Maroc - Adapter la culture du kif à l’environnement, défi pour un nouveau modèle de développement
Par mrpolo, dans International,

Adapter la culture du kif à l’environnement
Face à la diversification des variétés de chanvre et même le recours à des
types génétiquement modifiés, la réflexion sur la réadaptation de cette
culture à son environnement d’origine au Maroc se pose.
Cet axe a fait partie d’un atelier de travail de la Commission spéciale
sur le modèle de développement (CSMD).
 
Photo d'illustration / Ph. Tom Perry - AFP
  Photo d'illustration / Ph. Tom Perry - AFP
Le chanvre est-il l’enfant mal-aimé d’une agriculture génératrice de revenus pour plusieurs ménages, mais otage d’un tiraillement législatif ? La question sur la structuration de cette activité plutôt que son impossible éradication se pose, surtout dans la région du Rif.
Tenu jeudi par la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), un atelier de travail consacré au cannabis a abordé ce point. Ingénieur agronome, Kamal Kacimi a notamment abordé cet axe, prônant un accompagnement pour renforcer les savoir-faire locaux, plutôt qu’un investissement dans une culture alternative qui a montré ses limites.
Un revirement législatif contraignant
Lors de son intervention, le spécialiste a rappelé que sous le Protectorat, cette activité a été organisée par un Dahir. Au lendemain de l’Indépendance en 1956, le Maroc a rapidement adhéré à la Convention de Genève, ainsi qu’à la législation onusienne de lutte contre les drogues, ce qui a bouleversé une activité agricole jusque-là normalisée. Le cannabis fait désormais partie de la liste IV, qui regroupe la catégorie des substances les plus prohibées selon la Convention unique des Nations unies sur les stupéfiants de 1961.
Pourtant, cette culture a un rôle important dans la sédentarisation d’une grande partie de villageois et de familles rurales dans le Rif, selon Kamal Kacimi. Il rappelle qu’elle a même donné lieu à une migration inverse, de la ville vers la campagne, devenant «un secteur fortement employeur». C’est également «une culture dont la valeur reste supérieure à la culture régulée», d’où une importante partie de reconversion en culture alternative échoue souvent.
Cependant, les entrées les plus importantes de cette activité reviennent aux réseaux de narcotrafic. Malgré la mainmise des trafiquants qui s’enrichissent largement plus que les agriculteurs eux-mêmes, «50% des revenus des ménages» dans les zones cultivées vient du cannabis. En tout, le kif permet jusqu’à 80 000 DH d’entrées annuelles par famille, ce qui reste supérieur à la moyenne des gains des cultures alternatives.
«Il faut tenir compte de ces considérations pour élaborer un modèle qui soit accepté par les agriculteurs», recommande Kamal Kacimi, prônant un encadrement de l’Etat pour lutter contre l’exploitation par les trafiquants, tout en préservant les habitants locaux.
Capitaliser sur les savoir-faire familiaux pour industrialiser le secteur
Dans un autre registre, cet accompagnement structuré permettra de limiter les impacts environnementaux de l’utilisation de plantations génétiquement modifiées. Sur le plan agronomique, ces variétés sont exigeantes et encouragent une monoculture dévastatrice, à long terme, souligne Kamal Kacimi.
Pour cause, ces nouveaux types de chanvre demandent l’utilisation de fertilisants en nombre (6 à 7 quintaux par hectare), renchérissant le coût de la culture et accélérant la détérioration des sols. Ces variétés modifiées pour contenir un taux élevé en THC sont également gourmandes en eau. Pour un hectare, il faudra compter 10 000 mètres cubes, soit presque la quantité nécessaire à l’entretien du gazon.
Le souci devient ainsi celui de «contourner les narcotrafiquants et de conserver la sédentarisation» des habitants, tout en luttant contre l’épuisement des ressources naturelles. Pour ce faire, Kamal Kacimi propose d’ouvrir l’exploitation du kif à d’autres secteurs (textile, aliments de bétail, cosmétique, pharmacie).
Il s’agit de réfléchir à «un modèle de développement qui reconfigure la place du haschisch», pour asseoir un cadre légal conciliant intérêts des agriculteurs et émergence de l’économie nationale. «Il faut sauvegarder les actifs financiers des exploitants terriens et créer de nouveaux métiers, sans verser dans une forme de désapprentissage», analyse Kamal Kacimi.Par GHITA ZINE
Par : GHITA ZINE
Source: yabiladi.com
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Des obstacles empêchent l’industrie du cannabis d’être inclusive et diversifiée
Par mrpolo,
La diversité raciale et de genre dans l’industrie de la marijuana « fait toujours défaut – en particulier dans les postes de propriété et de direction », selon Eli McVey, rédacteur en chef de MJBizDaily Research.
 

