Cannabis thérapeutique : une association interpelle Dupond-Moretti
Par mrpolo, dans Associatif,

L'association L630, spécialisée dans le droit des drogues, demande au nouveau ministre de la Justice la fin des poursuites pour les patients consommateurs de cannabis.
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L’expérimentation du cannabis thérapeutique en France est au point mort. Photo Dolph Cantrion pour Libération
Alors que les travaux de la mission d’information menée à l’Assemblée nationale autour du cannabis vient d’achever le chapitre consacré à l’usage thérapeutique, une lettre demandant la fin des poursuites concernant les consommateurs de cannabis atteints de pathologies graves ou lourdes vient d’atterir sur le bureau du nouveau garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
 
Déposée par l’association L630, spécialisée dans le droit des drogues et connue pour proposer une aide juridique aux personnes poursuivies, la missive entend mettre en avant la question de la dignité des malades. «Nous travaillons depuis de nombreuses années sur les politiques publiques des drogues. Nous avons l’occasion, chaque jour, de défendre de nombreux usagers et de rappeler devant des juridictions diverses le caractère incompréhensible de la prohibition actuelle. Nous constatons pourtant que les malades qui consomment du cannabis pour pallier leurs douleurs continuent d’être condamnés, peut-on lire dans la lettre. Il en va de même pour leurs aidants et proches qui prennent aujourd’hui un risque pénal inconsidéré.»
Lors de la passation de pouvoir, mardi place Vendôme, le nouveau garde des Sceaux déclarait que son ministère serait celui des droits de l’homme. Une occasion à saisir pour les défenseurs du cannabis médical. «Il ne s’agit pas d’un sujet de santé mais bien de dignité humaine, explique Béchir Bouderbala, membre fondateur de L630.
 
Il y a dans ce chemin vers la dignité des produits qui ne sont peut-être pas conseillés par l’Etat ni autorisés, mais qui sont les éléments constitutifs du bien vivre de nombreux malades. Il faut que l’Etat arrête de condamner ces personnes qui souffrent.» Leur proposition : la mise en place d’une circulaire mettant un terme aux poursuites lorsque les consommateurs de cannabis sont atteints de pathologies graves ou lourdes et qu’un médecin atteste de l’intérêt thérapeutique de leur consommation. «Nous avons reçu des appuis des députés, aussi bien de la majorité que de l’opposition, qui soutiennent cette proposition et considèrent qu’il n’est plus possible de continuer à pénaliser des usagers médicaux», indique Bouderbala.
«Blocage politique»
Cette initiative intervient alors que l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France est au point mort. Pilotée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), elle a pour but d’évaluer la faisabilité d’une politique publique de distribution de cannabis à des fins thérapeutiques. En octobre 2019, l’Assemblée nationale donnait son feu vert à l’amendement défendu à l’époque par le rapporteur Olivier Véran, aujourd’hui ministre de la Santé, qui autorisait pour deux ans la tenue de cette expérimentation concernant 3 000 patients français. Une phase de test qui vise les personnes souffrant de certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou encore de spasticité musculaire due à la sclérose en plaques.
 
Bousculée par la crise sanitaire liée à l’épidémie de covid-19, l’expérimentation a finalement été reportée à janvier 2021 et le décret se fait attendre. Pour Mado Gilanton, présidente de l’association Apaiser S&C et victime de syringomyélie, une malformation de Chiari de type 1 qui touche la moelle épinière et le cervelet, «on est dans un blocage politique et technocratique, alors que la décision a été prise à l’unanimité au Parlement. En attendant, les patients continuent de souffrir et d’être menacés.»
 
En matière pénale, la qualification des usages du cannabis ne diffère pas. Le ministère de la Justice ne distingue pas les usagers en général des patients malades qui consomment. Les associations militent pour une adaptation de la politique pénale au contexte d’un usage thérapeutique du cannabis qui n’est plus à prouver dans le traitement des douleurs. Depuis la loi du 31 décembre 1970, l’usage de stupéfiants, y compris de cannabis, est puni d’un emprisonnement d’un an et de 3 750 euros d’amende. Une procédure d’amende forfaitaire délictuelle prévue par l’article 58, I., 3 de la loi du 23 mars 2019 pourra permettre sous certaines circonstances, de substituer à cette peine une amende de 200 euros. 
Marché parallèle
Mado Gilanton évoque le cas d’un patient épileptique de 42 ans, récemment poursuivi par la justice : «Il m’a contacté car il cherchait un avocat. Grâce à ses propres plants, il avait réussi à stabiliser son traitement et il n’en cultivait que pour lui. Le cannabis lui permettait de travailler et de diminuer les médicaments antiépileptiques graves, explique-t-elle. Il a été dénoncé par un voisin. Tout a été détruit et ses médicaments ont été saisis.» Pour Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et ancien président de la Fédération addiction, «une prohibition absolue telle qu’on le voit autour du cannabis ne permet pas d’atteindre un objectif efficace, alors qu’on voit de plus en plus émerger l’idée selon laquelle il ne faut pas se priver des usages bénéfiques du cannabis.
 
Les plus hautes autorités de santé du pays ont déterminé cinq familles de pathologies qui pourront bénéficier de l’expérimentation. Mais elle ne débute pas et en attendant, ceux qui pourraient en bénéficier continuent d’être susceptibles d’être interpellés et de devoir acheter via le marché parallèle.» A ce jour, dix-sept pays de l’Union européenne, tels que l’Allemagne ou l’Italie, autorisent le cannabis médical sous différentes formes. 
 
Charles Delouche
 
Source: liberation.fr
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L’amende forfaitaire pour détention de cannabis sera généralisée à la rentrée
Par mrpolo,
À partir de la rentrée, les usagers de drogues ne seront plus systématiquement poursuivis. L'amende forfaitaire délictuelle va être généralisée.
    Le montant de l'amende forfaitaire délictuelle (AFD) est fixé à 200 euros, minoré à 150 euros et majoré à 450 euros, comme celle pour stationnement gênant. Pour alléger la charge de travail des forces de l'ordre et désencombrer les tribunaux, les fumeurs de cannabis et consommateurs de cocaïne sur la voie publique ne seront plus systématiquement passibles de poursuites judiciaires. Du moins, sur le papier. En réalité, une marge d'appréciation est laissée aux policiers sur le terrain. Sur quel(s) critère(s) ? La note diffusée par le ministère de l'Intérieur le 8 juillet ne le mentionne pas.
 
La mesure est déjà expérimentée depuis le mois de juin sur les circonscriptions de sécurité publique de Rennes, de Reims, de Créteil et de Boissy-Saint-Léger, deux villes du Val-de-Marne. À partir du 16 juillet, le dispositif sera élargi aux ressorts des tribunaux judiciaires de Rennes, Reims, Créteil, Lille et Marseille.
  10 g de cocaïne et 100 g de cannabis
La direction de la sécurité publique a détaillé les modalités d'application de l'AFD. Pour être « éligible » à un procès-verbal électronique et échapper aux poursuites judiciaires, il ne faut pas être en possession de plus de 10 grammes de cocaïne et 100 grammes de cannabis. Si le consommateur veut éviter de se retrouver devant un tribunal et/ou subir une injonction thérapeutique, il doit être majeur et présenter une pièce d'identité valide, « déclarer une adresse postale valable (pas d'association, de CCAS, de boîte postale…), précise l'administration. Mais avant tout, le consommateur devra « reconnaître les faits, confirmer la nature du produit appréhendé et accepter la confiscation et la destruction des stupéfiants et accessoires saisis ».
 
