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Afrique du sud - Un pas de plus vers la légalisation
Par mrpolo,

Cape Town - la légalisation de marijuana se rapproche, le Ministère de la Santé prévoyant de la reconnaître comme un médicament délivré sur ordonnance plutôt qu'une substance interdite.
 
 
 
 
 

Le ministère de la Santé d'Afrique du sud prévoit de reconnaître du cannabis comme un médicament délivré sur ordonnance plutôt qu'une substance interdite. File picture: Amir Cohen/Reuters


 
 
Le Conseil de Contrôle de Médicaments (MCC) a dit aux députés qu'il a fait des progrès dans son enquête dans l'utilisation médicinale du cannabis.
 
En mettant au courant le comité d'Assemblée nationale de la santé, MCC, le conservateur Dr Joey Gouws a dit qu'avant février l'organisme de réglementation pourrait commencer le processus en publiant des permis pour la culture contrôlée de cannabis médicinal et la production de produits standardisés de grande qualité.
On attend(s'attend) à ce que le conseil publie les règlements avant février.
 
Une des propositions que le conseil a faites dans le cadre de l'amendement de la Loi des Médicaments et des Substances Liées, qui attend la promulgation par le Président Jacob Zuma, était la déclassification du cannabis de la Liste 7, une substance interdite, à la Liste 6, un médicament délivré sur ordonnance.
La Loi) permettait déjà l'utilisation de cannabis pour des buts de recherche, mais utiliser la plante dans des buts médicinaux restait illégal.
 
Le conseil a mis au courant le Parlement mercredi sur sa recherche à la lumière de la Proposition d'Innovation Médicale, qui pousse à légaliser la plante pour utilisation médicinale.
La Proposition cherche à tracer une voie pour la recherche et l'approbation de médicaments alternatifs pour traiter le cancer et autres maladies terminales. Le parti a soutenu que le cannabis est efficace pour soulager la douleur.
 
Ils croient aussi en ses propriétés de guérison peu coûteuses qui pourraient être utilisées pour éviter des soins médicaux non abordables.
 
Mercredi, les députés ont félicité le ministère de la Santé pour ses «progrès remarquables» dans ses recherches visant à légaliser le cannabis, et le chef de l'IFP, Narend Singh, a déclaré qu'il envisagerait de retirer son dépôt du projet de loi sur l'innovation médicale si les nouveaux règlements répondaient aux objectifs du projet de loi.
 
"Ce que je voudrais voir, c'est les produits du cannabis mis à la disposition de tous, y compris les pauvres. À l'heure actuelle, ces médicaments sont disponibles sur le marché noir et ils sont très chers. Cela signifie que de nombreux Sud-Africains pauvres n'ont pas accès à ces médicaments malgré leurs bienfaits pour la douleur chronique.
 
Mercredi, Joey Gouws a déclaré dans le cadre de la future législation que les patients qui devraient être admissibles au traitement comprendraient ceux qui avaient des douleurs chroniques sévères provenant de maladies telles que la sclérose en plaques, le VIH et le cancer.
 
Elle a toutefois souligné qu'il était nécessaire de mener des recherches et des essais cliniques sur les effets à long terme de l'utilisation du cannabis, y compris le potentiel de toxicomanie et les
troubles cognitifs chez les utilisateurs
Le professeur Shabir Banoo, membre du conseil de la MCC, a déclaré que les discussions avec diverses parties prenantes étaient déjà en cours.
 
Il a décrit la Loi sur les médicaments et les substances connexes comme une loi habilitante, disant que le seul aspect qui n'était pas encore disponible était la délivrance de licences pour la culture de produits de qualité certifiée.
 
sipokazi.fokazi@inl.co.za
Cape Argus
 
Source: iol.co.za
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Par mrpolo,
Le journaliste Julien Lecacheur nous emmène dans les coulisses de l'usine de marijuana médicinale d'Aurora Cannabis, en Alberta. L'entreprise souhaite devenir, d'ici 2018, le premier producteur de cannabis thérapeutique au Canada d'ici 2018
 
 
 

Dans l'une des salles de culture de l'usine Aurora Cannabis. Photo : Radio-Canada


 
 
À première vue, le village de Cremona pourrait ressembler à tous ces villages situés dans des endroits peu fréquentés de l'Alberta. Une école, une station-service, une épicerie, un hôtel, un restaurant, une banque, un salon de coiffure et une dizaine de rues peu fréquentées par les 457 résidents.
 
Cremona, c'est ce genre de petit village de passage situé sur l'axe Cochrane-Sundre où les visiteurs se font rares et ne s'attardent que quelques minutes pour faire le plein ou manger un morceau. Mais cet endroit entouré de champs et de vaches à perte de vue a la particularité d'avoir pour voisine une usine pas comme les autres, Aurora Cannabis, un producteur de marijuana médicinale.
 



 
De manière exceptionnelle, l'entreprise a accepté de nous ouvrir ses portes et de nous laisser visiter toutes les étapes de la production dans ses installations. L'unique producteur albertain s'est confié sur son projet, sur le marché du cannabis médicinal, sur la légalisation et sur son expansion. Aurora Cannabis souhaite devenir, d'ici 2018, le premier producteur de cannabis thérapeutique au Canada. Julien Lecacheur s'est rendu sur le site d'une entreprise visionnaire et pas comme les autres.
 
Chapitre 1 : Une ferme d'un nouveau genre
 





Photo(s) : Julien Lecacheur et Jocelyn Boissonneault/Radio-Canada


 
L'usine Aurora Cannabis est située dans la municipalité rurale de comté de Mountain View.
Des champs, des vaches, des granges, de longues routes sinueuses et, au milieu de nulle part, un chemin. À première vue rien d'anormal, juste un panneau indiquant une propriété privée, puis en avançant au pas, nous découvrons une petite maison, des sapins, et au bout du chemin une usine flambant neuve sortant de l'ordinaire et surtout du cadre. Une usine de production de cannabis médicinal invisible depuis la route et surtout introuvable depuis le GPS des téléphones intelligents.
 
Fondé en 2013, Aurora Cannabis a décidé de construire son usine de 5000 mètres carrés à l'abri des regards, mais pas de tous : les caméras couvrant chaque angle de l'usine et les lecteurs de cartes sont ici pour rappeler que le produit est convoité et doit être hautement surveillé.
 

 
Une fois la sécurité traversée et la carte d'accès autour du cou, il n'est pas encore question de s'approcher des plantes. Le vestiaire est l'étape finale nous séparant d'un monde inconnu à l'odeur singulière si connue des consommateurs.
 
Comme pour la sécurité, Santé Canada a imposé des règles strictes qu'Aurora Cannabis et les 35 autres producteurs canadiens doivent respecter à la lettre, au risque de perdre ce précieux et onéreux permis qui se négocie à plus de 10 millions de dollars.
 

 
Le vice-président d'Aurora Cannabis, Cam Battley, revêt la tenue réglementaire.
Couvre-tête, couvre-barbe, gants, blouse, lunettes de soleil et couvre-chaussures composent la panoplie parfaite non pas du parfait chimiste mais de l'employé ou du journaliste souhaitant s'introduire dans l'enceinte et au coeur de la production.
 

 
Premier arrêt, la salle de clonage. C'est ici que les clones issus des plantes mères sont réunis par sortes et se développent durant une période 7 à 14 jours. Le temps pour elles de créer des racines.
 

 
Ici John Barnet, l'un des responsables de la production et de la culture, tient dans ses mains une plante de cannabis qui a fait ses racines et qui est prête à poursuivre sa croissance dans la pièce suivante.
 

 
Cette pièce sert à la fois de première croissance pour les plantes, mais c'est aussi l'endroit où sont réunies les mères. Des morceaux de ces plantes seront ensuite coupés pour réaliser des clones et ainsi reproduire une plante identique.
Notre passage dans ces deux premières pièces est étrange, pas d'odeur, une lumière assez blanche et une température autour des vingt degrés. L'impatience de visiter les pièces principales, où se trouvent les plantes de cannabis arrivées à maturité, se fait sentir.
 

 
Avant d'entrer dans l'une des dix salles de croissance, Cam Battley, le vice-président d'Aurora Cannabis, nous demande de mettre nos lunettes de soleil et de nous préparer à une intense chaleur. Le choc est saisissant, la transition brutale. Malgré les lunettes la couleur jaune envahit complètement la pièce. Une pièce que l'on estime immense tant les plantes de cannabis s'entassent et se comptent par centaines. Des plantes qui permettent de récolter plus de 7000 kilogrammes de cannabis par an. Une production pouvant approvisionner jusqu'à 15 000 personnes.
 

 
Outre la couleur, la chaleur et l'humidité nous envahissent complètement. La tenue sécuritaire obligatoire nous fait immédiatement transpirer. Et que dire de l'odeur. Cette odeur si particulière au cannabis est saisissante. Différente de celle que l'on peut trouver dans la rue mais tout de même reconnaissable.
 

 
Les plants de cannabis passent plusieurs semaines dans la salle de croissance. Ici le but est de permettre à la plante de se développer et de pouvoir ainsi récupérer la fleur la plus grosse possible.
 

 
La fleur de cannabis est ensuite récoltée. Les plantes sont taillées pour enlever les parties inutiles puis entreposées dans cette salle de séchage pendant plusieurs jours. Les plantes séchées sont embouteillées et emballées.
 

 
Des employées chargées de l'expédition versent délicatement les fleurs de cannabis dans une coupelle en métal. Chaque sac d'un poids d'un kilogramme est composé d'une variété de cannabis.
 

Ces mêmes employées déposent avec précaution les fleurs de cannabis dans des petites boîtes noires en plastique. Chaque boîte doit peser exactement 10 grammes.

 
Une boîte contenant 10 grammes de cannabis vaut 80 dollars. Des boîtes de ce genre seront ensuite acheminées par la poste aux quelque 9000 clients affiliés à l'entreprise Aurora Cannabis.
 

 
La visite de l'usine se termine par l'entrepôt. Ici la sécurité est à son maximum. La carte d'accès est réservée à un petit nombre d'employés. L'entrée de la pièce est à la fois protégée par une porte blindée mais aussi par une deuxième porte munie de barreaux. Les systèmes de protection doivent être efficaces. Des millions de dollars en cannabis sont entreposés ici.
 

 
Le cannabis est rangé dans des sachets d'un kilogramme ou des petites boîtes déjà prêtes à l'envoi, entreposées par type.
 
L'usine verte de demain
 

 
Durant la visite de l'usine, le vice-président d'Aurora Cannabis, Cam Battley, nous parle de son désir d'agrandissement. Le but, atteindre de nouveaux marchés et augmenter ses ventes qui sont estimées à un million de dollars par mois.
 
« Nous allons devenir la plus grande usine de production de cannabis au monde », souligne-t-il.
 





Plan d'agrandissement de l'usine. Source : Aurora Cannabis (notre traduction du plan original en anglais)


 
La superficie des installations passera ainsi de 5000 mètres carrés à 55 000 mètres carrés, soit l'équivalent de 10 terrains de football. Et cette usine ne sera pas que grande de taille, elle sera aussi à la fine pointe de la technologie.
 
 
« Nous proposons de construire une serre végétale de conception néerlandaise. Le système unique de cette serre nous permettra de contrôler toutes les variables environnementales, y compris la chaleur et l'humidité. Il y aura aussi un système d'éclairage plus important. Et le tout sera hautement automatisé », détaille Cam Battley.
 

 
 
« Nous croyons pouvoir être en mesure de mettre en place le plus bas coût de production de cannabis médicinal au monde. »
Et cet agrandissement se fera sur le site actuel non loin de Cremona. Mais le chemin a été long pour en arriver jusque-là. Une décision qui sème la controverse.
 

 
Mercredi, les membres du conseil du comté de Mountain View se sont réunis pour voter sur le projet d'expansion d'Aurora Cannabis. Une salle pleine, une ambiance tendue, une panoplie d’experts, des résidents du comté pour et contre, tel était l'état d'esprit général.
Les audiences ont duré près de quatre heures.
 
Au moment du vote, le principe était simple : Aurora Cannabis devait récolter 4 votes en sa faveur pour pouvoir s'agrandir, une égalité aurait signifié un refus.
Finalement, le vote a été chaotique et semé d'embûches.
 
La première lecture a débouché sur une égalité. Une deuxième puis une troisième lecture et finalement une pause de 15 minutes supplémentaires ont fini par faire pencher la balance et voir un conseiller voter en faveur du projet.
Soulagement pour Aurora Cannabis, scandale pour les opposants.
 

 
Chris Bellamy, fortement déçue par la décision, en veut particulièrement aux conseillers qui ont menti, selon elle.
 
« Ils avaient promis en 2013 qu'il n'y aurait aucune expansion possible. Aujourd'hui, je me sens trahie par cette décision », souligne-t-elle.
 

 
Marie Thompson réside aussi près de l'usine d'Aurora. Opposée au projet depuis le début, elle est aujourd'hui en colère.
 
« Je suis très déçue. Vous n'imaginez pas l'impact négatif qu'aura cette immense usine de 55 000 mètres carrés pour nous, les voisins. Je suis persuadée qu'il y aura des problèmes avec la circulation et la gestion de l'eau. »
 

 
Cam Battley, lui, se réjouit de ce vote qui vient, selon lui, récompenser des mois de travail.
 
« Cette décision me rend très heureux. Cela fait des mois que nous travaillons auprès et avec les communautés pour bâtir ce projet d'expansion. Maintenant, nous allons pouvoir nous consacrer aux travaux qui devraient commencer au début de l'année 2017 », souligne-t-il.
 
Une forte concurrence
 
Cette victoire tombe à point nommé pour les dirigeants d'Aurora Cannabis qui vont pouvoir tirer profit du marché du cannabis thérapeutique en plein essor.
L'Association canadienne du cannabis estime que près de 120 000 Canadiens consomment de la marijuana médicinale. Un chiffre en hausse constante de 10 % par mois, selon Santé Canada.
 
Les producteurs de cannabis médicinal se livrent une saine bataille pour offrir des produits de meilleure qualité, différents et à des prix très compétitifs, et ainsi toucher cette clientèle grandissante. Une compétition qui donne des résultats, selon Cam Battley.
 
 
« Nous cherchons tous à innover et à améliorer nos techniques de production. Cela amène de bons résultats. Cette course à l'innovation a tout simplement permis de créer une nouvelle industrie, qui place le Canada en tête du marché mondial de la marijuana médicinale. »
 

 
Colette Rivet est la présidente de l'Association canadienne du cannabis. Elle explique que 36 producteurs sont actuellement sur le marché du cannabis thérapeutique au Canada. Elle ajoute que les demandes pour rejoindre ce cercle très fermé ne cessent de se multiplier.
 