 
Bien que l’industrie ait pris des mesures pour s’améliorer, il en faut davantage, a noté McVey.
Les projecteurs nationaux étant actuellement davantage axés sur la réforme de la justice civile, des changements pourraient se profiler à l’horizon.
‘Assez isolant’
Les chefs d’entreprise minoritaires affirment qu’il existe des barrières importantes dans les institutions critiques qui empêchent nombre d’entre elles de devenir des acteurs importants dans l’espace.
Mark Slaugh, PDG de la société regtech iComply, a déclaré à qu’il estimait avoir fait une marque dans l’industrie depuis son lancement en 2011 et qu’il pouvait se fier à ses références. Cependant, les structures de pouvoir en place ont créé une expérience négative pour lui et d’autres minorités dans l’espace.
« Etre une minorité dans le cannabis, au Colorado, n’a pas été l’expérience la plus positive et c’est assez isolant quand je peux littéralement compter le nombre de propriétaires d’entreprises de cannabis minoritaires que je connais d’une part », a déclaré Slaugh.
Voir aussi: Comment la «  guerre contre la drogue  » et le système d’accueil nuisent aux minorités et aux familles à faible revenu
 
Le PDG a également signalé des cas où ses tentatives de collaboration ont été rejetées, tout en étant également la cible de prises de contrôle hostiles.
« On ne m’a jamais proposé d’investissements, de partenariats stratégiques ou de rachat qui n’essayaient pas de profiter de ce que j’ai construit et de le détourner à des fins de privilège », a-t-il déclaré. « Bien que personne n’ait été ouvertement raciste, il semble y avoir un sentiment d’élitisme parmi quelques élus qui sont culturellement différents de moi. »
Des obstacles existent également dans les institutions financières.
 
Marie Montmarquet est une vétéran de l’industrie depuis 13 ans et cofondatrice de Numéros MD Inc., une marque avec une gamme de produits de cannabis intégrés verticalement.
Il n’y a pas de modèle pour le succès de l’industrie sur le marché naissant, a expliqué Montmarquet. Cependant, les minorités sont souvent confrontées à des défis supplémentaires en raison d’un manque de capitaux et de biens immobiliers.
«La plupart des minorités n’ont pas accès aux prêts bancaires, aux marges de crédit ou à d’autres possibilités de prêt», a déclaré Montmarquet, citant comment le problème s’étend à toutes les industries.
 
La cofondatrice dit qu’elle s’est vue refuser la propriété et les opérations bancaires pendant la majeure partie de sa carrière dans le cannabis.
Dhaval Shah, PDG de Lullaby Wellness, a fait écho à des sentiments similaires, notant un manque d’investissement dans des entreprises minoritaires.
« Les investisseurs ne soutiennent tout simplement pas suffisamment les entreprises appartenant à des minorités, et vous le voyez partout », a déclaré Shah.
Plus à faire
Certains répondants ont déclaré se sentir les bienvenus dans l’espace.
«La communauté du cannabis m’a largement accueilli à bras ouverts», a déclaré Rob Mejia, fondateur de la plateforme d’éducation sur le cannabis Notre récolte communautaire et professeur adjoint de cannabis à l’Université de Stockton. «Il y a un sentiment d’excitation pour l’avenir, et j’ai été surpris par la quantité d’expertise et de relations auxquelles j’ai pu accéder.»
Pourtant, il y a des oublis découlant de l’échec de la guerre contre la drogue, dit iComply’s Slaugh.
 
« La communauté du cannabis doit comprendre l’impact de la guerre contre la drogue sur les Noirs et les autres communautés les plus touchées », a-t-il déclaré. « La légalisation du cannabis s’accélère, mais les personnes les plus touchées par son interdiction se voient refuser l’accès à un marché de plusieurs milliards de dollars et la possibilité de créer légalement de la richesse générationnelle. »
 
Le PDG, qui a déclaré que de nombreuses personnes comme lui avaient grandi avec des familles brisées par des peines de prison à base de marijuana, a déclaré que les propriétaires minoritaires avaient besoin d’un meilleur accès pour commencer à créer un marché de niveau.
« Sans accès à l’éducation sur les opportunités du marché légal, les investissements et les capitaux, et les ressources pour gérer efficacement une entreprise de cannabis, nous sommes marginalisés face aux entreprises MSO et aux richesses blanches qui prennent ce que nous avons construit », at-il ajouté.
 
Voir aussi: 65 hommes noirs et hispaniques exceptionnels menant le cannabis
D’autres ont souligné qu’il était nécessaire d’avoir une représentation dans tous les aspects du marché, des panneaux d’affichage à la salle de conférence.
Martine Francis Pierre, stratège en croissance et marketing, est une récente venue dans le secteur. Tout en développant sa marque marketing et en établissant une plaque tournante pour les entreprises appartenant à des Noirs, elle a noté à quel point de nombreuses entreprises manquent de diversité dans son leadership.
 