Le législateur a tout prévu. « L'établissement de l'AFD doit se faire sur place. À titre exceptionnel, la procédure peut se faire au service pour des considérations d'ordre public, par exemple liées à la protection des agents (toutefois, ce retour au service d'enquête exclut tout recours à la contrainte). » Pour éviter les attroupements agressifs en cas de verbalisation sur la voie publique, il est donc conseillé au policier de notifier son procès-verbal électronique au commissariat… à condition que le mis en cause daigne le suivre. Cela risque de ne pas être possible sur tout le territoire.
 
Par Aziz Zemouri
Source: lepoint.fr
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Cannabis, la ruée vers l'herbe
Par Felix_Da_Craft,
Cannabis, la ruée vers l'herbe
 
 
Pour « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et Matthieu Brun évoquent les enjeux économiques d'un développement de la production de cannabis thérapeutique dans laquelle certains pays s'engagent déjà.
 

 
LIEN VERS LE PODCAST
 
 
Le cannabusiness sort du brouillard. La plante se taille un avenir de produit agricole comme les autres, ou presque. Ses vertus thérapeutiques ne font plus débat et une quarantaine de pays dans le monde ont dépénalisé sa consommation. Le cannabis est la drogue la plus consommée dans le monde et son usage ne cesse d'augmenter. A l'échelle du monde, son marché souterrain représenterait quelque 150 milliards de dollars dans le monde dont seulement 10 à 20 % sont saisis. Think tank spécialisé dans les marchés agricoles, le Club Demeter encourage la France et l'Europe à développer la filière légale plutôt que d'en laisser le leadership aux pays étrangers ou aux circuits illégaux.
 
En 2018, le Canada s'est engagé dans cette voie déjà empruntée par son voisin américain, en Californie ou dans le Colorado, où la production de cannabis thérapeutique est florissante. En France, il pourrait être un produit agricole rentable que des élus défendent pour revitaliser certaines régions. Il porte aussi toute une chaîne de valeur de la graine au e-commerce en passant par l'industrie de sa transformation.
 
 
 
Sources : Les Echos
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USA -  Les démocrates américains veulent légaliser la marijuana, mais pas Joe Biden
Par mrpolo,
Les démocrates veulent légaliser la marijuana. Joe Biden pas. Pourtant, ce thème est extrêmement populaire aux États-Unis et il est même prouvé que la thématique de la légalisation de la marijuana augmente la participation électorale. Alors pourquoi Joe Biden ne soutient-il pas l’idée ? C’est la question que s’est posée "The Atlantic" sur son site Internet.
 

 
Les consultants politiques démocrates rêvent d’enjeux comme celui de la légalisation de la marijuana. Les démocrates y sont très largement favorables, comme le montrent les sondages. Les indépendants aussi. Mais ce n’est pas tout. Même une majorité de républicains y sont également favorables. De plus le thème mobilise les progressistes, les jeunes et les Noirs américains à voter.
 
Mettre la légalisation du cannabis dans son programme est devenu un moyen sûr d’augmenter ses scores électoraux aux USA. L’idée est populaire dans quelques-uns des principaux États où se joueront la prochaine élection présidentielle de 2020, notamment le Michigan, la Pennsylvanie, le Colorado, la Floride, l’Arizona et la Virginie.
 
Thématique non-clivante, électoralement très porteuse
Autre avantage de cette proposition, détaille "The Atlantic", il n’y a pas d’inconvénient politique évident. En effet, bien que la légalisation de la marijuana motive ses partisans, elle ne mobilise pas pour autant ses opposants.
Pour le candidat démocrate à la présidence, les avantages de son soutien à une légalisation seraient notamment de pouvoir dynamiser un groupe d’électeurs très engagés qui ne se mobiliserait que pour ce point de programme et cela permettrait aussi à Biden de faire un grand pas vers la réforme de la justice pénale et le programme de Bernie Sanders.
Pour Joe Biden, il n’en est pas question. Mais pourquoi ?
 
Comment expliquer les réticences de l'ex vice-président ?
Les démocrates désireux de voir Biden soutenir la légalisation ont des théories sur les raisons de son refus.
Selon le magazine littéraire, culturel et politique certains estiment que c’est "parce qu’il est issu d’une génération effrayée par le film Reefer Madness" (le film, sorti en 1936, est titré "Stupéfiants" en français et met en scène des dealers qui rendent des ados accrocs au cannabis)".
D’autres estiment que c’est parce qu’il a passé sa carrière à Washington à faire pression en faveur de peines minimales obligatoires et d’autres changements dans les lois sur les drogues.
 
Selon d'autres personnes, le positionnement de Biden s’expliquerait parce qu'il ne consomme pas d'alcool. Abstinent, son père a lutté contre l’alcoolisme et son fils contre la toxicomanie, lui-même a été confronté à des angoisses liées à l'usage de la drogue.
Ses assistants, interrogés par "The Atlantic", insistent sur le fait qu’ils ont tous tort.
Une évidence électorale, mais pas en matière de santé publique
La légalisation semble donc être un gain électoral évident. Pourtant, ce qui freine réellement Biden, selon ses collaborateurs actuels et anciens, c’est la santé publique. Le candidat démocrate a lu des études, ou du moins, des résumés de ces études mais il veut en voir plus.
Il attend une étude, quelque chose de "définitif" en matière d’impact sur la santé, pour s’assurer que la légalisation n’entraînera pas de graves problèmes mentaux ou physiques, chez les adolescents ou les adultes avant de se prononcer.
Pourtant, l’Amérique semble avancer à grands pas sur cette question, tout comme les futurs dirigeants de son parti. Sans le chef de file.
 
Biden face aux arguments de ses collègues démocrates
Si Biden a vraiment les yeux tournés vers la santé publique, il devrait penser au nombre de Noirs qui se retrouvent en prison pour vente et possession de marijuana, affirme Jackson, dans le Mississippi, le maire Chokwe Lumumba – un jeune progressiste noir qui a supervisé la décriminalisation locale dans sa ville en 2018.
 
M. Biden devrait également réfléchir à la façon dont un marché illicite et non réglementé conduit à l’ajout d’autres produits chimiques à la drogue, et aux effets sur la santé qui en découlent, m’a dit M. Lumumba. Si Biden pense que la marijuana crée une dépendance, il devrait expliquer ce qui la rend pire que l’alcool, la caféine et la nicotine. La légalisation est une partie nécessaire de la réforme de la justice pénale, a dit M. Lumumba. "Je l’encourage, lui et sa campagne, à faire plus de recherches sur certains points précis", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, John Fetterman, le lieutenant-gouverneur de Pennsylvanie, a déclaré que M. Biden devrait réfléchir à la manière dont la légalisation pourrait augmenter les recettes fiscales dans l’économie postpandémique des déficits budgétaires des États. "Quel meilleur moment que maintenant pour avoir cette conversation ?" Fetterman me l’a dit.
 
Avant l’épidémie de coronavirus, Fetterman a passé un an à voyager dans son État, y compris dans les régions qui ont voté pour Trump en 2016, faisant le prosélytisme de la légalisation du "bon sens". Il y a encore plus de raisons d’être d’accord avec lui maintenant, a-t-il dit. "C’est le fruit ultime de la politique et de la finance à portée de main", a-t-il déclaré. "Si vous n’êtes pas ému par les disparités raciales, quel Etat n’a pas besoin de quelques centaines de millions de revenus supplémentaires à ce stade ?"
Que dit le programme de Biden sur la marijuana ?
© Getty Images Au milieu des critiques qui dénoncent le manque de position définitive sur la légalisation, il est facile de perdre de vue à quel point Biden est "en avance" par rapport tout autre candidat à la présidence d’un grand parti de l’histoire en termes de changement de politique sur la marijuana, détaille encore "The Atlantic".
 