 
« Près de 400 demandes de licences pour produire de l'huile de cannabis ou de la marijuana médicinale sont actuellement sur le bureau de Santé Canada. La liste est longue et le chemin est aussi long pour obtenir le permis. Les demandeurs dépensent en moyenne plus de 10 millions de dollars avant l'obtention de la licence. Les critères d'admissions sont aussi très précis », souligne-t-elle.
 

 
Et si les demandes se bousculent, c'est aussi parce que les producteurs veulent se positionner avant la future légalisation promise par le gouvernement de Justin Trudeau. Les premiers débats à Ottawa devraient commencer aux alentours du printemps ou de l'été 2017, la légalisation pourrait intervenir au courant de 2018.
 
Chapitre 2 : Cremona, un village accroché à son usine
 

 
En ce mois de novembre, il neige et la température ne dépasse pas les - 5 degrés : un vrai temps de novembre. Une météo qui prend encore un peu plus son sens dans le petit village de Cremona.
 

 
Les rues sont quasi désertes, recouvertes de neige, et les 457 âmes qui y résident sont soit au travail, soit chez eux bien au chaud. Situé à une heure au nord-ouest de Calgary, le village de Cremona ne fait pas dans l'excès et possède uniquement des établissements de première nécessité comme une école, une banque, un restaurant, un coiffeur, une épicerie ou une station-service, très utiles pour les résidents qui ne souhaitent pas faire les 30 minutes de route qui les séparent de la première grande ville, Cochrane.
 

 
Ici, le calme quotidien a été bouleversé dans les trois dernières années. Tout d'abord le village a perdu son employeur principal lors de la fermeture, en 2014, des installations de l'entreprise pétrolière Shell, le moteur économique de toute la région. Puis, Cremona a accueilli l'usine d'Aurora Cannabis. Une entreprise qui a d'abord suscité la méfiance et la peur chez certains résidents, qui associaient Aurora Cannabis à la drogue et aux stigmatisations qui lui sont associées.
 

 
Gerry Neilon, le patron de l'hôtel Cremona, se souvient avoir été surpris et quelque peu inquiet lors de l'annonce de l'arrivée de cette usine à quelques kilomètres de son établissement.
 
« Ma première réaction a été très partagée, je n'étais pas sûr si cette usine était une bonne chose pour le village, mais par la suite je me suis renseigné et je suis devenu excité par cette idée », souligne-t-il.
 

 
De son côté Michael Kerfoot, un concepteur de projets écologiques, explique avoir été tout de suite emballé par le projet.
 
« Moi et mes voisins avons accueilli d'un bon oeil l'arrivée de l'usine aux portes de Cremona, car elle permet entre autres de produire et de rendre disponible de la marijuana thérapeutique pour de nombreux Canadiens », explique-t-il.
 

 
À la mairie, les discussions vont bon train entre le maire, l'un de ses conseillers et l'employée administrative. Tous n'ont que ce sujet à la bouche : l'agrandissement de l'usine d'Aurora Cannabis. Dans ce village peu peuplé, les nouvelles de ce genre se font rares, surtout lorsqu'elles laissent entrevoir la création d'une centaine d'emplois.
 

 
Robert Reid, un des conseillers municipaux, est inquiet pour la survie de son village. « C'est économiquement très difficile pour nous actuellement », admet-il, et d'ajouter que cet agrandissement devrait engendrer un boom économique et enfin mettre le village en avant sur la carte de l'Alberta.
 

 
De son côté, le maire du village de Cremona, Tim Hagen, est enthousiaste. L'agrandissement de l'usine devrait attirer de nouvelles familles sur son territoire. Il a déjà tout prévu. Il explique avoir contacté des promoteurs pour construire une série de nouvelles maisons à Cremona.
 
« Ces nouvelles maisons, et ces nouveaux résidents vont me permettre de ne pas augmenter les taxes », déclare-t-il.
 
La nouvelle usine pourrait changer considérablement les choses pour Cremona, bien que son implantation au départ n'ait pas eu l'effet escompté. Si le conseil municipal à tout de suite donné son feu vert et démontré un fort enthousiasme, Tim Hagen concède n'avoir vu aucun nouveau commerce s'ouvrir dans le village.
 
 
« Je pense que certains magasins ont augmenté légèrement leurs chiffres d'affaires, mais ce n'est pas si important maintenant. »
 

 
L'ouverture de l'usine d'Aurora Cannabis a tout de même changé la donne pour certaines entreprises : c'est le cas pour l'hôtel Cremona de Gerry Neilon.
 
Pendant qu'il répare un vieux téléphone, il explique que des dizaines de travailleurs ont commencé à fréquenter son restaurant lors de la pause déjeuner quand les travaux de construction de l'usine ont débuté. Il admet que son chiffre d'affaires n'a pas tant augmenté que cela : « mes bénéfices ont été revus à la hausse d'environ 5 % depuis l'arrivée d'Aurora Cannabis. » Néanmoins, son établissement est bien plus achalandé, notamment les vendredis midi.
 
« Certains vendredis, les employés de l'usine viennent en groupe et restent plusieurs heures au restaurant », souligne-t-il.
 

 
Et justement à midi, c'est l'heure de pointe au restaurant : une trentaine de véhicules sont dans le stationnement et une dizaine de tables sont occupées.
Parmi ces clients se trouve Sheila Kaspchuck. Assise à une table près du bar, elle boit tranquillement son café en lisant les nouvelles de la région. Cette résidente du comté a travaillé pendant les vingt dernières années pour le gouvernement fédéral à Calgary. « Je faisais près d'une heure et quart de route aller par jour », souligne-t-elle.
 

 
À l'ouverture de l'usine, elle a décidé de tout lâcher pour postuler et ainsi se rapprocher de sa maison. Malgré sa baisse de salaire, elle ne regrette pas son choix, bien au contraire.
 
« Mon salaire est inférieur, mais maintenant je suis à dix kilomètres de mon travail, alors je fais beaucoup d'économies sur l'essence et sur l'entretien de mon véhicule. »
 
Elle ajoute qu'Aurora Cannabis a fait beaucoup de bien à la région. Aujourd'hui, elle estime qu'environ 60 % des employés de l'usine résident dans le comté de Mountain View. Ce chiffre pourrait encore augmenter avec l'embauche de 120 nouvelles personnes.
 

 
Au croisement situé à la sortie de la ville, je m'arrête pour prendre des photos et regarder les camions passer. Au même moment, une femme dans sa voiture s'arrête et m'interpelle pour me demander ce que je suis en train de faire. Si elle n'a pas voulu me dévoiler son identité, elle prend tout de même cinq minutes pour me dire à quel point cette usine a eu un impact positif sur le village. Actuellement à la recherche d'un emploi, elle compte y postuler pour y travailler dès que les premiers postes seront ouverts. Elle reprend la route, et je fais de même quelques minutes plus tard.
 
Chapitre 3 : La clinique de cannabis médicinal, un endroit très fréquenté
 

 
Si la production va bon train à Cremona, à Calgary, la demande se fait tout aussi forte dans les cliniques de marijuana médicinale.
 
Chez Natural Health Services, près du centre commercial Chinook, la salle d'attente est pleine. Les Calgariens souhaitant obtenir une consultation chez le médecin entrent et sortent en continu de cette salle.
 
La consultation dure une quinzaine de minutes, le temps pour le médecin de décider si la marijuana thérapeutique est recommandée ou non. Si oui, une prescription est délivrée et le patient doit se rendre au magasin.
Quatre médecins délivrent des prescriptions dans la clinique. Tous sont inscrits au registre spécial mis en place par le conseil des médecins de l'Alberta.
 





Kelly Eby, porte-parole du Collège des médecins de l'Alberta


 
Kelly Eby, la porte-parole du Collège des médecins de l'Alberta, explique que tout médecin souhaitant prescrire du cannabis médicinal est dans l'obligation de s'enregistrer auprès du Collège. Aujourd'hui, 268 médecins sont inscrits dans ce registre. Des professionnels de la santé qui ont aussi un devoir de prévention auprès des patients, selon Kelly Eby.
 
« Le Collège a demandé aux médecins d'être attentifs au passé médical des patients souhaitant de la marijuana. Ils doivent aussi les informer des risques », souligne-t-elle.
À la clinique, les patients munis d'une prescription doivent descendre d'un étage pour rencontrer un conseiller.
 





Un conseiller tient un vaporisateur de cannabis pour la consommation des herbes sèches.


 
Ici, aucun produit n'est sur place et aucune vente de cannabis n'est réalisée. Seuls les vaporisateurs servant à la consommation sont vendus.
Les patients s'assoient avec un conseiller et ce dernier leur propose différents produits provenant de différents producteurs. Mais pas uniquement. L'éducation est aussi importante, selon Kait Shane, la directrice des soins aux patients.
 





Kait Shane, directrice des soins aux patients


 
 
« Nous sommes ici pour les conseiller, mais aussi pour les éduquer. Nous voulons rassurer les personnes qui ont souvent des préjugés ou ressentent de la peur envers le cannabis. »
Ce lieu est autant rempli de patients que la salle d'attente de la clinique. Toutes sortes de personnes, jeunes, âgées, femmes, hommes, sont ici pour trouver un remède à leur maladie.
 





Jan Cerato, consommateur de marijuana médicinale


 
Jan Cerato a commencé à prendre la marijuana médicinale à partir de janvier 2016. Ce professionnel du marketing a pris pendant des années des pilules pour traiter notamment des problèmes d'anxiété.
 
 
« Je cherchais un moyen de traiter mon problème de manière naturelle », souligne-t-il.
Pour lui, le traitement a changé sa vie.
 
« Depuis que je consomme de la marijuana, ma vie a complètement été transformée à 180 degrés. Aujourd'hui, je fais du sport, je suis capable de travailler et j'ai perdu plus de 20 kilogrammes », confesse-t-il.
 





Jill et Basil, des conseillers en cannabis de la clinique


 
Le cas de Jill Grindle est tout aussi atypique. Cette femme aujourd'hui conseillère au sein de la clinique a consommé du cannabis pendant 20 ans dans la rue avant de découvrir la marijuana thérapeutique. Elle explique que ces prescriptions lui ont permis de consommer différentes plantes idéales pour ses problèmes d'insomnie.
 
 
« Aujourd'hui, je peux choisir les plantes que je veux et, depuis, je dors 9 heures par nuit. De plus, j'ai réduit ma consommation, j'ai perdu 30 kilogrammes, j'ai changé de carrière, je mange mieux, je fais du sport et mon mariage n'a jamais été aussi fort », explique-t-elle.
Si les effets du cannabis ont transformé la vie de Jan Cerato et de Jill Grindle, la question de la dépendance s'impose.
 
Un questionnement immédiatement balayé du revers de la main par les consommateurs.
 
« Je peux me passer du cannabis pendant plus de 10 jours. Je ne suis pas dépendant, je suis capable d'en prendre et de m'arrêter comme je le désire », souligne Jan Cerato.
La question de la légalisation se pose aussi.
Dans la clinique, l'hésitation n'est pas de mise, la majorité des clients sont pour la légalisation.
 





Jill Grindle, conseillère en cannabis


 
 
« Le Canada est prêt pour la légalisation. Ce statut est essentiel pour les consommateurs qui doivent arrêter de prendre de la marijuana dans la rue pour uniquement consommer des produits déclarés « propres » par Santé Canada », explique Jill Grindle.
 
Journaliste : Julien Lecacheur
Caméraman : Jocelyn Boissonneault
Édimestre : Mylène Briand
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Par mrpolo,
Les Zurichois justifiant une maladie pourraient disposer d'une carte les autorisant à acquérir plus facilement du cannabis.
 
 
 
 

(Photo: Keystone/Archives/photo d'illustration)


 
 
 
Le consommateur de cannabis pour des raisons médicales devrait pouvoir en obtenir plus facilement en ville de Zurich. Le Conseil de Ville de Zurich a donné suite mercredi à un postulat des Verts par 80 voix contre 36.
 
Il est déjà possible aujourd'hui pour des patients de calmer leurs douleurs au moyen de produits à base de cannabis. Une autorisation de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) leur est toutefois nécessaire.
 
Mais la procédure pour obtenir cette dernière est si compliquée que nombre de patients passent outre et se fournissent en cannabis par des voies illégales, expliquent les Verts zurichois. Criminaliser ces personnes n'a aucun sens, selon eux.
 
Et une représentante socialiste d'ajouter que la procédure d'autorisation actuelle est lourde et bureaucratique. Elle renchérit en outre inutilement le système de santé.
La proposition des Verts prévoit un nouveau système de distribution de cannabis aux personnes souffrant d'une maladie et pour lesquelles les effets du cannabis soulagent les symptômes. Grâce à une carte d'identité qui leur serait remise par les autorités, elles auraient le droit de consommer des produits cannabiques pour des raisons médicales.
 
Avant de lancer son nouveau système, la Ville de Zurich doit toutefois présenter un programme et obtenir une autorisation de l'OFSP. Opposés au postulat, le PLR et l'UDC ont notamment fait valoir qu'il est déjà possible aujourd'hui de consommer du cannabis pour des raisons médicales et qu'un projet similaire des Vert'libéraux est pendant au niveau fédéral.
(nxp/ats)
 
Source: 20min.ch
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Par mrpolo,
Alors qu’un rapport mentionnant ce que la légalisation du cannabis pourrait rapporter à l’État et dénonce l’échec des politiques du Royaume-Uni en matière de drogue, certains politiciens ont publiquement pris position.
 
 
 
Cela fait près de 90 ans que le cannabis est illégal au Royaume-Uni. Dans une tentative d’abolir ces lois obsolètes et de redresser une économie au plus bas à cause du Brexit, certains politiciens, dont l’ancien ministre de la Santé Norman Lamb, appellent à la décriminalisation de ce vice tant aimé.
 
Cela intervient après la parution d’un rapport de l’institut Adam Smith, un think tank indépendant, affirmant qu’une légalisation pourrait rapporter plus de 1 milliard de livres sterling (1,2 milliard d’euros) chaque année au Trésor public en recettes fiscales ; un résultat qui pourrait pousser d’autres pays occidentaux à faire de même.
Ce rapport recommande entre autre de suivre l’exemple des quatre nouveaux États américains qui viennent de légaliser le cannabis en parallèle de l’élection présidentielle du 8 novembre dernier.
 
“L’interdiction du cannabis est en train de se faire balayer par l’opinion publique et d’être remplacée par une réglementation juridique responsable, a déclaré l’ancien vice-Premier ministre Nick Clegg à la Press Association. Il est temps que les ministres commencent à écrire des règlementations pour un marché légal, comprenant les limites d’âge et les préventions de santé appropriées, afin de reprendre le contrôle aux gangs de criminels. Les politiques britanniques doivent ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans le reste du monde.“
 
L’Allemagne se prépare à légaliser le cannabis à des fins médicales tandis que le Canada a opté pour une décriminalisation totale, suivant de quelques années les Pays-Bas et le Portugal.
Le rapport affirme que les politiques archaïques appliquées en Grande-Bretagne ont échoué à arrêter la consommation de cannabis, tout en augmentant le taux de criminalité, la corruption et les meurtres.
 