«En quelques semaines, je me suis rendu compte que le gros problème que tant de ces grandes marques de cannabis étaient devenus inclusifs dans tous les domaines», a déclaré Francis Pierre. « Nous parlons de bureaux d’entreprise, mais encore plus lorsque vous faites défiler Instagram ou que vous parcourez des panneaux d’affichage. Vous ne voyez pas de visages noirs ou bruns. »
Prochaines étapes
De nombreux répondants ont appelé les États à réviser leurs programmes de cannabis, à réviser leurs processus d’octroi de licences et à examiner les programmes d’équité sociale pour déterminer leur impact réel sur les communautés touchées.
«Le côté positif de l’industrie est que ces points sont entendus par les gouvernements locaux et, plus important encore, par des États entiers», a noté iComply’s Slaugh, qui souhaite que davantage de personnes de couleur soient sensibilisées aux opportunités du marché tout en recevant une assistance adéquate. l’entreprise se développe.
 
« Il ne suffit tout simplement pas de fournir une opportunité sans l’engagement des personnes les plus touchées par les erreurs et les inconvénients du passé », a déclaré Slaugh.
Montmarquet espère voir plus de propriétaires minoritaires dans l’espace également. Le co-fondateur a noté que ces entrepreneurs doivent être prêts pour le paysage apparemment en constante évolution de l’industrie du cannabis.
 
Montmarquet a également offert quelques conseils aux entrepreneurs.
«Renseignez-vous autant que vous le pouvez», dit-elle. «Si vous avez fait des recherches sur les lois, les processus d’autorisation, les réglementations, les coûts, les taxes, etc., pour la zone dans laquelle vous souhaitez opérer, cela vous permettra de prendre des décisions avec plus de confiance et plus rapidement.»
 
Source: africadaily.news
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Des distri­bu­teurs de canna­bis vont être instal­lés dans les rues en Répu­blique tchèque
Par Yotna2,
Avant la fin de l’été, 50 distri­bu­teurs de canna­bis vont être instal­lés dans les grandes villes de la Répu­blique tchèque. Ces nouvelles machines propo­se­ront une variété de produits, des huiles aux têtes de beuh, riches en CBD, rappor­tait Expatz.CZ lundi 20 juillet.
En 2013, la Tché­quie a léga­lisé l’uti­li­sa­tion médi­cale du canna­bis. Deux ans plus tard, le pays auto­ri­sait égale­ment la produc­tion de produits à base de canna­bi­diol (CBD) conte­nant au maxi­mum 0,3 % de THC.
Les nouveaux distri­bu­teurs de canna­bis vendront ainsi trois grammes de chanvre embal­lés pour 28 euros ainsi que d’autres produits comme de l’huile de CBD ou même des désin­fec­tants au canna­bis. Pour le moment, seuls les produits de base sont dispo­nibles, explique René Siry, le direc­teur géné­ral du projet.
Crédits : CBDmat
« L’en­tre­prise espère pouvoir propo­ser une gamme plus large de produits CBD aux effets séda­tifs, anti­oxy­dants, anal­gé­siques et anti-inflam­ma­toires », ajoute Siry. Les produits ne seront vendus qu’aux personnes âgées de 18 ans ou plus.
Les machines seront d’abord instal­lées dans les villes majeures comme Prague ou Ostrava, puis dans le reste du pays au fil du temps. « Plus tard, les distri­bu­teurs de produits CBD pour­ront aussi être instal­lés dans les salles de sport, les hôtels ou les aéro­ports. »
Source : Expatz.CZ via ulyces.co
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Barbra Streisand : 78 ans, et adepte du cannabis
Par mrpolo,
C’est une star que l’on ne présente plus. Grande chanteuse et actrice internationale, elle s’est faite connaître pour sa voix incroyable, mais aussi pour sa personnalité atypique, plutôt affirmée. L’interprète de Woman in Love (1980) est aussi connue pour certaines de ses prises de position envers le grand public, l’une d’entre elles concerne justement le cannabis. Non seulement elle est favorable à la consommation de cannabis, mais elle en est une ambassadrice assumée, pour l’ensemble des bienfaits. Retour sur le personnage.
 

Barbra Streisand au début des années 60.
 
Streisand, grande amatrice de cannabis
Actrice et chanteuse accomplie des années 1980, Barbra a connu des époques où fumer de la marijuana, du cannabis et autres substances était non seulement autorisé, répandu, mais aussi encouragé. Aujourd’hui, l’image du cannabis souffre un peu plus, mais cela n’empêche pas la star de 78 ans d’affirmer sa consommation (régulière) de cannabis, même encore aujourd’hui.
Attention cependant à ne pas confondre plusieurs choses. Il existe une différence entre le cannabis dit « récréatif » et le cannabis thérapeutique. Dans le premier cas, il s’agit souvent des plantes de cannabis qui se roulent et se fument, qui possèdent un effet psychoactif. Le cannabis thérapeutique, c’est l’usage d’autres composants, comme le CBD, à des fins esthétiques ou curatives, qui ne possède pas de dimension psychoactive.
Dans le cas de Barbra, le cannabis est utilisé sous toutes ses formes.
 