Son programme indique qu’il décriminaliserait la consommation de marijuana, ce qui signifierait des amendes au lieu de peines de prison, et la suppression des "registres de consommation". Il supprimerait aussi l’application des lois fédérales dans les États qui ont légalisé la drogue. C’est bien plus que ce que Donald Trump ou Barack Obama ont mis sur la table.
 
Mais Biden maintiendrait la marijuana dans l’annexe 1 des stupéfiants, dans la même catégorie que l’héroïne. Il ne la retirerait pas non plus de l’annexe des drogues illégales, de sorte que la loi fédérale pourrait appréhender la substance comme l’alcool ou la nicotine.
Aller chercher l’électorat de Sanders
"Si Biden dit qu’il veut légaliser la marijuana demain, cela l’aiderait à inciter les jeunes électeurs réticents à franchir le pas et à 'revenir à la maison' pour voter pour Biden – en particulier les partisans de Bernie [Sanders], surtout les jeunes de couleur qui ont été 'baisés' par un système de justice pénale qui les traite injustement sur les questions de marijuana", explique Ben Wessel, le directeur de NextGen America, un groupe qui se concentre sur le renforcement de l’engagement politique des jeunes électeurs.
 
Soutenir publiquement la légalisation de la marijuana serait selon lui une démarche facile, qui attirerait l’attention, et pourrait aider de nombreux irréductibles de Sanders à dépasser le fait que le reste du programme socialiste de leur candidat ne soit pas à l’ordre du jour.
 
De plus, Erik Altieri, le directeur exécutif de l’Organisation nationale pour la réforme des lois sur la marijuana, un groupe de pression favorable à la légalisation, estime que la mise en place d’une politique de légalisation ne nécessiterait pas beaucoup de travail : Sanders en avait une, tout comme la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren.
 
Biden pourrait aussi s’adresser au sénateur Cory Booker du New Jersey, qui a rédigé un projet de loi sur la légalisation en se basant sur l’argument selon lequel la légalisation est essentielle dans le cadre de la réforme de la justice pénale.
La thématique de la dépénalisation de la marijuana a soutenu la vague bleue de 2018
© Getty Images/iStockphoto En 2018, les responsables démocrates ont attribué à une initiative de légalisation du vote dans le Michigan le mérite d’avoir stimulé la participation et d’avoir produit la plus grande vague bleue dans les courses au poste de gouverneur, de sénateur, de procureur général et de secrétaire d’État, ainsi que d’avoir fait basculer deux sièges au Congrès et plusieurs sièges à l’assemblée législative de l’État.
 
D'ailleurs, un vote sur la question de la marijuana est prévu à l’automne dans plusieurs États : en Arizona, au New Jersey, au Dakota du Sud et peut-être au Montana. Tous ceux qui croient que Biden va annoncer un grand changement de positionnement sur cette question seront déçus, ont indiqué plusieurs collaborateurs de Joe Biden au magazine américain. 
 
 
Pourtant le lieutenant-gouverneur de Pennsylvanie tape sur le clou : "Faites-le", a dit M. Fetterman. Faites-le, ne serait-ce que pour obtenir les votes de la Pennsylvanie (un "swing state", état "charnière" où se joue généralement les élections) à et vous rapprocher ainsi de la Maison Blanche.
 
"Si le compte de Joe Biden tweetait : 'Legal. Weed (marijuana).', il obtiendrait un million de 'likes' dans les deux heures. Je le garantis. Et personne ne va accuser oncle Joe d’être un drogué", insiste John Fetterman. "Si vous pensez que l’herbe est le tabac du diable, vous ne voterez pas pour Biden de toute façon."
 
Mais à l'heure actuelle, pas de changement de cap à l'horizon. À moins qu'une étude "définitive" pour objectiver les conséquences de la marijuana en termes de Santé ne paraisse dans les semaines à venir. Et que cela rassure suffisamment le candidat démocrate pour infléchir sa position dans ce débat crucial en termes électoraux.
 
Par Grégoire Ryckmans
Source: rtbf.be
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Le CBD séduit les entrepreneurs français, malgré des risques
Par mrpolo,
La grande tendance du CBD se confirme en 2020. Ce business lucratif est encore risqué, mais de nombreux entrepreneurs sont prêts à braver les interdits pour avoir leur part du gâteau. Décryptage.
 

 
Vous n'avez jamais entendu parler du CBD ? Pour ceux qui ont échappé à cette hype, commençons par une petite mise au point.
Le cannabidiol est un des cannabinoïdes (substance chimique) présent dans la plante de cannabis. Vous connaissez sans doute le THC (Tétrahydrocannabinol), le cannabinoïde le plus connu du grand public qui est la molécule responsable de l'effet psychotrope du cannabis. Celle-là même qui agit sur le système nerveux.
Produits cosmétiques, huiles comestibles, tablettes de chocolat, les utilisations sont nombreuses pour le CBD qui, lui, n'est pas présenté comme un stupéfiant, même s'il contient un faible taux de THC. Très en vogue pour ses bienfaits thérapeutiques, c'est LA grande tendance auprès des jeunes trentenaires urbains, adeptes d'une alimentation saine, branchés yoga et Pilates.
« Dans un monde où l'on est de plus en plus stressée, l'usage du CBD c'est un peu comme de l'huile de lavande, mais en plus efficace» , assure Judith Samama-Patte, ancienne journaliste et cofondatrice de Fresh Body GreenMind, une marque d'huile à base de CBD, lancée en septembre 2019.
De nombreuses vertus thérapeutiques
Les défenseurs du CBD avancent de nombreuses vertus. « Vous avez mal à la tête, le CBD peut être une alternative au paracétamol, vous avez des règles douloureuses, le CBD vient remplacer un ibuprofène» , précise Judith Samama-Patte qui elle-même l'utilise pour lutter contre son anxiété. « Contrairement aux médicaments consommés en grande quantité en France, le CBD est une médecine douce et naturelle qui a de nombreuses propriétés, notamment pour les sportifs, parce qu'elle permet de lutter contre les courbatures, sans aucune somnolence », ajoute l'entrepreneuse. En un an, elle revendique près d'un millier d'utilisateurs. Pour elle, la prochaine étape est de démocratiser l'usage du CBD dans la grande distribution.
 
Aujourd'hui, les magasins commercialisant le CBD poussent comme des champignons. « Il en ouvre un presque tous les jours» , observe Ludovic Rachou, cofondateur de Rainbow, une start-up spécialisée dans le bien-être et trésorier du syndicat du chanvre, la plante dont est extrait le cannabis. Lancé l'an dernier, ce collectif qui rassemble près de 80 professionnels recense près de 200 boutiques en France.
 