Des réformes pour légaliser et réguler le cannabis pourrait mettre fin au trafic criminel et pourrait garantir les standards de la marchandise grâce à des contrôles strictes de qualité. © Mathieu Young via Flickr


 
“Actuellement, le cannabis ne peut être obtenu qu’illégalement, auprès de gangs qui poussent à la consommation de drogues dures, explique le député conservateur Peter Lilley. Il est grand temps que nous légalisions le cannabis. Nous poussons les consommateurs de drogues douces dans le bras des dealers de drogues dures.”
 
Le modèle proposé d’un marché légal de cannabis pourrait rapporter 7,9 milliards d’euros à l’État britannique, et entre 880 millions et 1,2 milliard d’euros en recette fiscale, ainsi qu’une réduction des dépenses en justice pénale.
 
Plus de 1 300 personnes sont incarcérées pour des délits liés au cannabis en Angleterre et au pays de Galles, ce qui coûte aux contribuables britanniques environ 58 millions d’euros par an.
Comme l’explique la co-leader du parti écologiste, Caroline Lucas, “la Grande-Bretagne a besoin de politiques factuelles en matière de drogues, plutôt que de poursuivre ce régime inefficace et coûteux de prohibition.”
 
 





“Légalisation du cannabis pour tous les adultes.” Manifestation pro-cannabis à Londres le 20 avril dernier © Matthew Kirby/Konbini


 
par Matthew Kirby
 
Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Le ministre de la Santé souligne la nécessité d'adopter une approche scientifique et économique pour "encadrer et légaliser" la consommation du haschich au Liban.
 

 
 
Un cultivateur de cannabis dans la Békaa, dans l'ouest du Liban. Photo d'archives AFP


 
Le ministre libanais de la Santé, Waël Bou Faour, a évoqué samedi les bienfaits thérapeutiques du cannabis, plus particulièrement l'huile du cannabis, affirmant que plusieurs pays ont légalisé le recours à cette plante pour des besoins de santé. Selon lui, le Liban "est en train de rater une opportunité" en raison de sa politique qui criminalise l'usage du cannabis, soulignant la nécessité d'adopter une approche scientifique et économique pour "encadrer et légaliser" la consommation de cette plante.
 
Le chef du Parti progressiste socialiste (PSP), Walid Joumblatt a déjà appelé à plusieurs reprises les autorités libanaises à la légalisation de la culture du haschich, affirmant que cela représente "une formule de relève économique pour la Békaa, pour Baalbeck et pour le Hermel".
 
 
 




Le libanais rouge-
Photo@purkif.com

 
Selon le chef de la brigade des stupéfiants au sein des Forces de sécurité intérieure, le général Ghassan Chamseddine, environ 35 000 dounoums de haschich (3 500 hectares) sont plantés chaque année dans la Békaa centre et nord, dans les cazas de Baalbeck et Hermel, et dans une partie des cazas de Bécharré et Denniyé. "La production annuelle moyenne est d'une centaine de tonnes et le marché annuel de 60 millions de dollars environ", avait-il estimé en 2015.
 




Le libanais jaune-Photo@
purkif.com

 
Selon des cultivateurs de cannabis au Liban, le conflit en Syrie voisine a détourné l'attention de l’État et dopé le trafic avec une frontière devenue beaucoup moins contrôlée. L'armée détruisait auparavant chaque année quelques milliers d'hectares de cannabis dans la Békaa.
L’État avait mené des campagnes d'éradication, promettant des cultures alternatives. Mais depuis l'échec d'un programme de l'Onu il y a quinze ans, un bras de fer l'oppose aux cultivateurs qui réclament la légalisation de cette culture ancestrale.
 
Selon les agriculteurs, la demande a augmenté de plus de 50% depuis 2012, et la majorité du haschich est écoulée vers la Syrie.
 
Source: lorientlejour.com
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Par mrpolo,
Depuis la désignation de Jeff Sessions, les partisans de la légalisation du cannabis sont plongés dans l’incertitude. Pour le possible attorney général de Donald Trump, « les gens bien ne fument pas de marijuana »
 
 
 

Le possible attorney général, Jeff Sessions, à la Trump Tower, à New York, le 18 novembre. JEWEL SAMAD/AFP


 
 
Pour les partisans des paradis artificiels, l’avenir s’annonçait sans nuages. La Californie avait légalisé l’« herbe » le 8 novembre, avec une majorité de 56 % des électeurs. Grâce à cette décision, dans l’Etat le plus peuplé de l’union américaine, s’ouvrait un marché estimé à plusieurs milliards de dollars. Dans l’ensemble des Etats-Unis, le mouvement de légalisation paraissait inéluctable. Commencé dans l’Ouest, il progressait vers l’est : le Massachusetts avait mis fin à la prohibition le 8 novembre. Et même la Floride, à 71 %.
 
La victoire de Donald Trump a plongé l’industrie du cannabis dans l’anxiété. Comme les « dreamers », les jeunes sans-papiers régularisés par décret par Barack Obama, comme les défenseurs de l’avortement ou de l’environnement, les « cannapreneurs » – les entrepreneurs qui se sont engouffrés dans ce nouveau secteur économique –, se demandent à quelle sauce ils vont être accommodés par l’administration Trump.
 
Le candidat Trump n’ignore pas que la légalisation est soutenue par une majorité de la population – 58 % des Américains et 63 % des jeunes républicains – mais reste un chiffon rouge pour les conservateurs chrétiens. Sur la marijuana médicale, pas d’ambiguïté. Il s’y est déclaré « à 100 % » favorable. Mais il a beaucoup varié sur la consommation récréative. Dans les années 1990, il était favorable à la vente libre de toutes les drogues pour priver les trafiquants de leur marché. En octobre 2015, il voulait laisser les Etats décider. En février, il n’était plus sûr de rien : « In some ways, it’s good ; in some ways it’s bad. » (« D’un côté, c’est bien, mais d’un autre, c’est mal. »)
 
Mais, le 18 novembre, les partisans de la légalisation ont été horrifiés par le choix du sénateur de l’Alabama, Jeff Sessions, comme possible attorney général de Donald Trump. Ultraconservateur, il est opposé à la régularisation du cannabis. « Les gens bien ne fument pas de marijuana », proclamait-il en avril, lors d’une audition au Sénat. Jeff Sessions reproche à Barack Obama d’avoir banalisé le cannabis en affirmant qu’il n’est pas plus nocif que l’alcool. Pour lui, les pouvoirs publics doivent au contraire persuader l’opinion que la marijuana est une substance « dangereuse ».
 
Réunis à Las Vegas pour leur grande Foire-exposition annuelle, du 16 au 18 novembre, les entrepreneurs du secteur se sont trouvés face à une perspective qu’ils n’envisageaient plus : celle d’un retour en arrière. De fait, en l’absence de codification juridique solide, la légalisation repose essentiellement sur la tolérance manifestée par l’administration fédérale. Légalement, la marijuana continue à être inscrite dans la catégorie 1 des substances contrôlées au même titre que l’héroïne. En 2015, la police a encore procédé à quelque 570 000 arrestations pour faits liés à la marijuana.
La marijuana légale dans huit Etats
 
Dans la pratique, Barack Obama a laissé faire les expériences décidées par référendum dans les Etats, comme le Colorado, qui a été le premier à rendre légale la vente de marijuana le 1er janvier 2013. A condition que les autorités réglementent sévèrement la culture et la vente. La marijuana est maintenant légale dans huit Etats et le district de Columbia (et accessible à des fins médicales dans trente-neuf Etats).
 
Mais le secteur repose sur deux textes qui ne sont pas irréversibles. L’un, adopté par le Congrès, empêche le département de la justice d’engager des fonds pour intervenir contre la marijuana médicale. Il est attaché au budget fédéral et doit être renouvelé en décembre. L’autre est un simple mémorandum du bureau de l’attorney général ordonnant aux procureurs fédéraux de se désintéresser du sujet dans les Etats qui ont réglementé le « pot » (mot familier pour désigner le cannabis en anglais). Il peut être révoqué d’un trait de plume par Donald Trump. Comme les climatosceptiques sur l’environnement ou les « nativistes » sur l’immigration, les militants anti-« pot » attendent des mesures fortes de leur président.
 
Les « cannapreneurs » mettent en avant le poids économique pris par le secteur, les dizaines de milliers d’emplois et les millions de dollars de taxes engrangées par les Etats. Le choix de Jeff Sessions « n’est pas une bonne nouvelle, a réagi Tom Angell, le directeur du groupe Marijuana Majority. Mais je veux espérer que la nouvelle administration va prendre conscience que la répression créerait un problème politique énorme dont elle n’a pas besoin, sur une question qui n’est pas une priorité pour le nouveau président. »
 
Source: lemonde.fr
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Par mrpolo,
Les consommateurs de cannabis sont désormais considérés comme étant non-fumeurs aux yeux de la plupart des compagnies d’assurances. Ils pourront, du coup, économiser sur le montant de leur prime annuelle.
 
 
 
Dans une volonté d’actualiser leurs pratiques, des compagnies d’assurances vie ont en effet procédé cet été à un changement de politique concernant les usagers de cannabis. Ces derniers ne sont désormais plus considérés comme des fumeurs au même titre que les adeptes de la cigarette.
 
«On a révisé nos polices d’assurances pour les amener plus à la réalité de maintenant. On classifie nos clients qui font l’usage de la marijuana – sans utilisation de nicotine, c’est important – comme non-fumeurs. Ça peut être médical ou récréatif. Ce qui fait la différence, c’est la nicotine», confirme Anne-Julie Graton, porte-parole de la compagnie Manuvie.
 
Études médicales
 
Cette modification est motivée notamment par de nouvelles études scientifiques sur les impacts de la marijuana sur la santé, confirment les différentes compagnies jointes par Le Journal. Qui plus est, la substance peut se consommer d’autres manières que par inhalation.
 
«Il y a des études plus récentes qui démontrent qu’une consommation occasionnelle de marijuana n’a pas le même impact que le tabac sur les taux de mortalité. Le mouvement Desjardins, depuis la mi-juin, accorde des taux non-fumeurs aux usagers de marijuana en assurance-vie individuelle», confirme la porte-parole de Desjardins, Valérie Lamarre.
 
Meilleur prix
 
Le fait de consommer du tabac ou du cannabis engendrait jadis l’application d’un taux fumeur en assurance-vie. Le montant de la prime était plus élevé, puisqu’il tient compte du risque supplémentaire pour la santé que représente cette consommation. La modification de la norme pour le consommateur de cannabis lui fera donc profiter de meilleurs tarifs.
 
«En général, si les personnes consomment de la marijuana de manière peu fréquente, ils vont se voir appliquer des taux d’assurances standards, comme tout le monde, comme quelqu’un qui dirait consommer de l’alcool. On ne fera pas de grosse distinction», assure Julie Bourbonnière, porte-parole de la Financière Sun Life, qui a aussi emboité le pas.
 
L’Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP) a elle aussi constaté le phénomène. Aucune directive globale n’a été émise en ce sens.
«C'est une industrie concurrentielle et chaque assureur détermine en fonction de ses critères les protections offertes [...] Chaque assureur a ses règles de souscription», explique la porte-parole Suzie Pellerin.
 
 
 
 
 
Kathryne Lamontagne
 
Source: journaldequebec.com
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Par mrpolo,
La capitale allemande planche sur un projet pilote pour autoriser une distribution contrôlée de la marijuana.
 





La parade du chanvre à Berlin, 2016 (© Majka Czapski/Flickr)


 
Ces dernières années, Berlin est devenu le paradis des temps modernes pour la génération Y. Capitale de la nuit du Vieux Continent grâce à ses clubs réputés à l’international, la ville rayonne par sa vie culturelle, son abondance en restaurants vegans et son atmosphère chaleureuse, qui lui valent les faveurs des millennials. Et pour ne rien gâcher, le cannabis pourrait bientôt y être légalisé.
 
Les Verts, le parti de gauche Die Linke et les sociaux-démocrates, qui ont formé une coalition majoritaire au Parlement local, se sont en effet déclarés favorable à une légalisation partielle de la marijuana.
 
La Deutsche Welle rapporte que le membre des Verts Benedikt Lux a confirmé que les trois partis s’étaient mis d’accord pour la mise en place “d’un projet pilote scientifiquement encadré de distribution contrôlée”.
 
Actuellement, la possession de cannabis est illégale en Allemagne, mais en dessous de 15 grammes, il est très rare d’être poursuivi. Berlin étant l’un des 16 länder (États fédérés) allemands, la ville peut voter certaines lois propres à sa juridiction. Maintenant qu’une volonté politique dans ce sens existe, les partisans de l’usage récréatif ont bon espoir de voir leur cause avancer.
 
“C’est une tentative de faire avancer la débat, a déclaré Max Plenert de l’Association allemande du chanvre à la Deutsche Welle, une chance de montrer aux politiques et aux médias que ce n’est pas un sujet aussi sensible que ça, et ça pourrait être le point de départ de plus gros changements.”
 
Évoquant la légalisation récente du cannabis dans quatre États américains, annoncée le jour même de la victoire de Donald Trump, candidat antidrogue, à la présidentielle, Max Plenert commente : “Si les länder veulent essayer quelque chose de différent, il faut les laisser essayer.”
De tous les États allemands, celui de Berlin est tout désigné pour ce projet pilote. La ville accueille notamment le salon Mary Jane Berlin, qui rassemble 150 exposants nationaux et internationaux pour des concerts et des conférences sur les bienfaits thérapeutiques du cannabis.
 
 

https://www.youtube.com/watch?v=O8eDs-7ErgU

 
par Matthew Kirby
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet
 
Source: konbini.com
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Par Indi-Punky,
En marge de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, cinq Etats ont légalisé le cannabis à des fins récréatives, tandis que quatre autres ont autorisé l’usage médical.
 
 
 
C’était le 8 novembre. Au terme d’une rude campagne présidentielle entre la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, le second obtenait la majorité des « grands électeurs » nécessaires pour l’emporter. Mais, ce jour-là, les Américains n’ont pas seulement voté pour leurs « grands électeurs ». Ils se sont également prononcés dans neuf Etats sur la légalisation de la consommation de cannabis à titre récréatif ou à titre médical.
La vente de cannabis récréatif étendue à huit Etats
 
Si la possession, la consommation, le transport et la vente de cannabis restent interdits au niveau fédéral, nombreux sont les Etats qui ont assoupli leur législation depuis le début des années 2000. Le système des pétitions en est en partie responsable : en rassemblant suffisamment de signatures, les électeurs ont la possibilité de faire ajouter certains référendums au programme de l’élection présidentielle. C’est ainsi que les électeurs de cinq Etats (Arizona, Californie, Maine, Massachusetts et Nevada) ont eu à se décider sur l’autorisation du cannabis à des fins récréatives. Tous l’ont adopté, sauf l’Arizona, qui a rejeté la proposition à 52 %. Une légalisation qui permet désormais aux Californiens de plus de 21 ans d’acheter jusqu’à 28,5 grammes de cannabis, mais aussi de cultiver des plants de marijuana.
 