Pourquoi du CBD après 70 ans ?
Surnommée « Babs », la chanteuse a toujours été obsédée par l’envie de rester jeune et de paraître jeune. En cinquante ans de carrière, peu de rides, une peau toujours aussi ferme et un regard de biche. Le secret ? La chirurgie, certes, mais aussi des réflexes beauté qu’elle n’hésite pas à partager.
Déjà, elle consomme très peu, voire pas, d’alcool : les effets peuvent être dévastateurs, comme cela a été le cas pour certains de ses contemporains ou anciens collègues de scène. Bien sûr, celle qui s’est fait connaître pour son nez incroyable, a toujours des secrets classiques, comme celui d’utiliser des crèmes de soin, pour entretenir et hydrater sa peau. Mais c’est tout !
Qu’est-ce qui fait alors la différence ? Peut-être le fait qu’elle utilise de plus en plus de produits à base de CBD, la composante non-psychoactive du cannabis. Le CBD se retrouve dans les crèmes, les huiles et sont l’apanage de nombreuses célébrités pour ses vertus apaisantes, relaxantes et efficaces contre les troubles de la peau.
 
Une star parmi d’autres
Ainsi, Streisand n’est pas la seule à vanter les mérites du cannabis, mais aussi du CBD. Pour sa génération, on pourrait citer Morgan Freeman, désormais plus grand ambassadeur du cannabis thérapeutique aux États-Unis à cause de sa maladie handicapante, de même que Whoopi Goldberg, qui a vu ses problèmes de dos et de stress atténués après avoir débuté une consommation de CBD.
Cet engouement a mené les grandes marques esthétiques, telles que L’Oréal ou Kiehl’s, à développer des gammes à base de chanvre ou de cannabis… Thérapeutique bien sûr ! Barbara Streisand est tout simplement, encore une fois, dans la tendance !
 
Source: ouifm.fr
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Drogues et amendes : un échec annoncé !
Par mrpolo,
Depuis le 16 juin dernier, toute personne contrôlée en train de consommer des stupéfiants ou en possession de petites quantités sur elle pourra être condamnée à payer une amende de 200 euros.
 
Cette « amende forfaitaire délictuelle » est, pour le moment, expérimentée dans les villes de Rennes (Ille-et-Vilaine), Reims (Marne), Créteil (Val-de-Marne) et Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). Elle sera ensuite déployée à Marseille et Lille à partir de mi-juillet, puis sur l’ensemble du territoire national en 2021. Seronet fait le point sur cette mesure controversée.
Qu’est-ce que l’amende forfaitaire délictuelle ?
Cette amende de 200 euros est une procédure pénale dite « simplifiée » pour éviter le passage devant un-e juge. La législation actuelle, héritage de la loi sur les stupéfiants de 1970, interdit l’usage de drogues (mais aussi le transport, la détention, l’offre, la présentation de la drogue sous un jour favorable) et le sanctionne « par une peine de prison d’un an et de 3 750 euros d’amende ». La procédure de l’amende forfaitaire délictuelle cherche à criminaliser massivement et plus vite les personnes consommatrices prises en infraction et cela sans encombrer les juridictions, comme c’est le cas jusqu’à présent. La mesure a été adoptée en mars 2019. Elle faisait partie du projet de loi de programme 2018-2022 et de réforme de la justice.
 
Comment fonctionne-t-elle ?
Quand une personne est contrôlée pendant la consommation de stupéfiants ou en possession de petites quantités, les agents de verbalisation peuvent prononcer la sanction pour infraction d’usage ou de détention sous forme d’amende. Cette décision peut être prise par un agent de police, de gendarmerie ou tout autre agent public habilité à rédiger un procès-verbal simplifié sans le soumettre au procureur de la République.
 
Le montant de l’amende est fixe et ne peut pas être modifié par la personne qui verbalise, mais il varie en fonction du paiement : si on paie la contravention dans les 15 jours ou après 45 jours. L’amende forfaitaire délictuelle ne peut pas être utilisée par les forces de l’ordre quand la personne concernée est mineur, lorsque la personne concernée est en situation de récidive légale (1) ou lorsque plusieurs infractions sont constatées simultanément (par exemple : consommation et vente des stupéfiants).
 
Pourquoi l'avoir adoptée ?
Le rapport de la mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants (25 janvier 2018) fait le constat d’un décalage entre la « prohibition théorique de la consommation des stupéfiants », héritée de la loi de 70, et une réalité du terrain où l’usage des drogues ne cesse d’augmenter. Ils en veulent pour preuve que les infractions pour simple usage de stupéfiant ont été multipliées par dix entre 2000 et 2015.
 
Et si l’on remonte plus loin, on atteint le vertige. On passe ainsi de 14 000 cas d’affaires liées au cannabis en 1990 à 107 000 en 2020, soit une augmentation de 760 % en 20 ans, pour le cannabis, dont la consommation dans le même temps a augmenté de 320 %. Ils font aussi le constat que les juges n’appliquent pas réellement les peines de prison prévues par la loi, mais utilisent massivement des « peines alternatives » comme l’obligation d’effectuer des stages de sensibilisation ou de se soumettre à des traitements thérapeutiques. De plus, dans 65 % des cas, ces peines alternatives sont en réalité des « rappels à la loi » qui ne sont pas inscrites dans le casier judiciaire. Et sans parler de la grande diversité territoriale qui existe selon les parquets.
 