Il y avait eu une première croissance de cette activité avant 2018, mais beaucoup de boutiques ont fermé, faute de législation claire. Malgré quelques condamnations, le secteur attire plus d'un. « Aujourd'hui, nous sommes toujours dans un flou juridique. Ce n'est pas autorisé, mais ce n'est pas interdit », analyse Ingrid Metton, avocate pénaliste et spécialiste dans le CBD qui accompagne de nombreux entrepreneurs. Elle dénonce l'hypocrisie des autorités françaises et pointe une politique trop répressive. « J'ai traité mon premier dossier en 2014, et depuis, on n'a toujours pas avancé sur le sujet »,regrette l'avocate qui milite en faveur d'un cadre plus structuré. Que dit la loi ?
Concrètement, est-ce légal de lancer un business de CBD en France ? Le THC étant considéré comme stupéfiant, l'article R. 5.132-86 du code de la santé publique dispose que « sont interdits la production, la fabrication, le transport […] de cannabis, de sa plante et de sa résine, des produits qui en contiennent ou de ceux qui sont obtenus à partir du cannabis, de sa plante ou de sa résine ».
Quand on prend une grille de lecture large. L'Union européenne autorise l'usage de la fleur de chanvre pour une concentration de moins de 0,2 % de THC, et donc la commercialisation de produits au CBD.
La législation française est plus sévère. En France, seules les tiges et les graines de cette plante sont autorisées. « Mais pour produire de l'huile, il faut extraire la fleur », souligne Ludovic Rachou du syndicat du chanvre qui pointe un non-sens. Le syndicat du chanvre vient de rédiger un livre blanc à destination du gouvernement. Il propose de supprimer l'obligation de 0 % de taux de THC dans le produit fini.
Cette liberté permettrait de faciliter la vente de produits dérivés. Même si les produits sont proches de 0 %, il reste toujours des résidus. « En cas de contrôle, c'est un peu borderline », reconnaît Ludovic Rachou.
Un business lucratif
Malgré toutes ces complications, de nombreux entrepreneurs français sont prêts à prendre le risque pour avoir leur part du gâteau. A noter qu'aux Etats-Unis, ce marché représentait environ 591 millions de dollars en 2018, mais pourrait être multiplié par 40 d'ici à 2022, selon une étude du Brightfield Group, publiée en octobre 2019. « Quand on regarde le potentiel du marché à l'international, cela vaut le coup d'essayer » , estime David Miguerès, fondateur de Chilled, une boisson pétillante à base de CBD vendue en ligne qu'il a lancée en avril dernier, pendant le confinement. « Il y a un mini-risque juridique », reconnaît l'entrepreneur.
Malgré un marché prometteur, les entrepreneurs peuvent avoir du mal à convaincre les investisseurs de les suivre sur un terrain aussi glissant. « Notre banquier a eu un peu de mal à avoir l'accord de son N + 1 pour nous financer» , confie le cofondateur de Chilled. Une fois le financement assuré, impossible de trouver une plateforme qui accepte d'assurer nos transactions bancaires en ligne. « Nos fonds ont été bloqués plusieurs fois sur PayPal car ils estiment qu'on vend des stupéfiants. On a dû passer par un service en ligne aux Etats-Unis », confie l'entrepreneur.
Même type d'embûches rencontrées par Camille Chaigneau, cofondatrice de Slow CBD infusion, une marque d'infusion à base de CBD en phase de production, grâce à une campagne de crowdfunding réussie. À sa grande surprise, impossible de communiquer sur le projet via les réseaux sociaux. « Notre compte Instagram a été fermé plusieurs fois, parce que nous avons été accusés de faire l'apologie de la drogue , indique la jeune femme est venue au CBD pour soulager ses règles douloureuses. Elle propose une gamme d'infusions à base de CBD et de Maté (une plante qui a des vertus contre la fatigue, la dépression, NDLR). Comment abandonner cette image controversée ?
L'enseigne 1.001 herbes, une franchise spécialisée dans les boutiques de CBD mise sur une déco soignée, léchée et minimaliste. « Nos boutiques sont des lieux de bien-être comme Nature et Découvertes , indique Romane Baudin, responsable de communication. Loin de l'image du coffee-shop, l'enseigne qui vient d'ouvrir deux boutiques à Marseille propose des chocolats, des sorbets ou encore des huiles à base de CBD. « Nous développons nos propres produits dérivés et nos vendeurs font beaucoup de pédagogie avec les clients », précise-t-elle.
Evangéliser pour normaliser l'utilisation du CBD, c'est la grande mission du syndicat du chanvre qui milite pour un cadre clair. « Cela offrira plus de sécurité aux consommateurs et la France a beaucoup à gagner , indique Ludovic Richou, cofondateur de Kaya, une marque de produits bien-être à base de CBD. Un cadre légal permettra aux entrepreneurs de vendre leur produit dans la grande distribution. «Aujourd'hui, c'est inenvisageable alors que c'est possible au Royaume-Uni» , compare celui qui a justement lancé sa marque outre-Manche où le marché est estimé à 374 millions d'euros en 2019, d'après CBD-Intel, une société qui fournit des données et des analyses relatives à l'industrie chanvrière. Le Centre des usages thérapeutiques du cannabis avance le chiffre d'un milliard d'euros en 2025.
Selon ses défenseurs, le chanvre pourrait être une chance pour la reprise économique française. L'Hexagone est le premier pays producteur en Europe.
Fabiola Dor 
Source: lesechos.fr
 
hemp-addict.fr
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Le CBD, la révolution du bien-être
Par mrpolo,
Encore peu connu de tous, mais utilisé dans un large panel de domaine, le CBD s'invite dans notre assiette, notre intérieur et même notre salle de bain ! Découvrons ensemble les bienfaits de ce produit aux connotations parfois péjoratives.
 
Par Elisa Dell'Aiera. Photos : Pixabay. | Le 05 juillet 2020  
Souvent confondu avec le cannabis brut, le CBD n'est pas un psychoactif. En réalité ils proviennent tous deux du chanvre. Ce sont les molécules qui les constituent qui sont différentes. Le THC est la molécule qui va faire planer tandis que le CBD n’a qu’un effet apaisant sur le système nerveux. C’est finalement un peu comme boire une bière sans alcool : on profite de ses bienfaits sans prendre de risque pour sa santé ! Il est légal et sans danger, même pris à grosses doses. Au vu des boutiques de cannabidiol qui poussent comme des mauvaises herbes (ou plutôt de la bonne herbe…), il est possible de se procurer une multitude de produits à base de CBD non loin de chez soi.
Des plats savoureux
Vous avez peut-être regardé « Cooked With Cannabis » sur Netflix, une émission où l’ingrédient vedette n’est autre que le cannabis et où les chefs doivent faire preuve d’ingéniosité pour composer des assiettes à base d’herbe et de THC.  Rassurez-vous, ici, il ne s’agit pas de finir « high » comme les membres du jury et de cuisiner des space cakes et cookies au shit ! La cuisine à base de CBD qui connaît de plus en plus de succès n’utilise en réalité que les vertus relaxantes et fortifiantes de la plante en mettant de côté les effets psychotropes. Les graines de chanvre contiennent tous les acides aminés principaux et les acides gras essentiels à l’organisme. C’est un apport nutritif exceptionnel. Charly Löwy, le patron d’une boulangerie à Forest depuis 1947, l’a bien compris et propose un succulent « cannabread » à base de ces graines pour bien commencer la journée. 
Souvent sous forme de beurre ou d’huile, il a un goût dit « organique » et des saveurs plutôt terreuses qui se marient parfaitement avec les féculents et les légumes par exemple. L’avantage de ce produit en cuisine c’est qu’il est extrêmement polyvalent. On le retrouve en infusion, sauce, cake, cookie, bonbons et même en nourriture pour chats comme le propose la marque américaine Soflo CBD!
 
