a aucunement l'intention de faire rediscuter par la Chambre des députés la proposition du précédent gouvernement libéral visant à légaliser la possession de marijuana, ceci en cas de petites quantités et à usage personnel.
 
Usa / Rhode Island
La loi sur la marijuana thérapeutique, votée en janvier, est entrée en vigueur le 31 mars, après la remise du décret de sa réglementation au Secrétaire d'Etat par le département chargé de la Santé. Le Medical Marijuana Program fournira un document d'identification qui autorisera à cultiver 12 plantes de marijuana ou à en acheter 2,5 onces.
 
Usa / Californie / Los Angeles
Dix ans après le référendum ayant approuvé la marijuana thérapeutique, les conseillers du comté de Los Angeles ont décidé de faire réglementer les distributeurs de cannabis. Ils devront être situés à au moins 1 000 pieds des écoles, des centres de jeunes, des églises et des parcs. Ils devront également être bien éclairés de l'extérieur et dotés de systèmes d'alarme et de gardiens. Ils pourront aussi fournir de la marijuana sous forme de friandises comestibles et leurs clients pourront fumer sur place, mais dans des zones séparées et munies de systèmes d'aération.
 
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