L’amende forfaitaire délictuelle a été créée pour les infractions de conduite d’un véhicule sans permis ou sans assurance, donc des infractions considérées plus graves qu’un simple PV pour non-paiement de parking ou excès de vitesse. Souhaitant renforcer la répression des drogues, les parlementaires ont donc adopté cette nouvelle procédure dite simplifiée d’amende forfaitaire délictuelle où les personnes consommatrices sont condamnées pénalement avec une sanction économique sans passage au tribunal.
 
Quels problèmes pose-t-elle ?
En raison de sa nature, cette amende est bien inscrite dans le casier judiciaire et son objectif affiché est le renforcement de la répression des consommateurs de manière « égalitaire, rapide et efficace » sur tout le territoire national. Sans surprise, la mise en place de l’amende forfaitaire délictuelle confirme l’échec annoncé (de longue date) de la prohibition des drogues parce que la répression n’a pas d’effets sur la consommation des stupéfiants. Il suffit de voir ce qui se passe sur le seul cannabis. Si on prend l’année 2014, 170 000 personnes usagères de cannabis ont été interpellées, trois fois plus que sur l’année 1994. Par ailleurs : 83 % des causes d’interpellation sont liées à l’usage contre 6 % pour le trafic seul. On pourrait se dire qu’avec un tel arsenal répressif la consommation stagne voire baisse. Ce n’est pas le cas : la France est le premier pays consommateur de cannabis d’Europe.
 
À l’occasion de la journée « Support don’t punish » (26 juin), AIDES Bretagne a dénoncé l’expérimentation de cette amende forfaitaire délictuelle à Rennes. « Cette expérimentation a été mise en place dans l’opacité légale », explique l’association. Et de poursuivre : « Les amendes forfaitaires délictuelles cherchent à pénaliser massivement les usagers-ères, et la dérive de leur utilisation est facile envers certains publics, tel le public étudiant, marginalisé, racisé ou connu des forces de l’ordre. Elles sont donc un outil de répression supplémentaire qui aggrave la discrimination et la stigmatisation des usagers-ères de drogues ».
 
Dans un livre blanc, publié en novembre 2018, plusieurs ONG et syndicat (AIDES, Asud, la Fédération Addiction, La ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, SOS Addictions, Principes actifs, Psychoactif, Observatoire international des prisons/OIP France, le CIRC, NormL France et le Syndicat de la magistrature) rappelaient les problèmes (obstacles juridiques, progressivité des peines, etc.) qui « annonçaient un échec » de cette mesure.
 
Y a-t-il un risque de fichage ?
Oui. La loi prévoit qu’à partir le 1er juillet 2021, l’amende soit inscrite au casier judiciaire et supprimée au bout de trois ans si la personne n’est pas condamnée à une peine criminelle ou correctionnelle, et si elle ne fait pas l’objet d’une nouvelle amende forfaitaire délictuelle pendant ce temps. Or, en attendant la mise en place de ces dispositions, et afin de pouvoir vérifier qu’il existe une récidive, le mécanisme d’application en cours prévoit l’inscription de ces amendes dans des fichiers judiciaires. 
 
A priori, les amendes seraient donc inscrites dans le fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) mais depuis avril 2020, il est également envisagé que les amendes pour consommation de stupéfiants soient inscrites dans un fichier dit de « contrôle automatisé » créé pour partager les données relatives aux infractions du code de la route avec un grand nombre d’acteurs, comme des agents de sécurité municipaux ou des entreprises de location de voitures. Pour les ONG, ce fichier n’assure pas une bonne protection des données personnelles, puisqu’il permet un partage facile avec différents-es acteurs qui n’ont pas compétence à constater des délits et les conserve pendant dix ans (contre trois ans pour le casier judiciaire).
 
Les amendes forfaitaires délictuelles constituent donc un outil de répression, qui aggrave la discrimination et la stigmatisation des usagers-ères des drogues. Cette procédure n’est en rien une dépénalisation de la consommation des drogues.
Comme on le voit, AIDES combat l’instauration de cette mesure comme de toutes celles discriminant et stigmatisant les consommateurs de drogues. L’association propose de longue date une autre politique des drogues. Une politique qui passe par des modèles alternatifs de régulation (légalisation, dépénalisation, etc.) comme cela est en vigueur dans d’autres pays (Portugal, République Tchèque, Argentine, Mexique, Colombie, Norvège, Uruguay, Canada, certains États des États-Unis).
 
Il est intéressant de voir que cette question qui électrise régulièrement la classe politique française connaît régulièrement des tournants. On peut interpréter ainsi la récente tribune publiée dans L’Obs où des élus-es de tous bords réclament la légalisation du cannabis. Dans son communiqué, AIDES Bretagne demande « l’arrêt de l’expérimentation concernant l’amende forfaitaire délictuelle sur la ville de Rennes » et plus largement « l’abandon de la pénalisation des usagers-ères sur tout le territoire national ». « Il nous paraît nécessaire qu’un dialogue apaisé et constructif entre les différentes parties prenantes (forces de l’ordre, professionnels-les de santé, associations communautaires) afin de remettre au cœur de l’action publique les droits et la santé des usagers-ères de drogues ». Et de conclure : « les politiques répressives contre les drogues, n’ont jamais fait leurs preuves, alors que notre expérience a démontré la réussite des politiques de réduction des risques ».
 