 
Une routine beauté
De nombreuses marques telles que The Body Shop, American Eagle ou encore NYX et Bybi Beauty se sont lancées dans la création de produits de beauté à base de CBD. Allant du maquillage, aux soins de la peau, en passant par des sérums pour les yeux, ces produits auraient des propriétés relaxantes et anti-oxydantes. Aussi, grâce au PH neutre du CBD, il est adapté à tous les types de peau. La base de ces cosmétiques est une huile extraite des graines de chanvre. Riche en vitamines B et E ainsi qu’en omégas 3 et 6, elle aide à prévenir de nombreuses affections cutanées comme les rougeurs, l’acné, l’exéma ou le psoriasis. Étant donné qu'il s'agit d'une plante, privilégiez les produits issus d'une culture biologique, comme Asabio, une marque 100% bio au chanvre et au CBD. Ils proposent des crèmes pour le visage, pour le corps, des lotions pour les mains ou encore des baumes à lèvres.
 
Une déco écolo
Pour les tissus et matériaux, on fait appel à la plante mère du CBD : le chanvre. Le chanvre est utilisé depuis la nuit des temps dans l'industrie du textile mais se popularise aujourd'hui pour ses qualités écologiques. De nombreux artisans comme Sébastien Moray et Romy Di Donato exploitent le concept et s’efforcent de créer des pièces entièrement biodégradables. Cultiver cette plante ne nécessite que peu d'eau et aucun pesticide. Elle a également la capacité d'absorber énormément de CO2 et enrichi les sols dans lesquels on la cultive. C'est une matière douce, très solide, hypoallergénique et anti bactérienne. De plus, sa couleur très naturelle donne un ton chaleureux à vos intérieurs. Tant le milieu du design que de la construction exploite le chanvre. En construction il est apprécié pour ses qualités isolantes par exemple. Le chanvre remplace facilement la fibre de verre !
 
En bref, le CBD est donc une véritable tendance qui s’invite de plus en plus dans notre quotidien. Vous pouvez encore le retrouver dans le médical, la carrosserie et bien d'autres secteurs. Solide, naturel et déstressant... En plus de son côté écolo, ce produit apporte un vrai plus bien-être.
 
Source: lesoir.be
 
 
 
 
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"On ne devient pas flic en rêvant de courir après les fumeurs": Police contre la Prohibition, le collectif qui détonne
Par mrpolo,
Créé en 2018, le collectif composé d'anciens et d'actuels agents des forces de l'ordre milite pour une nouvelle politique des drogues. 

 
Des policiers, gendarmes, et anciens membres des forces de l'ordre luttent pour "réformer la politique des drogues en France". Photo d'illustration • © Alexandre Marchi / Maxppp  
"Vous voulez vraiment savoir comment on est perçus ? sourit Bénédicte Desforges. Gauchos, collabos, toxicos. Il ne vous aura pas échappé que mes confrères mâchent rarement leurs mots." L'ex-lieutenant de police est volontiers un peu provocatrice, mais jamais méchante. L'habitude, peut-être, de manier un discours à contre-courant. 
 

->Police Contre la Prohibition: le manifeste


En 2018, elle a fondé avec un capitaine de police à la retraite, Thierry Tintoni, le collectif Police contre la Prohibition (PCP). "Moi et mon collègue, nous pouvons donner nos noms car nous ne faisons plus partie de la police. Nos collègues en activité restent discrets, vous ne pourrez pas les identifier en tant que tels. Notre position est assez marginale, mais on n'est pas tout seul. En général, on ne devient pas flic en rêvant de courir après les fumeurs de cannabis..." ironise-t-elle.
 
"A la fois malade et délinquant" : en France, la vieille école

En France, le texte qui encadre l'usage de drogues est la "loi du du 31 décembre 1970". Elle "considère l'usager de drogues comme un individu à la fois malade et délinquant. Délinquant puisqu'elle incrimine spécifiquement l'usage solitaire et prévoit une peine d'emprisonnement ferme. Malade puisqu'elle prévoit une exemption de poursuites pénales pour les toxicomanes usagers " simples " qui acceptent de se soumettre à une cure de désintoxication" décrit sur son site internet la Mission interministérielle de lutte contre les drogues (Mildeca).

Pour le PCP, la formule est à la fois liberticide, et inutile. Inutile, d'abord, parce qu'elle n'a jamais fait baisser ni le trafic, ni la consommation de drogues. En Europe, la France est l'un des pays qui mène l'une des politiques les plus répressives sur l'usage des drogues. C'est aussi le pays où les jeunes de 15 à 34 ans consomment le plus de cannabis, et le troisième pays où ils consomment le plus de cocaïne. 
 
© EMCDDA © EMCDDA Drogues légales, le vrai fléau

Pour le PCP, la diabolisation des usagers de drogues ne fait pas sens non plus sur un plan philosophique. "On les considère comme des gens qui font valoir une liberté, assume Bénédicte Desforges. L'immense majorité des usagers de drogues n'ont aucun problème avec leur consommation. Comme certaines personnes sont alcooliques et d'autres boivent un verre de Saint Emilion le weekend entre amis. On est attachés à la liberté parce qu'on sait ce que c'est que d'en priver les gens."

Même si l'immense majorité du trafic français concerne le cannabis, le PCP ne veut pas limiter son combat à la légalisation de cette substance. "On veut se garder d'être des "cannactivistes" : pour nous, ce serait un mauvais calcul de faire une partition entre le cannabis, qui serait une drogue vertueuse, et le reste. Cette opposition drogue dure / drogue douce ne fonctionne pas. Il y a des usages durs et des usages doux. Il y a des drogués heureux, qui à côté de ça sont des citoyens comme les autres, avec un travail, et qui passent inaperçus. Ils ne sont pas plus délinquants que les gens qui prennent de l'alcool ou du tabac."

Car ce sont bien les drogues légales qui font le plus de dégâts en France. La consommation d'alcool est tenue responsable de plus de 40 000 morts par an, le tabac 75 000. Bien loin des 44 morts imputés à l'usage de cocaïne en 2015. Concernant le cannabis, les données sont peu nombreuses, et anciennes. Sur France Culture, la chercheuse Marie Jauffret-Roustide déclarait en 2019 :  "Il y a une étude anglaise qui a montré que la mortalité liée au cannabis était 200 fois moins importante que la mortalité liée au tabac ou à l’alcool."

Pendant ce temps, selon la députée Caroline Janvier, "la dépense publique française destinée à lutter contre le cannabis est évaluée à 568 millions d’euros, dont 90 % sont liés aux actions policières et judiciaires". 
La répression des stups, bras armé de la politique du chiffre

Pour le PCP, la politique française en matière de drogues est hypocrite, et en fait tourner une autre : la politique du chiffre. L'obsession du résultat et de la bonne statistique est dénoncée par plusieurs syndicats de police depuis sa mise en place, dans les années Sarkozy. 
 
Officiellement enterrée, elle semble pourtant couler de beaux jours à l'ombre. Car les commissaires peuvent encore toucher ce qu'on appelle une "indemnité de responsabilité et de performance". La partie responsabilité, elle, va de soi. En revanche, la prime de performance n'est attribuée qu'à un tiers des commissaires. Pour la fonction la plus récompensée, commissaire général de police occupant un poste "très difficile", cette prime peut atteindre plus de 1100 euros. "Résultat, tous les coups sont permis" soupire Bénédicte Desforges. 

Et pour faire du chiffre, la répression des drogues, c'est la baguette magique. "C'est est un délit qui est résolu dès qu'il est constaté, c'est du 100% de taux d'élucidation, et ça c'est très précieux pour les chiffres de la délinquance. 56% de l'activité d'initiative des flics, c'est la répression de l'usage de drogues, faire vider les poches et mettre en garde-à-vue pour le quart de gramme de shit qu'on a au fond de la poche." Le circuit se vide peut-être de quelques consommateurs, mais bien moins des gros trafiquants. 
"On ne va pas faire ces contrôles à la sortie du lycée Henri IV"

Récemment, le PCP a pris la parole sur un sujet où on l'attendait moins : le racisme dans la police. Le ton tranche avec celui des syndicats de la profession. 
 