 
 
 
8 Etats sur 50 ont autorisé la vente de cannabis à usage récréatif
 
 



 
Moins controversée, l’autorisation du cannabis à titre médical a été validée dans quatre nouveaux états (Arkansas, Dakota du Nord, Floride et Montana). Près de la moitié des Etats américains autorisent à ce jour la consommation de cannabis à titre médical, avec cependant des restrictions diverses (interdiction de vente maintenue, autorisation de consommation des seules huiles de cannabis peu riches en substances actives, etc.).
Vers un changement de législation au niveau fédéral ?
 
La part de la population ayant accès à l’achat de cannabis à titre récréatif passe à près de 19 %
Le vote du 8 novembre, s’il n’engage en rien le niveau fédéral, rend l’interdiction à l’échelle fédérale plus difficilement tenable. Le basculement de quatre nouveaux Etats, dont la Californie, le plus peuplé du pays, de l’autorisation de vente à des fins strictement médicales à celle à des fins récréatives, marque un tournant supplémentaire dans la progressive légalisation amorcée depuis les années 2000 aux Etats-Unis. La part de la population ayant accès à l’achat de cannabis à titre récréatif passe ainsi de plus de 3 % de la population américaine (Alaska, Colorado, Oregon, Washington) à près de 19 %.
 
 
 
Près d'un Américain sur cinq vit dans un Etat ayant légalisé le cannabis à titre récréatif
 



 
A l’image du mariage pour les personnes du même sexe, d’abord autorisé au Massachusetts, puis dans de nouveaux Etats jusqu’à la légalisation par la Cour suprême le 26 juin, cette vague de légalisations pourrait amorcer, à long terme, un changement de législation au niveau fédéral.
A court terme, cependant, l’élection de Donald Trump crée de nombreuses incertitudes. En février, le candidat s’était déclaré favorable « à 100 % » au cannabis médical, mais « peut-être pas » en faveur du cannabis récréatif. Son entourage, en revanche, est connu comme étant conservateur sur le sujet, à l’image de Rudy Giuliani, pressenti pour le poste de procureur général (l’équivalent du ministre de la justice), ou de Mike Pence, nouveau vice-président des Etats-Unis. Un entourage qui pourrait peser dans la nomination par Donald Trump des prochains juges de la Cour suprême et ainsi peser sur la position fédérale concernant le cannabis.
 
 
Source: https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/14/la-legalisation-du-cannabis-l-enjeu-oublie-des-elections-americaines_5031091_4355770.html
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Par mrpolo,
La Californie et le Massachusetts ont voté pour la légalisation de la marijuana à usage récréatif. Les habitants de Floride ont autorisé son usage médical.
 
 
 
 
 

Une jeune fille a peint une feuille de cannabis sur sa joue, un jour de manifestation



pour sa légalisation, à Berlin. (Rainer Jensen/DPA/AFP)


 
 
Cette nuit d'élection américaine a offert d'autres surprises. La légalisation du cannabis enregistre sa plus grande victoire depuis 2012 et les référendums dans le Colorado et à Washington. Sur cinq Etats qui ont organisé en même temps que l'élection présidentielle, un référendum sur cette question, deux ont déjà approuvé la légalisation de la marijuana. En Californie, les électeurs ont voté pour la légalisation de la marijuana à usage récréatif. La consommation de marijuana, qui n’était jusque-là autorisé qu’à des fins médicales, a été approuvée à 55,5% selon les résultats préliminaires.
 
Désormais, à condition d’avoir 21 ans, on pourra acheter jusqu’à 28,5 grammes de marijuana pour des activités récréatives. Il sera aussi possible de faire pousser jusqu’à six plants de marijuana, pourvu qu’ils soient protégés de la vue du public. La vente au détail sera également possible, avec une licence (une procédure qui devrait prendre deux ans) et imposée à 15%.
Important marché
 
La légalisation de la marijuana fait de la Californie, Etat le plus peuplé des Etats-Unis (12% de la population américaine), le plus grand marché des Etats-Unis. Le directeur de la California Cannabis Industry Assn. s’est félicité auprès du site du LATimes :
"Nous nous réjouissons de voir les citoyens de Californie mettre fin à l’interdiction de la marijuana. La proposition 64 (qui autorise la marijuana) va permettre à la Californie de prendre toute sa place au centre de l’innovation, de la recherche et du développement dans le domaine du cannabis".
 
Les entreprises sont déjà sur les starting-blocks pour profiter de ce futur hub américain. Elles ont déjà entrepris d’acheter de grandes parcelles de terrain fertiles. Selon les experts, cités par le "Washington Post", les recettes fiscales provenant du commerce de marijuana pourraient s’élever à un milliard de dollars. Le journal souligne que ces bénéfices sont destinés à la recherche médicale et la prévention contre les (autres) drogues.
 
La campagne pour cette légalisation avait été portée par l’investisseur et fondateur de Napster, Sean Parker, et le milliardaire George Soros, qui avait investi près de 16 millions de dollars.
Dans le Massachusetts aussi, la légalisation du cannabis à usage récréatif a été approuvé. Le soutien populaire était opposé aux élus de l’Etat, dont le gouverneur Charlie Baker.
Vers une légalisation à l’échelle nationale ?
 
Par ailleurs, en Floride, dans le Nord Dakota et dans l’Arkansas, les citoyens ont voté pour la possibilité d’utiliser la marijuana pour des initiatives médicales.
La marijuana est autorisée pour un usage récréatif dans 4 Etats (Alaska, Colorado, Oregon et Washington), pour un usage thérapeutique dans 24 Etats. Pour le moment, la vente de cannabis entre Etats est interdite, même parmi ceux qui ont autorisé son utilisation.
 
Un sondage publié en octobre, indiquait que 60 % des Américains étaient favorables à la légalisation Ces résultats auraient pu ouvrir la porte vers une légalisation progressive à l’échelle nationale. Avec une probable victoire du camp républicain, c’est moins sûr.

Sarah Diffalah
 
Source: tempsreel.nouvelobs.com
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Par mrpolo,
LOS ANGELES | Au bleu des démocrates et au rouge des républicains qui coloreront la carte électorale des États-Unis, pourrait se mélanger un vert de plus en plus répandu: neuf États voteront le même jour que la présidentielle sur la légalisation du cannabis.
 
 
 
 
En plus du féroce duel entre Hillary Clinton et Donald Trump, l’Arizona, la Californie, le Maine, le Massachusetts et le Nevada organisent le 8 novembre des référendums sur la légalisation de la marijuana pour un usage récréatif, ainsi que la régulation de sa production et de son commerce potentiellement très juteux. De telles initiatives ont déjà été approuvées dans quatre États ainsi que dans la capitale Washington.
 
 
L’Arkansas, la Floride et le Dakota du Nord voteront eux sur l’autorisation de son usage thérapeutique, déjà légal dans 25 États et dans la capitale, tandis que le Montana décidera d’un possible assouplissement des conditions de vente du cannabis pour usage médical.
 
 
Expansion
 
 
Les États-Unis sont les plus gros consommateurs de drogues au monde et pour beaucoup de ses défenseurs, la légalisation du cannabis pourrait contribuer à mettre fin à des décennies d’une «guerre contre la drogue», essentiellement centrée sur l’Amérique latine, qui a fait des milliers de morts sans réduire la consommation.
 
 
Le cannabis est la drogue la plus populaire aux États-Unis, où 57 % des habitants sont pour sa légalisation, selon une étude du Pew Research Center. En 2006, ils n’étaient que 32 %.
 
Le Colorado a été le premier à légaliser le marché du cannabis à usage récréatif en 2012.
 
Une victoire du «oui» dans les cinq États à voter sur son usage récréatif mardi – surtout en Californie et en Floride – rendrait «inévitable» une expansion de la légalisation à d’autres États, estime Troy Dayton, co-fondateur et dirigeant de Arcview Market Research, un cabinet de recherche spécialisé dans ce secteur.
 
Source: journaldemontreal.com
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Par mrpolo,
Des tirs multiples ont frappé le restaurant Greenhouse Kitchen sur Haarlemmerstraat à Amsterdam pendant les premières heures de lundi matin. La police a interdit l'accès à la zone pour investigation. Personne n'était dans le restaurant quand les coups de feu sont arrivés et autant qu'on sache, personne n'a été blessé, rapporte le journal hollandais Het Parool
 
 
 
Un habitant du quartier a rapporté avoir entendu des coups de feu dans la rue autour 3h30. La police venue, mais n'a rien vu de suspect. C'est seulement quand un salarié a ouvert la porte d'entrée du restaurant lundi matin, qu'il a découvert deux trous de balle dans la fenêtre.
 
Selon le journal, le Greenhouse Kitchen est dirigé par la fille du propriétaire de la chaine de coffeeshops Greenhouse. Vous ne pouvez pas y acheter de haschisch ou d'herbe, mais vous êtes autorisés à consommer des drogues douces dans le restaurant.
 
 
 



 
Il n'est pas encore établi si ces coups de feu sont liés à une série de fusillades visant des coffeeshops à Amsterdam cette année. Depuis octobre l'année dernière, 7 coffeeshops ont été fermé sur ordre après des coups de feu.
 
Maurice Veldman, l'avocat du propriétaire du restaurant, a dit à Het Parool que le motif derrière les coups de feu est obscur. "Nous ne savons pas pourquoi c'est arrivé, mais ce n'est certainement pas une extorsion", a-t-il dit.
 
Source: nltimes.nl
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Par mrpolo,
La Chambre du conseil a décidé de renvoyer les responsables du cannabis social club de Namur devant le Tribunal correctionnel. Le procès devrait avoir lieu au premier trimestre de 2017.
 
 
 
 

© JACK GUEZ - AFP


 
Ce sera le procès d'un système imaginé à Anvers, dès 2006, par l'asbl Trekt uw plant. Une association de consommateurs de cannabis cultive des plants de marijuana pour le compte de ses membres, un plant par adhérent, de manière à produire quelques grammes par personne et par semaine.
 
Ce système serait compatible avec une directive du ministère de la Justice datant de 2005 et qui prévoit de ne plus poursuivre les personnes en possession d'une petite quantité de cannabis pour leur consommation personnelle (3 grammes de marijuana ou un plant de cannabis).
 
La production de cannabis annoncée au bourgmestre
 
Le cannabis club de Namur, fondé fin 2013, a publié ses statuts au moniteur et a même poussé la logique de transparence jusqu'à annoncer au bourgmestre de Namur et au Parquet son intention de produire du cannabis. La transparence n'allait pas jusqu'à préciser les lieux de production. Mais une dispute entre les principaux responsables du projet a mis la police sur la piste de la plantation...
 
Et le 18 juillet 2014, en perquisitionnant une maison de Jambes, le domicile d'un des fondateurs de l'asbl, la police a mis la main sur 4 kilos de cannabis. Le cannabis club de Namur achevait sa première récolte, dont une partie était déjà empaquetée dans des petits sachets de 3 grammes prêts à être expédiés par la poste à destination des membres de l'asbl. La police a saisi tout le matériel et le Parquet a inculpé les principaux responsables du projet pour infraction aux lois sur les stupéfiants.
 
"Nous ne sommes pas des trafiquants"
 
Il y a quelques jours, le dossier est passé devant la Chambre du conseil de Namur, qui a estimé que les charges étaient suffisantes pour renvoyer les 5 principaux acteurs du dossier devant le Tribunal correctionnel. La principale prévention, c'est la production et la vente de cannabis, toujours interdite en Belgique en vertu d'une loi de 1921.
 
"Nous ne sommes pourtant pas des trafiquants de drogue", plaideront sans doute les responsables du cannabis social club. Et la question de la dépénalisation du cannabis planera inévitablement sur un procès qui intéressera bien au-delà des frontières namuroises. Des poursuites pénales comparables sont en cours dans plusieurs autres arrondissements judiciaires, à Liège notamment. Un jugement est même attendu sous peu au Tribunal correctionnel de Tournai dans le dossier de l'asbl "Bon pied, bonne herbe".
 
Source: rtbf.be
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Par mrpolo,
Partant du constat que la répression ne marche pas, certaines grandes villes de Suisse se sont engagées sur une légalisation partielle du cannabis. Les projets-pilote pourraient démarrer d’ici quelques semaines, mais Genève ne deviendra pas Amsterdam...
 
 
 

Les grandes villes suisses font le constat clair que la répression ne marche pas dans le cadre du cannabis. Elles veulent donc expérimenter d’autres modèles de consommation régulée soumis à l’analyse de médecins, scientifiques et responsables de la sécurité.