(1) : Une ambiguïté persiste dans la législation concernant la récidive. En effet, le code de la santé publique affirme que, concernant l’usage de stupéfiants, l’amende forfaitaire peut être appliquée « y compris en cas de récidive » (art. 3421-1). Cependant, dans le code de procédure pénale, il est accepté que « la procédure de l’amende forfaitaire n’est pas applicable (…) en état de récidive légale » (art. 495-17).
 
Source: seronet.info
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A Saint-Ouen, dealers et habitants passent un «pacte» pour une vie plus tranquille
Par mrpolo,
Une amicale de locataires de la cité Charles-Schmidt a négocié la paix sociale avec les trafiquants. Le deal ? «moins de nuisances», en échange de les laisser «faire leur business». Et ça marche.

 
Le Parisien rapporte qu'un accord a été passé entre habitants et dealers dans un quartier de Saint-Ouen pour stopper les nuisances sonores la nuit. Un pacte "inacceptable" selon un syndicat de police.   Un accord pour le moins inhabituel. Dans une cité du sud de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), des habitants ont passé un contrat avec des trafiquants de drogue afin de favoriser le calme une fois la nuit tombée, a rapporté Le Parisien dimanche. Un accord qui intervient dans "l'un des points de deal les plus prisés du secteur", selon le quotidien.
Le droit de "vivre tranquillement"
"S'il vous plaît, le sommeil est important pour commencer une bonne journée. Silence après 22 heures! De la part des jeunes et des habitants." L'entente s'est matérialisée par une affiche, accrochée aux portes de l'immeuble. Elle a été créée par les habitants et les dealers.
  Un collectif d'une quarantaine d'habitants s'est récemment accordé avec les trafiquants de drogue du quartier pour que ces derniers stoppent leurs business dans le hall d'immeuble après 22 heures et qu'ils cessent les nuisances sonores une fois la nuit tombée.
Les habitants tiennent à souligner qu'ils ne veulent pas faire la "guerre" aux trafiquants, estimant que c'est "le rôle de l'État".
 
Une "démission" de l'État
L'article n'a en tout cas pas manqué de faire réagir certaines personnalités politiques, pour dénoncer ce qu'elles voient comme un affaiblissement de l'État.
 
Un contrat également "inacceptable" aux yeux du syndicat de police Synergie-Officier, qui déplore que "l'ordre républicain" soit "supplanté par un autre".
"Je comprends les locataires qui veulent la paix. Au bout d'un moment t'en peux plus. Si tout le monde commence à faire ça c'est énorme! La question qu'on peut se poser c'est 'qu'en pense le bailleur?'", s'interroge ce lundi Elina Dumont sur RMC. Car selon Le Parisien, cet accord serait aussi un pied de nez des habitants au bailleur, Seine-Saint-Denis Habitat. Les résidents dénoncent effectivement un abandon, évoquant l'absence de gardien et un ascenseur en panne pendant trois mois. 
 
Les deux parties gagnantes
Un accord qui n'a rien d'étonnant pour le professeur d'Economie Gilles Raveaud: "C'est un grand classique, la mafia qui assure l'ordre dans des villes entières c'est connu. Les dealers eux-aussi ont besoin de tranquillité pour faire leur business", estime-t-il avant de plaider à demi-voix pour une dépénalisation de la marijuana.
 
 
En cas de légalisation du cannabis, Terra Nova dans un rapport datant de 2014, estime que l'Etat français pourrait empocher environ 1,7 milliard d'euros de recettes fiscales, auxquelles il faudrait ajouter une économie de 500 millions d'euros en raison de la fin de la répression. 
 
Guillaume Dussourt  
Sources: rmc.bfmtv  & leparisien.fr  
 
 
 
 
 
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Marihuana, ange ou démon ?
Par BigMath,
Bonjour,
 
Voici un article du Dr Jacques Mabit, du centre Takiwasi  ( centre de réhabilitation de toxicomanes et de recherche sur les médecines traditionnelles Tarapoto, Pérou )
Voici une partie de sa conclusion:
 
" Je crains finalement que les principaux défenseurs de l’usage inconditionnel de la marihuana soient ceux qui apportent le plus d’argument à sa prohibition. On doit cela en grande partie à leur attitude irresponsable face aux risques sociaux : on ne peut se cacher qu’un enfant ou un adolescent n’est pas prêt à consommer sans guide une substance susceptible de le rendre confus et toxicomane tout comme le pousser à des dépendances plus grandes. La libre disposition de la marihuana est tout aussi inacceptable que sa prohibition aveugle. Je crains aussi que de nombreux adultes dans nos sociétés modernes n’aient pas plus de 12 ans en termes de maturité psychoaffective. Tout débat sur la légalisation demande une considération en amont des critères de légitimité. "
 
La suite ICI
 
A++
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L’Argentine autorise la vente de cannabis dans les pharmacies et la culture à domicile
Par mrpolo,
Le ministère argentin de la Santé apportera des modifications définitives à la loi du pays sur la marijuana médicale.