 
"Tous mes collègues qui ont une audience hautement supérieure à la nôtre et qui parlent d'une petite minorité... Dans ce cas, comment peuvent-elles être là depuis si longtemps ? Si les autres brebis ne disent rien, est-ce qu'elles ne sont pas galeuses, elles aussi ? Je ne voulais pas parler de tout ça, mais on ne pouvait plus faire autrement, on ne supporte pas ce qu'on voit." 

Pour le collectif, le lien entre répression des stup' et violences racistes est plus qu'existant : il est intime. "Le prétexte des contrôles d'identité, souvent, c'est la répression de l'usage de drogue. Et on ne va pas faire ces contrôles à la sortie du lycée Henri IV, on le sait ! On va au pied des tours, et au bout d'un moment, il y aura un loulou qui aura un pétard dans la poche, ça commence toujours comme ça", regrette la représentante du collectif.
 
Pour elle, qui connaît bien son Histoire, le procédé a même un goût de déjà-vu. "La répression des drogues est un vrai vecteur de discrimination. Ça l'a été aux Etats Unis quand ils ont commencé à employer le mot marijuana, dans le but de faire directement référence aux mexicains. Le combat contre le LSD ciblait les anti-guerre du Vietnâm. Nous n'échappons pas à la règle."
 
Dépénalisation, légalisation : ce qui marche à l'étranger

En Europe, les anti-prohibition se tournent comme un seul homme vers le Portugal. En 2000, le pays a décidé de dépénaliser l'usage de toutes les drogues, pour des résultats spectaculaires. "Il semblerait que quand on supprime l'interdit, la chose devienne tout de suite moins séduisante, notamment pour les jeunes" analyse Bénédicte Desforges. Pragmatique, le PCP milite "dans un premier temps" pour la dépénalisation, plus audible auprès du grand public et du politique, et pour la légalisation du cannabis en tant que processus déjà enclenché. 
 
 
Va-t-elle entraîner une disparition du marché noir ? Bénédicte Desforges n'y croit pas. "Le marché noir ne disparaîtra jamais complètement, parce que les mineurs ne pourront pas s'approvisionner en cannabis légal, et certains voudront rester sous le radar, estime-t-elle. Le grand discours des idéologues, c'est de "recycler les acteurs du marché". Si vous me trouvez un seul dealer qui a envie de bosser à des horaires fixes et de payer l'URSSAF et des impôts, vous me le présentez !"

Peut-être la bonne idée est-elle Outre-Atlantique : en légalisant, le Canada et certains états américains ont entrepris d'effacer les casiers judiciaires pour possession de cannabis. Un marché qui pourrait intéresser les actuels commerçants. "L'usage de stupéfiants, c'est 68 000 inscriptions au casier judiciaire par an. Il suffit que vous soyez un peu jeune, un peu pas blanc, c'est pas terrible pour trouver un premier boulot avec ce casier. Est-ce que ça va marcher sur le long terme ? Je n'en sais rien."

Le collectif Police contre la Prohibition n'est de toute façon pas là pour pondre des solutions miracle. "On a souvent le sentiment de faire du Don Quichotisme, mais on ne peut pas taire la voix du flic dans ce débat. Elle est très importante. Qui mieux que nous peut en parler ?"
 
Source: france3-regions - centre-val-de-loire
 
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Julian Stobbs, activiste du Dagga, a été mortellement abattu lors d'un vol à main armée
Par Indi-Punky,
Julian Stobbs, la moitié du "couple Dagga" qui a mené une bataille de cinq ans devant les tribunaux pour la légalisation du cannabis, a été tué dans un vol près de Lanseria à Johannesburg.
 
Stobbs et Myrtle Clarke exploitaient un club privé et une salle de musique sur la propriété. Le vol à main armée a eu lieu aux premières heures de vendredi matin.
 
"Les attaquants sont entrés dans la chambre du couple et ont tué par balles Jules Stobbs. Il a été blessé mortellement. Myrtle était indemne et les attaquants sont partis avec deux téléphones portables et deux ordinateurs portables", a déclaré l'organisation à but non lucratif Fields of Green For All, où ils occupaient des postes de responsables.
 
"La communauté du cannabis pleure le décès de notre héros. La famille demande au public de respecter sa vie privée et de laisser de la place à Myrtle et à la famille pendant cette période difficile. Merci pour l'effusion d'amour que nous avons déjà reçue", indique le communiqué.
 
Le directeur de la sécurité communautaire à AfriForum, Ian Cameron, a confirmé que Stobbs avait été abattu lors d'un vol dans leur petite exploitation à Sunrella.
 
«Ils ont tout volé dans la maison, sont revenus et sont entrés dans la chambre à coucher et ont abattu le mari.»
Cameron a déclaré qu'ils avaient également volé les téléphones portables du couple.
 
Le porte-parole de la police, le capitaine Kay Makhubele, n'a pas pu immédiatement commenter la question.
 
Les hommages et les condoléances sont partagés sur les réseaux sociaux par leurs amis.
 
Rastafarian Gareth Prince, qui a mené la lutte pour la légalisation de la marijuana en Afrique du Sud pendant 21 ans, a déclaré à TimesLIVE qu'il avait été très choqué par la mort de Stobbs.
 
«C'était un guerrier intrépide, quelqu'un qui n'avait pas peur d'exprimer ses pensées et de défendre ce en quoi il croyait. C'était un grand guerrier pour la liberté du dagga. Sa mémoire durera aussi longtemps que nous nous souviendrons du cannabis. "
 
Prince a déclaré qu'ils n'étaient pas en mesure de joindre vendredi son partenaire de toujours, Myrtle Clarke.
"C'est une grande perte et on peut comprendre qu'elle est très désemparée, alors nous allons lui permettre de pleurer et d'attendre qu'elle fasse une déclaration."
 
Stobbs et Clarke ont été arrêtés en 2010 à leur domicile pour possession et trafic de drogue.
"Nous étions tellement indignés par notre traitement aux mains de la police que nous avons poursuivi sept départements gouvernementaux pour avoir promulgué des lois illégales", avait-elle déclaré précédemment.
 
Depuis la Haute Cour de Pretoria en 2013, leur bataille juridique s'est poursuivie jusqu'à la décision de la Cour constitutionnelle en septembre 2018 qui a décriminalisé l'utilisation, la culture et la possession de dagga en privé et pour la consommation personnelle. Le tribunal, qui a précisé le montant autorisé pour un usage personnel, a donné au Parlement deux ans pour mettre à jour la législation afin de refléter son verdict.
 
Le couple a ensuite rejoint d'autres militants sociaux du mouvement Fields of Green For All, pour faire face aux obstacles à la réglementation légale du cannabis en Afrique du Sud, y compris ceux arrêtés pour son utilisation, sa culture et son commerce.
 