Une “space fondue” avec le président de la Confédération Helvétique, qui vous répète sur son célèbre ton busterkeatonien «Rire, c’est bon pour la santé» ? Depuis sa vidéo du printemps dernier qui a fait bidonner le web francophone, plus d’un fumeur de cannabis en a rêvé... La Suisse ne le fera pas ! Et pas seulement parce que Johan Schneider-Amman en aura fini avec sa présidence aussi tournante que le joint dans certains cercles au moment où les premières volutes légales pourraient s’élever dans le ciel bernois.
C’est surtout que Gstaad ne se transformera pas en Goa hippie-chic décadent. Le cannabis pourrait certes être légalisé d’ici quelques semaines en Suisse, mais de façon partielle et dans un cadre précis. Celui des projets pilote développés par quelques grandes villes, Genève, Bâle, Berne et Zurich, rejointes par Lausanne en septembre. Aucune appétence cannabique particulière chez elles, mais le constat simple fait par François Longchamp, président de centre-droit du gouvernement genevois, dans sa réponse à l’interpellation d’un député.
«La prévention n’a pas permis de réaliser l’objectif recherché»
«La prévention de la consommation du cannabis par la répression n’a pas permis de réaliser l’objectif recherché. Tous les milieux concernés s’accordent à dire que la consommation de produits psychoactifs n’a jamais été aussi répandue dans le monde qu’actuellement». Alors comme sur d’autres sujets de société, de la prostitution à l’euthanasie, la Suisse cherche à élaborer un modèle plus efficace. Dans une tradition plus nordique que latine, et très loin de nos rigidités idéologiques sur ces sujets-là...
A Genève, la Commission Consultative en Matière d’Addiction instituée en juin 2014, a donc monté un projet de consommation régulée. «Il vise 300 ou 400 jeunes qui ont des problèmes de consommation signalés par les parents ou la police. Le cannabis n’est pas une drogue dangereuse, mais peut l’être quand les jeunes sont en rupture» affirme Sandro Cattacin, professeur de sociologie à l’Université de Genève et membre de cette CCMA qui réunit à la fois des spécialistes de la question et des politiques, jusqu’aux plus prestigieux. C’est en effet la socialiste Ruth Dreifuss, première femme présidente de la Confédération en 99, qui la préside...
Tester plusieurs usages du cannabis
L’intérêt de l’initiative helvète est donc d’expérimenter plusieurs types d’usage du cannabis, le tout suivi par des médecins et des responsables de la sécurité, qui évalueront les différents modèles au regard de leurs conséquences sociales. «Bâle est très intéressée par le volet médical, Zurich par la consommation non problématique, Berne par le côté récréatif» souligne Sandro Cattacin. Mais toujours dans une optique locale, ce n’est pas demain la veille que l’exil psychotrope remplacera l’exil fiscal. Ainsi, la capitale réfléchit à donner accès à une quantité limitée d’herbe dans des pharmacies agréées, mais aux seuls consommateurs cantonaux.
Bref, des labos de nouvelles pratiques assez prudents. On est loin des scènes ouvertes des années 80... Ou de la dépénalisation totale, soumise en votation en 2008 et refusée par la population à 63%. «C’était une votation proposée par les fumeurs eux-mêmes» tempère Sandro Cattacin. S’il y a toujours des résistances, notamment du parti populiste de l’UDC, qui ne veut pas que les jeunes bloquent sur leur Rolex, la méthode devrait cette fois fonctionner. Il faut dire qu’elle a un ADN typiquement suisse: décentralisée, pragmatique et déconnectée des postures de façade puisque gauche et droite travaillent ensemble sur ces différents projets.
Certains Suisses, peu engagés sur ces questions a priori, ont d’ailleurs déjà saisi la balle au bond. En avril dernier, une douzaine d’agriculteurs ont exprimé leur intérêt au Département des questions sociales bernois pour cultiver du chanvre.
Mais avant que les jeunes remplacent leur barette “d’afghan” par “du suisse”, il y a un peu de temps. Les paysans helvètes ont été recalés, faute de suffisamment d’expérience en la matière.
On imagine le drame en cas d’erreur d’aiguillage des productions : de l’herbe dans les fourrages et voilà les vaches qui prendraient les trains CFF pour Katmandou au lieu de les regarder passer, et c’est toute la filière du Gruyère qui serait décimée...
Par Sébastien COLSON
 
Source: ledauphine.com
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Par mrpolo,
Entretien avec le pionnier américain de la légalisation du cannabis Ethan Nadelmann. Pour lui, la Suisse a toujours su inventer des politiques publiques innovantes en matière de consommation de stupéfiants
 
 
 

Fabrique de cigarettes médicinales en Israël
© © Amir Cohen / Reuters


 
 
 
 
Le chantre américain de la légalisation du cannabis Ethan Nadelmann est de passage à Genève ce jeudi à la Maison de la Paix pour parler drogue, invité par le Global Health Centre et le Groupement Romand d’Etudes des Addictions (GREA). Directeur de la Drug Policy Alliance, ancien professeur à Princeton, il est devenu l’une des figures tutélaires du mouvement pour une réforme des politiques en matière de stupéfiants. L’histoire montre que l’innovation, en Suisse comme aux Etats-Unis, commence au niveau local, dit-il.
 
Le Temps: Le 8 novembre, les Américains choisiront entre Hillary Clinton et Donald Trump et la Californie votera aussi sur la légalisation du cannabis. Il y a plusieurs années, cette idée avait déjà été rejetée dans les urnes. Pensez-vous que les opinions aient changé entre-temps?
Ethan Nadelmann: Oui, 60% de la population dans cet Etat est favorable à une légalisation, je m’attends donc à ce que la nouvelle loi, beaucoup plus élaborée, soit acceptée. Ce n’est d’ailleurs pas le seul Etat à se prononcer sur cette question ce jour-là. Il y aura aussi le Nevada, l’Arizona, le Maine et le Massasuchetts. Au moins trois autres Etats décideront quant à eux s’ils autorisent le cannabis médical.
Lire aussi:Le business du cannabis explose aux Etats-Unis
 
- Pourquoi n’y a-t-il pas une loi fédérale, aux Etats-Unis, pour légaliser le cannabis?
- Le Congrès est le dernier endroit où se produisent les changements. C’était pareil du temps de la prohibition de l’alcool. Aux Etats-Unis, l’impulsion survient d’abord au niveau local, comme en Suisse d’ailleurs, où plusieurs villes souhaitent reprendre le débat sur la légalisation du cannabis. La Suisse a déjà joué un rôle de pionnier dans sa politique de réduction des risques en étant la première à ouvrir des salles d’injection et à autoriser la prescription d’héroïne. Elle a une vraie tradition d’innovation.
 
- Quelles leçons tirez-vous, depuis que le Colorado a initié le mouvement en 2014?
- Nous ne constatons pas d’augmentation de la consommation des mineurs (jusqu’à 21 ans) en partie parce que pour eux, le cannabis reste interdit. En revanche, nous observons une hausse auprès des adultes, entre 40 et 70 ans. Pour la première fois, on constate que davantage de parents que d’adolescents fument des joints aux Etats-Unis.
 
Jusqu’ici, c’était surtout les jeunes qui avaient accès au produit: ils ont toujours su comment se procurer du cannabis sur le marché noir. Maintenant que la marijuana peut se trouver en magasin, des adultes réticents à acheter un produit sur le marché illégal ont commencé à s’y intéresser.
Lire aussi: Alain Berset: «La Suisse ne peut envisager une libéralisation du cannabis comme dans le Colorado»
 
- Observez-vous l’émergence de nouveaux usages liés à la consommation de cannabis?
- Avant, fumer de la marijuana était associé à un acte rebelle, on roulait des joints en cachette. Là où il est devenu légal aujourd’hui, le cannabis est plutôt consommé par vaporisation ou sous forme de produits alimentaires. On se soucie davantage de sa saveur ou de sa qualité, de savoir s’il est bio ou non. Il peut être utilisé pour des raisons médicales, pour clamer des douleurs liées à une maladie chronique, par exemple, ou occasionnellement pour le plaisir.
 
Mais nous constatons que les frontières entre l’usage récréatif et l’usage médical du chanvre se brouillent. Certains consommateurs décident de substituer l’herbe aux somnifères. D’autres, pour se détendre en rentrant du travail, préféreront tirer sur un joint plutôt que de boire un verre de whiskey. Nous observons d’ailleurs que le cannabis se substitue de plus en plus à une consommation d’alcool, plus dangereuse.
 
- A-t-on une meilleure connaissance des risques de la marijuana?
- On connaît déjà la marijuana depuis des années, on sait que c’est une drogue et qu’en tant que telle, elle peut être utilisée en toute sécurité, ou non. Pour la plupart des usagers, elle ne pose pas de problème. Personne ne meurt d’overdose de cannabis. Les Etats-Unis ont en revanche un problème avec l’héroïne: la mort par overdose est devenue l’une des premières causes de mortalité dans notre pays. Or, dans les Etats qui ont légalisé le cannabis, nous enregistrons les baisses les plus drastiques des taux de mortalité par abus d’héroïne. Il semble qu’il y ait aussi un remplacement des opiacés par la marijuana.
 
- Lorsqu’on voit le marché qui se développe autour du cannabis, ne redoutez-vous pas que les intérêts financiers l’emportent sur les questions de santé publique?
- Les risques d’excès d’une industrie légale existent, mais ils sont moindres que ceux d’une industrie illégale. Je constate que la loi impose un cadre suffisamment strict et que les entreprises actives sur ce marché se montrent plutôt responsables, contrairement aux narcotrafiquants. Même s’il y a des problèmes avec la régulation, la société se portera toujours mieux avec une régulation imparfaite qu’avec un système de prohibition.
 
- Le débat sur la légalisation du cannabis agite aussi la France et la Suisse, deux pays que vous visitez en ce moment… en quoi pensez-vous qu’il soit influencé par les expériences américaines?
- Le modèle américain de légalisation du cannabis est propre aux Etats-Unis. Nous sommes la société capitaliste la plus dynamique du monde, c’est pourquoi nous avons opté pour un système de légalisation libéral, qui reflète notre culture. Les pays européens auront leurs propres modèles. Je viens de passer au Sénat, à Paris, et j’ai l’impression que la plupart des politiciens français ne veulent pas parler de cela. Pourtant, il y a une tendance de fond vers une réforme. Le Canada veut légaliser la marijuana, la République tchèque ou l’Espagne y songent.
 
- La guerre à la drogue a commencé aux Etats-Unis et c’est pourtant des Etats américains que vient l’impulsion d’un changement, comment expliquer ce paradoxe?
- L’impulsion vient de la société civile mais le changement n’aurait pas été possible si des Etats n’avaient pas commencé par légaliser le cannabis médical dès 1996. Dès lors, le regard de la population sur les consommateurs de marijuana a commencé à évoluer. Nous avons eu trois présidents successifs qui ont admis avoir consommé du cannabis dans leurs jeunesses: Bill Clinton, Georges Bush et Barak Obama, cela a aussi joué un rôle.
 
- Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce combat?
- Pour moi, il ne s’agissait pas seulement de marijuana, mais de l’ensemble des dommages créés par la guerre contre la drogue. La criminalisation de l’usage des drogues a des effets néfastes sur la santé publique, sur les politiques fiscales et conduit à des violations massives des droits humains.
 
Ma réflexion a commencé au collège, lorsque j’avais 18 ans et que je fumais. Je me suis demandé pourquoi je risquais de me faire arrêter pour un joint alors que si je buvais de l’alcool, un produit bien plus dangereux, je n’allais pas être inquiété. Puis en tant qu’enseignant à Princeton, je me suis intéressé au fossé gigantesque entre nos connaissances scientifiques et les politiques publiques. C’est fascinant.
 
- Avez-vous continué à fumer des joints?
- Je n’ai jamais été un consommateur quotidien, mais j’en prends de temps en temps.
 
- Pensez-vous qu’il faut appliquer le même raisonnement à toutes les drogues et les légaliser?
- Non. Avec le cannabis, la meilleure politique est la légalisation. Avec l’héroïne, la Suisse a un excellent modèle: la réduction des risques. Je ne pense pas que nous devrions pouvoir consommer de l’héroïne comme nous buvons de l’alcool… La politique dépend du type de drogue. Le but des réformes en la matière est de s’éloigner de la criminalisation pour améliorer la santé publique.
 
- Quel sera l’impact de l’élection américaine sur la politique de drogue?
- Si Hillary Clinton est élue, elle a déjà dit qu’elle comptait suivre la ligne tracée par Barack Obama et permettre aux Etats de légaliser le cannabis. Avec Donald Trump, c’est impossible à dire, on ne sait jamais ce qu’il pense ou ce qu’il croit. Son entourage est plutôt anti-marijuana, je me ferais donc davantage de souci. Mais de toute façon, s’il est élu, ce sera un cauchemar pour les Etats-Unis et le reste du monde.
 
Source: letemps.ch
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Par Indi-Punky,
Les pays-bas pourraient être amenés à enfin légaliser la culture de cannabis, après qu'une petite majorité de législateurs unis derrière une proposition visant à réglementer la production de la plante, mettant ainsi un terme au problème des "porte dérobée" qui a entravé la politique néerlandaise du cannabis depuis des décennies.
 
Alors que des milliers de touristes affluent vers la capitale néerlandaise Amsterdam chaque année pour essayer ce qu’ils croient être du cannabis légal, la vérité est légèrement plus compliquée et infiniment contradictoire. Le cannabis n’a jamais été officiellement légalisé aux Pays-Bas, mais la vente de petites quantités dans ce que l'on appelle les coffeeshops a, depuis les années 70, été tolérée, tant que ces établissements ne vendent pas aussi de l’alcool, et ne vendent pas de cannabis à toute personne âgée de moins de 18 ans.
 
Il existe de nombreuses autres clauses, y compris des limites sur la quantité de cannabis q'une personne peut posséder (5g) et depuis 2008, un coffeeshop ne peut être trop près d’une école. Cette nouvelle réglementation a conduit à la fermeture de 43 coffeeshops à Amsterdam. Cependant, le plus grand obstacle, et la plus grande contradiction, de la politique néerlandaise en matière de cannabis est qu'alors que les coffeeshops peuvent posséder et vendre du cannabis à des clients payants, la production de la drogue et de sa distribution en quantité suffisante pour satisfaire les besoins de cette énorme marché, demeurent illégales.
 
C’est un problème qui a entravé l’industrie pendant des décennies, pour des raisons évidentes. Pour avoir du stock et des clients heureux, les propriétaires de CoffeeShop sont tenus d'enfreindre la Loi. Des militants ont longtemps lutté contre cette politique et maintenant, il semble enfin qu’il puisse y avoir des progrès.
 
Le projet de loi pour réglementer et légaliser la culture du cannabis a été élaboré par Vera Bergkamp, député du parti D66, et a été soutenu par GreonLinks et le PvdD socialiste. Le parti travailliste néerlandais ont même soutenu les plans, au mépris de leur partenaire de la coalition, le VVD.
 
Bergkamp dit : "Vous pouvez acheter de l'herbe, mais vous ne pouvez pas la cultiver et la transporter, c’est une erreur. Si nous réglementons, ce sera bon pour la santé et pour contrôler la criminalité. Un grand pourcentage de la population et les conseils locaux soutiennent aussi cette mesure. "
 
Quand cette législation entrera en vigueur, elle marquera un changement significatif dans l’orientation de la politique antidrogue néerlandaise, qui ces dernières années glissait vers une interdiction. En effet, alors qu’Amsterdam est toujours une destination de vacances très populaire pour les amateurs de cannabis, elle a vu son statut comme Capitale Européenne du cannabis, contestée par Barcelone et Prague. Leurs lois sur le cannabis légal sont en progression et croisent la politique néerlandaise sur son chemin vers le bas.
 
Cependant, ce changement de direction n'est pas une surprise compte tenu de l’expérience néerlandaise ces dernières années. En 2012, les autorités Néerlandaises ont tenté d’introduire une interdiction pour les touristes qui visitent les coffeeshops. Malgré les protestations énormes et le manque de soutien de beaucoup de gouvernements locaux – plus particulièrement à Amsterdam. L’interdiction est néanmoins entrée en vigueur dans certaines provinces du sud du pays, mais (comme prédit par beaucoup) ce fut un désastre total. La baisse des ventes signifie la fermeture des boutiques et des pertes d’emplois, alors que la vente de cannabis au marché noir a été blâmée pour une légère hausse de la violence et des fusillades liées aux gangs. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’interdiction soit annulée.
 