 
Mercredi, le ministre de la Santé a rencontré des acteurs clés pour clore les détails d’un projet de règlement qui permettra la culture à domicile du cannabis et la production d’huiles et d’actifs par les pharmacies locales.
 
La mesure garantira également l’accès gratuit au cannabis médical à tous les patients, quelle que soit leur couverture médicale, a rapporté le site d’information local Infobae.
L’Argentine avait officiellement légalisé le cannabis médical en 2017, mais la loi actuelle ne couvrait pas les besoins des patients. Selon des militants et des critiques, le manque de clarté de la loi a propulsé un vide juridique qui a forcé les patients à dépendre du marché illicite ou à se retrouver sans traitement.
 
Avec une population de plus de 44 millions d’habitants, l’Argentine est l’un des marchés les plus importants d’Amérique latine pour le cannabis. Le Brésil voisin a annoncé l’année dernière une mesure similaire. La Colombie est aujourd’hui en tête de la région en termes de développement réglementaire et de présence des entreprises.
Qu’y a-t-il dans la nouvelle loi?
Avec cette nouvelle réglementation, le gouvernement fédéral argentin permettra la culture personnelle de cannabis à tous les patients, chercheurs ou utilisateurs qui s’inscrivent au programme national de cannabis du pays (REPROCANN).
 
Les producteurs peuvent cultiver par des moyens personnels ou en utilisant un réseau de croissance. Les informations personnelles concernant les producteurs resteront anonymes. Les limites du nombre de plantes autorisées par personne n’ont pas encore été définies.
La loi autorisera également la production d’actifs, de crèmes et d’huiles de cannabis dans les pharmacies qui participent au programme. Grâce à cette mesure, les personnes qui ne font pas partie de REPROCANN pourront obtenir des médicaments à base de cannabis dans les pharmacies sur ordonnance d’un médecin.
 
Les patients de cette dernière catégorie devront présenter une condition de qualification. La liste des conditions n’a pas été publiée, mais devrait couvrir plus d’afflictions que la liste actuelle, qui n’autorise le cannabis médicinal qu’en cas d’épilepsie réfractaire chez les enfants.
Ce ne sont pas seulement les cultivateurs à domicile qui bénéficieront de la nouvelle réglementation. Le pays commencera à concevoir un plan national à grande échelle pour la production de cannabis. La recherche et le développement des universités, des laboratoires et des instituts de recherche seront privilégiés, ainsi que des incitations qui aideront à la production de cannabis à partir de laboratoires publics.
Pourquoi c’est important
Avec cette modification de la loi, les utilisateurs médicaux pourront quitter le marché illicite et l’État mettra en œuvre des politiques pour garantir la qualité des produits à base de cannabis médical.
 
Facundo Garreton, directeur de YVY Life Sciences, une société de cannabis médical du pays voisin de l’Uruguay, a déclaré qu’il s’agissait d’un pas en avant important.
« Sachant que le cannabis peut soulager la souffrance de nombreuses personnes et ne rien y faire, c’est le vrai crime », a déclaré Garreton, qui est également un ancien représentant de la maison pour la province argentine de Tucumán.
«Une bonne réglementation aidera à connaître les besoins de chaque personne, quoi acheter, où l’acheter, tout en contrôlant la qualité du produit. Nous espérons que c’est le début d’une voie vers une réglementation complète de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement », a-t-il déclaré.
 
Valeria Salech, fondatrice de l’ONG militante Mamá Cultiva Argentina, a déclaré que la nouvelle réglementation peut également aider l’économie du pays, qui a été durement touchée par la pandémie de COVID-19.
«Le cannabis est la réponse à nos thérapies. Mais comme nous le voyons partout dans le monde, il a également le potentiel de créer des emplois dans de nombreux secteurs, non seulement dans la médecine, mais aussi dans l’agriculture, le commerce et l’industrie », a ajouté Gabriela Cancellaro, responsable des communications de l’ONG.
 
Par Paul Laurent Source: repha.fr
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Cannabis et sociabilité : le métabolisme du glucose mis en cause
Par Demourok,
Cannabis et sociabilité : le métabolisme du glucose mis en cause
Publié le 10 juillet 2020
ParAurélien BERNARD 
 
Une récente étude de l’Inserm en collaboration avec l’Université espagnole de Salamanque montre que l’exposition au cannabis altère le métabolisme du glucose dans le cerveau, ce qui entraînerait des changements de comportement liés à la sociabilité. Des récepteurs cannabinoïdes spécifiques, situés dans des cellules en forme d’étoile du système nerveux central appelées astrocytes, seraient notamment à l’origine de cette relation.