 
 
Source: https://www.timeslive.co.za/news/south-africa/2020-07-03-dagga-activist-julian-stobbs-fatally-shot-in-armed-robbery/?fbclid=IwAR3p-ALw_ptVg6Fx_chmOL_da-j7Axqls1JYy1VcLx1AvsrsBBnrvtgG1UM
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Macron veut taper sur l autoproduction et les réseaux sociaux qui l encourage
Par beuh-chat,
Chalut
 
Petit article de soft-secret ....
https://softsecrets.com/fr/2020/06/29/le-gouvernement-macron-intensifie-sa-lutte-contre-le-cannabis/
 
 
QCM:
Pourquoi vouloir taper un grand coup sur l autoproduction ? :
a) parce que quand on voit les gang et mafia lourdement armée se balancer des véhicules béliers a la tronche, on se dit qu il vaut mieux taper sur des petits fumeurs qui font pousser chez eux  leur consomation
b) parce que le lobbying des gros trafiquants a réussit à convaincre Mr Macron 1er et OMC avec plein d'arguemnt de 500€ dans des valises que la concurrence des auto-producteurs est déloyal car il n ont pas de guetteur ou main noirs a payé et tout un tas d'autre personnel , de douanier et de stup à corrompre , qu il n ont pas de frais d avocat exorbitant ect ect 
c) parce qu'en vu d une légalisation et d une production d Etat, il serait bon d 'éliminer la concurrence  
d) a+b+c 
 
A++
 
Le gouvernement Macron intensifie sa lutte contre le cannabis

 
 
 
Le but du gouvernement Macron est-il d’éradiquer totalement le cannabis du territoire français ? Trois nouvelles mesures particulièrement répressives ont récemment été mises en place par le gouvernement. Leur stratégie est de s’attaquer à la fois à l’offre et à la demande. Les amendes cannabis de 200 euros sont actuellement expérimentées dans 4 villes françaises. A la mi-juillet l’expérimentation sera étendue aux villes de Lille et Marseille, puis à toute la France. Les personnes interpellées en train de consommer sur la voie publique ou dans leur véhicule devront payer cette contravention dans les 45 jours et l’infraction sera inscrite au casier judiciaire. L’un des objectifs du « plan anti-stup »du gouvernement est de lutter contre l’autoculture et les growshops. La surveillance de trois growshops de l’est de la France pendant plusieurs mois a permis l’interpellation simultanée de 120 cultivateurs le mardi 23 juin. 210 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour cette gigantesque opération. Malgré les réserves de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés), la loi autorise désormais la surveillance automatisée d’internet et des réseaux sociaux par les services de douane, grâce à l’intelligence artificielle (AI) Pourrons-nous continuer à nous exprimer librement sur le thème du cannabis, sur les blogs et les réseaux sociaux, comme nous le faisons actuellement ?  
L’heure est grave ! Nous appelons bien sûr tous les consommateurs et les cultivateurs à la plus grande prudence. Ces mesures portées par le trio infernal (Macron, Philippe, Castaner) se révèlent particulièrement efficaces. Il y a quelques mois, le Premier ministre a présenté son nouveau plan anti-drogue et a annoncé la création de l’OFAST (Office anti-stupéfiants) La lutte contre le trafic et la consommation de cannabis fait partie des priorités d’Emmanuel Macron pour la fin du quinquennat. Le président choisit de suivre les aspirations sécuritaires de son électorat de droite plutôt que de « renverser la table » en légalisant le cannabis, comme on avait pu l’espérer il y quelques années.
 
Il y a actuellement 5 millions de consommateurs dans notre pays, soit environ 8 % de la population. Est-il possible de faire de 5 millions de citoyens, de vulgaires délinquants ? L’expérimentation du cannabis médical est sans cesse reportée. Les usagers thérapeutiques n’ont donc que deux solutions : se fournir au marché noir ou cultiver eux-mêmes du cannabis adapté à leur pathologie. Il y avait probablement de nombreux usagers thérapeutiques parmi les cultivateurs interpellés dans l’est de la France.
 
Cultivateurs, revendeurs, transporteurs, consommateurs : le problème est le même pour tous. Face à l’adversité, devrions-nous adopter une stratégie plus offensive ? Depuis plus de 40 ans, des manifestations pour la légalisation sont organisées par différentes associations. Le cannabis fait partie de la vie quotidienne de nombreux français mais peu de gens se rendent dans ces manifestations. Il est plus que temps de se mobiliser.
 
Après ces mauvaises nouvelles, il reste toute de même quelques raisons de croire en un avenir meilleur. Hier, des maires écologistes ont été élus dans plusieurs grandes villes françaises. La légalisation du cannabis a toujours fait partie du programme d’EELV (Europe Ecologie Les Verts).
Espérons qu’en 2022, les français élisent un nouveau président anti-prohibitionniste.
 
Texte et photo : Olivier F
Source: softsecrets.com
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"Le cannabis ne convient pas à tout le monde" rencontre avec Michka, pionnière du chanvre en France
Par mrpolo,
En France, les aprioris autour de la consommation du cannabis sont toujours très présents. La loi prévoyant une peine de prison ferme pour les fumeurs de joints est par exemple toujours en vigueur. Pour tenter de lever les tabous, Michka, consommatrice et spécialiste de cette plante, nous raconte son quotidien de femme peu ordinaire et nous livre les secrets de son mode de vie inspirant.

 
"Le premier message de prévention, à mon sens, porterait sur l’importance de séparer le cannabis et le tabac" © Mama Editions Michka a été une pionnière du bio, de la spiruline, du chanvre. Ses positions sur le cannabis sont en phase avec les États américains qui ont légalisé la marijuana, et particulièrement avec la Californie, où le cannabis médical est légal depuis vingt-cinq ans. Ses écrits lui ont valu de comparaître devant un tribunal dans les années 1990, lors d’un procès parisien qui a trouvé écho dans divers pays, et qui l’a transformée en guerrière pacifique. Ainsi est-elle devenue une égérie du cannabis, au point qu’une variété officielle porte aujourd’hui son nom : la «Michka ».
 
FemininBio : Vous êtes une pionnière du chanvre, une "grande dame" comme nous pouvons le lire sur la couverture de votre prochain livre, comment s'est éveillée cette prise de conscience pour le cannabis et quelles ont été vos principales actions ?
Michka : En 1970, après un an de croisière sur un vieux voilier, j’ai quitté l’Europe pour le Canada. Je suis arrivée en Colombie-Britannique, non loin de Vancouver, et j’ai trouvé un poste de prof de français dans un lycée au nord de la province. Et un soir, lors d’une réunion avec d’autres profs, on m’a passé un joint… ou plutôt un stick, comme cela se pratiquait là-bas, c’est-à-dire une mince cigarette ne contenant que du cannabis, sans tabac. Je n’avais jamais été confrontée à cette plante et j’ai été très décontenancée. J’ai fait semblant de tirer une bouffée et, bien sûr, je n’ai rien senti. C’est seulement à la troisième occasion que je me suis laissé aller suffisamment pour sentir quelque chose. Là, j’ai su très vite qu’avec l’Herbe, comme j’aime l’appeler, j’avais trouvé une amie. Soudain, je découvrais un nouveau continent. Aux antipodes de l’image que ma culture en donnait. Non sans une certaine naïveté, j’ai voulu faire savoir au monde que nous avions des idées fausses sur la question. Cela a pris la forme d'un livre, co-écrit avec Hugo Verlomme, Le Dossier vert d’une drogue douce, paru chez Robert Laffont en 1978. Mais c’est seulement quinze ans plus tard que mon rôle d’écrivain allait me précipiter dans l’arène…
 

 
Un jour de 1994, je crois, la moutarde nous est montée au nez, au docteur Bertrand Lebeau et moi-même, en découvrant qu’un professeur de médecine, conseiller de l’OMS et de différents chefs d'État, mettait en avant des « études scientifiques » menées en dépit du bon sens, dans le but d’alimenter sa croisade anti cannabis. Nous avons écrit deux articles incisifs… et le croisé en question nous a poursuivis en justice. Il en est résulté un procès qui fit un certain bruit. Il faut rappeler qu’en France, la loi votée en 1970, toujours en vigueur, prévoit une peine de prison pour les fumeurs de cannabis. Dans les années 1990, les forces de police réprimaient jusqu’à la représentation de sa feuille, allant jusqu’à faire pression sur les libraires pour qu’ils cachent les livres non conformes.
 