Cette semaine il y avait un rappel de ce besoin urgent de régulation. Le Green Place Coffee Shop – l’un des plus populaires d’Amsterdam – a été fermé indéfiniment par les autorités après un tir depuis un véhicule. Heureusement, personne n’a été blessé, mais c’est loin d’être le premier de ces incidents se produisants ces derniers temps, et c'est un rappel réel de ce qui se passe lorsque vous laissez la moitié de l’industrie du cannabis dans les mains du crime organisé.
 
 
Source: https://www.medicalmarijuana.eu/netherlands-legalize-cannabis-cultivation/
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Par mrpolo,
Alors même que la recherche sur les bienfaits du cannabis progresse, un expert affirme qu’il reste encore de nombreuses choses à découvrir
 
 

Un travailleur s'occupant des plants de cannabis dans une installation de la société Tikkun Olam près de la ville de Safed (Crédit : Abir Sultan / flash 90)


 
Tandis que des centaines de professionnels de la santé, d’agriculteurs, de patients et de militants pour le cannabis sont venus en Israël cette semaine pour la Conférence internationale de médecine Cann10, qui a eu lieu du 11 au 13 septembre, les scientifiques israéliens poursuivent leur recherche avec de nouveaux essais cliniques afin d’obtenir l’approbation pour l’utilisation de cannabis dans une plus grande variété de maladies.
 
Israël est connu sur la scène internationale comme un pionnier dans le domaine du cannabis à usage médical. Cet été, le gouvernement a approuvé un plan lancé par le ministre de la Santé, Yaakov Litzman (Yahadout HaTorah), qui vise à assouplir certaines des exigences liées à l’usage du cannabis médical.
 
Le projet augmentera le nombre de médecins qui pourront délivrer des ordonnances de cannabis, supprimera les limites sur le nombre de cultivateurs de marijuana, rendra le cannabis disponible dans les pharmacies agréées et éliminera l’exigence d’un permis du ministère de la Santé pour que la prescription de n’importe quel médecin soit suffisante.
 
« Il n’y a aucune raison que quelqu’un qui ait besoin de cannabis pour des raisons médicales ait à souffrir et faire face à de la paperasserie inutile, et donc la situation actuelle doit être changée », a déclaré Litzman en juin au quotidien Haaretz.
 
La décision du ministère de la Santé de rendre la marijuana médicale encore plus accessible fait partie de la tolérance du pays et même de son soutien envers la marijuana, en particulier dans un contexte médical.
 
 




Un pharmacien de Tikkun Olam donne sa dose mensuelle de marijuana médicale à un patient au dispensaire de Tel Aviv, le 1er septembre 2016. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)


 
« C’est la deuxième conférence [sur la marijuana] en Israël en six mois, et il a été prouvé qu’Israël et le monde commencent à se rendre compte à quel point Israël peut contribuer à l’industrie du cannabis », a déclaré Clifton Flack, le directeur en charge du marketing pour iCAN Israël-Cannabis, un fond de placement privé qui se concentre sur le cannabis.
 
« Notre contribution essentielle a été et sera la recherche, a ajouté Flack. L’histoire de l’industrie du cannabis en Israël a commencé avec la recherche et avec le professeur [Raphael] Mechoulam. Au cours des 50 dernières années, nous avons contribué à la recherche. Vous allez constater que, si vous regardez les choses de près, un grand pourcentage des produits mondiaux issus du cannabis ou de l’industrie ont quelque chose à voir avec Israël. »
 
Aujourd’hui, environ 23 000 patients ont des prescriptions pour de la marijuana médicale en Israël, contre 10 000 en 2012. Ce nombre va continuer à augmenter au fur et à mesure que la marijuana sera approuvée pour traiter encore plus de maladies, avec des scientifiques qui mettent en place des essais cliniques en double aveugle pour explorer les utilisations médicales du cannabis qui pourraient être publiées dans des revues médicales.
 
Actuellement, il existe de nombreux essais cliniques ou des approbations de l’usage du cannabis pour traiter les acouphènes, la colite, la maladie de Crohn, certains des symptômes spastiques de patients pédiatriques atteints de paralysie cérébrale, l’épilepsie sévère des enfants, le syndrome de Tourette, la maladie de Parkinson, la maladie inflammatoire chronique de l’intestin, les symptômes de l’autisme comme l’insomnie ou l’agressivité, et certains des effets secondaires des traitements contre le cancer. Les futurs essais comprennent des tests pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome post-traumatique et les inflammations des yeux.
 
Le professeur Raphael Mechoulam, qui faisait précédemment partie de l’Institut Weizmann et qui fait maintenant partie de l’université Hébraïque, est largement considéré comme le père du cannabis médical, car c’est lui qui a identifié le tétrahydrocannabinol (communément appelé THC) en 1964. Le THC est le composé actif de la marijuana qui produit l’ « effet psychotrope » recherché par ceux qui consomment le cannabis de manière récréative. Un autre composé actif principal de la marijuana est le cannabidiol (CBD), qui présente des avantages médicaux, y compris des propriétés anti-inflammatoires.
 

Le professeur Raphael Mechoulam dans son laboratoire de l’université Hébraïque, le 1er septembre 2016. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)
 
Il a fallu des années pour le reste de l’establishment médical commence à faire attention à son travail sur la marijuana médicale, a expliqué Mechoulam.
 
« Il y avait une importance thérapeutique pour l’épilepsie que nous avons identifiée et bien que nous ayons publié [les conclusions de l’étude], personne n’était intéressé par l’épilepsie, a-t-il dénoncé. Il y a des enfants d’un an ou deux qui sont atteints d’épilepsie, et il n’y a aucun autre médicament qui fonctionne. Ce n’est que ces dernières années qu’ils ont découvert notre travail. Jusqu’à 60 % des enfants atteints d’épilepsie peuvent être aidés. »
 
Mais le scientifique de 85 ans, qui supervise encore un laboratoire au campus Ein Kerem de l’université Hébraïque, estime que le domaine du cannabis est au bord d’une grande percée et des centaines d’utilisations pour la plante attendent d’être découverts.
 
« Au cours des dernières années, on a découvert que des composés apparentés aux cannabinoïdes (CBD) agissent sur des choses auxquelles nous ne nous attendions pas, comme l’ostéoporose », s’est-il émerveillé. Il a noté que le cannabis peut également réduire la quantité de dommages dans le cerveau après un traumatisme crânien en relaxant les vaisseaux sanguins resserrés.
 

 
La marijuana médicale dans la phase de ‘pré-cookie’ (Crédit : Abir Sultan / flash 90)
Mechoulam a observé le chemin qu’a parcouru le domaine de la recherche sur le cannabis au cours des dernières décennies. Quand il a commencé ses recherches à l’Institut Weizmann dans les années 1960, son premier défi était d’obtenir une grande quantité de cannabis. « Le responsable administratif de Weizmann a appelé quelqu’un qu’il connaissait dans la police et a juste demandé du cannabis », s’est remémoré Mechoulam.
 
« J’ai entendu de l’autre côté [du téléphone] : ‘Il est fiable ?’. Et la personne de l’Institut Weizmann a répondu : ‘Bien sûr, il est fiable !’. Du coup, on lui a dit : ‘Demandez-lui de venir’. Je suis donc allé voir la police, j’ai eu cinq kilos de haschisch, j’ai signé et j’ai mis les cinq kilos de haschisch dans mon sac. Puis j’ai pris un bus et je suis allé au laboratoire. Et dans le bus, il y avait une grande odeur de cannabis qui flottait et personne ne savait ce que c’était. »
 
« Ensuite, il s’est avéré que nous avions enfreint la loi et que je devais aller en prison, et que le policier avait violé la loi et qu’il devait aller en prison, parce que c’était le ministère de la Santé qui devait approuver ces choses, a poursuivi Mechoulam. Je suis allé au ministère de la Santé et j’ai dit : ‘je suis désolé, je suis désolé, la prochaine fois nous allons le faire comme ça’. »
 
 





Christine Haj, post-doctorante dans le laboratoire de Mechoulam, tenant un bécher de THC pur dans le laboratoire de l’université Hébraïque, le 1er septembre 2016. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)


 
Le National Institutes of Health américain soutient les recherches sur le cannabis de Mechoulam depuis des décennies car les scientifiques américains ont eu beaucoup plus de difficulté à obtenir du cannabis pour l’étude. Il a reçu un Prix de la découverte de la NIDA (National Institute of Drug Abuse) en 2011. Mechoulam a expliqué que même si les Etats-Unis et Israël avaient des lois similaires régissant la recherche sur le cannabis, la culture des liens personnels en Israël, familièrement appelé protekzia, a permis à la recherche de progresser beaucoup plus rapidement ici.
 
Pourtant, il y a eu de nombreux défis, en particulier parce que le cannabis est un composé naturel qui doit être cultivé plutôt que produit.
« Les cliniciens n’aiment pas travailler avec de la marijuana ou du haschich, car la qualité n’est pas fiable et ce n’est pas la façon dont la recherche moderne se fait », a précisé Mechoulam.
Les moindres changements dans les techniques de culture, la météo ou l’arrosage peuvent affecter la composition chimique de la plante. « Les quantités de THC peuvent varier même au sein de la même plante », a souligné le Dr Keren-Or Amar, directrice du développement commercial de Shizim, une autre société d’investissement de cannabis.
 
« L’une des préoccupations que la FDA [Food and Drug Administration des États-Unis] a exprimées est que vous utilisez une plante dont vous ne pouvez pas obtenir le bon dosage dans chaque lot », a déclaré Doron Ben Ami, le directeur de la stratégie de Therapix Biosciences Ltd., une société qui développe des médicaments à base de cannabis pour traiter les troubles neurologiques tels que le syndrome de la Tourette et des troubles cognitifs légers.
« Dans le secteur pharmaceutique, vous devez être sûr de savoir exactement ce que votre patient prend », a-t-il expliqué.
 

 
La marijuana médicale au dispensaire Tikun Olam à Tel Aviv ,le 1er septembre 2016. Avec les conseils des infirmiers spécialement formés de Tikun Olam, les patients peuvent décider d’acheter leur prescription sous forme de fleur, joints pré-roulé ou de pilules (Crédit : Melanie Lidman / Times of Israel)
Therapix et d’autres sociétés pharmaceutiques travaillent sur la production chimique de THC ou du THC synthétique. Cela permet à l’entreprise de suivre de contrôler le ratio exact des composés actifs qui seront dans les médicaments développés.
 
Mais alors que des progrès ont été faits dans la production du cannabis synthétique, les scientifiques arrivent également de mieux en mieux à manipuler les souches de marijuana pour avoir des niveaux plus élevés de THC ou de CBD en fonction de la maladie qu’ils traitent.
Tikun Olam, le plus grand et le plus ancien dispensaire de cannabis en Israël, a maintenant 15 souches de plantes de marijuana qui sont cultivées pour avoir un rapport très spécifique entre le THC et le CDB.
 
Sa souche Avidekel a 18 % de CBD et seulement 0,8 % de THC, ce qui signifie qu’il est sans danger pour les enfants et ne produira pas l’effet psychotrope couramment associé à la marijuana. Tikun Olam traite plus de 200 enfants souffrant d’épilepsie avec cette souche.
Tikun Olam a commencé il y a 10 ans avec 10 patients en Israël en faisant pousser quelques plantes à Birya, un petit moshav près de Safed. Lorsque sa liste de patients est montée à 1 000, il a dû se tourner vers des champs commerciaux dont les emplacements sont étroitement surveillés.
 
La prochaine étape : plus de marchés, plus de maladies
 
Aujourd’hui, il y a environ 23 000 patients en Israël qui ont un permis pour utiliser de la marijuana médicale accordés par le ministère de la Santé. Tikun Olam traite 7 000 personnes par mois. A l’exception des patients atteints du syndrome de Gilles de la Tourette, les patients doivent prouver qu’ils ont essayé au moins quatre méthodes alternatives pour contrôler leur douleur ou la maladie avant d’obtenir une licence pour de la marijuana à usage médicale, qui est utilisée en dernier recours.
 
« Notre problème est que les gens veulent croire que le cannabis va les guérir mais nous ne disposons pas encore des études [qui le confirment] », a déclaré le professeur Zvi Bentwich, professeur en biologie médicale à l’université Ben Guurion et scientifique en chef de Tikun Olam. Bentwich a été l’un des pionniers de la lutte israélienne contre le VIH/SIDA, et il s’est intéressé au cannabis médical après avoir observé les effets positifs que la consommation de marijuana, bien qu’illégale, avait sur ses patients ayant des nausées et des pertes de poids.
 
« Dans les années 1990, je préconisais à mes patients d’utiliser le cannabis illégalement et puis j’ai aidé à amener le gouvernement à légaliser le cannabis, a-t-il confié. Auparavant, la marijuana n’était pas étudiée cliniquement. Les études cliniques et juridiques n’existaient pas ».
 
 





Un patient atteint de cancer montre ses pilules de marijuana concentrées dans le centre de Tikkun Olam à Tel Aviv, le 1er septembre 2016. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)


 
Aujourd’hui Bentwich travaille avec Tikun Olam pour concevoir des études cliniques pour diverses maladies. « Nous, médecins, sommes réticents à utiliser le cannabis à moins qu’il n’y ait une preuve avancée pour le prouver. En Israël, nous sommes en mesure de faire un travail de pionnier qui n’a été fait nulle part ailleurs. »
 
« L’industrie est en train d’exploser, mais ce n’est rien comparé à ce que ce va être dans 10 ans », a ajouté Flack, le directeur marketing du fond d’investissement. « Dans 10 ans, vous allez voir du cannabis partout. En Israël, nous ajoutons de la vitamine D au lait. Nous devrions ajouter du CBD aussi. Cela n’a pas d’effet psychotrope. Le corps a besoin du CDB, le cerveau en produit naturellement et prendre du CBD chaque jour en petites quantités ne fait que du bien. Je pense que dans 10 ans, nous allons voir le lait Yotvata avec du CDB. »
 
Le marché potentiel pourrait être énorme. Cannabics Pharmaceuticals, une société israélienne qui a développé une capsule de marijuana pour les personnes souffrant de cancer, estime que le marché de la marijuana à usage médical a un potentiel de 3,6 milliards de dollars aux États-Unis uniquement d’ici 2019.
 
Ce marché serait plus important que celui des aliments biologiques.
« Je pense que dans 10 ans, chaque accélérateur ou incubateur en Israël aura au moins une entreprise ou une start-up qui aura un rapport avec le cannabis, s’est enthousiasmé Flack. Cela pourrait être un dispositif médical ou un système de suivi, mais dans le monde des start-ups, il sera partout. Vous allez voir une importante industrie d’exportation et non pas de la fleur, mais des produits médicaux. »
 
L’exportation des bourgeons ne va pas être loin derrière. Le ministre de l’Agriculture, Uri Ariel, a annoncé en août qu’Israël commencerait à exporter de la marijuana pour usage médical probablement au cours des deux prochaines années.
 