L’étude publiée dans la revue Nature fait suite à la découverte, en 2012, de récepteurs endocannabinoïdes situés sur la membrane des mitochondries, les organites intracellulaires dont le rôle est de fournir aux cellules l’énergie dont elles ont besoin.
Entre autres fonctions, ces cellules jouent un rôle très important dans le métabolisme énergétique du cerveau.
« Etant donné l’importance des astrocytes et de l’utilisation de l’énergie pour le fonctionnement cérébral, nous avons voulu comprendre le rôle de ces récepteurs cannabinoïdes bien particuliers, et les conséquences sur le cerveau et sur le comportement lorsqu’ils sont exposés au cannabis », explique Giovanni Marsicano.
Les chercheurs ont ensuite donné du THC à des souris, puis observé que l’activation persistante des récepteurs cannabinoïdes mitochondriaux situés dans les astrocytes entraînait une cascade de processus moléculaires conduisant à un dysfonctionnement du métabolisme du glucose dans les astrocytes.
  ELa capacité des astrocytes à transformer le glucose en « nourriture » pour les neurones était alors réduite. En l’absence d’apport énergétique supplémentaire, le fonctionnement des neurones a été compromis chez les animaux, avec un impact néfaste sur le comportement. En particulier, les interactions sociales ont diminué jusqu’à 24 heures après l’exposition au THC.
« Notre étude est la première à montrer que la baisse de la sociabilité parfois associée à la consommation de cannabis est le résultat d’une altération du métabolisme du glucose dans le cerveau. Elle ouvre également de nouvelles voies de recherche pour trouver des solutions thérapeutiques pour atténuer certains des problèmes de comportement résultant de l’exposition au cannabis. En outre, elle révèle l’impact direct du métabolisme énergétique des astrocytes sur le comportement « , explique Marsicano.
 
source : https://www.newsweed.fr/cannabis-sociabilite-metabolisme-glucose-cause/
 
PS : Un autre article plus détaillé sur la meme chose 
 
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/cannabis-chercheurs-bordeaux-font-lien-entre-consommation-diminution-sociabilite-1851864.html
 
A++
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Ma vie d'après. Le cannabis
Par mrpolo,
Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Lundi, Neila est un plant de cannabis.
 
Par Neila Latrous - Radio France

Culture du chanvre.Gros plan sur les plantes. Photo d'illustration. (SÉBASTIEN LORIEUX)
 
Je suis ce drôle de point commun entre le ministre libanais de l’Économie et Pablo Escobar, le baron colombien de la drogue. La réponse n’est pas forcément évidente, je suis… la drogue, justement. Au printemps dernier, en pleine épidémie de coronavirus, quand la France s’interrogeait sur ses stocks de masque, le Liban légalisait la culture de cannabis à usage médical. Soyons très clairs : aucun rapport avec le traitement du Covid-19.
 
Non, le cannabis, c’est plutôt le remède à la crise économique. Le pays va très mal, il ne peut plus rembourser sa dette, qui atteint un niveau stratosphérique : 170% du PIB. Le cannabis est la solution, à en croire le professeur Mustapha Haidar. Il enseigne à l’université américaine de Beyrouth, et notre confrère de France 2 Franck Geneauzau l'a rencontré : "Avec le réchauffement climatique, le pays souffre de la sécheresse. Alors il faut privilégier les cultures peu gourmandes en eau. Voilà pourquoi le cannabis est la meilleure alternative."
 
Un marché mondial estimé à 350 milliards de dollars
Peut-on financer la relance par le chanvre ? Le débat fait rage dans plusieurs pays, car selon les sources et les estimations, le marché mondial du cannabis pèse jusqu’à 350 milliards de dollars. Cela fait beaucoup d’argent. En France, on assiste à un assouplissement certain. Cinq villes, comme Lille ou Reims, testent des amendes pour les fumeurs de joints, au lieu de poursuites pénales. Des amendes élevées, cela dit : jusqu’à 450 euros.
 
Il faut savoir que la France est détentrice du record européen du nombre de consommateurs. Cinq millions de fumeurs de joints en 2017, 700 000 usagers quotidiens. Ces chiffres n'ont pas échappé à cette soixantaine d’élus de tout bord – droite, gauche, centre, écolos – qui réclament que le cannabis soit légalisé au plus vite en France.
 
 
Parmi eux, le député François-Michel Lambert : "Nous proposons que ça soit un monopole d'État. On a connu la Seita, la régie d'État qui encadrait la production et la vente de tabac, il nous faut une régie du cannabis. Plusieurs chiffrages, le mien, et celui d'organismes indépendants, proches du gouvernement, estiment que ça peut être 50 000 emplois crées, que c'est 2,5 milliards de fiscalité.
 
Le cannabis a aussi une propriété de régénération des sols, de captation de CO2." Ce n’est qu’une question de temps, pour François-Michel Lambert. D’ici là, vous l’aurez compris, pour le consommateur français, l’herbe reste plus verte ailleurs.
 
Source: francetvinfo.fr
 
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