Au tout début des années 2000, j’ai pris plaisir à braver cet interdit en présentant, au salon de l’Agriculture de Paris, un petit livre intitulé Pourquoi et comment cultiver du chanvre... avec, en couverture, une gracieuse Ève voilant sa nudité derrière une feuille de chanvre. Ce qui me valut d’être embarquée manu militari au quai des Orfèvres pour y être interrogée. Les Verts m’apportèrent leur soutien, le Journal de 20 heures sur Canal+ présenta « le livre que l’on n’a pas le droit de montrer », et il en résulta une certaine commotion. Fondamentalement, je m’exprime par ma plume ; mais j’ai le goût de l’aventure…
 
On vante de plus en plus les bienfaits du chanvre ou du CBD, mais vous militez depuis des années pour la légalisation du cannabis. Comment expliquer les bienfaits d'une plante qui, avec sa teneur en THC, possède des effets psychotropes parfois risqués (bad trip, etc.) ?
 
Je vois là deux sujets différents : les éventuels bienfaits du cannabis d’une part et, de l’autre, sa légalisation. S’il faut le légaliser, ce n’est pas en vertu d’éventuels bienfaits, mais parce que la prohibition elle-même entraîne des effets pervers. On l’a vu avec la prohibition de l’alcool aux États-Unis qui, pendant la quinzaine d’années qu’elle a duré, a eu des conséquences dévastatrices sur la santé publique et la société en général. Il faudrait légaliser le cannabis quand bien même il serait dangereux. Car la prohibition crée de nouveaux risques.
Un peu comme pour l’avortement, qui était dangereux tant qu’il était clandestin.
 
Personnellement, je suis prête à aller plus loin : l’individu n’est-il pas souverain quant à ce qu’il souhaite introduire dans son propre corps ? Et même : en tant qu’êtres humains, ne recevons-nous pas, à la naissance, le droit d’utiliser à notre guise toutes les plantes qui poussent sur notre belle planète ? Oui, le THC possède des effets psychotropes, c’est ce qui fait sa beauté. À condition de l’honorer et de respecter un code des bons usages qui, justement, n’a pas encore eu la possibilité de voir le jour chez nous du fait de sa prohibition !
 
Pour quelle(s) pathologie(s) le cannabis thérapeutique a-t-il fait le plus ses preuves ?
La recherche sur les aspects thérapeutiques du cannabis a longtemps été bannie, car les gouvernements craignaient que des résultats favorables affaiblissent leur position prohibitionniste. C’est donc par la bouche des malades eux-mêmes qu’on a commencé à savoir, dès le début des années 1970, que les troubles de la vision liés au glaucome disparaissent chez ceux qui en fument, ou qu’il supprime les redoutables nausées des chimiothérapies. Les recherches ont enfin repris il y a quelques années et, depuis, c’est une avalanche de nouvelles pistes de guérison. Les chercheurs ont découvert que notre corps produit des « endocannabinoïdes », substances très proches des principes actifs du cannabis, ce qui explique l'incroyable diversité de ses effets thérapeutiques.
 
Dans votre ouvrage, vous parlez de "dimension sacrée" du cannabis. Quelle est-elle et où est-elle la plus répandue ?
Le cannabis est originaire des contreforts de l’Himalaya. Il demeure sacré en Inde, où il est lié au dieu Shiva et où des ascètes qui ont fait vœu de renoncement, les Sâdhus, le fument rituellement, au moyen de longues pipes non coudées, les shiloms. Par ailleurs, sur le continent indien, la boisson alcoolisée est considérée comme sale, impure. Un membre de la caste sacerdotale des brahmanes qui en a absorbé doit se purifier avant d’entrer dans un temple. On touche là aux racines cachées de la prohibition du cannabis : un clash culturel entre l’Est et l’Ouest. Car, chez nous, c’est le vin qui est sacré. Il est le sang du Christ lorsqu’un fidèle le porte à sa bouche dans le rituel de la Sainte communion. Et il faut une bouteille (au moins !) pour consacrer toute célébration, qu’il s’agisse de l’obtention d’un diplôme, d’un mariage ou du lancement d’un navire. 
 
Ce sont les Hippies qui ont fait passer la marijuana, comme on disait alors, du ghetto où elle inspira les premiers joueurs de jazz jusqu'aux familles blanches bourgeoises des États-Unis, puis d'Europe. Pour les flower children des années 1960-70, qui incitaient à « faire l’amour, pas la guerre », le cannabis était le vaisseau qui allait transformer la société. En ouvrant les consciences, il allait permettre que la violence et la compétition soient remplacées par une coopération bienveillante.
 
Une variété de graines porte votre nom. Comment est-ce arrivé et quelles sont les particularités de la Michka ?
C’est la banque de graines Sensi Seeds qui a créé la Michka. Quand ils m’ont contactée pour me faire savoir qu’ils souhaitaient m’honorer pour ma « contribution exceptionnelle à la connaissance du cannabis » en donnant mon nom à une nouvelle variété, j’ai été très claire : à condition qu’elle me plaise. J’aime les variétés qui stimulent la créativité, qui me mettent en contact avec mon intuition – avec cette partie de nous qui est connectée à plus grand que nous. Donc j’ai demandé que ce soit une sativa, et si possible une Haze. Or les variétés de type sativa sont de plus en plus rares, parce qu’elles mettent plus longtemps à atteindre leur maturité et qu’aujourd’hui tout le monde est pressé. Mais j’ai été exaucée : la Michka est claire et lumineuse. Parfaite pour se livrer à une activité artistique comme l’écriture !
Comment devrait être abordée la question du cannabis en France, de son utilisation et de sa régulation (pour limiter les addictions) ?
Comme chacun sait, prévenir est plus facile que guérir. On aurait pu prévenir en le traitant comme on traite le vin ou le tabac. Au lieu de cela, on l’a prohibé, ce qui l’a fait passer aux mains d’organisations en marge de la loi, et a dressé la jeunesse contre les forces de l’ordre. Les messages de prévention ne peuvent pas être entendus par des jeunes qui savent pertinemment que « l’information » institutionnelle est biaisée. Pour avoir une chance d’être entendu, il faut parler vrai. Le premier message de prévention, à mon sens, porterait sur l’importance de séparer le cannabis et le tabac, comme cela se pratique depuis le début sur le continent américain. En Europe, il est traditionnel de les fumer mélangés. Et cela complique tout, car le tabac est tellement accrochant ! Un manuel du bon usage pourrait suggérer qu’avant d’allumer un joint, on se donne une seconde de réflexion pour s’assurer que c’est une bonne idée, là, maintenant. Et, si la réponse est oui, que l’on prenne une autre seconde pour poser une intention, pour énoncer mentalement ce que l’on souhaite favoriser, par exemple la créativité, la convivialité ou, au contraire, l’intimité, ou encore le sentiment d’union avec la nature… Le cannabis ne convient pas à tout le monde. On en revient à l’éternelle question d’être attentif aux messages de son corps, d’identifier ce qui nous sert et ce qui nous entrave, et d’en tenir compte. D’agir en conscience.
 
 
Notre experte
 
Michka partage actuellement son temps entre Paris et la Colombie Britannique, entre sa maison d’édition et l’écriture de la série autobiographique dont ce livre, La grande dame du cannabis se dévoile aux Editions MAMA, est le nouvel épisode.
 
Par Adèle Gireau
Source: femininbio.com
 
 
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