Les scientifiques soulignent que la véritable clé pour rendre la marijuana plus utile pour les patients est de mener des tests cliniques qui peuvent systématiquement prouver que le cannabis est sûr et efficace pour l’humain dans le traitement de maladies spécifiques.
« Je peux guérir beaucoup de maladies chez la souris [avec du cannabis] », a assuré Amar, une ancienne scientifique qui travaille maintenant avec le groupe d’investissement sur cannabis. Mais sans les essais cliniques, a-t-elle ajouté, « il n’y a aucun avantage pour les humains. »
 
Melanie Lidman et Shoshanna Solomon
 
Source: timesofisrael.com
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Par mrpolo,
Une étude américaine montre que, si la consommation de marijuana reste plus faible chez les plus de 45 ans que chez les ados, elle a largement augmenté en douze ans, alors que celle des adolescents a baissé.
 

Un fumeur de cannabis. Photo Thomas Wirth. AFP


 
 
«La plus grande part du débat autour de la légalisation de la marijuana se concentre sur les potentiels effets néfastes de la drogue sur les adolescents : "qu’en est-il des enfants ?" est le refrain commun. Cela a sans doute du sens […], écrivait le 2 septembre le Washington Post.
 
Mais les données fédérales en matière d’usage de la marijuana suggèrent que les votants se demandant s’il faut ou non légaliser la marijuana devraient plutôt se demander : "qu’en est-il des grands-parents ?"» La question peut sembler amusante, mais au vu des résultats de la dernière enquête fédérale américaine sur la consommation de cannabis, par groupes d’âges, aux Etats-Unis, elle est pertinente.
 
Le Center for Disease Control and Prevention s’est interrogé sur cette drogue, dont l’usage est le plus répandu dans le pays, et en a conclu que les parents sont désormais plus susceptibles de fumer de l’herbe que leurs adolescents d’enfants. Entre 2002 et 2014, la consommation de cannabis a baissé de 10% chez les 12-17 ans, alors qu’elle a augmenté chez les adultes de plus de 18 ans… et jusqu’à +455% chez les 55-64 ans !
 
Le mois précédant leur participation à l’étude, en 2014, les 12-17 ans étaient en effet 7,4% à avoir fumé (contre 8,2% en 2002), alors que les 35-44 ans étaient 8% (contre 5,6% en 2002), les 45-54 ans étaient 5,9% à avoir fumé (contre 4% en 2002) et les 55-64 ans étaient 6,1%, mais ils n’étaient que 1,1% à avoir fumé le mois précédent en 2002.
 
Les seuls groupes qui dépassent la consommation des ados sont les 18-25 ans et les 26-34 ans, mais, pour les 18-25 ans, c’était déjà le cas en 2002. Tout cela signifie que, si la consommation effective de cannabis par les adultes n’est pas nécessairement supérieure à celle des ados, la tendance dit l’inverse.
Légalisation de l’usage thérapeutique dans 25 Etats
 
Les données montrent néanmoins que la perception du risque potentiel de fumer du cannabis, pour la santé et légaux, a baissé sur ces douze années parmi les personnes âgées de 12 à 25 ans, contrairement aux plus de 26 ans. Les adolescents ont également davantage rapporté acheter leur propre drogue, alors qu’ils l’obtenaient plutôt gratuitement par des amis auparavant – et étaient tributaires de la générosité d’autrui.
 
L’accès à la marijuana est donc plus facile et leur paraît moins risqué, mais la consommation quotidienne (ou quasi) reste plus importante chez les plus de 18 ans que chez les adolescents. Les plus de 26 ans ont en outre davantage augmenté leur consommation quotidienne en douze ans que les 18-25 ans.
 
Le Washington Post suggère plusieurs explications à cette tendance. D’abord, la légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis dans 25 Etats a permis à certains adultes de traiter douleurs chroniques ou troubles du sommeil. Le journal relève d’ailleurs que dans ces Etats, le recours aux antalgiques traditionnels est en baisse.
 
Une autre piste résiderait, justement, dans l’âge des usagers de cannabis. Si les baby-boomers étaient plutôt partisans de la légalisation du cannabis dans les années 70, leurs responsabilités familiales et professionnelles les ont éloignés de cette revendication, qu’ils retrouvent maintenant qu’ils sont proches de la retraite. En 2013, indique ainsi le journal, la moitié des baby-boomers étaient favorables à la légalisation du cannabis.
Kim Hullot-Guiot
 
Source: liberation.fr
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Par mrpolo,
Les adultes sont de plus en plus nombreux à fumer du cannabis aux Etats-Unis selon une étude parue dans The Lancet Psychiatry.
 
 
 

Plants de cannabis au centre de culture de marijuana médicale Vireo Health's de New York aux Etats-Unis. ©Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP


 
 
Le nombre d'adultes consommateurs de marijuana a augmenté de 10 millions aux Etats-Unis en un peu plus d'une décennie, tandis que le nombre de ceux qui considèrent cette consommation risquée a régressé, selon une enquête auprès de plus de 500.000 Américains de plus de 18 ans, menée entre 2002 et 2014.
 
Le nombre total de consommateurs de marijuana est ainsi passé de 21,9 à 31,9 millions, soit une augmentation de 10 millions entre 2002 et 2014, selon les auteurs de l'étude publiée mercredi 31 août 2016 dans la revue spécialisée The Lancet Psychiatry. Ils estiment, en outre, que le nombre d'usagers quotidiens, ou quasi quotidiens, atteignait les 8,4 millions en 2014 contre 3,9 millions en 2002, parmi les Américains âgés de 18 ans ou plus.
 
La fréquence d'un usage quotidien ou quasi quotidien (usage en moyenne 5 jours ou plus par semaine) ayant elle augmenté de 1,9% à 3,5% au cours de la même période, selon cette enquête basée sur des questionnaires.
Vers une augmentation des troubles liés au cannabis ?
 
Cette augmentation a été associée à une diminution (de 50,4% à 33,3%) de la proportion d'adultes pour lesquels fumer de la marijuana une fois ou deux par semaine présente un grand risque. Ces résultats suggèrent qu'il est nécessaire d'améliorer l'éducation et les messages de prévention sur les risques de fumer de la marijuana, relèvent les auteurs, alors même que la légalisation du cannabis gagne du terrain aux Etats-Unis.
 
L'étude n'a toutefois pas mis en évidence d'augmentation de la fréquence globale des troubles (abus ou dépendance) liés à l'usage du cannabis parmi les adultes. "Ces changements dans la prévalence de la consommation de cannabis ont eu lieu au cours d'une période où de nombreux États américains ont légalisé le cannabis à des fins médicinales, mais avant que la légalisation de l'usage récréatif du cannabis par quatre états (après 2014)", commentent des experts en toxicomanie Michael Lynskey et Wayne Hall dans la revue.
 
"Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur les effets de ces changements juridiques sur les taux de consommation de cannabis et ses dommages" ajoutent-ils estimant cependant "probable" que ces changements politiques augmenteront la fréquence de la consommation de cannabis et, potentiellement, les troubles liés à cette consommation "à plus long terme".
 
Source: sciencesetavenir.fr
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Par mrpolo,
Au moment où Ottawa prépare son projet de loi sur la légalisation de la marijuana, un expert américain conseille au Canada de ne surtout pas imiter les États-Unis. Voici pourquoi.
 

L'expert américain Mark Kleiman Photo : Radio-Canada/Michel Labrecque


 
Mark Kleiman est un spécialiste des politiques sur les drogues. Il a été consultant pour le gouvernement de l'État de Washington, le deuxième État américain qui a légalisé le cannabis. Il est aujourd'hui professeur à l'Université de New York.
 
En avril dernier, Mark Kleiman organisait avec son université un sommet politique et scientifique sur le cannabis. L'expert a des opinions passionnées et parfois étonnantes sur la légalisation du cannabis à des fins récréatives. Voici quelques observations qu'il a faites dans le cadre de cette rencontre.
 
 
« Il faut dépasser la polarisation »
 
M. Kleiman déplore le fait que les débats sur la légalisation ressemblent à un dialogue de sourds. « Si vous êtes pour la légalisation, vous êtes hip, dans l'air du temps, et vous défendez les libertés civiles. Et si vous êtes contre, vous êtes responsable, sérieux et vous vous souciez de l'avenir des jeunes et de la santé publique. »
 
« Mais c'est beaucoup plus compliqué que ça », renchérit M. Kleiman. Il explique qu'il y a différents scénarios de prohibition ou de légalisation qui peuvent avoir des effets positifs ou négatifs.
 
 
Écoutez le reportage de Michel Labrecque diffusé le 28 août à l'émission Désautels le dimanche sur ICI Radio-Canada Première.
 
« On connaît encore peu de choses sur le cannabis »
Quand il a conseillé le gouvernement de l'État de Washington sur la légalisation, Mark Kleiman a constaté le manque de connaissances sur certains effets du cannabis. « Personne ne travaille à acquérir les connaissances scientifiques dont nous aurions besoin pour que la légalisation se fasse correctement. Donc nous la faisons n'importe comment. »
 
Mark Kleiman donne l'exemple de l'alcool. On peut définir très clairement ce qu'est une dose d'alcool, et quelle quantité on peut consommer de façon sécuritaire. « Avec le cannabis, il n'y a aucun équivalent; une bouffée n'est pas une unité de mesure. »
 
Il observe que la prohibition empêche ce genre de recherches.
 

Cinquante ans de prohibition ont fait du cannabis une plante plus dangereuse que celle dont on discutait dans les années 60.



Mark Kleiman


 
« Mon conseil au Canada »
 
« Observez le modèle américain, faites exactement le contraire », dit Mark Kleiman, quand on lui demande quel conseil il donnerait aux Canadiens.
 
Le professeur américain est très critique du modèle « industriel » du Colorado et des autres États américains qui ont procédé à la légalisation, où on trouve des centaines de « cannaboutiques » qui offrent des milliers de produits différents. M. Kleiman exhorte le Canada à faire preuve de plus de « sobriété ».
 
 





La vente de cannabis dans une boutique de Denver, au Colorado. Photo : Radio-Canada/Michel Labrecque


 
 
Un dossier chaud dans les prochains mois
 
Au Canada, un groupe de travail fédéral a commencé ses travaux en vue d'un projet de loi au printemps prochain sur la légalisation du cannabis. La consultation du public sur le web prend fin le 29 août.
Aux États-Unis, il y aura des référendums sur la légalisation dans cinq États : l'Arizona, la Californie, le Maine, le Massachusetts, et le Nouveau-Mexique.
 
« Les bénéfices du cannabis? »
 
Jusqu'au début des années 2000, dans les rencontres internationales, aucun expert respectable ne pouvait évoquer les bénéfices du cannabis. « Maintenant, on peut parler de certains avantages sur le plan médical, et même dire que certaines personnes aiment être stoned, et ça fait partie des bénéfices. » Un changement important de paradigme, note M. Kleiman.
 
Par contre, il fait l'observation suivante : « Si j'étais un pays où l'usage du cannabis n'est pas trop répandu, je ne légaliserais pas le produit ». À noter : le Canada et les États-Unis font partie des pays où on consomme le plus de cannabis.
 
Un texte de Michel Labrecque
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Par mrpolo,
Des biologistes de l'Université de Moncton essaient de développer un superplant de cannabis. En attendant la légalisation de la marijuana, ils s'intéressent à son cousin, le chanvre, qui possède très peu de THC, la substance psychotrope du cannabis.
 

Photo: Radio-Canada/Nicolas Steinbach


 
Le chercheur David Joly et son équipe ont commencé les démarches afin d'obtenir un permis pour cultiver le chanvre à l'Université de Moncton. Une demande de subvention est en préparation pour étudier la plante dans l'enceinte du bâtiment.
 
Le biologiste David Joly revient de Trois-Pistoles, au Québec, où il a recueilli des échantillons de chanvre dans lesquels pourraient se retrouver certaines maladies qui s'attaquent à la plante.
« On extrait l'ADN pour après ça identifier quelle bactérie, quel champignon était présent dans l'échantillon afin de savoir si c'est une maladie qui est déjà connue sur le cannabis », explique le chercheur.
 





Le biologiste David Joly effectue des tests sur des échantillons de chanvre. Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach


 
Le chanvre est scruté à la loupe par des scientifiques comme substitut de la marijuana en attendant que celle-ci soit légalisée. L'objectif est de développer un superplant résistant aux maladies.
La marijuana médicinale est pour l'instant confinée à l'intérieur d'immenses entrepôts et exposée à un taux d'humidité élevé, ce qui est idéal pour la germination des champignons, explique le chercheur.
 
Les vertus du chanvre
L'équipe de chercheurs s'intéresse également à l'efficacité de la plante. La tige du chanvre peut être utilisée pour faire de l'isolant, et ses graines riches en oméga-3 peuvent être consommées comme un supplément alimentaire.
 
« On commence par s'intéresser à la résistance de la plante comme premier paramètre, et petit à petit, on va commencer à s'intéresser à d'autres paramètres qui intéressent les producteurs comme la croissance, la production de graines, la production de certains composés », expose le biologiste.
 





Les tests servent à déterminer quelles maladies s'attaquent à la plante. Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach


 
Un pôle d'expertise
Il n'existe pratiquement pas de culture de chanvre au Nouveau-Brunswick, pourtant des agriculteurs s'y intéressent de plus en plus.
Ces recherches seront essentielles à l'émergence d'une nouvelle culture, en plus d'être un laboratoire pour la marijuana.
« C'est important qu'on essaye de rester des pionniers, pour être sûrs qu'on est capable de produire à un niveau comparatif aux autres provinces et pays », indique le chercheur.
En parallèle, une de ses étudiantes, Noémie Pépin, travaille sur la marijuana médicinale chez le producteur Organigram basé à Moncton. Elle étudie certains gènes susceptibles de permettre de développer des plants résistants à un champignon qui nuit à la croissance de la plante.
 
 
À écouter : Un projet de recherche sur les maladies qui affectent la plante Cannabis sativa
 
Ces recherches vont intéresser toute l'industrie : autant les producteurs de cannabis qui se lanceront très bientôt dans le récréatif une fois la marijuana légalisée, que les producteurs de chanvre.
 
 
 

Reportage Vidéo


Ce reportage est le premier de trois de Nicolas Steinbach sur l'industrie du chanvre dans les Maritimes.

 
Source: ici.radio-canada.ca
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Par mrpolo,
La production de cannabis à usage récréatif en Uruguay, sous tutelle de l'Etat, ne suffira pas à couvrir la demande, a prévenu mardi le gouvernement du pays sud-américain, qui a adopté une loi pionnière de légalisation de la drogue douce.
 
 
 

(photo: AFP)


 
 
«Ce qui est certain c'est que (la production) ne couvre pas la demande qui existe théoriquement, selon les enquêtes d'opinion», ces dernières montrant «une demande beaucoup plus élevée», a déclaré à la chaîne Canal 4 le secrétaire adjoint du cabinet présidentiel, Juan Andrés Roballo. La vente via les pharmacies semble prête à démarrer : «la quantité de pharmacies ayant manifesté leur volonté de vendre de la marijuana et la capacité productive que possèdent aujourd'hui les entreprises (qui la produisent pour l'Etat, ndlr) sont sensiblement les mêmes», selon M. Roballo.
 
 
 
 
 
 
Il s'agit du troisième volet, longtemps repoussé, de la loi polémique et unique au monde votée fin 2013 en Uruguay, dont les deux premiers - la culture de cannabis pour la consommation personnelle ou au sein d'un club - ont déjà été mis en pratique. Pour sa mise en oeuvre, le gouvernement de gauche ouvrira bientôt le registre des consommateurs de cannabis : seules les personnes enregistrées pourront acheter la drogue en pharmacie, dans la limite de 40 grammes par mois, et pour cela il faudra être Uruguayen ou résider en Uruguay depuis au moins deux ans, un dispositif qui exclut donc les touristes étrangers.
 
6 à 10 tonnes par an
Plusieurs entreprises privées, sélectionnées par appel d'offres, produisent actuellement la drogue douce sur des terrains publics surveillés par l'Etat, en vue de leur prochaine distribution légale. En octobre 2015, les autorités uruguayennes disaient vouloir produire six à dix tonnes de cannabis par an, tablant alors sur «un marché de 160'000 Uruguayens consommateurs fréquents ou réguliers» dans un pays de 3 millions d'habitants, avec un tarif de 1,40 dollar le gramme.
 
Le gouvernement percevra 10% à 13% des recettes issues de la commercialisation du cannabis, auxquels s'ajoutera le prix des licences payées par les entreprises productrices. Cette loi unique au monde, qui avait suscité un fort intérêt médiatique international à son approbation, vise notamment à lutter contre le narcotrafic tout en garantissant un accès sécurisé et de qualité à cette drogue douce.
 
(afp)
 
Source: 20min.ch
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Par mrpolo,
Huanito Luksetic a gagné: la Croatie a fini par autoriser une huile thérapeutique à base de cannabis, mais ce malade atteint de sclérose en plaques, qui a été le symbole de ce combat, risque la prison.
 
 
 

Huanito Luksetic, atteint de sclérose en plaques, tient une seringue d'huile de cannabis dans ses mains, le 13 juillet 2016 à Rijeka en Croatie (AFP/-)


 
 
En octobre 2014, la police fait irruption dans sa maison près de Rijeka, sur la côte adriatique, dans le nord de la Croatie. "Je savais que cela allait arriver. Quand ils ont frappé à ma porte, c'était une sorte de soulagement", dit cet homme de 38 ans.
Vingt kilogrammes de marijuana sont saisis. Il la cultivait dans son jardin pour fabriquer de l'huile destinées à apaiser les effets de la maladie.
 
Un an plus tard, la Croatie changeait sa législation après l'avis d'une commission d'experts, et autorisait un produit liquide à base de cannabis, contenu dans des gélules et importé du Canada. Cette décision est la conséquence directe du débat suscité dans le pays par l'arrestation de Huanito Luksetic.
Les effets bénéfiques du cannabis pour les malades atteints de cancer, du virus du sida, d'épilepsie ou de sclérose en plaques sont avancés depuis des années par associations, patients et médecins. Et plusieurs pays les ont reconnus avant la Croatie: Allemagne, Pays-Bas, Italie...
Mais si l'huile autorisée peut être vendue par les pharmacies depuis juillet sur prescription médicale, la machine judiciaire ne s'interrompt pas: Huanito Luksetic est poursuivi pour production et vente de marijuana. Le procès s'est ouvert cette année. Il risque douze ans de prison.
En 2008, Huanito Luksetic apprend qu'il est atteint d'une sclérose en plaques, maladie neurologique auto-immune évoluant par poussées, très handicapante.
 
Face à l'absence de réponse de la médecine traditionnelle, il cherche des réponses alternatives: il installe une ruche chez lui et s'inflige des piqûres d'abeilles, ayant lu que leur venin pouvait avoir un effet; il se fait opérer des veines.
 
Il se met à boiter, perd de la sensibilité, voit double, quand en 2011, il assiste à une conférence d'un Canadien, Rick Simpson, militant de la légalisation du cannabis thérapeutique.
"J'ai réalisé que la qualité de l'huile de cannabis était la clé, et qu'il allait falloir que je la fasse moi-même pour en avoir", dit-il. Après trois semaines de son traitement, le boitement et les crampes s'en sont allés, dit-il.
 
- 'Maltraitance à malade' -
Sa dizaine de jours de détention en fait un symbole. Il multiplie les interviews. "J'ai le droit de vivre, de me filer un coup de main sans que cela fasse de mal à quiconque", dit-il.
Il clame sa volonté de continuer à cultiver du cannabis jusqu'à la fin de ses jours et qualifie les poursuites contre lui de "maltraitance à malade".
 
"Sans l'indignation de Huanito contre l'injustice et sans ses appels à l'aide, rien ne se serait passé", dit Ognjen Brborovic, patron d'une commission d'experts désignée avant l'autorisation.
Le prix de ce produit, qui n'est pas remboursé par la sécurité sociale croate, les rend difficiles d'accès: entre 130 et 260 euros par mois quand le salaire moyen reste inférieur à 800 euros.
"Ces traitements sont à vie", relève Vladimir Komparic, ancien médecin et chef d'une association des malades de la sclérose en plaque.
 
La potion est provisoirement indisponible, les stocks ayant été rappelés après un problème de fuites de gélules. Mais selon Aisa Zanki-Zelic, une pharmacienne de Zagreb, de nombreux patients se sont manifestés. A ses yeux, ce médicament est un progrès: "Nous savons exactement quels sont les ingrédients et leur quantité."
Même s'il sait que c'est illégal, Huanito Luksetic continuera de produire son huile, de meilleure qualité, assure-t-il. Il multiplie les conférences, a lancé une association, un site internet, est en contact avec des centaines de patients.
 
Il affiche sa sérénité avant le verdict: "Je suis guéri et revenu à un point où je n'ai pas de symptômes". Il montre son jardin: "C'est ma santé".
 
Source: leparisien.fr
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Par mrpolo,
Rome - Les députés italiens se penchent à partir de lundi sur une proposition de loi légalisant l'autoproduction et l'usage du cannabis récréatif, qui suscite une forte opposition et n'a pas vraiment le soutien du gouvernement.
 
 

A Rome, des Italiens manifestent pour la légalisation du cannabis, débattue au Parlement © MAXPPP / Riccardo Antimiani


 
 
Le texte maintient l'interdiction totale de vente entre particuliers mais propose d'autoriser à cultiver jusqu'à 5 plants de cannabis par personne et à posséder jusqu'à cinq grammes sur soi et 15 grammes à la maison.
 
Il serait interdit de fumer du cannabis dans les lieux publics ou au travail, mais la loi prévoit aussi la possibilité pour l'Etat de faire cultiver et vendre le cannabis, un peu à l'image de l'industrie du tabac.
 
Comme plusieurs des pays européens ou Etats américains qui ont franchi le pas ces dernières années, les partisans de ce projet partent d'un constat d'échec: la répression internationale n'a pas empêché la diffusion de la consommation de cannabis.
Dans son dernier rapport annuel, la Direction nationale anti-mafia italienne (DNA) avait elle-même dénoncé "l'échec total de l'action répressive", ainsi que "l'impossibilité absolue d'augmenter les efforts" de répression de la consommation de cannabis.
 
Pire encore, en Italie, où le cannabis à usage thérapeutique est légal, la répression a drainé d'importantes ressources policières, judiciaires et financières.
 
Aussi la DNA soutient-elle elle-même une dépénalisation sous conditions de la consommation de cannabis afin d'alléger "la charge judiciaire et de libérer des ressources disponibles pour les forces de l'ordre et la magistrature pour lutter contre d'autres formes de criminalité".
Le débat dépasse largement l'Italie: en Europe, où le cannabis thérapeutique est légal dans une dizaine de pays, la République tchèque, les Pays-Bas et l'Espagne ont choisi de tolérer aussi la consommation personnelle à usage récréatif.
 
Aux Etats-Unis, si la loi fédérale interdit la culture, la vente et l'utilisation du cannabis, 23 Etats le permettent à des fins médicales et quatre d'entre eux, plus la capitale Washington, ont légalisé ces dernières années sa consommation à des fins récréatives.
 
- 1.300 amendements pour noyer le projet -
 
En France, un ministre avait relancé le débat en avril en se prononçant contre la "prohibition", mais le gouvernement avait rapidement fait savoir qu'il n'avait pas engagé de réflexion sur une éventuelle dépénalisation.
 
En mai, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, avait lui aussi déclaré que la question n'était "pas à l'ordre du jour" de son équipe.
Elle arrive quand même devant le Parlement sous la forme d'une proposition de loi déposée par le sénateur radical Benedetto Della Vedova, également secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, et contresignée par environ 200 députés et sénateurs.
 
Si l'issue du débat reste incertaine, il est déjà clair que le texte fait face à l'opposition farouche d'élus catholiques qui entendent le noyer sous une marée d'amendements. Entre les questions de procédure et la pause estivale, les discussions sur le fond du projet ne sont pas attendues avant septembre.
 
Area popolare (AP), un rassemblement d'élus du centre-droit catholique, "a présenté 1.300 amendements pour dire non à l'absurde proposition" de loi, a déclaré le président des députés du mouvement, Maurizio Lupi.
 
"Nous sommes absolument opposs à la légalisation, à l'idée de faire passer le message qu'il est possible de fumer librement un joint, sans problème", a poursuivi M. Lupi, dénonçant ce projet "aussi bien du point de vue de la santé publique que de la lutte contre la criminalité".
 
Les partisans assurent en revanche le contraire. Selon le texte du projet de loi, "l'expérience des Etats qui ont réglementé de manière légale le marché de la marijuana démontre que le nombre de consommateurs n'a pas augmenté, ni l'impact social et sanitaire", disent-ils dans leur projet.
La seule chose qui ait augmenté, ce sont les rentrées fiscales, insistent-ils.
 
Selon la société Nativa, qui a créé un site internet en début d'année pour proposer des boutiques franchisées dès que le commerce serait légal, la consommation des Italiens est estimée à environ 3 millions de kg de cannabis par an.
 
Source: lexpress.fr
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Par mrpolo,
Bogota - La Colombie est décidée à se faire une place sur le marché émergent du cannabis à usage thérapeutique, en mettant à profit son climat tropical et son expérience en horticulture.
 
 

De la marijuana cultivée dans la réserve indienne de Toez, à 200 km de Cali, en Colombie



afp.com/LUIS ROBAYO


 
En octroyant fin juin la première licence de fabrication de dérivés de cette plante à une entreprise colombo-canadienne, PharmaCielo, le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria, a clairement énoncé les intérêts du pays.
 
"La Colombie peut être le gagnant de ce marché émergeant des produits de marijuana médicinale", a-t-il déclaré, assurant que le gouvernement laisserait jouer la concurrence et accorderait des licences à "toutes les entreprises remplissant les critères". A ces "avantages institutionnels", s'ajoutent des bénéfices climatiques, a ajouté M. Gaviria.
 
Le président de PharmaCielo, Federico Cock-Correa, a précisé à l'AFP que, selon des experts mandatés par sa firme, la Colombie offre effectivement des "conditions exceptionnelles" pour cultiver le cannabis.
 
- Des fleurs à la marijuana -
 
"Le cannabis a besoin de 12 heures de jour et de 12 heures de nuit, ce qui permet un excellent développement de la plante dans un climat tropical et évite le recours aux serres comme dans le nord", a expliqué cet homme d'affaires qui se lance dans ce secteur fort de trente ans d'expérience dans la culture et l'exportation des fleurs, pour lesquelles la Colombie est internationalement reconnue.
 
"En termes non seulement technico-climatiques, mais de coûts, la Colombie est extrêmement compétitive du fait qu'elle possède déjà une industrie établie, des travailleurs compétents, des agronomes. Il suffit de changer de type de plante et de faire les adaptations techniques nécessaires pour le cannabis médicinal", a ajouté M. Cock-Correa.
 
Les licences sont attribuées selon un décret de fin 2015 qui régule la culture, la transformation, l'importation et l'exportation de cannabis et de ses dérivés à des fins thérapeutiques, et d'une circulaire du ministère de la Santé. Ces deux textes sont antérieurs à l'approbation par le Parlement en mai d'une loi qui autorise la culture et l'usage de la marijuana à des fins médicinales et scientifiques.
 
- Exportations à venir -
 
Profitant du vide juridique régnant jusque là et du statut d'autonomie des peuples indigènes colombiens, Juan Pablo Guzman cultive de la marijuana depuis des années dans la réserve indienne de Toez, à 200 km de Cali, troisième ville du pays (ouest). Il en extrait des huiles, des crèmes et même un spray intime sensé améliorer le désir féminin.
 
"Nous sommes dans le respect de la loi car les assemblées indigènes sont autonomes, a fortiori lorsqu'il s'agit de culture à des fins médicinales", a déclaré cet homme d'affaires qui distribue ses produits dans toute la Colombie. Il compte désormais développer son entreprise, Sannabis, étant donné que la nouvelle législation permet de "cultiver n'importe où" et il envisage même d'"exporter à l'avenir".
 
PharmaCielo et Sannabis relèvent de modèles commerciaux très différents, mais toutes deux entendent accéder au marché international de marijuana médicinale.
"Il y a des bénéfices économiques, sociaux pour les communautés (où s'installent les entreprises) et en termes de santé du fait de la disponibilité des produits au vu de l'importante demande", a assuré M. Gaviria.
 
Suivant ce cap, le ministère a octroyé deux autres licences la semaine dernière à des entreprises colombienne Labfarve-Ecomedics et canadienne Cannavida.
 
- Le défi de la sécurité -
 
Mais dans un pays miné par plus d'un demi-siècle de conflit armé et où opèrent de puissants gangs de narco-trafiquants, la culture du cannabis ne va pas sans risques.
"Nous avons présenté un plan où le traitement de la sécurité est vraiment rigoureux, en nous basant sur les critères requis par les lois canadienne et nord-américaine, avec caméras et clôtures" des plantations, a expliqué M. Cock-Correa.
 
De surcroît, "en tant qu'horticulteurs nous sommes depuis très longtemps attentifs au problème de la drogue et nous avons construit un système de sécurité fiable", a-t-il ajouté.
La Colombie est le premier producteur de feuilles de coca, plante sacrée des indigènes et principal composant de la cocaïne, et compte aussi de vastes plantations illicites de marijuana.
 
Source: lexpansion.lexpress.fr
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